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Année Septième.
4 Novembre 1881
N. 43
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
KiJwi »14# fdttjOïiiS. Actes Ij 8.
liînn'fani î« vérité aV4c ün charité. Ep .
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Sommaire
Uu aspect parlîculier de notre œuvré
d^EvangélisaliOn ou Italie. — Correaponfiance, — Do Briion a Kïobonk. - Heun
Hihel. — Noimlle.^: ^^eligieima.
Reme
politique.
'U.i
Un as{Hcy»arUcuiier
de noire (envre d'ËvaiigélisatioD
en Italie
La lettre ci-après de notre pasteur-évangéliste à Verona, M'' B.
Lissolo, que nous extrayons, en la
traduisant, de VItalia Evangelica,
présente l’œuvre d’évangélisation que
Dieu nous permet d’accoiïiplir en
Italie sous un aspect qui pour n’être
pas celui sous le quel nous la considérons d’ordinaire, n’en est pas
moins réjouissant et propre à nous
encourager.
Verone, octobre JSfli.
Depuis quelque temps le pasteur de
l’Eglise Vaudoise de Vérone a le pi'ivilége d’exercer son ministère auprès
des familles allemandes qui passent
par celte ville. Je dis le privilège,
parceque c’en est un, en effet, que de
pouvoir apporter, ne fût ce qu’un léger
soulagerrtent è nos semblable.s et à nos
corêligionaires, dans les épreuves suprêmes de celle vie.
Au mois de mai dernier, un jeune
monsieur de Berlin reparlait, déj.à
souffrant, du lac de Çomo, pour retourner auprès de ses parents. Arrivé
dans celle ville sa maladie empira letlemenl que, peu d'heut^s'après ,‘il
était à ses derniers moments. Appelé
auprès de lui, je me rendis de suite
û l’hôtel où il était descendu et j’eus
le bonheur d’être à ses côtés dans ses
derniers moments et de voir combien
il était heureux aussi de me sentir h
son lit de mort; bien qu’il ne pût
presque plus parler il me témoignait,
sa reconnais.sance en serrant ma main
et en la portant plusieurs fois à son
cœur, pendant que je pHais. Son frère
ayant appris la triste nouvelle arriva
d’Allemagne pour accompagner avec
les frères de celle ville, la dépouille
mortelle à notre cimetière.
La semaine dernière eut lieu ici un
cas plu.s douloureux et plus émouvant
encore par les circonstances qui l’ont
accompagné. La femme du Consul allemand Wilberg à Athènes repartait, il
y a quinze jours , de "Weimar pour
reiournér en Grèce, profondément affligée de la mort de sa mère qui lui
avait été reprise liuil jours auparavant.
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La profonde tristesse tie son âme
se ¡¡sait sur son visage; mais parfois,
en regardant ses quatre enfants chéris
qu’elle avait avec elle, elle souriait â
leur angélique sourire qui était un
baume bien dons pour son cœur ulcéré.
^ mari après deux mois de séparation les attendait avec impatience et
faisait des vœux pour leur prompt retour, désireux de revoir sa chère femme
et de serrer dans ses bras paternels
ses quatre chers petits qu’il aimait passionnément. Entourée deceltegracieuse
couronne, celle dame avait déj.^ quitté
Bolzano dans le Tirol, quand sa fille
aînée, âgée de onze ans à peine, fut
prise dans le train par une fièvre si
iorle qu'elle fut dans rirnpossibililé
d’aller plus loin que Verone et la mère
se trouva obligée de s'arrêter dans un
hôtel de cette ville. Un médecin allemand , appelé immédialement, trouva
l’enfant très malade ; la pauvre mère
était dans la plus grande délrésse. Se
trouver seule dans celle ville, à fhôtel,
avec un enfant malade, sans aucune
connaissance, avec le pressentiment
d’un nouveau malheur, tout cela était
pour elle la sujet d’une angoisse indicible, et ne sachant à qui s’adresser
dans ces moments si tristes elle demanda s'il n’y avait pas en ville un
pasteur protestant. On lui répondit
aflBrmalivemenl et elle m'écrivit;
« Je vous adresse la prière de venir
» me voir. Comme ministre de l'Evanï gile vous aurez souvent à consoler
* et à soulager ceux qui souffrent. Je
s suis la femme du Consul allemand
» à Athènes et avec quatre enfanls,
» en route pour cette ville. Hier ma
» petite fille de onze ans est tombée
* subitement malade et j’ai dû rester
» ici et interrompre inôn voyage. Je
» ne connais personne dans cette grande
» ville et imaginez, moasieuiv mon in» quiétude et ma peur, à côté de mon
î enfant travaillée par la fièvre. Vous
» ro’obligeriez infiniment si vous vou» liez venir me voir ». Je trouvais celte
lettre à la maison à mon retour du
culte du malin. J’allai de suite auprès
d’elle. L’eofanl empirait à vue d’œil ;
un médecin appelé à consultation, di
manche soir, déclara le cas désespéré
parceque, à la scarlatine qui s’étail
manifestée sous sa forme la plus maligne et la plus cruelle, s’ajoutaient
des symptômes de la meurtrière diphlérite. A cause de la maladie contagieuse l’enfant devait être de suite
transportée à l’hôpital, où la mère désolée l’accompagna avec le docteur et
où après l’avoir établie dans une chambre à part, elle dût la laisser pour
ne plus la revoir : deux jours après
elle expirait.
Pendant qu’elle accompagnait l’enfant malade elle nous priait de recevoir
chez nous les trois autres enfants afin
qu’ils ne fussent pas exposés à la contagion; nous fûmes irès-heureux de
les recevoir et de les soustraire ainsi
à la maladie. Pauvre damel pauvres
enfanls! comme c’élait émouvant de
les voir ce dimanche soir, tous trois,
les bras serrés autour du cou de la
mère, pleurant av^c elle et s’affligeant
de ne plus voir leur sœur et lui donner
un dernier baiser! Chers enfanls! eux
aussi, ils apprennent bien vite à verser
des larmes, eux tm||Éivraiem toujours
pouvoir sourire dû sourire de l’innocence des an^es.
Le père, a peine averti par télégraphe , ■ partit d’Athènes et vint, le
plus vile possible, à Verone. Mais la
mort fut plus prompte que le train,
et il arriva ici 24 heures après que
l’enfant avait expiré. Il me fallut accomplir la douloureuse mission d’aller
à sa rencontre et de lui annoncer la
douloureuse nouvelle. Celle tendre mère
et ce père si affectueux qui ne vivaient
que pour leurs entants bien-aimés,
étaient en proie à une douleur impossible à imaginer. Celle enfant d’une
bonté et d’une beauté angéliques était
leur idole favorite 1 Mais la foi les
soutint. En buvant ce calice si amer,
ils s’humiliaient sous la puissante main
de üieu et je les entendais dire :
«Que le nom du Seigneur soit béni...
que sa volonté soit faite».
Le lendemain je me rendis à l’hôpilal pour les préparatifs de l’ensevelissement et je trouvai les directeurs
et le docteurs très obligeants , sous
tous les rapports. Suivant le désir de
3
--347
JW
la mère, ma femme aidée de deux
sœurs de charilé alla arranger le peliie
dépouillé morleüe, la melire dans la
bière et renioumer de fleurs.
L’ensevelissemenl eut lieu vendredi
malin, avec le char de première
classe ; le convoi partit de la porte
principale de ¡’hôpital d’où, après un
court service, il se rendit à, notre Chapelle où les parents qui accompagnaient
leur enfant avaient désiré-qu’elle fut
portée. Je fis là une courte allocution
et un prière. Arrivés au cimetière la
pluie qui n’avait pas cessé de tomber
tout le matin et qui venait toujours
plus forte ne nous permit de faire
qu’une prière,
La cérémonie funèbre fût plus louchante qu’on ne peut dire, et noire
Eglise, qui sympathise toujours dans
des cas semblables avec ceux que le
Seigneur afflige, bien qu’ils lui soient
étrangers, pleura avec celle famille
dans l’épreuve, pria et prie encore
pour elle.
E. L.
(ÎTorrc0|ïonbattce
Monsieur le Rédacteur, ,
Vous avez parlé, il y a déjà quelque
temps, de la cinquième Conférence
générale tenue à Milan au mois de
septembre dernier. Permettez que j’ajoute à ce propos quelques détails qui
ne seront pas dénués de tout intérêt
pour les lecteurs du Témoin, car il
s’agit de quelques propositions qui devront ensuite être portées officiellement
à la connaissance du Synode.
La première de ces propositions n’esige que peu de mots. La Conférence
générale a adopté un amendement au
i 17*^ du Kêgiemenl, d’après lequel
« tes anciens et les diacres sont nommés à terme, poîtr trois ans, tout en
étant rééligibles ». — Gbez nous, les
Consistoires sont pareillemnt électifs;
mais n’y aurail*il pas un avantage sérieux à ne plus nommer des anciens
à vie? Les Consistoires, en ce cas,
ne courraient plus le danger très-grave
de se cristalliser ; et le contrôle exercé
sur eux par les Assemblées de paroisse
n’en serait que plus réel et plus conclu.ant.
La seconde proposition est de beaucoup la plus importante et se rapporte
à la constitution même de la Conférence générale. Présentement, chacune
de nos Eglises de la Mission a le droit
de se faire représenter par son pasteur,
par un ancien ou un diacre délégué
du Conseil, et par un délégué de l’Assembiée d’Eglise. Or comme nos Eglises
constituées sont an nombre de i\, il
s’ensuit que la Conférence devrait être
composée de dSS représentants, ce qui
est un chiffre très-élevé et nécessite
de fortes dépenses que les Eglises ne
peuvent pas supporter. Par là aussi il
arrive que les plus petites Eglises, qui
ont à peine le nombre de communiants
voulu , sont absolument égales aux
Eglises 1*6 plus nombreuses, ce qui
n’est pas équitable. Pour ces deux
raisons, la Conférence de Milan, après
une discussion très-animée, a été unanime à adopter le principe de la représentation proportionnelle, en Iprenant
pour base le chiffre des communiants.
Mais, quand il s’est agi de l’application , on n’a pu se mettre d’accord,
et l’on a fini par déférer la question
aux Assemblées d’Egüse et aux Districts.
Deux systèmes passablement divergents se sont trouvés en présence. —
Ijss uns voudraient prendre pour base
le chiffre des communiants do chaque
Eglise, et établir la proportion suivante; les Eglises qui ont de 8 à 50
communiants, auraient le droit d’élire
im représenlanl; celles qui en ont de
50 à 100, deux représentants; et celles
qui en ont plus de 100 , trois représenlanls. Or nous avons, aujourd’hui,
22 Eglises de première catégorie, 9 de
seconde .et 10 de troisième; ce mii
nous donnerail un chiffre total de 70
représentants. La Conférence de Milan
a compté, foui compris, fiAjy.mhres ;
et les frais onl paru encore lourds !
Los autres voudraient prendre pour
base le chiffre des communiants de
cliague District, et remettre aux Districts eux-mêmes le soin d’élire leurs
4
.348
rept’ésenlanis, pasleurs el délégués.
En établissant la proportion d’ttn pour
cent, nous aurions le tableau ci après:
commüniaûtK représent.
Piemonl-Ligurie 1082 10
Lombard-VeniUen 727 7
Toscane 571 5
Kome-Naples 421 4
Sicile 424 4
Total. 3225 30
La représentation des Districts,
diaprés cette proportion, faciliterait
singulièrement la convocation de la
Conférence Générale; et elle serait suffisamment nombreuse pour que tous
lè.s intérêts soient débattus. En tout
cas j’espère que ces données statistiques seront agréables aux lecteurs de
votre journal, et je finis en me disant
Voire bien dévoué
A. Revel.,
DI mm k KtoRouK.
19 leptembre 1881.
Amis qui souhaitez faire, avec moi,
fa route qui conduit de Brünn à Klobouk, jetez un coup d’œil sur la lettre qui a paru la semaine dernière à
la page 340 du Témoin.
Vous savez , maintenant, pourquoi
nos frères de Moravie étaient venus en
nombre dans leur capitale. Ils attendaient les représentants des églises sœu rs
invitées à envoyer des députés à leur
Syriode. Aussi iTessaierai-je pas de vous
dire la joie du vénérable pasteur surintendant M. Benès, de M, le pasteur
Cisar. èl de tous leurs collègues, lorsqu’ils ^virent arriver au Gfant-Hôlel
de Bfûnn, les délégués, de toutes les
Eglises Presbytériennes de la Grande
Bretagne et celui de la petite Eglise
Vaiidoisi^^
A mid^TOus partons, pour parcourir une vingtaine de kilomètres en
chemin de 1er. Cela fait, il nous reste
trois bonnes heures avant d’arriver à
destination. Mais nou.s trouvons à la
gare neuf voilures à deux chevaux, où
tout le monde Irouve commodément
place et l’on avance joyeusement sur
une belle roule bordée de cerisiers et
de pruniers. Ces derniers plient jusqu’il terre sous le poids de leurs beaux
fruits.
Nous traversons une série de collines et à chaque détour de la route,
le pasteur Cisar, à côté duquel j’ai
pris place, me raconte quelque fait se
rapportant à l’histoire de ¡’héroïque
Eglise Morave.
Entendez-vous celte cloche qui sonne
à toute volée, à notre passage? — Elle
est logée sur une haute tour, au milieu
d’un cimetière, et c’est la première
cloche que tes Eglises de Moravie se
sont procurée en 18(51, lorsque l’empereur leur a permis un tel luxe, réservé jusque là exclu si vemenl aux catholiques romains.
Arrivés à quelques millesde KIobouk,
un bruit loinlain attire notre attention.
Nous distinguons, bientôt, le trot de
toute une cavalerie et les tourbillons
de poussière qu’elle soulève. C’était
l’église de KIobouk qui venait souhaiter
la bienvenue au Synode! Environ trente
cavaliers, montés sur de magnifiques
chevaux, beaucoup de monde tà pied
et une troupe d’enfants se pressent
autour de nos voitures. Le ciiralor,
président dn Consistoire, nous fait un
joli petit discours, les enfants chantent,
et les cavaliers se placent, en guise
d’escorte, devant, derrière et entre
les voilures. L’on se remet en marche,
et nous entrons triomphalement dans
le village qui e.sl tout pavoisé. Des
arcs de triomphe devant l’église, devant
l’hôtel; des guirlandes partout, jusqu’au sommet du grand clocher, le
premier qu’on ail élevé à côté d’un
édifice prote.sianl en Moravie; toute la
population protestante de la vaste paroisse de KIobouk est réunie dans ce
petit village, pour saluér t’arrivée des
membres du Synode et des députés
étrangers. Quel enthousiasme! Il ne
faut pas oublier que KIobouk n’a jamais eu précédemment l’avanlap de
donner l’hospitalité à un Synode, et
que celui-ci est convoqué pour fêter
le premier centenaire de la proclamation de Védii de tolérance. Les Vaudois
5
-349-.
comprendront l'acilemenl celle explosion de joie et de reconnaissance, en
se rappelant ce qui s'est passé aiix
Vallées il y a quelque trente ans!
Tandis que pasteurs et députés laïques, parcourent le village, à la reclierche de leur logement, je vais m’installer au presbytère, où M. Cisar m’a
l'ait l’honneur de donner une chambre
à partager avec M. le sur-intendant
Benès. La place et la vue sont plus
animées que jamais. M. Cisar est entré
dans son cabinet pour se recueillir un
instant. Il doit présider le culte ce
soir. A sept heures précises nous entrons au temple. Il y a plus de 1200
personnes , presque toutes debout ,
dans un local qui ne devrait fpas en
contenir la moitié! De ma place je ne
vois que des têtes. Les femmes, avec
leur costume des plus pittoresques,
se pressent jusque sur les marches de
la chaire et de Vaùtel.
Le service se lait, naturellement, en
lapgqe tchèque. La fafliè liturgique
est fort édifiante, quoique, soit dit en
passant, nos frères de Moravie n’aient
point de liturgie. Le discoiirs de monsieur Cisar, sur Amos 9, 11. « Je re
« lèverai le tabernacle de Dâvid^ qui
« sera tombé, je réparerai ses brèches
« et je redresserai ses ruines, je le
< rebâtirai comme il était anciennement j> est des plus captivants. Il m’est
permis d’en juger et voici_ comment :
Après avoir terminé sa prédication en
langue bohémienne , le pasteur de
Kiobouk demande la permission d’adresser quelques mots aux etrangers.
Or il advint que notre brave et intaligable ami, pour les 17 étrangers
qui se trouvaient là, nous débita, à
nouveau, son excellent sermon en bon
anglais. El les 1200 auditeurs du premier devenus étrangers à leur tour ne
parurent pas sentir la moindre laligue.
— Oui, l’Ëlernel relève son tabernacle
et sépare ses ruines 1
A dix heures le temple était vide!
mais du haut du clocher on chantait
encore ces psaumes.
Nous parlerons prochainement du
Synode et des députations.
J. P. Pons.
HENRI RIBET
En attendant que le Témoin publie
une notice biographique sur le jeune
ministre qui vient d’être enlevé à noli e
Eglise, nous voulons, au moins, signaler son départ, de ce monde, aux
nombreux amis qu’il avait en Italie
et à l’étranger.
Il y a tantôt une année que notre
frère a été arrêté dans sa carrière pastorale , par une maladie cruelle, la
phthisie. Les premiers mois de souffrances, passés au PomarcI , n’ayant
amené aucun soulagement dans l’état
du palieni., on jugea à propos de le
iranspoi'ler à l’hôpital de La Tour. Grâces aux soins médicaux et au dévouement si affectueux de nos chères
diaconesses, pendant les mois d’été ,
M. Rihel paraissait avoir remporté
quelque avantage sur rennerni qui
l’avait assailli si violemment.
Vers la ün de septembre dernier,
il était question de le faire partir pour
Nice, dans l’espoir que l’air doux de
cette oonlrée, lui perrnellrail de passer
l’hiver sans trop souffrir. Mais Dieu
en avait jugé autrement.
Tandis que l’on se préparait au départ , notre ami fut complètement
abailn par diverses secousses qui faisaient présager que le départ pour une
autre contrée n’élaii pas éloigné.
Les trois premières semaines du
mois d’octobre ont été, pour notre
frère, bien pénibles. Quand les douleurs lui laissaient un peu de relâche,
il se montrait, lui, parfaitement calme,
il parlait de son délogemeni avec la
plus parfaite sérénité, comme quelqu’un qui sait où il va; motinr c’est
hre avec Jésus ! nous disait-il peu de
temps avant sa mort.
Le 25 octobre, à 2 heures de l’aprèsmidi , notre jeune frère s’est paisiblement endormi dans la foi de son Sauveur. ljundi, 27 octobre, à 10 heures
du malin , un modeste convoi , composé, en grande partie, des professeurs
et des élèves de nos trois établissements d’instruction secondaire, et des
6
pasleurs el amis venus du dehors, accompagnaif les resles morlels de monsieur H. Ribel au cimetière de la Tour.
M. le pasteur Gay du ¥11181’ a fait
le culte à riiôpilal. Les pasteurs de la
Tour el M. le pasteur Jean Ribet ont
parlé et prié sur le bord de la tombe.
M"" H. Ribet est mort avant, d’avoir
alleinl l’âge de 25 ans el toutefois nous
avons pu dire de lui qu’il avait achevé
l’œuvre que le Seigneur lui avait
donnée à faire.
Nous recommandons aux lecteurs
chrétiens les quatre orphelins qui en
perdant leur frère aîné, onl perdu,
pour la deuxième fois, un père.
J. P. P.
lin fagot de bois.
Il y a quelques jours un pasteur
accosta ruii de ses plus riches paroissiens et lui dit :
— La pauvre veuve B... n’a plus
de bois; pourriez vous lui en envoyer
un fagot ?
— J’ai du bois, répondit le paroissiens, je puis en envoyer un fagot à
la veuve B..., mais qui me payera?
— Je vous payerai moi, répartit le
pasteur quelque peu vexé, à la condition que vous ne manquiez pas de
lire les trois premiers versets du
Psaume quarante el unième, ce soir
avant de vous mettre au lit.
^ paroissien consentit, envoya le
bois â la veuve, el le soir ouvrant sa
Bible il y lut ces paroles : « Oh ! que
bien-heureux est celui gui se conduit
sagement envers l’afflige! L’Eternel le
délivreraaii jourde la calamité,l’Elernei
le gardera el le préservera en vie; il
sera même rendu heureux en la terre.
Ne le livre donc point au gré de ses
ennemis. L’Eternel le soirtiendra quand
il .sera dans un lit de langueur. Tu
transformeras tout son lit quand il
sera malade».
Quelques jours après le pasteur rencontra le paroissien el lui dit :
— Combien dois-je vous donner
pour le l'agol de bois que vous avez
envoyé h la veuve
— Oh! ne me parlez pas de paye,
répondit le paroissien avec un peu
de rougeur au visage; je ne savais
pas qu’il y avait dans la Bible de si
belles promesses. Je ne veux pas prendre d’argent pour fournir à la pauvre
veuve le bois nécessaire.
Le lecteur nous permettra de ne
pas lui dire à quelle paroisse appartiennent ce paroissien el ce pasteur.
Il y a dans toutes nos paroisses des
veuves à secourir, des personnes qui
peuvent le faire el des pasteurs qui
se réjouissent en voyant leurs paroissiens s’assurer les promesses et les
bénédictions du Seigneur.
Italie. — La conférence des Paroisses du Val Pelllce aura lieu , D. V., le
lundi M' novembre à neuf heures du
malin, à Villar Pellice.
Le sujet à Tordre du jour est; La
lecture de la Bible: Une réunion préparatoire aura lieu dès la veille, dimanche à sept heures du soir, dans
le temple- de la Paroisse.
Suisse. — Dans une élection de
pasteurs pour la ville de Genève, où
deux candidats de tendance opposée
se trouvaient en présence, M. Cougnard
libéral el M. Dorel orthodoxe; c’est te
premier qui Ta emporté de plusieurs
centaines de voix, grâces, paraîl-il,
au concours d’électeurs dont un trèsgrand nombre, si ce n’esl le plus
grand nombre, ne se verront jamais
au culte du pasteur qu’ils se sont
donné.
Frange. — Mardi dernier, premier
novembre, monsieur le pasteur Bersier
a dû faire, dans l’Eglise de l’Etoile,
une conférence sur l’Eglise réformée
de Paris au seizième siècle. Le lundi
suivant, 7, à Tgccasion de l’entrée
des cours de la Faculté de théologie
de Paris, .M. le professeur BonnelMaury fera une leçon sur Arnaldo da
Brescia.
7
íV^>O^AA«^/VA«AAAAA.<^A<^f• "i:
^51"
.W%/V\Arii^S-"LfVVWWWfcrt
— Le 4 de ce même mois de novembre doit avoir lieu, à Paris, la
consécration au St-Ministère, de M'H.
Kriiger licencié en théologie, qui va
être chargé d’organiser et de diriger
l’Ecole de théologie de Morja.) fondée
en vue de doter les églises du Lessouto
de pasteurs indigènes.
— Synode général officieux des Eglises
réformées de France. (Suite).
Une autre discussion fort brillante
et fort animée a été soulevée par la
question si actuelle de l'enseignement
religieux dans les écoles primaires.
Après un débat fort animé le Synode
a déclaré qu’il acceptait le principe
de la séparation des Eglises et de l’école, en tant qu'il assurait la pleine
liberté de conscience, mais il a voulu,
en même temps, exprimer, dans son
ordre du jour sur cc sujet,, ses appréhensions sur la manière dont ce principe serait appliqué, et a recommandé,
dans les termes les plus chaleureux
aux fidèles et aux églises de conserver
leurs écoles et d’en créer de nouvelles
partout où le besoin s’en ferait sentir.
Sur la question de ta préférence à
donner à telle version française de la
Bible sur telle autre, le Synode décide qu’une Commission spéciale serait
chargée de faire une étude comparée
des diverses traductions françaises des
Saintes Ecritures, notamment de la
version Segond et du texte revu d’Oslervald qui vient de paraître, et devrait
envoyer son rapport à la Commission
permanente dans trois ans, c’est-àdire, trois mois avant la convocation
du prochain Synode.
Deux séances ont été consacrées à
la qnesiiott financière ei au budget pour
le prochain exercice. D’après le projet
adopté sur cette matière, chacune des
vingt et une circonscriptions synodales
fait dans ses limites une collecte dite
synodale ; elle a le droit d’en retenir
le quart et de l’affecter aux œuvres
qu’elle patronne. Les trois autres quarts
doivent être versés dans la caisse synodale centrale. Celle-ci, doit affecter
ses ressources aux quatre objets suivants ; frais relatifs à la tenue du
Synode, supplément de traitement à
assurer à tous les pasteurs qui se rat
tachent au régime synodal, secours
aux églises dépourvues de pasteurs,
— on en compte une cinquantaine,
— secours accordés à trois œuvres
adoptées par le Synode et qui sont :
l’école préparatoire de théologie de
Tournon, l’œuvre de Marseille pour
aider les pasteurs dans des situations
difficiles, la Société pour l’encouragement des éludes (Ihéologiques à la
Faculté de Monlauban.
Un amendement de M. üersier,
chaudement soutenu par plusieurs des
pasteurs du Nord, demandait qu’une
allocation pareille à celle qui élait^assignée à la Faculté de Monlauban,j,Je
fût également à celle de Paris, * n’a
pas été adopté
Le Synode
formulaire uni
des prosélytes
et une marche
outre adopté un
mir l’introduction
ïse réformée
ivre pouf
anl
unifoi
la consécration éventuelle de candidats
non pourvus de litres réguliers. Il a
nommé une Comtqjssion chargée de
préparer un recueu uniqu^de cantiques pour le culte. Plusieurs autres
sujets très-actuels; la liberté de conscience dans t’armée, le 'xaractslre
neutre des cimetières, la délibéi|tiqin
du Conseil d’Ëlat reliraSPaux GoMsloires la faculté de recevoir des legs
en faveur des pauvres, ont été rapidement examinées par lui. Beaucoup
d’autres ont été renvoyés aux Synodes
provinciaux, pour être plus mûrement
étudiées, celle eutr’aulres du Synode
officiel limité aux attributions disciplinaires, demandé par les députés du
Nord , comme main tendue au parti
libéral, maintenant opposé aux Synodes.
La dernière opération avant la clôture a été une adresse aux Eglises rédigée par M. le pasteur Fournier.
Que le Seigneur soit béni pour tout
le bien (et il est considérable) qui
s’esi fait pendant celle session de huit
jours d’un travail sans relâche.
L’impression qui s’en dégage, lisonsnous dans un journal, est celle d’un
puissant encouragement et d’un intérêt
nouveau pour la cause de l’Eglise. Sur
le terrain de la liberté, sans rien demander à l’Elat, sans violer les droits
8
4í>2
de personne, les représenlanls de la
grande ma.jorilé de nos Eglises ont
discuté en paix les questions les plus
actuelles et les plus pressantes. Ils ont
seuii tons les bienfaits de la solidarité
clirétienne celle inslilution synodale
leur apparaît de plus en plus, non
comme un pouvoir oppresseur, mais
cpmmeun protecteur pour tous, comme
le seul et le vrai moyen de préparer
l’Eglise à l’exercice de celle autonomie
qu’un avenir prochain peut-être l’appellera à pratiquer. Amen, disons-nous
de très-grand cœur î
|yoUttiC|U£
flwWe, --^^^^^Humberl et la
Teibé partis le malin du
28 octobre' dernier'pour Vienne, sont
arrivés îi Milan le 4^’'novembre. Leur
voyage a été une ovation continuelle.
Noire' roi et no,tó^reine ont été reçus
dans la dé rAulriche la
plus grande cordialité, par iònie la
f^ç.ilte impériale et par la population,
ui^yage sera pour l’Europe et pour
noqgjiTespérons, la garantie
d’une longue paix.
Les ministres Déprélis et Mancini
qui ont accompagné le roi et la reine,
ont pris congé de Leurs Majestés à
Milan, pour se rendre, le premier à
Slradella, le second à Rome.
Quelques députés influents ont continué à prononcer devant leurs électeurs des discours politiques; nous
citons Minghelli, De Zerbi et Nicotera,
Ions anliminislériels.
Le télégraphe annonce la signature
imminentédu traité de commerce entre
la Fi-apce et l’Iiaiie.
^raptoe. — La chambre des dépn'q.s.a élu Gambetta pour son président
provisoire; mais Gambetta étant toujours plus désigné pour la présidence
du ministère, Brision le remplacera à
la présidence de la Chambre.
Les troupes françaises de la Tunisie
,sont entrées à Kérouah. — A la Chambre et au Sénat il y aura des interpellations sur les affaires de la Tunisie
et sur le manière dont l’éxpedition a
été faite et conduite,
Angleterre. — Il y a un peu
d'apaisement en Irlande," à la suite
de l'arrestation des cliefs de la ligue
agraire. — On annonce l’intention do
Gladstone de laisser la présidence du
ministère.
. Allemagne. — Les élections pour
la diète de l’Empire n’est pas favorable au gouvernement de Bismark,
ou du moins à ses projets financiers.
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