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Quatrième Année.
15 Mars 1878
N. 11.
LÉ TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Fows me seres témoins. Actiïs 1. S Su vtmï la vérité avec la charité. Ep 1, 15
PRIX D’ABBONNKMENT PAR AN Italie . . - , L. 3 Tous les pays de i’Union de poste . . . > 5 Amérique ... ■ 9 On s’abonne: Pour 1 Intérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour VExtérieur a.u Bureau d'Ad- miuistration. Un numéro séparé: 10 cen'imes. Annonces :2b caliti mes pHT ligne. Les envois d'argent se font par lettre te ommandée-. ou par mandats sur le Bureau de Pe- rosa Argentina.
^our lit RÊDArxiON adresser ainsi : A la Direction du Témoin^ Pomaretro (PineroloJ Italie. Poor l'ADMINlSTRATION adresser ainsi iA J'Admiiîïstraiion du Pomaretto Piuerolo) Italie
Sommaire.
Le ilocleur Duff. — Le drapeau blanc
— Courier de,l’EŸangélisation, — Corres
pondance. — Examen de concours. —
Reçue Polüiqu^ .
tEBCTEllR DLFF
Une des plus grandes figures de
missionnaire de notre siècle, celui
que ses collègues eux-mêmes se
plaisaient à surnommer * le prince
des missionnaires de ITnde ■ le
docteur Alexandre DufiF, vient de
disparaître. C’est le 12 du mois
dernier qu’à l’âge de 72 ans, il
s’est endormi dans le bras de Celui
qu’il avait si vaillamment et si fidèlement servi, pendant tant d’années. Grand deuil pour l’Eglise libre
d’Ecosse à la quelle il appartenait
et dont il fut une des gloires les
plus pures et les plus complètes!
Mais grand deuil aussi pour les
Eglises évangéliques du monde entier, et pour notre Eglise en particulier qui comptait en loi un ami
des pjus dévoués, un avocat tou
jours prêt à plaider sa cause auprès des églises de sa paluie.
C’est dans l’Inde , que-Se, sont
dépensées, 9e 1829
tout encore q«e
celle des missions, mais qui, mises
au service d’une foi vivante en J.
C. et d’une ardente charité -pour
les âmes , en firent un instrument
de salut pour un si grand nombre,
et donnèrent, par son moyen, à
l'œuvre des missions, dans ce vaste
empire, une direction toute nouvelle et une impulsion des plus
puissantes.
« Avant lui, » lisons-nous à son
sujet dans l'Eglise Lihte, « tous
ceux qui s’étaient préoccupés de
l’avenir de l’Inde, avaient posé en
principe l’impossibilité d'inculquer les connaissances chrétiennes
et européennes autrement qu’au
moyen des langues mortes ou vivantes du pays; le sanscrit, le bengalais etc. » Duff pensa que le vrai
moyen de réussir dans cette entreprise était de procéder par une
2
•í-».
-82
^ '
voie tout opposée, c’est-à-dire, par
la fondation d'nne institution supérieure, en langue anglaise, destinée à fournir à la jeunesse indque
la plus haute culture,chrétienne et
scientifique.
L'entreprise était ardue, les obstacles à surmonter immenses; mais
la conviction de celui qui l’avait
conçue et son énergie pour l’exécuter, n'étaient en rien inférieures
aux obstacles La réussite fut complète; et la dernière grande consolation qui fut départie au docteur
Duff en 1863, à la veille de s’éloigner pour toujours de l’Inde, ce
fut d’être parvenu à recueillir, sans
peine tout l’argent nécessaire à
l’iraplactation dans six localités
centrales
tant deij
le sens'
peler. —
oocasion
or<|. du pays, d’au
ieurs, dans
de rap'cette
je mon
champ de travail qu’avec beaucoup
de regret, j’éprouve cependant uue
grande joie quand je considère ce
deimier témoignage du bon plaisir
de l’Eternel en faveur de notre
œuvre ».
Son retour en Europe fut toutautre chose qu’une mise à la retraite. Cette même cause des missions qu’il avait servie, avec tant
de dévouement et de si grands
succès dans les Indes, contina
à( le compter comrne un de ses
plus vaillants champions et de ses
collaborateurs les plus zélés pendant les quatorze années qu’il passa
encore dans: sa. patrie. Gomme prateur souverainement goûté dans
les meetings convoqués en vue de
cette œuvre; comme professeur de
théologie missionnaire h la faculté
libre d’Edimbourg, et surtout com
me president du Comité des mis-,
sionS' étrangères deVl’Eglise libre
d’Ecosse, il ne cessa, jusqu’à sa
mort, de lui rendre les plus grands
services.
J’ai dit plus haut que l’Eglise
Vaudoise comptait en lui un ami
des plus dévoués, un avocat toujours prêt à plaider sa cause auprès de ses compatriotes. Une
preuve touchante de cette amitié
fut certainement la visite, qu’étant
déjà très-malade, il nous fit, en
1855, à l’époque de notre Syifode
constituant. Qui d’entre ceux qui
ont assisté à ce Synode n’a conservé le souvenir de cet homme
de haute stature, au teint bronzé,
à la face d’une maigreur effrayante,
n’ayant plus, semblait-il,qu’un souf-,
fie de vie, mais qui dès qu’il commençait à parler vous,^ppara‘iséait
corbme tratisform^.et'’'itai, auprès
s’être fait plaindi^' se faisair*rr-""
résisüblétneut applaudir,'tant il
y avait, de puissance dans cette
parole coulant de son cœur comme
la. lave d’un cratère?’ C’était alors ,
chacun s'en souvient, pour notre
Eglise une époque de crise trèsgrave..
La Constitution qu’elle voulait
se donner, qu’elle se donna: eri f
effet (la même qui, à quelqueê
légères modifications près, nous
régit encore ) ne paraissait pas
suffisamment libérale à une partie
de l’Assemblée, ayaât-, à sa tête
des hommes plus enthousiastes
et faciles à s'exalter que prudents
et surtoul pratiques. Duff comprit
le danger et, se prévalant de l’autorité que lui donnaient sa longue
expérience et le mandat dont il
était revàtU:,; il le signala avec
franchise : «Je suis persuadé* diti-
3
H, que vous êtes dans une époque
très imporiante pour une Eglise;
vous êtes dans un état de transition. Pour correspondre dignement aux hautes exigences de cette
position, il faut une'mesure assez
grande de dons spirituels, de foi.
d’énergie , de sagesse divine. Il
va,ut mieux avancer lentement que
mal. Quand dans une société règne
la liberté de parole et d’action ,
il y a à craindre les extrêmes Je
vous dirai donc: allez en avant
selon le besoin ; mais à Dieu ne
plaise qu’à un progrès sûr, qu'à
un développement organique, vous
substituiez des changements radicaux et subversifs B.
Mais, cet avertissement donné,
Duff, se souvenant, en cette circonstance, comme toujours, qu’il
était avant tout missionnaire, et,
que sa tâche était surtout d’éveiller l’esprit missionnaire au sein
des Eglises -où cet esprit ne se
faisait que très faiblement sentir,
— ne tarda pas à entrer dans le
sujet qui était par excellence le
sien. • Pères, ei frères, nous ditil entr’aulres choses : • le modèle
des missionnaires, c'est le Fils de
Dieu. Le Seigneur a sauvé le
monde en envoyant son Fils, le
Fils de Dieu, sauva le monde en
s’éclipsant lui-mêmejusqu'aux souffrances de la croix. C'est là l’Esprit de Christ; chercher et sauver
ce qui était perdu. Partout où il
y a cet esprit là, il y a l'Esprit
de Christ; où cet esprit manque,
il n'y a pas l'Esprit de Christ. 11
ne suffit pas que l’Eglise ait le
dépôt sacré, elle doit le porter
dans des pays éloignés. Elle ne
doit pas seulement être conservatrice , mais aussi propagatrice.
Le champ de Dieu ce n’est pas
seulement le Piémont, l’Italie ou
l'Europe ; le champ de Dieu, c'est
le.^monde!. Il y a dix-huit-ceuts
ans et plus que le Seigneur a dit:
« Allez et annoncez l’Evangile à
toute créature», et il y a encore
tant de nations qui sont privées
de la bonne nouvelle du salut 11
faut que la faute en soit à quelquesmns. Chacun doit pouvoir dire
que cette faute n’e.st pas en lui;
chaque PJglise doit pouvoir dire:
ce péché n’est pas à ma porte!»
Puisse cette parole, devenue ,
par la mort de celui qui nous l’adressait . il y a vingt-trois ans,
une parole d'ouire tornbe, éveiller
dans nos cœurs et dans nos consciences un écho profond et impérissable !
Le drapeau blanc
Les personnes qui voyagent en
chemin de fer sont très heureuses
de voir flotter un drapeau blanc,
au détour des chemins , à l’entrée des tunnels , au point de
croisement des lignes. Cela veut
dire que tout va bien, et qu’il n’y
a aucun danger. 11 n’en est pas
ainsi du drapeau verd qui indique
le doute et l’incertitude et qui
invite le conducteur dù train à
n’avancer qu’avec précaution. Le
drapeau rouge annonce le danger,
la crainte de collision , la rencontre possible d'un train enfin
un désastre. Aussi, à la vue d’un
drapeaû rouge, le conducteur arrête immédiatement le train.
La femme d’un vieux cantonier
se semait bien mal et voyait ap-
4
-S4,
prochér l’heure où elle s’en irait
par le chemin de toute la terre.
Elle dit un soir, à son mari : Je
vois un grand drapeau , — c’est
Jésus qui le tient en sa main.
Ce n’est pas un drapeau rouge,
car il n’y a point de danger ; ce
n’est pas un drapeeu verd , car,
grâce à Dieu , il n’y a pas de
doute sur le résultat du voyage.
C’est un drapeau éclatant de‘blancheur , car tout est paix et sûreté
dans mon voyage vers Sion , et
je sens que j’arrive à mon terme.
Elle mourut cette même nuit.
«La mort des bien-aimés de l’Eternel, est précieuse devant ses
yeux i>. (Ps. cxvi, 15).
Cher lecteur, y aurait-il au devant de toi un drapeau blanc, si
tu allais terminer aujourd’hui
même ton pèlerinage terrestre?...
Heureux sont dès à présent ceux
qui meurent au Seigneur! Oui,
dit l’Esprit, car ils se reposent
de leurs travaux et leurs œuvres
les suivent. (Ap. xiv, 13).
( Christian Herald ).
Courrier de rËvatigéli^liou
C’est à un journal écossais que nous
emprunterons aujourd’hui la rnalière
de notre Courrier. Nos lecteurs savent
pour la plupart que deux de nos évangélisles, M. Prochet, président de
la commission et M' W. Meille, dernièrement pasteur à Rome, parcourent
en ce moment le Royaume-Uni, pour
y donner aux nombreux amis de notre
œnvi'e missionnaire, quelques détails
sur ce qui se fait dans ce champ d’activité.
A ce sujet nous lisons dans un journal d’Edimbourg, \& Daily Review, que
une réunion des amis de celte œuvre
a été tenue le 4 courant dans celle
ville. Le secrétaire M. Alex. Brown,
luisón rapport dans lequel, enlr’aiilres
choses, il constate que rinlérêl pour
l’évangélisation italienne a toujours été
en augmentant en Ecosse, ce à quoi
le pape a répondu par le rétablissement de la hiérarchie papale dans ce
pays. « Qu’il en soit donc ainsi, ditil; l’Ecosse accepte le défi et proclamera à son tour la détermination où
elle est d’établir la hiérarchie de Christ
en Italie, » — et plus loin ; « nui doute
que celte tentative d’invasion de la
papauté dans notre pays si protestant
.ne serve à exciter davantage encore
l’intérêt des chrétiens écossais pour
l’évangélis,Ilion italienne, intérêt qui
se manifestera par des secours'matériels et par des piières, mais jamais
par un essai quelconque d’imposer à
ces nouvelles églises aucune forme
de culte, ni aucune organisation extérieure propres aux églises d’Ecosse.»
Le Pape pour l’Ecosse l Christ pour
l'Italie ! Tels seront désormais les cris
de guerre poussés par Rome et par
nous, qui comme Moïse sur la montagne, soutiendrons, en priant, nos frères engagés dans la lutte».
Après la lecture du rapport, le rév.
Meille pasteur à Rème, invité à prendre
la parole , après avoir rappelé que la
main de Dieu a accompli de grandes
choses en Italie, lorsqu’elle a conduit
son Roi de Novare à Rome, dit qu’une
grande lâche se présente, plus difficile
à accomplir que ne fut l’œuvre politique , celle de la régénération religieuse et morale des Italiens. — Pour
donner une idée de l’abaissement du
sens moral dans notre pays par suite
de l’éducation cléricale, il raconte
quelque traits qui le dépeignent, et
pour faire comprendre quelle est celle
éducation , il cite le fait d’un prêtre
interrogé sur ce qu’il entendait par
immoralité. «L’immoralité, répondit-il,
c’est de parler et d’agir contre l’église
romaine ».
11 lui semble que l’Eglise Vaudoise
soit tout particulièrement appelée à
cette œuvre régénératrice et Dieu l’a
conservée miraculeusement en Italie
dans ce but.
5
.85.
Quant à la question, souvent soulevée , savoir si l’Eglise Vaudoise ne
s’affaiblira pas aux Vallées en envoyant
ses meilleurs ouvriers clans le champ
de la mission, l’orateur croit pouvoir
y répondre en affirmant que l’œuvre
de la mission est la vie de l’Eglise
Vaudoise.
M. Prochel, président de la Commission d’Evangélisation, prit alors la
défense de son Eglise à l’égard d’une
accusation portée contre elle, celle
d’être dans ses rapports avec les autres dénominations qui travaillent à la
même œuvre, semblable au pharisien
plein de lui-même. L’Eglu^e Vaudoise
aime toute dénomination annonçant
au monde le nom du Seigneur Jésus;
elle le montre bien à .ses synodes, où
les réprésentants des différentes églises
chrétiennes sont également les bienvenus. 11 faut, dit-il, pour ne pas être
induit en erreur à ce sujet , savoir
faire la différence entre ce qui est le
fait de l'église et ce qui n’est le fait
que de quelque.s uns de ses mernbi es.
Le devoir de celle Eglise est clairement tracé devant elle et les temps
sérieux où nous sommes le lui rappellent d’une manière toute particulière. Avec l’incrédulité et la supersti
tion qui vont toutes deux toujours
plus aux extrêmes, on commence à
sentir en Italie le besoin de quelque
chose qui relève le sentiment moral ;
une partie du peuple qui ne sera sans
dqute qu’une infime minorité, commence à en avoir assez de cette desséchante incrédulité sans vouloir cependant de celte religion à laquelle
elle ne croit plus.
Aussi l’orateur peut-il assurer ses
amis qu’il retourne en Italie encouragé,
et avec plus d’espoir que par le passé
à l’égard de l’évangélisation de ce
pays.
Après quelques paroles de remerciments et de sympahie chrétienne prononcées par le président de la réunion
à l’adres.'e de l'Eglise Vaudoise, l’Assemblée adopta la résolulion suivante
présentée par le rév. M. Fraser : —
■ Le projet de la curie romaine d’établir la hiérarchie papale en Ecosse
doit être regardé comme un appel aux
plus grands efforts pour augmenter les
secours que nous apportons aüx missions qui proclament en Italie le droit
de Christ seul à être le grand prêtre de
notre profession chrétienne, que la Société auxiliaire des Dames d’Edimbourg
doit être remerciée pour son important concours et encouragée à tendre à
des résultats encore plus considérables.
OTorrcspoiibance
4 Mars 1878.
Mon cher Monsieur,
Cette lettre était commencée depuis
quelques semaines; mais lorsque j’aurais eu un peu de temps pour la finir,
j’ai préféré vous écrire celle que vous
recevrez, je pense aujourd’hui.
C’est à propos d’une correspondance
ou d'un article, an sujet de la participation à la S'® Cène, que j’aurais
quelques mots ù dire.
On a eerlainement raison de s’affliger lorsque l’on voit, les jours de
communion, des assemblées, souvent
plus nombreuses qu’aux dimanches
ordinaires, prendre part an service
public, tandis qu’nn petit nombre de
personnes seulement s’arrêtent pour
s’approcher de la table du Seigneur.
Mais je pense (j’en ai fait moi-même
l’expérience J que l’on ne ferait aucun
bien à la toule qui s’en va, si l’on
s’efforçait de la retenir, tout comme
c’est un très mauvais service à rendre
à quelqu’un de le faire manger quand
il n’a pas faim, ou boire quand il n’a
pas soif. Quant à ceux qui ne • distinguent pas encore le corps du Seigneur, » ils font bien de ne pas communier. D’un autre côté, les personnes
pieuses, lorsqu’elles ne participent pas
au repas sacré, doivent avoir pour cela
quelque bonne raison qu’elles ne peuvent pas toujours dire aux hommes.
Il me semble que votre correspondant a nn peu oublié que chez nous
(je parle surtout des trois ou quatre
6
panoisà|!S Tiiie je connais), ce n’est
jamais que la moitié des membres
commnnianls d’une famille qui s’anêtenl le premier dimanche, latidis que
l’autre moitié communiera le dimnnclie
suivant. Ainsi lorsqu’on e.sl bien placé
■pour voir ceux qui s’en voni et ceux
qui resien!, l’on découvre que les premiers ont déjà pris la Cène le dimanche
précédent, on bien on les verra la
prendre le dimanche suivant.
Je pense ensuite qu’il faut prendre
garde de ne pas faire croire aux gens
que c’est la participation fréquente et
régulière à la Cène qui fera d’eux
des chrétiens vivants. Au dernier jour
il ne suffira pas, pour être leçu dans
le ciel, de dire au Seigneur: > nous
avons mangé et bu en ta présence »,
Pour moi je trouve naturel et tout
h fait juste, que le pasteur donne la
bénédiction, ou pour parler plus exactement, qu’il appelle la bénédiction
de Dieu,, sur celte portion de l’assemblée qu' s’en va avant te commencer
ment du service de la S'-“ Cèpe. Tous
ceux qui s’éloignent ne, sont pas nécessairemerU des incrédules ou des
indifférents. Comme je l’ai dit plus
haut, il y en a qui ont déjtà communié,
ou qui se proposeni de le faire; il y
a ep outre un bon nombre d’rrifauls
pu de,jeunes gens non e.ncoie admis
fi la !:s*" Cène. Ri puis, nos pasteurs
«eroni ils plii^i scrupuleux que l’ajiôtrc
Paul ((ni appelait • ses frèi'cs bien
aimés » les menibi'es des Egllse.s qui
n'éiaieiii pas eiilièreiiienl exempts de
souillure Pt d’iiicréilnllté, ,et qui sonhailail à tous la grâce ei la paix ?
Vntre dévoué
Jacques.
Monsieur U liédaGteMr,
Peruiellez-moi cle vous dire'queiquels mois aii sujet de la leiiiè de
Jaa^ûes. Car j'ai du plaisir à lrouver.soiiveiiL dans le Témoin des frères Jacques
qui sonnent les nmlines pour réveiller
lès vuei'ges qni attendent l'époux , et
les exhorter à avoir de l’huile, non
seulement dans leui's lampes, mais
aussi dans leurs vaisseaux avec elles.
Le malade à qui le .isteur fait sa
visite inaliendiie avait bien négligé de
prêter l’oreille nu carillon de frère
Jacques qui sonne les matines.
Il est très convenable, il me semble,
que l’organe de l’Eglise Vaudoiseaîtsouvent des frères Jacques, c’est digrie»de
nos pères qui ont tant souffert en carillonnant pour nous Iransmettre l’Evàngile (In saint éterneldanstonlesa pureté,
selon que le S* Esprit l’a donné à
l’Eglise.
Le decret de l’honorable défunt général Lainarmora en faveni^de.s soldais
Vaudois, dont la lettre de frère Jacques
fait mention, m’a rappelé l’Iiisloire du
massacre des 6600 soldats chrétiens
composant la légion Thébaine, en 286.
Dans la pensée que vous connaissez
ce naine me ni ce fait je me .borne è
Iranscrire la protcsialion de son chef
nommé Maurice, qu’on a voulu canoniser, tandis qu’il étail déjà un saint,
reconnu dans le ciel et siir .la terre
avant 286 Je remarque le rapport
entre ces soldats chi'éliens du III“®
siècle, et le.s soldats Vaudois du XIX“®,
et le contraste entre l’empereur Maximien et le général Lamarrnoia:.
« Seigneur, dil._ Maurice à t’empeleur; nous .sommes ici pour te servir
à la grrerre, mais nous .sottnttes atrssi
les sei'viieUr's de Ditm, de ce Dirirr que
nor-is confessons avec joie. Notre br'as
l’(‘sl dévotré, mais à Irri appar-liem
tiolr’e cœur, 'l’ri noirs tlonrtes du pain,
mais Irri nous a donné la vie. Tu es
notre maître. Dieu est an.ssi le lien,
Nous l’avons lotrjour’s obéi, et nous
voulons t’obéir encore; mais si lu nous
commandes qrijèlqiie oliose en opposition avec la loi de ttolr'e Sartveur, nous
obéirons à Dirio plutôt qu’tà loi. Notrs
avon”s jriré Rdélrté à Dieu avant rie le
la jurer à loi même, et noirs y rnanquerioris bientôt envers loi si nous y
pouvions rnanqriei' envers lui. Nous
voici confessant sans crainte Dieu ,
noli’e père et Jésus-Christ, son fils
unique, noire Sauvetti’; armés corn me
flous le sommes, noirs pourrions peut-
7
•87
être nous sauver par la révolle, mais
nous ne le voulons pas: car il vaut
mieux mourir innocent que de vivre
coupable ». fHiMoke de i'Eglise Chrétienne, par S. Déeombaz, Toulouse
1869). ,)o suis bien d’accord avec Jacques; comme lui je ne juge personne,
la conscience est affaire personnelle;
mais j’e.s(ime qu’il n’y a pas plus de
rapport entre la loi de noire Sauveur
el une messe pour !e repos de l’âme
que de sacrifier aux Dieux.
Si vous jugez à propos d’insérer ces
lignes dans voire estimable journal à
côté de l’hisloire de la légion ihébaine,
vous savez que je suis dans le cas de
Jacques ; pour paraître dans un journal
il faut que vous ayez l’obligeance de
corriger, retrancher et ajonlei;, tout
ce qu’il faut pour être présente' aux
lecteurs. N’ayant jamais; été assis sur.
les bancs de racàcfêmÎe, n’en ayant
jamais fait que^ les tour des murs , il
m’est impossible de mettre correctement mes pensées sur le papier. Mais,
si nous n’avons reçd qu’un talent, gardons nous de le cacher dans l’a ferre.
Si ce qui manque à l’un se trouve
chez l’autre, deux valent mieux tpi’un,
■ et on peut trafiquer le talent du maître. il y a diversité de ministères , dît
^ l’Aptôtre, mais il n’ÿ a qu’un même
Seigneur.
Je vous présente mes amicales salutations, el souhaite la bénédiction de
Dieu sur votre ministère.
4 Mars 1878.
J. Saiomon.
ilouüelles felijku6C6
et faits- divers
Nous lisons dans \'[îüHc: Les évêques anglicans. — Un nouveau Concile
od Synode des évêques anglicans du
momie entier est cérivoqné pour le 2
juillet prochain à Londres. La réunion
durera quatre semaines. Les sujets
discutés sei'onl :
1“) La meilleure manière de maintenir renlebt'è' des diverses Kglises de
la communion anglicane; — 2°) La
ci'éalion d« commissions d’arbitrage
pour régler les différends entre églises;
~ 3 ) Les l’elalions réciproques des
évêques missionnaires el des simples
missionnaires anglicans, dans les con
Irées où ils se trouvent en présence;
-'4“) La position des chapelains anglicans sur le continent européen et
ailleurs; — 5° Les formes modernes
de l’incrédulité el la meilleure manière
de les réfutef; — 6“) Les conditions,
les progrès-et les symboles des diverses
Eglises de la communion anglicane.
■ M$aHe. Le roi Milmberhl'-a ouvert le Parlemeni par irn f-ong disconr.s,.
dont lié co'uimencemept et la fm ont
été tirés apiplaudis. — Le rrtinistère a
mis dansi la bdiiche du roi' tout un
i programme de gouvernement ef de
'réformes politiques, administratives el
; financières qu’il n’aura probablif%enl
i pas le lemps de réaliser. Car nous
i sommes en- pleine crise niinislérielle.
' Le ministre de l’intérieur, M. Crispi,
a dû donner sa démission la veille de
I rouverlnre des Chambres, d’antres rni
■ nisires sont, paraibil, dédtissîdnfiiiires,
ou à la veille de l’être. Deprelis a pris
rinlérim du ministèred'el’iniéiieurjpour
le jour dé roiivertme du Parlement.
La Chambre des députés a norritrl'é'
pour son président l’iicini Gairoli par
225 voix contre 123 données au candidat de la droite, M. Biancheri. - A
la suilé de celle nomination tout.le
niinistèré a pi'ésenl'é sa déniissidn. ~
Il est question'd’un mini.'itère dbiffairek
composé essenlielleinenl de sémiíeurs^.
Ce ministère aairait la lâche, de dissoudre’bientôt la Chambre et de consulter la volonté du pays en ni océdahl
â de nóúvelles élections. — Il est question aussi d’ÙTii troisième ministère degauche qu,e le roi Humbert aurait
chargé Cairoli 4e former. Il seraif prémiitiiré de désigner les noms des persouhitges qui fefoni partie' dis celle
administration
TuMiMi — LTlidie-vient de fflb'e
une nouvelle grande perle dans la per
8
1.5^'
» ■
.88
sonne du comte Sclopis, qui'est mort
le 7 mars, après une courte maladie.
Le comte Sclopis unissait à une réputation de probité beaucoup de science et
de sagesse. Il avait été l’un des premiers ministres constitutionnels ; il était
très catholique et cependant il n’appartenait pas au parti clérical. Il s’etaii
retiré de la politique militante depuis
quelque temps, après avoir joué un rôle
marquant sous Charles-Albert, ensuite
comme président du Sénat. Il s’est
acquis une réputation dans l’arbitrage
entre l’Angleterre et les Etats-Unis,
au sujet de la question de l’Alabarna,
au congrès réuni à cet effet à Genève,
il y a quelques années.
ffn^ëtiotê tl'Orient, — Le congrès destiné à régler les points en litige doit se réqnir à Berlin. Bismark
en serait le président, si son état de
santé le lui permet. L’Angleterre n’en
continue pas moins les armements.
Examen de Concours
Torre Pellice Je 13 mari IB'ÏS.
Monsieur le Directeur,
Auriez-vous la bonté de donner
place dans le Témoin à l’annonce suivante ;
Un examen de concours pour repourvoir d’un professeur les classes
de 3® et années du Collège Vaudois,
en remplacement de M. Henri Selli
démissionaire, aura lieu à Torre Pe lice la troisième semaine de septembre
prochain, devant une Gommissipn qui
sera nommée à cet effet.
Les aspirants devront se faire inscrire auprès de la Table avant le
premier de juillet.
L’article 80 du Règlement du Collège établit les conditions requises
pour être nommé à ce poste. Elles
seront constatée de la manière suivante ;
La première, par la conhaissance personnelle que les exarninaleiirs
pourront avoir du candidat ou par
d’autres témoignages.
6) La seconde, par im examen reconnu subi précédemment ou, à défaut, par un examétt;. â subir dont
la Commission, de concert avec la Table,
arrêtera le programme.
c) La troisième par un examen à
soutenir sur les matières ci-dessous
indiquées.
d) La quatrième et ta cinquième, par
un examen pratique, soit par des leçons
données à des élèves de 3® et 4® sur
des sujets tirés des mêmes matières.
PROGRAMME
DE l’examen de concours
1. Histoire biblique et Histoire des
juifs jusqu’à la prise de Jérusalem par
Titus.
2. Histoire générale et Histoire Vaudoise,
3. Géographie ancienne et moderne.
4. Arithmétique et Géométrie.
5. Langue ilaliejme.
6. Langue française.
7. Langue grecque:
Homère. — Iliade, chant 1 et II.
Xénophon. — Anabasis.
Sophocle. — Œdipe-Roi.
8. Langue latine ;
César. — De bello gallico,
Cicéron. — De Officiis.
Virgile. — Eneide, les six premiers livres.
N. B. Les examens compris sous les
N" 1, 4, 6, 8, se feront en langue italienne, les autres en langue française,
J. D. Charbonnier.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur.
Pigaerol, Impr. Chiantore et Mascarelli