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Quatrièoie Année.
18 Oetobre 1878
N. 42
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUOOISES
• Paraissant chaque Vendredi
la a»ec la charité. Ep,« 1, 15,
Voui me t0Y6È Actss 8.
PEIX P'ABBONNEMBNT-PAR an ItjLlie,'' .* . . L. 3 Tous, lea pays ¿e KUnion de peate .... 8 Amdriqa^ . . > P Od s'abonne: Pour ¡ Inférieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. , Poarl’EiCÎ^HewrauBureaud'Ad- ministration. Un nuinéro séparé; 10 centimes. Artnonces : 25centimeapar Mgne. Les enpois d'argent se font par léiire recommandèe ou par wandais sur Je Bureau de re- ; rosa Argentina.
Pour la rédaction adresser ainsi : A ta Direction du Témoin, Potnaretto (Pinerolo^ Italie, pour I’ADMINISTRATION adresserainsi : A rAdminîstraliondu Témoin, Pomaretto (Pinerolo) Italia,
O mtrua I r'o.
Le Cantique ‘des cantiques. — Questions
actuelles. — Le devoir de'donner. — L’Afghanistan. — itevue politique. — Annonce.
LE aNIIQUË DES G41\TiQEES
La'parole de Dieu a été comparée à un fléuve que le faible
agneau passe à gué, tandisque l’éléphant le travei’se à la nage. C’est
ainsi que » les jugements de Dieu
sont un grand abîme ( Ps. xxxvi,
6 ), en même temps qu'ils ne sont
que vérité, qu’ils sont plus désirables que l’or plus doux que le
miel, que le serviteur de l’Eternel
est rendu éclairé par eux et qu’il
y a un grand salaire à les observer »-(Ps. XIX. 9-11 ) ; suivant
les dispositions dans lesquelles
on se trouve une même substance
peut avoir l’effet le plus bienfaisant ou le plus nuisible. La parole de Dieu donne la sagesse aux
simples. C’est aux petits enfants
qn’il a: plü'à notre Père céleste de
révéler lés choses qui demeurent
cachées' aux sages et aux intelli
gents. Pour tout dire en un mot,
le mystère de piété, Dieu manifesté en chair, objet de l’adoration
des anges aussi bien que des rachetés, n’est-il pas un "scandale
pour les juifs et une folie pour
les grecs
Sondez les Ecritures , a dit le
Sauveur; c’est en effet la condition sans laquelle il est impossible
de rien comprendre au plan de
Dieu pour le salut du monde, et
de découvrir le témoignage que,
du commencement à la fin, elles
rendent à Jésus-Christ. C’est aussi
la condition à laquelle l’on comprend le sens profond des paroles
les plus claires, et que l’on acquiert une intelligence toujours
plus grande des choses que l’on
a déjà comprises. Il ne faut' pas
oublier après cela • que l’Eternel
se révèle à ceux dont les cœurs
sont droits » et que « à qui le
craint ii explique ses ordonnances
et ses lois-. 11 faut enfin se souvenir de cette parole de St. Paul,
qui s’applique très spécialement
à la question qui nous occupe :
« Toutes choses sont bien pures
2
%.
I
330
pour ceux qui sont purs, mais rien
n’est pUF pour les impurs et les
infidèles, leur entendement et leur
conscience sont souillés (Tite
1. 15).
Quelques personnes nous ont
manifesté leur surprise , presque
leur regret, que notre correspondant eût soulevé une question
aussi délicate et aussi épineuse ,
leur semblaitdl, que celle de la
place et du rôle d’Esther et du
Cantique dans notre Bible. Et nous
disons : plût à Dieu que l’on comp>
tât par dixaines et par centaines,
parmi nous, les hommes sérieux,
étudiant sérieusement leur Bible I
Ce ne sont pas ces hommes là'
qui compromettent au sein de
notre Eglise le respect pour la
parole de Dieu et les progrès de
la piété. Ils sont dans le droit
chemin , car ils s’efforcent# selon
l’invitation de St. Pierre (U Ep.
. I, 5 J d’ajouter “à leur foi la vertu
( l’énergie ), et à la vertu la science » .
Quand ils seront afiermis euxmemês en toute bonne parole
et en tout© bonne œuvre » ils
seront capables aussi d’instruire
et d’affermir les autres. Ceux
qui ruinent l'Eglise, pour autant
qu’il dépend d’eux, et qui sont
en scandale aux faibles auxquels
ils. devraient être en édification,
comme ils leur sont sopérleura
en culture et par leur position
sociale, ce sont qea hommes que
l’on rencontre dans chacune de
nos paroisses, dont le Dieu de ce
siècle a aveuglé l’entendement, et
n’ayant d’affection que pour les
choses de la terre- A l’école et au
Collège,car pins d’unestaHéjusqne
là, ils ont dû acquérir, manie sans
le vouloir, une connaissance suf
fisante du contenu de la Bible. Au
catéchisme ils ont tpus, s%ns exception, entendu éxpéser les-grandes vérités sur lesquelles repose
le salut de ceux qui la reçoivent
dans leur cœur. Un jour, dans
une heure solennelle, ils ont déclaré publiquement qu’ils croyaient
à la divine autorité des Ecritures
et qu’ils voulaient les prendre
pour la règle de toute leur yie.i
Les voilà maintenant, seuls où
par groupes, s’élevant du haut de
leur superbe folie contre les doctrines bibliques, répandant autour
d’eux par des discours impies et
profanes le mépris pour la révélation toute entière, mais surtout
pour l’Evangile.
Les récits de la Bible sont -par
eux tordus et défigurés, réduits à
de vraies caricatures.
L’aidée ne leur^-est jamais venue
que l’on puisse entendre, autrement qu’eux, les faits et les vérités
de l’Ecriture sainte et qqe, puist
que c’est la Parole de Dieu ,
l’homme doi^ faire les efforis les
plus énorgifiues et les plus pé-rsévérants pour la bien comprendie.
Le fait est qu’ils ne cpoyent pas
qu’il y aît réellement une paro,le
de Dieu, et que plusieurs sans
doujLe, ont peur qu’elle,lU’esjisla
en effet et que ce ne soit^préci-^
sèment -celle qu’ils s’obstinent à
fouler aux pieds. Pour un Jacques
qui s’enquiert des Eqritures, il
y a une multitude de mondains
qui le regardent avec pitié et qui
en se touchant le front du bout
de l’index , signifient charitàble-i
ment qu’il a perdu la tête. ,., ,
R-ien de plus naturel queide
voir ces ennemis de la Bible, se
saisir de tous les récits et môme
3
des moindres mots , qui peuvent
se prêter à leurs profanes travestissements, ou à leur attaques insensées. Rien de plus comique
aiissi que de voir quelquefois des
hommes d'une moralité plus que
douteuse, ou même d'une conduite
scandaleusè, ayant l’air de se scandaliser de telle page de la Bible,
racontant les désordres infâmes
des ennemis de Dieu , ou la chûte
humiliante de quelqu’un de ses.
plus éminents Séfviteürs. Il n’est
pas irâpossible qu’ils ne se fassent
un grand mérite de leur désapprobation.— Mais il est temps
que nous en venions au livre
dont nous avons inscrit le titre
en tête de cet article, et c’est
ce que nous espérons faire dans
le numéro prochain.
Qneslions aclnelles
Quelques niats suvi le cjhmt des Cantiques.
Ctaniez et,psalmodiez de votre
coeur au Seïgneur'(EpHÉsiBNS
. V. 19).
Je l’écris ceci,, afin que lu saches
comment il faut se conduire dans (la
maison de Dieu^, qui e&l l’Rglise de
Dieu vivant, la colonne et J’apipui de
la vérité. (Tim^ ni. 18*15). — C’esi
en ces termes que le grand _apôire
iPaul s’adresse à Tiraolhée|, son fils et
son frère dans la foi. Ge sonl aussi
de telles paroles que.je pourrais inellre
en tête de ces quelques lignes; non
que je veuille comparer ma faiblesse
à la puissance de l’Apôtre, ni mes
pauvres réfléxions à son génie inspiré,
inais parce que depuis, longtemps s’est
présentée à la fois à mon esprit et à
mon cœur, une question à laqueile
j’ai beaücoap .rétléchi et que.je voudrais
exposer ici en peu de mots.'Ri d’abord
je me p.ei’meLirai de dapiander à ceux
qui voudront bien me lire, ce qu’ils
entendent par un Cmtiqm. H est des
gens qui estiment un cantique d’après
la valeur de son chant, et qui mettront d’emblée le Cantique d’un grand
maîlre an*dessus de celui d’un pauvre
pasteur de village dont le nom ignoré
dans le monde, est peut-être déjà inscrit au Livre de vie ; eh un mot il est
des gens qui chantent les cantiques
comme une romance, ouiuneromance...
Ce n’ésl point à ceux-là que je consacre ces lignes. G’esl aux hienveillants
lecteurs de celte modeste feuille-, réel
écho de nos Vallées, [à qui je veux
m’adresser; e’esl à nous qui [aspirons
à devenir les serviteurs fidèles de notre
Seigneur’, et qui avons pour idéal et
pour but ce que Paul appelle: ï La
slsfture parfaite de Christ ».
Lorsque nous élevons à Dieu nos
ferventes requêtes et que nous le supplions de secourir notre faiblesse et
notre manque de foi, nous n’oserions
pas lui dire dans nos prières des choses
que nous ne pensons pas, lui exposer
des faits inexactes, et le prier du bout
des lèvres, en laissant notre esprit inconstant errer bien foin de l’acte sérieux que nous accomplissons et dont
nous ne serions pas dignes, non pas
même si nous lui appliquions tout ce
que nous pourrions trouver en nous
(l’amour, de foi et de' sincérité. Rh t
bien, si nous noua observons lorsque
nous prions le Seigneur et si alors
nous prenons garde à (nos paroles,
nous ne le faisons pas assez, lorsque
nous faisons monter vers i(son trône
des hymnes d’actions de grâce.
« L'adoration est un éiatide Pâme,
?üè te chant seul pont exprimer ».
elle est la défioilion que Vinet fait
du Cantique; chanter te caM/ique est
donc un acte aussi sérieux que faire
une prière; aussi devons-nous, lorsque
nous chaulons, prendre garde à nos
paroles aivianl que quand nous adressons nos requêtes au Seigneur. C’est
à ce sujet, amis lecteurs, quejc votidrais vous adresser quelques réllexions.
Elle 'peuvent se résumer en ces termes :
'f*eut-oii deyahl Dieu »et sa conscience,
chanter des cantiques plus avancés
que rexprfessiôn des seiUimerils de son
cœur? Celle qiie.«lion ne paraît même
4
JSSS^
pas avoip besoin d'être discutée, surtout
si on lui donne son vrai sens: Peul-on
ou non, chanter ce que l’on ne croit
pas?!
Non, dites-vous; nel’avez-vous jamais
fait f Ne vous est-il jamais arrivé, sinon
de chanter un cantique en vous disant
intérieurement: « Je n’y crois pas »,
du moins de le chanter légèrement et
de vous engager ainsi sans y penser,
sans même vous en douter, vis-à-vis
de Dieu, ¡qui, Lui, vous a entendu?
Et si vous voulez répondre sérieusement à ma question, vous verrez alors
combien de fois vous avez, sans le
vouloir, transgressé le commandement
qui dit; « Tu ne prendras point le
nom de rElernel, ton Dieu, en vain ».
— Ah 1 je crois, el c’est ma ferme
conviction , qu’il y a là une réforme
très-sérieuse à faire, que chacun de
nous doit opérer en lui-même, en
tâchant d’y rendre les autres attentifs.
Le premier défaut contre lequel nous
ayons à lutter est notre orgueil el
notre propre Justice. •
Nous nous croyons meilleurs que
nous le sommes, et surtout nous lâchons
de le paraître. Uincrédtdüé naît de
Vindilférence, or l'indifférence prend
sa source souvent dans un relâchement
el, pour ainsi dire, dans un laisseraller chrétien. On agit, pour faire comme
les autres. De même que l’on n’a pas
assez de torce de caractère et d’âme
pour aimer et servir son Sauveur de
façon à pouvoir faire monter vers son
trône toutes les actions de grâce, jde
même l’on n’a pas non plus le courage
de laisser voir sa faiblesse. On pense
dissimuler devant les autres la pauvreté de sa foi et le vide de son âme
en faisant comme eux.
On chante,¡hélas !... par convenance..,
Mais, dites-moi, est-ce làglorilier Dieu!
Ne trouvons nous pas dans Malihieu
(xvi. 20):, « Que servirait-il à un
homme de gagner le monde s’il perdait son âme? ».
Et Dieu ne nous dit-it pas dans la
loi|: t L’Eternel ne tiendra point ppur
inno,cent celui qui aura pris son nom
en vain! ».
Et , du reste, ce manque de sincérité ne peut pas être excusé sous le
prétexte que l’on fait comme les autres;
car;, ou les antres chanlenl sans sincérité, el nous ne devons pas les imiter,
ou bien ils, chanlenl sincèrement, el
alors ndiis nous égalons à eux, ce que
nous n’avon» pas le droit de faire.
Cependant fa transgression ne s’ari'ête
pas là; peu à peu celle légèrelé, cette
lâcheté, — c’est l’expression, ne vous
écriez pas, — deviennent une habitude,
les remords s’éteignent, on chante le
Cantique pour la musique et non pour
les paroles, et' le cœur finit par s’endourcir au point de ne plus faire cas
de celte profanation. Vous trouverez
peuL-êlre encore le mot profanation
trop Ibi'l? Mais n’est-ce*pas une pro, fanalion, un horrible blasphème, que
d’entendre celui qui cherche el qui
n’a point trouvé, qui travaille, el qui
h’a point réussi, qui pleurç çl qui
n’a point vaincu son péché, chanter:
« .l’ai trouvé, j’ai trouvé la voie!...»
N’esl-ce pas uñe profanation que d’enlendre celui qui voudrait être au Seigneur, mais qui ne croit pas encore,
chanter: « Je suis à toi, je suis à
loi!.., » N’esl-ce pas,,pne ;p,rofanalion
que d’entendre celui qui, comme le
jeune homme qui vint trouver Jésus,
veut bien servir Dieu, mais à condition
toutefois de ne rien abandonner de
son bien être el de la banalité de sa
vie ordinaire, chanter : Mon corps,
mon coeur, mon âme , ne m’appartiennent plus!... > que d’entendre celui
qui ne connaît encore dii christianisme
que le côté Sévère et pénible, chanter;
• Je la connais celle joie excellente !...’»
El combien d'exemples me pourrais-je
pas citer à'I’apptii de ce que'j’avance !
C’est donc une profanation que d’agir
ainsi, el Salomon lui-même nous dit:
« Les latisses lèvres sont en abomination devant l’Elernel, mais ceux qui
agissent sincèremenl-lui sont agréables.
(PRÓV. XI!. 22).
Penl-êlre croyons-nous faire du bien
en chantant ainsi et nous engager visà-vis de nous-mêrae. Chimère T Vaine
illusion! En agisstmt de la'sorte, loin
de nous élever jusqu’à laparl'aiie religion, nous abaissons la religion jusqu’à
notre incrédulité, et, loin de nous faire
5
d^i bien , nous nuissons à noire conversion.
Il n’esl pas exact de dire qu’en
chantant l’expression de ' jsemimenls
que nous n’éprouvons pas, nous nous
les inspirions ; au contraire nous nous
crépns une illusion dans laquelle nous
nous endoiircissons ; landisqne nous
taire quand on chante des paroles
que notre conscience ne nous permet
pas encore de chanter, aurait l’avantage de nous faire rentrer en nousmêmes et serait pour nous un avertissement puissant. — On est effrayé
de voir combien le protestantisme fort
et jouissant des martyrs est ¿loin de
nous, combien la foi s’en va et combien
le christianisme d’aujourd’hui n’esl
plus qu’un resté déjà relVoidi de telle
église primitive! La religion est sans
doute de nos jours plus savante, plus
poljcée , plus.Iprudente; mais aussi
comme elle est moins lorie , moins
austère, moins chrétienne!
Je ne puis m’empêcher en pensant
à elle de faire celle comparaison, trop
banale peut-êlre, mais qui malheiireusement, me semble assez fidèle :
Regardez la vigne-vierge qui présente
à nos yeux pendant le printemps et
l’été une couleur verte et foncée, indice
de la vigueur et de ta prospérité florissante; raiilgmm} vient et la feuille
devient plus pâ|e, : elle se dore ; se
revêt d’une filet de;pQurpre; en quelques
jours la plante paraît en ftp. et ciiacun
pense qu’elle est arrivée à son apogée,
au moment Ip plus beau de son existance; mais la sève, qui se retire peu
à peu, cesse de circuler, le zéphir
passe et la feuille le .suit: c’est ainsi
que le lendemain de sa gloire (apparente elle n’esl plus qu'un resle desséché.' Il en est de même pour l’Eglise,
ne nous laissons pas tromper par celte
apparence de vie et prenons garde
qu’elle ne vienne à s’écroùler par notre
faute, en nous entraînant nous-mêmes
dans sa chute.
Ne l'oublions pas, l’Eglise de Dieu
est et doit être la colonne de la vérité!
Soyons de ceux qui agissent sincèrement !
Souvenons-nous de celle parole de
Paul aux Galales: « Ne vous abusez
b:
as, on ne se joue point de Dieu >.
lui, gardons notre cœur pur, comme
Dieu nous l’a donné et ne le laissons
point se familiariser avec une religion
dégénérée! ,
Pour ma part, je crois fermement
que deux categories seules de personnes
peuvent chanter tous les Càntijques ;
les chrétiens véritables, à qiii Dièu en
exauçant leurs prières a fait la grâce
de se laisser trouver, et les mondains
qui,'peu soucieux des choses religiebses,
viennent au culte deux fois j'àn, plutôt
par convenance qiie par devôîi* et chez
qui le besoin religieux est complêiernent éteint. Mais pour nous, nous qui
n’avons point encore bien su trouver
notre jehemin de Damas, mais qui
cherchons sincèrement la poHé^ étroite
et qui avons la ferme resàfqtiôn de
nous enrôler sous la bannière de Christ,
redoublons de vigilance. Souvenons
nous' que notre but n’esl pas de’garder
le silence, mais de chanter dë nolhe
cœur au Seigneur, demandons Lui de
nous aider dans notre incrédulité', e't
surloiil prenons garde de ne pas. nous
laisser aller à Vu lenlalion qui se présente si souvent, de vouloir paraître
meilleurs que nous le sommes; soyons
humbles et sifleères.; songeons que
Dieu entend et pèse chaeùn. de nos
paroles; veillons et prions; 'càr nous
ne savons à quelle heure notre âme
nous sera redemandée , èl n’oüblions
pas que devant le tribunal du Dieu
vivant, un compte ‘exacl nous sera
redemandé de chacun de nos actes et
de chacune de nos paroles. Amen.<
Et maintenant il ne me reste''plus
qu’à ajouter pour moi et pour vous là
parole de Paul à Timothée : « Pense à
ces choses , afin que tout le monde
voie le progrès que tu Tais j; ( Tim.
IV. Î5 ). Fréd. GérmAîset.
Lë DEVOIR Dt pom
{Fin). /'■ ' ,
Eh bien! chers frères, qu’il me
soit permis de vous piofioser mon
Eglise, non comme un'exemple de
grande libéralité chrétienne, mais
6
òoltimè une Eglise iqUi s’èfforce de former ses mèmbres, à raccomplissenietii
du devoir sacré dé doihier volohtail'enfié'nl et systémâliquèmewi poür la
cause de Christ.
Jé vois par les fappdrls de la Table
qu’il y a presgüé .chaque année, des
pMinléS àii sujet dés éollecles niesquiiièé, qui se font dans les diiÎéi’ènles
'pîïéoissés. 3’îgnoié ce qui s’èst fait
pur y reitiédiôr, màis évidemment
il rib s’ési' pas fait asséü. Il ïaui orpttisëf une véritable crbisadé contre
l’ighôra'ncé ae plusieurs à l'égard de
ce devoir, çonlre Tindifféfencè et l’èiWilès'se qui éihpêcheht tant de gens
qui sè disent bons chrétiens, de donner à la caù^e du Seignèur comme
ils pdur'raienl et dèvrajehl le faire.
Que l'on ne dise pas: C’est inutile,
les vaudois sont pauvres, ils ne peuvent donner compie les écossais »,
Mes chers frères,, il y a des gens pauvres en Ecosse comme dans vos vallées
et il y a beaqcoup ae pauvres qui, en
proportion de leur avoir, donnent plus
que les riches. ,d^e Seigneur Veut que
chacun,dònne selon ce qu’il a, et les
ceniflin'es collectées par rÉglise "Îaudoise auraient probablement plus de
prix que les rpillions de l’Eglise d’Ecosse. En règle générale, les col
leclés mesquines sont la/conséquencè
d’un naanque de foi eh phrisl et d’a^
mpur pour nôtre bon Père céleste,
beaucoup plus que d’un manqué d’ar
En 1868, la collecte pour l’évangér
lisation était de L. 145. Si quelqu’un
avait dit;, « Les i Vaudois poumienl
donner dix fois ôetle somme, » on
lui aurait répondu: ». Jamais' c’est
iffipossible,,J1s sont trop pauvres.» Et
pourtani t’annéC; dernière celte collecte est arrivée à L. 14Ü0, et je suis
persuadé que personne nes’esl trouvé
plus pauvre ^ur cela, au contraire
je suis b'ohvaïncd qùe lès vaudois se
trouveraient plus riches s’ils ajoutaient
un autre zéro à ce Chiffre et si leur
collecte,¡de l’anpée prochaine s’élevait
àij, 14,000. Gela ¡parait énorme, mais
combien çèla ferait-il? En admeltant
qu’il y ait 6>000 icommuniants ce ne
serait poUr chacun que quatre centimes et demi par semaine.
Est ce 'peul-êire trop espérer? On
dirait que oUi, à juger d’après le tableau des conlributicfns dans ié rappôrl dé la Tablé dé celle an bée, puisque la somme totale, {hôn cofhpris
les 19000 livres, ebviroP dé Turin)
ne s’élève qU’à 15.000, C’esl-ià-dirèà
5 cent, par seiiiâlne par coitinàunlitril,
Où 2,60 par an.
Je voudrais nialrUfehaüt savoir dans
quelle proportion celle cottiribalion
sb trouve avéô la moyenne dû capital
dé dhaquè communiant. Je voudrais
aussi savoir s’il sérail absolument impossible que lès Vaudois avec un peu
d’éducàtlon à l’égard de la libéralité
chrétienne et d’encôuyagemeût Comme
ils eh oiit^ éû dërnÎèreitiéhl, pour la
colleete spéciale de l’Evangélisatibn ,
arrivassent à donner pour |les objets
divers, 100.000 ¡livres, c'esl-à-diré,
en moyenne, (tente deux cenliTiiés^ pàf
semaine et par commimianl. Mais je
ne veux pits de réponse jùSqu’à ce
qu’ôh ait essayé. Je sais biéh que vOs
Congnégaifens pâ’ûVres.''LéS églîsés ué Macédoi'né étffiéût péuVrbs aussi
fel vous sâvez cô qû’èltés ont fail. Et
je nourris l’espoir' que le jour viendra
où les vaudois au lied 'de trop colûpiér
sur les dons Vehàrit dû dehors feront
« de leur prôfèûçle pàûvcClé, abonder
ley.richpsséé dé’“lôhr riiMralilé, » et
aû ' llbû d’ati'èridrè qû’oû aille lenr’dflr
mandéi’ leurs coiiiribüliqns , ils vietïdrohi eux-imêiûes cûhtmé icëüic de Macédoine, prier leurs paSÎenrs él éolléctétii's d'acceptér leurs 'oflVandes.
Appelez-moi, si 'vOüs tVoûlez, Un
ulopisiê. Je demahde ; 'qufeUës étaient
les causes d’une si gitode libé'raliié
che2 lés église^ de Macédoinb? L’Apôtre nous l’apprend, d’abord dans Ces
paroles: i La grâce de Dieu qui a été
donnée aux églises de Macédoine » ,
puis dans eèlfea-ei: ils se sont pi'émièremenl donnés eux môrhes au Seigneur ». El sêrail-ce per hasard-une
utopie d’espérer que la grâce de Dieu
sera donnée dans la même mesure â
l’Eglise Vaudoise, et que tous ses
membrés. se consacrefohl eux mêmes
au Seigneur, comme condition' indis'-
7
pensable ^ l’acceplalion de nos offpandes! Nohi certes. Mais U, l'ant re'
chercliei- eelle grâee poiir fEglisev el
l’un des meilleurs moyens de l’oblenir c’esi précisénienl celui sur lequel
.j’insiste,, savoir de former et de: |sli»
iBiiler les membres à Haccomplisseraenl de.ce devoir : ¡lAide-lOii et la e,lèl
l’aidera ». Et si l’B^lise fait son devoir à cet égard qui sait qu’elle ne
découvre pas qu’il est un moyen très
efficace pqur obtenir le réypil t|lfit désiré de fa'vie reïîgieusé.
Je crois, chers frères, que c’esi ici
une giieslion vitale. Vous savez combien
je desire la voir prospérer , mais je
ne puis pas fermer Ips yeux sur Te
dange!', savoir que l’Eglise Vaudoise
coiert je risqué (H(ré. tuée par la libérqliié même' dé ses àtriis.'
Que T'afll-ili fijho^, ta conférqpce
eéné?;atè 'à, rdcommàri^£'la'' forra'alion
de Ûornifé'S dans fè;s (ifqérents districts
pour mèilre en avqnl Ceite quest|on
et élodiér lés ' nièiTfeurs moyens’ de,
répandrè les iriformalions: et enseigner
aux Congrégalions'à donner libéralement iCt syslémaliquemenl; j’espère
que' ce Synode Tie se séparera pas
sans en avoi r pommé un au tre chargée,
d’éliidierTes conditions spéciales de
la populàiton vand'diSq, et dé proposer
lès moyens iés^plùs faciles, eh même
temps que les plus proprès, en viie
d’obtenir des coliêcles plus considérables 'et plus régufliéi^s.''Si je puis en
quelque mapiiérddaejliter celle étude,
coratne pai; exemple pn,, indiquant au
Comité )es ,livrés apglais qui, traitent
de celle maliéreT i® serais tfès, lieur
yeux, dé lé faire» Cliers frères/je désirÇj gr(iemioe.n,l,i:nne chose. Je ne serai pas mis au nombre de vos grands
bjepΟiliepfÇi qui VOq§ oni appculé des
sommeSi ¡3’àr|ênt considérablesot jé
ne le voudi'ais pas- Je désire avec la
^râce de Dieu , aider /Eglise vaudoise
a se suffire à elle même (far da sè),
et je vous assure que ce sera un des.
pUjsibeaax jouF^de ma vie,’qufiicelwi où
je pourrai aller en Ecosse, nen pour
coliëcter pour Vous, mais pour annoncer à mes compatriotes que lés
vaudois, non en paroles seulement,
mais par las faits disent: fem da nw,
Excuseztmoi, : chers frères, si j’ai
parlé trop longuement et avec trop
de franchise,. Je puis vous apurer que
je n’ai pas parlé sans avoir demandé
à Dipu rie: ma guider dans le choix
du sujet. ,ie Qoudus en disant que
mon Eglise, fait des. vœu,* pour votre
pi’Ospérilé maiérieUo et spirituelle; et
pour le progrè-s toujours, eroissanl de
votre, œuvre, d’cvangélisatipn, Et quant
à imoi regardezimei ipujouvs com'Wun bon vaudoia.
T>.
I’Afghauisliin
i'./i
Le conOii ei?,H’eT’Aingleiarre et'l’Afghanistan Ibumji aux .{oiu'pau* I’ocqasioo, de di9D.n,ei;:à ,leuji lecteurs quelques notions .sur la géographie ppliiique de l’Asiç. Nous nous empressons,,
nous..aussi d'offrh’ à nos .abonnés les
quelque?, données qoi soi vent i que nous
empruntons à h Eé^plique frmçaisei
«Le' conlinenl asjotique est pîii’iitgé
aujourd’hui en quatre gi'oupes principaux; au nord et ah nord-iOst, íes
possessions de la .ijussie à l’ed/Tem,^
pire dé Chiné ; ài/Sud , , j’empire anglais dés'''lndes ; à J’ouési, lii Turquie
d’Asie. ' . , , ■ ^ ' . '
Entre ta Chine et l’Hîhdoustan se
trouvent encore quelques Etats ipclé-í
pendants 'ibais qui n’inspirent pour
le rnomenl aucune inquiétude aux anglais. An cortiraire entre leur çnipire
des Indes et la Turquie d’Asie, |a Perse,"
l’Afghanistan et lé EètoulChisÉan pein
vent/en passant'sous la domination
russe, porter le plus grave prêjudicë
à la puissance de VAngleterré dans les
Indes. , ■ *' '•
» Il n’y a pas plus de cinquimte'ans
que la flussie a entrepris d’accroîlre
son territoire vera L’Asicl Aprèà avoir
conquis le vaste et riche bassin de
l’Amour jusque süp les côtes de TOcéan Pacifique, ellem tourné ses effort.s
vers le Sud : ellB iia d’abord isouinis
les Kiirgbia, puta elle a commeinoé ses
opérations conliíe'lesikhanals de Kfura,,
de Khnkand ,'de Samarkande et de Bukhara. Obligée üa; les interromprei loi’s
de la guerre de Grimée, elle les aue-
8
*536.
prises dès 18fi4, et elle n’a cessé de
marcher à grands pas.
L’Angleterre n’a rien négligé, de
son coté, pour consolider sa puissance
dans les Indes. Le percement de l’isthme
de Suez a eu pour elle rimrnense avantage de l■éduïre considérablement la
distance qui sépare la métropole de
là colonie et de lui permeltre de constituer une sorte de ligne d’opérations
maritime avec ses stations navales de
Gibraltar et de Malte dans la Méditerranée, d’Aden, de Perim et de Socolora , au débouché de la mer Rouge.
En occupant Chypre et en étendant
spn protectorat sur les provinces asiatiques de la Turquie, non seulement
elle tient le canal de Suez, mais elle
est à même d’utiliser ces provinces
pour y construire une ligne de chemin
de fer allant jusqu’au golfe Persique,
ou de se servir du cours de l’Euphrate;
elle est, du reste, maîtresse du débouché ;de ce golfe, depuis qu’elle a
pris l’île de Tràvila ou Kischrn à l’entrée de'la mer d’Oman.
On' I voit, d’ajprès cq qui ' précède ,
que la Perse, l^Afghanislan et le Beloulchislan séparent la Turquie d’Asie,
maintenant placée sous la suzeraineté
de l'Angleterre, de l’Empire anglais
des Indes, tandis que la Russie louche,
par sa frontière méridionale d’Asie, à
la Turquie, à là Perse et à l’AfgIia-;ii
nistan. /t
• ■ . . i «mj* > J _
La Perse est aujourd’hui compl4)emenl inféodée à la Russie; elle n’a
plus ¿’ailleurs qu’unp importance secondaire, au point de vue des intérêts
de l’Asie occidentale, car les russes
sont maîtres de la mer Caspienne au
nord de cet empire, et, au sud, les
anglais tiennent le golfe Persiqge par
l’île de Kîschra.
Le Beloulchislan est, de son côté ,
un kanat vassal de l’Anglelerre; il est,
du reste, peu peuplé, peu fertile, sans
voies de communicatioq, et, par sa
position géographique entre la hier et
les provineesî gouvernées par l’émir
de Caboul, il est destiné à tomber
entre les mains de celui des deux états
rivaux, Russie ou Angleterre, qui sera
maître de l’Arghanisian.
Celte dernière contrée est donc appelée à,jo«er le rôle principal dans le
conflit iné^table qui s'élèvera entre
les russes' et les anglais au centre de
l’Asfe, les premiers voulant descendre
vers le sud pour alleindre les côtes
de la mer d'Oman , les seconds cherchant à établir des communications
entre l’indouslan et la Turquie d’Asie.
l&eiDiuc i^oUttque ;
Mtaiie. Rien n’est encore décidé à
l’égard de la nomination des quarante
nouveaux sénateurs. ,,
On est dans l’allfente des révélations
des discours des ministres Cairoli, Zanardetli; peut-être Corti trouvera-t-il
aussi une occasion de parler sur la
polilique étrangère. Le roi et la reine
sont encore à Monza; on les attend
à Florence et dans l'Italie méridionale.
JFranoe. Gambetta continue ses
tournées. Il n’est question que de son
discours de Grenoble.
AlUHuut0M0., Les. conservaleur^itel
les libéraux nationaux ont voté le premier article de la loi contre les socialistes. Les progressistes, les catholiques
et les socialistes, .çqt vpté contre. On
prévoit que la. ;jbi^posera avec une
!'■üqwaôiyaM ’^
Í
A vendré, à'TôlW-^Pellîleë/ la maU'àrf
ayant appartenu à feu M. ^bslph BreâsS'ip
passée par testament 'futïàfl^r.hérilîêïSÎ
qui sont en Angleterr^l'Sijl ' .t
Pour renseignemenls7;j’à’'àaresser'1iM. Joseph Malan , batiqùier à Tiirinl'”
LEZIONI DI GEOGRAFIA
01
E. GHIGO / .li
Prezzo L. 1 IO per í Ma^iri ..i 'r,
cioè sconto del li 0[0 j. .fij
Deposito presso l’Autore in PomaretloJ
— presso la Tipografia Chiaolore a Mascare! li, jPioerolo , — e pres.so il Libraio
Gilles, Torre-PeiiicR. , , .. . ,
Ebmest Robert, Giárant el Administrateur ¡
Pigoerol, Impr. Chiantore él Mascarelli,