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Cinquième Année.
21 Mars 1879
N. 12
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendi’edi
Fok* me sertz lémoiw$. Actes 1, E. Suivant la viirité avec la charité. Ep. 1, 15.
PRIX D'ABBONNÊMEKT PAR AN Italie . . L. 3 Tout loi pays de rUnion de po«te . , > fl Amérique ... » I) On s’ubonne ; Pour Vïntériev.r chez MM, les pasteurs et les libraires do Torre Pellico. Pour V Extérieur àn Bureau d'Ad- ministiation. 1 Un ou plusieurs numéros sépa- j rés, demandés avant le ti- 1 10 oent. chacun. ! Aunonoea : 25 oéDtiraes par ligne. ' Les envois d'argent se font par j lettre recurimandee ou par 1 mandais sur le Bureau de Pe- 1 fosa Argentina.
Poar Itt EÉDAOTION adresser ainsi: A la DirecUm du l'émam , Pomnrettu iPiiierolo) Uaüe. Pour l'ADMINISTEATION adresser ainsi : A l'Administraiion du Témoin, Poinarettu t Piuerolo; Italie.
SoiaiiM alr*e.
Evau({é.ltsaliou. -- üaloiiie rfu Hosarte.
— Corre^pondancei — Le capilaiiie el le
juif. — Un doig'l. — Nouvelles religieims
el füUs diHers. — lUme politique.
fiV4NGÊLISJITI0n
fj Nous n’avons pas l'inlention de irailer
ce sujet dans louié son étendue, ni de
donner des nouvelles sur les progrès
de celle grande œuvre dans noire pairie. Noire but aujourd’hui esl d’indi
quer les moyens qui onl été employés
el les résullals qui ont été obtenus.
— Les moyens employés sont les mêmes
que ceux qui sonl mis en œuvre partout et toujours quand on s’esl proposé
de faire connaître l’Evangile du salut,
ce sont: le colporliige ou la disséminalîon des Sainle.s Ecriiures, moyen
essentiel ; la prédication el l’explication
de la parole de Dieu, le journalisme
et la publication des Lrailés et d’ouvrages populaires destinés sort à dissiper les erreurs de la superstition el
dé l’incrédulité, soit à faire connaître
les vérités fondamentales de l’Evangile
et à édifier ceux qui déjà les professent. — Les résultats obtenus ont été
plus ou moins sensibles selon les localités el selon les temps. Mais on peut
bien dire que, en règle général^, et
sauf quelques exceptions , on n’a guère
atteint jusqu’ici que les classes inférieures'de la société. Nous ne nous en
plaignons pas; il en a été ainsi au
siècle apostolique. L’Apôtre Saint Paul
écrivant aux Corinthiens leur dit: «vous
n’êles pas beaucoup de sages selon la
chair, ni beaucoup de puissants, ni
beaucoup de nobles ; mais DiéU a
choisi les choses folles de ce monde,
pour rendre confuses les sages; el Dieu
a choisi les choses faibles de ce monde
pour rendre confuses les fortes ; el
Dieu a choisi les choses viles de ce
monde, el les méprisées, même celtes
qui ne sonl point, pour abolir celles
qui sonl, 1 Cor. i, 26-28.
Dieu n’a point égard à l’apparence
des personnes; el toute âme d’homme
esl également précieuse devant ses
yeux. Il n’y a pas de religion qui soit
aussi opposée que le christianisme à
toute espèce d’aristocratie, de la naissance, du savoir, de la richesse ou
de la caste.
Cependant dans l’inlérêl de l’évangélisation du peuple, de la nation dans
toutes les classes de la société, nous
ne pouvons qu’applaudir aux efforls
qui onl été faits pour porter la connaissance de l’Evangile aux personnes
instruites et haut placées. Nous nous
sommes réjouis toutes les fois que
nous avons appris l’établissement de
conférences d’un caractère plus élevé
au point de vue scientifique el lillé-
2
.90,
raire ; nous avons fait plus de cas qu’on
ne le fait ordinairement de l’éloquence,
de la science, de la cullure littéraire
de quelques-uns de nos évangélistes,
et nous avons considéré ces talents
comme des dons qu’ils ont reçus de
Dieu dans l'inlérôl. de l’établissement
de son règne , sans mépriser toutefois
les talents plus humbles, — Nous
savons, il est vrai, que l’Evangile est
assez beau, assez puissant par luirnême et quand il est présenté dans
toute sa simplicité, et le plus grand des
orateurs de la chaire catholique au
XVII® siècle a dit en parlant de Saint
Paul: « s’il ignore la rhétorique, s’il
méprise la philosophie, Jésus-Christ
lui tient lieu de tout ; et son nom qu’il
a toujours dans sa bouche, ses mystères qu’il traite si divinement, rendront sa simplicité loiUe puissante. ;I1
ira cet ignorant dans l’art de bien dire,
avec celle locution rude, avec celle
phrase qui sent l’étranger, il ira dans
celle Grèce polie, ta mère des pliilosophes et des orateurs; et malgré la
résistance du monde, il y établira plus
d’églises que Platon n'y a gagné de
disciples par celle éloquence" qu’on a
crue divine. 11 prêchera Jésus dans
Athènes, et le plus savant de ses sénateurs passera de l’Aréopage à l’école de ce barbare». — Mais malgré
tout le cas que nous faisons de l’aulorilé de Bossuet, nous ne pouvons
admettre que l’Apôtre S* Paul fût dépourvu de science et d’éloquence. El
nous sommes convaincu que s’il avait
eu encore plus de talents naturels et
acquis qu’il n’en avait, il les aurait tous
employés au service de son divin Maître.
Aussi nous ne pouvons qu’approuver
ceux qui ont reçu des talents particuliers d’en faire l’usage qu’il en aurait
fïlit et qu’il eu ferait, s’il vivait de nos
jours. *
Parmi les efforts qui sont faits poui'
faire pénétrer les principes évangéli
3ues dans les classes instruites nous
evons signaler la Bivista Cnstiana do
Florence, rédigée par M. le professeur
Combe. Si la Famiglia Crisliana et le
Cristiano Evangelico ont leur raison
d’être, la Rivisla Crisliana a aussi la
sienne, en tant qu’elle comble une
lacune, moins sensible, il y a quelques
années* mais qui l’était devenue depuis que l’œuvre de l’Evangélisation
avait pris de l’evlensiou et avait alliré
l’attention d’un public plus ôlendti.
Est-ce à dire que nous pensions que
ce journal amènera immédiatement
beaucoup de conversions à l’F>angile?
Nous ne nous faisons pas illusion à
cet égard. Les hommes les plus spirituels et qui rendent de loin un vague
hommage aux principes du protestantisme sont trop préoccupés d’autre
chose et surtout des questions politiques , et trop peu de leur salut, pour
songer sérieusement aux questions religieuses; et sans être catholiques romains dans leurs croyances, ils le sont
encore beaucoup trop dans leur manière de penser, dans leurs habitudes
et dans leurs rapports sociaux pour
professer les principes évangéliques,
il faudra des générations pour q«e le
protestantisme parvienne à obtenir dans
les mœurs droit de bourgeoisie dans
la terre classique du catholicisme. Mais
si le but est difficile à atteindre, il
est permis d’y viser et nous ne croyons
pas à l’impossibilité d’y parvenir. L’Evangile n’est incompatible avec le caractère d’aucune nationalité; il p’esl
incompatible qu’avec l’erreur qu’il est
puissant pour détruire, avec les ténè'bres que seul il peut dissiper. Voyez
la France, ce pays éminemment catholique ou anti-évangélique depuis la iia
du xvm® siècle, ce pays ravagé ,par
l’incrédulité et le malerialisrae ; n’y
apercevons nous pas de nos jours >
non pas encore im réveil, mais an
moins un retour vers le prolesl.antisme'?
A quoi iaiit'il allribuer cel heureux
résultat ? Sans doute à la dissèrninalion
de la parole de Dieu, à Ig prédication
de l’Evangile, mais il nous sera permis
de croire que l’allenlion que bien des
personnages instruits portent aux questions religieuses, que la faveur dont
commence à jouir le protestantisme»
depuis peu d’années, sont dûs en parlié
aussi au Semeur, à la Revue Chréliemc
qui a remplacé le Semmr à quelques
cga rds, à r Lière e t au X d i verses P U
blicalions évangéliques de notre siècle.
Sans doute la France a été autrefois
3
-91.
plus pfoiestante que n’a jamais été
IMlalie. Mais dans ce pays le prolestaniisme k en et a encore bien des
dilTicultés il siirmonler, mais il en a
déjà surmonté. Que ses succès .soienlUR sujet d’encoiiragemeni pour ceux
qui dans ftolre pays ont assez de courage pour affropier la grande tâche de
faire accepter et honorer les doctrines
et les principes évangéliques.
mimt DU RUS4KI0
Monsieur h Directeur,
Uruguay, .Tanrier 1870,
Toutes les fois que je vous écris,
e suppose que ce qui ,se rapporte aux
iatidoi-s établis sur les bords du Rosario, n’est pas sans intérêt pour nos
frères des Vallées. San.s cela je n’oserais guèfc abuser de votre bonté en
vous écrivant peut-être plus qu’il ne
le faudrait.
Le retour de notre député au Synode
M' D. Jourdan, n'a pas été des plus
s heureux. Une violente tempête a suri pris le paquebot au moment où il allait
relâcher au port de S. Vincent (îles
du Cap Vert). Pendant deux jours entiers l’équipage a lutté contre la violence extrême de l’ouragan. Grâces à
rhabilelé et à l'énergie du capitaine
qui, attaché au gOiUveriiail, dirigeait
llli-mènrté le bateau, tout en commandant la rnànoeuvre, grâces aussi h la
solidité du navire et à là puissance de
ta maeliitle, lé naufrage a été évité.
Ce fait honore la compagnie ilalieiine
de Lavai^Ho, car ces derniel's temps,
deux bateaux français ont liiit naufrage
.sur les côtes du Brésil, tandis que les
vaisseaux italiens se distinguent par
leur vitesse et l’habilelé de leurs commandants. — Il a cependant fallu alléger le bateau. L’on a jeté à la mer
250 caisfeèS dè bagages. Jourdan et
les lâmilles qui l'accompagnaient ont
perdu tous leurs effets. Une pelile
caisse qui lîi’étatl adressée a échappé
comme par miracle. Elle contenaii des
caiitiqueS pour les enfitnis des écoles
du dimanche, dé sorte jque la perte
aurait été très sensible. Dieu savait
que tes enfants avaient besoin de ces
cantiques, aussi 11 les leur a conservés.
Ceci m’amène nalurellemeiu à parler
de notre fête des écoles du Dimanche
qui a eu lieu à la fin de novembre
c’esi-à-dire au commencement de notre
été. Plus de trois cents enfants, tons
élèves réguliers de nos écoles y ont
pris pari et .se sont réunis en plein
air, sons une grande lente que les
moniteurs avaient élevée le jour avant.
Le chant laissait bien quelque chose
à désirei'i, mais comme chacun faisait
de son mieux, la journée s’est passée
très agréablement. Les enfants ont.
même "remercié leurs moniteurs, seule
manifestation de rceonaissance de la
part des hommes, pour ceux qui consacrent ici nue partie de leur temps
à réducalion reiigien.se de la jeunesse.
Malheureusement le dimanche qui
a suivi la fête, les écoles étaient presque désertes. L’ou s’attendait, à un
peu de vacance et comme la vacance
n’a pas éléjdonnée beaucoup l’ont prise.
La moisson arrivait et il paraît que
dans ce temps îâ, on est dispensé
d’assister aux cultes ou d’étudier ta
Bible. L’on a même vu des familles entières travailler tout le ditnancbe et des
machines aller leur train le jour du repos comme les autres jours. Quand on
n’a rien à faire il semble que l’on peut
.s’occuper do religion, mais quoique
l’on entende beaucoup parler de sacrilîce, foi’t peu de personnes sont disposées à renonter à un petit bénéfice
pour assister à un culte ou lire la
iiible.
Il y avait celle année une vingtaine
de machines pour couper le blé. Los
unes ne font que couper, d’autres coupent et attachent. Maintenant cinq batteuses à vapeur trouvent abondamment
de l’occupation pendant un mois ou
deux, seulement pour battre le blé
des colons vaudois. Le iravàU ne fait
pas déliiul. Cependant rien n’excuse la
négligence de beaucoup de personnes,
ni la profanation du jour du dimanche.
Si celle conduite est nuisible à la vie
chrétienne, elle est surtout nuisible
pour les enfants qui oublient pendant
deux mois ce qu’ils ont appris pendant
4
les dix autres et qui apportent le désordre dans les écoles du dimanche à
cause de leur irrégularité. Les parenis
dans bien des cas semblent ne pas se
douter du mal.
Terminons par un fait qui prouve
que le gouvernement est très favorablement disposé à notre égard. Il nous
arrive plus d’une fois de ne pas être
satisfaits des autorités subalternes qui
Irailenl les étrangers avec un peu trop
de sans façon. Il n’en est pas ainsi des
autorités supérieures. Ayant eu l’occasion de me rendre à la Colonia, chef
lien de notre département, le préfet
m’a reçu avec beaucoup de genlillesse
et m’a assuré qu’il ferait tout ce qui
était en son pouvoir pour cette colonie. Pour ce qui concerne les mariages
des colons qui n’étaient pas conformes
aux lois de la République, il y a été
pourvu par loi spéciale, et comme la
loi ne prévoyait pas tous les cas, il a
suffi d’une lettre que j’ai écrite au
consul pour obtenir un nouveau décret
plus explicite que le premier. Ainsi
quoique les lois ne soient pas très
libérales, comme le gouvernement est
favorablement disposé, nous n’avons
rien à craindi'e. Du reste les Chambres
sont convoquées pour le mois de Février, époque à laquelle, le Dictateur
actuel déposera ses pouvoirs, pour
devenir, assure-t-on, le président consiitulionnel de la république.
Veuilles agréer, M. le Directeur,
les salutations de votre dévoué
D. Armand-Ugon.
(íTorreeponÍJattcc
(îenève G mars 1879 {rHardée).
M
Bien cher Monsieur,
La nuit dernière a apporté un nouveau deuil à la ville de Genève et pins
particulièrement à notre école de théologie. Notre vénéré professeur, M” E.
Binder, bien connu de l’Eglise vaudoise, nous a été enlevé après une
longue et douloureuse maladie, à
l'âge de 60 ans. La perle est ¡ruínense
pour la faculté de théologie de l’Oratoire à laquelle M. Binder a pendant
plus de 25 années consacré tout son
temps, toutes les forces et les trésors
d’une vaste science unie à une piété
enfantine. Il était pour les étudiants
un père beaucoup plus qu’un maître
et un ami indulgent et sûr.
Ses dernière.s pensées ont été pour
ses chers élève.s, et sa mémoire leur
sera encore une bénédiction.
Si Dieu relire ses ouvriers, il continue son œuvre. Puisse-t-il ajouter
des forces et une ardeur nouvelle à
ceux de nos excellents professeurs qu’il
nous laisse et nous donner à nous qui
nous préparons à le servir un jour,
un peu de celte humble fidélité qui a
distingué à un si haut degré, le bienbeureux M. Binder.
Votre dévoué f. g.
Le capitaine et le juif
Un brouillard épais couvrait l'océan ,
et sur le pont du bateau l’on voyait
un jeune homme lrè.s anxieux qui s’approcha d’un matelot, et lui dit;
— Aurons-nous une tempête ?
— Ne soyez pas inquiet, répondit
le pieux matelot, puisque le Seigneur
veille sur nous. Gomme un père a pitié
de ses enfants, ainsi le Seigneur a compassion de ceux qui le craignent.
Bon nombre d’années s’écoulèrent,
et le matelot devint capitaine. Dans un
de, ses voyages|, un monsieur très convenablement rais s’approcha de lui et
lui dil ;
— Aurons-nous un bon voyage, Monsieur le capitaine?
— Quant à cela, personne ne peut
vous en assurer, si ce n’est Celui qui
lient tes eaux dans le creux de sa
main.
— Merci, capitaine; vous me rappelez
beaucoup un jeune marin qui m’a encouragé lors de mon premier voyage.
— Et que vous disail-il ?
— J’étais très effrayé à cause de la
tempête, et il me dit: comme un père
a pitié de ses enfants, ainsi le Seigneur a compassion de ceux qui le
5
.93
ciiaii^nenL J'élais alors iin juif, je connaissais ce passage, mais ne pouvais
appeler Dieu mon père. Mais j’observai
que le matelot était aussi tranquille
et aussi heureux qu’un ^nfanl sur les
genoux de son père, lit je priai le
Seigneur pour obtenir moi aussi une
semblable contiance. Je suis maintenant chrétien, et missionnaire parmi
les juifs,
— Combien de temps y.a-l-ij de cela?
— Dix-sepl ans.
— Reconnaîtriez vous, ce marin si
vous aviez occasion de le voir ?
— Je pense bien que oui, car j’ai
pensé A lui si souvent.
— Ce marin est ici devant vous.
C’est moi qui vous parle.
— Impossible! C’était un simple matelot,
— Si vous vous étonnez de me voir
capitaine de simple marin que j’étais,
pensez que le cbangement est encore
plus remarquable pour vous. Vous étiez
alors juif, cl vous êtes à présent chrétien et missionnaire.
Le Seigneur fait des choses merveilleuses. ( Christian IlêraU }
Un doigt
Voici nn curieux incident rapporté
par un missionnaire en Chine et nolé
dans le Christian Hér'ald. Un cfiinoi.s
vint lin jour à Chôpilal pour demander qu’on lui conpitt nn doigt. Gomme
on n’y voyait pas l’ombre de maladie
on lui demanda des explications.
— Je dois perdre ce doigt, répondit-il. El si je le brfile avec une
chandèle cela me fera bien plus mal
que si vous le coupez lestement avec
votre canif.
— Mais pourquoi faut-il absolnmenl
que vous perdiez un doigt?
— Oh j’ai été un grand pécheur,
et je dois uécessairernenl expier mon
péché.
Le missionnaire le prit alors avec
lui et lui montra un meilleur moyen
d’obtenir le pardon qu’il cliercbail. Il
lui annonça Christ mort pour ses pé
et le
chés et Sauveur de son âme,
chinois se convertit à Jésus.
Même les payens sentent la néces'
sité de l’expiation du péché.
rcUgteueeo
et faits divers
Italie. — Le fondateur des asiles
de Bristol , ,\1. Georges Müller., cellé
illustration vivante de la puissance
de la prière, se trouve ces jours-ci à
Florence, et prêclie chaque soir snccessivemenl. dans tes diverses églises
de t'ox-eapilale. Quel privilège qiie
celui de nos frères, et de nos jeunes
étudiants en théologie, que de pouvoir
entendre et voir de près un nomme
dont la vie a été si éminemment une
vie de ldi 1 Nous le leur envions bien
légitimement, mais qui sait .si rions
n’en jouirons pas aussi un jour dans
nos Vallées? C'est un espoir bien vag.ue
encore, niais que nous aimerions bien
voir se réaliser. Si notre faible voix
peut arriver jusqu’à M. Müller, qu’elle
rassure de notre désir très sincère de
recevoir de lui une yisile dans le plus
court délai possible.
— Une des meilleures preuves que
nos écoles évangéliques, malgré la concurrence qui leur est faite, continuent
à jouir de l’estime et de la conüance
du public, nous est donnée par la
somme qu’a produit en diverses villes
la tassa scolastica, appliquée avec prolit à toutes les classes des elablissemenis
d’instruction, que nous y possédons.
A Livourne la taxe a donné, dans le
cours de l’année 'dernière L. 982,93 :
à Naples, dans une école seule francs
1617,50; et à Florence L. 440.
Rome. — L’on a calculé que le Sacré
Collège des Cardinaux aura bientôt un
total de 26 cardinaux étrangers, à savoir: 9 Français (Guiberl, Donnél,
Bonnechose , Caverot, Desprez , Pie ,
Pitra, Bonaparte et De Failotix ), dont
tes trois derniers résidant à Rome;
7 allemands cl autrichiens, dont trois
résidant à Rome ( Franzelin , Ledo-
6
,94
chowski et Hólientohe ) ; 4 angfafs
(Manning, Cnlìen, Newmàn et flowi^rcì)
tlùnf un, le dèrniei', résidanl à Rome;
1 américain (Mac-CÌo\vskey, de NewYork ) el 5 espagnols et portnguais.
Tons n’ont. pas encore reçu le chapeau ; ipais ee nomhi:<ì de 26 saia
porte aii compiei aans le pi’ochnìn
consistoire. Oo failj observer que )e.s
cardinaux uori-Ualietis seront plus du
tiers dll nombre normal ; d’où l’on
voit, ajouie l-on avec quelque eomplaisapee, que la fameuse prépondérance des cardinaUK italiens n’eel pas,
après tout, aussi considérable qu’on
se plaît à le dire.
Oh non! Il siiflil i polir s’en convaincre, de noter qtio l’Italie , avec
36 »niUions de catholiques, fournil an
Saiilé Collège les 3(3 ellviron dimorobt'e loial des cardinaux ; landis que
l’Allemagne et rAulrielie, avec 39 millions de catholiques, n’ont à elles deux
qire 7 Cardinaux ; la France, avec 35
millions de catholiques, n’en a que 9 ;
la Grande Bretagne, l’ii lande, l’Amérique , avec plus de 10 millions de
catholiques, n’en Gomptènl qu’un ;
l’Espagne et le Portugal avec 20 millions de catholiques, en aurotil 5; la
Russie, la Belgique, la Hollande, avec
près de 14 million.^ de calholiques,
n’en comptent pas un seuMîtte mande
catholique doit se croire bien reMésealé a Rome ; jusques à quaoa se
laissera-fitii duper?
il est de nouveau qqeslian, des fouilles à mue, ditni Iq l|i du Tibre. S^il
4ul 69 crpiie je rapport de riipnorablq Baccelli » il y durait dqs trosoii'.s
enfoqfs dans la vase du fleuve ; dés
milliers de monnaies, une quanlUé
incalcqbie d’tabjels en marbre et en
bronze. Enfr autres iraditions, l’on
Cite Celle relative aU chandelier jd’or
du temple de SaloniOh, qlié Titus avait
apporté a Róme cottime tin trophée,
eh l’dn 70 dè noire ère ; ce clumdelier ou cundéinbre à sept hi'atichesî,
qui se trouve reproduit 3tir les basfeliel'é de l-arc de Titus, aurait été
Jeté, par Innalishle, dans le Tibfe. Ì!
lié s'agit plus que de le rejàêoheri
Suisse. Monsienr Binder , profe.ssetu' à l’Oratoire de Genève el que
pbisieurs de nos lecleurs se rappellelohl sans doiiie avoir tn et entendii
il quelque-s-iiins de nos Synodes, a été
enlevé à ses amis, et aux étndianls de
celte école, jeudi, le 6 courant, après
une longue et douloureuse maladie.
Sa perle sera vivement sertlle par la
Faculté de Théologie, à laquelle il a
consacré les trésors d’une science,
dont la profondeur n’était égalée que
par la modestie dont il savait la couvrir : elle le sera anssi vivement chez
ñóiuS, car combien de nos pasteurs
n’ont-ils p.is profilé el joui de ses
leçons .si iniéressanies et de son affection .si sincère ?
France. ~ Dans une commune de
la Charente 44 chefs de famille, loii.s
catholiques, excepté un , ont adressé
une pétition au consisloire de Jarnac
pour l’inaiigui'alion d’un culte évangélique dans celte localilé. Ce culte a
été ouvert aux frais des .signataires,
et maintenant plus de 200 catholiques
y enlendenl l’EvangUe.
Ecosse. — Les journaux Ecossais
annoncent la mort du vénérable Docl.
Ingram, consacré en 1800, in.slallé
comme pasteur de la paroisse d’Unst
dans le Shetland en 1821 : passé dans
les rangs de l’Eglise Libre, lors de la
disruption en 1843, H prêchait encore
à l’âge de 99 ans : il est mort le 3
du mois de .Mars à l’âge de 103 ans.
8es ancêtres furent tous d’une longévité exiraordiaairo: son fila qpi lui a
.succédé a dépassé sa BO"® année*
Espacne. — Nos lecteurs se rappellent l’incarcération du pesieu¡r bapliflc
d’Alcoy, Benoiiel. Il paraît que dans
celte ville d’autres que le pasteur ont
été molestés: en mars-dernier un petit
enliinl est resté sept jours sans sépulture, le juge du lieu iCayanl pas voulu
donner l aulorisatiori de l’enterrer dan.s
le cimetière noii catholique. Le ministre de la justice est intervenu cl a
fait respecter le droit dos parents.
L'été dernier, trois prole.siahls, qui ,
sortis pour se promener, avaient lu
la Bible ou un livre religieux, et avaient
été insultés par des jénnes gens, furent
7
-95
en outre enaprisonnés , et ne furent
reJâehés qu’après 23 jpurs (Îe détention , bien qu’on ail ensuite reconnu
3ne leur action ne constituait pas un
élit. -T- t^es fails étaient anlérieiirs
à rincarcéralion de Ù. Benoliel ; mais
on laconle que , depuis sa sortie de
prison, den?i personnes, l’une améncaine, l’autre espagnole, étant venues
à Alcoy dans le dessein d,e le voir ,
furent appelées devant la police et interrogées sur l’objet de leur visite dans
celte ville. Ce n’est là sans doute qu’un
incident àssez insignifiant en lui-même,
mais il indique la persistance de cet
esprit inloléranl, dont l’iivangile a déjà
eu tant à souffrir dans ce pays.
Chine. — On va fonder dans ce
pays -une Société <k tr&ités religievÆ,
liO comité diireeteur sew iCpiapposé de
4 européens et de 4 indigenes.
A0kcortique
Cpnférènee «I«« Vai PéU». —
La sefrtième conférence du Val Pélis
a eu lien à Rora le 10 Mars avec le
concours de tous les pasicui's de la
Vallée, de quelques délégués laïques,
de M"' H. Tron »•eprésentanl de la conféreHce du val S. Mariin et d’une très
nombreuse assemblée qui tint ferme
de 9 1 [2 à 1 heure.
Dès la veille, deux réunions, très
nombreuses aussi, s’étaient formées
dans les deux principaux centres de
la paroisse. L’une à Borà mçme, où
la réunion fut présidée par le pasteur
de fja Tour, et l’aulré aux Fusines où
les pasteurs du Villar, de S. Jean et
d’Angrogne entretinrent les auditeurs
sur le sujet très imporlani do la 5«nctification du jour-du re-jm.
C’est aussi là le sujet qui fut traité,
tant le soir à Rora que le lendemain
dans l’école paroissiale de la même
localité, d’abord par M' M. Gay pasteur
du Villar qui ouvrit la séance par un
excellent discours plein d’animàlion et
de bonnes pensées.
M' B. Gardiol pasteui’ de Boby lut
ensuite un bon travail dans lequel ,¡1
a examiné comrnqnt le jour du ¡Seigneur est observé dans nos parpisses,
et oe qu’il faut faire pour donner à
la sanclilication de ce jour l’importance qui lui revient. La Coniérence
invite Tanteitr à résumer son rapport
dans un néfil traité qui présente la
auestion du repos doffiinical au point
e vue particulier des églises de nos
Vallées. Nous espérons que ce irailè
sera prochainement entre les mains du
public vaudois,
Un enirelien aussi fraternel qu'inté
ressants’engagea ensuite sur laqiiestion,
mais comme les arguments allégués
ne sont pas essentiellement autres que
ceux que nous avons transçpi'ts sur
celle lors de la Confërenee du
Villar qui roula sur le même sujet,
nous ne ferons pas des répétitions
suporBues.
Le jpasieitr d’At^ropo <lonr)a ensuite
lecture d’u,n Prcÿk pour
la sart^ificalion, du tHmanche. Voici
le projet loi f|o’ii a été admis par la
Conféjejice;:
Art. i. Une association pour la
sanctification du Dimanche est rnsliliiée
au Séift des Vallées Vaudoises.
Art, % OoUc association a pppr but
de relever ,el d’eficourager parmi nous
le l'Cspecl et la sanclificalion dp jour
du Seigneur.
Art. S. Chaque membre de l’Association s’engage sous le regard de
Dieu, cl en implorant son secours, à
observer et sanctifier scrupuleusement
le jour du repos.
Art. 4. Chaque membre de l’Àssociaiion prend rengagement d'exerçer
tonte l’influence dont il dispose pour
obtenir une meilleure obsei vation du
jour du repos au sein de sa famille et
dans son entourage.
Art. 5. Tout Vaudois qui sotisciii
à ces principes peut devenir fuçmbre
de i’association.
Pai' un oidre du jour adopté à J'unaniimilé, B est établi que ce projet
soit communiqué aiiit CUnférences du
Val Pérouse et du Val S. Martin qui
seront invitées à émettre leur opinion
à ce .propos. 11 s’agira de forma,r^ekms
chaque pai'ojpe des comités locaux
ayant une latitude suiTisapte dans leur
8
96.
sphère d’activité, et ensuite un Comité
Central qui ait la direction générale
de l’association II est bon que les
trois Conférences des Vallées Vaudoises
procèdent de concert pour jeter les
bases d’une association qui peut devenir avec l’aide du Seigneur une
source de bénédiction pour notre peuple.
La prochaine conférence aura lieu,
D, V. à La Tour en septembre prochain , et il a été décidé que l’on s’y
enlreliendrail du Culte.
Ætalie. -r- La Chambre des députés
iï’èxaminé et approuvé le budget de
l’instruction publique et, à celte occasion , bien des questions ont été soulevées et bien des recommandations
ont été faites au ministre Coppino.
L’anniversaire de S. M. le Roi Humbert a été célébré dans nos diverses
villes, par des revues de troupes et par
des màtlifeslal ions d’affection. Quelques
sociétés ouvrières ont voulu honorer
notre jeune Roi d’une manière particulière et lui ont envoyé pour ce jour
une nombreuse députation chargée de
lui présenter le témoignage de leur
estime, de leur sympathie et, en même
temps de ta satisfaction que la nation
tout, entière a éprouvée en apprenant
que la Providence lui avait sauvé la
vie menacée par un odieux attentat.
Dans l’élection du député du premier
Collège de Turin, Lamarmora candidat
libéral modéré a été nommé par 431
voix contre San Marlino, candidat progressiste qui n’a obtenu que 351 voix.
Deprélis a présenté au Parlement le
[irojel de réforme électorale qui a été
déclaré d’urgence. — Le Roi a signé
le decret de nomination de .30 nouveaux sénateurs.
JV««©«. ~ Le ministère a encore
eu la victoire sur les radicaux qui voulaient que la Chambre adoptât les con
clusions du rapport de Brisson et se
prononçât pour faire le procès aux
ministres Broglie , Foi'lonl et Rochebouel. Se .'¡ont prononcés contre le
procès plus de 350 députés contre 150
environ. Waddinglon tout en admettant la première partie du rapport et
les faits à la charge des ex-ministres
de Mac-Mahon s’est prononcé dans son
éloquent discours contre leur mise en
accusation pour des motifs divers, et
surtout parceqiie ce procès ne ferait,
qu’agiter te pays inulilemenl et peutêtre sans résultat. — La Chambre a
cependant prononcé un blâme très
sévère contre les ministres réactionnaires , les a flétris comme traîtres ,
les a abandonnés au jugement de la
nation et a établi que celle sentence
serait publiée dans toutes les communes
de France. Les ex-ministres ont protesté contre ce vole infâmanl..
En attendant toutes ces agitations
des radicaux, tous çes efforts pour
avoir une vraie république, c’esl-à-diro
une république radicale ne font que
paralyser l’action législative des Chambres comme aussi la marche du Gouvernement.
Ailemaette. —^.Bismark balUi a
la ili.ète qui lui a refusé sa toi de discipline ou muselière, se propose de
demander â celle assemblée de réformer la loi de la presse dans un sens
l'estriclif.
AMiriehe. L’Empereur s’est rendu
â Temeswar et à Szegedin. Celle dernière ville qui était naguère de 70.000
habitants n’est plus qu’une ruine. —
Elle est presque entièrement détruite
par l’inondation de la Theiss, l’un
des affluents du Danube. On ne connaît pas le nombre des viclime.s, mais
il est considérable. De vastes étendues
de terrain sont la pi'oie des eaux. Des
milliers de personnes sont sans nourriture el .sans loil. i
Ernest Robert, Gérant et Adminislratenr.
Pigoerol, tmpr. Chiantore et Mascarelil.