1
Septième année.
IV. 4.
2S Janvier ISTS.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritahies.. oooupejir
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABOHNEUEHT I
Italie, à. domicile (^i<n an) Fr. 3
Suisse.......................» 5
France.......................» 6
Allemagne 6
Angleterre, Pa5's-Bas . » 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Vn numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABOMNEMENT
Torrr-Peì.mce ; Via Maestra,
N.42, (Agenzia bibliografica)
PiGNERoL : J. Chlantore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
annonces : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S‘a*
dresser pourradministration
an liureau à Torr.e-Pelhce.
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction ; â Mr. E. Alalan
Prof • à Torre-Felice
Sommaire.
Nouvelles des missions du Sud de l’Afrique. — De l’éducation. — Nouvelles religieuses. — Chronique vaudoise. —Chrotiique polilique. — Souscription Stewart. —
Annonce.
iüOlYËLLËS DËS JUSSIONS
du Sud de l'Afrique
Au moment où nos Eglises sont
appelées à transmettre leurs collectes pour l’œuvre des missions
parmi les païens, nous croyons
devoir leur donner quelques détails
sur celle que la Société de Paris
poursuit parmi les Bassoutos. —
L’œuvre manque surtout d’ouvriers,
d’après les quelques extraits qui
suivent d’une lettre du missionnaire
Mabille, écrite de Morija à M.
Viguet de Lausanne, en date du 17
août 1871.
« Je prends la plume dans des
circonstances d’une gravité toute
particulière pour notre mission....
Notre nombre a subi une nouvelle
diminution. La mort de nos bienheureux frères, Lemue et Daumas,
nous avait tout récemment obligés
de nous compter. Nous l’avons
fait, et déjà alors nous avions
poussé vers vous un cri de détresse— Jusqu’à quand nos frères
de Suisse et de France nous laisseront-ils dans l’embarras? Notre
mission qui n’a reçu aucun renfort, depuis sept ans, tandisque
en morts, départs et mises à la
retraite, notre personnel a diminué
de six, comment peut-elle se maintenir? Voilà la question que je suis
venu placer devant vous, et par
vous devant tous ceux qui peuvent
nous aider. Ce n’est pas tant de
l’argent, pas seulement des prières,
mais des hommes qu’il nous faut
maintenant. Nous ne pouvons nullement avancer; nous n’avons pas
reculé jusqu’ici, malgré les pertes
successives que notre mission a
souffertes, mais ce n’est qu’en prenant chacun, dans l’œuvre, une
part bien au delà de nos forces. Je
puis vous certifier qu’il n’y a pas
un missionnaire parmi noos qui
mange le pain de la paresse et qui
ne fasse plus que ce qol'il-peut bien
faire..Je vous prie donc de nous
trouver des frères qui Viennent nous
2
-(26)
aider. Criez partout, courez partout, agissez, cherchez, mais, au
nom de notre Dieu, ne nous laissez
pas plus longtemps dans une position qui peut devenir insupportable ! Vous nous avez aidés de fonds
pen dant cette malheureuse guerre...;
vous nous avez aidés de prières,
témoins les succès que le Seigneur nousaaccordés. Donnez-nous
maintenant des hommes! Des hommes qui laissent les questions secondaires à l’arrière-plan, des hommes qui veuillent nous aider dans
l’œuvre que nous avons entreprise
et qui promet de se développer considérablement pour peu que les
ouvriers ne fassent pas défaut......
Notre mission ne peut vivre qu’en
se développant. Vous nous avez
encouragés et vous nons encouragez encore à aller de l’avant avec
notre école supérieure de Morija.
C’est ce que nous faisons, mais il
faut plus.... »
Une première réponse à cette
demande de secours fut donnée par
l’Eglise libre du Canton de Vaud,
qui par l’organe de sa Commission
des Missions, conclut une convention
avec le comité de Paris, en vertu
de laquelle cette Eglise envoie à ses
frais deux missionnaires, qui depuis
quelque temps s’étaient offerts à
elle pour cette belle œuvre, M.Ernest Creux, qui partira incessafnment et M. Paul Berthoud, qui ira
rejoindre M. Creux, dès qu’il aura
achevé à Paris les études de médecine et de chirurgie, commencées
en Ecosse; M. et M”® Preen, qui
ont tous deux leurs brevets, vont
partir pour se vouer à l’instruction et à l’évangélisation. Voilà
la première réponse à l’appel chaleureux de M. Mabille.
Mais une seconde preuve que le
Seigneur veut feire prospérer la
mission du Sud de l’Afrique, déjà
tant et si longtemps éprouvée, ce
sont les succès qu’il a accordés
à l’Ecole supérieure de Morija.
Cette institution, nous A\iVEglise
Libre, est destinée à former des
instituteurs, des évangélistes et
des missionnaires indigènes. C’est
cette école qui permettra un jour,
on peut l’espérer, à l’Eglise chrétienne fondée dans le pays des
Bassoutos, de se passer des missionnaires européens et d’envoyer
à son tour des missionnaires dans
le Sud de l’Afrique.
Des examens y ont eu lieu les 4
et 5 octobre 1871, en présence
de 5 missionnaires et de M. Griffith, magistrat en chef du Lessonto. Treize élèves, arrivés au
terme de leurs études, ont subi
ces examens, dont voici les matières :
1® Un chapitre de S‘ Luc et
des questions sur l’histoire ecclésiastique.
2° Geographie, vingt questions
sur la géographie physique et politique.
3“ Arithmétique. Calcul mental et
problèmes à résoudre par écrit.
4“ Langue anglaise, récitations
et dictées;
5® Langue sessouio, récitation
de fables et géographie de la Palèstine etc.
Le résultat de ces examens a
été très satisfaisant et a motivé la
distribution de plusieurs prix. Trois
de ces jeunes gens, fils de chefs,
sont retournés dans leurs familles
qqi habitent des pays éloignés de
celui,des,Bassoutos; un autre s’est
3
-(27).
consacré aux travaux de l’imprimerie de la mission , et neuf sont
allés diriger des écoles comme
essai; si cette épreuve est satisfaisante, ils reviendront à Morija
pour compléter leurs études et obtenir le certificat d’évangélistes.
Il restait à l’école neuf élèves
et le 10 novembre a dû avoir lieu
un examen d’admission pour les
jeunes gens qui désiraient y entrer.
La paix règne maintenant dans
le pays et l’œuvre des missionnaires prend un nouvel essor.
Répondons, chers lecteurs, le
mieux que nous pouvons à l’appel
qui est aussi parvenu jusqu’à nous !
DE L’ËDUGATION
Nous nous proposons de présenter à la
méditation des personnes qui s’occupent
d’éducation quelques-unes des pensées
exprimées sur cet important sujet par M.
le Préfet Tegas, dans sa publication intitulée : Interessi gcnerali e interessi locali.
« Le problème social est entièrement un
problème d’éducation de l’individu. Et
quand nous parlons d’éducation, nous
n’entendons pas parler de celle qui se limite à développer l’intelligence de l’enfant
et qui oublie les relations morales qui
Punissent à ses semblables et à Dieu ».
— Savoir c'est pouvoir, dit un ancien proverbe, et il a raison; mais l’augmentation
de pouvoir n’est pas toujours augmentation
de félicité ni pour l’individu, ni pour la
société. Savoir lire, écrire et calculer,
cela peut servir à composer des lettres
menaçantes ou à faire de fausses lettres
de change. Allons plus loin; la connaissance de la chimie peut servir à l’assassin
à mieux préparer ses poisons; le larron
peut faire usage de ses connaissances en
mécanique pour se fabriquer les outils
propres à ouvrir les portes, et les coffres-forts; les connaissances littéraires
peuvent être employées pour répandre
parmi les foules les principes les plus
funestes et les maximes les plus antisociales. Quand nous parlons d’éducation ,
nous entendons parler de celle qui a pour
fondement la discipline de la conscience
et du cœur ».
Pour que l’augmentation du savoir soit
un bien, il est nécessaire que le sentiment du devoir envers Dieu et celui do
l’amour envers le prochain soient vivifiés
et cultivés en même temps que l’intelligence. « Si vous éduquez l’intelligence
sans la conscience , vous avez formé uii
être puissant mais pour le mal. Si vous
éduquez le cœur sans l’intelligence, vous
aurez formé un être capable de mouvements généreux, mais aveuglé par les
préjugés et par l’ignorance;....... Mais le
fondement de toute bonne éducation et
de toute doctrine morale no peut être
quo « la religion, c’est-à-diro la foi dans
la justice divine ». « Toutes les théories
qui conduisent à un fatalisme ou à un
matérialisme plus ou moins philosophique,
détruisent, hongre maigre, tout fondement de la moralité, en protestant contre
la liberté de l’esprit et contre les espérances immortelles. Sans cette foi et ces
espérances, à quoi se réduit la vie? A
jouir. Et qui n’en aura pas les moyens
se les procurera par la ruse ou par la
force, par la fraude ou par la violence ».
L’illustre auteur ne veut pas de cette
religion qui n’a aucune influence sur la
conscience, qui permet de tromper habituellement sur la quantité, sur la qualité
et le prix de la marchandise, de servir
l’Etat et de le trahir, de faire ostentation
de principes libéraux et philanthropiques
dans des vues d’ambition ou d’intérêt, de
s’étudier à paraître plutôt que d’être.
Quand on donne plus d’importance à la
prme qu’à la substance, aux pratiques
extérieures qu’à la religion du cœur, i
ne faut par s’étonner qu’il en sorte l’hypocrisie ou le bigotisme et qu’on unisse
ensemble le vice et la messe.
Or une religion qui n’exerce pas une
influence sur la vie en général n’en aura
point sur l’éducation des enfants.
« Et, continue l’auteur, ce qu’il y a de
pire, c’est que la politique, qui dans notre
pays est entrée partout, s’est aussi introduite depuis longtemps dans la sacristie.
4
-(28)
Depuis que le pape a fait divorce avec
l’Italie, lejlclergé catholique est devenu,
par la force des choses, une secte et le
nom de parli clérical est devenu synoniine de parti antinational. Le Gouvernement
a trouvé un ennemi, ou au moins un adversaire dans chaque presbytère et n’a
plus pu s’appuj'er que sur le gendarme,
l.a force matérielle ne peut être de longue
durée sans la force morale. Mais l’instituteur ne pourra-t-il pas suppléer au prêtre? Non parcequ’il n’y a pas de religion
sans culte; et déjà Machiavel a dit que
les italiens étaient redevables à la papauté
politique de no plus croire à rien ».
« Dieu veuille que le grand événement
de la chute du pouvoir temporel ait pour
les italiens comme conséquence la régénération religieuse et morale, fondement
Pt garantie de la régénération politique !
Et qu’ainsi cesse la triste fatalité qui pèse
sur nous, celle de l’antagoni.sme, de la
lutte entre la conscience du citoyen et
celle du catholique!..... ».
« Le Gouvernement, poursuit l’auteur,
comme dans tout le reste, a devancé le
pays dans l’instruction nationale ( et c’est
ce que nous avons déjà plus d’une fois
relevé dans ce journal); mais il ne peut
dans les matières religieuses, qui sont
entièrement du domaine de la conscience
individuelle , prendre l’initiative et la
direction d’une réforme. Celle-ci doit
naître, comme nousîe voyons en Alle.mague, ou de la hiérarchie ecclésiastique ou
de l’adhésion spontanée des croyants.
.... «Le sentiment religieux est éminemment moral et social. Seul il peut consoler
dans les grandes tristesses de la vie; seul
il peut soutenir les déshérités de la nature
ou de la fortune; seul il peut compenser
chez un peuple, les injustices et les inégalités sociales. Nous avons dit le sentiment religieux, plutôt que les convictions
religieuses, parcequ’il s’acquiert plus par
le cœur que par l’intelligence. S’il est
bien dirigé il ne peut avoir qu’une influence salutaire sur l’éducation. Les peuples les plus sincèrement et profondément
religieux sont aussi les plus moraux et
les plus forts, soit dans la paix soit dans
la guerre.
* A la chute du paganisme les romains
furent vaincus par les barbares croyants;
en suite de leur décadence religieuse, les
les français furent vaincus par les allemands. Quelqu’un a dit que la bataille
de Sadowa a été remportée par le maître
d’école; nous ajouterons; et par le ministre protestant. Quand l’instruction est
poussée en avant avec zèle par le clergé
lui-même, elle acquiet une beaucoup
plus grande force d’expansion et d’intensité, et elle descend du palais à la plus
humble cabane. Quand on fait de l’insti’uction un précepte religieux , et de la
lecture de la Bible une nécessité pour te
salut, sa ditlusion doit être prompte et
sûre, même sans le lien légal de l’obligation.
» Quand tout ecclésiastique ayant cure
d’âmes, considère comme une partie essentielle de son ministère sacré de tendre
à tous, avec les consolations religieuses,
le sel d’une saine éducation, prêchant
d’exemple, exhortant les parents, surveillant les enfants, les instruisant lui-même
au besoin, oh! combien est facilitée l’œuvre, qifb l’on abandonne maintenant entièrement aux raunicipes et au Gouvernement! ».
Nous sommes obligés de nous limiter
dans nos citations, peut-être y reviendrons nous encore, car nous aurions encore bien des passages à mettre sous les
yeux de nos lecteurs. Voilà comment un
haut employé qui pense et qui réfléchit
s’exprime sur les questions d’instruction,
d’éducation, de morale et de religion. Il
ne se demande pas sMI est bien d’accord
avec ses alentours, avec ses collègues,
avec ses employés, avec ses supérieurs
même; il interroge son expérience, ses
propres réflexions et surtoutsa conscience.
Etranger à toute tradition et à toute routine gouvernementale, excellent oreiller
de paresse pour ceux qui veulent se dispenser de penser, il fait preuve, dans cet
écrit, qui a du reste été apprécié, comme
il méritait de l'être, de sentiments profonds et de convictions vraiment libérales.
Sans haine ni engouement pour aucune
classe de la société, pour celle du clergé
en particulier, il veut travailler même
avec lui à la régénération morale et religieuse de ses concitoyens.—II ne craint
5
-(29)
pas l’enseignement religieux dans les
écoles et surtout 1a lecture de la Bible,
quand elle est bien faite, et il lui attribue
une influence bienfaisante dans les pays
évangéliques. Nous écrivions, il y a quelques jours, dans un article qui n’a pas
paru; « Nous comprenons que là où l’on
ne croit pas à l’Evangile, on pousse à
l’expulsion de la Bible des écoles , ainsi
nous trouvons celte tendance tout-à-fait
naturelle chez la plupart de nos autorités
scolaires. Mais nous n’hésitons pas à le
dire, il y a, à cet égard, une difl'érence
entre l’école évangélique et l’école catholique. Cette difl'érence est au dessus des
personnes; dans l’école évaugélhiue il y
a la Bible; dans l’école catholique la Bible n’y est pas; dans celle-ci on enseigne
une doctrine , peut-être l’infaillibilité de
par une autorité humaine, ennemie de
l’Etat; dans l’école évangélique, on ne
doit enseigner que la parole de Dieu; il
ne s’agit pas de quelque chose qui appartienne à l’homme , sur quoi l’homme
ait autorité. Or la Bible, la parole de Dieu
est à la fois instructive et moralisatrice;
elle est l’instrument suprême de la vraie
éducation. Nous regrettons qu’il y ait des
vaudois qui, no saississant pas cette différence et n’appréciant pas le privilège
que nous avons de posséder la Bible, par
amour excessif de l’uniformité, sacrifient
volontiers l’Evangile comme moyen d’éducation dans nos écoles.
ilouwelkô reltgteuseô
« Le premier ministre d’Angleterre, M.
Gladstone , se trouvant dernièrement eu
Ecosse, lut un dimanche, pour le doyen
Milman, les prières dans une église épiscopale, et le dimanche d’après fit l’office
de chantre, debout au pied de la chaire,
dans une église presbytérienne. — Voilà
du libéralisme et de la largeur de bon
aloi !
Nous apprenons par VEglise Libre que.
le Père Gratry de l’Oratoire], qui avant le
concile du Vatican s'était prononcé avec
force contre théocratie la romaine , ainsi
que le père Hyacinthe et le prof. Doelinger, vient de donner son adhésion aux
décrets du Concile du Vatican, qu’il avait
déclaré faux et impies. Ses doutes ont-ils
été levés? Voit-il plus clair aujourd’hui
que hier? Non, mais le Concile a parlé.
Mais le Concile, mais le pape peuvent-ils
faire que ce qui était faux hier soit vrai
aujourd’hui? Peut-être que non; mais je
crois parceque l’Eglise le dit. Ainsi dans
le système romain ou jésuitique, le pape»
l’Eglise, même le prêtre le plus obscur,
prennent la place de la conscience individuelle. Le catholique conséquent et orthodoxe est voué à un tel esclavage intellectuel et moral que la conscience ellemême y a péri. Les jésuites ont étouffé
jusque dans son germe le sens moral que
Dieu a planté dans toute âme d’homme;
ils ont détruit l’homme même; il n’y a
plus de moi. — De tels exemples nous
convainquent toujours plus que l’Eglise
romaine n’est pas réformable ; — pour
qu’elle le devienne il faut qu’elle cesse
d’être ce qu’elle est; il faut qu’elle adopte
d’autres principes; il faut que les vrais
amis de la vérité donnent de nouveau à
la Parole de Dieu la place qu’elle doit
avoir au dessus de l’église’, du concile et
du pape, et ôtent à l’homme le pouvoir
qui n’appartient qu’à Dieu. Il n’y a qu’un
seul chef de l’Eglise, c’est Christ, le chemin , la vérité, la vie. Par ce retour aux
vraies sources, seulement, les amis de la
liberté trouveront ce qu’ils cherchent vainement ailleurs, le libre et légitime usage
de la raison, la liberté morale, celle de
la conscience et du culte.
ROME. — Une Société Biblique italienne
vient d’être fondée à Rome sous la Présidence de l’amiral anglais Fishbourne. —
Font partie du Comité la plupart, si ce
n’est tous les évangélistes des différentes
dénominations, et quelques autres chrétiens d’origine étrangère.
— Dans cette ville, nous dit une lettre
adressée à l’Eco della verità, les réunions
de la première semaine de janvier ont eu
lieu en commun entre les évangélistes et
les fidèles des diverses églises et ont été
suivies par des centaines de Romains, —
Plusieurs sujets y furent traités. M. Roller
6
-(30)
pasteur français, a particulièrement insisté sur lo devoir des parents de faire
instruire leur propres enfants dans les
écoles évangéliques. Si la France, dit-il,
est malheureuse, elle en doit rejeter la
faute sur elle-même, c’est-à-dire, sur les
pères et les mères de famille, qui ont
toujours remis aux mains des prêtres
et des frères ignorantins l’enseignement
et l’éducation de leurs enfants, au lieu
de les faire élever selon l’Evangile de
Jésus-Christ. Ensuite il ajouta, avec beaucoup de raison, que si nous ne faisons
pas attention à l’instruction que recevra
notre jeunesse , nous retomberons, et
bientôt, au pouvoir de notre plus puissant
ennemi, la papauté.
NEUCHATEL. — Le Synode de l’Eglise
nationale de Neuchâtel a décidé de demander au Grand-Conseil, au nom de la
conslitution, le maintien, dans la nouvelle
loi, des dispositions principales de la lo'
1861 relatives à l’enseignement religieux ’
comme par exemple, que les heures nécessaires à l’enseignement religieux soient
expressément réservées dans le; programme de l’école, de manière que la première
ou la dernière heure de la matinée soit
disponible pour cet enseignement ; que
les instituteurs aient le droit de se charger des parties de cet enseignement que
les autorités ecclésiastiques jugeraient convenable de leur confier ; que les instituteurs puissent aussi accepter les fonctions
de lecteur, de chantre et d’organiste, moyennant que l’exercice de ces fonctions n’entrâve pas la marche de Técole.
(Eglise libre)
ALLEMAGNE. — Le nombre des jésuites
dans toute l’Allemagne est de 8.920.
L’évêque Strossmayer, presque le seul
qui n’ait pas plié la tête sous le joug du
Concile du Vatican, a défini l’Eglise de la
manière suivante : « L’Eglise n’est ni le
pape, ni les cardinaux, ni les Jésuites ,
c’est la conscience catholique s’appuyant
sur les mérites du Rédempteur ».
FRANCE. — Le P. Hyacinthe a écrit une
très belle lettre au P. Gratry sur la rétrac-'
tation de ce dernier f « Donnez-nous, lui
dit-il, les preuves qui ont determiné votre
conviction, et indiquez-nous les signes
auxquels on pourra dorénavant distinguer
un pseudo-concile d’un concile légitime
et œcuménique».
DeTEcangélisation. M. le pasteur Recolin de Montpellier a présenté un rapport
sur l’évangélisation de la France. « Ce
qui régénérera la France, dit-il, c’est l’Evangile, le vieil Evangile de Jésus-Christ.
Mais cet Evangile qui le répandra? Nous
répondons hardiment: ce sera nous protestants évangéliques ! ». — Et par quels
moyens? L’orateur fait d’abord un appel
à Vaclivité laïque, puis il classe les moyens
proprement dits en indirects et directs.
Les principaux moyens indirects sont l’instruction primaire, qu’il veut obligatoire ,
gratuite et laïque. Mais à côté de l’instruction, il veut Véducation, qui manque
dans les écoles primaires aussi bien que
dans les collèges, l’éducation qui s’adresse
au cœur, tandisque l’instruction n’a à
faire qu’avec l’esprit. Or « c’est du cœur,
dit Salomon, que procèdent les sources
de la vie ! ». « Là où nous no pouvons
pas avoir un temple, dit le rapporteur,
ayons une école; elle sera à la fois un
foyer d’instruclion populaire et une pierre
d’attente pour l’Eglise de l’avenir.
Quant aux moyens directs, trois mots
les résument: la parole, le livre, \e journal. L’orateur insiste surtout sur le premier et il recommande particulièrement
les tournées missionnaires par des chrétiens allant deux à deux, comme Paul et
Barnabas, de ville en ville, de village en
village, l’un plus spécialemenl appelé à
parler, c’est-à-dire à semer, l’autre à ar*
roser la semence par des visites et des
entretiens privés. — 2* L’envoi dans les
villes do pasteurs et de conférenciers
pasteurs et laïques. Tous ces moyens sont
propres à l’Italie et à l’Espagne, tout aussi
bien qu’à la France. ________
Chrontjque
On nous assure que M. PMidleton, qui
est venu enrôler des colons, il y a quinze
7
-(31)
jours ou trois semaioes, et qui a dans la
vallée de Pélis pour principal agent Baridon du Villar, doit revenir, ou sera peutêtre déjà revenu à la Tour quand ces lignes auront paru, pour passer le contrat
avec ceux de nos malheureux coreligionnaires qui auront été assez simples pour
croire à ses belles promesses et assez impatients de se mettre la corde au cou pour
no pas avoir voulu écouter la voix de la
raison et de l’affection. Ni M. Pendleton,
ni M. Baridon ne les accompagneront à
Santa-Fô, dans la Bépublique .Argentine.
Ils seront là entre les mains de spéculateurs anglais , espagnols , qu’en savonsnous? qui chercheront à tirer d’eux 1e
nlus grand profit possible et qui en feront
do fait, sinon de droit, do vrais serfs de
la glèbe pour plusieurs années, c’est-àdire jusqu’à ce qu’ils aient payé intérêt et
capital de toutes les avances qui leur sont
faites maintenant, si tant est qu’ils ne meurent pas de la fièvre jaune, par la main
des Indiens ou sous la dent des bêtes sauvages. — Mais, nous dit-on^ c’est la faim
qui nous talonne , et vous le savez , la
faim êst mauvaise conseillère ; est-ce
que vraiment vous ne parvenez pas en
travaillant à pourvoir à votre nourriture
et à celle de vos familles? Nous savons
que votre vie est rude, votre existence est
difficile. Vous cultivez un sol ingrat, mais
est-ce une raison de courir, sans rien
vouloir entendre, à votre perte. — Voici
un dernier appel que vous adresse, par le
moyen de YEcho, un de vos compatriotes
et amis de Rora qui vous connaît tous et
qui sait aussi quelle est votre position ;
« Chers amis qui vous disposez à partir
pour la Colonie de Santa-Fè, que l’on vous
dépeint comme un pays découlant de lait
et miel ; il est à craindre que tant de brillants avantages ne se changent pour vous
en de véritables et graves périls et catastrophes. Remarquez que ces Messieurs
qui vous font de si magnifiques promesses se gardent bien de vous parler des
nombreux fléaux qui ravagent ces contrées. Souvenez-vous du sort qu’eurent nos
compatriotes à la Floride et ne vous laissez pas entraîner par les belles promesses
qu’on vous fait et qui pourront aboutir à
un bel et bon esclavage. Il est bien vrai
que pour quelques uns d’entre vous la vio
est dure dans nos montagnes, mais ayez
confiance en Celui qui vous a nourri ju.squ’à présent. Une porte ne manquera pas
de s’ouvrir pour nous en Italie, où vous
pourrez cultiver un sol au moins aussi
fertile que celui de Santa-Fè, sous la protection des lois libérales de la patrie et
dans un pays où vous serez facilement en
communication avec les montagnes qui
vous ont vu naître et, avec vos compatriotes et coréligionnaires qui vous voient
partir avec un vrai chagrin.
« Rora, le 16 Janvier 1872.
L'n de vos amis.
NB. M. Pendleton est arrivé à la Tour
dans l’après midi de lundi 22 courant. Une
grande foule l'attendait dans la cour de
l’hôtel de l'Ours.
dtrontquc |)oUttc|ue.
Italie. — La Chambre des députés a
discuté et accepté le budget des recettes,
qui n’avait pas pu l’être avant les vacances du nouvel an.
— Comme il n’y a dans le collège des
cardinaux que six étrangers, deux autrichiens, deux espagnols, et deux français,
et presque tous très avancés en âge, le
pape doit, sur la demande des gouvernements intéressés, procéder dans un prochain consistoire, à la nomination de 15
nouveaux cardinaux, dont deux cependant
seront romains.
ïTrance. — L’Episcopat continue à
faire la guerre au projet de loi de M' J.
Simon sur l’instruction obligatoire. Plusieurs archevêques viennent d’adresser à
l’Assemblée un réquisitoire fougueux dont
on attribue la rédaction à M. de Bonnechose, qui se vantait un jour au Sénat de
faire marcher sou clergé comme un régiment.—Voici, d’après VEglise libre, dont
nous tirons ces détails), un curieux extrait
de celte pétition ; « Ce projet, disent-ils,
serait à nos yeux un malheur public plus
cruel que tous nos désastres. Par une in •
tervention qui touche à la tyrannie, et
qui constitue une véritable oppression,
8
-{32>
épargnée Jusqu’ici aux nations civilisées,
il s’émpare do l’enfant dès l’âge de six
ans». Le projet court de grands dangers,
puisque la Commission chargée de l’examiner est presque toute cléricale et que
Mgr. Dupanloup en a été nommé le rapporteur.
'VienriLe. — Le journal le Vaterland
rapporte que plusieurs catholiques ont
demandé au comte Andrassy, chancelier
de l’empire d’Autriche, des informations
sur ce qu’il avait fait ou comptait faire
pour calmer les inquiétudes des catholiques sur le sort du pape. Le comte Audrassy, faisant allusion à la récente nomination de 30 évêques italiens, et à leur
reconnaissance de la part du Gouvernement, constata que le pape est libre dans
l’administration de l’Eglise , déclara que
en tant que catholique, il prendrait toujours soin de la sûreté personnelle et de
la liberté du pontife, mais qu’il avait un
grand intérêt à ce que l’Autriche et l’Italie
fussent dans des relations amicales et à
ce que la politique de la paix fût maintenue. Il ne pense pas qu’on doive adresser à l’Italie des demandes pour l’accomplissement desquelles il aurait besoin
d’appuis. A l’égard de la question d'accorder éventuellement asile au pape, il
déclara qu’il ne connaissait aucune puissance catholique, et encore moins l’Autriche, qui fût en état de lui offrir cet asile.
[Eco délia Verità)
AT3aérIq.Txe. —Brigham-Young, le
chef des Mormons, s’est remis entre les
mains de la justice pour subir son procès
comme accusé de meurtre. Il n’a pas obtenu de donner caution. II est gardé à
vue dans sa maison. Cette mesure décisive semble annoncer que les autorités
fédérales des Etats-Unis sont décidées à
en finir arec le prophète d’une manière
ou d’une autre.
— La ville d’Oran, dans la République
Argentine, a disparu, le 23 octobre dernier,
par l’effet d’un tremblement de terre.
■I!
R-ecensement. Nous recevons
de l’obligeance de M' H. Arnoulet le premier tableau suivant de la population de
la Commune de La Tour :
Noinbre des habitants
présents la nuit du 51 décembre 187J
au 4’ janvier 187S.
Stables De Pour quel- passage que temps Total
Chef-lieu 2168 — 30 — 62 — 2260
Campagne 1649 _ 4 _ 88 — 1741
Total 3817 34 150 4001
Nombre des Absents.
Pour moins Pour plus
de 6 mois de 6 mois Total
Chef-lieu 24 170 194
Campagne 4 117 121
Total 28 287 315
SOUSCRIPTION
POOR LES PORTRAITS DU DOCT. STEWART
Fr,
Liste précédente
M. le pasteur P. Monastier
M. J. D. Turin Evangéliste
M. et M“° J. Coucourde
Rhétorique
M. et M“' Weitzecker de Pise
M. J. P. Tron professeur
586 10
4
5
7
5
5
5
60
25
Total Fr. 617 95
SOUSCRIPTION
POUR LES INCENDIÉS d’aNGROGNE
Liste précédente Fr. 24
De N. N. » 4
Total Fr. 28
ANITONCE
En vente chez M. Peyrot négociant à la
Tour.
Cantiques 960 de l’Ecole du dimanche
ff* Edition à un sou l’exemplaire.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.