1
Septième année.
IV. 3T.
13 Septembre 18T3.
L’ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables....... occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABONNSMENT :
Italie, h. domicile Cim a«) Kr. 3
Suisse...................» 5
France...................• fi
Allemagne ...... t 6
Angleterre , Pa^-s-Has • 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABONNEMENT
Torrk*Pki.mciî : Via Maestra,
N. 42, (Apemia bibliografica)
PifîNERor. : J. Chlantore Impr.
Turin Trou, via Lagrange
près le N. *22.
Fi.orenck : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l'administration
an Bureau d Torr.e-Pelltce,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : â Mr. E. Malan
Prof • à Torre-Pelice.
Sommaire.
Le Synode do 1872. — Discours des
Amis étrangers. — Lettre de M. Lasserre.
Chronique Polüiquc. — Annonces.
LE SYNODE DE 1872
L’état général de l'Egli.se, constaté par les rapports des Consistoires, par celui de la Commission
examinatrice et par celui de la
Table, a donné lieu à une discussion intéressante et à des observations que nous voudrions pouvoir consigner ici dans les termes
mêmes dans lesquels elles ont été
présentées, 11 a été constaté, une
fois encore, que la population vaudoise est toujours disposée à prendre part aux réunions religieuses
convoquées en temps et hors de
temps, mais ce qui nous manque
et ce que nous devons avant tout
demander c’est le baptême du SaintEsprit. Comme moyens à employer,
on a proposé la mission intérieure,
un ou deux évangélistes itinérants
qui eussent pour but autre chose
que de remplacer les pasteurs en
rhumés. « Le mal que nous déplorons, dit un orateur, ce n’est pas
seulement l’insubordination, la révolte violente contre le Seigneur
et contre sa parole, nous n’avons
pas seulement à craindre les orages,
mais plus encore que les orages,
l’indifférence, le laisser aller , le
laisser faire, le marécage*. — Le
pasteur d’une paroisse dont le Consistoire avait été peu explicite, et
plus que laconique, sur Tétat spirituel de son troupeau raconte des
faits intéressants et encourageants.
Ce sont les réunions en plein air,
dans les quartiers éloignés qui lui
ont procuré le plus de satisfaction
et de joie.
Le Synode, arrivé à la triste
question d’Angrogne, décide, après
une discussion très générale , et
sans importance de nommer, par
l’organe de son bureau, une commission chargée de la soumettre
encore à un examen sérieux, après
la Table et après la Commission
examinatrice de la gestion de cette
dernière et de présenter à TAs~
semblée son rapport, le plus tôt
qu’elle le pourra. Cette commis-
2
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sion, composée de MM. Prochet,
Combe et Weitzcker évangélistes,
Ohambeaud et Voile régents, Rostan D*" en médecine et Michelin
pasteur, a rempli son mandat avec
impartialité et avec injustice; elle
a étudié avec soin les pièces , et
n’a rien négligé pour arriver à
une connaissance et à une appreciation équitables des faits. — Les
conclusions, que le Synode a adoptées presque à l’unanimité de ses
membres, ne diiFérent pas, d'une
manière essentielle, de celles de la
Table et de la Commission examinatrice. Elles seront publiées par
le bureau dans le compte-rendu du
Synode ou plutôt dans les Actes
même. Nous extrayons de la relation de la commission examinatrice ce qui suit: « Nous voudrions
passer sous silence les déplorables
scènes qui ont eu lieu à Angrogne
dans le courant de cette année,
et qui n’ont pu avoir produit que
de tristes et doloureux effets sur
la piété de nos frères de cette
paroisse». Devant apprécier la
conduite de la Table dans cette
affaire, après avoir examiné ses
actes et réuni bon nombre de documents, nous sommes parvenus
à cette conclusion: La Table a agi
avec vérité, loyauté et fermeté;
elle n’a rien négligé pour calmer
les esprits et pour amener à une
bonne entente; aussi nous rangeons
nous de son côté, moins pour conserver l’ordre et l’autorité dans
l’Eglise, que pour maintenir la moralité et la vérité... Quant au regent il a mérité d’être destitué et
d’être privé de tout droit à la pension de retraite ».
Le rapport de la Table parle
ensuite des consécrations au Saint
Ministèra de l’année 1871, puis de
la Colonie du Rosario , au sujet
de laquelle le synode n’a pris aucune décision importante; il porte
à la connaissance de l’Assemblée
la démission de M. le pasteur Jalla
auquel la Table propose d’accorder
l'éméritation, tout en regrettant
les motifs de santé qui ont porté
le pasteur de Villesèche à prendre
cette détermination.
Œuvres de bienfaisance.
Diaconies. Les diaconies des 16
paroisses ont dépensé en dons de
diverse nature la somme d’environ
9000 francs. Le rapport de la Table
constate avec tristesse, que rien
d’efficace , ni de suivi n’ait été entrepris, ni par les Conseils communaux, ni par les Consistoires pour
faire,cesser ou au moins pour diminuer la mendicité qui disparaît
de plus en plus dans les pays protestants , mais qui est encore dans
nos Vallées une cause de dégradation et un objet de honte.
La discussion à laquelle a donné
lieu le rapport de la Commission
des hôpitaux a été intéressante.
Nous pensons que le compte-rendu
du Synode renseignera le public à
ce sujet ; nous nous contentons de
faire connaître aujourd’hui le vote
le plus important de l’Assemblée,
concernant les hôpitaux; c’est l’autorisation formelle de vendre la
ferme des Airals-Blancs.'
La Table exprime ensuite le regret de ne pas avoir pu faire droit
aux nombreuses demandes d’admission qui lui sont parvenues.
«Le produit des ouvrages des orphelines, est-il dit dans le rapport,
s’est élevé , depuis le dernier Synode, à francs 1510, résultat très
3
-291
satisfaisanl quand on songe au petit
nombre de jeunes filles capables de
faire un travail lucratif ». La Table
constate en outre avec bonheur
que la conduite des orphelines n’a
donne' lieu à aucune plainte et que
la discipline a été exercée entièrement par la Directrice.
(à suivre).
Discours des Amis étrangers
( Suite V. le N. 36 J.
Outre le D‘' Stewart, a pris la
parole comme représentant de l'Eglise libre d’Ecosse le rév. Will,
directeur de la Société des traités
religieux, et le rév. J. Jrwing. «Qui
pourrait, dit le premier, passer
quelques années dans la Société
du D’’ Stewart, sans se sentir dans
une atmophère vaudoise? L’Eglise
vaudoise a revendiqué, dans la
première assemblée générale de la
Société Biblique Italienne, l’honneur d’avoir été la première Société Biblique en Italie; elle a
aussi été la première société detraités religieux par sa nobla leiçon ».
L’orateur, après avoir donné des détails sur la Claudiana,ei nous avoir
dit qu’il a été vendu, pendant la dernière année, pour 25.000 fr. de traités religieux par la Société dont il
est le directeur, exprime le vœu
de ne plus avoir recours à l’avenir à des traductions en italien
de livres religieux écrits en langues étrangères et de voir de plus
en plus une littérature religieuse,
évangélique, originale, et fait, dans
ce but, un appel aux ministres et
aux laïques de l’Eglise vaudoise.
Le rév. Ir-wino se dit très ho
noré d’ètre le représentant de l’Eglise Libre d’Ecosse, de l’être
auprès de l’Eglise Vaudoise. Il est
venu sous les ailes du vénéré Docteur Stewart , et, comme lui ,
il exprime la sympathie de son
Eglise pour l’Eglise vaudoise et
l’engage à ne pas hésiter à faire
pour l’œuvre de l’évangélisation
les plus grands sacrifices.
M. Jeaclmes est chargé de représenter l’Eglise libre du Canton
de Vaud , quoiqu’il n’appartienne
pas à cette église. « Cette église,
dit-il , se suffit matériellement ;
elle a envoyé dernièrement deux
missionnaires dans le Sud de l’Afrique. Ses adversaires sont euxmêmes forcés de lui rendre un
bon témoignage. Cette église vivra,
parcequ’elle est’fidèle à la vérité ».
11 salue affectueusement l'Eglise
Vaudoise de la part de l’Eglise
libre du Canton de Vaud.
M. Jaulmes s’est ensuite adressé
à r assemblée comme député du
Comité des Ecoles du dimanche de
Londres. Il avait visité les écoles
de la plupart de nos paroisses Mais
l’époque de l’année était peu favorable à une telle visite. Le nombre des enfants qui les fréquentent est peu considérable. Mais ce
qui, selon lui, laisse le plus à désirer , ce sont les moniteurs , et
les monitrices, soit pour la qualité,
soit pour la quantité. 11 n’a pas
été satisfait non plus de la promptitude et de l’exactitude des réponses. A part les pasteurs et les
régents qui ne peuvent pas toujours s’occuper de la direction des
écoles , à cause de leurs occupations du dimanche , il y a peu,
trop peu de personnes qui aient
pris à cœur cette partie impor-
4
-202
tante de l’œuvre dans nos vallées.
— M. Jaulmes fait un appel sérieux à toutes les personnes de
bonne volonté. C’est par l’enfance
que doit commencer l’œuvre de
relèvement religieux et moral de
nos églises.
M. Dardier , directeur du colportage de la Société évangélique
de Genève salue le Synode au nom
de cette Société. 11 rend l’Assemblée attentive à la différence qu’il
y a entre la Société évangélique
et l’Eglise évangélique. La Société
évangélique fait en France une œuvre tout-à-fait semblable à celle que
nous poursuivons en Italie. Il signale la recrudescence du cléricalisme en France, recrudescence
qui se manifeste tout particulièrement par la vogue des pèlerinage de Lourdes et de la Salette.
11 raconte une course qu’il vient
de faire avec un des amis anglais
au sanctuaire de la Salette, où il
a failli être victime du fanatisme
du clergé et des pèlerins pour avoir rendu, en présence des adorateurs de Marie, un témoignage
à Jésus-Christ, le Sauveur de la
Vierge et notre Sauveur.
L’œuvre du Colportage accomplie par la Société évangélique a
pris, depuis la guerre, de l’extension et une plus grande importance.
Beaucoup de français de l’armée
de Bourbaki, lesquels ont conservé
un souvenir de la manière dont
les chrétiens suisses les ont reçus,
reçoivent volontiers, de la part des
évangélistes et des colporteurs, les
portions de la parole de Dieu et
les traités qui leur sont distribués.
— 11 estime que l'ultramontanisme et la superstition ont fait de
la France leur centre. Lç Prési
dent du Synode lui a répondu avec
raison que l’Italie a aussi sa bonne
part de superstitions et d’erreurs.
M. Elliot professeur de théologie à Chicago est présenté au
Synode comme délégué de l’Assemblée générale de l’Eglise presbytérienne des Etats-Unis d’Amérique. Dans son éloquent discours,
il commence par rappeler qu’il a
déjà assisté à notre Synode avec
le D’’ Guthrie et qu’il a la .douleur de ne pins y voir les Docteurs Revel et Desanctis qui sont
entrés dans leur repos.
« Le Seigneur Jésus-Christ, le Roi
et le Chef de la Sainte Eglise catholique, est, dit-il, votre Roi et
le nôtre; et en son nom nous vous
souhaitons grâce, miséricorde et
paix». L’orateur parle ensuite du
passé de l’Eglise vaudoise. Combien
nous voudrions mériter les éloges
qu’il nous fait ! « L’Eglise chrétienne tout entière, dit-il, est votre
débitrice, à cause du noble témoignage que vous avez donné à la
royauté de Christ et aux vérités
fondamentales de l’Evangile, depuis les plus anciens j^erops jusqu’à nos jours. Votre patiehce et
votre héroïsme dans les persécutions ont donné au monde un exemple de la puissance de la foi chrétienne , et votre existence est un
accomplissement de la promesse
que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre l’Eglise du
Seigneur. Vous avez été dans la
fournaise de la persécution, mais
vous n’avez pas été consumés. Le
fils de Dieu s’est trouvé au milieu
des flammes avec vous.
I
« Vous avez devant vous un beau
champ pour; l’exercice et le déve-
5
-293
loppement de la liberté que vous
avez récemment acquise.
« L’Italie délivrée de la puissance
politique de la papauté vous est
ouverte. Vous êtes invités à jeter
dans ce vaste champ la semence
de la vérité évangélique, laquelle,
sous l’influence du ,Saint-Esprit,
germera et produira des fruits
excellents Nous avons été heureux
d’apprendre que vous êtes entrés
dans cette œuvre avec énergie. El
pourquoi ne l’auriez vous pas fait?
Sans parler du devoir que vous
avez avec toute l’Eglise de prêcher l’Evangile à toute créature,
vous avez encore un autre motif.
L’Italie vous appartient. Le sang
de vos frères martyrs pour la foi
a été répandu dans ses campagnes
et a rougi ses plaines, de la Calabre jusqu’à ces vallées. Ce sang
vous crie de le venger en disséminant la vérité pour laquelle vos
pères l’ont versé. — Comme les
torrents de vos montagnes vont
, arroser les plaines de Tltalie, des' cendez avec l’Evangile pour ferti. liser les déserts spirituels de votre
patrie.
« En faisant cela, vous n’abandon[ nerez pas vos vallées à la stérilité,
' Lorsque le Pô verse ses eaux dans
Lies campagnes qu'il arrose, il n’é[puise pas les torrrents de vos monftagnes. Non? c’est sa plénitude qui
lifait la plénitude du Pô. Ainsi voJltre richesse spirituelle sera la riJchesse de l’Italie. — Que votre
«étendard planté sur le sommet du
>iCastelluzzo soit celui de la vérité
iiet qu’il ait pour inscription: Italia
f^ro Christo, l’Italie pour Christ !
• Vous dites que vous êtes paurvres. L’Eglise n’a jamais été plus
lipure et plus prospère que lors
qu’elle était pauvre des biens de
ce monde et qu’elle était riche en
foi; il y a assez d’argent dans l’Eglise de Christ qui est voire débitrice; Elle vous aidera Travaillez, priez, demandez des secours,
et les secours viendront.
« L’Eglise presbytérienne que je
représente se considère comme
votre sœur. Elle a essentiellement
les mêmes doctrines et la même
constitution ecclésiastique. Beaucoup plus jeune que vous, elle est
par la bonté de Dieu, beaucoup
plus étendue et plus puissante.
Elle a 35 synodes, dont l’un est
dans les Indes orientales et l’autre en Chine, 167 presbytères,
711 candidats au Saint-Ministère,
321 licenciés, 4346 ministrs consacrés , 455 378 communiants et
479.817 écoliers dans ses écoles
du dimanche. Elle a 8 séminaires
théologiques, plusieurs académies
de nombreux collèges pour les
jeunes gens des deux sexes. —
Ses opérations missionnaires embrassent presque toutes les parties
du monde.
« Les principaux champs de notre
activité missionnaire sont dans
l’Amérique du Nord , parmi les
indiens, dans l’Amérique du Sud,
en Afrique et en Asie. En Asie
nous avops divers établissements
en Syrie, dans l’Inde , à Siam ,
en Chine et au Japon. Ces deux
dernières contrées sont intimément
unies aux Etats-Unis par le commerce. Un grand nombre de leurs
habitants viennent dans notre pays
et nous offrent ainsi une occasion
très favorable de leur apporter l’Evangile dans notre propre patrie.
Les contributions de notre Eglise
pour les divers besoins religieux.
6
-294
se sont élevées pendant la dernière
année à plus de 9.000.000 dollars,
au delà de 45 millions de francs.
« L’union des deux écoles presbytériennes, l’ancienne et la nouvelle, accomplie, il y a deux ans,
a été féconde en bénédictions ».
L’orateur exprime, en finissant,
le vœu que l’Eglise Vaudoise envoie un député à l'assemblée générale de l’Eglise presbytérienne
des Etats-Unis, qui se réunit annuellement le 3® jeudi du mois de
mai. (à suivre).
Lelire de M’’ Lasserre
Nous nous étions réjouis d’une
manière toute spéciale de voir au
milieu de nous, à notre Synode,
deux délégués de l’Eglise réformée
de France. Nous les attendions
tous les jours, mais en vain. Au
jourd’hui nous recevons la lettre
qui suit. Nous sommes persuadés
que nos lecteurs et surtout les
membres du Synode, qui ont été
privés , de l’avantage d’entendre
notre frère, liront avec plaisir les
lignes qu’il a écrites pour eux au
Modérateur.
Valence , le 7 septembre 1872.
Monsieur le Modérateur
et très cher frère en J. C.
J'apprends indirectement que le Synode
de l’église des vallées vaudoises est réuni
et qu’il a fixé, pour entendre les délégués
des Eglises étrangères, le jour même ou
la veille du jour ou j’ai l’honneur de vous
écrire.
Le synode, de l’église de France daigna
me choisir, conjointement avec M'de Lacoste, de Montélimar, pour vous exprimer
ses vœux chrétiens et sa fraternelle sympathie. Je n’acceptai pas sans réserve; car
je prévoyais la possibilité d’un empêchement absolu. En vue de ce cas, le Synode
désigna un suppléant. Le cas se produit,
et mon collègue ne peut pas me suppléer.
Je suis confus, Monsieur le Modérateur,
qu’une aussi grave décision de [notre synode n’aboutisse à rien de plus qu’à la
présente lettre. Il ue faut pas moins que
des obstacles insurmontables pour me
retenir ici.
J’étais ému tout à la fois d’humiliation
et de joie à la pensée de venir, moi le
dernier des serviteurs de Dieu, parler au
nom de l’Eglise réformée de France à
sa uoble sœur des Vallées; deux sœurs
en effet, non seulement par le voisinage
du sol, par la communauté de la foi, des
souffrances, de l’expérience de la fidélité
et des délivrances du Seigneur, mais, aujourd'hui surtout, parcelle de leur mission; mises chacune, au sein de son peuple comme le sel qui doit le préserver
de la corruption, comme la source inépuisable de tout progrès hardi et solide.
Que celle assurance nous rende forts!
Notre génération impatiente , enfiévrée ,
veut le progrès. Plus elle se trompe, plus
elle prend conscience, dans les souffrances
mêmes qu’entraînent ses erreurs, du but
qu’elle poursuit. Et peut-elle tarder à s’apercevoir qu’il n’y a pas un seul [progrès
social dans le monde moderne qui n’ait
sa source dans l’Evangile? Que les peuples aujourd’hui les plus libres, les plus
instruits, les plus riches, les plus forts
dans tous les ordres , sont ceux qui ont
mis la Bible à leur fondement?
Vous êtez en Italie, nous sommes en
France les témoins de cette vérité. Quel
privilège ! Que nos œuvres , aussi bien
que nos discours, la mettent en lumière!
Vous avez outre la foi qui nous est commune, le précieux avantage d’une organisation qui fonctionne sans entraves et
assure, autant qu’il appartient à l’homme,
le fruit de vos efforts. Quant à nous, nous
traversons une crise douloureuse. Comme
les ouvriers de Néhémie, d’une main nous
tenons la truelle et de l’autre l’épée. Mais
notre confiance est en Dieu toujours fidèle, toujours prêt à mesurer ses grâces
à nos besoins. S’il est pour nous, qui sera
contre nous ? Si l’œuvre qu’il nous a cou-
7
-295
fiée est soa œuvre, qu’importent nos
obstacles et nos infirmités?
Nous vous remercions, une fois encore
du fond du cœur, des sentiments fraternels que votre excellent délégué nous a
exprimés à Paris, et nous vous supplions
d’agréer les nôtres. Nous sommes avec
vous par la prière. Puisse l’esprit du Seigneur vous assister, diriger vos entretiens,
inspirer vos décisions !
Puisse-t-il répandre au sein de vos fidèles une connaissance de plus en plus
claire, surtout un sentiment de plus en
plus vif et fécond du salut qui est en J.
C. et faire^de votre Eglise, si humble en ses
commencements, si glorieuse eu son histoire. un instrument de conversion pour
toute l’Italie !
Daignez agréer, .^lousieur le Modérateur,
et présenter h nos très chers frères du
synode do la Tour la très humble expression de mes sentiments en J. C.
Lasserre pasteur
Délégué par le Sgnode de Paris
au Synode
de l'Eglise des Vallées Vaudoises.
(Îlxtrontquc politique.
Xi.oin.e- — La Gazzella del Popolo
publie sur le projet de loi sur les corporations religieuses des détails (|u’elle dit
avoir reçus d’une source très sôre. — Il
y aura dans ce projet un article ijui accorde au Gouvernement la faculté d’exijîlure de la suppression;
1" Une maison pour cha(|ue ordre reI Jigieux qui a, ou qui demandera d’avoir
rjune représentation auprès du S' Siège.
2“ Les maisons fondées par les élrauijers.
^ 3* Les maisons fondées au profit des
^létrangers.
4“ Les maisons qui ont bien mérité,
üpoit pour leurs œuvres philantropiques,
Soit pour l'instruction, soit pour le service
es hôpitaux etc. — Si ce projet était
«adopté sous celte forme, le Times aurait
vtaisou de dire que c’est une loi de con
servation et non d’abolition des corporations.
—4.CS jésuites do Rome ont envoyé en
France une partie do leurs biens les plus
précieux.
— Le Vatican trouve que dans les théétres de Rome la moralité et l’autorité écclésiasti()ue ne sont pas sufifisammont respectés. — .Vussi le cardinal Patrizi, vicaire du pape, a-t-il adressé au ministre
Lanza une letire dans la(|uelle il se. plaint
que le Gouvernement italien permette la
représenlalion de productions qui seraient
la hüuto des peuples les moins civilisés et
peut-être même des nations barbares.
Le ministre italien, après avoir repoussé
les reproches du cardinal et ses explications exagérées, et avoir montré que
le Gouvernement fait sou devoir dans
la. limite de sa compétence, puisque la
censure a repoussé comme immorales
beaucoup de pièces qui sont représentées
librement en France et en Belgique, ajoute:
Les institutions libres ont aussi à côté ilo
beaucoup d’avantages, des inconvénients,
comme dans tout système de Gouvernement il y a du mal à côté du bien. Mais
l’expérience du passé a montré que la
censure la plus absolue, la défense la
plus arbitraire , dirigées contre les puhblications et les représentations ont été
sans force et n’ont pas réussi à protéger
la morale et la religion, à corriger les
mœurs et à en extirper les erreurs. — Le
meilleur et le plus sûr remède c’est de
combattre le mal, toutes les fois qu'il se
manifesle. étant persuadé que la vérité et
l’honnêteté prévaudront et triompheront
même dans ce monde. — La loi pourvoit
à ce qu’il ne soit rien représenté en public
de tout ce qui est réprouvé par la conscience publique. Le Gouvernement fera
observer la loi.
IVaples. — Dans les élections administratives qui viennent d’avoir lieu à Naples, le parti clérical a triomphé, à cause
de la division du parti libéral. Le parti
avancé s’est entièrement séparé des modérés. Celle défaite partielle est une leçon
bien méritée, qui, nous l’espérons, ne
sera pas sans utilité.
8
-29e
Allemagne. — Les trois empereurs
oui eu à Berlin leur entrevue rjui revêt
le caractère de la plus cordiale familiarité.
— Les trois premiers ministres d’Allemagne
de Russie et d’Autriche, M" de Bismark,
GorciakofT et Andrassy se trouvent à côté
de leurs Seigneurs el Maîtres. Beaucoup
de princes d’Allemagne se sont rendus
dans la capitale du nouvel empire pour
rehausser la splendeur de celte réception
impériale ; mais les rois de Saxe , do
Bavière et de Wurtemberg manquent au
rendez-vous.
Ir'lajirte. — L’agitation (jui a cessé
a Belfast, s’est répandue dans le reste de
l’Irlande, particulièrement à Dragheda,
où l’on a craint des massacres , et à Dublin
même.
Espagiie. Les élections des députés
aux Cortès ont été, en très grande majorité , favorables au Gouvernement. Ont
été nommés 294 radicaux, partisans de
Zorilla et 99 entre républicains, sagasliens, alpbonsisles et carlistes. Les partisans do ces derniers se sont généralement
abstenus.
— Le résultat des élections pour le
sénat sont: 114 radicaux partisans de Zorilla et 38 appartenant au.x divers partis
politiques.
Hollande. -=- Le congrès de l’/nternaüonale s’est réuni à la Haye et a ôté
à St' Slarx la charge rie président qu’il
occupait depuis bien des années. Il y a
division dans le camp.
Oenôve. — Le conseil arbitral a
terminé ses travaux. Ses décisions sont
do nature à satisfaire tout le monde et
particulièrement] les Etats-Unis, auxquels
l’Angleterre devra payer de 75 à 100 millions. La rédaction déflnitive de la sentence de ce tribunal devait avoir lieu très
proebainemont.
Finance. — On a beaucoup parlé des
ouvrages de fortifications et des mines que,
le Gouvernement français faisait établir au
tunnel du Mont-Cenis du côté de Modaoe
La France était dans son droit. Mais le
Temps doute de la nécessité, de l’opportunité, comme de l’utilité de écs travaux.
VOpinione 6e Rome assure que, en suite
d’un échange, amical d’explications entre
le Gouvernement français et le Gouvernement italien, le ministre de la guerre do
France a donné ordre de suspendre ces
travaux.
Italie- — La Gazzella d’Italia aaaoace
que le [irofesseur Paolo Emiliani Giudici
est mort à Forbridge (Kent) en Angleterre.
Emiliani Giudici était sicilien. Son histoire
de la littérature italienne a exercé une
grande influence sur la jeunesse italienne
spécialement depuis 1848 à 1860, en lui
inspirant l’amour de l’étude do la littérature ualionale.
Annoixoes.
TORRE PELLICE
11 posto di maestro nella Scuola Grande
di Torre-Pellice è vacante.
1 concorrenti sono invitati a mandare
sino al di 19 settembre i loro titoli al
Sindaco.
a ) La patente del Governo e della Tavola.
b) Certificati speciali di buoni costumi,
di attitudine al di.simpegno delle funzioni
di maestro di scuola.
Si richiede l’insegnamento in conformità
al programma dello scuole elementari.
— Lo stipendio è di L. 900 annue, oltre
l’alloggio.
CHEZ MAGGIORE
Pension pour jeunes gens désirant
suivre les cours du Collège.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignefol, Icùpr. Chiantore.