1
Septième année.
IV. 38.
20 Septembre ISTS.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
SpécialeiHcnl consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille Vaiidoise.
Que Cuates les choses qui sont véritables. occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX d’abonnement :
Italie, k domicile an) Kr. 3
Suisse.................» r>
France.................» 6
Allema^ïie 6
Angleterre, Pays-Bas . * 8
Vn numéro neparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BURCAUX D'aBONNEMENT
ToRRK'PKr.i.rcE ; Via Maestra,
N.-I2, (Agenzia bibliogrn/ica)
PiQNKRoL ; Chiantore Iinpr.
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ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l’administratson
ait Bureau A Torr.e-Pelllce,
via Maestra N. 42 — pourJa
rédaction : A Mr. E. Malan
Prof ' à, Torre-Pelice.
î^ommaifo.
Le Synode de 1872. — Caleudrier Apicole. — Conseils sur la manière de lire
la Bible. — Mariage du père Hyacinthe.
Soutelles relifiieunes et faits dicers. —
Chronique Vaudoise. — Chronique Politique.
LE SYNODE DE 1872
{Suite J.
Le rapport de la Table parle
ensuite de l’instruction primaire.
Le maximum des élèves qui ont
fréquenté nos écoles s’est élevé,
pendant la dernière année, au
chiffre total de 4550. «Mais, dit
la Table, si le nombre des élèves
de nos écoles primaires est très
élevé en janvier , il descend très
bas, dès que les beaux jours arrivent; et bien des écoles paroissiales , à la montagne surtout ,
doivent se fermer, faute d’écoliers
pendant les mois d’été , de ' sorte
que le chiffre de 1000 élèves aux
mois de mai et de juin serait peutêtre très exagéré. — Nous voudrions engager les Consistoires, les
Commissions des écoles et surtout les parents des enfants à
porter toute leur attention sur cet
état de choses, qui, s’il se prolongeait, nous ferait bientôt passer
au point de vue de l’instruction,
d’une des premières places à l’une
des dernières dans notre patrie ».
Ce passage du rapport de la
Table a passé inaperçu , l’attention ayant été attirée par un long
discours d’un des membres de l’assemblée sur la question des manuels bons, médiocres et mauvais,
puis sur le projet d’un vocabulaire,
sans doute excellent, que Ton se
propose de mettre, à un prix très
réduit, entre les mains des enfants.
— La Table et la Commission
d’évangélisation étaient parfaitement d’accord pour proposer à l’assemblée de nommer une commission
pour la rédaction de nouveaux
manuels ; mais le Synode n’aurait
pas perdu son temps s’il avait
envisagé pendant quelques instants
le double mal que la Table lui
signalait, celui de l’abandon de
l’école de la part des enfants pendant la pins grande partie de
2
-298
l’année , et de leur irrégularité
pendant l’année toute entière. C’est
à cause du silence du Synode à
ce sujet que nous relevons encore
ici les observations de la Table.
Car à quoi bon avoir de belles
écoles , de bons maîtres , de bons
manuels , si les élèves font défaut,
ou suivent les leçons d’une manière ii régulière ?
Le rapport de la Table passe
brièvement en revue les divers
établissements d’instruction secondaire, l’école latine de Pomaret,
l'Ecole supérieure des jeunes filles,
l’Ecole Normale et le College. Le
nombre des élèves qui ont suivi
les leçons dans ces quatre établissements s’est élevé pendant l’année
dernière à 225, dont 32 à l’Ecole
de Pomaret, 70 à l’Ecole supérieure , 40 il l’Ecole Normale et
?3 au Collège. Le Synode a recommandé à la Table plus de sévérité dans l’examen d’admission
des élèves; pour l'Ecole normale
en particulier, il a enjoint à l’administration de veiller à ce que
l’établissement ne reçoive dans
son sein que des élèves-régents ,
bien recommandés par des personnes compétentes, et parvenus à
l’àge de 15 ans révolus. Le président de la commission d’Evangélisation reproche à l’Ecole de
ne pas fournir îles sujets suffisamment préparés et cite des faits à
l’appui de sa thèse; le Directeur
de l’Ecole lui répond en disant
que l’on ne doit pas juger une
école par quelques exemples isolés;
il nie que les faits cités soient concluants; et le professeur Rollier,
qui a assisté, comme examinateur à
une session d’examens pour le brevet du Gouvernement à Pignerol,
affirme que les jeunes gens sortis
du milieu de nous ne sont en rien
inférieurs à ceux qui sortent des
écoles normales du Gouvernement.
Le Synode est toutefois d’avis •
qu’il est nécessaire de fortifier notre école. Le directeur voudrait,
à côté de l’Ecole Normale une école
primaire modèle où les élèves régents pussent se former, par la
pratique, à l’enseignement. Ce n’est
pas la première fois qu’une telle
proposition est mise en avant, sans
que le synode ait pu, à cause des
frais qu’elle occasionne, la prendre
en considération. Mais pourquoi
les élèves de première année do
College ne tiendraient-ils pas lieu
pour le moment de cette école
modèle destinée à des exercices
pratiques ?
Le synode adopte presque à
l’unanimité des voix la proposition suivante de la Commission
d’évangélisation ; « Tout élève de
l’Ecole Normale de la Tour, qui
a achevé son triennium et qui a
obtenu la patente de la Table et
du Gouvernement, aura droit, s’il
s’engage à se vouer au service de
l’Eglise, à un subside qui lui permettra de passer une année à Florence, afin de se perfectionner dans
ses études et dans la connaissance
de la langue italienne, ■ et cela
aux frais et sous la surveillance
et la responsabilité de la Commission d’évangélisation elle-même.
Nous avons, nous-même, voté bien
volontiers cette proposition dans
ces termes et dans ce sens, et
pour'bien des raisons. Nous espérons en particulier que, par cette
mesure, notre Eglise aura dans
quelques années de bons régentsévangélistes que notre Commis-
3
-299
sion pourra employer dans bien de
petites stations, comme c’est déjà
le cas à Courmayeur et à Aoste
et qu’elle réservera les pasteursévangélistes ( dénomination reçue,
à ce qu’il paraît) pour les stations
plus importantes et pour l’œuvre
intinérante.
Le paragraphe concernant le
Collège a fourni occasion à un discours dans lequel un membre de
l’Assemblée regrette qu’il n’y ait
pas une Commission chargée de
la direction du Collège, de l’Ecole
Normale, et de l’Ecole supérieure.
Cette direction existait, il y a quelques années, pour le Collège et
l’Ecole Normale ; on l’a abolie à
un Synode de S.-Jean, avec grand
bruit de fanfares ; on aurait sonné les cloches si on les avait eues
à sa disposition et si on l’avait osé.
La coupable (il s’agit de la direction) a été exécutée, sans avoir
eu même l’avantage, que l’on donne aux criminels en pareils cas, de
se défendre ou d’invoquer les circonstances atténuantes. Nous n’avions, quant à nous . aucun motif
de nous réjouir de sa mort et nous
ne l’avons pas pleurée non plus.
Le Synode a dès lors nommé un
inspecteur pour le Collège , mais
on a trouvé avec raison qu’il était
un peu trop éloigné , et quelque
agréable et utile que fût sa visite
mensuelle quand elle avait lieu ,
elle n’atteignait pas entièrement
le but, ou du moins ne devait ni
ne pouvait tenir lieu d’un directeur, demeurant dans le voisinage
et chargé de voir les choses de
près et en détail. Ce fut cette pensée qui engagea le Synode de 1871
à déclarer que la Table est la véritable directioD da Collège, com
me elle l’est pour les antres établissements, et qu’elle nomme dans
son sein un directeur. Cette année
nous arrive de nouveau la proposition de nommer une commission
des études ou de rétablir l’ancienne
Direction. — Nous pensons que la
Table peut être considérée, ainsi
qu’elle l’est maintenant, comme la
vraie direction du Collège, elle
peut l'être et doit l'être, ayant la
responsabilité directe matérielle ,
morale et intellectuelle des divers
établissements d’instruction secondaire. Rien n’empêche toutefois
qu’elle ne consulte les professeurs,
soit immédiatement elle-même, soit
par le directeur, sur toutes les
questions qui se rapportent soit à
l’instruction , soit à la discipline
dans des convocations régulières
ou irrégulières; rien n’empêche
qu’elle ne leur contie à chacun
d’eux en particulier la discipline
de leur classe et à tous ensemble
la direction des examens. — Pour
nous, nous rangeons la composition
de la direction du collège parmi
les choses secondaires.
L’essentiel est qu’il y ait travail consciencieux chez les professeurs et chez les élèves , c’est
que ces derniers reçoivent dans
l’établissement une éducation chrétienne avec une bonne instruction
classique, et au point de vue administratif, que l’autonomie de nos
établissements d’instruction secondaire ne soit pas sacrifiée par la
complaisance et pour des avantages matériels momentanés.
(A suivre).
4
-300
GALËKDRIËR APICOLE
Septembre.
La campagne apicole touche à
sa fin, il ne reste guère aux abeilles
que le jus des fruits d'automne
et la fleur de la bruyère où
elles puissent prélever un maigre
et dernier tribut.
C’est vers la fln de ce mois
que l’on opère dans notre contrée
la récolte du miel des ruches de
l’ancienne forme. — On prépare
en ce moment la fatale mèche
soufrée qui doit brutalement étouffer quelques millions d’abeilles,
pour en avoir le produit.
Apiculteurs, profitez de quelques conseils que je vous donne
et vous ne serez plus les meurtriers d’un insecte que la pi'ovidence a mis à votre disposition
pour augmenter le revenu de votre
industrie agricole.
1. Abandonnez 1e vieux système
de vos ruches <à édifices fixes ;
adoptez comme moi les ruches
à rayons mobiles; cette méthode
vous fournira les moyens de prélever , en toute saison , sur vos
ruches tout le miel et la cire
que vous voudrez, sans faire mourir
une seule abeille , le sachant et
le voulant.
2. Au lieu de la mèche souffrée ordinaire dont vous vous
servez[pour endormir à toujours
les abeilles des ruches que vous
voulez dépouiller , prenez le Licoperdum , vulgairement dit vesse
de loup. — Vous en enlevez une
partie de l’écorce pour qu’elle
s’allume plus facilement; — vous
l'approchez un instant d’un peu
de braise bien ardente ; — la
vesse de loup fera braise et donnera une légère fumée. Quand
elle fumera, introduisez-la sous
la ruche à sacrifier. Une seule
pièce de licoperdum suffit, si elle
a la grosseur de la moitié du
poing ; il en faut deux et même
trois pour une seule ruche, si
elles sont petites. Dès que la
ruche occupera la place qu’on lui
a assignée pour subir l'opération,
et avant d’introduire la mèche
narcotique , il est bon de provoquer légèrement les abeilles afin
de les attirer hors des cellules.
— Cela fait, on soulève la ruche
sur un de ses côtés pour que
le licoperdum puisse bien fumer,
et on le place. — Au bout de
peu de minutes toutes les abeilles
dorment entassées sur le tablier:
elles restent de 20 à 30 minutes
dans cet état, ensuite elles reprennent vie et montent dans un ruche
quelconque vide , ou pleine , que
vous leur offrirez.
Or de ces abeilles qu’en feronsnous , me dira-t-on ? — Vous pouvez les introduire dans une ruche
quelconque bien approvisionnée
pour l’hiver , en la soumettant
quatre à cinq minutes à l’action
de la fumée d’un chiffon. Aussitôt que les abeilles seront en état
de bruissement introduisez les abeilles étrangères exactement comme s’il s’agissait de l’établissement d’un jeune essaim dans une
ruche- vide. »
Ce qui s’est fait pour une ruche
peut se répéter sur toutes, celles
que l'*on désire dépouiller. L’opération se fera de préférence dans
ün appartement ; elle donne un
peu de peine.,, mais ,ou conserve
la vie à des milliers d'abeilles
5
-301
(]ui doublent la population des
colonies qui sont appelées à les
recevoir. — Les ruches , dont la
famille à été augmentée , reprendront au rucher leur place primitive. On en rétrécira soigneuse ment le guichet et on aura la
précaution de ne point répandre de
miel ni au rucher ni aux environs
pour ne pas provoquer le pillage
A ceux qui pratiquent la taille
des ruches villageoises ou d’ancienne forme , je conseille de ne
pas trop appauvrir la famille • il
vaut mieux laisser aux abeilles
trop de provisions que trop peu ;
elles ne consomment pas une goutte
de miel au delà du nécessaire.
On donne du miel en rayons ,
ou liquide , aux ruches qui n’en
auraient pas suffisamment pour
passer l'hiver, il est cependant
plus avantageux à l’apiculteur de
réunir les essaims faibles à d’autres plus forts et en meilleures
conditions pour hiverner.
Pour être tranquille sur le sort
d’une ruche , il faut que, à l’entrée de l’hiver , elle ait au moins
10 Kilog. de provisions.
11 ne faut absolument pas permettre aux acheteurs de miel qui
vont monter de la plaine , de
dépouiller les ruches et de charger
leurs chars près de nos ruchers ;
nous verrions mourir misérablement dans leur manipulation des
milliers de nos abeilles. Je parle
^ par expérience ! Un Apiculteur.
CONSEILS SIR LA MANIÈRE
, de lire la Bible
1. Il faut (l’abord que le loclenr, quelque
iotelligent qu’il puisse être, reeoanaisse
sou aveuglement naturel et son incapacité
ii comprendre les choses spirituelles. Jean
IX 41. I Cor. Il 14. — Qu’il demande à
Dieu le S' Ksprit qui vienne éclairer sou
entendement. Ephés I is. Ouvrir pour lui
les Ecritures et lui enlever le voile qui
couvre son cœur. Il Cor. lll. 16.
2. Il ne faut chercher dans la Bible que
Jésus, le Sauveur, et la foi en lui. Jean,
r. 59; il ne faut demander à ce livre de
Dieu ni des preuves à l’a[)pui de ses opinions favorites et de ses vues particulières, ni un accroissement de sa propre
sagesse. Ceux qui lisent la Bible dans
ces dispositions charnelles apprennent toujours , mais ne peuvent jamais parvenir
è la connaissance de la vérité. 2 Timot.
III. 7. La sagesse de Dieu ne leur est pas
révélée, et ils arrivent ainsi é sonder les
Ecritures d'après leurs fantaisies et à leur
propre condamnation. Gai. I. S.
3. Pour profiler de la lecture de la Bible, il faut une vraie humilité et la volonté bien arn'dée d’aller à Christ, d’écouter sa voix et de marcher avec Lui.
Celui qui en ouvrant sa Bible est résolu
à persister dans ses opinions et à laisser
de côté les paroles qui le blessent et qu’il
no réussit pas à expliquer d'une manière
agréable à sa chair, oh! celui là ferait
mieux de, la refermer avant d’en avoir
lu un seul chapitre pour ne pas augmenter sa condamnation.
4. Quiconque veut arriver à une pleine
persuasion à l’égard des choses qu’il a
apprises, doit, avant lout, faire la volonté
de Dieu, car notre Seigneur a dit: si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il reconnaîtra si ma doctrine est de Dieu ou
si je parle de mon chef. Jean. VII. 17.
Le plus grand savant, la meilleure tête
ne peut faire des progrès dans la vraie
connaissance de l’Evangile que de cette
manière là.
5. Que personne ne présume lro|» de
soi et ne s’imagine pouvoir lout comprendre à la fois. Lorsque Dieu t’a ouvert
¡’entendement sur un point, trafique avec
ce talent et ne te hâte pas de t’ériger en
docteur en Israël.
Ceux qui, au lieu de prendre garde de
quelle manière ils écoutent. Luc. VIII. is^
se donnent pour des conducteurs d’aveu-
6
-SD2
gles et se font fort de fermer la bouche
à tous les contradicteurs, seront certainement confus, et leurs lumières risquent
do s’éteindre dans les plus épaisses ténèbres.
6. Ne lisez pas la Bible par simple habitude, comme si lire et relire était rendre service à Dieu. La Bible nous offre
une nourriture céleste qu’il faut, eu quelque sorte , mâcher et ruminer par une
contemplation recueillie pour qu’elle nous
fasse croître, qu'elle nous change, qu’elle
nous régénère. La lecture de la parole
de Dieu est un moyen de nous rendre
meilleurs, et si elle nous laisse toujours
les mêmes, elle ne fait que nous rendre
toujours plus coupables. Luc. XII. 47. —
Jean XII. 48.
(Ami Chrét. des familles J.
Mariage do père Hyacinthe
Le pere Hyacinthe a adressé au Temps
de Paris et au Journal de Genève une lettre dans laquelle il annonce son prochain
mariage. Bien qu’il s’agisse d’une détermination qui appartient à la vio privée,
il a voulu répondre, par avance, aux
propos malveillants qu’on ne manquera
pas de lancer contre lui, et protester
hautement contre le célibat des prêtres,
imposé par l’Eglise, mais non par la loi
divine. — Comme cette lettre est passablement longue, nous nous bornerons à
en citer un fragment :
«Je connais le véritable état de notre
clergé ; je sais ce qu’il renferme dé dévouements et de vertus, mais je n’ignore
pas combien il a besoin, dans un grand
nombre de ses membres, d’être réconcilié
avec les intérêts, les affections, les devoirs de la nature humaine et de la société
civilfe. Ce n’est qu’en s’arrachant aux traditions d'un ascétisme aveugle et d’une
théocratie plus politique encore que religieuse , que le prêtre, redevenu homme
et citoyen , se retrouvera en môme temps
plus véritablement prêtre : Qu'ü gouverne
bien sa propre maison, dit saint Paul,
tenant ses enfants dans la soumission et
dans toute sorte d’honnêteté; car si quH
qu'un ne sait pas cMduire sa famille,
comment pourra-t-ü gouverner l’Eglise de
Dieu? (1 Timoth. III, 4 et 5)».
Cependant, malgré toutes ses explications et toutes ses protestations, le père
Hyacinthe peut s’attendre à n’être point
épargné par les membres et les conducteurs d’une Eglise à laquelle il croit encore
appartenir, mais qui ne l’envisage que
comme un enfant rebelle, puisqu’il n’en
observe pas tous les décrets.
(Semaine religieuse?.
üouveiled rcltgteuscô
ET F.\ITS DIVERS
Alsace. Bien des protestants, croyant faire acte de patriotisme et peut-être
aussi servir la liberté religieuse, ont pris
fait et cause pour les jésuites contre la
Prusse. Nous disons avec VEglise libre,
que leur compassion pour les jésuites est
déplacée et que la liberté religieuse est
peu intéressée au sort de la trop fameuse
société.
Onze cents émigrants alsaciens se sont
embarqués au Havre pourOuébee(Canada).
Un catholique demandait à un protestant avec un air do triomphe : «Oü
était votre religion avant Luther?» Le
protestant lui répondit : « Avez-vous lavé
votre visage ce matin ’ — Oui. — Bien, oü
était votre visage avant que vous l’eussiez lavé ? » Cette réponse parut le satisfaire. (Eglise libre?.
Alleinagne. La 16' assemblée des
représentants de l’Eglise évangélique Allemande, Kirchenlag, est’convoquée pour les
quatre premiers jours d’Octobre dans la
ville de Halle. En même temps se tiendra
le congrès de la Mission intérieure. Parmi
les questions é Tordre du jour, nous citons les deux suivantes; Le manque d'instüuteurs et le danger qu’il crée pour l’Allemagne et celle de Vémigration.
Tous les Chrétiens qui. avec les Eglises de la Réforme, reganienl et confessent Jésus-Christ comme le fils unique du
7
-303
Dieu vivant, cruciOé et ressuscité pour le
salut des hommes, tous les amis de l’œuvre de la mission intérieure, tous les
agents des sociétés poursuivant un but
semblable, sont cordialement et fraternellement invités à ces réunions.
L’Eglise Méthodiste en Italie. Les diverses stations de l’Eglise méthodiste en
Italie se parlagent en deux groupes, celui
du Nord, qui a son centre à Padoue, et
celui du Midi qui a le sien à Naples.
Le groupe du nord compte dans ce moment 13 stations. La principale est celle
de Padoue avec ses 78 communiants, ses
réunions du soir suivies par 100 à 150
personnes et sou Imtilut international
pour les garçons et pour les filles; cet
institut qui a su se faire une place honorable parmi les autres établissements
de même espèce, compte 75 élèves dont
21 sont internes.
La seconde station est celle de licence.
Le nombre des communiants est de 31;
mais le culte n'est pas suivi d’une manière bien régulière.
La station île Parme avec ses 37 comrnunianls et ses 60 personnes présentes
aux cultes du soir, donne plus do satisfaction.
Mezzano inferiore est un village protestant. — 90 communiants. Tous les habitants sont favorables à la prédication de
l’évangile, mais n’oseni pas encore se prononcer; chez les membres do l’Eglise,
il y a de la vin spirituelle ; les réunions
du culte sont 1res fréquentées.
A peu de distance de Mezzano inferiore
se trouve Yico Bellignano, la plus jeune
des stations des méthodistes, 46 communiants; 86 personnes fréquenlent le culte.
A Crémone: auditoires nombreux aux
conférences de l’Evangéliste Rosa, 46 communiants.
La station d’/I-vote est slationnaire et
compte 17 communiants.
Celle de Parie a 49 communiants et
environ 70 auditeurs réguliers.
Les méthodistes ont repris leur œuvre
do Milan, et y ont envoyé pour évangéliste M' Bosio qui a réuni autour do lui
16 frères anciens et nouveaux.
La station d’Inlra compte 80 communiants , y compris les ¡protestants évangéliques qui sont répandus dans les villages voisins et qui s’intéressent h l’Eglise.
Le nombre des audileurs est eu moyenne
de 35 à 45.
Celle de la Spezia se développe. Le
nombre des communiants est de 49; la
moyenne des audileurs de 35. L’école
compte 63 enfanis inscrits assez réguliers.
Les méthodistes ont établi dernièrement
une station h Bologne où les Eglises libres
et baptisles travaillent depuis dix ans; et
ils y ont une congrégation de 54 personnes parmi elles 40 communiants, la
plupart protestants de naissance.
Borne 39 communiants et 12 catéchumènes ; 150 auditeurs aux réunions du
soir, 50 à celles qui ont lieu en plein Jour.
Dans le groupe du midi l’Eglise môthodisle compie les congrégations suivantes ;
celle de Naples avec trois ministres , M,
.M. Jones, Moreno et de Pretoro ; Salerno
avec un ministre, M. Desanclis', Aqiiiln ,
Cosenza , Messina et Caserla , bieulot,
assure-t-on Syracuse.
En résumé, le nombre des communiants dans les slalions des deux groupes
réunis est do 914 . c’est une augmentation
de 2,50 environ sur l’année dernière ; celui
des catéchumènes do 53, îles élèves des
écoles du dimanche de 215, dos écoles
de ;ia'semaine de 423.
»
Vonlfse. Le congrès pédagogique a
été ouvert à Venise par un discours du
Syndic et par celui du commandeur Sacclii,
président du congrès. Plus de, 400 personnes enseignantes ont répondu à l’appel.
(ilironiquc ®auboise
Nous lisons daus The Brazil and Hirer
Plate Mail: Colonie Alexandra, Sauta l-’e;
voltaria Stella qui est partie de Gènes le
25 avril avec, des émigrants vaudois est
heureusement arrivée à Buonos-Ayres.
Les émigrants ont Ole embanjués sur le
bateau Cisne, expressément chargé des
transports sur le Parana à la Colonie Alexandra qui est sous les soins de M.
Heurtiey. Tous les préparatifs ont été faits
à la Colonie Alexandra pour la réception
des nouveaux hôtes, et un certain M. Baridou, un ancien colon expérimenté de la
Plata, a été. nous assure-l-on, établi pour
leur surveillant. Le nombre des colons
s’élève déjà à Alexandra au chiffre d’environ 440.
8
-304
(¿Pitrontquc pitttque.
Italîo. — Home. Le.s journaux libéraux sont d’avis que l’amour des mauvais
drames est une espèce de maladie qui a
attaqué le public do Rome, mais ils pensent (|vie la maladie fera son cours et
passera comme tant d’antres maladies du
même genre. Si le cardinal Patrizi continuait à écrire des lettres sdr ce sujet,
et si Lanza donnait des ordres plus sévères à la censure, les mauvais drames
auraient l’attrait du fruit défendu; ce serait <là le meilleur moyen de prolonger
cette fièvre pernicieuse du Ihéétre qui
ennuie maiulenaiil tout le monde.
— Naples. Les élections municipales out
été plus favorables au parti libéral qu’on
ne le croyait d'abord.
Ociii'>vo. Le Conseil d’Klal de Genève a fait signifier à M. Mermillod , qui
vient d’être élevé par le pape à la dignité
d'évêqno de Genève , sans le consentement du gouvernement civil, qu’il ne reconnaissait nullement sou caractère épiscopal, et qu’il lui interdisait formellement
de dépasser la limite de ses attributions
comme curé. Le conseil d’Etat déclare ,
en outre, (|u’il dénie au pape le droit de
créer des dignitaires eccfésiasfiques , et
qu’il maintient le texte du traité de 1819
qui incorpore les catlioli(|ues do Genève
au diocèse de Fribourg.
La Haye. Le congrès de l’Internationale do la Haye a donné la preuve du
peu de sympathie dont jouit cetio société
en Hollande, non seulement à la Haye,
mais aussi à .4insterdam et ailleurs; il a
otfert le spectacle des divisious et des luttes intestines au soin même de celte société
naguère si redoutée; il a enfin mieux fait
connaître les deux lendances principales
do l’internationale , celle des politiques
représentée par Marx et les Allemands et
celle des abgtentionistes qui no veulent pas
s’occuper de politique, par mépris pour
toutes les formes de gouvernement. Les politiques ou les partisans de la république
universelle et fédérative veulent combattre
et renverser tous les régimes existants.
— Mais les uns et les autres sont des révolutionnaires violents, des ennemis de la
société, de la famille, de la religion; ils
en veulent l’abolition; et ne diffèrent que
sur les moyens à employer.
AUeutiaisçiie. — Tous les discours
prononcés è l’occasion de l’enlrevue des
trois empereurs sont à la paix ; et nous
pouvons espérer que la paix est assurée,
au moins pour quelques années.
L’hon. .Arthur Kinnaird, membre du parlement vient de remettre à M. do Bismark une adresse de
félicitations à l'occasion de la lutte engagée par cet homme d’Etat contre l’ultramontanisme. L’adresse, signée par un
grand nombre de représentants do la noblesse et des dpux Chambres , exprime,
une grande admiration pour la sagesse,
la prudence, la patience dont M. de Bismarck fait preuve dans la campagne antijésuitique qu’il a entreprise....
En acceptant la lutte contre le catholicisme jésuilisé, .M. de Bismarck , dit M.
Pilatte dans VEqlise libre, est en train de
rendre à l’Europe et au monde un service
dont l’éclat doit éclipser un jour tout ce
qu’il a pu faire pour la grandeur politique de sa patrie. Tant que M. de Bismarck
sera au pouvoir, l’Allemagne résistera à
la curie, romaine; les évêiptcs et les prêtres devront reconnaîire Ja suprématie
civile de l’Etat, et l'Internationale noire,
c’est-à-dire les jésuites et leurs affiliés,
devra compter avec l’Etat qu’elle voudrait
asservir, peu a peu les autres Etats sentiront aussi le besoin do résister aux envahissements de la puissance cléricale.
Allemagii©. La Gazette de Spener
publie la lettre de remerciment envoyée
par M. do Bismarck à M. Kinnaird, à l’occasion de l’adresse des notables anglais
relative aux Jésuites.
Cette lettre de M. de Bismarck dit que
l’adresse apprécie 1res justement les difficultés de la lutte que, contre son attente,
le Gouvernement allemand se voit contraint à soutenir. — « Je me félicite, a
ajouté M. de Bismarck, de me trouver d’accord avec vous sur ce principe que, dans
un Etal bien ordonné, toute personne et
toute croyance doit jouir de la mesure
de liberté qui est conciliable avec la liberté des autres, avec la sûreté et l’indépendance du pays. Dans la lulfe pour ce
principe. Dieu protégera encore l’empire
Allemand contre des adversaires qui, eu
invoquant son saint nom . ne cherchent
qu’un prétexte à leur hostilité et à leurs
tentatives contre sa tranquillité intérieure.
Errata. Page 290 du précédent numéro au lieu d'injmtice lisez justice.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.