1
IVeuvlèxne année
N. 30.
Vendredi 31 Juillet 18T4
L’ECHO DES VALL
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spi
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses <|ui sont véritables......oocupent
vos pensées — ( Pkilippiens., IV. S.)
PRIX O'ABONNCttEHT :
Italie, h domicile (un an) Pe. 3
Suisse.................* 5
France.................* 6
Allern^jine 6
Angleterre . Pays-Bas . » 8
Un nurnéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent,
BÜREADX D ABONNEMENT
PiGNEROL : Chez Chlanfore rt
Mascarelli Imprimeurs.
Fi.orfncr : Libreria E'^angclìca, via de'Panzani.
ANNONCES: 20 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'a
dresser pour l'adraiDÎsirafion
et la rédaction a 1» Direction
de \'Echo des Vallées, Torre
Pellice.
Sgomma ix*e.
Notre constitution est-elle presbytérienne ? — Correspondance. — Divers. — Poésie:
Los deux coupes. — Etangélisation. —
Chronique vaudoise et locale.— Chronique
politique.
NOTRE CONSTITUTION
est-elle Presbytérienne?
III
Suite V. N. 36 }.
L’assemblée paroissiale ( Conslitution § 10 ) se compose de tous
les membreaide chaque Eglise particulière, hommes, lesquels ont
atteint l’age dé''2.5 ans révolus. A
cette
la lyiH^naî
anciens'^
qui
les vi
(§ 11 ) est dévolue
.es pasteurs , des
iacres ; c’est elle
directement dans
_ qui examine, une fois l’an, la gestion du
consistoire ; c’est elle qui nomme
les députés aux Synodes et qui a
l’initiative des amendénaentsiconstitutionnels ; c’est elle enfin ^ui
^ae pronoce sur rop^értunité des
Synodes ¡^extraordinaires.
I (inct
Il n’y aurait rien à objecter au
mode de formation de l'assemblée
paroissiale, si la réception des catéchumènes ne continuait à se faire
comme elle a eu lieu Jusqu’i’i maintenant , A un âge beaucoup trop
tendre. Mais que deviennent ou
que peuvent devenir lès nouvelles
recrues de l'Eglise entre leur sei'
zième et leur vingt-cinquième année ? Les premières impressions
s’effacent bien vite ; peut-on s’attendre à ce que, à peu près abandonnés à eux-mômes, pendant l’espace de dix années, les Jeunes
gens se trouvent convenablement
préparés à exercer leur droits et
à remplir leurs devoirs d’électeurs?
L’intervalle est bien long et le vide
est grand. Il; serait plus .sage de
beaucoup retarder le moment de
l’adraissjon à la S.. Cène et d’anticiper en revanche celui de l’entrée dans le corps électoral ; il n’y
aurait pas de solutjoji ,de j^continuité. ' i.' .
Quant auXj jfqnciioiw ^de l’assemblée paroissiale, elles sont, cornue
on le voit, ,de deux ordres ibisn
P
O
3
3^
3
?
^ 6»
O 3
ej CTO
îî fC
°
Câ
«Q
3
2
-a».
différents ; les unes ont trait aux
intérêts locaux, les autres se rapportent aux intérêts généraux de
l’Eglise. Sur ce dernier point, la
Constitutions'écarte complètement
du principe presbytérien.
L’assemblée paroissiale forme
la base de l’édifice et il convient
que cette base soit aussi large
que le comportent les principes :
libre élection des fonctionnaires
/ pasteurs, anciens et diacres ) contrôle sérieux de la gestion du Consistoire, recrutement par l’admission k la S. Cène. Mais aller plus
loin ne peut prêter qu’à une fiction continuelle. L’insignifiance numérique constamment dévoilée à
chaque visite pastorale et à chaque élection de députés au Synode en est la preuve évidente.
Nos 'législateurs de 1855, ne
paraissent pas s’en être doutés ;
et dans un désir irréfléchi de démocratie, ils ont faussé le principe presbytérien, en faisant intervenir directement le peuple ,
là où il est nécessaire de ne faire
intervenir que se.s délégués , les
pasteurs’, les anciens et les diacres , qui sont déjà investis de
sa confiance.
Qu’arrive-t-il en effet ? Le moindre vent qui d’aventure agite une
paroisse , agite pareillement le Synode qui, par un vice de constitution, est tenu de toujours fonctionner à la fois comme tribunal
de première et dernière instance.
Tout monte immédiatement à la
surface, caries eaux peu profondes
sont aisément troublées ; et les
questions les plus brûlantes doiveut ûtre débattues par le Synode
sans avoir fait l’objet d’aucune
discussion préparatoire. Il nous
semble donc indispensable d’en
revenir à la pratique d’autrefois,
c’est-à-dire, de rétablir les presbytères ou colloques avec leurs
anciennes attributions ; à eux de
nommer leurs délégués au Synode,
à eux de traiter en première instance toutes les questions qui devront être soumises à l’assemblée
synodale, à eux d’exercer, dans
les limites deleurs districts, le contrôle incessant des visites pastorales et fraternelles. Si nos Eglises
ne sentent pas le besoin d’entrer
ainsi en contact les unes avec les
autres et de former des groupes,
si elles préfèrent leur isolement,
leur unité spirituelle ne sera bientôt plus qu’à l’état de souvenir.
Â. Revel.
Xorre-Pelliee, ie 24 juillet 1874.
Monsieur le Directeur,
Quoique votre estimé journal no me
nomme pas dans son article de fond du
dernier numéro, tout le monde sait très
bien à la Tour, et plusieurs l’auront supposé au dehors , que c'est de moi qu’il
parle. Je recours donc à totlse équité pour
TOUS prier de publier, .dliÿs votre prochain
numéro, ce qui suit.
J’avoue franchement que je n’ai pas
consulté le texte grec daus la préparation
dtf sermon dont la dernière partie a donné
lieu aux réclamations de l’Echo. Cela n’est
pas que je ne tienne au texte grec et que
j’accorde à une version de la Bible ( pas
plus è celle d’Osterwald qu’à une autre )
U» respect superstitieux ; mais quand,
après cinq jours d’occupation, et de fatigues , un pauvre pasteur ( comme c'était
mon cas) se trouve le samedi matin en
3
.m
deroir de préparer qmtre services pour
le lendemain , ou peut comprendre qu’il
ne songe pas toujours à consulter les
testes originaus pour la tractation de ses
sujets. Je me suis donc flé à ma version
d’Osterwald (édition revue de 1871).
Que l’on ne croie pas, toutefois, que
par cet aveu , j’enteude, sans autre forme
de procès, passer condamnation pour
l’emploi du verset en question de la traduction d’Osterwald, ni surtout pour la
théorie de l’Eglise visible qu’il m’a donné
l’occasion d’exposer dans mon sermon.
Ce n’est pas le moment d’entrer dans une
dissertation sur le texte et sur son interprétation, mais il me semble qu’il faut
que ce texte lui-même, ou son interprétation , soit bien élastique puisque non
seulement Osterwald , mais David Martin
lui-même, dont la fidélité aux textes originaux n’est pas attaquable comme celle
du précédent, traduit des gens pour être
sauvés, que la version des Pasteurs et
Professeurs de l’Eglise et de l’.'tcadémie
de Genève traduit des personnes pour être
sauvées, que la Version do Lausanne traduit ceux qui se sauvaient et eu marge
ceux qui étaient sauvés, et la Version nouvelle (anonyme) ceux qui devaient être
sauvés.
Il est inexact de dire que j’ait fait de
l’exprossion pour être sauvé l’argument
suprême et le fondement unique de la
théorie que j'ai exposée sur l’Eglise visible;
je l’ai mise en évidence, il est vrai, mais
j’ai été bien loin d’en faire l’usage que
l’Eglise romaine fait du hoc est corpus
meum. Si j’ai accepté telle quelle cette
expression, c’est que j’avais la certitude
que plusieurs autres passages du Nouveau Testament y viennent à l’appui et
que, comme je l’ai dit, l’histoire apostolique légitime pleinement ce point de vue.
Aussi auis-je prêt à soutenir, quand ce
soit, et contre qui que ce soit, que l’Eglise visible des temps apostoliques ne
se composait pas seulement de personnes sauvées.
Votre article de fond conclut, au contraire, en disant que TEglise (visible, je
pense) ne doit se composer que de personnes sauvées. Je suis étonné de voir
lo journal officiel de l’Eglise Vaadoise
affirmer si hautement une théorie qui,
si elle était mise à exécution, serait le
baril do poudre qui ferait sauter on l’air
très probablement toutes les congrégations
vaudoises de la mission, depuis celle de
Pignerol jusqu’à celle de Trapani, et toutes
les paroisses vaudoises depuis celle de
Rodoret jusqu’à celle de Turin. Cela étant,
il serait très important et très intéressant
de discuter dans votre journal même la
question des éléments qui doivent composer l’Eglise visible. Je vous propose,
monsieur le Directeur, de le faire, et pour
ma part je m’engage à soutenir que l’on
ne peut pas prétendre que l'Eglise visible
ne se compose que de personnes sauvées.
En attendant, je tiens à vous déclarer
que, si je suis entièrement opposé à l’idée
que l’Eglise visible ne doive se composer
que de sauvés, je ne suis pas le moins
du monde partisan des Eglises tout-y va,
et que je désire autant que quiconque
que les Eglises visibles soient purgées
des pécheurs scandaleux, desincrédules,
do tous ceux, en un mot, qui ne se conforment pas, au moins extérieurement, aux
doctrines fondamentales et aux principes
moraux de l’Evangile.
Je tiens à déclarer une chose encore.
J’ai ouï dire que l’on a cru voir dans
mon sermon la réponse à une explication
du même passage, faite dans le sens opposé, le dimanche précédent, au public
d’une Ecole du dimanche de la paroisse.
Rien n’est plus faux que cela. Eu voulezvous la preuve ? La voici ; c’est hier au
soir seulement (c’est à-dire huit jours
après ma prédication en question ) que
j’ai appris que la dite explication avait
eu lieu dans la dite Ecole.
Agréez, monsieur le Directeur, mes
salutations respectueuses, et croyez-moi
Votre dévoué en J. C.
J. WhiTZBCKEn Pasteur.
Cette lettre demande de notre part quelques observations, très-brèves d’ailleurs.
l.| Si M. le Pasteur de la Tour n’a pas
songé, contme fl le dit lui-même, à consulter le teste, c’est que, semble-t-il, le
4
-242
temps lui a manqué. Nous comprenons
sa position, mais, dans une question de
ce genre, c’est bien le cas de dire avec
Alceste :
«Vo}'ons, monsieur, le temps ne fait rien
à l’affaire ».
2. L’auteur de la lettre cite , à l'appui
de la traduction d’Osterwald, la version de
Martin et celle des pasteurs et professeurs
de l’Eglise et de l’Académie de Genève.
Nous rappelons, à ce sujet, le jugement
d’une personne certainement compétente
en semblable matière. « Le succès des
versions de Martin et d’Oslerwald, dit
Burnier, ne s’explique que par l’indifférentisme do l’époque ob elles virent le
jour.... Ce qui consomma le triomphe de
ces deux versions du xvin' siècle ce fut
l’apparition de la version décidément
arienne, publiée par la compagnie des
pasteurs et professeurs de Genève..... On
a le droit de .s’étonner du scrupule averle quel ou le cite, de la confiance aveugle
qu’elles inspirent». — Bref, il faut être
armé d’une bonne volonté pour traduire
le passage en question comme l’ont traduit
Martin, Osterwald et Genève. Mais, le grec,
quoiqu'on dise, ne se prête pas à ces
fantaisies-là.
3. Quant à la question d’église. nous
exprimerons notre vœu le plus cher en
disant avec Adolphe Monod qu’il est temps
de substituer aux croyants dans l'église
Véglise des croyants. — Une telle solution
mettrait fin à plusieurs misères, à celle,
entr’autres, de voir un pasteur nommé
par des personnes qui font fi de l’Evangile.
4. Nous relèverons, en terminant, un
dernier mot de la lettre ci-dessus reproduite. D’après elle, VEcho des Vallées est
le journal officiel de l’Eglise vaudoise.
Encore ici, M. le pasteur de la Tour, au
lieu de s’en tenir au texte, se sert, sans
même l’examiner, de la traduction de ce
fameux tyran On 4ui vent, à tout prix,
nous coiffer d’un bonnet officiel. Et, de
grâce, à la fin, laissons-là ces sentences
banales et quand nous vous disons, chaque semaine , que notre journal est une
« feuille spécialement (vous l’entendez: spé- j
cialement) consacrée aux intérèfs maté-|
riels et spirituels de, la famille vaudoise.*,
pourquoi.persistergli faire de nous oe que
nous ne voulons pas être. Notre journal
c’est notre journal ; et il est à nous tout
comme l’Italie est au Roi. Nous pouvons
assurer M. le pasteur de la Tour que ni
la Table, ni la*Commission d’Evangélisation ne nous gratifient d’une obole pour
payer nos frais d’impression.
E questo fia suggel cli'ogni uomo sganni.
fl)bers
Xj' Ascension de JésusOlirl.st discutée par des Juifs. — Le
jour de l’ascension de l’année dernière ,
M. Bernstein, missionnaire parmi les Juifs
de Buckarest, entendit plusieurs Israélites
discuter la question do l’ascension de
Jésus-Christ dans un des cafés de la ville.
Quelques uns d’entr'eux se moquant de
ce fait et le traitant d’impossible, plusieurs
de leurs interlocuteurs leur répondirent ;
« C’est une chose étrange que vous puissiez douter de la possibilité d’un tel fait.
Le bras de l'Eternol serait-il raccourci,
ou sa main affaiblie pour ne plus pouvoir
faire de miracles? Si vous niez la possibilité de l’ascension de Jésus Christ, attestée par un si grand nombre de témoins,
vous devez, pour être conséquents, nier
aussi celle d’Elie , qui n’est attestée que
par un seul témoin '■ ».
De telles discussions et de tels arguments dans les cafés do Buckarest ne sontils pas un signe des temps?
LES DEUX COUPES
. U! 1 I _______
)f '.i' . V ■ j!l '
;A ion entrée dans laivie. j, , j.».
Devant tes yeux viennent s'offrir ?
Deux coapes/dont l'une jolie <
Prétend répondre à tou désir.
■110‘j, U ) 'I d'
C’est elle qui promet la gloire , .
Et la richesse avec l’honneur;,!,
.Q’ejst ,elle qui remplit l’bistoire . ,
D’exploits de, bruyante clameur^nic
5
-143
Nombreux sont ceux qui la courtisent,
Car elle est d’un aspect charmant :
Sur tout son extérieur reluisent
Les perles, l’or et le diamant.
Elle offre, à chaque âme altérée.
L’objet que poursuit sou ardeur,
À l’un, l’espérance dorée,
À l’autre, plaisir et bonheur.
Mais cette promesse flatteuse
Qu’elle te semble maintenir.
N’est qu’une promesse menteuse
Qui menace ton avenir.
Selon sa constante coutume.
Quand elle promet la douceur.
C’est pour abreuver d’amertume
Celui qui cherche sa faveur.
Satan ne l’a si bien ornée
Que pour mieux tromper ton regard ;
.Mais c’est la coupe empoisonnée
Que tu dois fuir sans nul retard.
Avec son audace infernale ,
Sur le haut mont, le tentateur
Offrit celle coupe fatale
Au souverain Libérateur.
Lui montrant la gloire mondaine
El les trônes majestueux ;
« Cela, dit-il, c’est mon domaine,
» Et je le donne à qui je veux.
» Je remets tout on ta puissance
» Si, devant moi le prosternant,
» Tu me promets l’obéissance
» Et ton hommage en m’adorant ».
Mais, repoussant la coupe offerte ,
Le souverain Libérateur,
Par son œuvre, amena la perte
Du redoutable tentateur.
L’autre, d’aspect sombre et sévère ,
Ne l’inspire aucun vain espoir.
Elle est souvent la coupe amère,
Hais c’est la coupe du devoir.
Elle l’apporte la souffrance.
Car une ancienne intimité.
Comme une compagne d’enfance ,
L’unit à la fidélité. >
Elle répugne à ta nature
Toute inclinée vers le mal ;
Mais c’est la coupe sainte et pure
Qui t’affranchit d’un joug fatal.
Son influence salutaire
Au droit chemin le fait marcher,
Et devant elle, l’adversaire
Est obligé de se cacher.
Cette coupe est dans la parole
Et dans l’esprit de vérité
Qui l’illumine et te console,
Et te conduit eu sainteté.
Elle t’engage dans la lutte
Contre toutes les passions
Auxquelles ton âme est eu butte
Dans SOS folles affections,
Elle t’incline à la justice.
Elle l’enjoint la charité;
Elle inspire l’horreur du vice
Et l’amour de la pureté.
Elle impose l’obéissauce
El prescrit le renoncement,
Elle exige Îa patience
Et le parfait dévouement.
Jésus la but jusqu’à la lie.
Lorsqu’on ta place condamné,
Il succombait à l’agonie
Au jardin de Gctsémané.
Mais en elle était sa victoire
Et sur l’enfer et sur la mort,
Par elle il entra dans la gloire,
Dans la puissance du Dieu fort.
’Tu vois, pour ta soif satisfaire.
Deux coupes qui te font appel;
L’une t’abaisse vers la terre,
L’autre t’élève vers le ciel.
L’une au plaisir s’ideutifio,
C'est là le piège du malin ;
L’autre alimente en toi la vie
Qui grandit dans l’amour divin.
il '1-.
Eu amertume inexprimable
L’une transforme sa douceur ; ,
L’autre en paix et joie ineffable
I Change l’angoisse et la douleur.
6
-m
Ab ! pourrais-tu rester en doute
Entre la coupe du devoir
El celle qui t’ouvre la roule
Aboutissanl au désespoir?
Prends, avec Christ, la coupe amère,
La victoire il te donnera;
El cette coupe salutaire
Au saint repos t’amènera.
27 juillet 1874.
i. D. C.
(ftTiuigéUôation
Le Daily Retiew d’Edimbourg contient
le résumé d’un discours que M. Emile
Combe a prononcé dans une Assemblée
de la Société d'Evangélisa lion italienne de
cette ville. La première partie de ce discours oii l'orateur parle d’une manière
circonstanciée de l’activité de plusieurs
des Evangélistes vaudois du Nord de l’Italie,
ne renferme rien de bien nouveau pour
des lecteurs italiens. Nous ne relevons
que quelques appréciations et quelques
faits intéressants et non encore assez connus; les congrégations sorties de l’Evangélisation ont collecté dans leur sein,
l’année dernière, 20.000 francs pour l’œuvre commune et pour leurs besoins particuliers. Ces congrégatioussont organisées
en presbytères au nombre de, cinq, et,
par libre choix ; elles se sont prononcées
par leurs délégués dans la conférence
générale pour la forme presbytérienne.
La plupart des membres de nos congrégations sortis du catholicisme sout plus
vaudois que.bien des vaudois eux-mêmes.
C’est ainsi que tous les presbytères, !à
l’exception de celui de Florence, sur la
question du nom, ont opté pour celui
d’Eglise évangélique italienne vaudoise.
Et dans la Conférence de Florence les
professeurs, qui sont vaudois d’origine ,
ont préféré tout simplement le nom d’é<giise évangélique italienne. Ladénomination d’Eglise vaudoise sera ainsi probablement maintenue, comme étant celle d’une
église persécutée et éprouvée, et, iqonte
l’orateur, je* ne puis pas dire ' d’oû être
afOigé, . ifi'ilf^'' id i '’ijl»
El, pour montrer que dansTévangélisalion italienne, on lient particulièrement à
avoir des vaudois comme ouvriers, il cite
le fait de San Barlolomeo m Galdo, ob
pendant deux ans il n’y a pas eu d’évangéliste, et ob l’on voulait envoyer un ex
moine ou un ex prêtre; mais les frères
de celte localité ont fait savoir qu’ils voulaient un vaudois puro sangue: Il ajoute
l’exemple de Naples et celui de Lecce.
Cette dernière station, après avoir été
évangélisée par toutes les sectes, réclame
un évangéliste vaudois. D’uu autre côté
les ennemis de l’Evangile en Ilalie en veulent surtout aux vaudois, ainsi le jésuite
Perrone de Rome qui a écrit un ouvrage
considérable contre eux. — Il leur fait
l’honneur de toute la littérature religieuse
en Italie; c’est à tort, mais cela montre
que les vaudois fout une œuvre que les
ultramontains redoutent. — Et M. César
Cantb, écrivain rétrograde, dans le dernier des trois volumes qu’il a publiés
dernièrement, attaque surtout les vaudois
et montre par là môme la valeur de leur
mission.
Enfin à Favaleon peut voir dans l'église
catholique une pierre blanche avec une
inscription qui contient une protestation
contre l’hérésie vaudoise, et une supplication à la Vierge, à laquelle l’Eglise est
dédiée, de préserver les favalais des erreurs des vaudois. L’idée que l'Eglise
vaudoise u’est pas une église italienne,
n’est pas connue en Italie et il faut en
sortir pour la rencontrer, sans doute
parceque ceux qui ont intérêt à le faire
croire, peuvent répandre plus facilement
leurs mensonges au loin qu’en Italie môme, ob amis et ennemis sont obligés de
reconnaître notre nationalité à; laquelle
nous avons autant de droit que qui que
ce soit, et l'Eglise vaudoise autant et
plus que l’Eglise catholique romaine ellemême.
ChronitjC|ue
Turin. — Nous avons reçu le quatorzième rapport sur Fiastitufioa dite des
Artigianelli Valdesi, dit ou Sf
7
-246
décembre i87S. Nous recommandoB« vivement à^nos lecteurs des vallées d’abord
et de l’étranger ensuite, cette institution
qui a déjà rendu de si grands services.
Voici ce rapport adressé par le Comité
directeur aux amis et bienfaiteurs de
l’œuvre ;
« La première parole de notre compte» rendu, pour l’année qui vient de s’écou» 1er, > disions-nous, en commençant notre
précédent rapport, « sera la parole reeonj> naissance ; reconnaissance envers notre
» bon Père céleste, pourlla miséricordieuse
» libéralité avec laquelte il a subvenu à
»nos nombreux besoins; reconnaissance
»envers les amis dévoués qui ont été,
»entre ses mains, les instruments bénis
»de cette précieuse assistance ».
Et ce qui était vrai , — it 3' a un an ,
— l’est beaucoup plus encore aujourd’hui ;
et les motifs de reconnaissance, au lieu
d’aller en diminuant, sont allés, au contraire , en augmentant dans des proportions considérables.
En effet, avec une année, économiquement parlant, plus difficile qu’aucune de
celles qui l’ont précédée; avec plus d'élèves , — et partant plus de journées de
présence, — que nous n’en eussions eu
depuis longtemps , non seulement nous
avons pu clore nos comptes sans nouveau déficit, mais encore, — grâces aux
efforts exceptionnels de quelques-uns de
nos amis, et à des circonstances qui ne
font pas règle, il est vrai, et probablement ne se répéteront pas à l’avenir, —
mais que Dieu, dans sa bonté, nous avait
ménagées, — la plus 'grande partie du
déficit de l’année dernière, qui était de
fr. 538 67 a pu être soldée.
Qu’on ajoute à cela la marche tout à
fait satisfaisante de l’Etablissement, où
rien ne s’est passé, qui fût de nature à
nous troubler ou seulement à nous faire
de la peine, et l’on comprendra que la
parole du P.salmiste vienne se placer,
comme d’ello-môme, sous notre plume :
« Mon âme, bénis l’Elernel et n’oublie pas
un de ses bienfaits ! ».
Et d’entre ces bienfaits pour lesquels
nous rendons grâces, il en est un, auquel
nous sommes particulièrement sensibles:
noos Touloos dire le ooneours, ^ beau
coup plus efficace cette année qu’il ne
l’ait jamais été, — que les vallées vaudoisés ont donné à notre institution. Aux
quelques amis de Saint Jean et de La Tour
qui, depuis longtemps, nous avaient habitués aux témoignages de leur sympathie ;
à la paroisse du Pomaret, entrée plus
lard , mais très-ciHcacement dans cetle
voie, est venu s’ajouter, — poussée à cela
par son Pasteur, la paroisse de Praruslin,
qui a fait daus son sein une collecte en
vin et pommes de terre, qui nous a rapporté la somme do fr. 85.
Que tous ces bienfaiteurs, nationaux et
étrangers, dont les noms figurent sur nos
listes, et fout foi de l’empressement et de
la générosité avec lesquels ils nous sont
venus en aide, reçoivent ici l’expression
do notre vive et profonde gratitude.
Le nombre toujours croissant de demandes d’admission qui nous sont adressées, et qui nous obligera très-probablement à porter à 22 ou même à 25, pour
l’aonéè prochaine, le nombre de nos
élèves, leur seront la preuve que Tœuvre
pour laquelle ils s’imposent des sacrifices
est tout autre qu’inutile.
Ce nombre, qui était de 17 au 31 décembre 1872, s’était élevée à 19 au [81
décembre 1873 ; et, è cetle mfimo date, cinq
admissions avaient été prononcées, en vue
de l’année suivante.
De ces 19 élèves, 14 appartiennent par
leur père et mère, ou par run d’eux au
moins, aux vallées vaudoises, 3 à la partie
italienne de la paroisse de Turin , et 2 à
d’autres localités d’Italie.
Eu égard à la profession, 4 se préparent
pour cellè de menuisier; 3 pour celle de
sculpteur en bois; 1 pour celle de tourneur; 3 pour celle de mécanicien ; 2 pour
celle do ferblantier; 2 pour celle de 4itographe; 1 pour celle de chapelier; 1 pour
colle de typograiihe; un dernier, à C/auso
de circonstances particulières , n'est pas
encore entré en apprentissage.
Lo total des dépenses, — le déficit de
l’année dernière y compris, — ayant été
de fr. 7017 31, et celui des recettes (non
compris (es dons en satura) de francs
694320, le déficit exiïtanl au 31 décembre
1873 serait de fr. 74 11 : déficit bien minio« , eoimpairé au .préoédeot et tenu
8
-248
compte fsoit de l’augmentation des journées de présence qui ont été cette année
de 6080, soit de l’énorme renchérissement
do toute chose.
A Dieu donc, en terminant, comme en
commençant, la gloire pour l’assistance
miséricordieuse qu’il nous a accordée et
qu’il nous accordera encore, nous en
avons la confiance !
La Tour. M. Js. Pellegrin, né à
Villar-Pélis et mort à la Tour le 20 juillet
courant après une longue et douloureuse
maladie, a laissé par testament toute sa
fortune, d’environ cent mille francs, à
ce qu’on assure, à l’Hôpital vaudois, a
l’exception de ses meubles qu’il a légués
à la diaconie du Villar. - Toutefois l’administration de niôpital est tenue de
mettre à part une rente annuelle de francs
mille, destinée à former une bourse en
faveur d’un étudiant vaudois qui se consacrerait ou à la profession de médecin,
ou à celle de pharmacien ou à celle de
notaire, et qui, si nous sommes bien informés, s’engagerait à l’exercer dans le
sein de nos vallées. Par cette dernière
disposition M. Pellegrin a réalisé une de
ses,idées favorites. Il en avait proposé
avec d’autres l’adoption à la Société la
Vnldese qui l’avait ajournée parcequ’elle
aspirait à de plus grandes choses.
L’institution de bourses pour des jeunes
vaudois qui auraient l’intention de se
vouer à des professions libérales, autres
que celle du ministère évangélique, est
un besoin réel pour nos vallées. Nous
avons souvent entendu reprocher à notre
collège de ne.fournir des étudiants que
pour la théologie; nous avons souvent
entendu dire que nos élèvei-n’ont pas de
choix et que par conséqueiÀ ils se destinent presque tous au ministère.
Nous souhaitons que l’exemple que
M. Pellegrin a donné, à cet égard, soit
imité par d’autres de nos compatriotes
et par nos administrations civiles; de
sorte qu'il y ait bientôt de nombreux
secours pour les jeunes gens qui veulent
embrasser toutes les carrières utiles et
libérales, comme il y en a pour les jeunes
ihéologieus, sans que pour cela* le nombre
des jéunes gens qui se vouent au tninis
tére évangélique avec une vraie vocation
soit en rien diminué, car les besoins sont
grands aussi de ce côté, et noni devons
savoir gré aux amis de notre Eglise et de
l’Evangélisalion ilalienne de nous aider
de leurs dons. Mais ne demandons pas à
ces derniers do fournir des bourses pour
nos médecins, pour nos notaires ou nos
secrétaires communaux. C’est à vous à
y penser.
A TRAVERS LES JOURPiAVX
Revae politique
La Gazette Officielle publie ce qui suit :
Un journal de Mondovi parle d’un attentat qui aurait été commis, il y a quelques semaines, à Còni, contre la personne
sacrée du roi. Celle nouvelle n’a pas le
moindre fondement.
La lettre ayant un caractère politique
qui, suivant'plusieurs journaux , aurait
été adressée [>ar S. A. R. le duc d’Aoste
à Pie IX, est également fausse.
Quant à la conversation que le correspondant d’un journal dit avoir eue avec
le prince Amedée sur les affaires d’Espagne, c'est une pure invention.
De tous nos ministres, celui des finances
est le plus occupé et pour cause. — M.
Cantelli ministre de l’intérieur, chargé
par intérim de la direction du ministère
de l’instruction publique demande instamment à être exonéré de cette dernière
charge, mais la chose n’est pas possible
dans ce moment.
En France il est toujours plus question
de la dissolution de l’Assemblée, mais
attendons la fin, il faut compter avec la
majorité de l’Assemblée elle-même.
Pendant que notre ambassadeur M. le
Commandeur Nigra faisait à Avignon un
discours destiné à rapprocher la France
et l’Italie, l’archevêque de Paris, de retour
de Rome, faisait lire dans les chaires de
son diocèse un mandement écrit avec du
fiel contre l’Italie et son gouvernement.
En Allemagne, à la suite de Fattentat
contre le prince Bismark, la police procède à la dissolution de la société catholique et des sociétés qui en dépendent.
La guerre civile continue à sévir en
Espagne. Les républicains ont remporté
une victoire, mais les carlistes continuent
à brûler les villes, les villages et è exécuter les prisonniers et les ôlages qm
tombent entre leurs mains.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol Impr* Ghiàntorè et Masearelli,