1
M. B. Léger, pasteur
^ copies
Année XXXVln.
14 Août 1903.
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables...’dignes de louange, occupent vos pensées. (Pkïl. IV, 8J.
m
il.’
SOMMAIRE ;
Fidèles à sa seule Parole — Bobi —
Evangélisatiou : Palerme — La Société
Biblique Britannique et Etrangère, et
le centenaire de sa fondation — Missions — Nouvelles et faits divers —
Publications nouvelles — Avis de concours à une place de maîtresse à l’Orphelinat de la Tour — Informations
— Revue Politique — Feuilleton :
Oeorges Muller.
ZZZZZZZZigZSZZÆZÆïZZZZZZZZZSZ
Fidèles à sa seule Parole
m'
Le dernier des écrivains sacrés termine le dernier livre de la Bible par
ces paroles : « Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie
de ce livre : Si quelqu’un y ajoute quelque chose. Dieu le frappera des fléaux
décrits dans ce livre ; et si quelqu’ un
retranche quelque chose des paroles du
livre de cette prophétie. Dieu retranchera sa part de l’arbre de la vie et
de la ville sainte décrits dans ce livre ».
La pensée exprimée dans ces paroles
de l’Apocalypse se retrouve, un peu
partout, dans les Saintes Ecritures. La
déclaration de Jean n’est, en réalité,
que l’écho des paroles de Moïse consignées dans le livre du Deutéronome ;
« Vous n’ajouterez rien à ce que je
vous prescris, et vous n’en retrancherez
rien ; mais vous observerez les commandements de r Eternel, votre Dieu,
tels que je vous les prescris. »
« Le ciel et la terre passeront mais
mes paroles ne passeront pas ». Promesses et menaces s’accompliront également. « L’Ecriture ne peut être anéantie ». -— « Celui qui me rejette et ne
reçoit pas mes paroles a qui le juge ;
la parole que j’ai annoncée, c’est elle
qui le jugera /au dernier jour. Car je
n’ai point parlé de moi-même ; mais le
Père qui m’a envoyé, m’a prescrit luimême ce que je dois dire et annoncer.
Et je sais que son commandement est
la vie éternelle ». — Paul, dans l’épître
aux Romains, déclare aussi que « tout
ce qui a été écrit d’avai^c^e l’a été pour
notre instruction, afin que par la persévérance et par la consolation que
donnent les Ecritures, nous possédions
l’espérance ^.
Nous pouvons donc étendre à tous
les livres de la Bible ce qui est dit des
paroles contenues dans le dernier d’entre eux. Le commandement de Dieu c’est
la vie éter nelle, on n’y peut rien ajouter
et on n’en peut rien retrancher sans
se priver de l’arbre de la vie et sans
s’exclure- de la ville sainte.
’ *
^ * *
Les Eglises vaudoises ont déclaré et
déclarent vouloir être fidèles à la seule
Parole de Dieu. Cette déclaration, placée
à la base de la Constitution de l'Eglise
évangélique, connue historiquement sous
le nom de vaudoise, engage l’Eglise dans
son ensemble, toutes les églises particulières qui s’y rattachent et tous les
membres de chacune de ces églises.
Le Seigneur Jésus avant de quitter
la terre a parlé ainsi à ses disciples :
« Tout pouvoir m’a été donné dans le
ciel et sur la terre. Allez, instruisez
toutes les nations, baptisez-les au nom
du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
et eriseignez-leiir à observer tout ce que je
vous ai prescrit. Et voici, je suis avec
vous tous les jours, jusqu’ à la fin du
monde.
Il n’y a pas précisément parmi nous
le danger de vouloir ajouter d’autres
livres à ceux qui forment le recueil de
la Bible, ni de vouloir retrancher un ou
plusieurs des 66 livres qui s’y trouvent ;
mais il y a bien d’autres manières de
tomber dans l’égarement dénoncé dans
les derniers versets de l’Apocalypse.
Les Juifs avaient une grande vénération pour l’Ancien Testament, la portion des oracles de Dieu qui leur avait
été confiée, et cependant Jésus leur dit ;
«Vous abandonnez le commandement
de Dieu, et vous observez la tradition des
hommes.y> Il leur dit encore : «Vous anéantissez fort bien le commandement de
Dieu pour garder votre tradition... que
vous avez établie ».
Aux Sadducéens, qui voulaient mettre Jésus dans l’embarras en lui citant
quelques paroles de Aloïse, le Seigneur
répond : «Vous êtes dans l’erreur, parce
que vous ne comprenez ni les Ecritures,
ni la puissance de Dieu ».
Les apôtres de Jésus-Christ étaient
attachés à la Parole de Dieu, le Maître
céleste les avait instruits lui-même et
cependant ils n'ont vraiment compris les
Ecritures que quand U leur eut ouvert
l'esprit.
Tout en déclarant vouloir retenir la
Parole de Dieu, toute la Parole de
Dieu et rien autre que la Parole de
Dieu, on peut encore être exposé au
danger de « falsifier la parole de Dieu...
d'altérer la parole de Dieu... de tordre le
sens des Ecritures ».
Etre fideles à la Parole de Dieu, ce
n’est pas seulement connaître la vérité,
mais la garder, la pratiquer. Que sert-il
de dire : Nous croyons que Dieu est
esprit et qu’ il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et vérité, si
en même temps nous honorons Dieu de
nos lèvres sans l'aimer et sans lui obéir ?
— Paul, écrivant à Tite évêque de l’Eglise de Cx'ète, lui dit : « Reprends-les
sévèrement, afin qu’ ils aient une foi
saine, et qu’ ils ne s’ attachent pas à
des fables judaïques et à des comman
deménts d’hommes qui se détournent
de la vérité. Tout est pur pour ceux
qui sont purs, mais rien n’est pur pour
ceux qui sont souillés et incrédules ;
leur intelligence et leur conscience sont
souillées. Ils font profession de connaître
Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres ».
*
*
L’origine des Eglises Vaudoises doit
se chercher dans un retour à la parole
de Dieu, traduite en une langue comprise
par le peuple, et suivie comme règle
de foi et de conduite par tous les
membres de la communauté. — C’est
ce qui a fait leur force et leur a assuré
la viptoire dans les persécutions séculaires qu’elles ont dû traverser.
Au, commencement du XVI siècle
des erreurs nombreuses et graves s’étaient introduites dans nos vallées à
cause de l’ignorance de la parole de
Dieu et de là crainte de professer ouvertéiuent la voie du salut, telle qu’elle
est enseignée dans l’Ecriture. — Une
seconde fois nos Eglises ont été sauvées
par un franc retour au pur enseignement de la Bible. — Le Synode tenu
à Chanforan en 1532, dans lequel on
désavoua ouvertement les erreurs passées, malgré la vive opposition de plusieurs, et dans lequel on décida de
faire publier la Bible en français, fait
époque dans l’histoire de l’Eglise évangélique en Italie.
. Pendant des siècles nos pères ont
résisté à la propagande de l’Eglise de
Rome et il ont vaincu dans les persécutions qu’elle a soulevées contre eux.
Ils ont vaincu à cause du sang de
l’Agneau et à cause de la parole de
leur témoignage et parce qu’ils n’ont
pas aimé leur vie jusqu’à craindre la
mort. Généralement nous sommes bien
armés contre les doctrines et les cérémonies de l’Eglise romaine. Nous allons
même faire propagande dans son sein,
et non sans résultat, preuve en soient les
40 nouvelles Eglises qui se sont unies
aux anciennes Eglises des Vallées pour
dire : « Fidèles à sa seule Parole. »
Mais le danger est venu d’un autre
côté. Un ennemi auquel nous n’avons
pas asssez pris garde nous a assaillis
dans le .silence, il a pénétré dans la
forteresse de l’Eglise et y a fait de
grands ravages ; c’ est le monde, le
monde avec ses convoitises, le monde
avec son incrédulité pratique, le monde
avec sa religion formée de routine, de
formalisme, et de cérémonies charnelles.
En face de la mondanité comme en
face du fétichisme de l’Eglise de Rome
nous devons élever franchement notre
étendard : « fidèles à la seule Parole de
Dieu. Les chrétiens qu’on nomme Vaudois ne peuvent jamais en appeler aux
usages, à l’habitude, A la tradition.
aux convenances mondaines. — Un appel à la fidélité à la parole de Dieu
nous trouve toujours prêts à répondre :
nous voici.
Il est convenable de rappeler en ce
moment une parole qu’un de nos vénérés
frères, entré dans son repos il y a quelque temps, avait choisie, il y a maintenant plusieurs années, comme texte de
son discours à l’ouverture du S5mode :
« Nous n'avons pas de puissance contre
la vérité', nous n'en avons que pour la
vérité. » i.
*Y—> 'Y*
Dans les cinquante années qui se
sont écoulées depuis que le 15 Août est
devenue une fête vaudoise, c’est la sixième fois qu’elle est célébrée à Bobi,
En 1853, 1873 et i88g (i.r septembre)
c’est Sibaud qui a été le but d’un nombreux pèlerinage. E-a- 1891 la réunion
a eu lieu au Laus ; le temps incertain
a obligé les foules de se tasser dans
le temple, le 15 août 1897.
Cette année, Dieu voulant, la réunion
aura nouvellement lieu sous les magnifiques châtaigniers du Laus. Qn atteint
cet emplacement en passant le Rempart,
puis le Pont des Païant, et en montant
quelques minutes à l’Envers.
Il n’y a pas de doute que la bonté renommée des eaux, la délicieuse fraîcheur de l’air qui agite toujours le feuillage
de ces arbres majestueux, la petite distance du chef-lieu de Bobi, où l’on peut
trouver, désormais, les choses les plus
nécessaires pour un pique-nique champêtre n’attirent de nombreuses familles de la vallée, et de plus loin, pour
solenniser cette réunion si caractéristique de notre région.
N’oublions pas le bazar, destiné à
une œuvre de bienfaisance très utile,
la lutte contre l’anémie et d’autres infirmités qui menacent largement notre
jeunesse féminine, surtout quand elle
doit passer ses plus belles années sur
les bancs de l’école ou du bureau, ou
dans les ateliers de couture.
Ceux que retiendrait la perspective
de quelques kilomètres d’une route poudreuse (9 km. de la Tour à Bobi) peuvent }a quitter à S. Marguerite et remonter l’Envers par le moulin de S.
Christophe, le Cougnet, Buffa et le pont
du Guichard, au delà duquel on atteint
Garnéout, 1’ Absès et le Laus. Cet
itinéraire exige plus de temps que la
grand’ route. Le Laus ou lac n’est autre qu’un enfoncement ovale, placé derrière le hameau, et que les eaux de
pluie remplissaient avant qu’il eût été
drainé au moyen d’un canal souterrain.
Nous regrettons de ne pas pouvoir
publier le programme des allocutions
2
— 2
et des chants, qui ne nous a pas été
communiqué.
Nous n’avons pas besoin d’indiquer
le chemin à ceux qui désirent se rendre
à Pra Giassaut, puisque trois ans seulement se sont écoulés depuis qu’on
s’y est réuni. C’est à Feugira (Angrogne) que l’on traverse la crête qui sépare les deux vallées.
Outre les agréments que présentent
le frais bassin de Bobi et ses alentours
immédiats, on jouit, en s’y rendant, d’un
panorama grandiose. Tandis qu’en face
se dresse la majestueuse paroi de frontière, dont les boulevards sont le Bouchier. Malaura, la Paré de Longir et,
au premier plan, Fiounira, la Bruna,
la double dent de Barriound, Garin,
Barant etc., on voit se défouler, à mesure qu’on avance, à droite les abîmes
du Vandalin et de l’Entermeuit et la
crête qui les relie au Rous et au Cournour, la Grande Aiguille, Roccia Ciaberta et les autres rochers à pic du
sauvage et pittoresque vallon de Subiasc ;
à gauche, la façade élégante du Frioulent, la Sea Bianca, le Granier et le
Mansol que sépare le large mais peu
praticable Col Mansol, l’Agugliassa etc.
Il ne manque pas non plus de souvenirs historiques à rattacher presqu’à
chaque localité.
Bobi, jadis Mont de Bobi, possède,
outre le riant plateau qui entoure la
Ville, de nombreux hameaux et huit
alpages, étages sur les hauteurs, des
Combes des Charbonniers, de la Ferrière et de Giaussarand, que baignent
respectivement le Guichard, le Pélis et
le Cruel.
L’Inquisition y recherchait des Vaudois bien avant la Réformation, et ces
humbles asiles ont vu naître maint
Barbe destiné à un périlleux ministère
itinérant dans tout le midi de l’Europe.
En 1561, à la suite du serment juré
au Puy avec les Vaudois du Val Cluson,
descendus du Col Julien, toute la population de Bobi embrassa la Réforme
et participa activement à la guerre
contre le Comte de la Trinité, dont les
troupes virent leurs efforts se briser
contre le Villar.
Bobi compta de nombreux martyrs
lors des massacres de 1655, mais ce
n’est que depuis 1686 que ses rochers
furent les témoins de résistances héroïques et de sombres tragédies. Des
centaines de personnes furent cruellement précipitées du haut des parois
colossales de Barriound et de Serre
Cruel. Les réfugiés de l’Aiguille de
Giaussarand purent au contraire résister
victorieusement au comte de Barelle,
qui les fit attaquer à la fois par Bobi
et par Julien, et qui y sacrifia inutilement de nombreux soldats et officiers.
Le capitaine Mondon et sa femme,
le capitaine Martinat, Geymonat, Negrin,
etc., représentèrent noblement Bobi dans
cette phalange héroïque des quatre-vingts
qui eurent l’honneur de traverser armés
les Etats ducaux pour se retirer à Genève, tandis que les autres, plus que
décimés par la prison, les suivaient deux
mois plus tard, à petites étapes, à travers les neiges meurtrières des Alpes.
Les mêmes capitaines Mondon et
Martinat commandèrent en 1689, lors
de la Glorieuse Rentrée, les deux compagnies de Bobi. Martinat y mourut,
en vendant chèrement sa vie. C’est alors
que, à l’arrivée des Vaudois, les troupes
ducales durent déloger du Col Julien,
de l’Aiguille, de Sibaud, de Bobi ; c’est
alors aussi qu’eut lieu le Serment de
Sibaud, sur la pelouse où s’élève aujourd’hui une rustique pyramide.
Dans les quelques mois de cette lutte
épique (1689-go) entre une poignée de
braves et des troupes nombreuses et
aguerries, les hauteurs de Bobi furent
parcourues en tous sens par les défenseurs et les oppresseurs de la liberté
de conscience ; leurs rencontres les plus
sanglantes eurent lieu à l’Aiguille, à
Sibaud, à Malbec, à la Biava.
Après plus d’un siècle, les mêmes
endroits furent disputés par les milices
de la vallée et les Erançais, qui avaient
occupé Mirabouc par surprise, mais qui,
ne pouvant forcer le passage et craignant d’être séparés de la France par
les neiges, se retirèrent après avoir fait
sauter Mirabouc ; ce fortin n’a plus été
rebâti.
Que Dieu conserve à nos Vallées la
paix dont elles jouissent depuis 109
ans, après avoir connu tant de siècles
de luttes cuelles, et qu’il nous accorde
de voir se lever le jour tant désiré d’un
puissant réveil des cœurs et des consciences.
Monsieur le directeur de FEcho.
Vous m’avez demandé de vous donner
quelques nouvelles sur l’œuvre que
l’église vaudoise poursuit à Paierme.
Me voici prêt à vous rendre ce petit
service.
Je commence par dire deux mots
sur cette belle ville de plus de 300,000
habitants. La partie ancienne ressemble
à toutes les villes qu’ on fabriquait
autrefois ; les rues sont étroites, les maisons manquent d’air. La partie nouvelle
est très belle, les rues sont larges, les
palais splendides et on y trouve tout le
confort que l’on peut désirer. Les Palermitains vantent beaucoup leur «Teatro
Massimo ». Ils l’appellent tout court il
Massimo et il ne manque certainement
pas de beauté. Mais que n’a-t-il coûté !
On parle de 12 à 14.000.000 ! Maintenant la population doit payer la note.
Qu’elle se console en pensant que durant
l’hiver les damies de la haute société
peuvent étaler leurs beautés dans des
loges qu’on a édifiées avec les deniers
du peuple. Il est vrai qu’ à présent le
vent tourne à la démocratie, et nous
nous en réjouissons; on veut municipaliser le pain, on pense à municipaliser
tous les services publics. Il est un peu
tard pour y penser ; maintenant que
les bœufs sont sortis on ferme l’écurie ;
si on l’avait fermée il y a 20 ans, nous
ne gémirions pas sous le poids d’impôts de toute espèce et la caisse ne
serait pas vide.
Au point de vue ecclésiastique, Palerme est sous la haute direction du
cardinal archevêque Monseigneur Celesia. Les journaux parlent de nous
envoyer le Cardinal Rampolla del Tindaro qui a risqué de succéder à Léon
XIII. Ils sont trop pressés. Laissons le vieux Celesia s’éteindre en
paix, les remplaçants ne manqueront
pas ! A Palerme l’église vaudoise a
un beau temple dans via Maqueda,
une chapelle aux Falde du Monte Pellegrino que Gœthe appelait, à tort selon
nous, la plus belle montagne du monde,
et de bonnes écoles élémentaires payantes. — Les membres communiants sont
au nombre de 158. Le chiffre n’est
pas très élevé, dira-t-on, après tant
d’années de travail. L’observation est
juste, mais le critique bénévole oublie
que, surtout dans l’Italie Méridionale
et en Sicile, l’émigration emporte bon
an mal an un grand nombre de nos
prosélytes et, quand nous avons travaillé
ferme pendant 12 mois, nous sommes
heureux si des admissions compensent
les pertes. Cette considération répond
aussi en partie à la demande qu’ une
dame faisait à son pasteur. « Nous recevons, disait-elle, chaque année à la
Sainte Cène beaucoup de personnes et
puis.... où vont-elles ? — Elles vont en
Amérique, Madame, quand Dieu ne les
rappelle pas auprès de Lui. »
Nos frères de Palerme fréquentent
les cultes avec joie et ils contribuent
aux besoins de l’église selon leur pouvoir: nous avons versé looofr. à la caisse
centrale et 45 à celle des pasteurs émérites ; mais ils ne sont pas riches, loin
de là, il vivent au jour la journée. Nous
n’avons pas de pauvres et ce que nous
avons dépensé pour la diaconie durant
l’année n’arrive pas à 50 francs. Ils
chantent avec entrain, une oreille musicale trouverait beaucoup à redire à
notre chant. On chante fort, je ne dis
pas qu’on chante bien, mais on chante
et c’est déjà quelque chose quand on
pense à certaines assemblées bien plus
nombreuses dans lesquelles on dirait
que les fidèles ont peur de se faire
entendre par leurs voisins.
Les cultes du dimanche matin sont
! compo.sés en proportions presqu’égales
i d’hommes et de femmes ; aux cultes du
12)
GEORGES MULLER
SES PRINCIPES
EXTRAITS DE SON AUTOBIOGRAPHIE
Cette action de la foi n’explique pas seulement
la prospérité des orphelinats de G. Muller; elle
est sous des formes diverses, — la Passion du
Christ en est la réalisation parfaite, — le ressort
intime de l’efficacité de tous les efforts qui ont pour
objet rétablissement du Royaume de Dieu.
*
* *
En écrivant ces dernières réflexions nous pensons
aux besoins matériels si grands de nos œuvres de
mission, d’évangélisation et de philanthropie et
nous aimerions qu’elles convainquent nos lecteurs
que ces œuvres ne peuvent vivre et se développer que par l’action de la foi ; non pas seulement par l’action de la foi des chrétiens employés
dans ces œuvres, ou par celle d’une élite invariable de donateurs généreux, mais par Faction
de la foi de tous ceux qui croient au Dieu vivant
et disent avec le Christ: «Que ton règne vienne.»
soir les femmes sont peu nombreuses;
les hommes, surtout les étudiants, tiennent le haut du pavé. Expliquons ce
phénomène à ceux qui ne sont pas
initiés aux mystères de la vie palermitaine. En Sicile, la jeune fille à marier, «la picciotta schietta», puisqu’il faut
l’appeler par son nom, ne sort pas
seule ; c’est contre l’étiquette ; elle doit
être accompagnée par un homme ou
bien par un domestique, souvent bien
plus jeune que sa maîtresse, trottinant
à ses côtés pour la protéger contre les
moustiques qui pourraient rôder autour
d’elle. Il n’est pas toujours facile de
trouver un chaperon, voilà pourquoi l’élément féminin est clairsemé dans nos
auditoires du soir. Le mouvement féministe n’est pas encore arrivé jusqu’à
Palerme. —
Il y a tout juste un an, M. A. Muston,
de Gênes, et votre correspondant parcouraient la ville, le nez en l’air, l’œil
aux aguets pour découvrir les «Si loca»,
lorsqu’ une maison de belle apparence,
avec son « Si loca » au balcon attire
mon regard. « Voilà une maison qui a
l’air de faire mon affaire, parlons au
conciei'ge». Mon collègue s’empressa
de lui dire : « Si può girare la casa ? »
Girare una casa, en dialecte palermitain,
veut dire la visiter. Le portier répondit : « Senza femmine non si gira, qui
stan picciotto schiette ». Nous n’avions
pas de «femmine» sous la main et
nous dûmes virer de bord. Nous étions
cependant des personnages respectables,
et mon ami avec sa barbe de prophète
de l’ancienne alliance aurait dû en
imposer à ce portier protecteur de la
paix de la famille que personne ne
pensait à troubler.
J’ai dit plus haut que l’élément jeune
abonde dans l’église de Palerme; j’insiste sur ce point. Nous avons beaucoup
de jeunesse, surtout des étudiants des
écoles secondaires, depuis le gymnase
et l’école technique jusqu’à l’université.
La jeunesse est notre force ; c’est aussi
notre faiblesse, car elle constitue un
élément incertain, tour à tour enthousiaste et sceptique, qui paraît et disparaît comme les étoiles filantes durant
une belle nuit.
Que de monde qui vient nous entendre durant le cours d’une année !
hommes et femmes, jeunes et vieux!
Aujourd’hui c’est un homme à grande
barbe, de Piana dei Greci, catholique
mais de rite grec, qui dira au pasteur:
« Quand je vais soit au culte de rite romain, soit au culte de rit grec, je reste
indifferent ; quand je viens ici mon âme
s’élève vers le ciel». Demain ce sera
un étudiant en droit qui dira : « Cette
manière de prêcher me va, ça me fait
du bien ». Comme elles étaient fréquentées ces leçons de catéchisme du vendredi soir dans la belle salle de la
bibliothèque, au rez de chaussée du
palais Cutô. — Le résultat a été satis^
faisant, il aurait pu l’être d’avantage.
9 nouvelles recrues s’unirent à nous le
jour de Pentecôte. 8 sortaient de l’église
romaine. Il y en a bien d’autres que
nous n’avons pas pu recevoir: un homme était seulement marié de la main
gauche ; à une femme nous aurions pu
dire avec le Christ : « Celui que tu as
n’est pas ton mari», d’autres encore
n’ont pas persévéré. Leur enthousiasme
a duré ce que durent les roses. Voilà
pour l’œuvre directe ; l’influence indirecte
exercée par la prédication de l’évangile
est incalculable. Nous sommes ,trop près
des événements pour en calculer toute
la portée. Presque tout le mo nde nous
respecte, il y en a qui admirent nos
:
3
— 3
"principes et nous aiment. Ils ne sont
plus contre nous, ils ne sont pas encore
avec nous, ils le seront un jour.
Votre dévoué F. RoSTAN.
La Société Cililiiiue Britannique et Etraiigcre
et le centenaire de sa fondation
Wÿ' '
Nous extrayons du Bolleüino ciel Col^'fortaggio, de juillet, les détails suivants.
•Tj, On sait quelle part une jeune fille,
*Mary Jones, et un fidèle pasteur du
\fays de Galles, Thomas Charles, ont
eue aux humbles commencements de
la puissante Société Biblique, dont la
fondation remonte au 7 mars 1804.
Ce qu’on ignore communément c’est
que, quatre ans plus tard, cette jeune
Société commençait son œuvre dans
notre patrie. En effet, en 1808, elle publiait un Nouveau Testament italien
pour le répandre parmi les Italiens prisonniers de guerre en Angleterre, et pour
le distribuer en Sicile, dont le faible
gouvernement bourbonique était sous
la protection anglaise. De nombreux
exemplaires purent alors en être vendus
à Messine et dans d’autres villes. Le
. clergé soupçonneux ayant fait examiner
cette traduction, qui était celle de Diodati, ne trouva rien à y redire et en
permit la lecture.
La réaction qui suivit la chute de
Napoléon eut bientôt étouffé ces heureux commencements et, pendant de
longues années, la Société borna ses
efforts à introduire secrètement la Parole divine dans le midi de l’Italie de'puis Naples, et dans le Nord depuis
Coire. C’est par cette voie qu’une Bible
parvint sur la table du curé de la Madeleine, à Rome, Lbqis Desanctis, qu’elle
amena à l’Evangile.
Depuis 1848, de nouvelles provinces
de la péninsule s’ouvrirent l’une après
l’autre à la libre propagation du volume
sacré, jusqu’à ce que, le 20 septembre
1870, en même temps que les troupes
italiennes, on vit entrer à Rome, par
la brèche de Porta Pia, les colporteurs
Ciari et Luraschi, avec une charrette de
Bibles, tramée par un chien. Ils commencèrent leur vente sur le Corso.
\ Depuis lors, l’oeuvre en Italie n’a
cessé ne s’étendre et le dernier exercice marque encore un progrès sensible sur le précédent.
En 1902-03, la Société a répandu
dans le monde 5-943-775 exemplaires
de la Bible ou de portions, ce qui porte
le total, depuis 1804, à 180.982.740
exemplaires, dans 370 langues différentes.
En Italie, la Société a répandu en
1902-03, 105.452 ex., dont 7.5ioBibleset
16.426 N. Testaments. Ces résultats accusent un progrès de 3.306 ex.
Outre les dépôts dans les villes principales, trente-sept colporteurs sont a
l’œuvre en Italie. La province de Turin,
où trois d’entre eux travaillent, MM.
Quarra, Operti et Malan est celle qui
représente la plus forte v*tAite : 475 Bibles, 818 Testaments, 2837 portions, en
tout 4100.
I-es entrées de la Société, sans etre
en diminution, n’avancent pas parallèlement au développement de l’œuvre ;
aussi un déficit d’un million et demi
pèse-t-il actuellement sur son budget.
Mais les amis de la diffusion de la
Bible se proposent de faire un effort
sérieux à l’occasion du centenaire, que
l’on se propose de célébrer le 7 mars
1904.
La fête centràle, pour l’Italie, doit
avoir lieu à Rome, la ville qui a mis
la Bible à l’Index. Du 3 au 7 il y aura
la conférence générale des colporteurs,
qui sera close par deux cultes publics,
en anglais et en italien.
Toutes les églises sont invitées à célébrer, le 6 mars, le Dimanche de la Société Biblique, et à recueillir les oboles
des fidèles pour arriver au fonds des
six millions et demi que le Comité a
en vue, pour pouvoir étendre son œuvre dans le monde entier, enrôler 100
nouveaux colporteurs et 100 nouvelles
lectrices de la Bible.
Une anecdote. Le colporteur Zito se
reposait sur des poutres devant le Quirinal, à Rome. Deux carabiniers s’approchent et lui demandent le contenu
de son sac. « C’est de la dynamite;, messieurs. » On l’amène au corps de garde,
on le fouille, il n’a que des livres. —
«Voici ma dynamite, dit-il alors, une
dynamite capable de changer la face
du monde ». Et ouvrant sa Bible, il
lit : «■ La parole de Dieu est vivante et
efficace, plus tranchante qu’une épée
quelconque à deux tranchants ; elle pénètre jusqu’à la division de l’âme et
de l’esprit, jusque dans les jointures
et les moelles ; elle juge les sentiments
et les pensées du cœur. — Soyez
soumis, à cause du Seigneur, à toute
autorité établie parmi les hommes, soit
au roi comme souverain, soit aux gouverneurs etc. s> — Puis il ajoute : « Si
ma dynamite pouvait produire librement ses effets dans le monde, les rois
n’auraient plus besoin de gardes, et
vous n’auriez qu’à regagner vos demeures ».
Les deux gendarmes achetèrent chacun une Bible.
Le Journal des Missions, d’août, nous
apprend l’arrivée au Zambèze de l’expédition conduite par M. Adolphe Jalla.
Le 18 juillet a eu lieu le mariage de
M. Champod ; l’épouse était du nombre
des nouveaux arrivés. Le 11 mai, était
née à Loatile Jacqueline, fille du missionnaire vaudois, M. Georges Voila.
— M. Coillard, écrivant de Morija (Lessouto) en date du 10 juin, avait quelqu’espoir d’arriver encore à temps au
Zambèze, pour prendre part à la conférence. Il pense apporter avec lai une
maison salubre, dont les chrétiems de
la Colonie du Cap tiennent à faire les
frais. La lettre de M. Coillard constate
les énormes progrès que les questions
religieuses et d’éducation accusent partout dans l’Afrique Méridionale depuis
la dernière guerre, surtout chi;z les
Boers. Une fois de plus Dieu a tiré
le bien du mal.
Des récits très intéressants dépeignent
les anciennes croyances payennes des
Bassouto et racontent les longues péripéties de l’imprimerie missionnaire du
Lessouto.
La place d’honneur, comme de juste,
est faite au vétéran de la mission française de Taïti, Charles Viénot, tombé
sur la brèche, après trentesept ans
d’une activité multiple et infatigable en
faveur des indigènes, surtout au point
de vue de l’instruction et de l’éducation. La population tout entière de
Papéété lui a fait un ensevelissement
solennel et émouvant. Sa veuve désire,
elle aussi, achever sa carrière terrestre
dans sa patrie d’adoption.
Des demandes poignantes de secours
viennent de Mooréa, des Iles Marquises,
où se produit un renouveau de paganisme, du Congo, où le pays dévore
ses missionnaires, d’ailleurs encore, surtout de Madagascar, où les positions
du protestantisme français sont, sur trop
de points, en état d’infériorité vis-àvis des catholiques, surtout à l’égard
du personnel et des moyens financiers.
Le Journal se dot par quelques pages
dans lesquelles M . Georges Appia trace,
à grandes lignes les dates les plus saillantes de la mtrehe de l’Evangile en
Chine et au Japon.
Les entrées du Comité, dans le dernier mois d'exerdee, ont été de francs
29.155, dont 8.400 pour Madagascar et
4.427 pour le idmbèze. Le Sou missionnaire, si peu répandu parmi nous,
a produit 1413 Irancs.
Nouvelles et faits divers
Frunce. L’exode des prêtres continue
et tout dernièrement un abbé de Bordeaux a quitté cette ville pour aller se
préparer au S.t ministère à Neuchâtel;
un autre, dom Marcel Hébert, a laissé
la France pour la Belgique.
Le président Combes poursuit son
œuvre contre les congrégations, mais
il est probable que le ministère actuel
n’est plus unanime, car à la messe du
pape, à Notre-Dame, deux ministres,
Delcassé et André, s’y trouvèrent tandis
que les autres brillaient par leur absence.
Chine. Dans la Corrèze, deux délégués firent 150 kilomètres en deux
jours, pour aller à la recherche d’un
pasteur qui vînt leur prêcher l’Evangile.
Quelle leçon pour les indifférents qui
ne font pas un pas pour l’écouter.
Angleterre. L’Evêque de Manchester, D.r Moorhouse, vient de donner
ses démissions, désirant se retirer de
la lutte active pour jouir quelques
années encore d’un repos mérité. —
L’évêque de Manchester n’ était pas
proprement un évangélique décidé et
avait des sympathies prononcées pour
le parti libéral religieux et pour la
haute église ; ce n’était toutefois pas un
ritualiste.
L’évêque de Londres continue sa
marche en avant,favorisant le ritualisme.
Dans cette même Eglise de Londres, à
S.t Michel Shareditch, où eut lieu le
grand scandale c ’une cc ngrégation passant en partie au papisme, l’évêque
vient de placer in autre fanatique, M.
Ross, venant de Brïghton. M. Ross est
un papiste déclaré et cependant le voilà
installé à Londres. Ah ! politique de
Balfour et compagnie, combien tu es
néfaste !
La catholique Irlande, malgré l’opposition du conse l communal de Dublin,
a accueilli avec enthousiasme le roi et la
reine. — Il est évi dent que le roi Edouard
tend à rallier les Irlandais et nous nous
expliquons bien des choses, même une
visite à l’institut le plus féroce contre
les protestants et le demi-deuil en
souvenir du pape décédé.
Allemagne.
A la Chambre des députés du Wurtemberg il y a eu de longues discussions
sur l’enseignement religieux dans les
écoles. Les socialistes demandaient qu’il
en fût exclu; l’ancien pasteur Blumhard, socialiste chrétien, voulait qu’il
fût donné par les instituteurs mêmes
et non par les ecclésiastiques. La Chambre a décidé que 1’ enseignement religieux continuerait à être donné par les
pasteurs et les prêtres.
C. A, Tron.
Afrique. La délimitation du royaume
des Barotsi, où travaillent nos missionnaires du Zambèze, et que se disputent
l’Angleterre et le Portugal, vient d’être
soumise à l'arbitrage du roi d’Italie.
Russie. Par un nouvel acte criant
d’intolérance, le Gouvernement russe a
assumé l’administration des biens de l’église arménienne grégorienne.
Revue Politique
C’est devenu une vraie obsession. Plus
moyen d’ouvrir n’ importe quel journal
politique sans tomber sur une biographie
du nouveau pape, sur des anecdotes concernant la famille du nouveau pape, sur
une cérémonie récente au A^atican, sur les
précédents, les idées politiques, la culture
littéraire et philosophique, les projets de
réforme du nouveau pape, sur la «journée » et les occupations du pape, sur
les actes de sensibilité du pape, sur le
valet de chambre du nouveau pape, et
jusque sur la famille de ce dernier personnage ! Avouez que la patience des
lecteurs est mise à une bien rude épreuve.
Aussi je ne dirai pas un mot des fêtes
du couronnement de Pie X, qui ont
amené dans la vaste enceinte de St.
Pierre plus de 50.000 personnes, et se
sont déroulées avec tout l’apparat, toute
la pompe carnavalesque et toutes les
arlequinades qui caractérisent ce genre
de cérémonies. Je n’ajouterai même pas
que le pape, soi-disant polyglotte, ne
connaît seulement pas le français, ni
qu’une de ses sœurs, qui a toujours vécu
auprès de lui, ne sait ni lire ni écrire,
de l’aveu d’un journaliste qui a eu le
privilège de l’interviewer ! Après cela,
si vous n’êtes pas contents, allez le dire
à Rome.
Il y a eu revirement complet dans
l’attitude du Gouvernement à l’égard du
St. Siège. L’humble déférence des jours
qui ont précédé et suivi la mort de
Léon XIII, l’empressement démontré pendant toute la durée du Conclave, déférence et empressement que les employés
du Gouvernement et lès pouvoirs publics
avaient cru interpréter en prenant part
plus ou moins officiellement au deuil de
l’Eglise, ont été suivis aussitôt par un
acte d’hostilité que plusieurs avaient de
la peine à s’expliquer. M. Zanardelli a
tout bonnement défendu à tous ses dépendants, par une lettre circulaire, de
prendre part aux cérémonies qui auront
lieu dans tout le royaume pour fêter
l’élection et le couronnement de Pie X.
Pourquoi tant de rigueur après le présentât arm au cardinal Macchi qui annonçait l’élection du nouveau pontife et
après toutes les minauderies par lesquelles
AI. Zanardelli a un peu trop ingénument
cru désarmer le courroux du Vatican ?
Tout simplement parce que la nomination
du nouveau pape a été officiellement
annoncée à toutes les puissances catholiques sauf à l’Italie et que le S.t Siège
a clairement démontré d’être demeuré
indifférent à l’attitude de soumission du
pouvoir civil. Pour un soufflet bien mérité c’en est un, et si M. Zanardelli s’en
est plaint il a eu tort. Si au moins la
petite leçon servait à quelqu’ un ou à
quelque chose !
Les scandales financiers de Naples, dévoilés par le regretté Saredo, ont enfin
eu leur dénouement par la condamnation
de l’ex-député Casale et de l’ex-syndic
Sumraonte à 37 mois de prison et a
1000 fr. d’amende. Le tribunal qui les
a jugés a su se montrer indépendant,
mais la peine n’est pas encore propor-
4
— 4 —
tionuées aux prévarications commises.
A St. Michel, dans les environs de
Catane, des désordres fort graves ont eu
lieu â la suite de l’application de la taxe
de vente aux petits marchands. Une foule
tumultueuse, qui avait envahi la maison
municipale, a tiré sur les gendarmes dont
quatre ont été grièvement blessés.
— M. Combes, qui a fait un petit
voyage dans le midi de la France, a été
accueilli à Marseille par les démonstrations les plus enthousiastes et toutes méridionales ; et le simulacre d’attentat à
coups de tomates, pas plus que les deux
coups de feu tirés sur les agents qui
précédaient sa voiture, n’ont pas été pour
troubler la fête, au contraire.
Dans un discours tenu à un congrès
d’instituteurs, le président du conseil a
dit entre autres choses que l’enseignement congréganiste avait vécu. Dans
un autre grand discours qui a suivi le
banquet démocratique de dimanche, il a
expliqué et défendu la politique de son
cabinet et déclaré hardiment sou intention de poursuivre et achever l’œuvre
entreprise a l’égard des congrégations.
La Macédoine est nouvellement sens
dessus dessous. Ce n’est plus à Salonique
que la révolution a éclaté, mais à Monastic
où le meurtre récent du consul russe,
assassiné d’un coup de fusil par un Turc,
semble ne pas etre absolument étranger
a 1 insurrection. Douze mille insurgés
sont aux prises dans le vilayet avec les
troupes turques, et quinze mille autres
sont prêts à prendre les armes au premier signal. Tous les magasins sont
fermes dans la ville et par mesure de
prudence on parle de supprimer les trains
pour la Macédoine.
j. c.
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5.42 8.5
5.49 8.8
6.7 8.22
7.30 9.16
8.30 12.15
8.39 12.24
8.49 12,34
9.1 12.44
9.6 12.49
9.13 12.66
9.81 13.16
10.66 14.35
19.7
19.16
19.26
19.40
19.45
19.52
20,12
21.35
fest.
20.20
20,28
20.38
20.49
20.54
21.1
21.20
22.45
Turin
Pig'iierol
S. Second
Chapelle d. M.
Btiquéras
Buhiane
Luserne S. J.u
la Tour
9.15
10.45
10.56
11.3
11.10
11.19
11.29
11.36
Le train festwo de la Tour à Turin n’a lieu
que les dimanches et fêtes, du 28 juin à tout
septembre ; ces mêmes jours, le train de 19,7 est
5.35
7.5
7.16
7.23
7.30
7.89
7.49
7.66
16 —
17.31
17.42
17.49
17.67
18.7
18.18
18,25
accél.
17.35
18.38
18.48
18.53
18.58
16.6
19.16
19.21
19,40
21.11
21.22
21.29
21.38
21.48
21.59
22.6
supprime.
Tramway Pignerol-Péronse.
w NE
H Freni a nastro
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Accessori
(5aratt3ia
K assoluta
Costruzione e Riparazioni ||
di Bicielett? d’ogni sistenia
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Manutenzione j|
CAMBI
Riparazioni
pressi &Í
I concorrensa
ii'oires
Pérouse (1) (2) (g)
Pignei-ol 4.26 5.4 7.13 0.1Ü 10.50 13.59 17.30 18.44 21.20
S. Martin 4.47 5.25 7.34 7.31 11.11 14.20 17.51 19.5 21.41
S. Germain 5.2 5.41 7.50 9.47 11.26 14.36 18.6 19.20 21.56
Pérouse 5,37 6.15 8.24 10.21 12.1 15.10 18.40 19.54 ÍS.20
Perrier lo.lo 20.25
Fenestrelles 11.40 21.54
Kenesti elles
Pen ier
Pérouse
S. Germain
S Martin
Pigneiol ,
■I-IO 16..30
(1) 5,10 (2) 17 _ (I,)
4.45 6..Ô6 9.11 11.54 14 — 15.52 18.45 20 —
5.20 7,29 9.46 12.29 14..35 16.27 19.21 20.35
5.35 7.44 10.1 12.44 14.50 16.42 19.36 20.50
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