1
îVeuvlème année
N. ao.
Veürirfdi 22 Mai 1874.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemenl consacrée aux inléréls matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses (]ui sont véritables.,
vos pensées — { Philippiens., IV. 8.)
PRIX D*ABOnNEMENT :
ttalie, b domicile i'mji an) Kr. 3
*^ihsse................•
Prance.................* H
AJIemagne 6
Angleterre . Pays-Bas . • 8
rn numéro .<eparé : 5 cent.
l'n numei O arriéré : 10 cent.
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PioNKRoi. : Chez Chianiore et
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Ks.orrnck : Libreria Evange^
lica. via de’Panzani.
ANNONCES: 20 cent. la ligue
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour radministratlon
et la rédacti«m a la Direetipn
de l'A’cho dfi Vailéef, Torre
Pellice.
î^omiïiaj i*e.
Iti! la coufimialiOD. — Le concile presliylérien. — Guerre à nii préjugé. — Eranijélüalion. — youcelles religieiiscs el faits
dirers. — Divers. — Chronique politique.
DE LA CONFIRMATION
La confirmation est un acte indispensable dans la vie de l’Eglise.
Sans elle on ne pourrait que difficilement justifier, d'une manière
satisfaisante, le buplème des enfants. Aussi la confirmation doitelle être un acte des plus réfléchis
et des plus sérieux. Ce n’est ni
l’âge des jeunes gens, ni les circonstances extérieures, ni les connai.ssances, même les connaissances bibliques qui doivent décider
à l’accomplir , mais la foi individuelle ; la primitive église admettait au baptême ceux qui avaient
cru — ils crurent el furent baptisés,
— nous ne devons admettre à confirmer le vœu du baptême que ceux
qui-croyent. Notre Eglise a, ces
dernières années, cherché à en
tourer de plus de garanties li
confirmation , que l’on appelle
aussi communément l’admission
à la Sainte Cène et que nous préférons désigner plus rigoureusement sons le nom d’admission
dans l’Eglise comme membres actifs. — La Sainte Cène est certainement l’un des actes religieux
Jes plus importants; on a eu raison
d’en ^éloigner les enfants; on a
raison 4|f^^'d’4lablir une époque
à laq|^ggfe'.^semfeh;ié.iit les jeunes
chrét^^v{;Ç%ij^:^t y participer ;
toutef^&ÿribüs ne pouvons nous
empêch'dr, en y réfléchissant, de
reconnaître qu’on l’a séparé, et
isolé d’uue manière peut-être un
peu 'superstitieuse , des autres
actes du culte. Du reste la confirmation n’est pas toujours accompagnée ou immédiatement suivie de la participation à la sainte
cène. C'est pourquoi nous préférerions abandonner la dénomination usuelle pour celle qui est
déjà en cours aussi , celle d’admission au nombre des membres
actifs de l’Eglise.
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2
-158
Parmi les garanties dont on a
entouré cette admission ; nous
nommons une instruction plus
complète , plus lungue , pouvant
s'étendre à toute l’année et s’étendant plus ou moins régulièrement et plus ou moins fréquemment à toute l’année dans quelques-unes de nos paroisses; nous
nommons ensuite l’examen qui
nous semble devenir de plus en
plus sérieux; de sorte que bien
des jeunes gens qui s’y présentent
sont renvoyés; ce qui nous prouve
que cet examen ne se fait plus
seulement pour la forme. — Toutefois nous en sommes toujours
encore aux réceptions en masse.
Nous savons combien il est difiîcile de changer des habitudes anciennes; nous ne voulons pas non
plus des réformes extérieures qui
ne seraient pas consenties par l’église et qui n’auraient pas été préparées. Mais nous savons, puisqu’on l’a déjà obtenu dans quelquesunes de nos paroisses, qu’il n’est
pas impossible de préparer et de
faire consentir, à ce q,u’il n’y ait
plus une seule réception par an
et en masse, mais plusieurs, quatre
par exemple, aux quatre époques
de communion, comme cela se
pratique plus ou moins dans nos
stations d’évangélisation. Si cet
usage, qui ne résoudrait pas toutes
les difficultés, qui ne serait pas
, une garantie infaillible contre les
mauvaises admissions, était introduit, il u’aurait pas seulement
l’avantage de permettre aux Jeunes
gens qui ont été jugés insuffisamment préparés à Pâques de se
présenter à Pentecôte, mais il con
tribuerait à rompre un peu la routine qui est l’un des principaux
défauts de notre vie d’église, et
il amènerait les catéchumènes à
réfléchir davantage; l’examen, se
portant sur moins d’individus à
àia fois, pourrait être encore plus
sérieux et plus individuel.
Voilà les idées que nous avons
voulu une fois encore mettre sous
les yeux de nos lecteurs, afin de
les amener à y réfléchir; nous y
voyons un des moyens humains
de vivifier notre chère église; et
nous ne devons pas le mépriser,
tout eu sentant le besoin de recourir au seul moyen efficace, la
prière par laquelle nous demandons à Dieu une effusion abondante de son Esprit.
Le €0NCILË PRESBYTÉRIEN
Nous recevons et publions ;
• J’ai lu avec un vif intérêt, dans
YEcho des Vallées du premier .Mai,
l’appel adressé aux Eglises presbytériennes du monde entier par
le comité de New-Jork ; pourquoi
rJBcào n’a-t’il pas jugé à propos
d’en faire ressortir la très haute
importance et comment a-t’il pu
se borner à le reproduire sans le
faire suivre de quelques considérations ? N’ayant pas trouvé à cette
simple question de réponse satisfaisante, je me hasarde à prendre
la plume pour essayer de remplir
de quelque manière cette lacune
regrettable.
L’union des Eglises presbytériennes du monde entier, est un bien
noble sujet, offert à la médil..li>'n
3
-159
dii Synode de l’Eglise évangélique
vaudoise. Il ne s’agit pas d’amener une centralisation; le projet
serait parfaitement chimérique et,
pût-il même se réaliser, on a bien
senti qu’il produirait la suppression des libertés locales et individuelles. Ce que l’on désire; c’est
l’union dans la liberté en vue du
but commun à tous les membres
de la grande famille presbytérienne; l’avancement du règne de
Dieu au moyen d’une meilleure
distribution de l’œuvre évangélique , d’une économie mieux entendue des ressources et d'une concentration des forces sur de grandes entreprises. Maints avantages
peuvent découler de l’union projetée, et l’adresse que vous avez
reçue de New-Jork les énumère
d’une façon complète; mais il est
utile d’en marquer au moins quelques uns plus particulièrement sensibles pour notre propre Eglise.
Parmi les églises presbytériennes de l’Europe, la nôtre est certainement la plus faible au point
de vue numérique; l’union la fortifierait en lui montrant qu’elle
est membre d’une grande et puissante famille et qu’elle peut compter plus que jamais sur les sympathies et les secours des Eglises
mieux partagées. Je constate avec
beaucoup de satisfaction que, au
meeting préparatoire tenu à NewJork le 6 octobre 1873, notre Eglise
toute petite et faible qu’elle puisse
être, n’a pas laissé d’y être représentée par un de ses ministres, ce
n’est pas un engagement, si vous
voulez, mais c’est un premier pas
et il est à espérer que le Synode
n’hésitera pas , une fois la chose
mûrement examinée, à e.xprimer
d’une manière formelle son approbation du projet.
L’Eglise vaudoise y gagnera aussi
de faire mieux connaître son œuvre
en Italie et d'augmenter, par là
même, l’intérêt pour cette œuvre.
On ne la connaît pas assez et trop
d’aventuriers religieux se remuent
on Italie pour que nous n’ayons
pas intérêt à aliattro la poussièi’o
qu'ils soulèvent et qu’ils poussent
souvent dans les yeux des étrangers pour les empêcher ^d’y voir
clair.
Rien de plus opportun. .Si je
suis bien informé, le Synode sera
saisi d’un projet complet d’organisation presbytérienne en vue surtout des nouvelles églises; mais
cela ne peut exclure les modifications c^ue la constitution vaudoise elle-même est susceptible de
subir à l’avantage des anciennes
églises des vallées. La question
est d’un intérêt général et si, pour
avoir le droit de faire partie de
l’union, il faut à chaque jéglise une
forme de gouvernement presbytérienne, quoi de plus opportun que
d’examiner, à ce propos, si notre
organisation ne pourrait être utilement ramenée à ses principes
presbytériens d’autrefois'? Mais je
m’arrête, pour le moment, et, si
vous me le permettez, je soumettrais prochainement à vos lecteurs
quelques considérations sur ce
sujet.
Pour copie conforme
D. A. c.
(à suivre).
4
-160
CIERRE K m PRÉJUGÉ
C’ost de la taupe que nous voiilous, en
ce moment, eulretenir nos lecteurs des
Vallées. Nous voulons prendre la défense
de ce singulier animal méconnu ou mal
jugé. Victime, depuis des siècles, d’une persistanle calomnie, on l’accuse de faire,
périr les plantes en mangeant leurs racines. Aussi, guerre à outrance , guerre
acharnée, sans (|uartier. On la désigne,
surtout parmi nous , à la vengeance
publique.
Pour nous convaincre que la taupe n'est
pas un animal herbivore, nous n’avous
qu'à examiner, d'un peu près, ses dents
<r Monlre-moi les dénis, je le dirai ce. que
tu manges ». Voici une taupe. Votis la reconnaisse?. facilement à son corps épais
et vigoureu.'i, à sa fourrure nue. comme
une pelisse, à sa queue très-courte, à
son museau conique, à sa trompe extrêmement délicate, à ses larges pieds en
forme do pelle, à ses yeux exlraordiiiairemenls petits. Regardons maintenants
ses dents. An iu>mbro do viugl-(|ualie,
toutes tranchantes et pointues, semtilables
à des poignards ou dentelées comme
des scies, elle peuvent facilement déchirer une proie, mais elles ne sont pas faites
pour couper ou broyer les fibres des plantes. I.a mâchoire de la taujie étant la
mâchoire d'un carnassier, comment peut
elle manger les racines?
Il y a uno 'autre considération encoi e
(lui plaide victorieusement en faveur d(!
notre cliente et qui portera, nous l'espérons, la conviction dans les esprits non
prévenus.
Ce que l'on mange se retrouve dans
l’estomac. Les médecins légistes, dit le
docteur George, en faisant une autopsie
savent fort bien que si la victime a mangé une côtelette, ce ne ne sont pas des
carotes qu’il trouveront dans son estomac.
« M. Cari Voogt, savant naturaliste de Genève, a consigné, dans un livre très intéressant (1), les résultats de l’inventaire
do l’estomac de la taupe. Ce savant a
disséqué des douzaines de taupes sans
jamais rencontrer un fragment végétal
dans re.slomac ou rinleatin, On y trouve
au contraire des tronçons de vers rouges,
à moitié digérés, des fragments que l’on
reconnaît sans peine pour les débris do
la Iòle, des pinces et des pattes du ver
blanc, des cuirasses de mille-pieds et
et autres larves souterraines, des insectes
de toute espèce, mais jamais une fibre
de plante, une feuille, un morceau d’écorce ou de bois. Pas trace dç .matières
végétales.
Rappelons, en terminant cet article,
une curieuse expérience faite par M. Floureos de Paris. Ce savant, voulant s’assurer si la taupe était un animal herbivore,
enferma, dans un tonneau, deux taupes
vivantes cl il leur donna pour nourriture
des racines et d(“S navets. Le lendemain,
il vint t xaminer ses deux pensionnaires.
I.es racines et les navels étaient inlacis,
mais il ne trouva plus (jue la peau de
l’une des deux taupes; l’intérieur avait
été mangé par l’autre. M. Flourens introduisit alors dans le louneau un moineau
■ ampiel il arracha les piumes des ailes.
La taupe, après avoir reçu quelques bons
coups de bec, se précipita sur l’oiseau ,
lui déchira le ventre, agrandit l’ouverlure
avec ses ongles et dévora rapidement, et
avec nue sorte, de rage, la moitié de sa
victime. Six heures après elle acheva sou
repas. Le lendemain elle mangea une
grenouille. Trois autre taupes que l’on
avait enfermées avec des racines et des
feuilles, moururent de faim toutes trois,
lin jour, Flourens en mil dix ensemble,
dans une chambre, sans nourriture. Il
put voir bien vite que la laupe est un
un animal féroce, hargneux, insociable,
qui livre un combat à mort même à ses
semblables. La plus forte poursuivit bientôt la plus faible et la dévora, et celte
lutte acharnée en champ clos continua
lesjours suivants. Lorsqu’il n’en resta plus
que deux, M. Flourens leur donna de la
nourriture, sans (|uoi l’une des deux eftl
sans doute dévoré sa compagne.
Les considéralions qui précèdent nous
prouvent donc que la laupe est un animal carnivore. D’après les poursuites incessantes dont elle est, parmi nos campagnards, l’objet, on pourrait croire qu’elle
est réellement très-nuisible. Si elle soulève parfois les plantes et produit (les iné-
5
-161.
galilés gênanlps pour la culture, ces
ennemis pi'U'eiit-ils èirrs comparés aux
»iommagps que les vers el les larves sont
en état de causer? Ces vers de terre, ces
vers blancs et aulres insectes nuisibles
qui, eux cerlainetnent, mangent les racines, la taupe les détruit. Pour apaiser
SRS appétits gloutons, elle dévore, en moyenne, une quantité de larves équivalenle
é la moitié de son propie poids. Ne rend
elle donc pas île grands services? Pourquoi
donc la détruire impitovablemenl ?
(ffüanijciisatton
Xaplos. — Ecoles éuiiigi’liqufK. Les
écoles évaugéli()ues de Naples sont depuis
13 ans sous la direction d’un Comité ipii
n’est l’organe d’aucune église particulière.
Elles n’ont pas subi en 1873 de modifications sensibles, sauf que. pour l'une d’elles,
on a créé une classe enfantine afin d’y
recueillir les plus jeunes enfants et de
faciliter ainsi l’enseignement des plus égés.
On peut juger de la nécessité et du succès (In cette création , par le fait que la
nouvelle classe a réuni fiO élèves.
Ces écoles sont au nombre de trois ;
divisées en classes: celle de Magnocavallo compte 181 élèves ; c''llo do Cappella
Vecchia, 97; celle de l’orphelinat de Mater Dei, 29; en loni, 307. — Le budget du
Comité , qui est alimenté essentiellement
par dos dons volontaires, s'est élevé, l’année dernière, à près de dix neuf mille
francs. Cette somme est employée, en
grande partie, au traitement do .5 maîtres
el de 9 maîtresses.
(Extrait de la Semaine religiemej.
Rome. — On sent le besoin d’établir à Rome une école supérieure en faveur des jeunet filles des classes plus
élevées, semblable à celle que les diaconesses de Kaiserswerlh dirigent à Florence
avec tant de succès. Cette école sera probablement ouverte en automne et sera
placée sous la direction de la Commission
d’Evangélisalion de l'Eglise vaudoise. M"'
Dalgas de Livourne, qui s'ost occupée depuis plusieurs années avec le plus vif intérêt des écoles de Livourne spécialement,
a accepté la place de directrice de l’écolo
supérieure do Rome. Des dons cousidérables ont déjîi été reçus pour cet objet,
mais on espère que cet établissement ,
comme celui de Florence , parviendra à
se sufiirc.
Le fait suivant est bien propre è réjouir
le emur des amis de l’évangélisation. La
scène se passe à Rome. L'n charpentier
qui n’est certainement pas riche, apporte
un jour à notre évangéliste cinquante
francs. - Vous avez déjà payé votre contribution. Ini dit M. R. .. que voule/.-vous
que je fasse de cet argent? — Oui. j’a'
donné ma conli ibution pour l'église, mais
ceci c’est pour l’évangélisation de l’Italie.
L’école du dimanche de l’Eglise vaudoise à Rome, compte Koi-vaate enfants.
Dimanche dernier, trois mai, a été inaugurée la nouvelle église évangélique et à
8 1|2 heures a eu lieu une conférence
religieuse.
liouucUee reit^tcuecô
et faits divers
Oenèvo. — Une nombreuse Assemblée do chrétiens de l’Eglise nationale a
volo une adresse en réponse à celle des
pasteurs de rUiiion nationale Evangélique.
Ces chrétiens expriment leur satisfaction
pour la détermination de ces pasteurs de
rester dans l’Eglise nationale, et leur ferme
résolution de les soutenir.
— Le Journal de Genève a publié une
lettre signée par les pasicnrs évangéliques
6
-162
de l’ancjemio Egliso nalionale de Genève.
Il est dit, dans ce document, qnc « l’Eglise
nationale n’esiste plus, et (|u’elle est remplacée par uuc sorte d’étahlissemont religieux ». Ces pasteurs toutefois ne donnent
pas leur démission, pour le moment, ils
veulent « sauver du naufrage de l’église
nationale, tout ce qui peut encore être
sauvé »... ils SC proposent <r d’organiser
dans l’établissement nalional l’église véritable, l’église dos croyants, en attendant le jour ou, la séparation de l’Eglise
et de l’Etat étant prononcée , toutes les
croyances religieuses pourront so conslituer sur le terrain de la liberté... »
Floi'onoo. — I.e 4 mai est mort
à Florence M. Salvatore Ferretli. M. Ferrelli avait f|uillé l’Italie en 1842; il séjourna successivement à I.ausanne, à Glay
el à Londres où il rédigea VEco cU Saronnrola, le premier journal évangélique
(|ui ait paru en langue italienne. Depuis
18'i2 il dirigea nn orplielinal à Florence
et s'occupa esseuliellemenl de la fondation (l'écrdes populaires évangéliques.
Afar-soiHo. — Nous lisons dans
une Icitre mlressée de Marseille à VEglinc
J.ibre: La misère est très grande. La ville
fourmille de gens (jui demandent du travail, et auxquels il est impossible d’en
procurer. Le uorabre des mendiants s’est
accru d’une façon lamentable.... Braves
cultivateurs de la .Suisse ou du Piémont,
garde/, vos filles dans vos paisibles villages , plutôt (juo de les envoyer dans
nos Babyloues !
JElspagne. — L’assemblée représentative des églises espagnoles s’est réunie lo 25 avril à Séville.
Eoosse. — L’assemblée générale
lie l’Eglise libl’e d’Ecosse sera rénnie à
Edimbourg le 21 mai courant et les jours
suivants. Notre vénéré ami leD' R. Stewart
en sera le modérateur ou le président.
Nous espérons que notre Eglise pourra-y
être représentée.
F*arîs. — Los assemblée.s des diverses sociétés religieuses ont eu lieu à
Paris. Celle de la Société des missions a
été la plus suivie. Il est vrai qu’elle avait
uuo importance particulière, puisqu’on y
célébrait en même temps le jubilé cinquantenaire de, la société elle-même. Sous
la présidence de M. le pasteur L. Vernes,
les chrétiens, réunis dans le temple de
l’Oratoire, ont entendu M. le missionaire
Arbousset, M. de Pres.sen.sé, M. Casalis,
ijui a présenté le rapport, et plusieurs
autres orateurs. Les deux dernières années ont laissé un déficit de 50000 francs.
Ex'aiTco. — Il paraît que les dernières élections ont encore augmenté la
confusion dans le sein de l’Eglise Réformée. Ici la loi synodale a été strictement
appliquée, là ollo a été mitigée, ailleurs
elle a été tournée avec plus d’habileté que
de sincérité, tandis qu’en une multitude
de lieu.x elle a été ouvertement braéée
et violée. '
( Eglise. Libre J.
Berlin. — Lo tribunal ecclésiastique a prononcé la deslilulion de l’archevêque de Cologne et de l’évéque de Trêves, pour les mômes motifs pour lesquels
il a déjà prononcé celle de l’archevêque
de Poseu, le fameux Ledochowski.
Allemagne. — Vente de Bibles
Dans le courant de l’année 1873 ont été
répandus en Allemagne, par les efforts
de la Société Biblique britannique et
étrangère, 320.000 Nouveaux Teslamenls,
7
-163
97.000 Bibles; par ceu.v de la Société Biblique do Prusse 87.000 Bibles ; on tout
plus d'un demi-million do volumes.
Afrliino. — Côtes de Guinée. Los
autorités païennes do Duki-Town, dans lo
rienj; Malabar ont fait une proclamation
quirecommandernhservalion dudimanclie
chrétien. « Dorénavant, pendant le jour du
Seigneur, dit-elle, il n’y aura de marché
dans aucune ¡larlie du territoire de DukeTowü ; on ne vendra aucune tioisson énivranlo, indigène ou étrangère, ni sous les
verandhas ni à l’entrée des maisons; il n’y
aura ni travail ni jeu, ni service du diable Kn comparant avec celle ordonnance les otlorts que l’on fait en Kurope
pour transfomer le dimanche en un jour
de licence, on se demande île quel côté
est la barbarie.
Feuille relifjieuse
iDiwcrs
Du mouocment religieux d'Edimbourg.
Le professeur Charteris de l’Eglise nationale d’Ecosse écrit à VEglise libre sur ce
réveil, enir’autres appréciations, ce qui
suit ;
Si nous recherchons les fruits intérieurs
et spirituels de l’œuvre, nous reconnaîtrons que la vio religieuse de nos troupeaux a été grandement modifiée. Nos
prières sont devenues plus spontanées,
plus confiantes, plus pénétrées d’actious
de grâces et d’amour fraternel. Beaucoup
de gens ont été effrayés de découvrir, à
la surprise qu’ils éprouvaient d’étre exaucés , avec quel peu de foi et d’espérance
ils avaient prié jusqu’ici. Pour beaucoup
d'âmes, une lumière nouvelle est venue
éclairer ces paroles: «Cherchez par-dessus tout le royaume des cieux et sa justice 3. — Il y a eu également un progrès
marqué dans l’élude de l’Ecriture. Du
commencement à la fin, on a vu que la
prédication puissante est celle qui prêche
la Bible et non à propos de la Bible, qui
expose les paroles mêmes du livre, plutôt que les vues de l’orateur; non en réu
nissant les passages à coup do concordance, cela va sans dire, mais en les liant
les uns aux autres par aussi peu do raisonnement humain que possible, lin prédicateur éloquent de l’Egliso lilire a exprimé la pensée de beaucoup de cœurs
en disant un jour, à la réunion do midi,
(|ue nous apprenons aujourd’hui à considérer le livre des Actes, non plus comme
de rtiistoire seulement, mais comine le
guide actuel de nos Eglises et de nos
âmes sous la puissance du Saint Esprit.
Dieu. Nous adorons un seul Dieu (|ui,
par sa parole, a tiré l’univers du néant.
Il est invisible , i|uoiqu’il se montre [lartout; impalpable, (juoique sa grâce nous
1e fasse sentir; incompréhensible, ipuiique la rai.son humaine le connaisse. C’est
ce qui prouve à la fois son existence et
sa grandeur; car ce qu’on peut voir à la
manière ordinaire, ce ()u’on peut toucher
et comprendre, est moindre que les yeux
qui voient, que les mains qui touidienl,
que la raison qui comprend. .Mais ce qui
est immense ne peut être parfaitement
connu jue de soi-même. Rien ne donne
une idée do Dieu plus magnifique que
l’impossibilité de lo concevoir; son infinie
perfection lo cache et le découvre tout
à la fois aux hommes. Tertclliex. Ajiologe'tigue, ch. xvii.
La vigne pleure
Certain gamin de huit ans environ
Eut tout surpris d'entendre un vigneron
Dire uü beau jour: « la vigne pleure »
Je no m’attendais pas, non vraiment, à
’ 'cela
Une souche serait sensible à ce, point là!
I.e gamin réfléchit; puis au bout d’un
[quart d’heure
« J'y suis: » c’est évident: la vigne a du
[ chagrin
De voir l’abus que l’on fait de son vin.
Elle peut bien pleurer, la pauvre vigne
Lorsque de ses bienfaits l’homme se rend
[indigne.
fTiré de la Famille).
8
-164
®ltronii|ue locale.
Marche-t-il ou ne marche l-il pas? Qui ?
Le télégraphe. Il marche et le tableau
suivant dont nous garantissons l’authenticité, car nous le tenons de bonne source,
bureau besoins télégraphique a réels. répondu à des
Dépêches Expédiées
à l’intéi’ieûr Du 11 au 28 février 57 h l’étranger 5 Total 62
.Mars 82 13 95
Avril 47 9 56
Dépêches Reçues
de l’intérieiip de l'étranger Total
Du 11 au 28 février 43 0 43
.Mars 101 7 108
Avril 81 14 95
k TIUVËRS LES J01IR!N41X
Revoe politique
Kraiice. Le ministère de Broglie a
élé renversé à l’ouverture de l’as.semblée
Nationale par ¡un parti de coalisation se
composant do la gauche; des bonapartistes
et des membres de l’extrême droite que
l’on a oroés'du nom de chevaux-légers.
Vimbroglio subsiste plus que jamais, car
aucun des partis vainqueurs n’est assez
fort pour se charger à lui seul du gouvernement, et l’on ne peut pas raisonnablement former un ministère composé de
légitimistes, de bonapartistes et de républicains.
Restait un mezzo termine, qui était la
composition d’un ministère pris dans les
deux centres, à condition que le coulre
droit jetât par dessus bord M. de Bni^lie
pour qui il avait voté. Le maréchal de
Mac-üfabon appela à former un cabinet,
M. de Goulard, un transfuge du parti monarchiste dans le camp républicain. Les
combinaisons ministérielles ont jnsqu’ici
échoué, la gauche toute oulièro paraissant
décidée à s’abstenir d’une part quelconque
dans le gouvernement.
Il n’y a plus guère de moyen, autre
i]ue la dissolution, do sortir de celte im
passe, etM. Thiers, dont c’est l’avis, pense
que des élections générales donneraient
une forte majorité aux républicains conservateurs.
Dimanche dernier, 17, était le 25' anniversaire do l’ascension an trône de
Guillaume III roi des Pays Bas. — Grandes
réjouissances en dépit do la pluie qui, en
Hollande, - et même on Italie, — est de
toutes les fêtes. On raconte à ce sujet une
plaisante histoire. La bonne ville d’Amsterdam n’ayant pas assez d’ares de triomphe , on emprunta au fonds do magasin
d’Anvers. Il est vrai que. ceux-ci portaient:
Vivo Léopold II (roi de Belgique); mais
un peu de vernis avait tout arrangé, et
le nom de Guillaume s'étalait à la place
de celui de Léopold. .Aussi, le malin, les
bourgeois ne furent pas peu surpris de
retrouver Léopold à la place de Guillaume.
Après enquête', on reconnut que la politique n’y était pour rien et que la pluie
seule était cause du mal.
En Espagne, formation d’un ministère
très peu républicain. Concha, le vainqueur
de Bilbao, a été nommé général en chef
de l’armée du Nord , et l’on espère qu il
poussera avec vigueur la guerre Carliste.
Don, Carlos continue à remporter dans
ses proclamations d’éclatanles victoires ,
mais bon nombre de ses partisans se
présentent à VindtUlo, c’est-à-dire à 1 amnistie. Les att’aires vont mal.
A. M.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pigm®rol Impr. çhiantore et Mascarelli.