1
Septième année.
N. 18.
3 Mai ISTS.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.occupen|
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABORNEHENT :
Italie, h domicile ('Mn£i«)Fr. 3
Suisse.................* 5
France......................
Allema^rne.............»6
Angleterre . Pays-Bas » 8
Cn numéro separé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
\ BUREAUX d’aBONNEHENT
\ Torrr-Pelmce : Via Maestra.
I ii.42,(Agenziabibliogra/ica)
\ PiGNERoL : .7. Chlantore Impr,
i Turin :J.J. Tron, via Lagrange
' près le N. 22.
) Florknck : Libreria Evange> lica, via de’Panzani.
ANNONCES : 5 cent, là ligne
ou portion de ligne.
Lettres et eiivoi.s franco. S‘a
dresser pou r T ad ministrationau Bureau à I'orr.e-Pellice,
via Maestra N. 42 —pour la
rédaction: A. Mr. F. Malau
Prof • h Torre-Pelit e
^oiiaxnair'o.
Coufércncos de Florence. — Station do
Messine. — Correupondance. — Nouvelles
religieuses. — Chronique Vaudoise.— Chronique politique. — Souscription en faveur
de la Société Bibl. italienne. — Annonces.
LES C0\FÉIIËM;ES de FLORENCE
(Continuation 1
M. Ribet, ayant été rappelé à
Rome pour de graves circonstances de famille , n’a pas pu présenter son rapport stir les formes
du culte.
M. Turin lit son travail sur la
prière. C’est ici surtout que nous
regrettons de ne pas pouvoir citer
longuement. Mais nous apprenons
que les relations, ainsi que les
discussions, seront publiées; nous
formons de plus le vœu que le
rapport sur la prière soit publié
à part sous forme de traité ; car
nous y trouvons le fruit de l’expérience personnelle et l’expression simple d’une conviction sincère. La première partie nous a
particttlièrement' satisfait et édifié.
Comme on devait s’y attendre,
ce travail a donné lieu à une
longue discussion à laquelle ont
pris part un très grajid nombre
de membres de l’Assemblée , non
point pour combattre les idées du
relateur , mais pour les compléter
et y ajouter quelques aperçus
nouveaux. Une objection faite par
M. Prochet à la pensée exprimée
par le rapport, selon laquelle
notre prière influence Dieu et ses
décrets , a suscité de très vives
réclamations et a risqué de faire
sortir la discussion de la marche
calme qu’elle avait suivie jusquelà. Sans nous arrêter à consigner
ici les réponses de MM. Pons de
Guastalla, Weitzecjier et Lantaret,
à M. Proebet et la rectification
de ce dernier, nous nous contentons de citer les paroles suivantes
de M. Rostan; «Nous sommes tous
d’accord sur le principe. Sans
tant définir . rapportons nous-en
à la Bible et faisons ce qu’elle
nous dit. La parole de Dieu nous
promet de la manière la plus
claire l’exaucement de nos prières.
L’expérience nous prouve la vé-
2
-138
rité de ces promesses» Chacun de
ndj|:s a toujours été exaucé, quoiqu'il ait d,û quelquefois attendre
longtemps ». M- Pellegrini député
de Florence lit la parabole^du
juge inique [Luc i8j pour montrer que Dieu se rend à nos prières
et les exauce.
On examine la question de savoir si nos prières doivent être
lues ou improvisées. On exprime
à ce sujet des pensées très justes.
Personne n’est exclusif, pas même
M. Delfino de Gènes qui se prononce toutefois décidément en faveur des prières liturgiques préparées ou lues. « J’ai entendu,
dit-il, plusieurs prières improvisées ou d’abondance, très longues
et très ennuyeuses , même stupides, D’un autre côté, j’ai entendu
des prières lues qui m’ont édifié.
Dans ces dernières, au moins, il
n’y a pas des répétitions inutiles,
et les auditeurs peuvent suivre
celui qui prie et prier avec lui ».
11 en conclut que nous ne devons
pas nous priver de cette manière
de prier. Nous admettons sa conclusion. Nous pensons qu’il faut
laisser subsister ces deux espèces
de prières et les employer selon
les circonstances. La conclusion
du rapporteur, qui voudrait « dans
le culte public au moins une
prière d’abondaUçe pour que les
auditeurs sachent et sentent que
le prédicateur se trouve en relation intime avec ce Dieu qu'’il annonce à ses frères” » nous paraît
sage, pourvu qu qn n en fasse pas.
une'obligatiofi au .prédicateur, i—
Nous 'penéon^”aussi ^ que ,' pour lé
cmW inâiéidueî. lés' trières Refîtes
ne doivent'être* eà usagé, que ctez'
lè^s’ ‘col|dméh'cèfit'é*?‘et que .céux'-cir
fl' î»/u6-tq ahoa Jjnanoqxaia
doivent s’habituer peu à çeu à y
substitûer deSs prières libiei, et
spontanées ; t il en est à j)tu près
de même dans le culte de famille.
L’Assemblée passe ensuite à
l’examen de quelques points des
rapports de MM. Malan Aug. et
B,jPons, et en premier lieu à la
question spéciale de VEvangélisation et de la politique. Ne portons
pas notre politique dans l’Eglise.
Nous sommes des évangélistes et
non des hommes politiques » dit
M. J. P. Pons. Si le ministre de
l’Evangile se mêle de politique, il
devient homme de parti et cesse
d’être uniquement le messager du
Seigneur ». «Cependant, ajoute-t-il,
ne repoussons personne pour ses
opinions politiques », L’Assemblée
à l’unanimité vote le principe d’après lequel la politique ne doit pas
entrer dans la prédication et dans
l’œuvre de VEvangélisation.
Les points de la relation de M.
B- Pons qui ont particulièrement
occupé l’Assemblée sont: 1. Celui
de la nomination des diacres ;
2. celui du chant sacré; 3. de sa
place dans le culte ; et ,4. de la
place qu’y doit occuper la lecture
de la Parole de Dieu. — Sur ce
dernier point, M. Aug. Malan
trouve, comme nous l’avons déjà
répété dans ce journal, que cette
partie essentielle du culte est très
négligée » : on va au temple pour
enteiidre la prédication^,, comme
ailleurs ,on va à la messe ou à la
confession, dit-il. Il faut mettre
i plus, en vue la, parole ,de Dieu;
i c’estj la parole I de l’homme .o(ui
, l’estj,pu, détrimp|Pt, (le celle du Seigneqt'j'jil, ne^youtj'r^^^^
BibÎç,,pl,(),ué pendant que l’As-
3
-139
rait que la chose a lieu faute de
mieux. — M. Et. Bonnet est aussi
d’avis que la lecture de la Parole
de Dieu doit occuper le poste
d’houneur et avoir lieu immédiatement avant la prédication. Il
exprime le vœu que les membres
de l’Eglise suivent sur leur Bible
la lecture faite par le pasteur ou
par l’instituteur, ou telle autre
personne.
Le cinquième point du rapport
de M. Pons qui a attiré l’attention est celui des conférences suides sujets religieux, comme en
ont eu les évangélistes de Rome,
de Florence, de Venise et plusieurs autres. M Aug. Meille en
fait ressortir l’importance pour
l’avancement de l’œuvre d’Evangélisation. 11 cite l’exemple de
Venise et celui de Florence.
M. Aug. Malan rend encore
attentif aux dangers des admissions trop faciles des catéchumènes dans l’Eglise. Il pense qu’il
est nécessaire de les soumettre à
un examen sérieux, non seulement pendant quelques mois, mais
souvent pendant des années.
L’assemblée passe ensuite , le
vendredi matin à 10 heures, à l’examen des propositions qui ont
. été soumises à l’étude de la commission nommée à cet eflfet. Nous
donnerons dans un prochain numéro d’après VEco della Verità
le texte des propositions adoptées.
Nous pouvons , dès aujourd’hui,
dire à nos lecteurs que tous ces
articles d’ordre purement religieux
ou moral sont de compétence de
la conférence des Evangélistes,
comme de toute conférence extract synodale et, selon nous, entièreil
ment conformes à la lettre et à
l’esprit des, décisions de nos Synodes.
LA mim De messíne
Messiue, en Sicile, compte de 110 à
115,000 habitants; c’est une belle ville,
tout-à-fait moderne, ayant dO être rebâtie
à la suite des désastres dont elle fut doux
fois la proie dans les temps modernes. Les
messinois sont un peuple svelte et les
Bourbons de Naples ont connu leur libéralisme eu même temps qu'ils le leur out
fait payer cher. Les premier essai d’évangélisation, dans cette ville, remontent
à l’année 1860; mais sans résultat apparent. Un colporteur s’y rendit en 1862; il
y reçut des coups; un autre prit bientôt
sa place et no fut pas mieux traité. Car
les prêtres, dit M. Aug. Malan, à qui nous
devons ces détails que nous reproduisons
de mémoire, redoutent les colporteurs;
ils n’aiment pas les Evangélistes, certes,
mais ceux-ci leur échappent plus facilement, ne portant pas le nom de leur profession écrit sur le front et étant quelquefois fournis de barbe et de moustaches
qui les feraient facilement prendre pour
des sergents-majors.
Quelque temps après, un certain Scudieri, ex-moine, envoyé d’Angleterre aux
Indes Orientales, passant près des côtes
de'Sicile, voulut voir ses amis do Messine;
comme il avait été converti à l’Evangile
dans la Grande-Bretagne, il réunit ses
connaissances et lut avec elles la parole
de Dieu. C’était quelque chose d’inou'i dans
la ville de .Marie, dans cette Messine qui
possède un cheveu de la vierge et une
lettre écrite tout» entière do sa main, à
ce que croient les bonnes vieilles femmes.
Scudieri eut des discussions avec des prêtres, dans lesquelles il obtint l’avantage,
mais il dut fuir, après avoir été dépouillé
de tout son avoir. Un aut^e moine Im
succéda bientôt après; celui-ci ne sé laissa
pas voler. Il avait d’abord prêché un carême, mais ensuite il annonça l’Evang/Ie',
dont il ax-aît une connaissance très impar^ite. It eut dé 4Ó à 50 auditeurs, qui se
4
-140
réduisirent quelque temps après à 10 seulement. C’était en 1868; M. Aug. Malan
était à Catauia oü la Commission d’évangélisation de l'Eglise vaudoise l’avait envoyé. Appelé à Messine, il commença à
y aller de temps à autre, et il finit par
y être placé définitivement à la fin de cette
même année. Il eut bientôt des assemblées
d’une 50' de personnes. — D’octobre 1868
cl mars 1869 il fit plusieurs séries de conférences. Il eut dès lors de 60 à 70 catéchumènes, qui s’attendaient à être fous
admis c^i participer à la S* Cène, mais il
n’en admit que 35, les autres furent pour
la plupart reçus plus tard seulement, et
deux bons vieux eurent patience jusqu’à
tout dernièrement qu’ils purent aussi
donner des preuves d’avoir saisi les doctrines du salut. Dès ce moment l’œuvre
prit un grand élan ; mais la difficulté à
Messine et dans bien d’autres localités,
c’est d’avoir des lieux de culte; il fut impossible à M. Aug. Malan d’un trouver un
convenable et suffisant; il en eut un pouvant contenir 120 personnes, puis un autre
capable de donner de la place à 160 ou
180; mais il y aurait eu des auditoires
bien plus considérables si le local l’avait
permis; enfin il put trouver une vilaine
chambre, sale et basse, dans une petite
rue et pour 250 à 300 personnes. Cette
salle se remplit ordinairement comme un
œuf, même en été, et, par une chaleur
suftbcanlo de 37 degrés, l’on a vu ces
braves gens persévérer au culte pendant
deux, quelquefois trois heures de suite ;
et cependant ce sont des messinois vifs,
sveltes et très italiens.
Un lieu de cülte convenable et pouvant
contenir 5 à 600 personnes au moins est
un grand besoin pour l’Eglise de Messine.
M. Malan a promis à sa congrégation de
s’en occuper lorsqu’elle lui aura assuré
une contribution de 5000 fr.; nous espérons
que les vaudois, et ceux particulièrement
qui ont assisté avec tant d’intérét aux conj
férences de l’Evangéliste do Messine, ne
seront pas sourds à ses demandes de concours, quand sa congrégation l’aura mis
eu mesure de les faire aux amis de son
œuvre.
M. Malan nous dit avoir déjà baptisé 39
on£ants, ce qui est beaucoup ^ si l’on tieni
compte des préjugés des femmes, des
grand-mères, des mères, dans les commencements sur ce point spécial du baptême des enfants ! Il a admis à la communion 100 personnes et son auditoire
est, comme nous l’avons dit, de 250 a
300 auditeurs. — C’est là certainement un
beau résultat.
M. Malan nous a dit encore qu’un prin"
cipe qu’il a dès l'abord cherché à inculquer aux membres de son Eglise c’est que
l’Evangile coûte ; les évangélistes doivent
vivre, il faut un lieu do culte, il y à
beaucoup d’autres frais indispensables. Les
messinois convertis l’ont compris, aussi
leurs contributions volontaires se sont-elles
élevées de 1870 à 1871 à fr. 1959 et M"
Malan espère qu’elles s’élèveront pour
1871-1872 à fr. 2,500 peut être à 3000. —
Il faut ajouter qu’une bonne partie de la
congrégation de Messine appartient au celo
medio à la bourgeoisie; ce sont des employés du gouvernement, des commis dans
des maisons do commerce. Point de pauvres, point de mendiants; il n’y en avait
qu’un qui a été expulsé, pareeque c’était
un paresseux et un hypocrite. Du reste
les évangéliques sont respectés à Messine
eux et leur pasteur; en général, en politique, les membres de la congrégation appartiennent au libéralisme avancé, comme
la ville toute entière qui, sans être républicaine, a voulu nommer pour son député
Mazzini, le grand conspirateur.
Quant à la vie chrétienne, il y a toujours beaucoup à désirer; cependant l’Evangile a déjà remporté bien des victoires;
M. Malan nous a cité des exemples frappants de changement de vie: un blasphémateur devenu par la grâce de Dieu et
par l’influence do son bon esprit un homme
qui a reconnu humblement ses péchés et
qui a senti qu’une fontaine ne doit pas
donner de l’eau douce et de l’eau amère,
et que de la même bouche il ne doit pas
sortir des bénédictions et des malédictions;
un ivrogne, la terreur de sa femme et
de sa famille, devenu l’époux le plus doux
et un père plein d’amour et de tendresse
pour ses enfants.
5
-141
(Sonrcsponbance.
Nous publions volontiers la lettre suivante do M. l’instituteur Prochet laquelle
contient une proposition que nous avons
été sur le point de faire nous-même, lorsque nous avons appris l'existence à Genève
et la bonne réussite d’une œuvre pareille
à celle qui nous est non seulement signalée, mais dont on nous donne un plan
facile à réaliser, avec quelques personnes
de bonne volonté.
Turin, 28 avril 1872.
Monsieur le Rédacteur,
Je désire moi aussi apporter ma petite
obole à la Société Biblique Italienne; la
voici. Elle est petite, j’en conviens, mais
Dieu aidant, elle reviendra de temps à
antre. Permettez, cher Monsieur, que je
profile de cette occasion pour vous communiquer un plan que je rumine depuis
bien des mois. Le voici ; Nous avons à
La Tour plusieurs [établissements d’instruction et par conséquent un assez grand
nombre d’élèves qui les fréquentent; nous
avons dans chacune des paroisses do nos
Vallées au moins une école élémentaire,
dans plusieurs deux, et dans quelquesunes même trois. Vous figurez-vous la
quantité de papier qui se consomme, et
dont la plus grande utilité unq fois les
cahiers finis, ne consiste qu’à fa la vréra?
Combien de journaux qui après avoir clé
parcourus sont entièrement perdus t Essayer de calculer la quantité de papier
qui pourrait être recueilli chaque année,
dans le cas où chaque étudiant du Collège et de l’Ecole Normale, chaque jeune
fille du Pensionnat, chaque élève de chacune des écoles de nos paroisses, au lieu
de détruire les cahiers finis, se ferait un
devoir (devoir qui coûte bien peu) de
soigner ces cahiers et les remettre à la
personne chargée de le? recueillir. Vous
m’avez deviné déjà, mais laissez moi
quand même continuer. Supposer un refus
de la part dos personnes auxquelles on
ne demande rien, est logiquement impossible; donc pas de doute là dessus. Pour
ma part je m’engage, en faveur de Iq
Société Biblique italieuue ou toute entre
œuvre ayant pour but l’avancement du
règne de Dieu à transformer tous les vieux
papiers qu’on voudra bien me faire parvenir, on billets de la Banque nationale
(non pas à poids égal pourtant). D’après
mon calcul, jo ne pense pas être bien
loin du vrai en disant que chaque feuillet de vieux cahier ou de journal peut
être transformé en un feuillet de la Parole de Dieu. N’en vaut il pas la peine,
et cependant pouvons nous faire moins ?
.Vvouons qu’il serait beaucoup plus .qênanl
de faire moins que do faire plus que
je no demande. La bonuo volonté ne
faisant pas défaut, la réalisation de ce
plan n’oftre pas do diflîcullés. Que dans
chaque paroisse une personne se charge
de recueillir les vieux papiers pour les
faire parvenir à un dépôt central qui
pourrait être, La Tour pour le Val Pellice,
et le Pomaret pour le Val S. Martin. De
là, par le moyen des charretiers qui,
souvent, j’en suis persuadé , le feraient,
si non gratuitement, au moins à un prix
minime, on me l’expédierait à Turin. Si
vous trouvez la chose bonne et réalisable,
publiez-la ; si uon vite au panier. Et si
quelqu’un vous dit que ce plan est l'illustration fidèle d’une fable de la Fontaine
oh il est dit qu’une montagne accoucha
d’une souris, dites-lui que je le crois vrai
aussi, mais de l’inverse. Jo le fats par
devoir, et ce devoir n’est pas un caprice,
jugez-en vous même:
Que rien ne se perde. ~ Jean vu, 12.
Agréez mes salutations respectueuses
et cordiales.
Votre décollé en J. C.
J. D. pRoenET fnst.
J{out)die0 rdtijtcu0C0
France. — Selon les calculs approximatifs, le prochain Synode national
de France comptera soixante évangéliques
contre quarante-huit libéraux. Tous les
hommes distingués du parti rationaliste
ont été nommés. Le parti évangélique n’est
pas représenté d'une façon aussi complète
et aussi avantageuse. Ainsi les pasteurs
Guiil. Uonod, Horace Honod, Recolia,
6
-Ï4^
Abelous, les professeurs Bouifas, J. Monod
el Pédézert ne feront pas partie du Synode, qui s’ouvrira, à ce qu’il paraît à
Paris le 5 juin.
Les Sociétés religieuses de France ont
tenu leurs grandes assemblées à Paris du
15 au 20 avril dernier, savoir la Société
Biblique de France, la Société Biblique de
Baris, la Société centrale d'Evangélisation
et la Société évangélique de Paris, etc.
Oonlor-onco.s du P. Hvacisthe.
(Suite).
Le Père Ityacintlie a donné à Rome sa
troi.sième conférence sur la confession ,
devant un auditoire nombreux et choisi.
On y a remarqué le roi et la reine de
Danemark, le Sénateur .Mamiani et le duc
de Sermonetla. I.e Père Hyacinthe admet
la confession auriculaire ,'comme sacrement catholique; il eu repousse, dit-il,
les abus; il exprime la pensée que les
prêtres au lieu de travailler à la rendre
fréquente devraient au conti’aire s’elTorcer
à la rendre toujours moins nécessaire. —
L’orateur reconnaît cependant que la confession la plus naturelle et la plus légitime , c’est la confession réciproque des
fidèles, do la femme au mari, du mari à
la femme, de l'ami à l’ami. — Nous sommes obligé li’avouer que, sur ce point,
comme sur les antres qu’il a traités dans
les premières conférences, le P. Hyacinthe
est catholique romain; — au fond il n’a
renié aucun des principes du système; il
ne fait qu’en répudier quelques conséquences; or cela ne suffit pas pour avoir
le droit de s’appeler réformateur. Au.ssi
devons nous admettre cette conclusion
de la Semaine Religieuse de Genève. « Ma
conclusion est que vous êtes peu au clair
avec vous-même, peu avec vos amis, peu
avec vos ennemis. Peu avec vous même.
Quelles sont réellement vos convictions?
— Peu avec vos amis. Savent-ils oU vous
voulez les mener? — Peuvent-ils le savoir? — Peu avec vos ennemis. — Savent-ils , peuvent ils savoir ce que réellement vous leur youlez?^»| |. j.
fongteiÂ^s hou^aWi,
et a diminué notre sympatie et notre admiration pour le père Hyacinthe, c’est de
le voir en Allemagne., à Munich» ensuite
à Rome, à plusieurs reprises, et tout dernièrement enerfre, et non pas à Paris j
ni dans aucune autre grande ville de
France. Nous pensons avec L'Eglise Libre
que c’est en France que le B. Hyacinlhd
devait se faire entendre, et non pas,en
pays étranger, devant dps anglais ou des
américains.'Ui- * >•'•* ■ '■>* ' ' ‘ i
i^^iVolci, comment l’^gitae übrà qui àVait
biw espéré ;de cet orateur distiagtié,-Pap^
précie dans son, nqm^o du -1,8 àyril ; —
« Que le P. Hyacinthe ait des accents touchants pour peindre * l’Eglise de.s catacombes et nous montrer, en elle, le type
sur lequel l’Eglise doit être réformée, cela
n’engage à rien un homme qui ne cesse
de répéter: « nous ne voulons pas nous
séparer de l’église ! »
De tout ce qu’a dit et de tout ce qu’a
fait, ou plutôt de tout ce que n’a pas dit
et n'a pas fait le père Hyacinthe, il résulte
pour nous ( pui.ssions nous nous tromper I )
que son caractère n’est pas à la hauteur
de la tâche qui lui paraissait être dévolue.
Nous nous attendons à le voir s’effacer de
plus en plus, pour rentrer bientôt, soumis et silencieux, dansl’obeissance aveugle
du prêtre et du moine catholique ».
Si des voix vraiment réformatrices doivent se faire entendre en France, nous
ne croyons pas qiio la sienne .soit du nombre. C’est d’ailleurs que nous attendons
le souffle puissant qui, en passant sur les
ossements desséchés du catholicisme français, sera capable de leur rendre la vie ».
®kronii|ue
La maison des Artigunelu Vaidksi à
Turin. Le nombre de.s élèves était h la fin
du dernier exercice de 14; il j a eu 5 admissions dans le courant de 1871 et 5 sortis;
de sorte que la maison a de nouveau
commencé l’année 1872 avec 14 élèves.
— Les dépenses ont été de fr. 4913,74,
les recettes de fr. 4531,30 il y a un déficit
do 382,44. Le prix de reoieni journalier de
chaque enfant s’est élevé à 97 centimes,
ce qui, eu égard au renchérissement de
toutes choses, n’a, dit le rapport, rien
d’exce.ssif. Nous recommandons cet établissement à l’attention et à l’intérêt de
la population vaudoise.
Dimanche 28 avril, à 3 heures de l’après-midi, a eu lieu dans le temple neuf
de la Tour la fête des promoiions pour
les enfants des diverses écoles primaires
de la parois.se. M" le Syndic de la Tour,
le Pasteur et le Régent de la grande école
ont pris, chacun, la parole. — Les résultats obtenus ont été jugés très satisfaisants
et très réjouissants.
dxrontjquc politiiC|we.
Rome. La Chambre des députés a
adopté divers projets de loi, entr’aiitres
celui des majeures dépenses pour l’instructibn des contingents, pour l’armement
et poub tes travaux de déiiense.
7
-H3
— Le Congrès ouvrier réuni à Rome
sous la présidence du prince do Teano,
a traité plusieurs questions importantes
et particulièrement la suivante; l’instruclion populaire doU-elle être obligatoire
par le mögen de la récompense ou de la
peinel
Voici sur ce sujet les articles principaux du projet de loi :
Art. 1. Les articles 336 et 337 de la loi
du 13 novembre 1859, qui déclarent que
l’instruction est obligatoire, sont promulgués dans toutes les provinces du Royaume et seront appliqués selon les dispositions contenues dans la présente loi.
Art. 2, 3, 4. Ces articles établissent les
amendes et les pénalités auxquelles sont
soumis les transgresseurs de la loi et les
cas de transgression.
Art. 5. Ne payeront pas l’amende les
parents qui pourvoient à l'instruction de
leurs enfants en famille ou dans des écoles
privées.
Art. 8. Un an après la publication de
la présente loi, aucun citoyen qui no sait
lire et écrire, ne pourra être nommé à un
poste ou à un emploi quelconque, auquel soit annexé un salaire payé par l’Etat, la Province ou la Coiiimuiie.
Art. 9. Après trois ans. les dots do mariage ou les subsides de placement appartenant au.x œuvres pies, ne devront être
accordés qu’aux personnes tpii savent lire
et écrire.
.Art. 10. Après le même laps de temps,
les contingents de la levée militaire de
terre et de mer, qui no savent pas lire
et écrire, seront classés dans la première
catégorie, sans égard au numéro d’extraction.
La présentation de ce projet de loi par
le Ministre Correnti a été reçue non seulement avec des marques d’approbation ,
mais avec des applaudfesemenls. Car les
écoles nô manquent pas, mais ce sont les
enfants qui manqueut dans les écoles.
La France a 70 ecoliers sur 100 enfauts
nous n’en avons que 40 environ. Les municipes sont déjà fatigués de faire de.s'
dépenses qui no donnent aucun, fruit et
ils menacent de fermer les écoles si le
gouvernement ne pense pas à trouver
les moyens de les fréquenter! Les écoles
élant prêtes,' il est nécessaire de leur’
procurer des écoliers.'— Il faut éspérer'
que la Chambre pourra s’occuper bientôt,
j d’une loi,aussi importante.
I Le ministre Correnti a aussi présenté
1 la loi sur la réforme de l'instruction ¡supérieure. Quelques députés proposent de
renvoyer à la discussioq,de ce projet celle
de là suppréssion de réoseighement de la
théologie dans les,Uni\îersité8. l,e ministre
Correnti demande à la Chambre de décider maintenaut cette question bien simple,
vu (pi’il n’y a ipie quatre étmlianls eu
Théologie.
IVaplefs. Grande éruption du Vésuve. Le cratère semble un vaste incendie.
Un nouveau cratère s’est formé, la lave
coule dans dill’érentes directions; plusieurs personnes mortes; plusieurs blessées à Torre dell’Annunziala qui est menacée. Les habitants emigrent. Grande
consternation à Naples même. On entend
do Naples continuellement les grondements du volcan on fureur. Los localités
(|ui ont le plus soud'ort ou qui ont été le
plus menacées sont, outre Torre Annunziata e Torre del (¡reco. San Sebastiano ,
S. Giorgio et Massa di Somma. Le roi a
envoyé un de ses aides ile camp pour
visiter les blessés avec 50.000 francs de
secours. Le ministre Lanza s’est transporté
sur les lieux accompagné du (|iiesteur do
Naples. La lave qui s’avancait avec rapidité s’est rallentie d’après les nouvelles
données par le ministre Lan/.a à son collègue 11. Sidla. Toutefois, dimanche matin
il y avait à Naples une pluie de cendres;
mais plus tard le ciel s’est éclairci et la
pluie cio cendres a cessé.
Espagne. La guerre civile est déclarée. Les carlistes se sont insurgés sur
plusieurs points du royaume. Le commandant des Zouaves pooliticanx Catholineau est attendu à leur tète. Don Carlos
lui-méme qui était à Genève, en est parti
lot s’est rendu , croit-on , en Espagne. Le
Gouvernement, do son côté a pris des
mesures, pour écraser les révoltés. Beaucoup do volontaires de la liberté marchent
avec les troupes contre les carlistes. Le
roi a ouvert en personne les Cortès; il a
déclaré que son gouvernement serait inexorable dans le chàiimeul des ennemis
constants de la liberté, beaucoup trop
épargnés par le passé , et contre les per-,
lurbateurs incorrigildes du repos public.
— « Je ne m’imposerai jamais, dit-il, en
terminant sou discours, à ce noble et fier
peuple espagnol; mais jamais il n’aura à
m’accuser d’abandonner le poste ciue j’ôc-'
cupe par sa volonté, ni d’oublier les de-'
voirs que la constitution m’impose. Ces
devoirs je saurai les accomplir avec la
loyauté et la constance queje dois à l’honneur de mon nom ». ,,i,i p,,
Allemagne. Les évêques'réunis à
Fulda ont protesté contre la nouvelle loiscolaire adoptée eu Prusse. Us ont toutefois engagé les inspecteurs ecelésiasti[ qnes actuels à rester, à leurs postes.
( Le Gouvernement de Berlin combat avec!
énergie l’élement clérical, en cxilanitousi
les prêtres séculiers ou régulier.s qui ne
sont pastnés en¡Allemagno!et qui se rea-
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dent suspects par la moindre hostilité
coplre. l'ordro établi.
Pendant que, dans l’Empire d’Allemagne,
on favorise les vieux catholiques et tous
les antiiifaillibisles, en Autriche, au contraire, on semble vouloir les contre carrer;
c’est ainsi (lueles actes d'état civil accomplis par des ecclésiastiques vieux catholiques ne sont pas reconnus, aussi longtemps ()ue ceux-ci n’ont pas déclaré être
sortis de l’Eglise catholique et avoir formé
une Eglise distincte, (^uant à nous, nous
ne pouvons nous empêcher de trouver le
Gouvernement autrichien conséquent et
dans l’ordre, ce sont les vieux catholiques qui ne le sont pas.
'Vei’sailles. L’Assemblée qui a
maintenu avec enthousiasme la subvention de 1.500.090 fr. que l’Etat fait aux
théâtres de Paris, a refusé au ministre de
l’Instruction Publique un misérable appoint de 300.000 fr. destiné à augmenter
de fr. 50 par an le salaire des instituteurs.
L’Abbé Junqua a été condamné par le
tribunal de Bordeaux, comme coupable
d’avoir porté indûment l’habit ecclésiastique , quoique le dogme de l’infaillibilité
que l’Abbé Junqua n’a pas voulu admettre
et qui a motivé son interdiction, ne soit
pas encore ofTicicllement admisen France,
comme dogme sactionné par l’Etat. Mais
il en a appelé comme d’abus à l’autorité
supérieure.
L’Archevêque de Paris Mgr. Gufbert s’est
arrangé pour faire passer comme promulgués et admis dans sou diocèse le
syllabus et l’Encyclique; ainsi c’en est fait
des libertés gallicanes en France.
RECENSEMENT 1872.
Oommtxiie «le Faët (Perrier ).
Maisons habitées . 190
Familles 190
Habitants présents 826
Etat civil.
hommes femmes
A marier 235 212
Mariés 158 162
Veufs 21 38
Total 414 412 826
Instruction.
Savent lire . 12 31
Savent lire et écrire 240 151
Illettrés 152 230
Total 414 412 = 826
Religion.
Evangéliques 269 264 = 533
Catholiques 145 148 = 293
Total 414 412 œ 826
ruclaret ( Pcrrter ).
Maisons habitées . • 1. 153
Non habitées
Total
Familles 160
Habitants 686
Etal civil.
hommes femmes
A marier 216 176
Mariés . 128 127
Veufs 11 28
Total 355 331 = 688
Instruction.
Savent lire 4 25
Savent lire et écrire 229 126
Illettrés 122 180
Total 355 331 = 686
Religion
Evangéliques 582
Catholiques 103
Juifs 1
Total 686
SOlSGRimONS
EN FAVEUR
de la Société Biblique italienne
Liste précédente Fr. 623 45
M' J. D. Prochet instituteur à
Turin » 3
Total Fr. 626 45
ANNONCES
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propose de donner des leçons de
laxigixe allemande. — Adresse ;
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Bertalot. — M' Lantaret modérateur a bien
voulu eu prendre un dépôt pour lo val
S' Martin. — Le prix est de 1 fr. 10 cent.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.