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Olnqtxlème année.
rsr. ir.
59 Avril ISro.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemeol consacrée aux inlérèls malérieis el spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABOVHEMENT
Italie, Il domicile (un an) Fr. 3
Suisse................» 5
6
fi
8
France
Allemagne .....
Angleterre /Pays-Bas
Un numéro séparé : 5 cent.
Vn arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABONNEMENT
Torrk-Pei.mcb ; Via Maestra,
N. 42. (Agenzia bibliografica)
PiONERoL ; J. Chlantore Impr.
Turin Trou, via Lagrange
près le N. 22.
Fr.oRENCE ; Libreria Evangelica, via de'Panzani,
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois fi'f^nco. S’adresser pour radministratioD
au Bureau à Ton'e-PeVice ,
via Maestra N. 42.— pourla
rédaction ; A Mr. A. Revei
Prof. ^ Torre-Pellice.
S omxxiiil r*o •
Colloques! — A propos de cimetières. —
La Dissidence. — Chronique locale. — Chronique politique. — Annonces.
COLLOQlËSI
Eppur si move...
Sommes-nous, lents ! — Nous ne
nous décidons à discuter les questions les plus élémentaires et les
plus vitales que lorsqu’elles se
présentent à nous sous la forme
un peu fatigante du ritornello, et
encore n’est-il pas sûr que nous
les poussions à leur solution.
" A la veille de chaque Synode
VEcho de nos Vallées i*èp^te : colloques. ! colloques !
Qa^est-ce que cela ?
,Un vénérable historien en parle.
Tous Us derniers vendredis de chaque, rhois, dit J. Léger, s’assemble
le Colloque de la vallée ' de Luserne,
et tous les^premiers vendredis du
mois celui de Peyrouse et S* Martin,
composés de tous les pasteurs et d’un
ou Aeua> 'anciens de chaque église.
Dfe. qiioi traitent-ils 11
Des intérêts des églises, en rapportjafeec le,Sy
node général. Ces intérêts et ces
rapports varient au reste et s’imposent suivant le temps et les
circonstances.
Aujourd’hui il s’agirait de rétablir les colloques.
Or les raisons ne manquent pas
à ceux qui le demandent.
D’abord, comme on l’a fait sentir, la nature de notre constitution
ecclésiastique nous y conduit, car
nous réalisons le presbytère, ses
droits et ses devoirs. Puisque nous
avons le principe, acceptons-en
les conséquences.
Ensuite fions y sommes portés
par les besoins pressants des églises, auxquels nous ne saurions
être insensibles.
L’Echo des Vallées nous a dit,
avec une exactitude qui laîsiis<&^
rien' à < désirer , qu’ii ne resU dvi
Synode, pour' i’eospéditiM de^ affaires très-nonhbreùses q0i tûi tombent' sur ^ les bras tous' t^’dni que
20 hmre/s de 'irâuàii'. EJ&frce élo*'
quent? Faîtes le cottipte:
beurë podi* ebáque"é^liséi'et'moiiási
é^<íi‘el»Ufie «ríi^’!étíttátdíre |><yB4'-‘
iib -i J. f''!
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rait coûter cher à l’évangéliste
qui vient de Sicile , de Naples , de
la Toscane , de l’Emilie , ou des
provinces orientales ! Laissera-t-il
là son église vacante et fera-t-il
sans scrupule 50, 100 heures de
chemin pour prendre part à une
discussion plus ou moins précise
et concluante, qui devra tout embrasser en quelques heures ? S’il
vient quand même, il s’en retournera en grommelant : chi Iroppo
abbraccia nulla stringe.
Voilà qui peut faire sourire ceux
qui craignent l’envahissement des
cosaques ou des sauterelles^ de
l’évangélisation ; mais cela ne fait
pas notre affaire et encore moins
l’avantage des églises.
Le temps manque et la précipitation menace de tout gâter : —
ayons donc les colloques et réservons pour le Synode certaines
questions de premier ordre.
Mais ayons-les pour tous : aux
Vallées et dans le reste de l’Italie.
Là-haut vous avez la division
naturelle des Vallées, — ici nous
avons les régions. Je ne veux pas
dire que les colloques de l’Evangélisation doivent être absolument
identiques à ceux que l’on rétablirait aux Vallées : les besoins et
les conditions n’étant pas les mêmes , cette identité ne me paraîtrait pas désirable ni même possible. Mais les besoins existent des
deux côtés , et il faut y pourvoir.
Ces colloques, —je parle ici au
point de Vue surtout de l’évangélisation , — nous seraient encore
utiles pour battre en monnaie l’or
enfoui dans notre passé et dans
les actes même du Synode.
Voyez par exemple :
Un magnifique décret enregistré
dans les actes de l’an 1855 dit que
le Synode , désirant prévenir tout
malentendu sur la nature de Vœuvre
d’évangélisation poursuivie par l’Eglise Yaudoise, déclare à l’unanimité: le seul but de l’Eglise Vaudoise en faisant annoncer l’Evangile
hors de son sein est d’obéir à l’ordre
du Seigneur : «prêcher l’Evangile
à toute créature » et d’amener les
âmes à la connaissance et à l’obéis"
sance de Jésus-Christ, et elle n’a en
conséquence aucune prétention de
leur imposer sa forme ecclésiastique
(1). Mais les malentendus sont-ils
prévenus , écartés , dissipés ? Je ne
demande pas si nos ennemis cessent de nous calomnier, — toute
discussion serait naïve à cet égard,
— mais si nous avons tous écrit
ces paroles en tête des statuts qui
régissent l’administration locale
de chaque église de l’évangélisation; je demande si elles ont été
appliquées avec loyauté partout;
en un mot si nous avons tous conservé notre vote et s’il n'est arrivé
à personne d’enfouir en terre ce
précieux trésor.
Quand on crie que les Vaudois
n’ont pas la liberté , je réponds ;
calomnie. Mais j’avoue après cela
que l’unanimité qui votait la liberté devient majorité, peut-être
minorité dans le champ de l’application, ce qu’il serait facile de défi) Ne nous lassons pas de le citer,
d’autant plus que nos ennemis tâchent
d’en tirer leur profit. Dernièrement, un
opuscule a transporté la date du décret
de l’an 1865 pour y rattacher le retour du
D'Desanctisà l’Eglise Vaudoise. D’ailleurs,
qu’on le sache, rwt un décret stantis aut
cadentis.
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montrer. Eh bien, établissons les
colloques ; ce sera un moyen de
mettre en pratique les principes
que nous professons.
Disons encore que les colloques
sont un moyen d’union plus efficace et vivante, que celle que plusieurs églises ont essayé de réaliser
par lettres plus ou moins intéressantes.
Enfin, — puisqu’il faut être bref,
— les colloques sont peut-être un
moyen d’écarter ou de résoudre
certaines difficultés qui naissent
inévitablement soit dans le giron
de l’Eglise Vaudoise, soit dans le
champ de son évangélisation.
Qui nous donnera les colloques?
Est-ce le Synode? Je ne sais : pour
les Vallées, peut-être ; pour l’évangélisation c’est autre chose. Après
nous avoir assuré la plus entière
liberté, il ne voudra rien nous imposer, pas même les bonnes choses.
Attendra-t-on là-haut l’initiative
de la Table, et ici celle de la Commission ?
Mais quousque tandem f Et d’ailleurs est-ce une administration
qui donne la vie aux églises, ou
les églises qui la donnent à l’administration ? En religion, comme
en politique , il y a là quelque
préjugé qui tend à s’évanouir,
grâce à Dieu. La question est si
simple : est-ce la roue qui fait
courir l’eau, ou est-ce l’eau qui
fait tourner la roue ?
Nous avons donc le droit et le
devoir d’établir et de rétablir les
colloques.
Quelles difficultés avons-nous à
vaincre ?
Le despotisme|de quelques-uns ?
Mais je ne le vois pas, ce despotisme , et je doute sérieusement
qu’il existe, à moins qu’il ne soit
in erba quelque part ou bien dans
le cerveau de quelque malade imaginaire.
Seront-ce des préjugés?
Mais on n’ose pas les produire
au soleil. Il ne faut pas craindre
les timides.
Il y a néanmoins un obstacle :
c’est celui que nous oppose la
phalange serrée des bougia-nen.
Il faut l’enfoncer cette fois.
E. COMBA.
A PROrOS DE GIHETIÈRES.
A propos de cimetières et de
sépultures, notre confrère VEeo
delta Verità, ou mieux , l’un de
ses correspondants nous a gratuitement prêté une assertion qu’il
taxe avec raison d’être absolue ,
mais dont nous ne sommes nullement coupable.
Nous avons dit, dans notre numéro 3 (à la page 22); « A notre
connaissance, il n’y a dans tout
Varrondissement de Pignerol qu’une
seule localité qui possède un cimetièrevraiment communal. Cette
localité c’est le Perrier etc. ».
Notre ami , M' l’Evangéliste F.
Rostan, nous fait dire que le cimetière du Perrier est le sèul de
son genre dans toute l'Italie. La
différence, comme on le voit, est
notable.
Cela dit, associons-nous de cœur
aux paroles d’éloge que M'' Rostan
adresse à la municipalité de Mantoue. A Mantoue, comme au Perrier,
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il n’y a pas, aa champ du repos,
de distinctions artificielles; cai/ioliques et protestants dorment en
fiaix, côte à côte, le sommeil de
a mort. Et pour être justes, n’oublions pas non plus que , à Còme
pareillement, l’exemple a été donné
dès 1867 ; car on lisait alors dans
la Gazzette de Como: ■— Par arrêté
de la Giunta municipale, ensuite
des démarches faites par le ministre Evangélique (M" E. Revel),
le cimetière sera dorénavant affecté à l’usage de tous, sans distinction de cultes. « Quoi donc »
— disait le Syndic, — « puisque
les cultes vivent ensemble, pourquoi serions-nous séparés après
la mort ». C’était se montrer à la
fois religieux et humain.
LA DISSIDENCE.
On nous écrit :
Je viens, quoiqu’un peu tard, relever
une petite erreur, qui s’est glissée dans
le numéro 10 de VEcho au sujet de notre
frère et ami Antoine Blanc d’heureuse
mémoire. VEcho l’appelle « l’excellent
Antoine Blauc, le représentant le plus
distingué de la dissidence au sein des
Vallées »... Or je ne crois pas du tout que
M' Antoine Blanc fût un dissident, car
toutes les fois qu’il était attaqué comme
tel, il citait avec chaleur la confession
de foi de nos, ancêtres; ainsi que leur discipline. 11 s’élevait uniquement contre le
relâchement de l’Eglise Vaudoise, sans
être pour cela un séparatiste; et l’Eglise
elle-même l’avait si bien compris qu’elle
n’avait pas hésité à lui conférer la chpge
de diacre et à lui confier, à plus dmne
reprise, le mandat de représentant au
Synode.- Est-ce là ce qu’on nomme un
dissident? Je crois que l’on s’est du tout
mépris sur le véritable sens du mot quand
on a voulu l’appliquer à de vrais vaudois
uqiquement désireux de faire revivre et
la foi et la discipline de nos pères, en
un temps de dépérissementet d’indifférence.
Pardonnez, Monsieur et cher frère,
ma liberté; car je né suis qu’un,pauvre
paysan qui a plus souvent manié la charrvie et la pioche que la plume; et agréez
ràssuranee de mou affectioq bien bien
Mncère etc, '
• f Notre correspondant nous afiresse, dans les lignes qui/préiiè
dent, une réclamation des mieux
fondées. Les faits qu’il cite , et
qui sont connus de tous parmi
nous , ne permettent pas d’avoir
une autre opinion que la sienne.
Mais nous devons dire , à notre
décharge, que nous n’avons, attaché au mot de dissidence aucun
blâme, aucune idée pénible ou repoussante ; nous ne l’avons employé que pour nous conformer à
une manière de parler usitée , et
faute d’un terme plus approprié.
Si, en effet, l’on devait considérer
comme de vrais dissidents, c.-à-d.
comme des séparatistes , ou des
membres détachés de l’Eglise Vaudoise, tous ceux qui, à l’exemple
de Antoine Blanc, sont fermement attachés à la foi et à la discipline de l’Eglise, il est clair
qu’il faudrait rompre et avec notre
Confession et avec notre constitution et avec nos règlements qui,
— s’ils étaient partout appliqués
d’une manière conséquente et persévérante, — amèneraient un état
de l’Eglise très-conforme aux désirs
de ce que l’on est conveau d’appeler la dissidence. ; i
Nous, nous expliquei'onS plus
clairement, une autrefois, au sujet
de la discipline.
CkrontjC|ue iocaU.
Le Oorps des F*çisteixrs. s est
réuni, sous la présidence de la Table, le
26 courant, dans la salle ordinaiie de ses
délibérations. Après la lecture du Ps. xxv
et la prière, l’assemblée, au nombre de
21 pasteurs et ministres, a procédé en tout
premier lieu à l’examen de foi et de contenons religieuses de M'le Candidat Jean
Pons (d’Angrogne) actuellement évangéliste à Guastalla. Seulement, au lieu de
préciser, comme d’ordinaire, tes sqjets
o’e.xamén, ou a laissé libre le caudidat
de.fajre, comme il l’eutendait, sa profession de foi. M' Pons', s’exprimant en italien, a ramené toutes ses convictions à
la .personne de Jesus-Çhrist Sauyeur; .et a
demaré, en terminant, que Tunique motif
qui le portait à se présenter une seconde
5
_133----
fois pour demander l’imposilion des mains,
c’est le désir de faire connaître l’amour
de Dieu en Jésus. L’examen a été admis,
sans discussion, à l’unanimité. Le candidat
devra prêcher à Anfrrogne, mardi 3 mai,
à 10 h. a. m., sur Tim. i. 19, devant une
délégation composée de tous les ministres
du Val-Pélis.
Le Corps des Pasteurs a procédé, en
second heu, à la nomination des Commissions examinatrices. Sont nommés examinateurs de la gestion do la Table: MM. B.
Malan pasteur de La Tour; J. J. DurandCanton pasteur d’.Angrogne ; J. Nicolini
professeur; .Alexis Combe; —et sont nommés examinateurs de la Gestion de la
Commission d’Emngélisation et de la Gestion de la Commission des hôpitaux: MM.
J. D. Charhonnier professeur, .Albert Revel prof., J. Chambeaud inslilnteur, M.
Bouvier ex-instituteur.
Quant à la question soulevée par M.
le professeur P. Geymonat dans notre
dernier numéro , elle n’a pas même été
abordée ; la lettre qui suit, et (]ui nous
est adressée par la Table Vaudoise; fournira là-dessus toutes les explications que
l’on peut désirer.
TARIE VAUDOISE.
Monsieur le Rédacteur,
La Tour ¿6 avril 1870.
J’ai lu dans le dernier numéro de votre
journal une lettre de M. le Prof. Geymonat
de Florence, et j’espère que vous n’aurez
pas d’objection à accueillir également ces
quelques mots de réponse et d’explication.
La Table n’avait pas besoin du rapport
du Conseil de l’école de théologie pour
savoir que le bienheureux D' Desanctis
n’était plus et qu’il y aurait à s’occuper
de son remplacement^ ou plus exactement
du choix d’un professeur d’exégèse. Cet
objet ài important l’a préoccupée plus qu’il
n’y paraît au dehors et elle aurait pu
sans aucun doute le mettre très légalement à l’ordre du jour de la réunion du
Corps des pasteurs. Si elle ne l a pas fait
ce n’est ni par négligence, ni par oubli ;
mais par un motif qu'elle croit très légitime.
La proposition au Synode, c’est-à-dire
dans la plupart des cas, la nomination
d’un professeur de théologie est, sans contredit, l’une des principales attributions du
Corps des pasteurs, et il n’aurait pas été
convenable qu’elle se tît cette fois par un
nombre trop restreint de ses membres.
et qu’en particulier la presque totalité
des évangélistes n’y prît aucune part. Ce
nest pas en effet à la veille du Synode
(jue les ecclésiastiques disséminés au loin
dans l’Italie, auraient pu se décider à
quitter leur champ de travail pour venir
exercer un droit qui doit cependant leur
être très cher, puisqu’il n’est même pas
facile d’obtenir la coopération des plus
rapprochés.
Mais, si comme semble le croire M. Gevmoiiat, il ne manque pas aux Vallées de
professeurs d’exégese grecque et hébraïque, je suis convaincu qu’ils y seront encore dans quelques semaines et que, au
Synode même, le Corps des pasteurs réuni
alors dans la très grande majorité des
membres, pourra et voudra s’occuper de
celte question pendant une ou deux soirées et prendre une résolution sérieuse
et digne de sou objet.
Recevez, Monsieur le Rédacteur, les
salutations chrétiennes de
Votre très découé
P. Lantarbt Modérateur.
r*r*ar*ixstin. M. Jacques Constantin,
ex-ancien, nous écrit eq, date du 25 avril,
au sujet de VAssemblée paroissiale de dimanche dernier r— «M. le pasteur a présenté un rapport divisé en trois parties ;
Edification, — Instruction, — et administration. An sujet de Védification, le Consistoire n’a rien de nouveau à dire, si ce
n'est qu’il y a eu cet hiver quelques réunions présidées par M. le pasteur, lequel
proposerait d’obliger les enfants à fréquenter , dès l’àgé de dix ans, une école
du dimanche soutenue par la paroisse,
dans le but de les préparer au catéchisme.
Après bien des débats, on conclut que la
chose ne pouvait se faire sans porter atteinte à la liberté chrétienne, et qu’il valait mieux s’en tenir, comme par le passé,
à celle que M. Jourdan dirige avec beaucoup de succès depuis 3 ou 4 ans, le remercier de son zèle et le supplier de
continuer son oeuvre dans une entière
indépendance. — L’Assemblée se récrie
contre l’habitude de M. le pasteur, de repousser du nombre des catéchumènes ceux
qui ne savent pas lire. Il fut ensuite question de la collecte pour les hôpitaux qui a
produit 11' francs environ en tout; TAssemblée fût étonnée et affligée d’un si
maigre don de la part d’une paroisse qui,
unan auparavant, avait réalisé, en nature,
Çour le même objet, une somme d’environ
80 francs, et elle en demanda la raiàon.
On fut obligé de convenir que le Consistoire n’avait pas daigné se déranger pour
collecter de maison en maison , comme
l’année précédente, ce à quoi les paroissiens s’attendaient de nouveau avec plaisir.
Da^ez agréer etc. » — Nous nous permettrons, à l'égard de la lettre qui précède, une seule observation ; nous n’arrivons pas à comprendre pourquoi l’on se
récrie eontre M. le pasteur de Prarustin
de ce qu’il ne veut pas admettre parmi
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ses catéchumènes des enfants ne sachant
point lire. Selon nous, il est fondé en raison; et il ne nous paraît pas qu’il y ait
des circonstances vraiment exceptionnelles
à opposer à une si louable habitude. Les
possesseurs du Saint-Livre sont tenus de
savoir l’a b c.
Toï'r'e-F'olllo©. — Un langage
blâmable. Le bruit court, et n’a fait que
gagner en consistance, qu’il est tenu depuis un certain temps à l’égard de la population vaudoise un langage particulièrement blâmable par son imprudence et
par son impudence.
On a ressuscité, à l’intentiou des Vaudois, le terme de Barbets, escorté de l’augmentatif Barbëtass avec son féminin Barbëtassa, et du collectif Barbëtaja; tous
vocables tombés depuis! longtemps en
désuétude et qui paraissaient devoir être
condamnés à l’oiibli comme rappelant le
souvenir de temps néfastes. Arrive-t-il
même que le décès d’un Vaudois à l’étranger nécessite quelque communication
officielle, à donner ou à recevoir, on aura
la surprise d’entendre dire: « Ces Barbets
vont crever bien loin, et puis nous font
encore des embarras i ».
Ce langage est imprudent, car on ne
peut ignorer que notre population mixte
est en grande majorité Vaudoise; mais
les vaudois fussent-ils même en minorité,
l’imprudence n’en serait pas moins grande.
Si vous voulez être respecté, sachez respecter tout le monde, sansidistinction
de cultes, et sans avoir égard à l’apparence des personnes. « Tous les citoyens
sont égaux devant la loi ».
Ce langage est impudent. Voyez-vous
d’ici ce quelqu’un .se disant homme et
traitant ses semblables de brutes? Car
lequel, de l’homme ou de la brute, est
condamné à crever ? O le beau langage !
O le noble langage!!
f Sera continué, s'il y a lieu).
Chronique fiioUttque.
Italie. La Commission parlementaire
pour les mesures financières, ou Commission des quatorze, a repoussé la proposition d’incamérer les biens des paroisses.
La Commission du projet définitif de Code
Pénal a consigné son travail à M' Raeli,
ministre de la justice. La Commission
Eour la révision de règlement de la Chamre, a proposé de revenir à l’ancien système, des bureaux, lequel a en sa faveur
20 années d’expérience a la Chambre môme
et 22 années au Sénat.
— Quelqu’un ayaut demandé au général
Medici s’il avait, comme le^bruit en cou
rait, requis des pouvoirs exceptionnels
pour Palerme. il a répondu: — « Les
pouvoirs exceptionnels que j’ai demandés,
que je demande et demanderai tovrjours,
sont ceux de construire des routes communales et provinciales, des ponts, des
ports et des docks, et de provoquer de
toutes les manières la prospérité de l’île.
Que s’il venait à l’esprit de quelqu’un de
faire échouer mes desseins, en troublant
l’ordre public, je n’aurais pas besoin de
pouvoirs exceptionnels pour défendre la
liberté ».
— Le général Govone, ministre de la
guerre, était de son chef, et du chef de
sa femme, possesseur de 99 actions de ja
Banque Nationale. Il a écrit au syndic
d’Alba, le 7 avril : — « Puisqu’on soupçonne que la possession des actions de
la Banque peut rendre moins sincère le
vote sur la convention, je me suis hâté
de faire vendre mes actions... Le prix de
vente, 2310 fr., a donné un bénéfice de
25.740 fr. sur le cours du 14 décembre
( 2050 fr.; alors que le général entrait au
ministère). Je désire ne pas profiler des
bénéfices, quoique fortuits et pleinement
légitimes, qui m’arrivent en un moment
où j’appartiens au gouvernement. Je vons
prie donc, Monsieur , de recevoir ces
25.740 francs; le Conseil communal donnera à 20 mille fr. la destination qu’il lui
plaira....; quant aux autres 5740 fr. je
vous prie de les faire tenir à la commune
d’Lsola d’Asti pour l’œuvre qui paraîtra le
plus utile aux habitants du village-où je
suis né ».
— Comme réponse préliminaire aux observations faites sur son opuscule le général Nunziante, duc de Mignano, a publié
un tableau comparatif duquel il résulte,
que le soldat d’infanterie italien coûte, par
an. 278 fr. 886 m., soit 45 fr. 950 m. de
plus que le soldat d’infanterie français.
— On a découvert à Milan une fabrique
de cartouches et opéré, à ce sujet, plusieurs arrestations. C’est à propos de ces
tentatives que le Times disait naguère:
« Un seul jour de triomphe des idées mazziniennes serait plus désastreux pour l’Italie que la banqueroute elle-même ».
— Le Times a publié une lettre de M.
Minghetti sur les finances italiennes. Il résulte , des chiffres cités, que les recettes
ordinaires qui étaient en 1862 de francs
471.250.000 se sont élevées en 1869 a fr.
860.500.000. Les dépenses réductibles s élevaient en 1862 a fr. 681.700.000 et ne
sont plus en 1869 ( malgré l’annexion de
la Venétie ) que de fr. 544.500.000. La
guerre et la marine qui absorbaient, en
1862, fr. 362.500.000 n*en réclament pour
1869 que 187.500.000. Il est donc clair que
depuis 1862 i’Italie, par un effort constant,
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-135
a réduit ses dépenses et accru ses recettes.
Si cependant le déficit existe toujours c’est
que les dépenses irréductibles, surtout
les intérêts de la dette, ont crû constamment. M' Minghetti évalue le prix de l’indépendance ilaliennne à 4 milliards 65
millions 250 mille francs. Telle est la
somme qu’it a fallu se procurer par des
moyens extraordinaires; tel est le poids
qui pèse lourdement sur les finances, parcequ’il a fallu emprunter à gros intérêt.
— Le projet de M' Correnti, ministre
de l’instruction , pour la suppression des
facultés de théologie a été distribué. Les
chaires, existantes, de langues orientales,
et celles d’histoire ecclésiastique , seront
unies aux facultés de philosophie et de
lettres.
— Le Conseil communal de Lendinara
(Sicile) a pourvu, par un sage règlement,
au branle-bas des cloches dans les limites
de son district. Cela a déplu au préfet
f ô le saint homme ! J qui a osé casser la
délibération du muniwpe. Mais le municipe a tenu bon et a repoussé l’intervention du préfet comme « contraire aux principes fondamentaux du droit public et
comme insussistenle ». L’exemple est bon
à suivre.
— Le 24 avril a eu lieu l’inauguration
du chemin de fer Chiavari-Sestri.
I4e>wïO. — Le schéma De Etclesla,
chapitre De Romano Pontífice porte, que
— « pour remplir convenablement la charge
de la primauté qui lui a été divinement
confiée ( c. à d. qu’il a héritée des empereurs romains, tons pontifes, et tous dirinisés in articulo mortisy, le pontife romain
avait besoin de .secours matériels en rapport avec la condition et la nécessité
des temps [d’après le texte bien connu:
Témpora mutantnr et nos mutamur in
illis). — « D’où il suit que » le pouvoir
temporel de l’Eglise romaine a été ordonné
pour le bien et l’utilité du Christianisme.
— « Veut-on savoir pourquoi » le Pape
ne se peut contenter de la prééminence
spirituelle et veut être, par-dessus, couronné de gloire mondaine, affublé de règne temporel, ceint du baudrier militaire,
armé de piques et de hallebardes, coiffé de
la tiare droite, et galoché de la pantoufle
impériale? Oyez, et soyez ententifs. —
En la vieille chronique des princes béhéfflotiques, en la rubrique du droit de
MM. les Vicaires, et de leur succession,
on trouve que le grand Roi des mouches
et de tout ce qui engendre les mouches,
le Dragon rouge, le Prince de ce siècle
et Dieu de ce monde, se trouvant éconduit par notre Seigneur Jésus-Christ (ce
dont il fut, moult dépité) au sujet de la
présentation qu’il lui avait faite des royau
mes et de toute la gloire mondaine, s’adressa, quelque mille ans après, au grand
Vicaire romain, lequel n’ouït sitôt la
belle présentation que l’eau ne lui eu
vint à la bouche, et le prenant au mot,
le marché fut conclu sans autre cérémonie
(v. Apoc. XIII.) — AJmesure que le concile avance dans ses travaux, il y a chez
la plupart des prélats, déjà suffisamment
fixés sur ce qu’ils doivent faire, une impatience croissante, et l’on approche peutêtre du moment où le dernier mot, le
mot décisif sera prononcé par une assemblée qui est arrivée à Rome avec la
préméditation de fairejùn pape infaillible.
Or voici, à l’endroit de cette infaillibilité,
le jugement de quelques catholiques illustres. — Le père Lacordaire l’appelait la
plus grande insolence qui se soit autorisée encore du nom de Jésus-Christ. Le
comte de Montalembert mourant disait
que c'était immoler la justice et la térité,
là raison et l'histoire, en holocauste d l'idole du Vatican. Et dès 1853, Mgr. Sibour,
archevêque de Paris, prophétisait en ces
termes ; On nous mène à une double idolâtrie: idolâtrie du pouvoir temporel, idolâtrie du pouvoir spirituel.
— Aux gémissements de la presse jésuitique, laquelle dépeint Pie IX comme
étant pauvre, affligé et pleurard, on peut
répondre, sans crainte d’erreur, que tout
au contraire il se divertit, qu’il a d’heureux moments, et qu’il rit de tout et do
tous. One de ses plus graves préoccupations est de dépasser S. Pierre dans la
durée de son pontificat. Or la chose grave
est, ici encore, particulièrement risible,
car S. Pierre n’a onques été pontife, c. à d.
ingénieur des ponts et chaussées de Rome.
France. — La crise ministérielle
s’est terminée par la retraite de MM. Daru
et Buffet.
— Le sénat ayant adopté à l’unanimité
le projet d’une nouvelle constitution , —
l’empereur a lancé aussitôt une circulaire
aux 10 millions d’électeurs. La proclamation impériale demande au peuple français s’il approuve les modifications libérales introduites depuis 1860 et s’il ratifie
le sénatus-consulte du 20 avril. «En portant au scrutin un vote affirmatif, vous
conjurerez les menaces de la révolution,
vous poserez sur une base solide l’ordre
et la liberté, et vous rendrez plus facile
dans l’avenir la transmission de la couronne à mon fils ». Le plébiscite aura lieu
le 8 mai, à la commune.
Elspag^ne. Après avoir étouffé l’insurrection de Barcelone, le gouvernement
va se trouver en face d’une nouvelle difficulté. Le clergé, sur avis venu de Rome,
refuse le serment à la constitution.
8
-136
— Le conseil de guerre a condamné le
duc de Montpensier à un mois d’éloignement à 10 lieues au moins de Madrid et
à 30 mille fr. d’indemnité envers la famille
de Henri Bourbon par lui tué en duel.
AiifçlGtorTo. — L’exposé financier
du chancelier de l’Ecliiquier, M. Lowe,
modèle de simplicité, de clarté et de précision établit, pour les recettes de 1869,
une somme de L. st. 75,434,000 et pour
les dépenses, une somme de Lst. 67,564,000.
De plus la dette a été réduite de 7 millions
de Lst.; ce qui donne, depuis 1857, une
réduction de Lst. 38,000,000. Les recettes
de 1870 sont estimés à Lst. 71,450,000, et
les dépenses 5 Lst. 67,113,000 ; l’excédant
(Lst. 4,337,000) sera appliqué, après réduction de la dette, à l’abolition ou réduction de plusieurs impôts.
]V6er*laix<lo. — Bonne et joyeuse
nouvelle. La question coloniale, agitée
depuis si longtemps, est enfin arrivée à
son terme. La première Chambre vient de
voter, à la majorité des 2j3, le projet de
loi présenté par le ministre des colonies,
M. de Waal. Ce vote met fin, une fois pour
toutes, à l’ancien système du servage et
de la corvée, et le remplace par le régime
du travail libre et de l’acheminement à
la propriété individuelle. Ce vote met sur
un pied de parfaite égalité les Javanais et
les Européens. C’est l'émancipatiou de 14
millions de serfs.
AxxtrlcHe. — La procession dite de
la résurrection a eu lieu samedi, 18 avril,
dans les appariements du palais impérial.
Edifiant spectacle 1 Derrière le dais du S.
Sacrement marche l’empereur, tête nue,
un cierge à la main. L’impératrice le suit
de près ; toute la cour, tous les ministres,
y compris le protestant M. de Beust, tous
les dignitaires, .suivent également^ un
cierge à la main. Cela n’empêche pas'que
la situation de l’Autriche ne soit assez
précaire, en face des prétentions à l’autonomie de ses peuples divers.
'T'uraiiie- Le gouvernement a permis à VAlliance israelite de Paris de fonder à Jaffa en Palestine (Joppe) une école
d’agriculture au profit des israélites sujets
ottomans.
, Le gouvernement a décidé de ne pas
admettre de vicaire apostolique dans l’empire.
Oi>èoe. Une bande de 28 brigands
s'était emparée de voyageurs allants de
Marathon à Athènes. Parmi les prisonniers
Se trouvaient le secrétaire de la légation 1
britannique et le secrétaire de la légation
italienne, M' le comte Albert de BoyL On
a-reçu la douloureuse nouvelle que les
deux diplomates ont été barbaremeut massacrés. L’impression a été .profonde en
Angleterre comme en*Italie. Le Times dit
que la répression totale du brigandage
est la plus noble vengeance que l’on puisse
exiger.
Am6r*l<iTxe clix SixdL. La guerre
du Paraguay est enfin terminée. Le dictateur Lopez a été atteint et tué ainsi ciue
son fils le colonel Lopez; le vice-president Sanchez, le ministre Caminos, la
femme de Lopez (M“' Lynch) et ses quatre enfants, et plusieurs officiers supérieurs
.sont prisonniers.
sousorAii»Troiv
pour un monument à la mémoire
du D' Desanctis.
Report du N. 44 fr. 45 40
Quelques jeunes gens de La Tour
réunis en société . . » 5
Total
fr. 50 40
SOUSCRIPTION
pour une pierre tumulaire à la mémoire
du sergent Monnet.
Report N. 46 fr. 4 00
M’>e Charlotte Beckwit » 3
M’ J. P. Salomon » 1
Elèves de 3« et 4® année du Coll. » 3 35
M' Davit Frache » 2
M' J. J. Parander pasteur » 60
M' J. D. Charbonnier prof. » 3
M' J. Pons Evang. (Guastalla) » 2
M' Etienne Pons ( d’Angrogne )
caporal chevau-légers de Lodi » 1
Total
fr. 19 95
OMX1BVS
TRA PINEROLO E TORRE-PEllKE
e viceversa.
Onde evitare l’equivoco di qualunque diceria, — il sottoscritto
dichiara, per norma dei signori
Viaggiatori , che esso è disposto a
mauteher l’intrapresa concorrenza
sull’anzidetta ’linea a qualunque'
costo. . A. Martini, Goncess.
I A. Révbl Gérant.
Il Pignerol, impr; Chiantore. fi .