1
Année Xlll**.
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie.....................I;. n
Tous los pays de TUnion de
peste . . . » 6
Amérique Sud . . . » 9
On s'abonne ;
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Chft?! M?.[. les Piisreitrs .
ChrtK ■Rrnes'Tîobert (Pig'uerol) et j
à Ift Librairie Ohiantoro et j
Jlasoarelli ( l'igncrol }. !
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r Administration à le Pasteur H. Bosîo— Saint GermainClusoH (Pinernlo) Itaiie.
Mars 1887
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payé 0,25 centimes.
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LE TEMOIN
ÉCHO OES VâLLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Yous me serea Iruiotns. Aptrs 1 , 8.
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Bau3
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l.i'ltrc lii' [Jvniirni'. -- ‘Missions. — /Vo?/~
celles rt^Ugienaen, — S'uisrriplioiL
LE JUBILÉ DU nOUTUUB STËMHtT
lie Liv'iuirne
Lorsque, il y a cinquante uns,
rt précisément, le 16 mars 1837,
k Erskine, petite ville de l’Ecosse,
le Rev. Robert Wabter Ste'wart
recevait l’imposition des main.s ,
personne n'aurait soupçonné que
CO jeune homme devait jouer, un
jour, un rôle important dans
l’évangélisation de .Tltalie, Tanl
il est vrai « que les voies de
Dieu ne sont pa.? ilos voies et
que Et's pensée.s ne sont pas nos
pensées ». Appelé, en 1845, une
année après la fondation de l’Eglise Libre d’Ecosse, à e.xercer
le ministère évangélique parmi
ses compatriotes établis à Livourne, il a été graduellement
amené à s’intéresser à l'état religieux du peuple au sein du quel
il vivait, et chaque nouvelle conquête de la liberté dans sa seconde
patrie eat devenue l’occasion d’un
accroissement de son zèle pour-la
propagation de la Vérité Evangélique, par le moyen surtout de
l’Eglise Vaudoise.
Aussi est-ce de cœur que les
Vaudois s’associent à leurs frères
écossais pour féliciter le vénéré
Docteur Stewart d’avoir pu atteindre, par la bonté de Dieu, le
cinquantième anniversaire de sa
consécration et d’avoir pu , pendant pi us de quarante ans, déployer
une activité bénie au sein de
notre patrie.
Avant-hier les représentants de
l’Eglise Vaudoise, MM. J. P. Pons
Vice-Modérateur (en l'absence du
Modérateur retenu chez lui par
l'état de sa santé) Matth. Prochet
Doct. Th., Président du Comité
d’Evangélisation, Geymonat prof.
Doct. Th. doyen de l'Ecole de
Théologie, se sont joints aux
2
.82.
membres du Presbytère d'Italio
de l'Eglise Libre d’Ecosse pour
fêter le jubilé du Do et. Stewart
et lui -ténioigucr k.s seatimeuts
de reconnais-sance dont les Vaudois sont animés envers lui.
Voici d'abord Tadres.se qui lui
a été présentée au nom des représentants Vaudois;
Adresse aü Doct. Stewart.
Tinéré Docteur et très cher frère
en Jésus-Christ notre Espérance.
« Bien .souvent déjà dans ses As.semblées synodales l'Eglise Vaudoi.s» afait mention de vou.s comme
d» Tun d§ se.s plus fermes .soutiens humains et de ses plus
infatigables avocats. D’ unimiraes
et chaleureux remercîments vous
ent été votés et vous savez qu’au
sein de nos Synodes votre absence
est une de celle que l’on remarque
et que l’on déplore le plu.s,
» Mais aujourd'hui, dans une
circonstance particulièrement solinuelle et unique dans la vie
d’un homme, nous qui avons été
revêtus" par notre Eglise de la
charge d'administrer ses principales œuvres et de la représenter,
nous aurions failli à notre mandat en demeurant à l’écart et
muets lorsque votre propre Eglise
TOUS comble de témoignages si
bien mérités d’estime et do respect pour votre personne, de reconnaissante admiration pour la
prodigieuse activité qu’il vous a
été donné de. déployer , surtout
en Italie, pour Tavancoment du
règne de TEvangile.
» Et comment la Table aurait-elle
pu oublier que c’est à vous que
les pasteurs vaudoi.s doivent la
fondation de la Bibliothèque pastorale de La Tour? r- Et ces
bourses Campbell sans lc.squelles
un bon nombre de nos jcune.s
homme.s auraient été inonoable®
de poursuivre leurs étud :-, et
le beau bâtiment qui loge maintenant cette Lcole Latine du Pomaret par la qucdle ont passé
bien près de la moitié de nos
pasteurs et évangélistes ; et, avec
le bâtiment, ces petites bourses
qui attirent et retiennent à cette
Ecole les élèves pauvres de doux
de nos Vallées, n’est-ce pas vous
qui avez tout créé ou pourvu?
»Mais malgré la cordiale affection
que vous avez vouée à l’Eglise
des Vallées , vous n’avez jamais eu
l'idée de vous arrêter exclusivement à sa prospérité dans un coin
du Piémont : — au contraire, ni
voui; ni- vo.s amis, n’avez jamais
caché aux Vaudois que vous les
regardiez comme l'instrument national et providentiel de Tévangélisation de l’Italie; qu’à ce point de
vue ils avaient vos plus chaudes
sympathies et que vous n’épargneriez aucun travail ni aucun sacrifice
pour rendre cet instrument plus
propre à remplir sa mission.
» S’il était important que , dans
les Vallées , un nombre suffisant
de jeunes gens fussent préparés
pour les études théologiques, il
Tétait au moins autant que ces
jeunes hommes fussent à même
d’achever leurs études au centre
même de l'Italie, Vous y avez
pourvu par l’acquisition du Palais
Salviati et par les améliorations
successives que vou.s y avez ap
î
3
-83
portées ; comme aussi au moyen
de ces bourses qui sont un si
précieux secours pour nos étudiants.
» Si nous regardons à l'œuvre
même de l’Evangélisation italienne
par le moyen de l’Eglise Vaudoise,
nous vous y trouvons au début;
vous assistez activement à ses
progrès, vous y occupez une
place éminente parle zèle infatigable avec lequel vous plaidez
sa cause auprès des églises de
votre patrie, soit en allant de ville
en ville avec les délégués vaudois, soit au moyen d’une active
correspondance. I.es milliers de
Livres Saints répandus par vos
colporteur.s entrent pour une
bonne part dans les succès obtenus.
Le temple vaudois ot les écoles
de Livourne sont un monument
de votre zèle pour l'Evangélisation, mais le plus beau que la
bonté de Dieu vous ait donné de
voir surgir, vous avez pu l’élever dans la ville des papes rendue
la liberté. La Maison ScuUheisu
et le Temple Vaudois de Home
rappelleront aux générations à venir votre zèle pour l’affranchissement religieux de votre seconde
patrie.
» Permettez-nous , très honoré
Docteur, d’ajouter une circonstance
qui, à nos yeux , est un éclatant
témoignage de la pureté et de
la profondeur de votre dévouement à l’Eglise Vaudoise. Votre
attachement a supporté victorieusement l’épreuve de la contradiction, Plus' d’une fois , vous
avez pu trouver que les vaudois
sont obstinés, peu complaisants
pour l’opinion de leurs meilleurs
amis. Nous pourrions vous dire
que c’est grâce à cette obstination vaudoise que noms sommes
ici aujourd'hui pour nous réjouir
ensemble des grandes choses que
le Seigneur nous a faites et de
la grande part qu'il vous a été
donné d’y prendre pendant un
demi siècle; mais comme l’excès
d'une qualité devient fatalement
un défaut, nous n’avons pas de
peine à regretter quelques, rares
incidents qui vous auront fait
quelque peine et que vous avez
■sans doute oubliés.
Pour les nombreux motifs que
nous venons d’indiquer et pour
d’autres que nous devon.s passer
sous silence, 1’ Eglise Vaudoise
s’unit de cœur à l’Eglise Libre
d'Ecosse, en ce cinquantième anniversaire de votre con,sécration,
pour bénir notre Père céleste de
vous avoir appelé au saint Ministère , d’avoir dirigé vos pas vers
l’Italie, de vous avoir conservé
la vie et les forces pendant si
longtemps, et devons avoir permis de déployer parmi nous une
si bienfaisante activité.
» Et si nous ne pouvons vous offrir
un témoignage de reconnaissance
qui soit digne de vos bienfaits,veuillez cependant agréer l’album contenant les photographies elles autographes du corps pastoral vaudois
comme une marque deréternells
reconnaissance de notre Eglise
envers celui qui lui a procuré de
si nombreux bienfaits.
»Nous faisons des vœux pour
que Dieu daigne enrichir le soir
de votre vie terrestre de ses plus
4
84.
riches bénédictions et pour que
votre exemple en encourage beaucoup d’autres à consacrer leurs
forces et leurs biens à l'affranchissement spirituel de l’Italie ».
.Signés :
Les Membres de la Table
el les Membres du Comité d’Rmngélisation.
L'Album offert un Duel. Stewart
L’album qui a élé présenté au
doct. Stewart est de dimensions un
peu plus grandes que celles des albums ordinaires el mesure '26 ^ 34
centimètres. Il est relié en peau de
Suède peluchée, couleur noisette,
sur laquelle se détachent, avec plus
d’effet que sur un fond luisant, les
ornements en argent mas.sif, expressément exécutés poui' ce travail par
un des nieilleur.s orfèvre.s de Turin.
Ces ornements se composent d’une
couronne formée d’une branche de
laurier et une de chêne, en haut de
laquelle sont entrelacées les armoiries de l'Eglise Vaiidoise et de l’Eglise
Libre d ’Ecosse avec leurs devises respectives. A mi-luiiUeur des branebes,
deux plaques luisantes portant, d’un
côté, l’inscripUon; Scuola Ialina. Pomaretto; el de l’autre: Scuola di leol-ogia.
Firenze. *En bas à la jonction des
branches, un écusson portant l’inscription: Tempio di Poma: 25 novembre i883. Tout autour de la couronne, dont le feuillage est d’un gris
bleuâtre par suite d’un procédé d’oxydation assez recherché, serpente un
ruban en argent luisant, qui tantôt
semble se cacher sous les branches,
tantôt apparaît pour prendre, en
quatre points divers et .symétrique.s,
les inscriptions de Conimmtario San
Matteo. Commentario S. Marco. Commentario S. Luca el Commentario S.
Giovanni. Au centre, dans l’intérieur
de la couronne, un écusson aux
revers oxydés mais au champ d’argent
naturel, sur lequel est gravée celte
dédicace: Al Rev. Dottore Roberto G.
Stewart, suo costante amico e bene
fattore, la Chiesa Valdese. i6 Marzo
1837-Ì887. Le fermoir est dans le
style du reste; argent oxydé avec le
monogramme du Dr. Stewart se détachant en lettres dorée.s.
L’album est doublé à l’intérieur de
soie moirée grenat, el se compose
de 16 feuillets en carton gaufré, dont
8 pour pholograpbivs grand formai,
consacrés aux membres des deux administrations, aux professeurs de théologie et aux pasteurs émérites; et 8
pour photographies pelil-formal destinées aux 64 professeurs, pasteurs
et pasteurs-évangélistes qui forment,
avec leurs collègues sus-mentionnés,
le corps ecclésiastique de l’Eglise
vaudoise. L’album repose sur le plan
incliné d’iin écrin doublé intérieurement en soie blanche, el extérieurement en maroquin noir sur lequel
sont gravées les initiales du docteur.
Toutes les parties de cet ouvi'age,
ont été exécutées, dans les ateliers
de reliure de la maison M. Vezzosi
de Turin, d’après les desseins de
Mr. J. Paul Revel professeur de dessin.
L’album est accompagné de deux
petits livres contenant, avec la signature, quelques lignes de chacune
des personnes qui ont envoyé leur
photographie.
Au moyen de numéros de renvoi
il devient ainsi facile de connaître,
en parcourant l’album, le nom «l
l’étal de service de ces quatre-vingts
conducteurs de TËglise Vaudoise.
Lettre de Livourne
Livuurne, 10 mars 1R87.
Je sors de la réunion où l’on .a
célébré le cinquantième anniversaire
de la consécration au ministère de la
Parole de notre vénérable bienfaiteur
le Doct. Stewart. J’en suis encore et
j’en serai longtemps profondément
ému.
Notre premier sujet de joie a élé
de trouver le Doct. Stewart el madame
en bonne santé. Emus oui; mais
rayonnants de joie!
L’assemblée, quoiqu’elle ne soit
pas publique, est nombreuse. Il y a
5
85.
là la majeure paiiie de la congréÿalion écossaise de Livourne, presque
tous les ministres du Presbytère Ecossais d’Italie, nos représentants
MM Pons, vice modérateur, docl.
Proohet président de la mission, doct.
Geymonal pour l’Ecole de théologie,
Mil. Will et Pons pour la Société
des traités religieux; A. Meille pour la
Société biblique britannique et étrangères et beaucoup d’autres amis.
Les absents se sont fait représenter
par des télégrammes. «Ilyenadéjà
plus de cent» nous dit la fidèle Marthe
à notre arrivée, et ils continuent à
arriver jusqu’au bout.
La réunion est présidée par monsieur Millek de Gênes, modérateur
du Presbytère qui, après un chant
d’ouverture, et un bref discours destiné à expliquer le but de la fêle,
demande au doct. Murray Mitchell de
faire la prière.
Le défilé des adresses commence.
La première est celle de l'Eglise Vaudoise. «Il est juste», dit Mr. le doct.
Prochet, avant d’en entreprendre la
lecture, a que les plus gros débiteurs
paient les premiers». C'est une adresse
émue, chaleureuse, reconnaissante.
Il faut que le Témoin la publie, dûtil lui en coûter tout uu numéro.
Quand Mr. PnocilET a fini sa lecture
Mr. le vice-modérateur J. P. Pons
s’avance à son tour et présente au doct.
Stewart un magnifique album contenant les photographies de lo\is les
pasteurs Vaudois, de Pierre Lanlaret
modérateur, à Paul Lantaret pasteur
de Pi'ali. Il présente aussi deux modestes petits livres dans lesquels chacun
d’eux a écrit quelques lignes.
C’est une église entière, dans la
totalité de son clergé qui rend ainsi
hommage à son bienfaiteur.
Mr. Balfour, président du Comité
Continental de L’Eglise Libre d'Ecosse
se lève ensuite. H n’a pas moins de
trois adresses à lire: celle An Comité
Continental lui-même; celle de la
Société Biblique d'Ecosse dont le doct.
Stewart a été pendant tant d’années
l’agent aussi volontaire qu’infatigable;
celle la Société pour les Missions vaudoises d’Edimbourg.
C’est au tour de Mr. WtLL qui rappelle en peu de mots tout le bien que
le docl. Stewart a fait à l’Italie par
lemoyendes publications religieuses,
et qui est suivi par Mr. B. Pons qui
lit l’adresse de la Société des Traités.
Au nom de l’Ecole de théologie M.
le doct. Geymonat présente et lit une
adresse bj'ève mais dont chaque mot
porte coup; on nous communique ensuite un document des plus émouvants. C’est une adresse aifectueuse.
et magnifiquement écrite sur parchemin de la première congrégation du
docl. Stewart, celle d'Erskine en
Ecosse. Malgré le grand notnbi’e d’années écoulées depuis lors, ou se rappelle encore à Erskine du ministère
de huit aimées que le docl. Stewart
y a exercé au temps de la grande
séparation.
Après Erskine, Livourne. C’est Mr.
Macfarlane, collègue et successeur du
docl. Stewart qui lit les paroles émues
que le troupeau adresse à son pasleur. La congrégation Ecossaise est
suivie très naturellement par l’Eglise
•Faudoiic de Livourne, que Mr. Quattrini, dans l’adresse qu’il lit au nom
de son Eglise, dit avec vérité être
née dans la maison même du docteur
Stewart et par ses soins.
— La Conférence de district de Toscane a envoyé elle aussi une adresse,
signée par son président Mr. J. Ribelli,
et son secrétaire Mr. Gins. Quattrini.
Notons encore l’adresse très intéressante lue par Mr. Miller au nom
du Presbytère Ecossais d’Italie. C’est
l’histoire de l’Eglise Libre d’Ecosse
dans notre pays, et de tout ce que
le docteur Stewart a fait pour son
service.
Il faudrait maintenant dire quelque
chose du discour.s par lequel le doct.
Stewart répond à la fin à tous les
amis qui sont venus le féliciter, et
à toutes les adresses qui lui ont été
présentées. Mais la poste va partir,
et je renvoie la chose au prochain
numéro.
En somme, commémoration émouvante, heureuse, bénie, telle qu’il
est donné à peu de ministres d’en
être l’objet, et dont l’Eglise Vaudoise
6
... 80
toute entière doit jouir, puisque c’est
celle qui honore un de ses amis les
plus dévoués et les plus infatigables.
A. Meille.
Missions
mr. et miitlame Jalla à léribë
Nous empruntons à deux lettres
de Mr, le missionnaire L. Jalla, on
date du 27 janvier et du k février
écrites de Léribé et qui nous ont été
communiquées par sa famille, les
détails qui suivent :
«Nous avons visité Cana, la plus
petite des stations, en importance religieuse, et y sommes restés jusqu’au
matin du 25 janvier.
Nous avons eu l’occasion de voir
deux noces païennes, où la zala (bière
indigène) coulait abondamment. Enfin
voyant les convives devenir de plus
en plus familiers, essayant même de
m’embrasser, je jugeai plus sage de
poursuivre ma route. Le Lessouto est
beaucoup moins évangélisé qu’on ne
le croit généralement en Europe: les
chrétiens n’y sont qu’en infime minorité, et certes sous la plupart des
rapports ils sont loin de devancer les
chrétiens européens, comme on se
plaît à le dire. Les plus avancés peuvent ètre'comparés à de bons catéchumènes, chez nous. C’est un peuple
enfant. Quant aux mœurs et coutumes
païennes, elles sont loin d’avoir disparu du pays. Ils célèbrent leurs fêles
à deux pas des stations missionnaires;
les sorciers ont gardé une grande
influence (sur lespaïens, bien entendu).
Dimanche malin j’ai dit^ quelques
mots au culte, comme partout ailleurs; il y avait assez peu de monde.
Le soir nous avons vu la comète,
seulement ici nous ne voyons qu’une
longue queue bien pâle, et surtout
pas de noyau.
Mardi matin k 6 heures, nous
quittions Cana, où nous avons beaucoup joui. Nous avions avec nous
Isaac, le valet des Weitzecker que
vous avez vu en photographie. Il est
très gentil, et nous causâmes de
notre mieux: nous avons déjà pu
accrocher quelques phrases sessoulo;
mais notre grande manière de causer
est de dire: Keing? (Qu’est-ce) en
montrant du doigt quelque objet. Mr.
Weilzecker venait d’aiViver de Léribé.
Quelques heures après, nous montâmes sur nos chevaux et enfin nous
arrivions à Léribé. C’était le 25. Comme nous étions heureux d’arriver chez
des amis connus, surtout chez des
v;iudois. Dès que nous fûmes descendus
de cheval, et que nous eûmes fait
quelquc.s pas dans le grand verger de
la slalion, les enfants nous accueillirent en chantant: «La bella gioventù» , puis chacun d’eux s’approchant, nous offrit une fleur.
Léribé est vraiment une des plus
belles stations du Lessouto; la maison
est de beaucoup la mieux bâtie: toute
en pierres, les chambres hautes et
bien distribuées; la chapelle, aussi
est la plus jolie. On voit que Mr.
Goillard est un homme très pratique,
tout ce qu’il fait est joli et bien fait;
seulement c’est aussi un peu plus
cher. Nous pensons nous arrêter ici
un petit mois, puis j’espère que nos
hôtes viendront jusqu’à Kimberley.
Nous ne savons encore comment
nous y irons, en wagon c’est dix à
douze jours, en cari cinq jours. Nous
venons d’apprendre qu’un artisan de
Vaud viendra aussi avec Mr. Dardier;
il sera irè.- utile, (C’est Mr. Goy).
On soupire après la pluie au Lessoulo; le blé et le maïs souffrent
beaucoup; on craint de nouveau la
famine... »
Quelques semaines plus lard Mr.
Jalla écrit encore, toujours de Léribé,
une longue lettre dont nous prenons
quelques parties:
« La maison des Weitzecker a un
joli jardin, mais c’est la seule. Les
Bassoutos plantent rarement des arbres
devant leurs bulles, parce que leur
installation est toujours plutôt provisoire, il ne tiennent pas du tout
à bien s’installer pour ne pas exciter
la jalousie de leurs nombreux chefs,
à qui le sol appartient uniquement
et qui pourraient toujours leur dire;
7
87
«Ôte-toi de là, gue je mi melle», et
le pauvre propriétaire devrait filer...
Le .«ot n’appartient pas au.v missionnaires, mais on les respecte assez
pour qu’ils n’aient pas d’ennuis de
ce côté là.
Le peuple bassoulo, vu de près,
continueMr. Jalla, est très intéressant;
il sont toutefois propres à exaspérer
votre patience^ il n’y a chez eux
aucune initiative ou bien peu en tout
cas, et très impatients....
Des mouchoirs de calicot, des tabliers, des chemises (pas de bas, ils
n’en feraient aucun usage), puis des
couteaux à bon marché, des plumes,
étuis, ciseaux, de petits colliers, des
choses drôles, arlequins, etc , voilà
ce qui peut faire plaisir à ces pauvres
Bassontos. Seulement, envoyez du
joli : le rebut d’Europe est souvent
aussi du rebut ici.
Le 31 janvier MM. Weitzecker,
Jacoltet et moi, allâmes visiter le
chef Joël; à Boula-Boiité, pendant
une demi heure d’arrêt, nous bûmes
du thé chez un employé du gouvernement. A une heure de là se trouve
Joël, qui habile un petit hameau tout
au haut d’une colline, dominant le
Calédon.
Mr. Weitzecker a fait construire là
une petite chapelle en pierres, et y
a placé un régent.
Après l’avoir prévenu de notre arrivée, nous allâmes chez Joël que
nous trouvâmes très gentil; maison
lit la férocité sur sa figure... A 7
heures nous étions de retour à la
maison... Nos préparatifs de voyage
sont presque terminés... »
Mr. Jalla termine son intéressante
lettre par ces mois qui témoignent
de son courage et de son entrain.
« Notre arrivée au Zambèze est un
point lumineux vers lequel nous
aimons à regarder».
Maintenant nos amis se sont mis
en route, depuis quelques semaines,
pour leur destination. Notre ardente
prière est qu’ils arrivent heureusement
au Zambèze d’où Mr. Coillard donne
de bonnes nouvelles datées de décembre dernier. j. p. p.
lîoutïelles rcU^tcueee
Italie. — Société biblique italienne.
— Une circulaire publiée par le fioileltino de ce mois annonce que la
Société biblique italienne qui depuis
quelque temps était frappée d’anérnie,
va reprendre son activité. Une quarantaine de personnes appartenant à
différentes églises de la capitale fonctionneront désormais comme comilé
et nommeront un jwnfe de cinq membres chargés de l’expédition des affaires. La Société se propose, non
pas de faire une inutile concurrence
â la grande Société biblique britannique et étrangère, mais d’entreprendre, dans la mesure de ses modestes forces, ce que celte société ne
peut accomplir, d’après ses règlements.
Considérant le grand préjugé qui
règne au sein des populations catholiques contre le nom du traducteur
Diodali, la société a fait imprimer
l’Evangile de Si. Luc et les Actes
sans nom de traduclenr et se propose
de faire une édition du nouveau Testament d’après la traduction de monseigneur Martini qui n’est pas suspect d’hérésie. La junte dont le président est Mr. Prochel .s’adresse aux
pasteurs et évangélistes d’Italie pour
leur demander leur coopération.
«
* *
Assemblée générale de l'Eglise Libre.
— Cette assemblée qui avait d’abord
été annoncée pour l’automne dernier,
paraît être fixée pour le mois de
mai. C’est du moins ce qu’a déclaré
le président du Comilé Libre monsieur
Gavazzi dans une réunion tenue en
février dans le lemple écossais de
Rome. Mr. Gavazzi a invité l’assemblée
à prier pour cette assemblée qui doit
donner son vote sur le projet d’union tel qu’il a été adopté par le
Synode Vaudois Le Piccolo Messaggere confirme ces informations et ajoule que l’Assemblée aura lieu la
dernière semaine de mai.
Un annonce d’autre part que la
santé du Rev. Macdougall trésorier
lionoraire de l’Eglise Libre va s’améliorant d’une manière réjouissante.
8
88 .
(fTlirottiquc ®aubciÌ0e
Les Sijndics des Vallées. — Voici,
d’après les journaux , quelles sont les
personnes qui ont élé revêlues, par
décret t'oyal, de la charge de Syndic
dans les Communes de nos Vallées.
Angrogne
Bobi
Bgvil
Chabrans
Faët
Berlin Daniel.
Bonjour Daniel.
Grill Philippe.
Pascal Pierre.
Peyronel David.
Envcrs-I’inache Berlet Jean.
Envers-Portes Gallian Etienne.
Maneille Peyran Jean Iherre.
Massai Tron Emanuel.
Perrier Grill Philippe.
Pomarei Ribet J. Thomas.
Pral Gi'iii François.
Prarnol Jaliier François.
Bioclarel, Peyronel J. Jacques.
Bocheplfxle rforneron Michel.
Bord Mourglia Barili.
Salse Meylré Jean Auguste.
St.-Gerrnain lioslan Louis.
Saint-Martin Poët Henri Alex,
La Tour Boer Josepit.
Traverse Poët Frédéric
Villar-Pélis Monnet Jean Barili.
Manquent encore ceux de LnserneSt.-Jean et de Praruslin.
Colonia Vaidense. — On nous écrit:
« Les inetnbres de cette Paroisse vaudoise viennent de donner une nouvelle preuve du sincère désir qu’ils
ont de voir l’Evangile fidèlement prêché au milieu d'eux, comme aussi de
leur altachemenl à leur infatigable
pasteur M. Hugon, en faisant exécuter
à la cure des réparations qui l’ont
entièrement transformée. Celle habitation avait toujours été, depuis sa
construction, exposée à devenir un
lac en temps de pluie. Maintenant
on^ a entièrement changé le toit et on
y a ajouté, sur le devant, un petit
portique ou vérandah soutenu par
des colonnes de pin fort dur. Cet abri
est très utile soit pendant les pluies
d’hiver soit durant les chaleurs de
l’été. Tandis qu’auparavant l’on voyait en entrant les briques du toit
ep terrasse, maintenant les tuiles de
Marseille sfrit cachées par un joli
plancher. Les dépenses se sont élevées
a environ 3500 francs fournis entièrement par les colons, en dehors du
travail gratuit qui s’est fait.
En suite d’>in ordre du jour présenté par l’honorable député Crispi et
impliquant blâme pour la manière
dont avait été résolue la crise ministérielle, le Ministère n’ayant obtenu
que 20 voles de majorité, les séances
de la Chambre des députés ont été
suspendues par décret royal.
Il y a quelque probabilité que l’actuelle législature soit close et, même,
que les Chambres soient à la veille
d’être dissoutes.
— L’on assure que le traité d’Ah
liance entre la Prusse, l’Autriche et
l’Ilaîie vient d’être renom;elé pour 5
autres années.
— Dimanche 13c. anniversaire de la
mort d’Alexandre II, un nonveLattentat a élé commis contre le czar,
la czarine et le czarévitch. Pins de
100 personnes, la plupart étudiants,
ont été arrêtées. On ignore, d’une
manière précise, les motifs qui ont
poussé les conspirateurs à cet acte
barbare; quelques journaux affirment
qu’il s’agissait, simplement, d’intimider l’autocrate de.s Russies et de le
décider, ainsi, à promulguer la constitution.
— Le général Gêné , ayanlcon.senii,
sur la promesse de Ras-AInla de délivrer l’expédition Salimbeni, à consigner, au fameux chef Abissin, les
1000 fusils séquestrés à. Massaua ,
depuis des mois, va, probablement,
être rappelé, d’une manière définitive,
en llalie.
Ernest Bobeut , Gérani
Pignerol, Imprira. Chiantore et Mascarelli.