1
Cóinpte-couranl avec la Poste
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Italie ....... e L. 3
Tous les pays de l'Uaion
de poste ...... >6
Amérique du Sud . . . . »
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Au bureau d’Admînistî’atlon;
Clioz MM. los Pasteurs ;
, Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à rimprimorie Alpina k
Torre Pellico.
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et se paie d’avance.
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le tirage, iO centimes chacun.
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S’adresser pour la EédacUon àM.
loPast.H. Meille, TorrePellice
et pour l’Administration à M
Elisée Costabel, TorrePellice»
22 Décembre 1892.
Tout changement d'adresse est
payé 0.25 centimes.
LE TEMOIN
É0HÓ DES VALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serei lâmoins. Act. 1,8. Suivant lavéïité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Matth. VI, 10
N O III III « i i*'c:
Nool: Chute ou relèvement? — Courrier
Missionuaire — Correspondance — On
no l’a pas encore trouvé_______Revue Po
litique — Avis.
dulie ou relé ve lineili?
(Luo II, 34).
« Le Fils nous a été donné » .......
don ineffable! mais tout dépend de
la manière dont on le reçoit. Gomme,
pour ceux qui l’accueillent, Christ
est occasion de relèvement, 11 est
occasion de chute pour ceux qui le
repoussent. Les grâces de Dieu ne
peuvent être neutralisée.s par l’altitude de l’homme à leur égard. Partout où Jésus paraît, dans la prédication comme dans la Sainte Gène,
11 ne saurait demeurer sans effet.
Pouvez-vous empêcher au parfum
de répandre son odeur suave ou au
feu de réchauffer l’ambiant? Christ
serait-il aujourd’hui pour toi odeur
de vie ou de mort. Soleil de justice
éclairant ton âme ou rendant plus
épaisses les ténèbres qui l’entouent?
11 à été occasion de chute pour
les hypocrites de son temps, pour
les formalistes de son époque, pour
les orgueilleux, pleins d’eux-mêrnes
et de leur propre justice, auxquels
Il vient dire par sa naissance: « Je
vous dis en vérité que, si vous n’êtes nés de nouveau, et si vous ne
devenez comme de petits enfanis,
vous ne pouvez entrer dans le Royaume de Dieu »! Et aussi longtemps
que tu appartiens à l’une ou l’autre de ces catégories de gens religieux en apparence, mais étrangers
à l’esprit de Christ en réalité, comment pourrais-tu consentir à ce qu’il
naisse dans ton âme, puisque Sa
grâce devrait en chasser tes prétendus mérites? Ce n’est donc pas
une grande joie que t’annoncent les
anges de Bétléhem: pour toi c’est
presque un jugement, car que t’importe un Sauveur aussi longtemps
que tu estimes pouvoir te sauver et
te justifier auprès de Dieu? Gomment appeler Bonne Nouvelle le gage
de ta propre condamnation?
Mais il y eut dès cas où Christ
fut occasion de chute pour être ensuite cause de relèvement, Témoin
l’apôtre Pierre ; et pourquoi ne serait-ce point ton cas aujourd’hui, si
tu as résisté jusqu’ici ? Siméon né
dit pas de Jésus qu’il sera une oc
-
-4M
fè-.
■ -»<,-■
2
W
casion de chute ou, de relèvement:
s’il admet que les deux effets peuvent se produire d’une manière indépendante, il semble en réclamer
la réalisation successive dans la même personne : une occasion de chute
et de relèvement pour plusieurs!
On relève celui qui est tombé.
Tombé!... sinon devant la justice et
l’opinion des hommes, devant la
justice de Dieu, que ton péché s’appelle transgression, ingratitude ou
incrédulité. Tombé, non seulement
comme la femme pécheresse, mais
comme Zachée que Jésus appelle
« ce qui était perdu »; non seulement comme le . brigand crucifié, mais comme St. Paul qui s’appelle lui-même « le premier des
pécheurs »? Or, être relevé de sa
poussière, de sa confusion, de son
humiliation , pour être transporté
dans le royaume du Fils de son
amour, quel relèvement, quel Noël !
Sera-ce le tien? Tre.5sailleraa-tu à
l’ouïe de ces paroles: « Un Sauveur
vous est né » : comme le voyageur
perdu tressaille en entendant le son
du cor à tr-avers la tourmente?
Ce qui fait chanter les anges ne te
fera-t-il pas reprendre espoir et rendre grâces ?
Pressé par tant d’amour, ne sentiras-tu pas le besoin d’aimer en
retour? Résisteras-tu encore? Preudsy garde; car, de même que le jour
de Noël peut-être pour toi le monument de la miséricorde de Dieu,
il doit, si tu repousses la grâce qui
t’y est nouvellement olïerte, devenir
le monument de sa justice, et au
lieu de chanter à ton sujet, les anges devraient pleurer! W. M.
Courrier Missionnaire
Nice, le~17 Décembre 92.
Au Zatnbèzé! — ün sermon eu actiôn — Lions et soiironi — Distractions dangereuses.
Au Zambèze, on ne va pas vite,
et l’on ne va pas toujours vile en
Europe, non plus, quand on veut
parler du Zambèze. Il y a quinze
jours, au moins, que les détails qui
vont suivre auraient dû paraître
dans le Témoin; mais: i® M n’est
pas facile,'au milieu d'un déménagement, de rédiger des correspondance.s; 2° cela devient moins tacilé
encore lorsqu’au lieu de trouver
prêt l’appaiieraent dans lequel on
devait entrer, il faut passer une
douzaine de jours à talonner maçons,
peintre, tapissier, etc.; et il® cela
devient du plus haut difficile lorsque, au moment , du dél)allage de
ses effets et de la revue de ses pa
piers, on a la désagréalole surprise
de n’apercevoir nulle part les notes
que l’on avait préparées. Alors, on
s’agite et l’on écrit à un ami de
l’endroit qu’on a quitté, pour le
prier d’examiner les paperasses qu’on
y-fi laissées et parmi lesquelles on
espère bien qu’il trouvera ce dont
on a besoin; et quand l’ami, après
s’être donné beaucoup de mal, pour
tout examiner et ne rien trouver,
vous informe du résultat négatif de
ses recberche.s, on ne voit plus d’autre moyen de sortir d’embarras que
de recommencer ab ovo en recourant aux sources auxquelles on avait
puisé ses notes, et de prier, pour
cela, les possesseurs des lettres cju’on
avait dépouillées de bien vouloir
vous les prêter une seconde fois.
C’était ce que j’allais bravement
faire, lorsque un doute me traversa
l’esprit: Et si ta avais si bien soigné ces notes qu’elles fussent dans
tel paquet de sermons? C’était bien
cela! Craignant de les égarer autre-,
ment, je les avais empaquetées avec
une petite provision de sermons, et
me voici à même aujourd’hui, de
les servir à vos decteurs, en leur
demandant excuse de les avoir fait
attendre. Et qu’ils nô s'effraient pas!
Ces notes, pour avoir cohabitéj quei
ques semaines, avec des sermons,
n’y ont rien pris de sèrmonneux;
elles n’en valent pas moins tous les
meilleurs sermons, car elles ensei
'-'fc ^
V JLliWvt:./ L- y*..
3
gnent, par la pratique même, la
simplicité, la foi, la patience, l’espérance, le courage et la joyeuse activité au service du Seigneur.
Lisez. Il s’agit tout d’abord d’une
rèiu'ontre avec les lions- Et ici qu’on
me permette de faire observer que
nos amis Jalla semblent avoir la
spécialité de ces sortes de rencontres!
Je me souviens que, lorsque nous
fîmes ensemble le voyage de Léribé
à Kimberley, en 1887, et pendant
un de nos détalages, notre ami Louis
revint, à un moment donné, légèrement excité, à notre campement:
il s'était rencontré, nez à nez, au
tournant d’une roche, avec une
hyène! Pour nous, à part peut-être
quelques serpents, nous n’avions
rencontré jusque là et nous ne
continuâmes à rencontrer que des
animaux intéressants mais inoffensifs.
Plus tard, vers la fin de leur voyage de noce, les i.ouis eurent la
belle renconire que l’on sait, avec
le lion que leurs garçons réussirent
à tuer. Or, à ce moment-là M. Goilla'rd,. malgré tous ces voyages, n’avait encore ^n’entendu le lion:, sans
jamais l’avoir vu. Et maintenant,
j’ignore si le vaillant pionnier du
Zambèze a eu la rencontre que tout
voyageur dans le centre de l’Afrique désire; ce q,u’H y a de sûr c’est
que Louis Jalla en est, au moins, à
sa seconde édition et que son frère
Adolphe et sa jeune épouse dans
leur voyage avec lui de Séshéké à
Séfula, ont pu, à leur tour, taire de
visu et en pleine campagne, connaissance avec le roi du désert.
Voici comment M. Louis Jalla raconte simplement la chose, à la
dale du 25 Juillet;
« Vers 5 h., en traversant une
plaine, nous découvrons, à quelques
pas de la route, une lionne tapie,
cherehant qui elle pourra dévorer.
Se voyant découverte^ elle s’écarte
un peu; un garçon la tire, la manque sans beaucoup l’effrayer; d’un
bond elle s’éloigne encore et puis
nous regarde tranquilljîmenl. C’est
en vain que j’éssaie de la montrer
à Emma au milieu de l’herbe, elle
est seule à ne pas la voir et en est
toute malheureuse. Enfin, Adolphe
descend du wagon, avec le fusil, et
la lionne s’éloigne tout-à-iait. Nous
la revoyons encore dans le lointain,
puis continuons à avancer tout excités, et quelques cents mètres plus
loin, nous voyons la carcasse bien
polie d’un bœuf, amené là par les
lions, quelques jours auparavant. A
7 heures, nous campons au premier,
village rencontré depuis Séshéké,
qui est déjà à une 30® de kilom.
Une foule de curieux vient autour
des wagons. Tous sont armés de
longues lances, car huit jours auparavant le lion tuait deux femmes
dans ce même village, tandiaqu’une
troisième, pour défendre son enfant,
fit des prodiges de valeur, réussit
à attraper par la langue le lion et
à l’assommer à coups de bâton. Mais
il y en a tout un troupeau aux environs. Aussi, faisons-nous de grands
feux tout autour du bivouac. Ayant
soupé, fait le culte entre nous et
avec notre monde, à 11 h. nous nous
couchons, moi par terre sur ma malle
à côté dé mes deux gamins. Nuit
parfaitement tranquille, en dépit de
nos craintes. Dieu veille sur nous.
M. Adolphe Jalla ajoute : « Une
autre fois, c’est un gros mâle qui
nous suit pendant la nuit et voudrait sauter sur la croupe d’un de
nos chevaux ».
Mais il n’y a pas seulement les
lions pour vous inquiéter. Au Zambèze comme ailleurs, les petits ennemis, les quasi invisibles sont parfois les plus dangereux, c En essa-,
yani (écrit encore M. L. J.) dè
mettre sous le joug un bœuf qui
était extrêmement mutin, et pour
cause, Adolphe est envahi par le
sourouî, terril)le fourrai rouge, qui,
en lin clin d’œil, lui monté par tout
le corps, jusqu’à la tête. Les garçons emmènent, en hâte, le wagon
un peu plus loin, et détellent, pendant qu’Adolphe crie, tout en enle
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vant, en toute hâte, pantalons et
habita, en plein champ, et moi faisant le Giacou fa ciair, Emma se
désolant seule dans le wagon, n’osant
mettre pied à terre de peur d’être
dévorée. Enfin, Adolphe, enveloppé
d’une couverture, rentre au wagon ».
Que Dieu, donc, nous garde des
lions, mais qu’il nous garde aussi
du souroui !
2S, Jeudi. « Cinq pas plus loin,
par la bêtise du leader (1), noua
nous embourbons dans un marais,
devons doubler les attelages et perdre une demi-heure ».
« Plus loin, le wagon est arrêté
par un arbre qu’il faut abattre. Le
leader, continuant ses bêtises, nous
conduit, par une sotte manœuvre,
tout au haut d’une terrhitière de
trois mètres de haut. Gomment le
wagon n’a pas versé, je ne me l’explique que par une intervention
tout-à-fait miraculense, et Adolphe
de même, car il n’aurait pu être
plus penché. Eût-il versé, Emma
aurait, peut-être, été écrasée et Adolphe et moi aurions subi le même
sort. Dieu le voyait, veillait sur nous.
Il n’y aürait plus eu de voyage possible. Je frémis, aujourd’hui encore,
en y pensant. » ,
(La fin au •prochain N’*/.
J. W E I T % E C K E R.
+ +
(Extraits de lettres de M.e Emma Jalla).(')
Luy, en route pour Sefula, Dimanche, Août; 92
Nous avons eu un bon culte, auquel ont assisté plusieurs hommes,
femmes et enfants du village. Hier
soir nous avons vu arriver nos deux
messagers envoyés à Séfula, avec 2
lettres au bout d’un petit bâton, uue
de M. Goillard pour Adolphe et une
(d) Cindnoteur du wagon, qui'se tient à la tête
de la première paire de bœufs, et les dirige au mo
f yen d’une lanière.
(Note de J, W).
O M. Woiteockor ne nous en voudra pas que nous
n'ayons pas attendu sa prochains correspondance pour
anrionoer à nos lecteurs que nos. pauvres pèlerins
• - ■ • ■ ..........., dé ‘ ■
sont enfin arrivés à ce Séfula tant désiré par eux.
f Vf ; if'.v ,
de M.elle Kiener pour moi. Le secours nous arrive: un attelage de
bœufs que M. G. met à notre disposition; mais il a’arrivera qu,e demain, peut-être mercredi, pareeque
les bœufs étaient dans la forêt. La
petite vérole sévit à . Séfula et y
fait de nombreuses victimes, ainsi
que à la capitale Léaluj. A l’oule
de ces nouvelles, la panique s’esL
emparée de nos gens, qui voulaient
retourner et nous laisser ici seuls.
Adolphe a réussi â les tranquilliser,
en envoyant, ce matin, un messager
à Séfula demander du vaccin à M.
G., qui, à ce que nous dit M.lle K.,
vaccine beaucoup, depuis plusieurs
jours, ce qui le fatigue extrêmement,
à cause des courses répétées qu’il a
dû faire à Léaluj....
X
Molondo, Id 24 Août
Lundi notre campement n’dlTrait
pas l’aspect habituel. Tous les horri*
mes et garçons s’étaient, réfugiés kfl’ombre de quelque arbre: Adolphe
part aussitôt, avec deux homme.=!;
Louis fait atteler et, à la nuit noire,
nous rejoignons la halte de la nuit
où Adolphe nous attendait. Hier matin après le déjeuner on coupa des
masses d’arbres dont on joncha le
bourbier affreux qui nous séparait
dé la rivière. Vers 40 h. nous partons, mais à vingt pas nous stiquons,
un bœuf tombe sous le joug il faut .
le faire rouler h&rs du passage, car
il ne peut pas se relever; celui re-■
Uré du bourbier, le jour avant, gît
encore sans force sur le sol, On décharge notre wagon presque .entièrement; nouvelle tentative, nous passons le bourbier' et , nous arrivons
sur les bords du Motondo. On décharge l’autre wagon, et Adolphe,
perché sur le haut d’une caisse le
fait heureu-sement traverser le bourbier et Jej ramène vide pour chercher les autres caisses. Il est 3 h.,
nous dînons, puis on recharge les
wagons et à six heures celui des
bagages, avec Louis et moi; se pré-
5
> ■ • _ 413 _ • ,, Í ,.>.
pare a retraverser la rivière,
phe reste pour aller avec
Adol
l’autre
Auji lueurs du crépuscule nous
entrons dans l’eau (c’ est ici que
commence mon histoire lamentable),
les bœufs tirent bien, mais l’eau est
profonde, avec un marais derrière
nous! Le Mofondo n’est qu’une'succession de marais. Hélas! notre malheureux leader ne suit pas le bon
chemin; le conducteur Molumba,
s’en aperçoit trop tard. Je l’entends
dire: là c’est mauvais! et au même
instant nous voyons le bœuf de gauche du timon enfoncer dans un trou,
il n’a plus pied, il gigotte, sans tirer,
nous crions d’avancer: impossible;
à la tête un bœuf est sous eau;
alors la débâcle s’y met, nous surnotre sac de farine nous tenons en
disant aux gens: dépêchez-vous, délivrez ce bœuf, vite. Mais voilà nos
gens qui s’insultent: pourquoi aller
là? Le moment est mal choisi pour
ces récriminations, ils le comprennent enfin , coupent les courroies
dçs jougs, d’ici, de là ; tout à coup
un bœuf du second rang, après le
timon, enfonce à son tour, il se débat, se démène, fait des bonds sous
l’eau, c’est horrible à voir... Au bout
de quelques instants la pauvre bête
cessa de remuer, elle était morte...
11 y a aujourd’hui, abondance au
camp, mais à quel prix! Cependant
il s’agissait d’aviser au moyen de
sortir de cette triste situation, la
nuit était là. Plus moyen d’avancer
avec le wagon, on détache les bœufs,
un de nos gens me prend sur son
dos, Louis saute bravement à l’eau
et nous voilà avançant dans l’obscurité d’une nuit sans lune, dans
l’eau, puis'dans des bourbiers, dans
l’eau de nouveau,, dans la vase encore, pendant une 20® de minutes.
Enfin nous fûmes heureux de nous
trouver tous réunis autour du feu
qu’avait allumé l’homme qui était
resté auprès de nos caisses... Le lendemain, après avoir tout déchargé
et doublé les attelages, nous franchissions le Motondo...
X
Séfula, le 7 septembi-e.
Oui, nous y sommes, enfin, dans
ce Séfula, but de nos 'désirs et terme, au moins temporaire, de notre
long voyage. Oh! si nous avions pu
Lundi soir (5 sept.) vous expédier
une dépêche, afin que vous pussiez
vous réjouir avec nous et remercier
Dieu, avec nous, de ce qu’il nous à
conduits jusqu’ici sains et .saufs et
de ce qu’il nous y a fait trouver
des cœurs si pleins d’añection et un
accueil si chaleureux! Louis, qui
nous avait précédé, M Waddell et
Paulase étaient venus à notre rencontre, et c’est avec eux que nous
traversâmes la magnifique allée pü
se trouve le tombeau de M® Coillard. Sur le devant de la maison
M. C. nous attendait et nous salua
avec une profonde émotion en me
souhaitant la bienvenue.
Sur le haut de la maison était un
écriteau: « Paix vous soit »1 entouré
de bannières; dans la cour flottait
le drapeau italien... Après le repas
M. C. présida le culte et, par des
paroles pleines de chaleur et d’onction, appela sur nous les bénédictions du Seigneur. « Que Dieu vous
fasse comme à Joseph; vous êtes
venus dans un pays malsain, au
milieu de gens corrompus et mau
vais, loin de tous vos bien-aimés.
Vous sei’ez dans la solitude et privés de ces douceurs de la civilisation... mais Dieu est là, qu’il vous
fasse oublier la maison de votre
père »... Voir M. C. c’est l’aimer, et
je l’aime déjà d’un amour respectueux et profond. Il est si admirable'
dans son épreuve i^u’il n'oublie pas,
mais qu’il accepte comme une dispensation du Père.
^
❖—-S>,
0''i.
6
414
CORRESPONDANCE
Londres, 13 Déc. 1892.
Cher Témoin,
11 y a quelques semaines que lu
continues à aller me chercher sur
les bords ensoleillés de la Méditerl'année sans m’y trouver. Ce n’est
cel tes pas ma ï'aute si je ne suis
plus là pour te donnei' le benvenuto.
Au demeurant, je comprends que
tu tiennes à faire ta visite à la belle
N., vu que tu po savais pas où me
trouver ailleurs. Désormais, au lieu
de t’en aller vers le Sud à la recherche du soleil, il te faudra venir
vers le Nord à la recherche des....
brouillards. Et surtout n’oublie pas
de porter avec toi beaucoup de lumière et de chaleur. Et, si cela te
convient, je t’enverrai de temps à
autre, à titre d’échange, une plume,
que j’arracherai de mon mieux, au
brouillard qui nous couve.
L'autre soir, en rentrant d’uné
longue tournée de visites, une aL
mable personne .qui aime faire oublier aux enfants du midi l’absence
du soleil, m’a passé un livre qui
vient de paraître: c’est une autobiographie du D'' en théologie, Donald
Fraser; En janvier 1884, il se trouvait, pour sa santé probablement, à
Palerme à l’hôtel Trinacria et écrivit la plus grande partie de cette
autobiographie qui ne compte que
5 chap. dont le dernier est dû à la
plume de sa compagne.
Dans le 1“ chap, il résume aussi
succinctement que possible les sou-.,
veriirs d’enfance qui eurent pour
théâtre Inverness, sa ville natale, la
capitale de la Haute Ecosse. 11 passe
en revue sa vie d'étudiant à Aberdeen; son voyagq au Canada où il
entra dans le commerce, sans y réussir. Malgré l’aversion qu’il avait
pour le ministère, il se séutit, petit
à petit, attiré à embrasser la carrière pastorale. Il lit ses études théologiques à Toronto, et vint, selon
le désir, et aux frais de son père.
passer une année à Edimbourg. Tous
les personnages marquants de cette
ville, à cette époque, défilent devant
nous en exhibant tour à tour leurs
qualités, leurs talents, et hélas! aussi
leurs travers!
Dans le 2“ chap. il décrit à grands
traits son ministère de 8 ans au Canada dans la ville de Montréal. En
mentionnant le fait, que, sans transition aucune, il passa de l’école à
l’activité pastorale dans une grande
ville, il observe avec raison, que .si
les quelques années passées dans le
commerce lui avaient d’abord semblé une pure perte de temps, il
comprenait maintenant quelles avaient leur importance en lui faisant connaître le monde: les hommes et les choses.
3® chap. — Malgré le ministère
béni qu’il exerçait à Montréal, de
puissante et doux liens l’attiraient
vers sa ville natale, Inverness. La
F. H. C. l’appela, et il accepta en
emportant avec lui les. regrets et
l’affection de son église. C'est en
1867 qu’il partit d’Ecosse pour remplacer pendant quelques mois M.
Mac-Dougall qui devait raomènlanément s’absenter de Florence pour
commencer une œuvre à Venise.
Dans la capitale de la Toscane, qui
était aussi alors la capitale d’Italie,
quatre personnages l’impressionnèrent; Victor Emmanuel II et Ricasoli dans le champ de lia politique;
et les docteurs Revel et DesanoUs
dans le champ de l’Evangélisation. A
Rome, le roi pontife. Pie IX, attirait son attention par sa noble démarche (bearing), mais le repoussait par son regard dur.
4® chap. — Après un ministère
de il ans à inverness il fut appelé
à desservir la congrégation de Marylebone, à Londres, laissée vacante
par le départ du D'^ W. Chalmers.
11 fut à la tête de Marylebone Church
pendant 24 ans. C’est dans cette'
Eglise qu’il s’est manifesté dans la
maturité de son talent et comme
prédicateur et comme écrivain. Pen-
7
dant tout ce temps il occupa une
place importante, non seulement
dans l’église presbytérienne de la
Grande Bretagne, mais aussi de l’étranger. Il fut, comme se plaisait à
l’appeler mon ami X., un des trois
sages d’occideni, qui en 1877, vinrent en Italie dans le but d'opérei’
un rapprochement entre les différentes dénominations, notamment
entre les deux dont l’organisation
est presbytérienne: l’Eglise Vaudoise
et l’Eglise Libre.
Comme écrivain, outre les nombreux articles de journaux et les
opuscules de circonstance, il publia
3 vû!. de Conférences traduites en
italien par M, Sciarelü; et, last not
least, un vol. intitulé: a Une doctrine l)ien arrêtée » qui est un commentaire bien pensé et bien écrit,
des 24 articles de la Confession de
foi de l’Eglise Presbyt. d’Angleterre.
■Le trait caractéristique de sa prédication, c’est la vigueur de la pensée, la fraîcheur et la spontanéité
de l’expression. Si la forme n’est
pas toujours finie, elle est cependant
toujours belle et laisse voir que l’orateur a beaucoup lu et des riieib
leurs auteurs
Voilà, en peu de mots, la vie et
l’œuvre du D"' Fraser-, qui, avec le
D*' Dykes, était une des sommités
les pins en vue parmi les presbytériens de la Métropole et du Royaume
Uni.
’ Votre dévoué
G. D. Maurin.)
X
lions autonomes de la Bour-se des
pauvres vaudois, du Bénéfice Bian
qui, de l’Hôpital Vaudois et de
rOrphelinat,
Exprime son avis favorable
maintien de ces différentes Oeuv
Pies en Inslilulions autonomes.
au
:'és
ON NE L’A PAS ENCORE TROUVÉ
Quoi? Le link, comme disent les
Anglais, le chaînon entre le srnge
Lusorne S. Jean, le 19 Dé.c. 92,
Cher Monsieur le Directeur,
Permettez-moi de donner aux lecteurs du Témoin la bonne nouvelle
qui suit:
Dans sa séarrce du 1” Déc, cour.,
la Junte Provinciale Administralive,
vu les délibér-ations du 26 Avril et
23 Mai passés, par lesquelles l’Adm.
de la Congrégation de charité et le
Conseil communal de Torre Pellice
ont proposé le maintien en Institu
et l’homme. Wir’chow, une autorité
de première ordre err cette matière,
l’a formellement déclaré dans le
discours qu’il a prononcé au congrès
archéologique de Moscou.
«Je n’examinerai pas, a-t-il dit,
toute la série des découvertes de
crânes, dont la plupart ne nous ont
fournis que des crânes exceptionnels.
Je dois cependant .déclarer que
lors même qu’ils auraient été tels
qu’on les a décrits, et que leur position géologique aurait été exactement déterminée, ils ne sauraient
prouver l’existence d’une race inférieure primitive,que l’on puisse considérer comme type de transition
entre les animaux et l’homme actuel.
Beaucoup de crânes semblent être
fort anciens, mais il ressemblent en
tout et partout à ceux des races
modernes; quelques uns même à
ceux de races civilisées, el c’est en
vain que l’on cherche l’anneau de
raccordement, le missing Unie qui
aurait dû unir l’homme au singe où
à quelqu’aulre animal »....
« On croyait généralement, il y a
quelques années, que parmi les i-aces
humaines actuelles, il y en avait
encore beaucoup qui seraient restées
dans l’état inférieur,primitif de leur
organisation. Maintenant, toutefois,
ces races ont été toutes l’objet de
recherches minutieuses et nous savons que leur organisation est égale
à la nôtre et même parfois supérieure à celle des prétendues races
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supérieures; par exemple les têtes
des Esquimaux et des Fuégins appartieiient aux types parfaits. Il y
a, il est vrai, des races qui ont des
crânes très petits, presque égaux,
en volume, à ceux des microcéphales'(*), et l’on considère, p. ex.
comme microcéphales les habitants
de l’Archepel, les Andaman et les
Vedd de Ceylan. Mais une étude
plus attentive a montré la différence
existant entre eux et les vrais microcéphales ; la tête d’un Andaman
ou d’un Vedd est parfaitement régulière; seulement toutes ses parties
sont un peu plus petites que chez
riipmme ordinaire. Ces têtes que
j’appellerais nanicéphales n'ont aucune des anomalies qui caractérisent
les vrais microcéphales ».
« Une seule race a été peu étudiée jusqu’ici, celle des Orangs-Si
rnaings et des Orangs-Gekai qui
habitent la partie septentrionale de
la presqu’ île de Malacca,.,. Nous
avons envoyé dans ce pays une nouvelle expédition pour l’étude anthropologique des Orangs-Gekai et j’ai
reçu deririèrement le premier crâne
et les premières mèches de cheveux:
c’est réellement une race noire, les
cheveux sont crépus, la tête brachicéphale (large) se distingue par
son petit volume, mais elle ne présente aucun indice de développement
anirnalesque ».
« Dans la question de l’homme,
nous sommes ainsi battus sur toute
la ligne. Toutes les recherches entreprises pour prouver la continuité
de son développement progressif
ont été sans résultat: pôint de proanthropos,po\ul d’homme-singe, point
d’anneau de raccordement 11
IVcviic
Blalie — À la chambre a eu lieu
une discussion à propos de la cul
O Microcéphale se dit d'un homme dont la tête
est petite par suite d'un défauL de développement
du cerveau.
tedivi-..
tivation de la colonie Entrée. Le
baron Franchetti a soutenu qu’elle
devait être entreprise par des Eu ropéens tandis que le voyageur Antonelli a déclaré qu’elle ne réussirait qu’entre les mains des indigènes.
— Le ministère a cru devoir,
avant les fêtes de Noël, demander
à la chambre un vote de confiance.
La séance a été très animée. Nicotera, Bovio, Prinetli ont parlé contre
l’Administration relevant surtout ce
fait que le Ministère demandait un
vole de confiance avant que l’on
connût les' projets de loi qu’il entendait présenter à la chambre. Le
vote a été très favorable au ministère, 296 voix contre 82. Mais il est
à prévoir que plus tard, c’est-à-dire
lors de la discussion des projets de
loi, celte majorité diminuera considérablenient.
— Le'roi a reçu les délégations
de la Ghambre et du Sénat et leur
a fait l’accueil le plus cordial
Fs-aiice — Dans une votation
qui a eu lieu dernièrement à la
chambre des députés, le ministère
ne s'est sauvé que par une majorité
de cinq voix. *’
AVIS
Le soussigné prévient MM. les
abonnés au Chrétien Evangélique
que, sauf déclaration contraire de
leur part, dans \e^ terme de dix
jours, il continueront à recevoir ce
recueil eu 1893.
En outre, s’il y a des personnes
aux Vallées qui désirent profiter du
prix de faveur que nous fait la Direction de celte Revue mensuelle de
la Suisse Romande, elles sont priées de nous faire parvenir leur adhésion sans retard.
Torre Pellice, le 20 Décembre 1892.
/ J. P. Pons.
J. P. 'Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina