1
Huitième auuée
IV. 33.
19 Seplenobre 18^3.
L’ECHO DES VALLEES
FKUILLE H EBDOMADA I II E
SpéciaUmeiil consacrée aux intéréls matériels et spirituels
lie la Famille Vauiloise,
Que toutes les choses qui sont véritables....... ocoupeut
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX dUbonnemcnt :
1 talie, aniomicile fiin an , Fr.
Puisse....................*5
France................• ^
Allemagne*. 6
Angleterre , Pays-Bas • 8
Un numéro separé : 10 cent,
r.’n numero arriéré : 10 cent.
BOREAUX d'ABONNEHENT
ToRRE-PEi.t.icK : Via MaestTH,
N. 42. (Agenzia hibliogritrira)
PiGNERoL : J. Chiantore Impr.
TuRfN;./.J. reo«, via Lagrange
pvès le N. 22.
Ki.orrncr : Libreria Evangelira, via ile'Panzani.
-ANNONCES ; 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
{.«ttres et envois franco. S'adresser pour l'administration
on Pureau ti Torre-Pellice.
via Maestra N. -12 —pour U
rédaction : k Mr. E. Malau
Prof, k Torre-Pellice.
.S O rn m ai r-e.
Le Synode. — Diters. — Nourcllex religieuses. - Chronique taudoise. — Chronique politique.
SYNODE DE 1873
/■Suite V. le N. 32J.
Le rapport de la Table donne
un court aperçu des écoles du dimanche qui sont en progrès dans
plusieurs de nos paroisses. Leur
nombre est de 39, fréquentées eu
hiver par 1855 enfants. Si ce chiffre est exact, nous devons constater qu’il n’y a guère que le tiers
de nos enfants qui suivent les
écoles du dimanche. Il reste donc
encore beaucoup à faire à plusieurs de nos paroisses cà cet égard.
En outre les écoles déjà ouvertes
sont loin d’avoir donné tous les
fruits qu’on en doit espérer.
Plusieurs orateurs ont pris la
parole sur cette que.stion et spécialement sur l’urgence de former
des moiiiteurs capables. L’adoption du système américain est réa
lisable dans.quelques-uue.s de nos
paroisses, n^is elle ne l’est pas
dans toutes |our le moment; et
nous avons 1^ conviction que ce
serait, dans la plupart des cas,
au détriment de l’instniction ellemême. Nous n’en sommes toutefois pas moins convaincus que
.MM. les pasteur.s doivent viser à
former un corps de moniteurs qui
puissent instruire des groupes; ce
sera, dans tou.s les cas, un grand
avantage pour les moniteurs euxmêmes et plus tard pour les écoles
du dimanche.
Le paragraphe des collectes et
des contributions sur lesquelles la
Table a appelé l’attention des
membres de l’Assemblée n’a donné
lieu à aucune discussion ni même
à aucun entretien. Le chiffre de
ces contributions jdus ou moins
volontaires s’est élevé à plus de
26000, et pour Turin seulement à
environ 20000. francs.
Qu’il nous soit permis de mettre
sous les yeu.x de nos lecteurs, au
sujet des collectes et de l'esprit
dans’ lequel il serait à désirer
2
-26-2
qu’elles fussent faites, un article
tiré de VAmi chrétien des familles:
le voici :
« Il était un jour question d’une
collecte qu’un ami se proposait de
faire dans une ville; le pasteur de
la paroisse me dit: il aura 300
francs. Effectivement c’est cette
somme qu’il recueillit; mais comment le pasteur pouvait-il le savoir
à l’avance?
» Il savait que chacun donnait
selon son rang, sans choix, sans
conviction, en raison d’un classement une fois admis. J’en fus péniblement impressionné et je me
dis; il n’y a donc plus de charité
parmi nous, plus rien que du
calcul ?
• Heuresement j’appris un autre
fait qui me révéla que, tout en
se cachant selon ses habitudes, la
charité était encore là ; un bourgeois, taxé d’après son rang à 20
francs, signe pour 20 francs ; mais
il écrit sous son nom « un anonyme, 30 francs, » ot trouve ainsi
moyen de donner cinquante francs
et de sortir du classement sans
scandaliser les gens d'ordre.
»C’est égal, il devraity avoirplus
de spontanéité, plus de chaleur
dans notre manière de donner.
»Saint Paul a été collecteur. Il a
plaidé pour les fidèles de Jérusalem auprès de ceux de Corinthe:
pour les stimuler, il leur raconte
que ceux de la Macédonie ont
donné selon leur pouvoir, et môme
au delà de leur pouvoir, au milieu
de leur plus grande épreuve, et
que leur profonde pauvreté s’est
répandue en richesses, par leur
prompte libéralité.
»11 nous apprend que chez ces
chrétiens pauvres de la Macédonie
la joie est sortie de leur affliction,
et la libéralité de leur pauvreté
pour nous dire ;
»Frères, secouez toute hésitation, écrasez sous vos pieds toute
velléité d’avarice , et puisque
vous savèz la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ qui, étant riche, s’est fait pauvre pour nous;
afin que par sa pauvreté nous fussions rendus riches, donnez, —
donnez avec une prompte libéralité; pour nous aussi la joie sortira de l’affliction, la richesse de
la pauvreté, car s’il y a promptitude de volonté, on est agréable
selon ce qu’on a, et non point
selon ce .qu’on n’a pas.
»Les dons les plus modestes peuvent être de grand prix devant
Dieu.
»Nous donnons peu , il ne jaillit
pas de joie de nos afflictions, pas
de richesse de notre pauvreté; parceque nous ne nous donnons pas
nous-mêmes avant tout; apprenons
donc des anciens à nous donner,
et à donner. Je n’en finirais pas
si je voulais relever tout ce qu’il
y a de délicat, de gracieux dans
les sollicitations de Paul aux Corinthiens (2. EpUre, ch. 8 et 9);
je terminerai par cette citation :
celui qui sème chichement, recueillera aussi chichement, et celui
qui sème libéralement recueillera
aussi libéralement; mais que chacun donne selon son cœur, non
à regret, ou par contrainte, car
Dieu aime celui qui donne gaiement '
Revenons au Synôde. k propos
3
-363
du paragraphe intitulé « Consécrations», le Synode décide qu'il n’y
ait à l’avenir, à moins des cas
d'urgence, qu’une seule époque
de consécration par an. La Table
est chargée de la fixer.
Sur la Colonie du Rosario Oriental, au sujet de laquelle la Table
renseigne le Synode, d’après le
rapport de M. le pasteur Salomon
et de son Consistoire , il n’y a pas
de discussion non plus. Malheureusement les anciennes divisions
n’ont pas disparu et le sujet de la
discorde est toujours le temple
de la Paz, toujours inachevé et
qui n’aurait jamais dû être commencé. Situé à l’une des extrémités
de la colonie cette bâtisse n’intéresse qu’un petit nombre de nos
frères.
Le Synode passe ensuite rapidement en revue les autres parties
de l’administration de la Table ,
les œuvres de bienfaisance, l’instruction primaire, l’instruction
secondaire et l’Ecole de théologie;
il s’arrête avec complaisance â
l’Orphelinat où 50 de nos enfants
reçoivent avec la nourriture du
corps l’instruction et l’éducation
et il recommande cet établissement àla libéralité des paroisses,
en même temps qu’il remercie les
anciens et les nouveaux donateurs
qui ont porté les recettes à plus
de 11.000 francs, de sorte que,
dans cette année particulièrement
difficile, les dépenses n’ont dépassé les entrées que pour la somme de francs 700. Nous espérons
que, soit en denrées, soit en ar>
gent nos paroisses nous fourniront
au moins cette somme qui constitue un déficit pour l’année dernière .
Sans nous arrêter aux explications et aux observations de détail qui ont été suggérées soit par
le rapport de la Table soit par
celui de la Commission examinatrice, nous faisons cependant ressortir deux points qui ont plus
particulièrement attiré l’attention
des membres du Synode: le mode
des examens dans nos divers établissements d’instruction secondaire et les examens de brevet de
nos élèves-régents. Sur la première
question le Synode semble avoir
été assez d’accord avec la Table
qu’il convient de répartir les examens sur toute l’année scolaire,
au lieu de les concentrer tous et
pendant deux ou trois semaines
à la fin, et encore à l’époque la
moins favorable aux efforts intellectuels; l’avantage principal que
nous voyons aux examens mensuels ou trimestriels , selon les
classes, c’est de répartir sur tous
les mois le travail des élèves, et
ainsi de le rendre plus profitable
qu’il né Test maintenant où les
élèves les mieux doués le renvoyent souvent aux deux derniers
mois de Tannée. L’abus ou la maladie des examens, qu’on nous
permette cette expression, tel qu’il
existe en Italie et en France, du
haut en bas, depuis l’instruction
primaire jusqu’à l’instruction uni- j
versitairen’a jamais existé au même
degré en Allemagne, le pays des
fortes études, et il tend encore à
diminuer là où il exerçait encore
4
-264
sa funeste influence. Le Synode a
nommé une Commission chargée
de revoir les réglements, en ce qui
concerne les examens, et d’en référer à la prochaine assemblée de
1874.
La question de l’examen de lirevet du gouvernement a été soulevée par le fait de la non réussite
de la plupart des 1,4 régents ou
élèves-régents qui se sont présentés aux épreuves du mois !d’août dernier. — Ou s’est demandé à
quoi il fallait attribuer cet échec ;
pour quelques-uns il doit évidemment l’être à une préparation insuiBsante. Ainsi les élèves qui ont
manqué les examens annuels de
l’Ecole Normale de la Tour n’auraient pas dû postuler le brevet
du Gouvernement. Si d'autres qui,
étant dans le même cas, ,ont réu.ssi
très bien parle passé, cela ne doit
pas former un antécédent; surtout ils n’auraient pas dû oublier
d’aller passer quelques inois à
l’Ecole Normale de Pignerol ; oul)li
impardonnable I Arriver tout droit
de l’Ecole Normale de la Tour 1
Mais c’est un péché capital.
Parmi les causes d’infériorité de
nos élèves, on a signalé le défaut
d’exercice dans l’usage de lalangue
italienne f soit dans les examens
écrits, soit surtout dans les épreuves orales. — Mais, disons-le,
puisque cela a été dit et répété, la
manière dont les examens oraux
sont faits n’inspire aucune conliance; ils ont été appelés, avec raison, une confession, presque une
confession auriculaire; c’est dans
tous les cas un tête-à tête de l’examinateur et de l'élève; les autres
examinateurs n'ont rien à voir, à
entendre ni à dire; le pauvre
élève est livré, pieds et poings
liés, entre les mains de son examinateur qui souvent lui fait des
questions tout à fait étrangères à
la pédagogie.
Il y a bien qui conseille à nos
jeunes gens d’aller subir leurs examens de brevet ailleurs qu’à Pignerol ; dis y trouveraient sans
doute, en raison de la distance, la
bienveillance et l’impartialité que
nous avons partout rencontrées
auprès de nos concitoyens et tout
spécialement auprès des autorités
supérieures. Mais il y a, à ce qu’il
paraît, une raison d’économie non
indifférente, qui milite en faveur
de Pignerol. — Le Synode n'a pas
pris et ne pouvait prendre de délibération sur un pareil sujet. Nous
ne demandons aucune faveur pour
nos jeunes gens, mais de la justice et de l’équité. Est-ce trop
exiger d’avoir à cet égard plus de
garanties qu’on n’en a eu par le
passé I
HDtioera
Les beaux Dimanches d’Afrique. — C’est
ainsi que .M. P. Gennond appelait ses dimaDches à la dernière grande réunion
annuelle des Ecoles du dimanche à Paris.
— Dès la veille au soirj, disait-il'.Te missionnaire entend retentir au loin , dans
chaque village, les chants des indigènes
chrétiens qui implorent sur le lendemain
la bénédiction du Seigneur. Puis, quand
le'jour du repos est arrivé , on voit se
diriger vers la station des files d’hommes
et de femmes qui ne viennent poiul, comme
les foules dans nos temples, chercher
la parole d’un homme célèbre, mais seu-
5
-265
lement la voix du Seigoeur, car quand lo
missionnaire va prêcher dans Tune ou
l’autre des annexes, il rencontre sur son
chemin les membres de son troupeau qui
se rendent à la station ou ils savent d'avance que le cullo ne sera pas célébré
par lui. Eu attendant le culte, ils s’asseyent en groupes par terre, aux environs
du temple, cl étudient la (larolo de Dieu.
Puis, quand les deux cultes du matin et
de l’après midi ont eu lieu, ils restent
encore pour demander des explications
ou des conseils. C’est le meilleur moment
de la journée pour le missionnaire, car
c’est alors iju’il recueille le fruit do son
travail. Les indigènes sont si enclins à
prolonger cette belle journée que M. Germond a dé leur interdire le chant des
canliiiues après minuit.
l'La Chambre HauteI
La CONNAISS.ANCE DE TES PAROLES ILLUMINE
ET REND LES PLUS SIMPLES INTELLIGENTS. —
[Ps. 119 130 J.
Les deux récits qui suivent sont une illustration de cette vérité. Le premier a été
raconté par un colporteur à l’anniversaire
d’une société biblique .'
«Je montai, dit-il, un jour l’escalier
bien roide d’une pauvre maison , lequel
me conduisit à un réduit presqu’inliabitable. Une pauvre veuve demeurait là ,
solitairej, avec un petit garçon de cinq
ans. Je lui otfris mes Bibles ; mais la pauvre femme me répondit: «je suis catholique ; au reste, je ne me soucie pas de
vos livres ». Elle semblait lutter contre
l’incrédulité et maudissait les prêtres qui,
disait-elle, parlent do Dieu d’une manière
trompeuse. « Il ne peut y avoir de Dieu
tel qu’ils le dépeignent , ajouta-t-elle ;
sans cela pourrait-il abandonner ses créatures comme il m’a abandonné ? »
A cela je répondis : — oui, il y a un
Dieu, mais vous ne le connaissez pas. Ce
livre que je vous offre vous apprendra
ce qu'il est et comment il a soin de ses
enfants. Et en disant cela, j’ouvris ma
Bible et lui lus quelques versets adaptés
à sa position ; je lui parlai de Jésus qui
étant riche, s’est fait pauvre pour nous ,
je le lui montrai comme l’ami des pé. cheurs, comme le Sauveur des affligés et
des misérables ; je la suppliai Sd’aller à
Lui telle qu’elle était, l’assurant qu’il ne
demandait pas mieux qu’à la recevoir,
pourvu qu’elle consentît à se dépouiller
de toute idée de mérite et à croire en lui
comme en un parfait Sauveur.
La pauvre femme m’avoua qu’elle n’avait jamais entendu parler de Jésus de
celte manière; aussi étail-elle tout émue
à l’ouïe des paroles que je lui disais du
Saint-Livre. .\u moment de la quitter je
lui remis un Nouveau Testament. Je n’ai
pas d’argent, me dit-elle; mais revenez
bientôt et je vous le payerai. Ses yeux
étaient remplis de larmes et elle ajoutait;
Aujourd’hui la Parole de Dieu m’a enseigné
le chemin de la vraie consolation; soyez
eu mille fois béni !
Le second récit a été raconté aux
dernières Têtes religieuses de Bâle, par
un prédicateur itinérant.
Je voyageais, dit-il, avec une femme catholique qui semblait prier avec ardeur en
se servant d’un livre de prières. Quand
elle eut fini, je cherchai à savoir ce qu’était
ce livre, et je uo lardai pas à m’apercevoir que j’avais devant moi une âme qui
cherchait véritablement Dieu. Alors je lui
dis ; Eh bien ! vous pourriez lire ce livre
de prières du commencement à la fin que
vous ne trouverez jamais la paix. Mais
d’un autre côté j’ai la joie de vous dire
que je puis vous donner un livre dans lequel vous trouverez le bien après lequel
votre âme soupire. Je lui présentai mon
Nouveau-Testament. Elle l’ouvrit et tomba
sur la scène de Jésus en Gethsémané.
« Quoi, s’écria-t-elle, avec un profond
étonnement, de telles choses sont renfermées dans ce livre! » Et elle me supplia
de lui laisser mon Nouveau-Testament
pour lequel elle voulut me donner cinq
fois plus qu’il ne valait. Maintenant cette
âme, qui cherchait le Seigneur, l’a trouvé
et vit dans une communion constante
avec lui.
ftouvelka reltjjteuoea
Mladz'ld. Le Synode de l’Eglise Evangélique d’Espagne s’est occupé des moyens
[ de répandre d’une manière plus couve-
6
nable et plus utile, les traités religieux
par le moyeu des pasteurs et des membres de l’Eglise aptes à 1a chose.
Dans notre Synode on a aussi remis
sur le tapis l’opportunité pour notre Evangélisation de s’occuper d’une manière directe de l’œuvre du colportage. Mais en
vain, nous manquons de tous les éléments pour cela jusqu’à maintenant.
Deux Eglises d’Amérique ont fait à nos
frères d’Espagne des offres pour la fondation d’uno école de théologie dont on
sent le besoin. Une Commission composée
de MM. Galick pasteur américain, .More
pasteur irlandais et Fliedner, pasteur Allemand, a été chargée de s’occuper de
cette affaire, sans rien précipiter.
France. Une lettre de M, Perrenoud,
adressée à l’Eglise libre nous apprend
que les préfets de rVonne et de l’Aube
ont éludé habilement et indignement les
bonnes intentions manifestées par M. de
Broglie à MM. Fisch et Bersier, et que
la liberté religieuse est loin d’étre nn fait
dans la république de M. Mac-Mahon. Un
refus net a été donné d’autoriser la réouverture des 16 lieux de culte de ces doux
départements sous le prétexte qu’on ne
peut prouver que ceux qui les fréquentent sont des protestants d’origine. Serions
nous réellement, ainsi que le disait dernièrement uu éminent publiciste protestant
qui se retirait de la lutte, de guerre lasse,
à la veille d’une seconde révocation de
l’Edit de Nantes?
— Ce n’est pas seulement dans l’Yonne
et dans l’Aube que l’autorité politique refuse l’autorisation des réunions religieuses
aux protestants, mais encore dans le département de l’Ain où ces réunions étaient
tenues-librement sous l’Empire. Le préfet
à répondu à M.’ le pa.slenr Pasquet qu’il
considérait ces réunions comme des simples essais de prosélytisme faits par ceux
qui les avaient établies, et que d’ailleurs
elles n’avaient pas de raisons d’être,
puisqu’il n’y a pas de protestants dans
ces localités, ou qu’il n’y eià ^ très
peu et qu’elles ne répondent pas à un
besoin, n’étant pas réclamées par les
populations. C’est aia>sl qu’un préfet s’érige
en juge des. besmns religieuii. de ses administrés. Si disa mUliers, dBomdaieat des
réunions évangéliques , on pourrait examiner si on les leur accorderait, mais si
ce ne sont que des vingtaines ou des
centaines, ou n’y fait pas ¡attention. —
Le nombre de ceux qui réclament un
culte est un élément important pour décider la question de liberté. Que penser,
dit le Journal de Genève, d’une telle manière de respecter les consciences? Et
avec un tel raisonnement, la majorité
ne pourrait-elle pas en venir à interdire
le culte à la minorité ?
Suisse. Dans l’assemblée générale
des catholiques libéraux à Olton, canton
de Soleure, le rapport à constaté des progrès notables dans le mouvement réformiste. L’assemblée a voté des résolutions
qui impliquent la constitution immédiate
d’une Eglise catholique nationale, etchargé
le Comité de préparer uu travail et des
propositions dans ce sens. La double idée
qui a prévalu, c’est qu’il y a des réformes à introduire dans le culte, et que
ces réformes ne. devront être faites que
par une assemblée générale » dans le sens
de celle qui existait à l’époque apostolique
et dans la période suivante».
— Du 12 au M courant a ou lieu à Constance un congrès de vieux catholiques
allemands; la Suisse a été représentée
par 17 délégués, entr’autres Relier d’Argovie, et le père Hyacinthe.
(Eglise libre/.
Aarau.. La Société pastorale Suisse
s’est réunie, cette année à Aarau, cheflieu du Canton d’Argovie, dans le seul
temple de cette ville qui sert à la fois au
culte catholique et au culte protestant,
Plusieurs familles catholiques ont tenu à
honneur d’offrir l'hospitalité à un certain
nombre de pasteurs évangéliques accourus dans cette ville pour cette occasion.
Vienne (Autriche}. Dans l’assemblée
de l’alliance évangélique de Vienne le
Doct. Frioke, professeur à Leipzig, a donné
une conférence remarquable sur ce sujet;
« caractère et portée des principes communs à toutes les Eglises évangéliques ».
La parole de l’orateur montra en trois
tableaux, aussi limpides et animés que
savants, «<1* ce qu’est le principe vital
7
-267
commun à toutes les confessions évangéliques; S" en quoi consistent les différences réelles qui séparent ces dernières;
3” quel est le travail de rapprochement
qui s’opère entre elles, quels sont ses
moyens et son avenir ».
Lu anglais peu enclin à l’enthousiasme
exprimait l’impression générale laissée
par cette assemblée en disant: «celte
conférence est pour Vienne un ¿cénemenl».
fSemaine religieuse).
Ber-llii. La Gaïzette do Foss donne
comme positif que l’évêque des vieuxcatholiques, Reiukens, vient d’être ofTiciellement reconnu par le ministère d’Elat.
Il ne reste plus qu’a obtenir la sigoaturei
de l’empereur d’Allemague.
Valais (Suisse). La corporation évangélique du Valais se compose actnellement do près de mille individus éparpillés
la plupart outre les localités de Brigue,
Sioo, Sierre, Marligny et Morlhey. Le ministre à poste fixe , M. Lasserre de Genève,
réside à Sion. Un temple va être construit à Sion. Cette corporation est estimée
et respectée de ses concitoyens.
Allexiiagiie. Lue conféreuce de
docteurs eu droit canou, réunie dernièrement à Cassel, a décidé :
1” Que les vieux-catholiques doivent
être regardés comme membres de l’Eglise
catholique reconnue par les divers Etats;
2* Que les gouveruements.Allemands ont
le droit de rocouuaître l’évêque Reiukens
consacré à Rotterdam le 11 août.
3» Que ces gouveruements ont le droit
de seconder cette reconnaissance en voie
administrative.
CKrontifue Sîaubotee
Nous sommes invités à annoncer :
1* Au nom des Trustées des bourses
Campbell que le concours dont nous
avons déjà publié le programme, aura
lieu, D. V. , le 25 et le 26 septembre
courant;
2° Au nom de la Table, que les examens d’introduction au Collège, à l’Ecole
Normale , à l’Ecole supérieure des jeunes
Allés et à l’Ecole latine du Pqmarel, au
1" octobre prochain;
8* Que les examens de promotion à
refaire et à faire dans ces divers établissements, les premiers jours d’octobre;
4* EoAn que les lerous pour la nouvelle année scolaire commoucoronl, dès
que ces examens seront finis.
Chrontijuc |)olittque.
Sa -Majesté le roi est parli ce matin 16
à six heures et demie de Turin et sera
demain à Vienne; ou a confectionné pour
ce voyage, ()ui se fera aux frais do l’état,
— CO n'est que justice - sept vagons tout
à fait royaux ; à ce qu’il paraît, cl iju’iu-cupera une suite nombreuse; quatre vingt
personnes, si nous no nous trompons,
militaires et ofiîciers de la maison civile,
entr’autres Minghetli e Visconti Vcnosia
Le roi sera reçu è la frontière d’Autriche
par un des [irinces ducaux et deux feldmaréchaux, et, à ce que racontent les
journaux viennois, on lui prépare dans
celle capilale uno magnifique recèpliou.
Nous y reviendrons.
Le livre do Lamarmora, rencoulre dans
notre journalisme libéral et sensé une
désapprobation évidente ; sans vouloir
tenir compte de la parfaite inopportunité
de celte publication, il est permis de se
demander si l’honorable général avait bien
le droit de la faire, c’est-à-dire de disposer,
dans l’intérêt de sa défense privée, de
pièces reçues en qualité de ministre; il
serait bon que ce fâcheux exemple ne fût
plus suivi, et que l’on fît sentir eu haut
lieu au général, qu’il a eu grand tort de
se montrer aussi pressé de se mettre au
niveau de Grammont et de Benedetti ; cette
manière d’agir rien moins que délicate et
patriotique, mériterait mieux qu'une simple réprimande.
Le prince Humbert ne sera pas nommé
lieutenant du royaume, mais simplement
chargé de signer les décréls à la place
de son père; u,n tel titre aurait elfeclivemeut été très inutile puisqu’il s'agit d’une
absence de quinze jours au plüs.
Le choléra continue à se proraouer par
l'Italie; Il est à Gênes, il est à Naples,
mais ne prend nulle part un caractère iuquiélanl de propagation ; nous devons une
bonne chandelle au pape qui avec son admirable invention d'es pèlerinages spirituels
a contenté tout le monde, môme la police,
ce qçi n’était peut-être pas dans ses intentions; nous étions hier à Béthanie, et
nous avons aujourd’hui passé le Jourdain
dé conserve; nous visiterions bien encore
ce soir les ruines de Jéricho. Et dire que
8
-2G8
nous avons gagné nombre de jours d’indulgence plénière ! Une fameuse invention!
Sa Sainteté venait de sortir du lac de
Génésarelh, quand le cardinal Antonelli
l’a priée d’envoyer, par le télégraphe, sa
bénédiction apostolique et paternelle aux
peiêrins anglais de Paray le Monial, ce
qui fut fait, pour leur plus grande satisfaction.
Mous. Guibert, archevêque de Paris,
donne, dans une sienne pastorale à ses
ouailles, des conseils impayables accompagnés de menaces qui fout mourir de rire.
Il paraîtrait que Rome ne nous convient
pas, qu’il n’y a pas là les éléments d’une
capitale, et que si nous l’abandonnons de
bonne grâce, bon, on nous pardonnera ;
mais si par malheur nous en voulions faire
à notre tête, alors tant pis pour nous.
L’Europe nous tombera dessus à poings
fermés , et quand môme l'Europe ne voudrait pas se charger de la besogne quand
même elle épouseraitnotre cause d’iniquité,
il y aurait d’autres moyens de nous mettre
à la raison. Menace d’autant plus effrayante,
qu’elle est plus mystérieuse et plus incompréhensible. Suivent les insultes et les injures, complément indispensable de tous
les facturas d’un évêque qui se respecte.
Le gouvernement français à ce sujet s’est
placé sur un singulier terrain, singulier
pour lui, entendons-nous; comment donc
lui qui paye les évêques, qui les nomme,
qui les a en quelque sorte reconnus jusqu’ici comme officiers de l’Etat, comment
peut-il maintenant, comme Pilate , s’en
laver les mains’? — S’il y a au monde
un pays où l'Etat ne puisse faire montre
d’abstëuticn dans cette sorte d’aft'aire, ce
pays, c’est la France, et il ne faudrait
pas chercher bien longtemps pour trouver
dans le concordat les articles qui donnent
tout pouvoir à l’Etat sur les minisires de la
religion, qui insultent leurs gouvernements
ou ceux d’autres pays en relations suivies
avec le leur; non pas que les ministres
soient enchantés de la pastorale de Mons.
r.ârchevêque, ni qu’il manque d’envie ou
de moyens de réprimer les intempérances
de leur clergé, mais, disons le mot, ils
ont peur; oui, peur de perdre les voix
dont les susdits évêques disposent, peur
de perdre la majorité, peur de perdre le
pouvoir; or le pouvoir ils le tiennent et
ils y tiennent; voilà pourquoi, ils ont peur
d’agir, voilà pourquoi ils trouvent commode aujourd’hui de parler do l’église libre
dans l'Etat libre ; on sait ce que ce mot
signifie, dans leur bouche, et personne
ue s’y trompera.
M'Thiers continue de recevoir en Suisse
de nombreuses et sincères ovations, qui
doivent certainement le consoler des plates
insultes que lui,prodique un journalisme
sans pudeur, celui des prétendus honnêtes
gens, tandis que les journaux républicains
conservent le calme et 1& décorum qui
conviennent à une presse honnête; les
journaux monarchistes et cléricaux , qui
prétendent relever en France la morale
et la religion, font un usage toujours plus
considérable du vocabulaire des rues ,
ce qui prouve bien un peu que leur parti
se sent aux abois.
Au reste, les extrêmes se touchent. Les't
récits que nous font les journaux des séances des internationalistes à Genève, sont
très édifiants à leur égard. Ce parti dont
on se fait, bien à tort, un épouvantail,
est divisé en plusieurs sectes, toutes ennemies acharnées les unes des autres. Les
deux principales sont pour le quart d’heure
celle des autoritaires et celle des anar,chistes; les premiers, voulant marcher avec
ordre à la transformation sociale, les seconds proclamant l’anarchie comme le
seul moyen de salut pour l’umanilé. Chacun
pour soi ! La dessus, dis.cussions interminables à coup de langue, voire à coups de
poings; insultes des ouvriers (travailleurs
manuels) aux bourgeois (travailleurs de
la pensée); proposition d'organiser la désorganisation pour désorganiser l'organisation; enfin scission nouvelle et radicale
de la réunion, en anarchistes autoritaires
et anarchistes purs ; résumé éloquent d’un
délégué qui fait observer à ses collègues
que des discours sont des discours, mais
que les seules vraies questions à traiter
« sont des questions de ventre ».
On ne comprend pas que de semblables
théories, défendues par de semblables
champions, aient pu prendre pied nulle
part; et cependant elles sont actuellement
dominantes dans plusieurs provinces d’Espagne et défient à Carthagène, l’armée de
l’ordre. Le siège de cette ville va bien
lentement ou plutôt ue va pas du tout,
le général en chef manquant de troupes
et de canons. — Le premier acte de Casstelar a été l’appel de toutes les réserves
(quelques centaines de mille hommes),
et la proclamation de l’état de siège dans
plusieurs provinces; il a obtenu des Cortès
les droits dictatoriaux les plus étendus.
Espérons que des efforts sérieux continnueront, et que l’Espagne trouvera dans
son premier orateur, un habile et énergique homme d’Etat.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.