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M. B. Léger, pasteur
2 copies
^onée XXXIX.
2 Di^oombre 1904.
ferrerò
N. 49.
L’ÉCHO
VALLÉES
OHAQtm VBÎIVr>R:Br>I
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables ... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
Questions actuelles — Repos à l’égard
des œuvres — Evangile et Cliristianisme social — Echos de la presse —
Missions — Chronique — Ouvrages
reçus — Nouvelles et faits divers —
’|i Revue Politique.
QUESTIONS ACTUELLES
Cléricaux électeurs.
La participation plus ou moins ouverte des cléricaux aux dernières élections politiques a donné lieu à des
polémiques de presse auxquelles ont
fait écho quelques-uns des journaux
évangéliques. On n’a pas vu sans inquiétude ce changement dans l’attitude
du Vatican, jusqu’ici inflexiblement attaché à maintenir la formule « ni électeurs ni élus » et qui maintenant a
permis, au moins tacitement aux catholiques non seulement de prendre
part à l’élection, mais même de se faire
élire, comme cela est arrivé dans deux
ou trois collèges.
Il est certain que, les premières années qui ont suivi l’abolition du pouvoir temporel, la cause libérale a été
mieux servie par Tintran.sigeance de
Rome qu’elle ne l’eût été par une
attitude plus conciliante. Mais il n’est
pas bien sûr qu’ il en serait encore
■w ainsi à l’heure actuelle. En prenant part
à la vie politique de la nation, les catholiques cessent, au moins officiellement, d’être des ennemis, et deviennent
des citoyens. Et à supposer qu’ils congjlinuent à être ennemis de l’ordre de
choses établi en 1870, du moins, en
entrant au Parlement, devront-ils employer les mêmes moyens de lutte
que tous les autres citoyens et s’eflbrcer
■d’obtenir par des voies légales ce qu’ils
considèrent, de leur point de vue, comme
leur droit.
On peut craindre la formation d’un
fort parti clérical qui pourrait un jour
être assez fort pour s’emparer du pouvoir, ou tout au moins imposer sa volonté. Ce qui est arrivé dans d’autres
I états, en Belgiquq,par exemple, pour' rait bien arriver chez nous et plus tôt
; que nous ne pensons.
C’est ce que le parti libéral, qui vient
de sortir victorieux des élections, doit
bien se dire, non pas pour nourrir des
craintes exagérées mais pour se péné■ trer plus que jamais de ses devoirs et
J de ses responsabilités. Ce n’est qu’en
étant libéral dans toute l’étendue du
terme que le gouvernement — et la
majorité qui le soutient — pourra regarder à l’avenir avec confiance et sans
Crainte des dangers dont il est menacé
de deux côtés opposés, de l’extrême
Gauche révolutionnaire et de ce qui
pourra être demain l’extrême Droite
cléricale et réactionnaire.
Que le parti libéral soit assez libéral
pour gagner la confiance non pas des
révolutionnaires, ce serait mauvais signe, mais de tous ceux qui veulent
sincèrement le progrès avec l’ordre ;
qu’il mette résolument la main aux réformes tributaires, économiques, et sociales que le pays réclame dans la très
grande majorité de ses citoyens, et il
n’aura rien à craindre du parti clérical,
lors même que de prochaines élections
le renforceraient notablement.
Pasteur et citoyen.
Les pasteurs des Vallées font de la
propagande électorale ! — voilà (sous
sa forme la plus modérée) la plainte
ou l’accusation qu’on ne manque jamais
de trouver dans une certaine presse
chaque fois que, dans les élections politiques, la majorité des Vaudois ne
vote pas comme la majorité des électeurs
de la plaine. On ne dit naturellement
ni où ni quand ni comment les pasteurs
(sans distinction) font cette propagande;
mais on en parle avec la plus grande
indignafion.
Nous ne voulons ni prendre la défense des pasteurs, qui n’en ont nul
besoin, ni démentir des affirmations qui
ne sont jamais sortie du vague. Al.iis
il vaut la peine de se demander quelle
différence il y a entre un pasteur (Imi s
de l’exeicice de ses fonctions) et un
antre citoyen quelconque, en face des
prérogatives et des devoirs inhérents
à ce titre de citoyen. Si un pa-'-teur
par exemple, assiste à une réunion
électorale et y prend la parole pour
exprimer son opinion personnelle sur
la situation et sur les candidats proposés, de quel droit et au nom de
quel principe pourrait on le blâmer tandis qu’on trouve la chose parfaitement
à sa place pour tout autre citoyen ? On
dira que sa charge de pasteur lui donne
une autorité et une influence que d’autres ne peuvent avoir. A quoi il est
facile de répondre que si un pasteur a
de l’autorité (morale bien entendu) et
de l’influence sur la population — et
il y en a qui en ont — il ne le doit
nullement à sa charge comme telle,
mais à son caractère et à ses qualités;
et en cela encore il ne se distingue
pas de tout autre personne qui ait su
gagner l’estime et la confiance publiques par des qualités réelles.
Ce qui serait blâmable, ce serait de
porter les questions de politique nùlitunte en chaire ou en général de les
mêler à Texercice de ses fonctions pasto'ale.s : culte, instruction religion-e,
cure d’âmes. Mais nous osons affirmer
bien haut qu’aucun pasteur ne le fait
ni ne le fera jamais. Je ne dis pas qu’un
pasteur ne parleia jamais de politique
en chaire, car le prédicateur doit pouvoir parler, à un point de vue général
et élevé, de tout ce qui concerne le
bii-n et le progrès de rhumanité. Mais
jamais il ne fera servir la prédication
de moyen à la lutte des partis.
Celte réserve faite, chacun doit recomiaitre au pasteur comme à tout autre liomme le droit et la liberté d’acfomiilir tous ses devoir d’homme et de
citoyen.
Repos à régard des œuvres
“ Il y a donc nn repos de sabbat
réservé au peuple de Dieu. „
Héi. IV, 9-10.
L'auteur a parlé au v. 4 du repos
de L>ieu, le septième jour de la création. niaintenant il dit qu’il y a aussi
un repos de sabbat pour les chrétiens.
S’il dit qu’il reste un repos pour nous,
c’est qu’il considérait le repos de Canaan dans lequel furent introduits les
Israélites fidèdes, comme un symbole
du repos réel dans lequel Christ introduit ceux qui croient en lui.
Au V. 10 nous avons une autre
preuve qu’il ne s’agit pas ici du repos
du ciel. « Car celui qui entre dans le
repos de Dieu, se repose de ses œuvres,
comme Dieu s’est reposé des siennes ».
Cette remarque n’aurait aucun but s’il
s’agisstiit du repos du ciel. Mais elle
a une grande force s’il s’agit du repos
de la foi dans cette vie, nous montrant
que le grand secret pour entrer dans
ce repos c’est de cesser de le chercher
par nos propres œuvres.
En Dieu, nous voyons deux relations
distinctes avec son œuvre, la première
est l’œlivre même de la création qu’il
accomplit. La seconde est son repos
après que l’œuvre fut accomplie, lorsque se réjouissant de ce qu’il avait fait,
il allait commencer l’œuvre plus importante de veiller au développement
de la vie qu’il avait confiée à la créature, et assurer sa sanctification et son
perfectionnement. C’est un repos de
Tœiivre maintenant finie, pour entreprendre l’œuvre supérieure de la conservation et de la direction providentielles. Il y a aussi deux stages dans
la vie chrétienne ; l’un, lorsque le chrétien après sa conversion cherche à opérer lui-même ce que Dieu lui commande;
le S('Cond, dans lequel, après des non
réussites douloureuses, il cesse ses propres effitrts, et entre dans le repos de
Dieu, dans la communion duquel il
trouve la force qui lui manquait, en
lai-sant Dieu même opérer en lui tout
son bon plaisir.
C’est ce repos de l’œuvre propre que
beaucoup de chrétiens ne peuvent pas
comprendre. Ils disent que c’est là un
état passif, et une jouissance égoïste,
une silencieuse contemplation qui conduit à la négligence des devoirs de la vie,
et nous rend impropres à ce que l’E^
criture appelle la vigilance et le combat.
Quelle mésintelligence de la vocation
de Dieu qui nous invite au repos ! Le
Dieu tout puissant est l’unique source
de toute force. Dans la nature c’est
lui qui fait tout, dans la grâce, il attend d’opérer en nous tout ce qu’il
exige de nous, si seulement nous voulons consentir à le laisser faire. Véritablement le repos en Dieu consiste à
nous remettre entre ses mains pour
être les instruments d’une très haute
activité. Nous travaillons parce que c’est
Dieu qui opère en nous le vouloir et
le faire. S. Paul disait : je travaille en
combattant par sa force qui agit puissamment en moi. Entrer dans le repos
de Dieu c’est mettre fin à nos propres
efforts et nous remettre par la foi entre les mains de Dieu pour qu’il opère
en nous et par nous.
Le plus pressant besoin de plusieurs
chrétiens est de bien comprendre cette
vérité. Leur vie est un constant effort
et une incessante lutte. Ils désirent vivement faire la volonté de Dieu, et
vivre pour sa gloire. La non réussite
continuelle, et un amer désappointement,
est leur expérience trop fréquente. Le
découragement en est le résultat, il ne
peut pas en être autrement. C’est la
vraiment pour eux le désert de la vie;
ils ne sont pas entrés dans le repos de
Dieu. Puisse le Seigneur leur ouvrir les
yeux, afin qu’ils voient en Jésus leur
vrai Josué, qui est entré dans la présence de Dieu, qui siège sur le trône
comme notre grand sacrificateur, qui,
par une vivante union avec lui, nous
introduit dans ce lieu de repos et d’amour, et par son Esprit en nous, rend
cette vie céleste une réalité et une
joyeuse espérance. Celui qui est entré
dans ce repos, se repose de ses œuvres
propres, comme Dieu s'est reposé des siennes. Comment le chrétien se repose-t-il
et cesse-1-il ses œuvres propres ? En
cessant de regarder à soi-même. C’est
notre ancienne vie propre qui cherche
toujours de prouver qu’elle est bonne
et puissante, et nous pousse à faire les
œuvres de Dieu. Mais ce n’est que par
la mort que nous nous reposons de
nos propres œuvres. Jésus est entré
dans son repos par la mort. Chacun
de ses disciples qu’il y introduit doit
passer par cette mort. « Considérezvous comme réellement morts au péché
et vivants à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur. Croyez que la mort de
Christ, comme un T'ait accompli, avec
2
tout ce qu’elle signifie et a effectué,
opère en vous avec tout son pouvoir.
Vous êtes morts avec lui et en lui.
Consentez à cela et cessez vos œuvres
mortes. Heureux les morts qui meurent
au Seigneur, oui ! dit l’Esprit, car ils
se reposent de leurs travaux. Cela est
vrai de la mort spirituelle avec Christ,
comme de la mort du corps. Celui qui
est entré dans le repos a cessé de travailler à ses œuvres propres. Cesser
nos œuvres et entrer dans le repos vont
ensemble. Lisez le premier chap. de
Josué, et écoutez les paroles de force
et d’encouragement que Dieu adresse
à quiconque veut entrer. Echangez votre vie du désert avec vos œuvres,
avec la vie de repos dans laquelle Dieu
opère, ne craignez pas de croire que
Jésus est venu pour nous le donner,
et qu’il est pour nous. D. T.
Evangile et Christianisme Social
Je prie le lecteur qui s’intéresse aux
questions de l’heure actuelle de bien
vouloir se rappeler un article du journal : « Le Protestant » reproduit dans
VEcho du i8 Novembre 1904. — Si
par hasard il n’avait pas encore jeté
ce numéro au panier (ce que je souhaite de tout mon cœur) je lui serais
reconnaissant s’il avait la bonté de relire ledit article avant de prendre connaissance des quelques remarques que
je m’en vais faire.
L’auteur de l’article en question a
une idée très, mais trèa vague de ce
qu’est dans son essence le christianisme
social. « Il y a autre chose encore, dans
l’Evangile, dans la religion et dans la
vie d'aujourd'hui^ que des questions
d’ordre soqial », dit-il.
Mais qui donc met en doute cela ?
Les chrétiens sociaux ? Jamais de la
vie ! Est-ce que le christianisme social
qui reproche au christianisme individuel
d’être un christianisme incomplet, va
tomber dans la même faute en réduisant
le christianisme à une application des
principes chrétiens ou à une philosophie
socialo-chrétienne ?
Je voudrais bien savoir dans quels
livres et dans quels journaux le rédacteur du « Protestant » a puisé ces renseignements ! Hélas, je le sais, il en
est du christianisme social comme de
tout ce qui est jeune, plein de vie et
plein d’avenir; il risque d’enthousiasmer
trop vite, et souvent on veut l’enseigner à son tour avant de l’avoir bien
appris. Et alors on écrit des articles
incomplets, ou des articles inexacts, ou
des articles bêtes avec la meilleure foi
de ce monde. Et d’aucun juge le christianisme social par ces articles, ce qui
le conduit à écrire à son tour à la façon du Monsieur dont l’article a été
reproduit dans l'Echo des Vallées.
Qu’on étudie donc le Christianisme
social dans des livres sérieux, qu’on se
mette en correspondance avec ses représentants authentiques et autorisés,
qu’on se donne la peine d’étudier l’esprit et la pratique de leurs œuvres de
relèvement, d’éducation et d’évangélisation (les trois vont toujours ensemble);
et on ne viendra plus accuser le christianisme social de « réduire l’Evangile
à des questions d’ordre social».
Le Christianisme social ne renie rien
du passé, excepté l’égoïsme religieux et
la trop facile satisfaction de soi-même
au point de vue spirituel qui dérivent
généralement du Christianisme individuel. Il ne renie pas le Christianisme
individuel lui-même, il ne s’y oppose
pas, il ne le corrige même pas, il le
complète. C’ est précisément parce qu’il
proclame que Jésus est le Sauveur de
chacpie homme, que le Christianisme social revendique le droit au salut pour
tous ; et c’est parce qu’il a le cœur plein
et l’âme ravie d’un idéal magnifique,
et d’une espérance ineffable, c’est parce
qu’il demande à Dieu en sachant bien
ce qu’il demande : « que ton Règne
vienne, que ta volonté soit faite sur la
terre comme au ciel », que le Christianisme social prêche et ne se lasse de
prêcher aux foules (car les foules prêtent r oreille aux chrétiens sociaux)
Christ, et Christ crucifié.
Les chrétiens sociaux ont «la prétention de renfermer dans le Christianisme
social tout l’Evangile, toute la pensée
et toute la vie chrétienne d’aujourd’hui».
Bien sûr qu’il l’ont. Je le répète ; Bien
sûr qu'il l’ont. Et c’est facile à comprendre puisque, sans renoncer à tout
ce qui a été compris jusqu’à ce jour
de la personne du Christ et de sa doctrine, ils ont pénétré plus avant dans
la pensée et dans le cœur du Christ,
puisque quelques-uns d’entre eux à
force de rester à genoux devant le
Christ Rédempteur, ont reçu du St.
Esprit la grâce d’une vision nouvelle,
qui n’annule pas, mais qui s’ajoute à
la première et la complète : la vision
du Christ Roi.
Seulement l’expression Christianismesocial joue un mauvais tour à la cause
elle-même. Si ce terme n’était pas déjà
lancé on ferait bien de le remplacer
par le terme de Christianisme solidaristê;
l’expression solidarité renferme en effet
les deux éléments du Christianisme :
l’individuel et le social, tandis que le
terme social, rigoureusement parlant,
semble exclure l’élément individüel.
C’est un malheur, mais un bien petit
malheur qu’on répare avec un peu de
bonne volonté, lorsque l’on veut bien
croire que le terme social représente des
idées et des faits bien plus vastes que
l’expression ne semble impliquer ; il
est mieux du reste qu’il ait ce petit
défaut que d’avoir le défaut contraire :
celui d’être un gros mot, mais un mot
sonnant creux parce qu’il est vide.
Quant à l’apparition d’une confession
de /oi solidaristê elle est encore bien
loin dans les brouillards. Mais quand
bien même elle apparaîtrait, que les
chrétiens non sociaux se rassurent. Les
chrétiens sociaux ne les traiteront pas
d’hérétiques et ne les mettront jamais
dans l’impasse épouvantable où l’on se
trouve parfois aujourd’hui d’être obligés
de signer un document préhistorique, si,
pour obéir à sa conscience, on se croit
en devoir d’exercer le St. Ministère au
XX.me siècle.
Jean H. Meille.
Echos de la presse
M. Hyacinte Loysoii a publié dans le Temps
(du 6 novembre) un article intitulé “ Pro donto
niea „, dans lequel il exprime son opinion sur la
question de la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Nous en reproduisons la dernière partie, bien
entendu sans nous en approprier la conclusion.
..... Avec ou sans la séparation, il
n’y a de salut pour la France que dans
un puissant réveil religieux, et ce réveil, si désirable, doit se produire, dans
les esprits et dans les consciences, en
dehors d’une intervention de l’Etat.
Un essai d’Egli.se gallicane organisée
par l’Etat serait une démence plus encore qu’une iniquité, et je suis persuadé
qu’une telle idée n’est entrée dans l’esprit d’aucun de ceux qui ont quelque
influence dans-le parti républicain.
« Des travaux indépendants comme
ceux des savants abbés Loisy et Houtin, et d’autres encore ; une action libérale comme celle qu’exercent au sein
même de l’Eglise des évêques, que je
ne veux pas nommer pour ne pas les
désigner aux rigueurs de l’Inquisition
romaine ; le travail d’émancipation grandissant chaque jour dans la pensée des
laïques réfléchis qui s’aperçoivent qu’on
les a trompés par une fausse direction
intellectuelle et pratique et qu’ on les
conduit à l’abîme : tout cela constitue
une puissance d’avenir avec laquelle il
faudra compter tôt ou tard et qui vaut
infiniment mieux qu’ une seconde édition revue, corrigée et même augmentée
de la constitution civile du clergé.
« Instruits par l’étude et par l’expérience, les catholiques réformateurs comprendront, dès l’abord, ce que j’ai été
trop longtemps à comprendre moi-même,
ce dont la méconnaissance, très sincère
et contraire à tous mes intérêts, a été
l’une des principales causes des résistances que j’ai rencontrées : je veux 1
dire qu’ en conservant ce nom traditionnel de catholique », si cher aux
Français et d’ailleurs si beau quand
on l’explique, il faut abandonner résolument et loyalement, devant les résultats acquis de l’exégèse et de l’histoire, une part considérable de ce que
nous regardions jusqu’ ici comme le
patrimoine inaliénable du catholicisme.
« Ils répudieront tout esprit de cléricalisme et de secte, et, sans cesser
de représenter une tradition particulière
et glorieuse, ils ces.seront de se donncr
comme l’Eglise unique et exclusive,
hors de laquelle il n’y a de salut ni
pour les âmes, ni pour les sociétés.
« Ces cathoques-là — et ils sont plus
nombreux qu’on ne pense — tendront,
en dehors de tout calcul, et sans arrière-pensées, une main fraternelle aux
protestants et aux Israélites, et même
à ces millions de musulmans qui sont
nos sujets ou nos protégés, en Afrique,
et qui adorent, comme nous, le Dieu
unique : croyance simple et grandiose
qui ne compte pas un athée 1
«. Que dis-je, les catholiques vraiment
libéraux et vraiment chrétiens n’excluront personne de ceux qui — pour
parler avec le Christ — « le Père céleste fait lever son soleil et descendre
sa rosée ». Ils reconnaîtront pour des
frère les athées eux-mêmes, surtout
quand ces athées, après s’être brouillés
— à grand tort, selon moi ■— avec le
nom de Dieu dont on a tant abusé, lui
substituent des synonymes sublimes,
la Vérité et la Justice, et sont prêts à
prodiguer à cette foi —^ car c’ en est
une, et on l’a bien vu dans l’affaire
Dreyfus — tous les dévouements et
tous les sacrifices.
« J’ai visité deux fois Jérusalem, pendant ces dernières annés, à la veille et
au lendemain du nouveau siècle, et
c’est dans son temple, reconstruit par
Omar et devenu une des plus belles
mosquées du monde, que j’ ai entendu
la plus haute parole religieuse qui ait
été prononcée de notre temps. Elle ne
venait point d’un pape ou d’un évêque,
ni d’un théologien catholique ou d’un
exégète protestant, ni d’un rabbin juif
ou d’un philosophe spiritualiste, elle
était dite par un cheik musulman.
« Le cheik nous montrait dans le
roc l’empreinte légendaire d’un pied
du Christ qu’y vénèrent ses coreligionnaires. Le guide qui nous accompagnait,
et qui était chrétien, se précipita s|r ■'
la trace sainte pour la baiser; et le j
cheik relevant majestueusement la tête
et secouant sa barbe vénérable ; «Jésus,
dit-il, bon prophète, très bon prophète.
Moïse, Jésus, Mahomet, tous trois prophètes, mais Dieu seul est Dieu 1 »
« L’Arabe avait raison, et c’était la
formule du Monothéisme uni et pacifié
dans l’avenir qu’il proclamait, sans y
pen.ser peut-être, dans le lieu le plus
saint du monde. A Jéru.salem, en effet,
autour du christianisme, mieux enseigné et surtout mieux vécu, se réuniront
un jour les deux grandes religions qui
l’ont précédé et suivi et qui adorent
avec lui le Dieu des patriarches et des
prophètes, le Dieu de Jésus-Christ.
Hyacinthe Loyson.
îiîMÏ@Wi
Des nouvelles de Loatile, du ic octobre, nous apprennent que, à la suite
de la Conférence, chacun avait repris
le chemin de .sa station. M. et M.me
Lageard, que la naissance d’un enfant
avait empêchés de se joindre à leurs ,
collègues, ont eu bientôt la douleur de
perdre ce nouveau né. M. Voila a dé :
fréquents maux de g'orge, et madame
n’est pas forte. La santé des autres
familles était bonne. M. Lageard, à
Nalolo, a désormais en M. et M.met
< I.
Ellenberger-Christol des collaborateurs
d’autant plus précieux qu’ ils connaissent déjà la langue, étant l’un et l’autre
fils de missionnaires du Lessouto. La,
mission aussi fait une bonne acquisi-ï**
don dans la personne de M. Fort, le
jeune Anglais qui avait accompagné
M. Coillard depuis la Colonie.
« Ce lï’est pas sans renoncement qU’U
nous est venu, écrit M. A. Jalla';'sa
famille, très High Ghurch, le considère,
comme déchu parce qu’il s’est joint à
de simples presbytériens comme nous,
et sa fiancée a déclaré qu’elle romprait
avec lui, s’il ne retournait aussitôt en
Angleterre. Comme il se décide à rester,
il compte la rupture comme faite, mais
il lui en coûte beaucoup. Très ouvert,
et enjoué, il sent le besoin d’être entouré, et nous pensons bien de ne pas
le laisser souffrir de sa solitude. ,.
Les auditoires sont beaux ces temps,
grâce aussi à nos ouvriers. Nous avons,
en effet, 250 terrassiers, dont un quart
de femmes, pour tâcher de gagner’, dès
cette année, un grand terrain sur la
surface inondable, afin de pouvoir mèttre au large nos maisons, qui sont tpU:
tes trop rapprochées. D’ailleurs, plusieurs
de ceux qu’Emma et moi avons élev^
viennent demander de s’établir sur la
station ; j’espère qu’ils .sont sérieusement
travaillés par le désir de se donner .à
Christ. '•!
Léoanika est toujours accueillant et
affable, mais cette saison de vents continuels ne lui va pas et l’oblige à se
tenir caché ».
C lî ïf O I Q l i H)
Praly. — Le Dimanche 20 cour, a
eu lieu dans cette paroisse la première
visite d’Eglise présidée par « la Commission exécutive du i.r District» qui
était représentée par son président et
son Vice-président MM. C. A. Tron,
pasteur et H. Rostan négociant à Pignerol.
Pour que ladite visite n’eût pas
11
3
3 —
jfl caractère exclusivement administratif
elle fut suivie d’une série de réunions
d’appel présidées par les pasteurs de
gt Germain et de Perrièr Mancille qui
purent visiter tous les hameaux de la
paroisse et y répandre largement la
semence de la Parole de vie.
li’ Les auditoires ont partout été — à
0 qu’il paraît — très nombreux et
surtout très attentifs.
Que Dieu veuille Lui-même féconder
et faire croître la semence de sa vérité
|âris les coeurs qui l’ont reçue et accorder au - jeune et zélé conducteur
l¿e cette Eglise la joie d’assister à une
abondante moisson.
P. S. — Mardi soir 22, c’est M. le
pasteur Grosclaude de Genève qui a
présidé la réunion dans le temple et
s’e^t surtout adressé à la jeunesse.
Marseille. ■— J’ai été appelé hier
Mardi à une fonction très émouvante
au sujet de la sépulture de la petite
Catherine fille de M. et M.me J.n I
Siichëlin Volât du Villar Pellice. Cette
çjière fillette de 4 ans allait à une
école voisine enfantine. C’est là qu’elle
eac le malheur de heurter une marmite
pleine d’eau bouillante et de recevoir
toute cette eau sur elle, depuis les
reins en bas. Nous avons assisté à la
maison à ces horribles souffrances auxquelles la pauvre petite a dû succomber,
malgré tous les efforts du docteur et
les . grands soins des parents. Nous
avons remarqué combien cette douloureuse épreuve, pour la tendre mère et
•’ le. bien aimé père, était bien partagée
par le fils et la fille, parrain et marraine
de leur petite sœur. Ce ne sont pas
non plus les bonnes sympathies des
voisins d’habitation qui ont manqué,
fn’i .èeÎles. des amis vaudois' de la famille
éprouvée. Il y avait là hier à 3 i|2 h.'
dans la Rue de l’Arc quelques cenI taines de personnes, réunies dans 2
chambres de l’appartement, dans le
“^’corridor et jusque dans la rue. Malgré
l’approche de la nuit bon nombre d’amis
ont tenu à suivre le corbillard ju.squ’au
cimetière pour y prendre part encore
au service funèbre fait sur la tombe
ouverte de la petite Catherine.
Je bénis Dieu de m’avoir encore mis
au ^ cœur l’œuvre de Marseille. Nos
frères de l’Eglise réformée et des Unions
chrétiennes ne pourraient être mieux
disposés pour me faciliter la tâche.
Ma i.re invitation, pour une réunion
de Vaudois et de Vaudoises, qui a eu
■ lieu' Dimanche à l’Union de jeunes
gens, a de beaucoup dépassé mon at. tente. C’est une œuvre à continuer.
J. P. M.
^ ' « Le Foyer ».
L. Corso Vitt. Einanuele 82, .Turin
É pension pour étudiantes, institutrices,
employées etc., remercie chaleureusey ment les familles de Prarustin :
' iM.lle Anne Gardiol, Ciarvet
,» Alexandrine Gardiol »
M. Jacques Cardcfd, Ciabot des Cardon
M.e V.ve Marie Cardon, » » »
» Aline Rivoire Roc,
» Marthe Cardon »
M. Barthélemy Avondet François
> Paul Pasquet Simounin
M. et M.e Peyronel Falcóla
M.e Annette Gardiol »
» Mariette Gardiol Barbé
» Madeleine Godin »
» Marie Avondet »
» Judith veuve Rostan S. Second
M. Michel Rostan »
qui ont bien voulu donner pour cette
œuvre deux grands sacs de belles pommes de terre.
E. J. Leidheuser
Tréüorière.
Novembre, 1904.
©mTîf®§'@i
Commentario esegetico-pratico del
Nuovo Testamento. L’Epistola agli
Ebrei. Versione e Commento di E.
Bosio, Professore di Esegesi biblica.
Firenze, Prem. Tip. e Lib. Claudiana,
1904. Prezzo; L. 3.00; rilegato in tela
e oro : L. 4.00.
Una famiglia a Genova ai tempi
di Calvino. Dall’Autore dei Fratelli
Spagnuoli (Miss Alcoch). Firenze, Claudiana, 1903. Prezzo: L. 2.00; legato
tela e oro : L. 3.00.
Come pregare ? ovvero Preghiera
e Risveglio. Per il Dottore Torrey.
Versione libera dall’inglese. Firenze,
Claudiana, 1904. Prezzo ; Cent 60.
G. Ronzone. Il li Comandamento
del Decalogo. Dialoghi ad uso del
popolo tra un Cattolico ed un Evangelico. Firenze, Claudiana, 1904.
L’Ami de la Jeunesse
80.e année - N. 1
(L ’ aimée commence au mois de Novembre)
SOMMAIRE ;
Charité (Nouvelle) — Les cuisines
de campagne russes à l’ouest de Moukden (gravure) — Devant un ruisseau
— Une paire de bandits — Conte roumain, les cinq pains — La mort du
papillon (poésie) — Variétés; Le louage, lapins gelés, légende alsacienne
(gravure) — Le cygne de Cambrai
(Nouvelle) — Les avantages de l’observation du dimanche au Japon —
Le Sahara français (gravure) - Paris
vu de la butte Montmartre — Contre
l’alcool — Nehrida — Comment on a
pu mesurer la circonférence, la surface
et le volume de la terre — Aux chercheurs.
MINERVA
ROMA — Via Tomacelli, 15 — ROMA
Sommario del N. 51.
Rivixta delle Rivide: Lo sforzo militare
della Russia — Il romanzo di Riccardo
Wagner — Il commercio degli animali
selvaggi — Napoleone e il dominio
del mondo — Componimenti di fanciulli
inglesi — Il « si.stema di prova » per
i delinquenti — L’estetica delle tombe
— Il catalogo generale delle biblioteche prussiane — Questioni del giorno —
Spigolature — Fra libri vecchi e nuovi —
Rassegna settimanale della stampa: I Dieci
Comandamenti e la società moderna —
Navi che e.straggono l’oro dalla terra
— In qual punto Annibaie passò le
Alpi ? — I richiamati — Come Basilea si
provvede di latte — Il consumo delle
rotaie del tram.
Nouvelles et faits divers
La Société Gustave-Adolphe a tenu
sa dernière réunion à Heidelberg, où
elle a obtenu un grand succès. Les
recettes pour le dernier exercice ont
atteint plus de trois millions de franss.
Les Tchèques de la Bohême com
mencent aussi à entrer dans le mouvement Los von Rom. A Neuhaus,
où une station d’évangélisation a été
établie, quatorze personnes appartenant
à cette race ont passé au protestantisme, et dix-sept à Lothringen.
Cette année, la Société des Missions
demande aux Eglises de consacrer aux
Missions le dernier dimanche de janvier. Elle s’engage à fournir à tous ceux
qui auraient l’intention de célébrer ce
dimanche missionnaire, des documents
inédits, lettres et études missionnaires,
dont ils auront l’usage exclusif jusqu’au
29 janvier.
Au 20 novembre 1904 les places de
pasteur vacantes dans l’Eglise Réformée de France étaient les suivantes:
Jouzac(Charentes) ; Aucelon, Bourdeaux
et Venterol (Drôme); Clairac (Lot et
Garonne) ; le Pompidou et S. Laurent
de Trêves (Lozère) et Rouillé (Vienne),
toutes vacantes depuis 1904 seulement,
sauf Clairac, qui l’est depuis 1898.
On remarque une diminution réjouissante dans le nombre des places
vacantes: elles étaient 61 en 1884, 38
en 1895, 19 en 1900, 16 (dont trois à
plusieurs pasteurs) en 1903, et 8 (dont
trois à plusieurs pasteurs) en 1904.
Les combats de taureaux, ce délassement barbare et sanguinaires est
battu en brèche même en Espagne, 89
sociétés ouvrières, représentant 21.700
voix, en demandent la suppression par
l’intermédiaire de l’Institut des réformes
sociales. Une campagne va être poursuivie, au moyen des journaux et de
réunions, contre les imprésarios de ce
genre: de courses.
i-tr'i:
J-e.miliUardaire Carnegie, qui semblait
avoir adopté les bibliothèques publiques
comme l’objet préféré de sa munificence
princièrev a- donné au gouvernement
hoUmuiai.s plus de sept millions pour la
construction d’un palais destiné à la
Cour internationale d’arbitrage de
la Haye et à sa bibliothèque.
La première locomotive a franchi le
Zambèze, près des Chutes Victoria,
non ,point encore sur le pont gigantesque qui est en construction, mais
démontée par pièces et transportée sur
la rive nord pour aider au transport
des matériaux sur ce nouveau tronçon.
En dépit de la civilisation qui envahit leurs domaines, cinq lions ont
attaqué, près des mêmes Chutes, le colonel Harding et son escorte. M. Harding, ami de nos missionnaires, est
celui qui avait accompagné Léoanika
en-Angleterre en 1902. Un des fauves
s’est abattu sur lui et l’a très griève-■
ment blessé à l’épaule et a la jambe.
Le Négus a révoqué l’édit par lequel
il avait décrété l’expulsion de l’Abys.SÌUÌ6 des missionnaires catholiques de
S. Lazare, des prêtres papistes indigènes
et de tous leurs néophytes. Par un autre
édit, il rend obligatoire l’observation
du dimanche.
Un christianisme païen. IF Evangéliste emprunte au Frotestantenblatt, de
Brême, les renseignements suivants que
lui donne un correspondant russe. Ils
jettent un triste jour sur la religion
de ce pauvre peuple et sur l’état moral
de son clergé.
Si l’on essaie d’établir un parallele
entre l’Eglise ru.sse et n’importe quelle
secte païenne d’Asie, on constate, après
un examen attentif, qu’il n’y a entre
elles aucune différence. Ici on appelle
les idoles : Christ, Marie, saint Nicolas ;
là Bouddha, Confucius, etc.
Le mémé luxe extérieur du service
divin, les mêmes bâtiments religieux,
la même adoration des images, les
mêmes vêtements étincelants du prêtre
et les mystères qui se jouent dans les
parties sombres des églises font que
l’Eglise russe est la plus proche d’une
Eglise païenne.
Pour ce qui est de la morale, l’Eglise
russe est dépassée par toutes les religions païennes.
L’Eglise russe a sa langue propre,
incompréhensible pour la masse du peuple. Lorsque les prêtres grecs sont
arrivés à Kiev pour convertir les peuplades slaves, ils avaient la traduction
de la Bible en ancien bulgare des apôtres
Cyrille et Méthodius. C’est encore de
cette Bible qu’on fait usage. Quant à
l’ancien bulgare, il est aussi famillier
aux catholiques grecs que le latin aux
catholiques romains. Toutes les prières
sont en cette langue et sont inculquées
avec beaucoup de peine aux paysans.
Ceux-ci les bredouillent mécaniquement,
sans les comprendre, mais pourtant
toujours le nombre fixé de fois, à peu
près comme font les païens avec leur
moulin à prières. Les chefs de l’Eglise
et le gouvernement ont combattu très
vigoureusement les efforts tentés pour
dire les offices religieux en russe. Le
paysan ne doit rien apprendre en dehors
de ce que désirent ses maîtres civils
et religieux, et l’on a trouvé que l’un
des bons moyens est, l’incompréhensibilité de la langue, de la Bible. Il faut
pourtant remarquer que tous les peuples tartares et sibériens possèdent des
bibles écrites dans leur langue, rnatis
les petits-russiens,I ne jouissent -.pas du
même privilège. Les petits-russiens, qui
sont de beaucoup le peuple ' le plus
intelligent et le plus actif de l’empiré
russe, ont continuellement été maltraités
par le gouvernement : on veut les empêcher dé se développer parce qu’on
craint qu’ils ne finissent par se révolter
contre le régime actuel. C’est même
un principe de gouvernement de., ne
pas permettre la publication des livres
en petit-russien.
Pour donner une idée de la friponnerie dont est capable le haut cierge
russe, il convient de rappeler les; lettres
qu’il écrit à saint Pierre et fait mettre
dans la main dés morts, et qu’on enterre avec eux. Voici le texte d’une
de ces lettres :
«Nous, par la grâce de Dieu, Métropolite (ou évêque) à X...., à notre
maître et ami saint Pierre,, gardien
des clefs des portes du Dieu toutpuissant.
« Nous te faisons connaître la mort,
de ce côté (sic) et en ce temps, d’un
fidèle serviteur de Dieu, X... ; qu’il a
obtenu de nous l’absolution de tous ses
péchés et qu’il est dans notre désir que
tu le laisses pénétrer sans difficulté
dans le royaume de Dieu : àccepte-le
et ne le laisse manquer de rien, car à
cette fin expresse nous lui avons remis
cette lettre d’absolution.
«Fait à X...
«(Signé) X...»
Inutile d’ajouter que les lettres de
ce genre coûtent très cher aux familles
du mort ; mais elles n’hésitent pas a
payer, parce qu’elles croient ainsi assurer son bonheur.
Les prêtres sont invités à toutes les
fêtes de famille et à toutes les fêtes
populaires. Ils bénissent d’abord tous
4
les spiritueux qui sont à boire et le
premier verre leur est dû.
Dans ce genre de fêtes on éloigne
toutes les icônes et images saintes, ou
on les tourne du côté de la muraille,
parce qu’il n’est pas nécessaire qu’elles
voient ce qui se passe.
Deux fois par an, les prêtres visitent
les maisons de leur paroisse et il les
aspergent d’eau bénite. En plus de la
rétribution habituelle en argent, on leur
offre un verre d’alcool, et le refus serait
considéré comme une injure par le
maître de la maison. Qu’on s’imagine
le résultat à la fin de la journée dans
une paroisse, en ne comptant même
que cent maisons à bénir !
Revue Politique
Au palais du Sénat on hâte les préparatifs pour la séance d’inauguration de
la nouvelle législature, qui a lieu aujourd’hui même 30 c., et de laquelle nous
ne pourrons par conséquent informer nos
lecteurs que dans le prochain numéro.
Les cercles bien renseignés prétendent
que le discours du trône, rédigé par M.
Giolitti, sera bref, qu’il ne contiendra
aucune promesse de grandes réformes
sensationnelles pour ne pas exposer la
Couronne à prendre des engagements téméraires; que nos relations cordiales avec
toutes les puissances, y seront mises partiçulièrement en relief, et qu’on y hasardera
de timides yceux, pour la fin de la guerre
d’Extrême Orient. Quant aux futurs rapports entre, l’Eglise et l’Etat, il paraît
qu’on ne les mentionnera seulement pas.
Bref, le discours du Trône serait, comme
toujours, incolore, et rédigé de manière,
à ne; compromettre rien ni personne. Que
si Iles faits, vont nous démentir, nous
nous empresserons de faire amende honorable.
• Voici naaintenant les candidats du Ministère au bureau de présidence : MM.
Marçora, président ; Fortis et De Kiseis
Y, Présidents ; Morando, Geriana-Mayneri,
Cirmeni et Podestà , secrétaires ; Giordano-Apostoli questeur. Selon toute pro
— 4
habilité la liste ministérielle sera votée
au premier tour de scrutin. La candidature de M. Marcora a pourtant soulevé
quelques oppositions parmi les amis de
M. Giolitti, qui ne voient pas de bon
œil qu’un radical soit revêtu des hautes
fonctions de président de la Chambre
élective. Mais à part les solides qualités
du député de Milan et sa compétence
indiscutable en matière de règlements
et d’usages parlementaires, le choix de
M. Marcora est encore motivé par des
raisons politiques. Avec M. Marcora à
la présidence, il sera toujours plus difficile que les radicaux aient encore des
velléités de se rallier à l’E. Gauche. D’un
autre côté, cette nouvelle orientation politique contribuera dans un avenir plus
ou moins éloigné à détacher du ministère
les conservateurs qui le soutiennent actuellement et qui viendront grossir les
rangs de l’opposition constitutionnelle;
appelée à recueillir la succession éventuelle du Cabinet Giolitti.
La présidence du Sénat, qui n’est pas
comme personne ne l’ignore, élective,
mais est nommée par le Roi, a été également renouvelée comme suit : MM.
Tancredi Canonico, ^président ; Blaserna,
Codronchi, Paterno, et Villari, Y. Présidents. Le Ministère enfin a subi quelques petits changements par la nomination
du ministre des finances (dont M. Luzzatti a jusqu’ici gardé l’intérim) éh la
personne de M. Maiorana, et par celle
des deux sous-secrétaires du Trésor et
des Finances, MM. Codacci-PisanelH et
Camera. M. Stelluti-Scala, ministre démissionnaire , des Postes ne serait pas
remplacé pour le moment.
Dimanche dernier ont eu lieu à jÆilan
les élections supplémentaires pour la
nomination de 30 conseillers municjpaux.
La liste des clérico-modérés a triçmphé
sur toute la ligne avec trois ou quatre
mille voix de majorité sur cellp des
partis extrêmes qui n’ont eu qqe les
six sièges de la minorité. La physionomie
politique du Conseil étant ainsi sensiblement modifiée, la junte Bariiietti, qui
avait pactisé avec la grève générale, a
jugé prudent de se démettre. Si d’un
côté nous déplorons l’union des consti
tutionnels avec les cléricaux, nous ne
pouvons d’autre part que nous réjouir
de la leçon mémorable infligée à deux
reprises et à quelques semaines d’intervalle, aux fauteurs do désordres.
— En supprimant du budget des Aff.
Etrangères les fonds pour rentretien de
l’ambassade auprès du Vatican, la Clmmbre française a réellement supprimé l’iimbassade même. Pour la rétablir, un décret
ministériel ne suffira plus, et c’est l’assemblée élective qui, lors de la votation
d’un prochain budget, devra se déclarer
pour la suppression définitive ou voter
les nouveaux fonds nécessaires à la réintégration de l’ambassadeur. Ou se tromperait cependant si l’on croyait par là
que la séparation de l’Eglise et de l’Etat
va être bientôt résolue. Les adversaires
du projet, M. Denis Cochin eu tête, sont
en train de fourbir leurs armes pour
la grande bataille et la commission ministérielle chargée d’examiner la loi Combes
vient de la repousser à quelques voix
de majorité.
— L’incident de Hull va être léglé |)ur
une commission internationale d’enquête
composée de 5 tnembres soit 4 officiers
supérieurs de marine dont un Anglais,
un Russe, un Américain et un Français.
Le 5.e commissaire sera, désigné par les
quatre autres ou, à défaut, par François
Joseph d’Autriche.
— Les Zemstvüs ou conseils provinciaux russes, ont dertiièremetit [tris d’importantes résolutions, cm cela encouragés
secrètement par le czar, relatives à un
projet de réformes [tolitiqnes et administratives datis l’empire. On dit que l’entourage de l’empereur est comme toujours
contraire à toute idée de réforme.s, mais
que par contre Nicolas II aurait fait
bon visage aux plus importantes requêtes
des Zemstvos. Bi ce n’est pas aller trop
vite en besogne, le cz;ir attrait décidé
d’accorder : 1** la liberté de la presse ;
2® la liberté de conscience ; 3® une Chambre élective ; 4® les juges inatnovibles
pour garantir l’impartialité de la justice.
Cela serait si beau qu’on a encore quelque peine à y prêter foi.
J- <i
Torre Pellice
BORSA PEYRQT
E aperto il concorso alla Borsa di
studio Peyrot.
i concorrenti dovranno presentare le
loro domande su carta da bollo da B
o,6o con tutti i titoli voluti al Sindaco
Presidente della Commissione, entro* fi
31 corrente mese.
Per ulteriori schiarimenti rivolgersi
alla Segreteria Comunale nelle ore d’pi,
fido.
* '
Torre Pellice, 1 dicembre 1904. ' ’
Il Sindaco ^
Boer. '
Horaire d’hiver
J3XJ CHEJlVrilV XrEJH
TURIN-PIGNEROL-LA TOUR
La Tour
Lus. S. Jean
Bubiane
Briquéras
Ch. d. Mourer
S. Socond
fa.
\d.
Pignerol
Turin
Turin
Pignerol
S. Second
Ch. d. Mourer
Briquéras
Bibiane
Lus. S. Jean
La Tour
{a.
d.
5 10 8 30 12 15 accél. 15.32 19 10
5 17 8 39 12 24 15 40 19 18
5 27 8 49 12 34 15 48 19 28
5 34 8 56 12 41 15 54 19 36
5 42 9 6 12 49 19 46
5 49 9 13 12 56 19 53
5 59 9 23 13 06 16 12 20 03
6 7 9 31 13 13 16 20 20 12
7 2(5 10 55 14 32 17 32 21 28
accél.
5 35 9 15 12 55 16 — 19 40
6 56 10 36 14 2 17 21 21 2
7 5 10 45 14 10 17 31 21 11
7 17 10 57 17 42 21 23
7 24 11 4 17 49 21 30
7 27 11 7 14 28 17 53 21 33
7 39 11 19 14 38 18 7 21 48
7 49 11 29 14 48 18 18 .21 59
7 56 11 36 14 54 18 25 22 3
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Marchés
March.
fêtes
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S. Germain 6.25 7.42 10. 6 11.23 15. 2 18..Í
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