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M. B. Léger, pasteur
2 copies
RODORET
I Année XXXVÍH.
6 Novembre 1903.
N. 46
L’ECHO DES VALLEES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (TM. IV, 8).
SOMMAIRE :
& Conférence du Yal Pélis — Michel Servet
— Choisis la vie — Correspondance
— Missions — Chronique — liouvelles
et faits divers — Kevue Politique.
^ ZZZÆZZZZZZZZZZZZZZZÆZZZZZZZZ
I CONFÉRENCE DO ÏAl PÉUS
f La conférence du Val Pélis est convoquée pour Jeudi 12 Novembre a 9
heures du matin, à Angrogne.
Sujet à l’ordre du jour :
Les contrilmtions dans l’Eglise.
Rapporteur : A. Balmas, pasteur.
La veille il y aura des réunions dans
les principaux centres de la paroisse.
1; Les membres des conférences du Val
St. Martin et du Val Cluson sont cordialement invités.
Le président
A. Balmas.
Michel Servet
Dimanche, i c., on inaugurait à Genève le monument expiatoire à Michel
Servet, brûlé vif le 27 Octobre 1553,
pour avoir nié la Trinité et condamné
le baptême des enfants.
Un bloc monumental de granit, placé
à Champel, aussi près que possible du
lieu du supplice porte les deux inscriptions que voici :
Le 27 octobre 1553
mourut sur le bûcher a Champel
MICHEL SERVET
de Villeneuve d’Aragon
né le 29 septembre 1511
fils respectueux et reconnaissants
de Calvin,
notre grand réformateur,
mais condamnant
une erreur qui fut celle de son siècle,
et fermement attachés
à la liberté de conscience
selon les vrais principes
de la réformation et de l’évangile,
nous avons élevé ce monument expiatoire
le 27 octobre 1903
L’initiative de cette expiation est due
à MM. Claparède, P. 'Doumergue, le
biographe de Calvin, Hyacinthe Loyson
et quelques autres qui, tout en reconnaissant la grandeur de la figure du
réformateur de Genève, déplorent cette
tache qui demeure sur sa mémoire.
Michel Servet, né en 1511 à Tudela,
en Espagne, étudia à Saragosse et à
Toulouse, où il eut l’occasion de lire
la Bible. En 1529-30 il voyagea en
Italie comme secrétaire du chapelain
de Charles-Quint. La vue du luxe et
de la corruption de la Cour romaine
lui fit la mêmè impression qu’à Luther.
Toujours à la suite de l’empereur, il
assista à la diète d’Augsbourg, où il fit
la connaissance de Mélanchthon et de
Bucer. Tôt après, il publiait deux ouvrages contre le dogme de la Trinité,
s’attirant la haine des théologiens catholiques et protestants. Repoussé de
partout, Servet se cacha à Lyon sous
un pseudonyme et se fit correcteur
d’imprimerie. 11 prit goût à la médecine
et publia à Paris un traité de thérapeutique, qui eut au moins cinq éditions,
en onze ans. A propos d’astrologie, il
eut, en 1538, avec les docteurs de la
Serbonne, un démêlé qui risqua de le
faire monter sur le bûcher. C’est, paraît-il, alors qu’il découvrit, avant Harvey, la petite circulation dù~ sang ou
circulation pulmonaire. De 1539 à 1541,
Servet exerça la médecine à Charlieu,
près de Lyon, puis il demeura 12 ans
au service de l’archevêque de Vienne,
en Dauphiné, c’est là qu’ il imprima
clandestinement sa Christiauismi Bestitutio
qui était la contre-partie de VInstitutio
de Calvin.
Un Français réfugié à Genève, Guillaume de Trie, avait dénoncé Servet
comme 1’ auteur du livre incriminé et,
pour prouver son assertion, il obtint
de Calvin les lettres que Servet lui
avait écrites et les transmit à l’un de
ses parents, catholique lyonnais. Ces
lettres servirent à l’Inquisiteur de Vienne
pour arrêter Servet et le condamner à
être brûlé à petit feu.
Le malheureux réussit à s’évader et,
quoiqu’il connût les sentiments de Calvin
à son égard, il vint à Genève. Il semble avoir compté sur le parti hostile
au réformateur et qui avait la majorité
dans les deux conseils ; il se faisait fort,
d’ailleurs, d’amener Calvin à sa conception dogmatique.
Servet assiste à un culte public, il
est reconnu et arrêté à son logis, sur
la dénonciation du secrétaire de Calvin
qui, d’après la loi genevoise, se constitue prisonnier en même temps que
l’accusé. Suivent plusieurs interrogatoires auxquels Calvin prend une part
active ; lui aussi espère convertir son
antagoniste ou l’amener, du moins, à
atténuer ses expressions afin que sa
peine n’aille pas au delà du ' bannissement. Mais Servet, secrètement poussé
par le parti des Libertins, persévère,
il devient arrogant et parle même de
chasser Calvin de la ville.
Les ennemis de Calvin, désireux de
faire pièce à ce dernier, partageaient cependant aussi l’opinion, alors presque
générale, que les magistrats ont le droit
et le devoir de châtier les hérétiques,
et ils ne se sentaient pas de force à
braver, pour un étranger, les sentiments
de toute la Suisse protestante. Calvin,
devant ce qu’ il appelle l’obstination
de Servet, opine pour la peine capitale,
mais exécutée par le glaive, non par
le feu. Le Conseil, toujours pour le
braver, consulte les Cantons qui, tous,
se prononcent pour la condamnation.
Enfin, après deux mois et demi, la
sentence est prononcée. Farel, qui assiste Servet au moment où la nouvelle
fatale lui est apportée, le supplie de
répéter : Jésus, Fils Eternel de Dieu, aie
pitié de moi. Servet, qui pourrait sauver sa vie en forçant sa conviction,
refuse et s’écrie : Jésus, Fils du Dieti
Eternel, aie pitié de moi, et le 27 octobre
il marche courageusement au supplice.
La vue du feu lui arrache un cri
instinctif de terreur, mais bientôt les
flammes le dévorent et le réduisent en
cendres, ainsi que son livre, la Christianismi Bestitutio, pendu à ses côtés.
Ce supplice ne tarda pas à être amèrement reproché à Calvin et, parmi les
apôtres de la tolérance, qui osaient aller
contre le consentement universel, la
place d’honneur revient à Sébastien
Castellion, un des plus nobles caractères
de son temps.
Servet, en vrai savant, a ouvert de
nouveaux horizons dans toutes les sciences qu’il a touchées, théologie, médecine, géographie. Outre la découverte
anatomique déjà mentionnée, il est le
créateur de l’étude des religions comparées. Et, certes, les points de théologie qui le séparaient de Calvin nous
semblent, aujourd’hui, bien innocents à
côté de sa fin tragique. Aussi le protestantisme s’est-il arrêté devant ce
bûcher, et tout en admettant, d’après
la Loi de Moïse et d’après les premiers
Conciles, qu’il fallait punir les hérétiques, ne vit-on guère de bûchers dans
les pays réformés. Calvin a gravement
compromis, en cette occasion, la doctrine évangélique qu’il avait remise en
honneur. Mais, pour le juger sainement,
sans le séparer des circonstances de
temps et de lieu au milieu desquelles
ont vécu les acteurs de ce drame sanglant, nous devons considérer.
1°) que la condamnation de Servet
a été approuvée par les autorités civiles
et ecclésiastiques, non seulement de
Genève, mais de toute la Suisse protestante.
2®) que Calvin même a opiné en
faveur d’une peine moins cruelle.
3°) que Servet avait préalablement été condamné, par l’Inquisition
Romaine à être brûlé à petit feu, et
que Rome n’aurait pas manqué de reprocher à la réforme l’absolution d’un
antitrinitaire.
4O) que Servet lui-même, quoique
depuis sa prison il ait plaidé la cause
de la liberté de conscience, écrivait
d’autre part; « Je poursuivrai Calvin
jusqu’ à ce que la cause soit définie,
pour mort de lui ou de moi. »
Honorons donc la mémoire de Servet
qui, quelles qu’ aient été ses croyances
est mort martyr de sa foi.
Blâmons ouvertement Calvin, qu’aucun
Calviniste n’a jamais proclamé infaillible , déplorons qu’ il ait retenu, de
son éducation papiste, ces principes
d’intolérance ; mais remarquons que le
fait même que l’on reproche sans cesse
au protestantisme la mort de Servet,
prouve qu’ il a été presque la seule
victime des religions d’Etat protestantes, tandis qu’il est légion le nombre
des martyrs d’Espagne, d’Italie, de
France, des Pays-Bas etc. Remarquons
encore que ce sont des protestants
convaincus qui ont amené la réparation de Champel, tandis que le papisme
serait prêt aujourd’ hui à recommencer
ses auto-da-fé.
A quand, demandons-nous avec M,
Luzzatti, dans la Nuova Antologia, à
quand un monument expiatoire de la
S. Barthélemi, élevé à Paris par les
descendants des massacreurs ?
Aujourd’ hui encore, Jésus, le Dieu
de Calvin et de Servet, nous répète :
« Je vous donne un commandement
nouveau : Aimez-vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés.» (Jean XIII, 34).
J- J
Choisis la vie
La vie avant tout.
Nous devons éviter tout ce qui mène
à la mort ; rechercher tout ce qui favorise la vie. La vie est ce qu’il y a
de plus précieux. La vie est le souverain bien.
Que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, si en montant les
degrés du trône universel il perdait le
souffle vital ? L’homme vivant peut acquérir des biens, mais les biens ne peuvent pas donner la vie.
Il vaut mieux perdre un pied, un
bras, un œil pour conserver la vie que
de mourir pour avoir refusé de faire,
à temps, le sacrifice d’un membre ou
d’un organe de notre corps. Un corps
mutilé mais vivant vaut plus qu’un cadavre intact.
La vie avant tout. Tout sacrifier pour
avoir ou pour conserver la vie c’est
raisonnable et juste, mais y a-t-il quelque espérance qu’en faisant tous les
sacrifices possibles nous puissions éviter la mort à tout jamais ?
Quelle signification peuvent avoir
pour les hommes, dans leur condition
présente, ces paroles : choisis la vie ? '
*
% ^
La position actuelle des créatures
2
— 2 —
humaines à l’égard de la vie n’est plus
celle qui leur a été faite au jour de
leur création.
Alors l’homme était vivant : vivant
dans son corps et vivant dans son âme,
Dieu avait fait croître dans le paradis
terrestre, où il avait placé l’homme,
l’arbre de la vie, symbole de la vie
divine, éternelle et à laquelle l’homme
avait été appelé et qu’il pouvait réaliser en se maintenant dans la communion du Dieu vivant et source de toute
vie. L’homme devait s’élever d’une vie
inférieure, terrestre à une vie supérieure,
spirituelle, céleste. Il a manqué sa route
et par sa désobéissance il s’est plongé
dans l’empire de la mort.
Jésus disait aux Juifs : vous n’avez
point la vie en vous-mêmes et Paul écrivait des gentils : qu’ils étaient étrangers
à la vie de Dieu.
La vie s’est retirée de l’âme de
1 homme, mais elle n’a pas encore abandonné son corps et les hommes qui sont
morts par leurs offenses et par leurs péchés
ne sont que mortels quant à leur corps.
Quand Dieu créa l’homme il le fit
vivant mais il lui fit connaître en même
temps qu’il ne pourrait conserver la
vie que dans une soumission filiale à
sa volonté, l’homme n’a pas persévéré
dans cette voie et il est tombé sous
1 empire de la mort. Il a encore des
yeux qui voient, des oreilles qui entendent, une intelligence qui comprend,
un cœur sensible, une volonté qui se
débat contre la puissance de la mort.
Le flambeau de la vie divine s’est
eteint, mais il y reste un lumignon qui
fume, dernier vestige du feu sacré qui
a brûlé autrefois dans le sanctuaire du
cœur humain, dernière espérance de
voir le fils mort revenu à la vie.
Cette esperance se trouve pleinement
confirmée par les paroles de Moïse
adressées a Israël au nom de l’Eternel ;
voici je mets aujourd’hui devant toi
la vie et le bien, la mort et le mal...
choisis la vie.
*
* *
Moïse a proclamé les paroles de la
vie au nom de l’Eternel. «Prenez à
cœur toutes les paroles que je vous
conjure aujourd’hui de recommander à
vos enfants, afin qu’ils observent et
mettent en pratique toutes les paroles
de cette loi. Car ce n’est pas une chose
sans importance pour vous : c’est votre
vie-».
Jésus le Fils de Dieu a fait les déclarations suivantes ¡ « En vérité, en
vérité je vous le dis, celui qui écoute
ma parole, et qui croit à celui qui m’a
envoyé, a la vie éternelle et ne vient
point en jugement, mais il est passé de
la mort à la vie » — « Comme le Père
qui est vivant m’a envoyé, et que je
vis par le Pere, ainsi celui qui me mangera vivra par moi » — « La volonté
de mon Pere, c’est que quiconque contemple le Fils et croit en lui ait la vie
eternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour ».
Pierre au nom des apôtres s’écrie ;
« Seigneur à qui irions-nous ? tu as les
paroles de la vie éternelle».
Paul nous fait savoir qu’il a été envoyé de la part de Dieu « pour annoncer
la promesse de la vie qui est en JésusChrist ».
La mort est entree dans l’humanité
par le peche d Eve et d’Adam, la vie
est ramenee au sein de l’humanité par
Jésus-Christ qui a porté la peine du
pèche et en a fait une parfaite expiation, par son sacrifice sanglant. Le Fils
de Dieu a paru pour détruire les œuvres du diable.
C est par une parole de mensonge à
laquelle l’homme a cru qu’il est tombé
dans la mort, pour revenir à la vie il
n’a qu’à croire à la parole du pardon,
contenue dans les Saintes Ecritures.
« Sondez les Ecritures ; car c’est par
elles que vous croyez avoir la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi».
II n a fallu qu’un moment pour que
la parole du diable apportât la mort
dans le cœur de l’homme, il ne faut
pas un temps plus long pour que la
parole de Christ fasse passer le croyant
de la mort à la vie.
Toute créature humaine est donc
réellement placée dans l’heureuse condition de sortir de la mort en faisant
le choix de la vie.
*
* *
Il y a une porte qui mène à la vie, mais
cette porte est étroite et il y en a peu
qui la trouvent. C’est la porte de la
repentance et de la conversion. Il faut
nécessairement franchir cette porte pour
passer de la mort à la vie.
Il y a un chemin qui mène à la vie mais
ce chemin est étroit et il y en a peu
qui le trouvent. C’est le chemin de la
justice. Ce chemin mène en haut vers
Dieu qui est la source de la vie, éloignant toujours plus celui qui y marche
du séjour des morts qui est en bas.
Il faut sacrifier la vie naturelle, qui
n est du reste qu’une marche inévitable
vers la mort, pour posséder la vraie
vie. Celui qui aime sa vie la perdra ; et
celui qui hait sa vie en ce monde, la conservera pour la vie éternelle. Si ta main
ou ton pied est pour toi une occasion
de chute, coupe-les et jette-les loin de
toi ; mieux vaut pour toi entrer dans
la vie boiteux ou manchot, que d’avoir
deux pieds et deux mains et d’êtce jeté
dans le feu éternel.
Dieu dans sa puissance donne au
croyant tout ce qui regarde la vie et
la piété, il lui accorde tout ce qui lui
est nécessaire pour être participant de
de la nature divine et pour fuir la
corruption qui régné dans le monde
par la convoitise; mais ausssi celui qui
est ressuscité avec Christ doit-il apporter tous ces soins au développement de cette vie si précieuse, en ajoutant a sa foi la vertu, la science,
la tempérence, la patience, la piété,
l’amour fraternel et la charité.
travaillez pour la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils
de l’homme vous donnera; car c’est
lui que le Père a marqué de son
sceau.
De nos jours comme au temps de
Moïse retentit cette parole de l’Eternel:
Voici je mets aujourd’hui devant toi la vie
et le bien, la mort et le mal.. choisis la
vie. La mort et le mal sont inséparables, on ne peut pas repousser la mort
sans se détacher du péché. La vie et
le bien sont également inséparables,
si nous possédons la vie qui est cachée
avec Christ en Dieu cela se verra en
ce que nous dépouillons le vieil homme avec ses œuvres et nous revêtons
le nouvel homme qui se renouvelle à
1 image de celui qui l’a créé dans une
justice et une sainteté véritables
Que le Seigneur Jésus n’ait pas à
dire d’aucun d’entre nous: Et vous ne
voulez pas venir à moi pour avoir la vie.
C0Í1ISP01B1ICI
Monsieur le Directeur,
Permettez-moi de vous signaler un
fait assez important qui pourra inté
resser tous ceux qui s’occupent des
Unions Chrétiennes de Jeunes Gens.
Ce fait n’est que l’accomplissement
d’un vœu bien longtemps caressé, car
voilà bientôt à peu près quinze ans
que notre Union de Milan a été déclarée interdénominationnelle, mais, hélas ! on avait beau l’appeler de ce nom,
elle n’était composée que des jeunes
gens d’une seule Eglise.
Maintenant les choses ont changé ;
après un travail préparatoire assez court,
notre Union a admis une quarantaine
de nouveaux membres appartenant non
à une seide Eglise, mais à toutes les
Eglises de Milan.
Ce fait nous a remplis de .joie, car
notre Union peut maintenant être vraiment appelée «l’Union» des Jeunes
Gens Protestants de Milan ; mais une
autre raison nous réjouit encore davantage ; c’est que le nouvel élément qui
est maintenant entré dans notre Société
est plein de vie, d’entrain et d’enthousiasme. Plusieurs sections se sont formées au sein de notre Union, avec le
but de travailler soit dans le champ
moral soit dans celui religieux.
Evidemment nous ne pouvons pas
encore juger du travail que l’Union
Chrétienne de Milan pourra accomplir
toutefois nous espérons, avec l’aide de
Dieu, pouvoir apporter de bonnes nouvelles au Congrès international des
Unions Chrétiennes de Jeunes Gens, qui
aura lieu l’année prochaine à la Tour.
Ce que je viens d’écrire sera certainement un sujet de joie pour toutes
les Unions des Vallées ; et je vous remercie, Monsieur le Directeur, d’avoir
bien voulu m’accorder l’opportunité de
pouvoir communiquer ces nouvelles à
tous les jeunes Vaudois.
Votre bien dévoué
A. G.
Milan, 29 Octobre 1903.
Qres.soney-La Trinité, Octobre 1903.
Bien cher Echo,
Quoiqu’ un peu en retard, je me
permets de t’envoyer ces quelques lignes
espérant qu’ elles puissent intéresser
quelques uns de tes lecteurs.
Nous avons tous plus ou moins entendu parler, par les journaux et les
revues, de l’un des séjours d’été les
plus préférés par sa defunte Majesté le
Roi Humbert et par la Reine Marguerite, je veux dire Gressoney, ou
plutôt les deux Gressoney, car cette
region alpestre est formée de deux communes, Gressonney S. Jean et Gressonney-La Trinité qui occupent la partie
supérieure de la Vallée du Eys, torrent
assez considerable qui prend sa source
au Lys-Ramm, un des principaux glaciers du Mont-Rose. Les deux Gressonney, auxquels on accède par une
gorge étroite, semblent constituer un
monde à part; le style des habitations
jolis chalets moitié en maçonnerie,
moitié en boiserie — le coquet costume
des femmes, et plus encore le patois
allemand en usage et la constitution
physique des habitants font de cette
région une vraie petite Suisse italienne,
qui se trouve en communication directe
avec la Suisse allemande par des cols
très élevés, (Col du Lysjock 4344, m.
Cimes blanches 4010) par lesquels on
se rend à Zermatt par exemple, en 15
ou 16 heures de marche.
C’est dans un pays aussi pittoresque,
où le vert sombre des sapins, le bois
brun des châlets et le vert clair des
prairies contrastent mag’iquement avec
la blancheur éblouissante des glaciers
et le miroitement argenté des ruisseaux
qui se précipitent en écumant sur les
rochers, que s’était retiré pour y passer paisiblement le reste de ses jours
le Major Joseph Réal que je viens vous
présenter. Né en 1827, dans la vallée
même, jeune encore il fut élève des
Beaux-Arts à l’Académie de Turin où
il se distingua. Conscrit en 1848, il
fut incorporé dans le 5.0 régiment d’infanterie d’Aoste et grâce à sa bonne
conduite et à sa valeur militaire, il
avança assez rapidement en /grade. H
se distingua dans les campagnes pour
l’indépendance de notre patrie, gagna
deux médailles à la valeur militaire à
la bataille de S. Martine et à la prise
d’Ancone, et la croix de Savoie dans
le fait d’armes de Mola de Gasta (Formia). Il fut ensuite aussi décoré des
croix des SS. Maurice et Lazare, et de
la Couronne d’Italie.
Valeureux soldat, il devint aussi un utile
et loyal citoyen, toujours prêt à rendre
service ; appelé à faire part du Conseil
Municipal de Gressoney S. Jean il se
montra bon administrateur, et fonctionnaire consciencieux. Juste et scrupuleux
jusqu’à la sévérité il était respecté dans
toute la contrée, aimé par ses connaissances les plus proches. Mais ce qu’il
m’importe de vous dire, c’est que le
Major Réal, qui dans le courant de sa
carrière avait eu l’occasion de connaître
le vrai Evangile, s’y aifectionna toujours davantage. Protestant déclaré il
était orgueilleux de ce titre, et s’en est
montre digne. Toute . bonne nouvelle
des Vaudois et de nos Vallées lui faisait plaisir, et il est à regretter que
son âge et ses infirmités l’aient empêché de venir les visiter.
Il s’est éteint le 19 Octobre et le 21
ont eu lieu ses funérailles. M.r le pasteur Revel d’Ivrée était venu expres.sément le jour avant, et dès g h. du
matin, une quantité de monde se trouvait déjà dans les salles et aux alentours
de la maison mortuaire.- A cause de
l’air vif qui se faisait sentir à cette
heure (la blanche gelée couvrait la terre),
M. Revel dut faire le culte dans le
salon de la maison. Après deux bonnes
prières et des réflexions tirées du livre
de Job, et des paroles de consolation
a la veuve éplorée, le convoi se dirigea ■
vers le cimetière de Gressoney S.t Jean,
environ une heure de marche. Le corbillard, en forme de mausolée, couvert
d’un grand drap noir, et orné des armes
du défunt, et de ses décorations, était sui- ,
vi de la famille et ensuite des représen- /■
tants du Conseil Municipal de Gressoney
et de la Société du Tir, avec bannières, '
et une nombreuse suite d’amis et de
connaissances, hommes et femmes. Personne ne quitta le cortège, pendant
tout le trajet, et un riche habitant de
1 endroit, personne très distinguée, avait
donne l’ordre de faire sonner le glas
funèbre dans les quatre chapelles qui
se trouvaient sur le passage du convoi,
en signe de respect pour la dépouille
mortelle de M. Réal.
Sur le cimetière M. Revel parla sur
Apoc. XIV, V. 12 et 13 «Heureux dès
maintenant les morts etc. » et après
1 explication et une prière, il retraça à
grands traits la vie du défunt, en touchant délicatement quelques questions
assez délicates, spécialement au sujet
du refroidissement survenu entre l’Eglise et l’Etat à la suite de l’établissement de Rome comme capitale du
royaume d’Italie, et en tâchant de démontrer comment la vraie religion peut
s’accorder avec le patriotisme. L’orateur
insista aussi contre l’incrédulité toujours
3
f
■
croissante, en citant les nations prost pères où la vraie religion est tenue en
considération. Il fut écouté avec une
attention soutenue, et un respect que
l’on ne rencontre pas toujours aux ensevelissements dans nos Vallées.
Chers lecteurs, s’il vous arrive d’aller
I à Gressoney, et de passer près du cimetière qui se trouve au bord de la
P route, visitez la tombe du Major Réal
I qui se trouve dans le coin en entrant,
près du clocher de l’Eglise ; là dort
P’ d’un doux sommeil la dépouille du seul
|- Gressonais protestant, pour le moment.
Il y a là-haut un vaste champ de
travail. A. B.
En même que le Synode Vaudois se
tenait à la Tour, à Séfoula avait lieu
la conférence du Zambèze, sous la présidence de M. Adolphe Jalla. Elle était
appelée à pourvoir à plusieurs placements et déplacements. Ont été placés:
A Seshéké, MM. Béguin, Doct. Rentier, Burnier, et M.lles Glauser et Nicole.
— A Nalolo, MM. Lageard et Champod,
M.lle Bertrand. — A Séfoula, M. Bouchet. — A Maboumbou, sans missionnaire depuis le départ de M. Mann, le
Docteur de Prosch, M. Berger, M.lle
Rioux. — A Léaluï, MM. Coillard,
Adolphe Jalla, Voila, M.lles Kiener et
Amez-Droz. — A Léoma, MM. Vernet
et Huguenin, aidés par MM. Ad. Jalla
et Bouchet.
M. Louis Jalla pense quitter Séshéké
en décembre ou janvier, et visiter plusieurs champs de mission du Sud de
l’Afrique avant de se rendre en Europe,
en congé régulier. •
M. Adolphe Jalla est chargé de reconstituer l’école d’évangélistes, abandonnée lors du départ de M. Béguin,
s’il en trouve les éléments. — Il a eu
une séance avec 5 des évangélistes sortis de son école et a été heureux de
les retrouver tous à l’œuvre et occupant
dignement leur poste.
En revanche Willie, naguère évangéliste mossouto au Zambèze, y est rentré en qualité de « Directeur des missions du Zambèze » au nom de l’Eglise
Ethiopienne. On ne sait encore quel
accueil le roi lui préparait.
Léoanika était fiévreux, et souffrait
de maux d’yeux depuis bien des semaines. Il a, néanmoins, fait un accueil
chaleureux et plein de vraie sympathie
à M. Adolphe Jalla.
M. Coillard raconte, dans une intéressante lettre au Journal des Missions
de novembre, son voyage du Lessouto
au Zambèze. L’intérêt, qui se porte si
naturellement, ces temps, sur l’Afrique
du Sud, rend ces pages palpitantes.
Le roulage en voiture, depuis Loukosi,
le terminus du chemin de fer, jusqu’au
grand fleuve, ne lui a pris que trois
jours et demi.
Au 20 octobre, le Comité devait encore recevoir 897.000 frs., dont 508.000
pour l’œuvre générale, iig.ooo pour le
Zambèze, 270.000 pour Madagascar.
Les dépenses effectuées dépassaient
les recettes de 575.000 francs. On voit
qu’il y a lieu cette année encore, à un
effort de libéralité chrétienne de la part
de tous ceux qui, parmi nous ont à
cœur l’avancement du règne de Dieu
en pays païen.
(J Jî ^ O G if 15
Nous recevons :
— A propos des Ecoles de Méthodes.
Comme par le passé, nous voilà à la
première semaine de Novembre et aussi
à l’ouverture des Ecoles de Méthode
au Pomaret et à Torre Pellice. Pour
autant que nos écoles de quartier continueront à être organisées comme elles
le sont actuellement, les dites Ecoles
de Méthode sont indispensables.
Cependant, pourquoi vouloir les convoquer tout juste quand les écoles
ordinaires ont déjà commencé leurs
cours et dans leurs locaux ?
Cette année, p. ex., après les longues
vacances d’été, vinrent les vacances,
avec peu d’à propos, suivant moi, pour
le centenaire d’Alfieri, et maintenant
voilà de nouveau une autre semaine de
vacance pour l’Ecole Latine de Pomaret et pour celle de S.te Marguerite
à Torre Pellice, sans compter les heures
que l’on fera aussi perdre au Pensionnat
au Collège et à d’autres écoles encore.
Pour obvier à ces inconvénients, ne
pourrait-on pas avoir cette Ecole de
Méthode, quelques semaines plus tôt
ou du moins dans des locaux com plètement libres ?
Nous laissons volontiers à la Table,
le soin de résoudre ces deux questions dans le sens indiqué et nous ne
doutons aucunement que si elle le peut,
elle le fera. E.
Nouvelles et faits divers
Italie. M. le professeur Bettazzi, président de la Ligue italienne pour la
Moralité publique, écrit dans le Ballettino de cette association qu’il a été reçu
par Pie X, auquel il a exposé le but.
et le caractère de la Ligue, et que le
pape a donné à celle-ci son entière approbation.
Suisse. M. Ernest-Arved Senft, évêque de la branche franco-suisse de
l’Eglise morave, est mort à Peseux près
de Neuchâtel, le 14 octobre, dans sa
60.e année. Il était rédacteur de la revue mensuelle: Journal de l’Unité des
Frères. Il s’occupait beaucoup de populariser dans les pays de langue française l’œuvre morave des missions parmi
les païens. Esprit noble et distingué,
— dit la Semaine Beligieuse — nature
plutôt réservée, mais extrêmement fine
et délicate, physionomie à la fois austère et sympathique, M. Senft laisse
après lui l’exemple d’un chrétien vivant
et conséquent.
— Le monument de Servet a été
inauguré dimanche à 2 heures. M. Eugène Choisy, président du Comité du
monument a rappelé brièvement, mais
en termes émouvants le drame de la
mort de Servet. Ce n’est pas pour répudier la grande œuvre de nos pères,
a-t-il ajouté, que nous avons voulu rappeler ces souvenirs, mais pour la continuer et la fortifier en la dégageant de
la part d’intolérance dont ils n’ont pas
su l’affranchir.
Après la cérémonie de Champel, on
s’est rendu au temple de Plainpalais où
des discours ont été prononcés encore
par M. Choisy, M. Chantre et M. Doumergue, de Montauban.
— M. Tony André, de Florence, va
soutenir à l’Université de Genève une
thèse pour l’obtention du doctorat en
théologie, Sujet : Les Apocryphes de l'Ancien Testament.
France.
En dépit d’une longue et vive résistance, la municipalité de Noyon a
bien et dûment décidé de donner le
nom de « rue Calvin > à une petite
rue de la ville. Le journal l’Ami de
l’Ordre fait entendre, à ce propos, un
cri de colère contre « ce nom odieux
de Calvin que l’on persiste, dit-il, pour
la honte de notre ville, à afficher sur
les murs de l’une de nos rues».
— L’Eglise de Lyon commémorera,
le 15 novembre prochain, le centenaire de sa fondation. A cette occasion,
sur la demande du Conseil presbytéral, M. le pasteur J. E. Roberty, de
Paris, occupera la chaire.
— L’abbé Loisy, dont le livre: l'Evangile
et l'Eglise, paru il y a deux ans, a été
condamné par l’archevêque de Paris
et l’évêque de la Rochelle, et sur lesquels la cour de Rome ne s’est pas
encore prononcée, vient, d’après ce
qu’écrit un rédacteur anonyme du Siècle,
de publier un nouvel ouvrage (Autour
d'un petit livre) répondant aux critiques
dont il a été obget. Il se défend d’avoir des tendances protestantes ou kantiennes, mais il écrit qu’«il y a une
sorte d’incompatibilité latente entre la
connaissance générale du monde et de
l’homme, qu’on acquiert aujourd’hui
dans l’enseignement le plus commun,
et celle qui encadre, on pourrait dire
qui pénètre, la doctrine catholique».
C’est une condamnation formelle de
l’enseignement congréganiste.
( Protestant.)
Etats-Unis. Du Journal de Genève :
Le prédicant Dowie a commencé ses
cures par l’imposition des mains et
avec sa bizarre machine à guérir. Une
vingtaine de patients se sont présentés.
Le prophète leur ayant demandé tout
d’abord s’ils con.sentiraient à donner
tous leurs biens aux Sionnistes, les malades courent encore.
Dowie a réussi à recueillir 250.000
francs à New-York, mais il est encore
loin des vingt-cinq millions qu’il comptait trouver pour soutenir la ville modèle qu’il a créée à Sion City.
Les étudiants des Universités de NewYork commencent à faire un tapage
infernal aux meetings de Dowie. M.me
Carrie Nation, la Jeanne Hachette de
la tempérance qui détruit les cabarets
à coups de hache, et arrache les cigares
de la bouche des fumeurs dans les rues,
s’en est mêlée hier, elle a -interrompu
le service et s’est attiré aussi les invectives du prophète, à qui toute l’assistance criait au milieu des huées :
« Allez-vous-en de New-York ! »
A l’occasion de la conférence faite
par le socialiste belge M. Vandervelde,
à Tréguier, à l’occasion de la statue
de 'Renan, le Temps fait remarquer que
ce n’est qu’en France que les socialistes prennent une attitude antireligieuse. A l’ouverture du trente-sixième
Congrès des Trades-Unions anglaise, à
Leicester. les délégués, qui étaient presque tous arrivés samedi pour ne pas
voyager le dimanche, se sont rendus
dans les églises de leur sectes respectives où un service religieux spécial
avait été organisé à leur intention
avec sermon sur les devoirs, les droits
et l’avenir du travail. Ceux qui appartenaient à l’Eglise établie sont même
allés à la paroisse en procession. Penset-on, conclut le Temps, que les Trades
Unions défendront moins utilement pour
cela les intérêts ouvriers ? Certes, on
ne demande pas à MM. Briand, Jaurès
et Gérault-Richard d’aller au sermon
avant d’assister aux Congrès socialistes, mais s’il leur est justement loisible de n’y point aller que ne respectent-ils la liberté de ceux qui y vont?
POUR LE UT WILLIAM MEILLE
Liste précédente L. 3646,70
M. et M.me Adolphe Pellegrini
(Turin) 1000
C. et M. Meille (Torre Pellice) 50
M. lle Draussin (Pontarlier) 5
Reçu de M.lle A. Formann
(Edimbourg)
Collecté parmi quelques amis
de M. Meille 42,80
N. N. en souvenir du bien qu’il
lui a fait 10
M. et M.me Giov. Pons (Côme) 10
Par M. r av. C. U. Bertetti
(Envers-Pinache) :
M.lle Suzette Lageard - 5
M.me V.ve Adélaïde Bertet 5
M. Emile Bertet, syndic 5
M. l’av. C. U. Bertet 5
M. Pierre Fenouil ancien (S. Jean) 5
M. et M.me Amélie et Albert
Lageard 5
M. H. Pascal pasteur (Pignerol) 15
M. me Gander (Pignerol) 5
Un malade du Refuge 2
N. N. par M.me Henri Peyrot 5
M. A. Balmas past. (Angrogne) 10
M.lle Suz. Gaydou (Angrogne) i
M, et M.me Noyer (Lyon) loo
F. C. (S. Jean) 5
<M. Et. Revel 10
De E. S. R. loo
M. Em. Longo pasteur 5
M. Edouard Giretti 20
N. N. I
M.me V.ve M. Bonnet et M.lle
Lydie Bonnet 5
M. et M.me Gay géomètre 5
M. Jules Bonnet past. 10
M. J. Coïsson prof. 5
M. Van der Staal (Gouda) 5
M. G. B. Bosio (Aoste) 10
Total L. 5113,50
Revue Politique
M. Giolitti a enfin réussi à s’acquitter
tant bien que mal de sa pénible tâche,
après l’avoir crue un moment au-dessus
de ses forces. Il a cependant dû abandonner son projet primitif de s’orienter
vers l’E. Gauche, faute de courage apparemment ou, du moins dans la crainte
de ne pouvoir, avec une pareille orientation, compter sur l’appui de tels groupes
de la Chambre lesquels lui avaient laissé
comprendre qu’ils ne pourraient faire
bon ménage avec les socialistes. De leur
côté, ces derniers, par l’organe de leurs
chefs et de leurs journaux les plus autorisés, ont déclaré sans ambages à M.
Giolitti que si MM. Rosano, Tittoni et
Paterne) étaient • compris dans la liste,
aucun d’eux ne consentirait à faire partie
du nouveau Cabinet. M. Giolitti a bien
voulu sacrifier Paternô ; mais pour des
raisons de tactique parlementaire, il n’a
pas osé repousser Tittoni^ et Rosani. De
là abstention absolue de l’E. Gauche.
On se demande comment un homme
d’énergie et d’initiative tel que M. Giolifcti a pu se laisser enfermer dans le
cercle de fer du régionalisme et de l’exclusivisme: il faut l®que toutes les régions
4
— 4 —
de ITtalie soient représentées dans le
Ministère ; 2® qu’ aucun ministre du Cabinet déchu ne figure dans le nouveau!
Impossible de construire avec quelque
apparence de solidité, lorsqu’il faut édifier sur une pareille base. C’est cependant ce que M. Giolitti vient de faire
peut-être à son corps défendant ; aussi^
malgré une gestation plus que laborieuse, le ministère d ’ aujourd’hui ne
fera probablement pas longue vie.
Les nouveaux ministres, dont la liste
suit, viennent de prêter serment entre
les mains du Roi :
M. Giolitti, présidence et Intérieur.
Sén. Tittoni, Affaires Etrangères.
Dép. Ronchetti, Grâce et Justice.
» L. Luzzatti, Trésor.
» Rosano, Finances.
Génér. Pedotti, Guerre.
Contre am. Mirabello, Marine.
Dép. Orlando, Instruction.
> Tedesgo, Travaux publics.
» Raya, Industrie et Commerce.
» Stelluti-Sgala, Postes.
Puisse le nouveau Gouvernement nonobstant les appréhensions et le peu de
confiance avec lesquels il est accueilli
dès son début, être à la hauteur de la
situation. Il est parmi tant d’inconnus,
un homme que tous les gens sensés revoient avec bonheur au banc des ministres et dont la haute compétence en
matière financière est universellement reconnue. îious désigons par là M. Luzzatti,
qui sera avec son chef, l’âme du Cabinet
et qui va pouvoir incessamment mettre
à profit ses talents de négociateur et
d’économiste dans le prochain renouvellement des traités de commerce avec
plusieurs nations, la Suisse entre autres.
— M. Combes vient de faire l'expé
rience que, pas plus qu’en Italie, un
Gouvernement ne peut en France, compter
en tout et partout sur l’appui du parti
socialiste. C’est dire que la majorité qui
lui a permis de faire triompher, à la
barbe des nationalistes, la fameuse loi,
sur les congrégations, commence à s’émietter.. M. Combes prétend que si d’autres défections vont se produire et si les
Gauches ne se concentrent compactes autour du ministère, c’est la réaction cléricale qui s’en mêlera et qui fera perdre
tout le terrain gagné avec de si pénibles
efforts. La chute du Ministère que M.
Combes appréhende, pourrait bien en
effet amener au pouvoir les amis, sincères
ou opportuniste, de l’Eglise.
— Non seulement la Russie n’a pas
la moindre envie d’évacuer la Mandchourie, mais dernièrement, sous prétexte
de venger la mort d’uu de ses protégés un
chef de bandes, un vrai brigand, elle a
réoccupé Moukden, malgré la promesse
formelle des Chinois de punir l’officier
qui en avait ordonné l’exécution. Yoilà
les dispositions bienveillantes de la Russie
en Extrême Orient ! Mais il y a plus :
le vice-roi des possessions russes du
Pacifique va quitter sa résidence de Port
Arthur sur le Petchili, pour se fixer à
Vladivostock, c’est à dire pour se rapprocher du Japon à tout évènement.
Cela n’empêche pourtant pas la presse
officieuse et officielle russe de répéter à
cor et à cri que les gouvernements russe
et japonais sont animés des meilleures
intentions et qu’ils feront tout leur possible pour en arriver à une solution pacifique. Le moyen d’y prêter foi après
ce qui s’est vu dernièrement !
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