1
Septième année.
IV. »1.
24 Hai 187».
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Fandoise.
Que Contes les choses qui sont véritables.occupent
vos pensées — ( Philippient.» IV. 8.)
PRIX D'âBONRIHCHT :
Italie, a domicile (^tm on) Fr. 3
Suisse....................*5
France....................»6
.Allemagne 6
Angleterre , Pays-Bas • 8
Ün numévo séparé : 5 cent.
Un nttméro arriéré : 10 cent.
BUREADX D’aBOHNBMENT
Torrb-Pem.ice : Via Maestra.
N.*^, (Agenzia bibHogrnfica)
PjowERoL : J. Chlantore Impr.
Tvhìh '.J.J. Trow, via Lagrange
près le N. 23.
Fr.oRBNCB : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l'administration
au Bureau à Torr.e-Pelllee,
via Maestra N. 42 -- pour la
rédaction : A Mr. E. Malan
Prof • h Torre-Pclice.
Sommaire.
Nouvelles du Rosario. — Encore des
facultés de théologie en Italie. — Correspondance. — Nouvelles religieuses. — Fariélés. — Chronique vaudoise. — Chronique politique. — Souscription Société Biblique Italienne.
PIYELLES DU ROSARIO
On écrit du Rosario en février
dernier :
La population de la Colonie
Vaudoise du Rosario Oriental s’élève à 981 personnes, si toutes les
familles se sont fait inscrire; et si
l’on compte les enfants nés de cette
année nous dépassons le chiffre de
1000. 11 y a 15 vaudois à Montévideo même, quelques-uns aussi à
Buenos-Ayres.
Le pays est toujours en révolution. On espérait la paix, mais
malheureusenint la guerre civile a
éclaté avec plus de violence que
jamais. Cependant nous n’avons
rien à craindre à la Colonie. Lorsque des compagnies entières passent près de nous, les officiers
maintiennent la discipline et nous
avons ordre d’agir nous-mêmes
contre les gens débandés et les
maraudeurs, et nous les chassons.
Le Consul italien nous a promis
des armes prises dans une vieille
frégate qui est en vente.
On a fait à la Colonie une très
bonne récolte de blé. On ne le paie
que 4 francs l’bémine et 4 francs
valent à peine ici ce que vaut un
franc en Piémont, tant tout est
cher. Nous avons en perspective
une très abondante récolte de maïs
et de raisin.
Ainsi qu’on l’à déjà dit, J. P.
Baridon est allé fonder une nouvelle colonie au Nord, dans une
contrée marécageuse. Un jeune
homme, qui a pu se sauver et revenir au milieu de nous, nous a
raconté que nos pauvres compatriotes qui se sont laissés séduire
y sont traités comme des esclaves,
y sont mal payés et souffrent tellement de la chaleur qu’il leur est
impossible de travailler dès 9 heures du matin. Et, pour combler la
mesure, les mousquites ne leur
laissent aucun repos , ni le jour ni
la nuit. Aucune des quinze famil-
2
-162
les du Rosario qui devaient se
rendre à cette colonie nouvelle
( o’est celle d’Alexandra, dans la
Province de Santa-Fè, où M. Pendleton a envoyé dernièrement environ deux-cents de nos compatriotes), ne songe à y aller, pour le
moment.
Nous avons eu une grande déception cet hiver ; elle a été causée
par la séparation complète de quelques dissidents, qui penchaient au
darbysme. Nous étions cependant
encore très liés avec eux ; quelques-uns s’occuperont avec zèle de
l’Ecole du dimanche. Le pasteur,
M. Salomon, a fait tout ce qu’il a
pu pour les éclairer; mais, vous
savez, quand on se" laisse aller à
interpréter la Bible suivant son
propre sens, ou quand on adopte,
comme parole d’Evangile, les idées
les plus étranges de certains livres, on finit par ne plus écouter
personne, et par ne plus se rendre
à' aucun raisonnement, et on va
très loin. Voici quelques-unes des
opinions auxquelles se rangent nos
frères dissidents; ils prétendent que
la Bible n'est pas achevée, que l’Eglise n’est plus véritablement l’Eglise , puisque les pasteurs ne font
plus de miracles.
Nous avons un bon noyau de
chrétiens dans notre congrégation,
mais il y a aussi, comme dans les
paroisses des Vallées, beaucoup de
mal. C’est pour nous un constant
sujet de tristesse.
ENCORE DES FACULTÉS
de Théologie en Ualie
La loi de la suppression des facultés de théologie dans les universités du voyaume n’a pas encore
dté approuvée par le Sénat; en attendant, les partisans du statnquo
s’évertuent à trouver des arguments en leur faveur et l'Opinione
cite et commente, avec l’accent du
triomphe, un article de la Correspondance de Berlin, dont voici le
passage principal:
« La Chambre des dépotés italienne, dans sa séance du 30 avril,
a voté l’abolition des facultés de
théologie. En Allemagne on ne
comprend guère la sagesse d’une
telle mesure. Chez nous, les facultés de théologie catholique sont regardées comme le dernier rempart
contre les efforts que tente l’ultramontanisme pour enlever à la jeunesse cléricale toute élévation intellectuelle et tout ce qui lui reste
d’indépendance sôientiflque. En Allemagne on songe à exiger des jeunes prêtres qu’ils aient suivi,pendant
plusieurs années, les cours d’une
faculté de théologie, afin que l’Eglise ne se peuple pas d’un clergé
insuffisamment instruit et livré à
la routine mécanique des séminaires
épiscopaux. On a beau dire: l’Eglise libre dans l’Etat libre, les
citoyens sont membres de l’Eglise;
l’influence des prêtres s’exerce sur
les familles; l’Etat a donc le plus
vif intérêt à ce que l’Eglise libre,
composée en somme de ses citoyens,
ne soit pas gouvernée par des imbéciles. qui seront toujours des
instruments dans les mains du jésuitisme. L’abolition des facultés
de théologie en Italie détruit la
dernière espérance, qu’en ce pays, il
y ail un jour des croyants qui pensent; désormais il n'y aura plus
que des dévots et des libres penseurs; et, ce qui est sûr, les dévots
auront laimajorité » .
3
-168
Nous sommes bien d’accord avec
Vltalie en affirmant, comme elle',
que ce ne sont pas les quatre ou
cinq étudiants en théologie qui fréquentent les cours de nos Universités qui pourront former une
masse imposante de croyants pensants. Nous maintenons contre la
Correspondance de Berlin que la
suppression des facultés de théologie était non seulement opportune,
mais encore conforme aux principes de la justice et de la séparation
de l’Eglise d’avec l’Etat. L’Eglise
étant libre doit avoir le droit et le
devoir de former elle-même ses ministres ; mais l’Etat n’a-t-il pas
aussi certains droits à l’égard de
l’instruction du clergé? Nous le
pensons. D’abord nous voudrions
qu’il se réservât le droit d’envoyer
ses inspecteurs dans les séminaires
comme dans toutes les autres écoles pour s’assurer qu’il ne s’y enseigne , ni ne s’y fait rien de contraire à la morale publique. Nous
voudrions en outre, pour que le
niveau intellectuel du clergé fût
maintenu à une certaine hauteur ,
que le Gouverment exigeât que les
études préparatoires des jeunes séminaristes fussent les mêmes que
celles que l’on requiert des jeunes
gens qui étudient le droit ou la
médecine, soit dans les collèges de
l’Etat, soit dans des collèges privés
dont le Gouvernement aurait l’inspection. Par là ll’Etat obtiendrait
aussi un autre but ; c’est de soustraire plus longtemps les jeunes
étudiants en théologie à l’esprit de
caste, de les habituer jusqu’à l’âge
de 17 à 18 ans à se considérer comme de futurs citoyens, ce qui est
d’une grande importance. Bien des
VocatioDS forcées on pl utôt manqnées
comme il doit s’en produire un très
grand nombre dans le système actuel , qui consiste à admettre des
enfants dans les séminaires, seraient
par là évitées. 11 y aurait peut-être
moins d’ecclésiastiques, mais ils
auraient embrassé leur profession
par conviction , et ces ecclésiastiques formeraient moins une caste ,
ce qui, nous le savons, ne plaît
pas à l’ultramontanisme et tout
spécialement au système inauguré
par le pape Hildebrand, mais ce qui
est dans l’intérêt de l’Etat, du peuple et de l'Eglise.
©orresponïrance.
Rodoret, le 12 mai 1872.
Monsieur le Rédacteur,
Hier, au sortir de l’Eglise, a eu lieu ,
daos la salle de la grande Ecole, l’examen
do 9 catéchumènes, en présence de 70 à
80 personnes. C’est la seconde fois que
cet examen se fait aussi publiquement,
et nous espérons pouvoir arriver à y intéresser de plus en plus tous les membres
de la paroisse. Lorsque le local de l’Ecole
ne suffira plus, l’examen se fera dans le
Temple.
Il est bon que tous puissent juger du
degré d’instruction religieuse de ceux qui
sont examinés et qui demandent à être
admis dans l’Eglise comme membres. Ils
peuvent en outre en profiter pour euxmêmes, en entendant rappeler et développer les principaux points de la doctrine
du salut.
Chaque cathécumène a été interrogé sur
un sujet particulier, et d’après une série
de questions ou de demandes , déjà expliquées pendant l’année, comme développement et complément du catéchisme
même. ’’
Deux élèves ont été jugés trop faibles
par le Consistoire, et ont été invités à
continuer leur instruction avec le pasteur
pendant l’été.
4
-164
La séance qui avait commencé à midi
se termina à 4 heures par une prière et
par un chant.
J. P. Micol.
Nous espérons que l’éxemple de Kodorel
sera bientôt suivi par beaucoup de paroisses et même par celles où, cette année
encore, le pasteur a été laissé presque
seul dans l’accomplissement d'un des devoirs les plus importants que nos réglements imposent aux Consistoires, celui de
faire subir aux jeunes catéchumènes un
examen sur leurs connaissances et sur leurs
dispositions religieuses. Ce qui importe
tout particulièrement, dans cette question,
c’est que l’examen des catéchumènes ait
un caractère toujours plus individuel.
i{ouücUc6 reltgteuaeô
Nous apprenons, do différents côtés,
que Mgr. Strossmayer n’a pas fait comme
on l’a assuré, adhésion au dogme do l’infaillibilité personnelle du pape. Il est le
seul représentant du haut clergé qui ait
persévéré dans son opposition.
Lettre de l'AbbéMichaud. L’abbé Micliaud
a adressé dernièrement au journal le Christianümc au 19' siècle une lettre dans la()uolle il déclare accepter pleinement l’autorité de la parole de Dieu; seulement (et
ici est le danger pour lui) il pense que
cette parole n’est pasuniquemeutconlenue
dans le texte biblique et qu’il y a un enseignement traditionnel, admis d’une manière constante, par l'Eglise, mais qui
ne doit pas être en contradiction avec l’Ecriture. Comme on le voit, c’est la tradition
à côté do la parole de Dieu. — Il dit ensuite, en parlant du Synode des Eglises
réformées de France : « Puisse l'esprit de
Luther, de Calvin, do Mélanchlon , de
Bèze, qui tous admettaient encore la notion de l’autorité do l’Eglise dans le sens
catholique, puisse surtout l’esprit de Jé.susChrist descendre sur les membres do ce
Synode et les déterminer à accomplir toutes les améliorations qu'ils reconnaîtront
devoir être utiles à la grande unité chrétienne !
« Et, pour donner, le premier, l’exemple de l’humilité, j’avoue bien volontiers
que, selon moi du moins, les anciens catholiques n’ont pas été jusqu’à présent
d’une logique irréprochable, en ne sortant pas de l’Eglise romaine, qu’ils regardent cependant comme hérétique. Ils ont
certainement leur excuse dans la nécessité qui leur incombait de bien constater
d’abord l’unanimilé de la promulgation
offlcielle des nouveaux dogmes par tous
les évêques romains. Maintenant que cette
promulgation est accomplie avec une unanimité plus que suffisante ( Mgr. Strossmayer étant le seul qui l’ait refusée, et
sa décision personnelle ne devant rien
changera l’état de l’Eglise romaine), nous
serions certainement illogiques, en restant
plus longtemps dans cette Eglise; 1" Parcequ’il n’est pas permis à un vrai catholique de rester dans une Eglise hérétique;
2‘ Parcequ’il est contradictoire de se dire
membre d’une Eglise quand on n’accepte
pas tous les dogmes déclarés par elle nécessaires au .salut, et quand on est excommunié et traité comme hérétique par
cette même Eglise; 3' P&rceque, en fait,
l’Eglise janséniste, qui a voulu re.sterdans
l'Eglise romaine, malgré les anathèmes
dogmatiques de cette Eglise, n’aurait
abouti qu’à former une secte stérile si
elle ne se hâtait d’abjurer tous les restes
du romanisme qu’elle a gardés dans son
sein et de rentrer complètement dans l’ancien catholicisme primitif.
« Pour ma part, convaincu et démontrant que l’Eglise romaine actuelle est positivement hérétique, je déclare me séparer
de son symbole erroné et de sa hiérarchie
déchue, et cela, précisément pour rester
membre de l’Eglise catholique, telle qu’elle
était en occident, et particulièrement eu
France, avant qu’aucuno division dogmatique se fût opérée dans sou sein, et
alors que toutes les Eglises chrétiennes
particulières pouvaient vraiment dire: «Une
seule foi, un seul maître, un seul baptême».
« Si toutes les communions chrétiennes
sont animées d’un sincèrovdésir de réunion,
pourquoi u’accepteraient-elles pas de revenir à oc point déterminé sur lequel elles
5
-105
étaieot toutes d’accord, et, uue fois là,
d’étudier toutes ensemble les moyens les
plus efficaces pour favoriser le progrès
moral et religieux des individus et des
sociétés ?
« Tel est le but auquel je convie toutes
les âmes de bonne volonté; heureux , pour
ma’part, de réussir si Je suis dans le vrai,
heureux également d’échouer si je suis
dans le faux, et non moins heureux d’attendre si l’heure de Dieu pour cette grande
œuvre n’esl pas encore venue ».
®an0t¿6.
France. — Il y a quelques années,
il n’y avait que 16 protestants dans la
Chambre des députes, il y en a maintenant plus de 70 dans l’Assemblée nationale,
c’est-à-dire, environ un sur dix, pendant
que la population protestante de la France
u’atteinl probablement pas le chifl're d’un
million, c’est-à-dire un sur trente-huit. —
Cela signifie que le protestantisme, au
lieu de pierdre du terrain, a généralement gagné en faveur auprès du peuple.
Le protestantisme français se répartit de
la manière suivante ;
r L'Eglise réformée nationale, de beaucoup la plus considérable, avec environ 700
pasteurs, dont malheureusement la moitié
à peine est évangélique. .Mais il y a cinquante ans, sur 500 ministres, i| n’y en
avait pas dix qui prêchassent l’Evangile.
2“ L’Eglise de la confession d’Augsbourg
ou Inihérienne qui comptait avant la guerre
environ 300 pasteurs. Par la séparation
de l’Alsace et de la Lorraine, ce chiffre a
été réduit à 60. '— L’Eglise luthérienne
n’existe plus qu’à Paris, à Lyon et dans
le pays de Montbéliard.
3’ Les méthodistes ou les wesleyens ont
des Eglises en France depuis 60 ans. Us
ont surtout prospéré dans le Sud. Les membres de leurs Eglises sont peu nombreux.
Ils ont 180 lieux de culte et 30 ministres.
4' Les Eglises libres, récemment organisées, sont au nombre de 32 avec -enr
virón 60 pasteurs.
Il y a en outre quelques congrégations
de frères de Plymouth et cinq Eglises Baptistes. I) , .
Le nombre des pasteurs et des ministres
protestants des diverses dénominations
(sans l’Alsace et la Lorraine) est d’environ
900. Il y a eu France six journaux protestants hebdomadaires et quelques uns mensuels.
Inoencllo à Ei'furtïi. — Un
incendie a détruit la plus grande partie
du couvent des Augustiniens d’Erfurth,
qui avait été converti en un asile d’orphelins. La cellule de Luther est devenue
la proie des flammes et, avec elle, sa Bible
avec des notes à la marge de la main
du grand réformateur. Le dommage pécuniaire s’élève à 60,000 thalers; mais
c’est une perte incalculable pour l'histoire
religieuse.
Une curieuse découverte vient d’être
faite à Jérusalem. L’illiistraled-News de
Londres public une gravure représentant
une immense citerne, qui se trouve immédiatement au dessous des fondations
do VHarcm, nom moderne qui désigne
remplacement occupé jadis par le temple
de Salomon. Les explorations souterraines
entreprises par la société appoiée Palestine
exploration fund ont mis à nu une série
immense de tunnels, de galeries secrètes,
de grottes profondes et d'excavatious qui
étaient restées parfaitement inconnues,
jusqu’à ce jour, aux habitants de Jérusalem et qui se trouvent à une profondeur
de 125 pieds au dessous du niveau actuel.
La citerne dont il est question , est à
79 pieds au dessous de la surface ; elle
est appelée par les indigènes Ber-el-Kébir
(¡la grande mer); elle a 150 pieds de long
du N. au S., et à peu près la même largeur do l’E. à ro. La citerne est taillée
de main d’homme dans le roc ; elle est
alimentée par les étangs de Salomon, situés dans la vallée de l’ürtas, à deux
milles sud de Béthléem et contient environ
9000 mètres cubes d’eau. — L’eau do
cette citerne creusée pour l’alimentation
des lévites, et pour les besoins du service
du temple de Salomon est extrêmement
limpide au point qu’on aperçoit parfaitement le fond du lac et les pierres tombées des voûtes. f Italie J
6
-m
Le I>' JLiivingstone. Le sort
du D' Liviuglone préoccupe toujours l’atlention du monde savant; toutefois on paraît être sans inquiétude sérieuse sur lé
compte de l’illustre voyageur. A la Société
royale géographique de Londres, le président M. Rawilinson a déclaré que jamais
il n’avait cru à sa mort, mais qu’au contraire il avait toujours pensé avoir le bonheur de le revoir. La société espère recevoir incessament des nouvelles certaines
de Zanzibar, et pouvoir annoncer positivement, que M. Stanley et M. Livingstone
se sont enfin rencontrés.
Hôpital protestant de Oènes. — Nous avons sous les yeux le
compte-rendu de cette œuvre de bienfaisance pour 1871. — Ont été reçus dans
rétablissement 154 malades, dont 47 anglais, 39 suisses, 20 italiens, 11 américains,
10 écossais , 9 suédois, 9 allemands etc.
La moyenne des malades a été de 14 par
jour, et celle du temps passé à l’Asile,
de 26 jours par malade. Le prix de revient
des journées de malades est de 4, 87, livres italiennes. C'est énorme, mais l’etonnement diminuera ^uand on saura que
le loyer de l’asile s’élève à plus de 1 fr.
par jour et par malade, et que la maison
est si peu] adaptée à son usage actuel
qu’il faut un personnel considérable, lequel est quelquefois fencore insuffisant.
Aussi songe t-on à acheter ou à bâtir une
maison ad hoc. Le Comité a décidé qu’une
collecte spéciale sera faite à Gènes et à
l’étranger dans ce but.
Les sourds-muets en I
talie. L’Italie compte plus 20.000 sourdsmuets. Voici comment ce chifl’re se répartit entre les différentes régions du
royaume.
Piémont ...............4.200
Loiiibardie............3.757
Provinces napolitaines . 4i.535
Sicile................ , 2.360
Parme et Plaisanpe . . 2.143
Romagnes, Marche elOmbrie 1.108
Toscane............... . . 800
Modène et Reggiô . . . 36f
Sardaigne . . . . , . 360
Ligurie . . , . . . 290
Nous arrivons à un tétai de 19.914, non
compris les provinces vénitiennes, dont
on ne connaîtra le chiffre qu’après le dépouillement du dernier recensement.
Malheureusement, il paraît que le nombre des individus atteints de cette triste
infirmité tend à s’accroître.
Il est donc bien important et bien nécessaire que le Gouvernement songe à
l’instruction et à l’éducation de tant d’étres disgraciés.
Le ministre do l’Instruction Publique
vient de présenter un projet de loi ¡pour
la réorganisation des écoles de sourdsmuets : ce projet de loi établit le principe
de l’obligation pour l’instruction, il détermine les proportions dans lesquelles les
dépenses doivent se répartir entre l’Etal,
les provinces et les communes, et maintient pour le Gouvernement l’obligation
d’avoir au moins une école normale pour
l’instruction pratique des maîtres et instituteurs spéciaux. (IlaUe_.
Nous lisons dans le N. 131 du Corriere
Veneto, sous le titre de Brava gente, ce
qui suit : — « On nous raconte hn fait
des plus émouvants, arrivé hier. Un jeune
garçon se trouvait près du canal de Santa
Sofia. Tout à coup le pied lui manque et
il tombe dans l’eau. Il fait des efforts désespérés pour se sauver. On accourt et le
père de l’enfant, ayant vu son danger,
s’élance dans l’eau, mais il est lui-même
à deux doigts de sa perle. Un j.eune étudiant*, spectateur de cette triste scène’, ne
prenant |conseil que do son courage, se
jette dans le canal et, en un instant, il
sauve les deux malheureux au milieu des
bénédictions de tous les assistants. Nous
regrettons d’ignorer le nom de ce brave
jeune homme que nous voudrions signaler
à l’estime publique ».
Dans le N° 132 du même journal nous
lisons : Nous avons raconté hier la belle
action de ce jeune homme auquel deux
personnes doivent'la vie,,regretlant d’en
ignorer le nom. — Aujourd’hui ce UQm
nous est connu; C’est Oltonelli Sidrac
OUoueili est maiatenaol élève de l’Ecole
méthodiste de Padoue, après avoir fcé-
7
-167-—----------
quenté quelques années l’Ecole latine du
Pomaret et le Collège vandois de TorrePellieo d’oh il est sorti au mois de juillet
dernier.
®lxr0!ÜC|ue fflautrots0
Visites F'astorales. La Table
a fait dernièrement les visites pastorales
ordinaires de Pramol et de Prarustio. Ces
visites n’ont rien otiert d’extraordinaire ;
il y a du bien, il y a eu du travail dans
les deux paroisses, mais ce qui fait défaut c’est la vie cachée avec Christ en Dieu,
c’est un réveil do la conscience et du
civur.
Dans celle de Prarustio en particulier,
la délégation de la Table a constaté de
l’entrain et de l’activité de la part du
pasteur, des anciens, des régents et de
(|uelques membres de l'Eglise, de l’intérêt pour l’instruction, pour les réunions
religieuses; comme ombres au tableau,
on a signalé la transgression encore trop
fréquente du jour du repos, soit par le
travail, soit par les divertissements, et la
persistance de l’habitude prise depuis longtemps par plusieurs de [s’arrêter devant
le temple pendant tout le temps que le
régent lit la parole de Dieu. Cette plainte
d’un rpembre de l’assemblée a donné lieu
à l’observation déjà faite ailleurs et que
nous avons, à plusieurs reprises, enrégistrée dans nos colonnes, c’est que la
Uible u’occupe pas, dans le culte, la place
d’honneur qui lui appartient. Tout le
monde le sent: pasteurs, anciens, et fidèles; et presque nulle part on ne mol
sérieusement la main à l’œuvre pour
porter remède à ce {mal. Nous sommes
convaincus qu’à cet égard les pasteurs
et les consistoires n’ont qu’à vouloir.
tFiounlons d© prières. Dans
le but de répondre, en partie du moins,
à l’invitation faite par l’hon. A. Kinnaird,
au nom de l’Alliance Evangélique, de consacrer la semaine après Peulécôte à des
réunions (te prières, les pasteurs de la
Tour, d’Angrogne et de Saint Jean se sont
entendus pour établir trois assemblées
spéciales dans le temple du Ciabas. l’une
dimanche dernier après midi, l’autre,
mardi à 6.1|2 du soir, et l’autre jeudi à
la même heure. Les sujets de prières ont
été, pour dimanche, la vivification des
Eglises évangéliques; pour mardi, les
pays catholiques et l’Evangélisation; pour
jeudi les missions parmi les païens.
Lottro cl© ]\X. rill>©t à l’Eglis© I-ill>r*©. Nous relevons de celte
seconde lettre deux faits seulement:
1. Le reproche que M. Ribot a fait par
écrit à MM. Sciarolli, Conli et Gavazzi, il
avait eu soin do le faire do vive voix,
dans la première réunion générale de
prières qui eut lieu après le meeting ;
2. M. Ribet a protesté, pareeque, sur le
drapeau ijui flottait sur la tête de M. Sciarelli, était brodé le nom des emnqelid,
et il a senti le besoin do dégager l’Eglise
vaudoise et sa propre personne do la responsabilité d’une manifestation qu’il ne
peut approuver. Enfin, à la raison de convenance exprimée par M. Ribet à la fin
de sa lettre par ces paroles : « Ne vautil donc pas mieux que nos églises n’aient
point de couleur politique, afin que nous
puissions prêcher l’Evangile à tous nos
concitoyens, quelque soit la parti auquel
ils appartiennent? » ne faut-il pas ajouter
la raison de principe, telle qu’ello a été,
exprimée dans la conférence des Evangélistes vaudois à Florence, ou mieux
encore dans ces paroles du Sauveur dont
nous devons être les imitateurs aussi à
cet égard : « Mon règne n’est pas do ce
monde? ».
iSTitronique
Italie. La Chambre des députés a
commencé la discussion du budget définitif do 1872. Il y a en outre à l’ordre du
jour le, projet de loi de Correnti sur les
écoles secondaires, (.dassiques, techniques
et normales. Ses collègues seraient assez
disposés à retirer ce projet pour le moment, pareeque la droite y est, eu grande
partie, opposée. Mais Correnti et la gauche y tiennent et surtout au premier ar-
8
-lea
licle qui supprime la charge des directeurs spirituels. Cependant Correnti a renoncé , au dernier moment, au premier
article, mais ses collègues sont d'avis do
renvoyer à plus tard l’examen de cette
loi. Correnti croit devoir se retirer du
ministère et il le fait dans un bon moment pour sa réputation de ministre libéral ; sa chute sera considérée comme
ayant été motivée par sa loi sur la suppression des facultés de théologie, par
celle de l’instruction laïque et obligatoire et par celle de la suppression des
vice-directeurs et des directeurs spirituels
dans les écoles techiques et dans les
gymnases, en vue d’augmenter avec cette
économie les honoraires des autres professeurs. — La démission de Correnti est
acceptée. Sella est chargé de Vinterim au
ministère de l’Instruction publique.
MtL.iN. Le prince Humbert est sur le
point de partir pour Berlin, ayant accepté
l’invitaliou faite à lui-même et à la princesse Marguerite d’assister, comme parrains, au baptême, de la fille du prince
impérial d’Allemagne. —, Le prince et la
princesse de Piémont s’arrêteraient, à leur
retour, à Vienne où on leur prépare une
belle réception.
Sixlsse. La constitution Suisse révisée a été repoussée par 13 Cantons
contre 9 qui l’ont acceptée et par 257.511
voix contre 252.541. Ainsi elle est repoussée par le peuple à la majorité de 4970
voix, et par les Cantons; comme qui dirait par la Chambre des députés et par
le Sénat. -- Les adversaires du projet
peuvent être classés comme suit: 30.000
libéraux qui ne font pas cause commune
avec les cléricaux, 50.000 cantonalistes
et antiallemands (les vaudois), 150 à 160
voix d’ultramontains et radicaux qui repousseront toujours toutes les réformes
raisonnables. Le peuple suisse se trouve
ainsi divifé en deux camps de force presque égale. Les révisionnistes ne renonceront pas à leur projet, mais, pour le réaliser, ils devront suivre une autre tactique :
réformer en détail et ne pas trop centraliser.
Angleterre. On a, plus que jamais, l’espoir de voir une solution favo
rable et pacifique du dì tférend;anglo-américain. Le premier ministre d’Angleterre
Gladstone a parlé dans ce sens et le Times
dit avoir des motifs de penser que cette
question sera bientôt terminée d’une manière satisfaisante.
Russie. Les concessions que le
Gouvernement russe a faites aux Juifs
attirent sur eux la malveillance et la jalousie de§ grecs qui les maltraitent de
toute manière, sans que les autorités
puissent toujours les protéger d’une manière efficace. Non seulement en Russie,
mais aussi dans les Provinces danubiennes et partout en Orient, les Juifs sont
l’objet de la haine et même de la fureur
des peuples, de sorte que plusieurs gouvernements occidentaux, cntr’autres le
gouvernement italien et celui de l’empereur d’Allemagne, ont été rendus attentifs
à un état de choses aussi fâcheux et ont
fait des représentations aux gouvernements intéressés, .surtout à ceux des provinces danubiennes.
SOUSCRIPTION
EN FAVEUR
de la Soeiété Biblique italienne
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O
ANNONCES
Urie'petite ferme d’une douzaine de journaux à louer, située au bas
d’Angrogne.
S’adresser à M. J. J. Jourdan régent à
PrarusÜn.
E. Maean Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Cbiantore.