1
Septième année.
IV. 50.
13 Décembre IS*?®.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.ocoupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABORNSMEIT :
Italie, a domicile fun an) Fr. 3
Suisse....................*5
France................» 6
Allemagne.............■ 6
Angleterre , Pays-Bas • 8
Tin numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BOREIUX d’aBONNEMENT
Torre-Pellice : Via Maestra.
N. <12, (Agenzia bibliografica)
PiGNERoL : J. Ckìantore Impr.
Turin :J.J. Trort, via Lagrange
près le N. 22.
Ki.orkncb : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettre.s et envois franco. S'adresser pour l'administration
au Bureau a Torr.e-Pelllce,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction ; à Mr. E. Malan
Prof • A Torre-Pelice.
Sommaîr*e
ints. — L’iDSlruclioD en Italie. Le Japon
h la recherche d’une nouvelle religion.
— ^ioumlles religieusea. — Chronique locale. — Chronique Vaudoise. — Chronique
Politique. — Annonces.
AVI s.
Comme nos lecteurs le savent,
y Echo des Vallées est loin de faire
ses frais; il faudrait pour qu’il en
fût ainsi, que le prix de l’abonnement fût élevé à francs 3 50
au moins . et que le nombre des
associés fût augmenté d’un tiers.
D’un autre côté, le directeur actuel ne peut pas continuer plus
longtemps à avoir seul la responsabilité de la rédaction. Résolu à
laisser tomber VEcho des Vallées,
dont il a prolongé la vie pendant
deux ans, il fait à la demande de
quelques amis, un appel aux personnes de bonne volonté qui sen.
tent le besoin d’avoir dans les
vallées un organe de publicité, soit
pour augmenter le nombre des
abonnés , soit pour assumer une
part réelle de responsabilité et de
travail. Si ce double but n’est pas
atteint, d’une manière évidente
aux yeux du soussigné, il est bien
entendu, dès aujourd’hui, qu’il
cessera, bien à regret toutefois ,
depuis le janvier prochain, de
publier ce journal. Dans le cas où
un de nos lecteurs ou un comité
voudrait prendre l’entière responsabilité de la rédaction , nous serions heureux , n’ayant jamais eu
en vue aucun intérêt personnel,
de lui transmettre en entier notre
modeste héritage.
Etienne Malan.
CONSIDÉRATIONS
snr rinslructioa eo Italie
Un antre défaut de nos études,
selon M. Bréal et M. Pezzi, c’est
leur tendance trop pratique ou
2
-394
mieux trop utilitaire. — Pendant
qu’en Allemagne la science est généralement considérée comme digne d’être cultivée pour elle-même
et comme moyen très e63cace d’une
haute éducation intellectuelle, on
a l’habitude, en France et en Italie, de se proposer, dans les études,
un but étranger à la science , un
grade académique ou une profession. ■■ C’est une chose étonnante,
fait observer M. Bréal, combien,
même chez les plus instruits, et
les meilleurs d!entre nos jeunes
gens, l'amour de la science est rare,
ün veut être ingénieur, avocat,
professeur, médecin: mais très peu
se proposent d’étudier les mathématiques, le droit, l’antiquité, la
physiologie.
De là la trop grande importance
donnée aux examens, dès les classes inférieures de nos écoles jusqu’aux Universités. « On perd, dit
M. Bréal, dès les premières années de la jeunesse, la notion du
travail désintéressé , on associe
l’idée d’examen si étroitement à
celle de travail , qu’une fois que
les derniers examens sont franchis,
le travail ne paraît plus avoir de
raison d’être. —Il faut, continuet-il, à un moment donné, être
prêt à répondre sur la matière de
plusieurs enseignements, prolongés
chacun pendant un ou deux ans.
11 faut surcharger sa mémoire en
prévision d’un court examen qui
décide du sort de la vie entière.
Les connaissances ainsi acquises
ne resteront pas dans l’esprit;
elles ne laisseront pas même après
elles ce profit général que procure
à l’intelligence un travail librement entrepris et poursuivi avec
goût et mesure. Le plus souvent.
le seul résultat,de cette préparation hâtive et outrée, c’est la fatigue précoce et le dégoût du
travail ».
Ces observations sont d’autant
plus vraies que souvent on a affaire à des professeurs qui veulent
que les étudiantsrécitentleurs cours
ou les reproduisent presque textuellement. Ceux qui sont ainsi
tout particulièrement dressés pour
subir ces examens, prennent le
plus souvent en dégoût les études
qui ne sont que des moyens de
parvenir et même des maux nécessaires. Pendant toute l’année,
l’élève n’a en vue que l’examen ,
s’agit-il, par exemple, de l’étude
d’une portion d’un classique, il en
étudiera la version, il l’écrira même
à la marge de son texte , il l’apprendra même par cœur, s’il a
une bonne mémoire; mais un mois
après l’examen il aura tout oublié,
et l’interroge-t-on sur une portion
du même ouvrage qu’il n’ait pas
ainsi étudiée en vue de l’examen,
il n’en saura pas le premier mot;
il en est de même des autres branches d’étude. — Nous avons la
profonde conviction que nous devons attribuer^ à notre système
d’études et surtout d’examens les
résultats très inférieurs que nous
obtenons dans nos études en France
et en Italie et ailleurs. Combien,
à cet égard aussi le système allemand nous paraît supérieur. Les
examens sont moins importants et
moins nombreux; le plus souvent
ce ne sont pas les professeurs qui
ont donné les leçons qui les font
subir, et enfin ils ne roulent pas
sur les cours spéciaux de l’année;
ainsi pour les classiques, on aura
étudié Sophocle et l’on vous in-
3
-395^
terroge sur Euripide ; pour l’histoire ecclésiastique on ne vous
questionnera pas sur le cours de
tel ou de tel professeur, mais sur
la matière de la science en général.
On voit par ce que nous venons de
dire que les étudiants sont amenés
à faire des études plus sérieuses,
plus indépendantes, qu’ils doivent
viser à connaître les classiques et
non seulement telles ou telles pages de l’un d’entre eux, à se familiariser avec la science et non
seulement à être dressés pour
reproduire souvent d’une manière
peu intelligente, le cours du professeurt
Plus nous avançons, plus nous
sommes instruits et convaincus par
l’expérience que nos examens annuels et stéréotypés sont plus nuisibles qu’utiles aux études sérieuses
et plus nous regrettons de ne pas
avoir parmi nous le système allemand des seuls examens généraux.
Nous sommes parfaitement de
l’avis de M. Pezzi quand il dit que
c’est à notre système d’études et
d’examens que nous devons aussi
attribuer l’aversion du grand nombre des étudiants pour toutes ces
études dont ils ne voient pas l’utilité immédiate et évidente.
M. Pezzi cite à l’appui de son
dire Biot qui dit: « Depuis cinquante ans, les sciences physiques
et chimiques ont rempli le monde
de leurs merveilles.... Alors, la
foule irréfléchie, ignorante des
causes, n'a plus eu des sciences
que leur résultat, et, comme le
sauvage , elle aurait volontiers
trouvé bon qu’on coupât l’arbre
pour en avoir le fruit, — 11 en
est autrement en Allemagne qui
nous sert de modèle à cet égard.
a Dans les Universités allemandes,
dit Hildebrand, l’enseignement est
purement scientifique, désintéressé,
j’allais dire inutile, dans le sens
vulgaire du mot ; car il n’est qu’un
moyen pour arriver à un but plus
général et plus élevé, celui d’enrichir et de faire .avancer la science, «
et M. de Mohl dit ; « C'est une opinion bien inintelligente et vulgaire
que celle qui abaisse l’Uni versi té
au point d’en faire une réunion
fortuite d’établissements destinés
au dressage nécessaire des ouvriers
de métier.... L’application servile
et mécanique ne se fera que trop
d’elle même chez un grand nombre
d’élèves, et l’exercice qui leur
manque au sortir de l’Université,
ils l’acquerront bien assez vite
dans la vie pratique. Les choses
iraient bien mal chez un peuple
dont la plus haute culture intellectuelle consisterait en une simple
aptitude aux affaires, dans un état
dont les fonctionnaires dirigeants
ne seraient pas en même temps
les esprits les plus cultivés de la
nation •.
LE J4P0N A L4 REdHËRCHË
d'une nouvelle Religion
Sous ce titre nous lisons dans les Missions évangéliques au XIX“ siècle les i|uelques détails qui suivent;
L’état actuel du Japofli nous oiïre un
spectacle vraiment merveilleus et, pour
ainsi dire, unique au monde. Ceux qui
se trouvent placés à la tête de cette intéressante nation, se sont jetés, tête baissée
dans les flots do la vie moderne, et d’après les nouvelles les plus récentes qui
nous soient parvenues do ces lointaines
contrées, le môme mouvement qui leur
a fait briser le cercle de fer dans leque
4
-396
ils s’étaient eux-mêmes enfermés pour s’isoler du reste du monde, les pousse aujourd’hui à répudier la principale religion
à la quellel ils ont été adonnés pendant
tant de siècles et à se mettre à la recherche d’une religion nouvelle.
L’Allgemeine Zeitungdxi 18 août dernier
communiquait, en effet, à ses lecteurs cette
courte, mais étonnante notice, tirée d’un
journal anglais publié à Schanghaï; « Le
gouvernement du Japon va introduire dans
le pays une nouvelle religion, qui sera à
la fois plus éclairée, plus simple et plus
conforme aux besoins de l’intelligence
humaine que celle que le Japon a profe.ssée jusqu’ici, et qui ne saurait manquer
d’être agréable à tous les partis».
De quelle religion nouvelle s’agit-il ici?
Tout chrétien sincère sait, à n’eu pouvoir
douter, qu’il n’y a pas de religion qui
puisse mieux répondre aux besoins de tous
les partis que la religion chrétienne. D’un
autre côté, ce serait la première fois dans
l’histoire universelle qu’un gouvernement
non chrétien introduirait l’Evangile auprès
de ses sujets. Est-ce là le speclacle unique au monde que nous allons avoir sous
les yeux, ou bien aurons-nous la douleur
de voir le Japon, entraîné par le courant
de l’esprit moderne, s’abîmer dans l’océan
du doute et de l’incrédulité, et se contenter d’une des mille et une forme de la
religion dite nalurelle’f
Nous ne pouvons nous dissimuler que
ce dernier danger ne soit grand. Nous
l’avons vu cent [fois: dès qu’un peuple
commence à rejeter comme objet de superstitiou ce qu’il avait adoré jusque là
comme objet de sa foi, il est tenté de rejeter toute religion positive comme mensonge et imposture. D’ailleurs, qu’est-ce
que la chrétienté évangélique a fait jusqu’ici pour apporter au Japon la bonne
nouvelle du salut? Sont-ils nombreux les
hommes qui se déclarent prêts à tout sacrifier pour aller porter au Japon le glorieux message du salut, et les donateurs
dont la générosité permette d’y envoyer
un nombre plus considérable de messa.
gers de l’Evangile ?
Et quelle est la religion dont les Japonais
paraissent aujourd’hiii être surtout las
et à laquelle ils désirent échapper à tout
prix? C’est le boudhisme. Un voyageur anglais traçait, à la date du 15 avril dernier,
les lignes suivantes au sujet de cette religion: «On ne peut se faire une idée du
paganisme qu’une fois qu’on l’a vu de ses
propres yeux.
» Ce fut dans le grand temple de Schéba,
à Jeddo, que uous pûmes, peu après notre
arrivée au Japon, jeter un coup d’œil au
sein du paganisme vivant. Nous étions
accompagnés de plusieurs missionnaires,
et notre guide était le missionnaire Ballagh
de Jokohama.
» Après avoir parcouru la grande allée
qui conduit au parvis extérieur du temple,
nous passâmes sous le portique, qui s’élève comme un arc de triomphe et qui
forme une entrée digne de ce célèbre sanctuaire. Quant au temple même, il est situé
au pied d’une colline, est tout entouré
do verdure et oft’re un aspect des plus
piltoresques. Le toit de cet édifice est démesurément grand et domine tout le reste.
Tout ici est gigantesque et remonte à la
plus haute antiquité.
» Debout sous le large portique, nous
assistâmes de loin aux cérémonies qui se
pratiquaient autour de l’autel. Dans une
niche élevée était placée la grande idôle
du sanctuaire, qui avait été sculptée avec
beaucoup de délicatesse et dorée avec le
meilleur goût. Une foule recueillie était
agenouillée devant l’idêle, le visage contre
terre et dans l’attitude du plus profond
recueillement. Un prêtre enveloppé d’une
longue robe de soie et la tête rasée, était
assis sur un siège garni de coussins et
quelque peu élevé au dessus de l’assemblée, et récitait ses prières avec un sérieux
extraordinaire, mais aussi avec une excessive rapidité. D’autres prêtres accompagnaient ses prières de coups réguliers,
frappés en mesure sur de petites enclumes de brouze. Pour autant qfue.nous
pûmes distinguer ces paroles, toutes ces
prières consistaient à répéter incessamment: « Boudha amida» ! ce qui signifie:
salut à toi, Boudha! Et pourtant il régnait
dans rassemblée une telle solennité que
nous en fûmes tous étonnés.
Jamais je n’ai ressenti à un culte une
impression de plus profond respect, de
dévotion plus intime et de ferveur plus
5
-397
grande <ju'en présence de ce prêtre des
faux dieux. Quelque brefs et étranges que
fussent les mots de sa prière, il semblait
y mettre tout sou cœur et toute son âme,
et par moments son visage se contractait
et son corps tout entier frissonnait comme
s’il eftt eu à combattre contre des puissances invisibles.
» Tant de ferveur eût été, en effet, digne d’une meilleure cause; aussi réveillat-elle dans nos cœurs un seuliinent de
tristesse sur les épaisses ténèbres dans
lesquelles ces âmes étaient encore plongées, et un ardent désir que Dieu fît enfin luire sa lumière dans ces cœurs pour
y dissiper ces superstitions séculaires ».
On le voit, le boudhisme exerce encore
une certaine influence au Japon; du moins
y compte-t-il encore bon nombre de fervents adeptes.
Cependant au mois do novembre de l’année dernière il avait été déclaré aboli et
ses temples avaient été fermés par onire
du Gouvernement. Mais, en suite de circonstances politiques, il a de nouveau
été toléré; mais sa suspension momentanée ne lui a pas moins considérablement
nui auprès de la nation.
Mais quelle est la situation do l’Evangile au sein de cotte intéressante nation?
D’im côté nous apprenons que les missionnaires ont pleine liberté d’annoncer
l’Evangile, et de l’autre, nous ne trouvons
nulle part aucune mention de l’abrogation
des lois qui proscrivaient le christianisme
sous la menace des peines les plus sévères. En attendant que ces lois soient
abrogées ou du moins tombées en désuétude, la Bible est beaucohp lue, malgré
toutes les prohibitions du Gouvernement.
AouoelUe reUijteueeô
Oenèsve. C’est dimanche prochain
que le 'peuple protestant de Genève est
convoqué pour compléter le Consistoire
par la nomination de 16 de ses membres.
Nous l’avons dit, c’est au nom de la liberté de conscience que les démissionnaires libéraux en appellent au peuple
contre le Consistoire qui cependant avait
agi, en refusant l’autorisation au catéchisme présenté par M. Chantre, dans la
plénitude do ses droits en vertu de l’article constitutif suivant : « Aucun formulaire dogmatiijue, aucun livre ne pourront
être publiés comme émanant de l’Eglise,
ou être employés dans l’enseignement
donné eu son nom sans que le Consistoire l’ait autorisé». — Il ne faut pas s’y
tromper, dit la Semaine religieuse, la question n’est pas de savoir si l’Eglise de Genève comptera un catéchisme de plus ou
de moins, la question est de savoir si
l’Eglise de Genève veut rester une église
chrétienne et protostaute. si elle veut conserver à sa base la Bible, ou s’en débarrasser.
TCr-aiioe. L’Evangile fait des progrès
dans les campagnes. Dans bien des localités de la Marne, de l’Yonne et de l’Aube
où il n’y avait naguère point de protestants, il s’est formé, cette dernière année des congrégations, dont ijuehjues-unes
sont très considérables; à Tonnerre de
700 membres, et c’est au .souvenir apporté
de la Suisse par des soldats do l’armée
de Bourbaki età la bonne influence exercée
sur quelques-uns d’enir’eux dans ce pays
que l’on doit les premiers germes de cette
œuvre d’évangélisalion, qui a été continuée après la guerre soit par des évangélistes venus de la Suisse, soit par des
agents de sociétés françaises.
Italie- Le journal Jm Provincia di
Mantova rapporte la triste nouvelle de la
défense intimée à M. Forneron, notre instituteur-évangéliste , qui a le brevet du
gouvernement, de continuer l’école de
Guidizzolo. M. Forneron avait obtenu dès
le mois d’octobre 1868 du Syndic d’alors
la permission d’avoir une école élémentaire, et, quatre ans après, celte permission lui est refusée par le syndic actuel
le comte Bizzini. Parmi les motifs de cette
prohibition on donne le fait que cette
école a été ouverte sans l’autorisation du
Conseil scolaire et qu’elle est mixte, ce
qui est, dit le Proviseur royal de la Province, une chose immorale. Nous sommes
impatients de connaître l’issue de celte
affaire. Eu attendant que le tait de Gui-
6
dizzolo serve d’avertissement à tous les
instituteurs de se mettre en règle avec
les lois et les réglements en vigueur.
Rome. Nous recevons de Rome un nouveau journal intitulé: la Roma Emngelica,
qui paraîtra le 1" et le 15 de chaque mois
et coûtera trois francs par an pour l’Italie.
S’adresser pour les associations au bureau
do la direction, ria Borgo vecchio, N° Hil
à Rome. Le directeur responsable est le
Prof Nardi Greco. Ce journal ne sera
l’organe d’aucune Eglise ou société spéciale; il ouvre ses colonnes à toutes les
dénominations évangéliques. Nous souhaitons au jourtal la Roma Emngelica
longue vie avec la bénédiction du Seigneur.
-398
(frkron‘i(|ue ®aukois^
La Toxxr*. — La Table nous charge
de publier ce qui sui :
PROGRAMME du Concours pour les deux
places de professeur dans le Collège inférieur de la Tour.
1°) Les aspirants doivent professer les
doctrines de l’Eglise vaudoise et se soumettre à sou gouvernement.
2”) Ils doivent être capables d’enseigner
eu langue française et en langue italienne.
3") Ils doivent posséder une culture classique générale, dont il devront donner
des preuves dans un examen, aJ sur
l’histoire ancienne, grecque et romaine,
b J pour la langue latine, sur César, De
bello gallico Livre III, sur Enéide chant
VI; cj pour la languegrecque surXénophon,
Memorabilia, Chap. 1", et sur le XVIII
chant de Vllliade d’Homère.
4°) Subir un examen sur chacune des
branches d’étude .suivantes: Bible , Arithmétique, Géographie physique et politique.
Histoire vaudoise, langue française et
langue italienne.
5") L’un des professeurs aura la direction et la responsabilité de la classe de
première et de seconde année, l’autre ,
la direction et la responsabilité de la classe
de troisième et de quatrième année.
6°) Chacun d’eux devra donner 25 heures
de leçons pour semaine.
7“) Les avantages attachés à ces postes
sont un traitement annuel de 1500 francs
et un logement ou une indemnité de logement de 300 francs.
8“) Les examens de concours auront lieu
dans la seconde moitié de juillet, aux
jours qui seront ultérieurement fixés et
devant une Commission que la Table nommera en temps opportun.
9") Les aspirants à ces postes devront
se faire inscrire auprès de la Table avant
le 1" juillet prochain.
La Table, en publiant ce concours, rappelle dans sa délibération l’article 25 des
Actes du dernier Synode conçu en cos
termes: Les concours sont maintenus pour
les places vacantes de professeur pour
les classes du Collège, de l’Ecole latine du
Pomaret et de l’Ecole Normale. Les sujets
d’examen ne seront pas étendus outre mesure. Ils seront plus particulièrement spécifiés ( pour la partie qui a trait à la culture classique générale), et l’on donnera
une importance toute spéciale à l’aptitude
dans renseignement.
®hront(|uc locale.
La Tf>iii‘. — Jeudi dernier 5 courant quelques amis do l’instruction primaire se sont réunis daus l’Ecole de la
ville et ont offert aux instituteurs Chambeaud et Forneron un simple banquet,
dans le but de souhaiter au premier de
longues années de bonheur dans sa retraite et au second la bienvenue au milieu de nous comme in.stituteur paroissial.
La plus franche cordialité a régné dans
cette réunion de famille ; de nombreux
discours ont été prononcés on français,
en italien et en patois de la Tour, en
prose et en vers ; et ces derniers sont ceux
qui ont eu l’honneur de captiver le plus
l’attention et de provoquer les applaudissements les plus sincères et le plus spontanés. — Bien des questions sérieuses ont
été mises sur le tapis, et parmi les plus
[ sérieuses, celle de l'éducation. L’autorité
7
-399
s’en va, a-t-on dit, l’autorité dans la famille , ou l’autorité paternelle, et l’autorité dans l’école. On insiste sur la grande
nécessité de la relever; et afin d’atteindre
le but, de rétablir la discipline dans les
écoles. Un membre de l’assemblée, propose des réunions de toutes les personnes
enseignantes, afin de s’encourager, de
s’éclairer et de s’entendre sur les moyens
à employer. Nous pensons que la question
de la discipline, celle do l’éducation en
général est vitale pour nos écoles primaires, car, ainsi que le disait récemment
le préfet Tégas dans uuo relation, dont
nous avons fait connaître quelques passages , l’instruction sans l’éducation est
une arme dangereuse que nous mettons
entre les mains de la nouvelle génération.
Oollége cio Bx'iciiic-ras. —
Dans une réunion générale à Briqueras
même, se sont rencontrés de cent à centcinquante électeurs représentant les diverses sections du College. La candidature
de M. le commandeur Tégas a été pro(loséo et .soutenue par plusieurs orateurs,
et, sur la [)ropositiou de M. le bau(|uier
iMalan, une adresse lui a clé votée presque
à l’unanimité, dans le but do l’inviter à
donner sa démission do préfet et à accepter
la candidature de notre Collège. Ainsi que
nous le disions avec connaissance de cause
dans notre dernier numéro, cette élection
est assurée comme, nous sommes certains
aussi de la démission du préfet Tégas et
de son acceptation. Il ii’attendait que de
connaître notre vote pour se résoudre à
renoncer à une haute position et à un
poste éminent o'u il laissera beaucoup do
regrets. — Nous espérons maintenant que
les électeurs des diverses sections du
Collège accourront nombreu.v à l’urne afin
de donner au député de leur choix un
témoignage de leur reconnaissance et de
leur estime.
Chronique |ïoiittque.
Italie. La Chambre des députés a
examiné le budget de la guerre et étudié
celui des finances. — San Donato- a inter
rogé le ministre des travaux publics DeVincenzi sur l’ouragau de Naples et les
dommages qu’il a causés. Le Ministre répond qu’ils s’élèvent environ à cinq cent
mille francs. Ce terrible ouragan s’est déchaîné sur le golfe de Naples dans la nuit
du 3 au 4 décembre. C’était un spectacle
à la fois terrible et sublime. Les ondes
gigantesques s’avançaient des doux côtés
du Molo et du Castel dell’Ovo, avec le bruit
du canon , se brisaient'et se pulvérisaient
au dessus des plus hautes batteries des
forts. C’étaient comme des jets de fumée
cl d’eau sertaiit du Vésuve.
— Le roi Victor-Emmanuel a reçu en
audience sir Bartio Frere qui se rend en
mission à Zanzibar, et l'a chargé d’apporter au Doct. Livingstone une médaille
d’or, avec l’effigie de Sa Majesté, comme
signe do l’estime dos Italiens pour l’illustre voyageur anglais.
Kx-aiice. La (luestion dujoureslle
renouvellement partiel de l’Assemblée nationale. Une Commission de 30 membres
a élé nommée pour s’en occuper; elle est
composée de 11 membres de la gauche
favorables à M. Thiers et do 19 membres
de la droite qui lui sont contraires.
— Le ministre de l’intérieur Lefranc a
donné sa démission à la suite d’un vote
défavorable provoqué par un des chefs de
l’extrême droite.
— La direction des affaires devient toujours plus difficile à M. Thiers et à son
gouvernement, à cause de la formidable
et fougueuse opposition des divers partis
do la droite.
Allomagne. La prolongation des
vacances de M. Bismark donne lieu aux
suppositions les plus diverses. Les uns le
disent fort malade’, les autres prétendent
qu’il est (presque en disgrâce auprès de
l’Empereur Guillaume; les autres enfin
qu’il se tient à l’écart à cause des entraves que le roi et sa cour mettent à la
réalisation de sa politique libérale et spécialement de ses mesures contre le clergé
catholique.
— En suite du vote de la Chambre des
Seigneurs contre le projet de loi sur les
8
-400
cercles ou les proTÎnces, le Gouvernement
a nommé plusieurs nouveaux sénateurs,
mais en nombre insuffisant pour changer
l’esprit do cette assemblée conservatrice
à l'excès.
Sxiisso. Les délégués vieux-catholiques réunis à OIten ont voté une pétition
destinée au Conseil fédéral dans le but
d’éloigner de la Suisse le nonce du pape
pour la raison qu’il ne représente plus un
gouvernement civil.
Amorique. On annonce de NewYork la mort imprévue de M. Horace
Greely, le compétiteur malheureux du
général Grant dans l’élection présidentielle.
— Le dernier message du président des
Etats-Unis constate la paix intérieure et
extérieure, ainsi que la prospérité générale du pays; — il dit que les différends
avec l’Angleterre ont été résolus d’une
manière satisfaisante et conformément à
la politique américaine; il remercie l’empereur d'Allemagne de son jugement dans
l’arbitrage concernant le territoire de SanJuan ; il parle de l’amitié du peuple américain envers la France, la Russie et l’AIlemagneî, et blâme la continuation de
l’esclavage à Cuba,
Avis intéressant
Une Société anglaise, possédant
en Sardaigne, et dans une situation des plus salubres, une assez
vaste étendue de terrains , dont
une partie déjà en culture, désirerait trouver trois familles vaudoises parfaitement recommandables , pour les mettre à la tête
d’autant de métairies composées :
1. D’une maison d’habitation et
dépendances ;
2. De six hectares (correspondant à seize journaux environ )
de terrain labourable;
3. D’un hectare (correspondant
à deux journaux et demi environ)
de vigne, à des conditions à convenir de commun accord.
Le bétail, les ustensiles agricoles
indispensables à cette culture ,
ainsi que les différentes sortes de
semences, seraient fournies par la
Société.
L'intention de celle-ci serait de
faire, par ce moyen, un essai qui,
s’il était satisfaisant, comme on
l’espère, pourrait devenir le point
de départ d’un colonisation sur
une plus vaste échelle.
M. le pasteur Meille de Turin
mettrait les personnes que cet avis
pourrait intéresser, en rapport avec
le représentant de la susdite Société.
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