1
01ixq.u.lòrae aruiée.
IV. ÎSO.
16 Déeexnbre 18TO.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialenenl cansacrée aax ¡Dtérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui soaC vériUbles. occupent
vos pensées — ( Philippi&ns,y IV. 8.)
PRIX D*AB0NSB1IEMT :
Italie, h domicile {'ttn an) Fr, 3
Suisse.................*5
Fi^oce....................*6
Allemagne..............>6
Angleterre, Pays-Bas . » 8
Un numéro séparé : 5 cent.
ün numéro arriéré : 10 cent.
BUBEAUX d’aBONMEMEHT
ToRRR-PBLLtcB : Via Maestra,
N.42. (Agenzia bibliografica)
PioRBRoL : J. Chianlore Impr.
Torin :J.J. TroUf via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica, via de'Paneani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour radministrat’on
au Bureau à Torre-PeUice .
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction ; â Mr. A. Bevel
Prof, h Torre-Pellice.
Sommalx-o.
Les Vaudois â la Balsüle. —j Les pltîs'bytâriens d’Amérique. — Les Vaudois du Kosario. — Consécration au saint-ministère. —
Mission du Lessouto. — Chronique polilique.
— Annonce.
LES IfiUbOlS A LA BALSILLE.
RÉCIT DE l’abbé MBRLIÎt.
Août 1689. — Au commencement du mois d’août 1689 , ces
peuples {les vaudois ), qui étaient
sortis des Vallées pour aller chercher un asile en Suisse et en Allemagne , se joignirent à plusieurs
Français qui y étaient aussi à cause
de la Religion, et surtout à plusieurs des vallées de Pragela et
de Queyras comme voisins, et résolurent de former un camp volant,
ou plutôt une colonie conduite par
le ministre Arnaud, dans le dessein
de retourner dans les Vallées et
de se remettre dans leur pays,
toutes choses étant pour lors tranquilles. Ainsi ârent-ils, et prenant
leur route par les montagnes de
Savoie , il vinrent se rendre à Sa
labertrand. Ce qu’ayant appris,
M. le marquis de Larrey y fit
marcher les milices de Cesane,
d’Oulx et de Bardonêche avec un
bataillon des milices deBourgogne,
pour garder les passages et les
ponts.
Les Vaudois forcèrent le passage ( de Salabertrand ) et M"" le
marquis de Larrey fut blessé au
bras (1). Montant alors pendant la
nuit parmi les bois et les rochers,
ils arrivèrent le 3 septembre à
Pragela (2), et le 4, dans la Vallée
de St Martin, où ils exercèrent toute
sorte de cruautés contre ces pauvres Savoyards (3) que S. A. avait
(1) C’est le marquis de Larrey qui so
voyant vaincu s’écria: « Faut-il que je
perde aujourd'hui le combat et l’honneurl *
(2) D’après Monastier, les Vaudois étaient
arrivés a Balsille dès le mardi 27 août. ÏI
y a donc ici quelque erreur dans les dates.
Au reste ce n’est pas la seule inexactitude
du man.
(3) « Ces pauvres Savoyards » étaient
venus de leur pays s’établir dans les maisons et sur les terres des Vaudois. C’étaient donc les premiers ennemis à repousser. — « L’intention des Vaudois, dit
H. Amaud écrivant au* duc , n’est point
de répandre le sang des hommes, & moins
que ce ne soit en défondaut le leur ».
2
-494
établis dans cette vallée, leur coupant inutilement la tête et les
laissant morts dans la rivière.
Ce retour fut tellement contre
l’attente de S, A. (Victor Amédée
II ) que, ne pouvant souffrir cette
rébellion d’une si petite troupe,
— car ils n’étaient que six ou
sept cents au plus, — le duc implora le secours du Roi (de France,
Louis XIV) afin de les chasser
ou de les soumettre une bonne
fois. Ils ne voulurent pas entendre
aux propositions de S. A. et préférèrent se réfugier sur une montagne audessus de Balsille , qu’on
a nommée les Quatres-Dents, lieu
d’un très difficile accès. Puis ils
portèrent là tout le grain et la
farine qu’ils avaient trouvés des
Savoyards, tristes victimes de leur
fureur, lis prirent aussi les bestiaux , et passèrent l’hiver sur la
montagne. De temps en temps ils
sortaient au Pragela ou en quelques villages , et emportaient le
pain qu’ils trouvaient dans les
maisons, en dépit des troupes qu’il
y avait en plusieurs endroits.
Au commencement de novembre
de cette même année 1689, trente
hommes de la vallée de Pragela
allèrent réparer les ponts et chemins de la vallée de St Martin ,
afin de pouvoir chercher les vaudois dans leurs trous. Mr le brigadier de Lombrois (1), qui les
commandait, les fit camper (les
trente hommes du Pragela ) avec
les troupes au Périer , et le 4 du
même mois au champ-de-Salse
________________■ i >
f. ■ '
, (1) Peut-être il veut dire Mr de l’Ombraillo, qui aveei le marquis do Parelle
était là au milieu d’octobre , à la poursuite des vaudois.
( Massel ) pour aller ensuite à Prali.
— S. A. avait fait brûler par toute
la vallée, et pendant trois semaines , le dit sieur Lombrois faisait
les détachements sans pouvoir les
trouver, retranchés qu’ils étaient
aux Quatre-Dents. C’est là que M.
de Lombrois (1) vint les attaquer,
et là qu’ils se battirent. Mais après
quelques jours, on fut obligé de
se retirer à cause du mauvais
temps. Dans cette retraite on rompit tous les moulins et on brûla
les maisons qui restaient.
Février 1690. — Les Vaudois,
après avoir pris le pain qu’ils
purent trouver à Laval, exigèrent
que les habitants de Tronchée,
retirés à Laval à cause de l’hiver,
leur apportassent de nouvelles provisions quelques-jours après à la
Tronchée. La chose n’ayant pu
s’exécuter à cause des troupes qui
étaient là de quartier retranchées
à la maison curiale et à Téglise,
les Vaudois vinrentau jour nommé,
et ne trouvant ce qu’ils cherchaient,
ils brûlèrent le village de la Tronchée, ce qui arriva au mois de
février 1690.
Avril 1690. — Pendant le mois
d’avril de cette année, il se passa
plus d’une chose étonnante. L’on
commanda à cette commune ( de
Pragela ) plusieurs hommes qui
devaient servir de pionniers et de
guides pour passer au Col du Pis,
avec les régiments du Plessis,
Bélièvre et autres , * et Ton alla
^ camper à TAIpe du Lauson , après
avoir eu'la neige sur le corps une
partie du jour et toute la nuit. Là
_____________ -1^--------------‘1---
'^(1) Toujours M. do l’Orabraillc ou d’Ombrailles.
3
Mr le commandant'de Feuquières
(1) donna ordre aux pionniers de
monter avec un détachement, sur
r*" afin d’aller camper sur la
hauteur des Quatre-Dents (2). Au
milieu des neiges, il n’y avait ni
feu ni eau,
On descendit de cette hauteur
par l’arête, les pionniers frayant
le chemin dans la neige devant
les troupes qui devaient donner
l’attaque aux vandois. Les voyant
bien fortifiés, Mr de Feuquières
avait ordonné l’assaut par le haut
et par le bas. Malheureusement le
temps ne fut pas favorable, car
il tombait alors prodigieusement
de neige. En conséquence, le
capitaine de la Charme (?) qui
commandait le détachement, après
s’être battu quelque temps, fit faire
à ses gens un demi tour à droite.
Un pionnier qui était là m’a dit
(à l’abbé Merlin) que les troupes
ne pouvant entrer que par un endroit , les vaudois en tuaient autant qu’il y en paraissait, ce qui
obligea nos gens à se retirer. Ceux
qui étaient montés à l’assaut par
le bas ne furent pas plus heureux,
car ils y perdirent une soixantaine
d’hommes, principalement des dragons de Sully-à-pied. Tout étant
retiré, les Vaudois coupèrent la
tête à nos morts et jetèrent les
cadavres dans la rivière. Us nous
firent prisonniers Mr de Parat,
lieutenant colonel dans le régiment
d’Artois. '
Nos troupes en desc^'dant catnpèrent au bois de Gùnivert > où
(1) Alors ambassadeur de France en
Piémont.
(2) « C’est le nom stratégique dé la Balsille, > dit Muston.
l’on fit du feu afin de fondre de
la neige et avoir de quoi boire"
Le lendemain l’on descendit au
Quartier du Roi , qui était alors
au Passet. Mais les Vaudois embusqués donnèrent sur l’arrièregarde et tuèrent quelques soldats.
Les pionniers portèrent à Pignerol
un lieutenant colonel qui était
blessé ; après quoi ils furent congédiés , mais pour peu dé tempsfLa fin au prochain numéro^.
LES PKESlt\TËRIEPiS D’AMÉRIQUE
On reproche quelquefois aux protestants, et surtout aux églises
évangéliques indépendantes , d’abuser de leur liberté pour se diviser à l’infini, ou tout au moins
jusqu’à ne former plus que des
congrégations sans importance au
milieu du monde. L’on pourrait
répondre à cela que les petites
églises ressemblent, par ce côté ,
aux églises apostoliques plus que
ne le font les grandes agglomérations. La concentration de centaines
ou même de milliers de congrégations sous une seule domination,
avec une conformité de détail et
d'organisation allant jusqu’à l’identité, n’est requise ni par la lettre,
ni par l’exemple, ni par l’esprit
de l’Evangile. — S’il y a du danger
c'est des grandes masses bien plutôt que des petites qu’il viendra.
Quoiqu’il eu soit, c’est une erreur de penser que le fractionnement, rendu possible par la liberté,
en soit la conséquence inévitable,
■Les Etats-Unis d’Amerfque, par
exemple, où certes il est permis
à chaque congrégation de se di-
4
^39Ç
viger en autant de parties qu’il
lui plaît, est aussi [le pays qui
nous offre les confédérations d’églises les plus considérables,
Témoin entre toutes les trois principales branches de Presbytériens
qui, à elles seules» renfermient
près de 5000 églises avec autant
de pasteurs, et un demi-million
de communiants, sans compter les
simples adhérents , beaucoup plus
nombreux que les membres proprement dits.
Laissant de côté les Presbytériens dits du Cumberland, et leurs
mille églises , .nous rappellerons
que les Presbytériens de la vieille
et de la nouvelle école qui, en
1838, s’étaient scindés en deux
grands corps d’églises sous ces
dénominations , ayant vu s’affaiblir
d’année en année les différences
qui les séparaient, résolurent de
se réunir de nouveau, ce qu’ils
ont fait, il n’y a pas bien longtemps.
Or cette Eglise Presbytérienne
Ré-Unie, comme elle s’appelle depuis la fusion des deux Ecoles,
vient de preudre une détermination
qui fait bien voir dans, quel esprit
elle a cherché à s’agrandir et comment elle désire employer les forces nouvelles qu’elle vient d’aequérir.
En 1849» les Presbytériens de
la. nouvelle Ecole, s’étaient joints
aux Congrégationalistes pour fonder en commun la grande Société
Américaine pour les missions étrangères (1] , et pendant vingt ans ils
(1) Amerioau Board ctrOommissîoaers
îor Foreign Mission. ■> r
n'oat pas cessé, de travailler ensemble à l’avancement du règne
de Dieu dans toutes les parties
du monde. On annonce maintenant
qu’un changement important vient
d’avoir lieu. Les Congrégationalistes , très nombreux aussi, puisqu’ils ne comptent guère moins
de 2,500 églises ayant au delà de
200,000 membres et peut-être
autant d’adhérents ou simples auditeurs, les Congrégationalistes,
disons-nous, ont pris à leur charge
la Société Américaine pour les
missions à l’étranger, tandis que
les Presbytériens Réunis. avec
leurs 400 églises environ, auront
pour leur part, en Asie, la mission de Syrie et d’Arménie et une
portion de celle de la Chine, en
Afrique » celle du Gabon, et en
Amérique» celle des Indiens du
Nord. Ce partage s’est d’ailleurs
fait dans le-meilleur' esprit-qu’on
pût désirer.
Ces diverses portions de l’œuvre
missionnaire que TEglîse Presbytérienne Réunie prend ainsi sous
sa responsabilité propre, vont exiger pour leur entretien la somme
énorme de cent mille dollars, ou
d’un demi-million de francs, chaque
année, somme qui sera fournie
principalement par les Chrétiens
des six ou. sept Etats dont se
compose la Nouvelle-Angleterre.
Cet arrangement fait espérer un
nouveau développera ment de l’œuvre missionnaire, et si l’Esprit de
Dieu bénit et accompagne les ouvriers qu’il aura lui-même suscités,
il a, pas de. doute qu’il résultérà de tout cela une plus large
dflffusioni d.e> l’Evangile.
5
-309
Si les chiffres que nous avons
sous le yeux sont exacts, les Congrégationalistes, pour soutenir la
puissante Société missionnaire qui
va reposer désormais entièrement
sur leurs églises, auront encore
à leur charge une dépense annuelle de deux cent mille dollars.
Il est superflu de rappeler à
nos lecteurs que les églises qui
sont capables de pareils sacrifices
dans l’intérêt des naissions à l’ex*
térieur, n’ont pour leur propre
entretien et pour leurs ceovres intérieures, d’autres ressources que
les dons volontaires de leurs membres. Heureuses les églises qui ne
pensent jamais payer trop cher
le privilège d’entendre la parole
de l’Evangile, et celui de l’annoncer au monde!
vAUDois DU mm
Noiis lisons dans L'Itatie du 8
que M.‘‘ Pendleton a reçu dernièrement de la Colonie Vaudoise du
Rosario Oriental deux adresses,
qu’il a transmises à S. M. le roi
par le moyen du ministère des
affaires étrangères. M.' Peiroîeri
lui a fait parvenir à cette occasion
une lettre dont voioi la teneur:
Florence, lo 22 novembre 1870.
A M.k Rev, F, H, Pendleton.
1 Monsieur,
• J’ai r«içu votre. lettre en date
du 19 courant, et les de«x adresses
de la Colonie Vaudoise ^l yésidaat
au Rosario Oriental; je es’empreeserai de le fairci parvenir,à leur
haute destination.
• En même temps que je vous
remercie infiniment d’avoir bien
voulu me faire connaître les expressions de dévouement de cette
Colonie Italienne envers S. M. le
roi, je vous prie d’être l'interprète
de mes sentiments auprès de ces
nationaux qui, quoique loin de
l’Italie, suivent d’un œil attentif,
et avec intérêt, les événements
qui touchent à la prospérité de
leur patrie et au bonheur de notre
Famille royale.
« Agréez, Monsieur, les assurances de ma considération très
distinguée.
Pour le Ministre.
B. Peiroleri ■>.
CoDSéemtioo au s. Ministère.
Trois candidats ont demandé,
cette année , à être examinés sur
leur foi et leurs convictions religieuses en vue d’obtenir leur consécration au saint Ministère: ce
sont MM. Emile Long de La Tour,
J. Daniel Armand-Hugon, de La
Tour aussi, et Jean Pons deMassel,
ayant tous travaillé déjà dans le
champ de l’Evangélisation. Le premier étant tombé malade n’a pu se
présenter au jour fixé.
Les deux autres ont subi leur
examen à La Tour le jeudi 24 novembres par devant MM. les pasteurs
et ministres de l’Evangile , venus
an grand complet de tous les points
des Vallées.
Après la lecture de la Parole de
Dieu et la prière prononcée par M.
le Modérateur Lantaret, les candi-
6
dats furent successivement invités
à exposer leurs sentiments sur le
but de la loi, sur la gratuité du
salut et responsabilité de l’homme,
sur l'humilité chrétienne , et enfin
sur les motifs qui leur ont fait désirer d’être ministres de l’Evangile.
Cette exposition , ainsi que les réponses aux questions et objections
qui leur furent faites, ayant paru
satisfaisantes , l’un et l’autre des
candidats a été admis à l’unanimité
de vingt-deux ou vingt-trois voix.
Le public , comme de coutume , a
été représenté par la population du
College.
Les sermons d’épreuve , sur ces
paroles ; « De cœur on croit à justice, et de bouche ou fait confession
à salut» (iîom. X.), et sur celles-ci:
« Comment échapperons-nous , si
nous négligeons un si grand salut »
{Ilébr. Il), ont été préchés huit jours
après dans le temple de La Tour,
et acceptés à l’unanimité par les
neuf ou dix pasteurs délégués pour
entendre et juger cette partie de
l’examen.
Ces résultats ayantfété^annoncés
pendant deux dimanches au haut
de toutes les chaires vaudoises, la
consécration de MM. Pons etHugon
a pu se faire dès le mardi , 13 décembre, dans le temple de PigneroL
Ce jour-là , dix-huit ou vingt mi‘
nistres de l’Evangile furent présents
et une nombreuse assemblée'descendue de Prarustin , de S. Germain , de Pramol et même' de La
Tour et de S. Jean , remplissait la
chapelle. — M. Meille, pasteur de
PEglise Vaudoise de Turin, chargé
de la prédication , partant de cette
parole de S/ Paul à Timothée .
« Toi, fais l’œuvre d’un évangéliste » (n Tim. 4)\ rappela tout d’abord aux postulants que ni pasteurs
ni assemblée n’étaient là pour leur
communiquer aucun don spirituel.
Leur adresser encore une fois quelques conseils, s’unir à eux pour demander au Seigneur ce que lui seul
peut donner , afin de rendre leur
ministère profitable et efficace, c’est
le principal objet de cette cérémonie. — Passant ensuite aux paroles
mêmes de son texte, le prédicateur
se demande quel est le but de cette
œuvre d’évangélisation , quels en
sont les moyens , et quels doivent
en être les résultats. Le but c’est
d’annoncer l’Evangile , l’Evangile
de Christ,et du vrai Jésus-Christ,
l’Evangile qui sauve et qui guérit ;
les moyens sont la prédication,
l’exemple, la prière ; non point certes une prédication quelconque ,
mais une prédication strictement
biblique , et soignée. Le résultat à
atteindre c’est le salut des âmes.
Sans doute, Dieu nous demande
avant-tout d’être fidèles et n’accorde pas toujours le succès que
nous voudrions ; cependant il ne
nous laisse point non plus sans encouragements ; et quand il ne donnerait à nos prières qu’une seule
âme, cette récompense vaudrait
déjà infiniment plus que le monde
entier. ■'
L’attention a été soutenue, et
l’assistance suivait avec un intérêt
visible la parole du prédicateur.
Ij Après lèservabe a eu lieu l’examen de foi du'troisième candidat,
M. Emile'Long. Interrogé'sur les
mêmes'sujets qne les deux premiers, il a répondu de façon à obtenir l’ananimité des suffrages.
7
Le chant, dirigé par M'le prof.
Charbonnier, et par M* Tinstituteur
Chauvie, nous a fourni la preuve
qu’avec de l’exercice, et une bonne
entente préalable nos vaudois peuvent chanter avec goût ; de manière à ce que cette partie du
culte soit vraiment pour l’édification des assemblées publiques.
REÇU POUR LA. MISSION DU LESSOUTO
Report de la liste du 9 diccm. Fr. 40
M"‘ J. A. 5
M“' Beckwith > 5
M' et M"' Rostan de Vérone 3
M"* Meille » 3
M“" Voile née Jalla 5
M“ Nicoli ni 5
JP Jules Parisc 10
Et. Jluston » 1
François Gay, ancien de S' Jean » 2
Jl"' Julie Delessert 1
Marie Long » 0 50
M' Emile Long » 2
M'le pasteur M. Gay du Vlllar 2
L’ecole de filles de Prarustin » 4 50
Une amie des Bassoutos » 4 50
Total . F. 93 50
(fThronique i^oltttque.
Italie. Ainsi que nous,le disions dans
notre dernière Chronique, la Commission
Espagnole a été reçue en audience publipar S. M. Victor Emmanuel, le 4 courant,
au Palais Pitti. Nous avons remarqué avec
plaisir que le prince Amédée,.maintenant
roi d’Espagne, dans sa réponàe au président Ruiz Zorilla, a franchement nommé
Dieu par son nom, ce qui n’est plus guère
d’usage en politique. «J’accepte devant
vous, a-t-il dit, avec l’assistance de Dieu
elle consentement du roi^ mon père,
l’antique et glorieuse couronne que vous
venez m’offrir» «J’ai confiance en Dieu,
dit-il encore, j’ai confiance en Dieu, qui
voit la droiture de mes intentions, j’ai
confiance dans le peuple espagnol si justement fier de son indépendance, de ses
grandes traditions religieuses et politiques
et qui a donné la preuve qu’il sait joindre
au respect de l’ordre le culte indomptable
et passionné do la liberté ».
Sauf ces «grandes traditions religieuses»
de l’Espagne, oii l’on pourrait voir certain élément que le prince n’a sûrement
pas voulu y enfermer, tout le monde aura
aimé ce discours do celui que l’on salue
actuellement du nom de Ahëdëe I. Qu’on
lise encore cette petite dépêche de la
duchesse de Gènes à son royal neveu :
« Ton père m’a annoncé ton acceptation
du trône d’Espagne. Je me félicite avec
toi, et je prierai toujours le bon Dieu pour
ton bonheur, et afin qu’il t’aide dans
r accomplissement de la noble mission
dont tu es chargé. Accepte les vœux bien
sincères de ton affectionnée tante. Elisabetta ».
Le lundi, 5 courant, S. M. Victor Emmanuel a ouvert le Parlement par un discours dont il faut citer au moins ce qui
se rapporte aux affaires do Rome :
« L’année qui touche à son terme, — a
dit S. M. en commençant, — a étonné le
monde par la grandeur des événements
qu’aucun jugement humain ne pouvait
prévoir. Notre droit sur Rome, nous l’avions toujours hautement proclamé......
Avec Rome capitale d’Italie, j’ai rempli
ma promesse et couronné l’entreprise
initiée, fl y a vingt trois ans, par mon
magnanime père.
«Mon cœur de roi et de fils éprouve
une joie solennelle en saluant tous les
représentants de notre chère patrie, réunis ici pour la première fois. L’Italie est
libre désormais, il ne dépend plus que de
nous de la faire grande et heureuse.
^ « ...Nous sommes entrés à Rome au nom
du droit national, au nom du pacte qui
lie tous les italiens à l’unité nationale ;
nous y resterons en maintenant les promesses que nous nous sommes faites so-
8
-«0
lemnellement à nous-mêmes : libertó de
l’église, pleine indépendance du siège
pontifical dans l’exercice de son ministère
religieux, dans ses relations avec la catholicité »,
Le discours mentionne — s« le transfert
imminent du siège du Gouvernement à
Rome,» — ce qui veut dire, sans doute,
avant la fin de l’année prochaine.
— Des 508 collèges électoraux du rojaume, 310 ont réélu leurs anciens députés,
14 ont nommé pour leurs représentants
des hommes issus de la Chambre précédente, et 184 ont envoyé au Parlement
des hommes nouveaux. La salle des CinqCents , au Palais-Vieux, sera maintenant
digne de son nom.
— Une petite démonstration organisée
par les jésuites pour le 8 décembre sur
la place de S. Pierre à Rome en faveur
de feu le pouvoir temporel, a complètement échoué, grâce à l’attitude de la population.
Krance. Après la grande sortie du
30 novembre et les combats de Villiers,
du même jour, après la sanglante bataille
de Vincennes, du 2 au 4 décembre, le
général Ducrot a dû renoncer à son dessein de rompre les lignes prussiennes et
repasser la Marne pour se replier sous
les forts do Paris.
Dans le même intervalle (du 2 au 5)
trois jours de combats {ont permis aux
Prussiens de reprendre la ville d’OrleanS,
évacuée dans la nuit du 5 décembre par
l’armée de la Loire. Les Allemands ont
pris 77 canons et 4 cannonières. Le nombre des prisonniers qu’ils ont faits dans
ces divers combats, s’élèvent à 10 ou 15
mille. Les morts se comptent par milliers
<3es deux côtés.
Le 7 et le 8 décembre, nouveaux combats aux environs de Gien et de Beâugency, sans autre résultat, paraît-il,
<}u’une grande effusion de sang.
Le Gouvernement de la défense ayant
ordonné une enquête au sujet de l’évacuation d’Orléans, le général d’AurellesPaladine, a donné sa démissioB de commandant en chef , do l'armée de la Loire.
Au Nord, les Allemands sont entrés A
Rouen, dans la journée du 6, et à l’Est,
le même jour, on annonce que tous les
officiers des corps garibaldiens ont donné
leur démission, et que Parmée de Garibaldi pourrait bien se dissoudre.
Le Gouviwnement de la défense est sur
le point de se transporter, pour plus do
sûreté, de Tours à Bordeaux.
Allexaaagiie. Tout porte à croire
que le roi Guillaume sera nommé Empereur d’Allemagne avant même de rentrer
à Berlin. L’on en sera donc toujours à
crier : l’Empire est mort ; vive l’Empire !
Russie. — La question d’Orient ne
sera, selon toute apparence, pas encore
soulevée pour cette fois, les puissances
signataires du traité de 1856 s’étant mises
d’accord sur la possibilité d’avoir une
conférence à Londres, oîi la note russe
serait tout simplement ignorée. La liberté
de la Mer-Noire y serait reconnue, et la
Russie obtenant ainsi ce qu’elle demande,
serait toute disposée à se montrer coulante sur le reste.
Egypt®- Le canal de Suez, qui a
peut-être déjà coûté un milliard de francs
sans être encore bien achevé, vient d’être
acheté par une société anglaise.
Errecr à corriger. Ce n’est pas a Grange
(Canton de Vaud), comme nous l’avons
dit par erreur dans notre numéro précédent, c’ésf à Grange (Edimbourg).
ANNONCE
Au Bureau de VEoko des Vallées,
on reçoit les abounements pour la
plupart des Journaux d’Italie et de
la Suisse.
A. lïsvEt Gérant.
PigneroT, ïmpr. CSaiantore.