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Vallées Vaufltoises . , . ,
Italie (en dehors des Vallées) et Colonies
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On s’aboime: à Torre Pellice au bureau d’administration de VEcho à l’Imprimerie Alpine; dans toutes les"paroisses, chez MM. les Pasteurs.
Par an Pour 6 moia
L. 4.- 2,50
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S’adresser pour la Rédaction à M. David Bosio, pasteur. Torre Pellice et pour
l’Administration au Bureau du journal (Imprimerie Al-pine -TorrePellice).
Pour toutes les annonces s’adresser au Bureau du journal.
Tout changement d’adresse codte 50 centimes, sauf ceux du commencement de l’année. • ' ,
Qne toptes les choses .vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.i,.. di|kies de loftang'e, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
Synode Vaudois 1920.
La session synodale 1920 s’ouvre par
le culte célébré dans le temple neuf de
La Tour le Lundi 6 courant à 3 heures
p. m. Une grande foule qui remplit tous
les espaces disponibles du temple assiste à cette cérémonie solennelle. M.
Luigi Rostagno, pasteur à Brescia, après
la partie liturgique prononce son serj^.mon sur le texte Math, xiii, 3; Un ses. ! meur sortit pour semer. Ce sont deux
jg tableaux, dit-il, qui se présentent à ma
pensée en cet instant: celui du semeur
qui le matin à l’aube jette la semence
^ dans son ch'amp et celui de Jésus qui a
’ ?jeté la semence divine dans le cœur de
y, cette pauvre humanité. C’est sur scs
. ^traces que tout chrétien et d’une ma' nière particulière tout prédicateur de
' l’Evangile doit mardher. Quelles sont
'fies conditions que doit remplir le
semeur? Il doit avoir, comme Jésus,
cœur pur, un esprit droit, une vie
honnête. Il doit réagir contre toutes les
manifestations du péché, il doit se re^ vêtir d’humilité, de douceur, de bienveillance. L’homme et le chrétien doivent être en nous une seule chose. La
théorie doit être toujours d’accord avec
la pratique.
Le semeur sortit pour semer. Ainsi fit
jAle Christ: il sortit pour semer. Il aurait
pu rester'chez lui, dans sa douce mai^on. Il ne le voulut pas. Nous aussi nous
^ devons sortir de chez nous, de notre
moi, pour accomplir notre tâche. Nous
devons avoir continuellement la préoccupations des âmes qui périssent faute
de nourriture spirituelle. Notre œuvre
doit avoir un caractère de propagande
.C’est là son point vital et essentiel.
. ■ Que sommes-nous appelés à semer?
"^e que Jésus a semé: la Parole de Dieu,
la Bonne Nouvelle. Les temps sont trisg, tes. Mammon n’a jamais régné dans la
L( ;
01
r!l
société et dans les cœurs avec autant
J d’édat et de puissance. Nous avons le
^devoir de montrer à nos concitoyens
la source de la vraie liberté et du vrai
progrès dans l’Evangile, dans l’Eternel.
L’orateur adresse enfin des paroles
J., d’encouragement et d’exhortation au
Candidat qui va être consacré.
Après le sermon et le chant d’un can^tique on a la cérémonie, toujours si
J- émouvante de la consécration au S. Mijg mistère de M. Paolo Bosio. 1
J., i A 5 h., l’assemblée synodale se réuQ, init dans la salle du Synode sous la pré^'Sidence de M. C. A. Tron, pasteur, et
g (procède à l’élection de son Bureau dans
les personnes de:
(jA M. Autueo Muston, président
» RoPEBr PuociiET, vice-président
» Rinaldo Malan, sccrétairc-chej
» Luigi Marauda, secrétaire
» Davide Pons, »
il Teodoro Longo, (issesseur
n Gandini Giuseppe, «
M. Arturo Muston, après avoir re^jlkinercié, au nom de ses collègues, l’Ash semblée pour l’honneur qu’elle leur a
iait, rappelle que le dernier Synode se
fermait avec un vote exprimant le dé!sir que notre Assemblée de cette année
¡.(jse tînt à Rome. Les grandes difficultés
qui se sont présentées ont empêché l’ac= complissement de ce vœu, ce qui n’empêche pas que nous ne nous associons de
tout notre cœur à la célébration du cinquantenaire de la libération de Rome.
Il y a quelque temps Benoît XV, après
s’être félicité avec des catholiques amé^ ricains de la liberté dont ils jouissent
en Amérique, ajoutait des paroles amères fl propos de la liberté dont jouissent
les protestants à Rome. 11 montrait par
là soit sa préoccupation à l’égard de
notre œuvre, soit sa haine pour la liberté religieuse.
Notre église, dans les temps difficiles
qui courent; ne peut prendre parti ni
pour Je capital ni pour le prolétariat.
îlElle a un grand message à porter à tor^s
^les hommes; elle doit le porter sans se
fatiguer ni se décourager. On n’arrivera
jamais à la complète solution de la
question sociale sans le respect mutuel
et un esprit de charité fraternelle parmi
les honimes. M. Muston recommande
enfin l’ordre dans les séances et une
grande franchise de la part de chacun
dans l’expression de sa pensée.
Le Président propose, et le Synode
accepte, que les séances aient lieu chaque jour de 8 34 h- à midi et de 2 h. à
6 34 h., que les discussions terminent
Vendredi à ir h., et que lé culte journalier soit célébré chaque matin à
Il 34 h.
Séance du Mardi matin.
La séance s’ouvre par la lecture du
Rapport de la Commission nommée pour
examiner la gestion de la Table pendant
l’année ecclésiastique. Le Président de
la Commission, M. Ügo Janni nous présenté un travail remarquable par sa
clarté et par l’importance de ses propositions. En voici les idées principales:
Union des Eglises Evangéliques d’Italie. M. Janni rappelle le vote du dernier
Synode relatif à une union des forces
évangéliques d’Italie en une seule église
nationale et affirme que le sentiment
général de l’Eglise V'audoise est très
favorable à une telle union. La Table a
fait ce qu’eUe a pu pour voir cet idéal
réalisé, mais malheureusement le vote
contraire de deux dénominations en a
pour le moment écarté l’accomplissement. Il est bon, toutefois, de relever
que les Directions des églises ont travaillé pratiquement pendant l’année en
vue de l’union des esprits en proposant
que les Eglises d’Italie aient un seul
recueil de cantiques, une seule école de
théologie et qu’elles s’unissent dans une
Fédération. La Commission est favorable à ces propositions et donne une
adhésion pleine d’enthousiasme au Congrès évangélique qui va se réunir à
Rome dans quelques ««semaines et qui
contribuera puissamment à l’avancement de la cause évangélique en Italie.
Administration. A propos du travail
administratif de la Table, la Commission
relève avec reconnaissance envers Dieu
le fait que nous pouvons finir Tannée
sans déficit; elle parle de quelques cas
particuliers qui devront être traités par
le Synode; elle s’associe au désir de nos
frères de l’Amérique du Sud de voir de
nouveaux pasteurs vaudois- se rendre
chez eux, tout en ne se faisant pas d’illusions à propos de la difficulté de pouvoir, dans l’avenir, continuer à leur
envoyer tous leurs pasteurs. La Commission souhaite que les Conférences
de District puissent être reprises Tannée prochaine dans tous nos districts;
elle remercie tous les donateurs qui
ont pris part à la collecte en faveur de
la caisse d’éméritation et en particulier
M. Perazzi qui Ta dirigée*; elle remercie
M. Rastellini pour la collecte qu’il a
faite en faveur de la présse évangélique
et prie la Table de’ vouloir considérer
avec soin la grande importance de nos
journaux et de nos opuscules. La Commission se réjouit enfin que les bâtisses
pour les Foyers de La Tour et du Pomaret et pour la Faculté de Théologie
de Rome, procèdent rapidement et sc
réjouit également qu’on ait décidé de
fournir l’Orphelinat Gould de Rome de
nouveaux locaux.
Evangélisation. M. Janni salue avec
joie les commencements de nouvelles
œuvres d’évangélisation à Trieste, à
Abbazia, à Fiume et dans l’Alto Adige.
JJ affirme hautement la nécessité de
faire toujours plus popr Tévangélisation de notre patrie et exhorte ses collègues et tous les membres de nOs églises
à ne jamais laisser tomber en eux le
feu de l’enthousiasme et de la foi dans
l’œuvre. II faut que nous nous servions de
tous les moyens pour annoncer aux âmes
la nouvelle du salut. L’essentiel est là.
Examen du Rappoiét de la Table.
I DISTRICT.
'•Pral. M. B. Soulier est surpris qu’à
Pral les collectes ne Soient pas bonnes.
M. Pascal répond que le total a bien
augmenté de 100 francs, mais que cette
augmentation, vu les conditions actuelles de la vie, est plutôt une dimmution.
M. A. Muston relève le fait que 7 rapports, unanimément, déplorent que
V instruction primaire laisse énormément à désirer. N® serait-il pas désirable que l’Administration, même au prix
de sacrifices, y remédiât?
Une, autre plainte générale c’est la
non-fréquentation des cultes: elle découle du relâchement dans l’instruction, celle biblique surtout. Que la
Table intervienne.
M. Janni est d’accord et insiste.
Le Modérateur:« C’est une de ces questions qui me préoccupent davantage,
parce qu’elle est grave et je ne vois pas
encore comment y rémédier; le diagnostic est facile — comme nous Ta
établi la Commission ^i, trois ans passés, a étudié la question; mais la cure?
les remèdes ?
La Table a nommé une Commission
ad hoc, qui n’a pas encore référé. Il est
impossible que nous ayons des écoles
confessionnelles, ce qui serait le vrai
remède ; a moins que — et c’est ce que je
voudrais — nous, qui sommes intéressés, nous disions : « pous voulons faire
les sacrifices qui s’imposent à nous » ;
alors l’Administration pourra aider aussi.
M. Falchi. C’est un iheonvénient de
l’application de la nouvelle loi scolaire;
on envoie les maîtresses dans les écoles
avec un retard incroyable, parce que les
autorités communales sont négligentes
dans les concours. La Conférence pédagogique vaudoise a traité aussi la question et intéressé les conseillers provinciaux ; et le préfet a fait des promesses
pour Tannée prochaine.
M. A. Muston pense non seulement
à l’enseignement en général, mais surtout à l’instruction biblique et à Tinfluence morale. Il fait un appel, non
seulement aux « riches », mais à tous
les Vaudois qui, dans ces dernières années, ont fait de l’argent, mais ne savent pas le donner.
M. C. A.Tron profite de l’occasion pour
observer que Tunique remède c’est de
produire un plus grand nombre de maîtres et maîtresses: aidons les étudiants,
et les parents. Il recommande aux instituteurs .vaudois qu’ils ne se contentent pas de leur travail, mais fassent
sentir leur influence.
M. H. Long. Ce sont tous des remèdes à longue échéance, et la question
est urgente. La Conférence de District
a recommandé, les écoles du Jeudi; il
faudrait trouver pour chaque jour unè
maîtresse de français et de bible ad latere jivcc la maîtresse catholique. Nous
pouvons le faire dans chaque quartier
faisons-le totit de suite.
Le Modérateur appuie ce que M« Muston a dit, quant à son appel, aux riches et aux moins riches; mais il ne
Ache pas qu’il y aura d’autres appel»
à faire à tous. La collecte dont parlait
le rapporteur d’i.oop.ooo, vous aura
épouvantés? Eh bien, malgré tout ce
que nous avons collecté jusqu’ici, je vous
dis que nous devrons collecter — pour
les anciens besoins — un fonde de
3.000.000 au moins, si les collectes annuelles n’augmentent pas,'ici auxVallées.
D’où l’urgence d’un appel gétiéral à
toute notre population.
‘M. Bertalot est convaincu de Turgence de la solution du problème de
l’instruction aux Vallées; il se prononce pour l’institution des écoles confessionnelles et est certain que les paroisses feront leur possible; puis on
pourra intéresser les amis étrangers.
M. Banchetti a l’impression qu’avant
toute autre chose nous devons faire de
plus grands efforts pour ce qui concerne
la vie spirituelle de nos églises. Tâchons
d’être, comme individus et comme égli
ses, sur le chemin que Dieu veut et alors
Dieu nous bénira dans nos finances et
dans toutes nos entreprises.
Le prof. Ribet na, croit pas qu’on
puisse jamais avoir des écoles confessionnelles. Il appuie la proposition de
M. Long.
La séance est levée à midi, après un
petit culte.
Séance de Mardi après-midi.
La séance s’ouvre à 2 h. p. m.
A propos de Massel M. P. Chauvie
relève en le regrettant que l’expression
du Rapport « les cultes sont bien fréquentés » ne correspond malheureusement pas à la vérité.
Villesèche. M. J. Marauda, pasteur,
relève encore une fois le triste état de
l’instruction ^imaire' et souhaite que
Ton puisse déjà cette année trouver une
solution du difficile problème.
M. Attilio Jalla, professeur, est persuadé qu’il n’y a qu’un moyen de résoudre le problème de l’école primaire:
il faut envoyer beaucoup de jeunes filles
à notre école normale, afin que nous
puissions former un bon nombre de
maîtresses qui trouveront des places
dans les Vallées. ^ ‘
M. D. Jahier, professeur, explique à
M. L. Bounous, qui a demandé des informations à cet égard, que nos maîtresses ayant le "titre d’habilitation,
trouveront toujours une place dans nos
Vallées.
Pramol. Le Modérateur ne croit paè
que la paroisse ait fait tout son devoir^
quand elle a simplement contribué ce
qu’elle avait promis en 1915. Les temps
ont tellement changé et les frais d’église
ont tellement augmenté que les contributions aussi devraient être bien supérieures.
Saint-Germain. M. Attilio Jalla relève avec plaisir le fait que le pasteur
M. A. Comba s’occupe avec enthousiasme de l’œuvre des Missions et de celle
de la Jeunesse et souhaite qu’on puisse
trouver dans chaque paroisse le moyen
d’intéresser la jeunesse et de la rattacher toujours plus à l’église.
M. Arnaldo Comba exprime toute la
reconnaissance de la paroisse au régent
paroissial M. B. Long, qui se "retire du
service actif.
Pignerol. M. Marauda lit le rapport
du Consistoire. M. Fasulo se réjouit du
fait qu’une église des Vallées ait fait
un tel effort pour se rendre indépendante financièrement.
Angrogne. M. Paul Benech parle d’une
école du Pra du Tour qui a été fermée
quoiqu’on en sente le besoin chez la
population.
M. D. Jahier, professeur, raconte l’histoire des écoles du Pra du Tour, et assure que le Conseil provincial scolaire
étudiera et résoudra la question cef automne. M. Jahier ajoute qu’il est absoluraêht nécessaire que les conseils municipaux et les pasteurs s’occupent de
trouver des régents et des maîtresses
quand il y a des places vacantes et
qu’on ne laisse pas aller les choses.
La Tour. Le Modérateur, au nom de
la Table, présente Tordre du jour qui
accorde Téméritation à M. C. A. Tron.
M. Giampiccoli, après avoir relevé que
M. Tron a eu une carrière pastorale très
longue (45 ans) met l’accent sur son
activité remarquable, sur sa persuasion
absolue de la bonté de la cause à laquelle
il a consacré sa vie, sur sa piété sincère
et communicative, sur la bonté de son
cœur et lui souhaite de longues années
d’un repos béni et bienfaisant. M. D.
Gaydou s’associe aux paroles du Mo, dérateur et relève combien M. C. A.
Tron a su se faire aimer par la jeunesse.
Prarustin. M. J. Bertinatti exprime la
reconnaissance de la paroisse de PraVustin à M. Pierre Tron, régent paroissial,
qui après une carrière longue et bénie
va se retirer du service actif. Le Modérateur s’associe.
Turin. M. Cf A. Tron prie le Consistoire de la paroisse de Turin de faire
tout son possible pour aider les malades
des Vallées Vaudoises qui sont obligés
de se rendre à l’Hôpital Vaudois de
Turin.
M. A. Proçhet parle des grandes difficultés financières qui préoccupent la
Dirfection de T Hôpital Vaudois de
Turin.
M. Paolo Bosio aimerait à voir le Rapport de la Table écrit entièrement en
italien et présente un ordre du jour dans
ce sens. • ^ '
Le Modérateur pense qu’il est mieux
de continuer à publier en français la
partie du Rapport qui regarde les Vallées soit par égard à nos frères étrangers soit à nos populations des Vallées
qui se servent du français comme, langue d’église.
M. B. Revel et M. B. Léger appuient
ce que le Modérateur a dit.
M. St. Rocchi pense que nos frères
d’Italie ne connaissant pas le français
ont le droit de lire le Rapport dans leur
langue.
Le Modérateur insiste sur la nécessité
d’avoir des égards pour nos frères
étrangers et de ne pas affaiblir le français dans les Vallées.
MM. Passalacqua et Robert Prochet
pensent que la proposition de M. Bosio
est très facile à réaliser. On pourrait
très bien faire deux éditions, une toute
en italien, et l’autre en'partie en italien '
et en partie en français pour les Vallées.
L’ordre du jour de M. Bosio sera
passé à la Commission des propositions.
[Statistiques M,. E. Corsani voudrait
que Ton fasse finir Tannée ecclésiastique au 31 Mai. Le Modérateur approuve.
M. A. Prochet donne quelque informations sur les statistiques de Turin.
Délégués des Eglises de la Bohème. M.
Zilka, professeur à l’Ecole Théologique
de Prague: « Nous éprouvons une vive
joie en nous trouvant dans vos Vallées,
consacrées par les souffrances de tant
de martyrs. J’ai lu le récit de la conversion de P. Valdo dans mon enfance.
J’ai^u l’histoire de votre peuple; je
connais l’œuvre magnifique que vous
accomplissez en Italie. Je vous invite
à venir nous voir dans notre pays maintenant libre. Je regrette que nos deux
églises ne soient pas entrées en relation
plus tôt. Nous représentons les deux
J plus anciennes églises du monde. Oh l
comme nous pourrions profiter de nos
expériences réciproques Nous jouissons maintenant en Bohême d’une complète liberté religieuse. Les deux branches du protestantisme se sont immédiatement réunies en une seule église.
La nation tchèque cherche la liberté religieuse en dehors de l’église catholique.
Il nous faut la réunion des forces chrétiennes dans tout le monde, la fraternité des églises. C’est pour cela que nous
vous tendons la main de fraternité. Votre église a pour devise: Lux lucet in
ienebris; la nôtre: Amor omnia vincit».
Docteur Trinka, professeur de philosophie à l’Université de Prague:
Arrête-toi, mon pied,
Car ces lieux sont sacrés. •
^it notre poète Kollard. C’est le sentiment que j’éprouve en cet instant. Il
est nécessaire que nos contacts soient
dorénavant mutuels. Les diffiérentes
branches de notre peuple sont maintenant réunies et cela facilite de beaucoup
notre œuvre religieuse. Il y a un puissant mouvement de libération chez no- •
tre peuple. Nous arrivons de Genève où
nous avons découvert une plaque dans
la Salle de la Réformation rappelant
le 500.me anniversaire de la mort de
J. Huss. Notre président M. Masarick
s’est inspiré dans toute son œuvre à J. H.
Huss. Nous gagnons toujours plus d’adhérents; nous faisons triompher la liberté et la sincérité».
Le Président répond aux délégués:
«Lecœur du Synode bat à l’unisson en
vous disant l’émotion fraternelle que
nous éprouvons pour vous. Nous n’ou-'
blions pas votre passé. ISffitre fondateur,
P. Valdo, selon la tradition, visita votre pays et y mourut. Vous désirez que
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' des relations soient renouées entre nos
églises. Nous le désirons aussi vivement.
Nous avons été séparés par lé môme
eflneini. Nous voulons dorénavant vivre comme des frères».
Il DISTRICT?*
r -Val d'Aoste. M. Fasulo se réjouit des
bonnes nouvelles qui nous viennent de
cette Vallée, surtout à propos de la générosité chrétienne.
,M: Bonnet rappelle que aussi aux
Vallées il y a heureusement de beaux
exemples de générosité. . .
On liHe rapport de Téglise de Vérone.
Venezia. M. B. Revel se réjouit que
Téglise de Venise soit maintenant entièrement reconstituée., M. A. Balmas
donne quelques intéressants détails sur
Tœuvre à Venise et sur le Congrès unioniste qui s’y est tenu dernièrement.
M. Falchi, à propos de ce Congrès,
relève lés grands encouragements que
nous pouvons trouver en travaillant au
milieu de la jeunesse'italienne qui malgïé les apparences a de profonds besoins religieux.
Le Président communique un télégramme du pasteur de langue allemande
d’Abbazia, un autre du pasteur D’Al-^
bergo de Pachino. ^ ,,, ,
* ni DISTRICT.
Firenze (F. S-). M. R. Piva assure le
Synode que la diminution de la contribution de cette église est due à des circonstances exceptionnelles.
M. Banchetti répond à M. Fasulo que
à Rio Marina il y a dans ce moment, au
sein de notre congrégation, le sentiment
que Theure actuelle n’est pas favorable
à un fort travail d’évangélisation.
Séance de Meeckedi matin.
Florence (F. M.). M. E. Me3mier lit
le rapport de cette église et ajoute quelques paroles rappelant la mort du comm.
Alinari qui a laissé un g^çarid vide au
sein de la congrégatioii. MM. Muston,
Robert Prochet et le Modérateur parlent aussi du comm. Alinari et demandent que le Bureau écnve une lettre de
condoléances à M.me Alinari.
Quelques orateurs expriment le vœu
que la fête de l’Arbre de Noël soit toujours célébrée aux approches de Noël,
que tous les étudiants de Théologie s’occupent des écoles du Dimanche sous la
guide d’un professeur.
Rome. Le docteur Prochet recommande à l’Administration que Ton se
préoccupe de Tœuvre de Rome et qu’on
l’intensifie.
Le Modérateur est persuadé que l’Administration fait maintenant tout ce
qui est possible pour Rome et rappelle
Ce que la Table a décidé cette dernière
année pour cette église.
Le docteur Prochet insiste que dans
des moments si exceptionnels Téglise
de Rome a besoin de soins très particuliers. >■
M. U. Bani exprime le même vœu et
assure qu’un seul pasteur ne suffit pas.
M. C. A. Tron rappelle la décision
prise Tannée passée de transporter la
Faculté de Théologie à Rome et est sûr
qu’alors'la question de Rome sera résolue.
M. H. Pons (Palcrme) prie nos frères
de Rome de tenir compte des difficultés
dans lesquelles se trouve la Table et exprime le vœu que les membres laïques
de cette église aident davantage le pasteur.
M. F. Rostan: Ne demandons pas TimpK)s.sible. V’ous savez que cet hiver le
Modérateur résidera à Rome. Il y aidera certainement le pasteur.
Prof. Comba: Je voudrais que la Table nous dise clairement si elle pense
que 1(S professeurs de l’Ecole de Théologie devront et pourront, quand ils
seront à Rome, aider le pasteur de
Téglise de Rome.
Doct. Prochet; Nous ne demandons
pas un nouveau pasteur pour nous dp
Téglise, mais pour élargir Tœuvre et faire
face à des besoins qui se présentent
maintenant.
M. Ad. Giampiccoii relève que d’ai^
tres églises, par exemple, celle de Milan,
auraient aussi bien besoin qu’on leur
envoie un plus grand nombre d’ouvriers.
Le Modérateur exhorte les frères de
Rome à penser à tout ce que nous avons
déjà fait pour Rome, et assuré les professeurs de Théologie que personne ne
les obfigera à donner leur temps à la
“cure pa.storale de Téglise de Rome,
mais qu’on attendra qu’ils aident par
la prédication.
M. Simeoni remercie tous les pasteurs qui ont collaboré avec lui 'pcmlant
Tannée.
Couprîcr des Etats-Unis.
C’est un peu tard pour annoncer aux
^ lecteurs que l’Eglise, Vaudoise de NewYoçk a un nouveau pasteur dans la personne de M. B. Tron, ap^ennement pasteur à Chicago, où il tnompha de plusieurs difficultés, et ensuite aumônier
au front américain en France. Mais ce
n’est pas trop tard pour dire que la façon avec laquelledl a commencé_à s’acquitter de sa tâche fait bien présager
pour l’avenir. M. Tron est un Vaudois
à tous crins, habitué à la dure, humble
à la fois et très confiant en soi-même.
En jetant son dévolu sur l’Eglise de
New-York, il ne se flatte pas de fajre
mieux Çue son prédécesseur, mais d’ajouter à ce qui a été fait, ses simples çt'
courageux efforts qui tiennent d’une
âme fortement trempée et d’un esprit
marqué par la méthode et l’égalité d’hu-'
meur,
Il n’y a pas longtemps que M. E. Bertalot nous a laissés après avoir satisfait
à son devoir de Collecteur de l’Eglise
Vaudoise en Amérique. Maintenant
qu’il a traversé l’Océan en nous laissant
bien .loin derrière lui, nous trouvons
agréable de jui propyer par cép quelques
mots qu’, on ne Ta pas oublié et qu’'on
veut rendre justice à la bonté de sa
tâche ici accomplie.
La position d’un collecteur Vaudois,
en Amérique comme ailleurs, n’est pas
reluisante, ün ne vient pas ici pour y
festoyer: on s’y amuse médiocrement.
Ce n’est pas régalant de voyager d’un
bout à l’autre de cette grande nation,
par tous les temçs et sans relâche. Il
faut venir ici cuirassés cqptre bien des
difficultés.
M.r Bertalot ne s’est pas laissé décontenancer par les obstacles et ne s’est
pas départi de sa bonne humeur. Nous
l’avons vu se porter d’un endroit à l’autre avec l’élan d’un homme qui fait les
choses en un tour de main. Confiant, et
gaillard de son naturel, avec l’attitude
de celui qui aime toiser ses voisins, fouiller les physionomies et dire carrément
sa pensée, remuant, à Tair un peu fendeur dans sa seyante uniforme, il n’a
pas manqué de faire sensation surTesprit américain, et Ton a remarqué spontanément; c’est bien dommage qu’un
tel homme ne se fixe pas ici définitivement. Mais nous connaissons les raisons
jde santé qui malgré son visage coloré
par un vif incarnat, justifient un relatif
repos. Nous voudrions bien, malgré
tout, avoir le plaisir de le voir poindre
encore à l’horizon et ce n’est pas entièrement avec désespérance que nous
songeons à une telle éventualité.
le
lüiD et te [(
par Te Rev. Chables Si MacfAeuand Ph., D., D. D., LL., D., Secrétaire
général du Conseil fédéral des Eglisesdu Christ en Amérique et Commissaire
à l’Europe. \
Discours prononcé dans le temple vaudois de La Tour lë'Dimanche 13 Août.
Nous donnerons, D. V., dam notre
prochain num^o, le compte-rendu des
dernières séances du Synode.
Après presque six ans d’absence nous
voici de nouveau à Valdese où nos bons
Vaudois poursuivent victorieusement
leur but. Six années ont apporté bien
des changements: de nouvelles maisons,
y compris celle du profr Monnet, ont
été bâties; l’agriculture, sans trop rétrocéder a fait de plus en plus place à l’industrie; on y trouve un fouilli d’enfants
qu’on ne connaît pas; nombre de jeunes
gens qui tendent à devenir étrangers à
’ l’esprit vaudois.
Mais la nature est toujours la même
et le climat n’a pas perdu sa bonté. Les
nuits même en été, sont toujours fraîches et, pendant la journée il est toujours possible d’échapper aux rigueurs
du soleil, en se réfugiant sous la frondaison, des arbres.
Valdese a aussi sa chanson qui fait
le tour des chalets. En voici quelques
couplets;
La nature est toute en liesse
En lumière d'or baignée,
Et frémit sous la caresse
De la brise parfumée.
Chœur: O Valdese, je contemple
Tes coteaux, tes bois tranquilles.
Tes châlets, tes champs, ton temple
En songeant au nid natal.
Des Vaudois la foi native
Si vaillante et si profonde
Transplanta, fertile cl vive,
Dans ces lieux, un petit monde.
C'est un ciel nouveau; rebelle
Nous parut jadis l'aurore:
Mais des barbes l'étincelle
Dans les cætlrs jaillit encore.
Et ce champ nouveau, stérile,
Fécondé par la patience,
A produit, s'est fait fertile,
Grâce à Dieu, grâce à sa science.
Les” pasteurs Pierre Griglio de NewYork et A. Mangione de Plainfield sont
ici pour leurs vacances. Un excellent
discours en anglais de M.r Griglio a formé la principale attraction du culte du
15 Août, qui n’a rien perdu de son charme. M.r J. Pons, pasteur de Valdese,
estime qu’il n’y a pas sur la terre un séjour qui puisse damer le pion à Valde^,
et notre délicieuse vie chez le maire
Long qui nous héberge, nous pousse à
lui donner raison. i'
Ce moment a pour moi une importance historique et je suis heureux d’apporter les salutations chaleureuses des
Eglises du Christ des Etats-Unis à vos
Eglises. Pour moi, v^us représentez votre église entière et votre nation.
Nous connaissons votre foi et vos
œuvres de foi. Nous avons un vif sentiment de révérence pour votre passé
historique, mais surtout pour vous •
mêmes à l’iteure actuelle.
* Nous avons reçu vos messagers, MM.
E. Giampiccoii et Taumônier Bertalot,
avec tout notre cœur, et ils ont laissé
en Amérique des amis en grand nombre
parmi nos églises. Les Eglises d’Amérique et les églises du* monde entier regardent avec fierté à ce coin de votre
nation et à cette partie de Téglise universelle du Christ.
Nous ne vous estimons pas par des
chiffres. Pour estimer la valeur de vos
Eglises il faut, non pas en compter les
membres, mais en connaître la valeur.
Votre influence dans notre monde
chrétien universel, est un trésor inestimable, et votre nation elle-même est
plus grande à nos yeux parce que vous
en faites partie.
Quand on pense à vous, on pense au
triomphe de la liberté, de la persévérance, de la foi, de. 1^ charité, et, surtout, de la force, spirituelle< Dieu vous
bénisse.
C’était à THôpital des Invalides à
Paris, il y a près d’un an de cela. Je
causais avec le maréchal Foch et les
dernières paroles qu’il m’adressa ce
jour-là et qui étaient empreintes d’une
gravité impressionnante, furent : « Mon
cher ami, la guerre est loin d’être ter-,
minée ». J’ai eu, plus d’une fois, depuis,
l’occasion de. me rendre compte de la
profonde vérité de cette phrase. Non
que je m’attende à une continuation,
ou à un recommencement du conflit des
armées', mais je vois, plus clairement
que je le voyais alqrs, l’étendue du désastre que la civilisation a souffert par
le fait de la guerre.
Ce désastre n’est pas, néanmoins,
sans quelques compensations, car nous
comprenons à présent que bien des méthodes de notre civilisation reposaient
sur des fondations illusoires et que notre
tâche ne consistera pas seulement à relever et à reconstruire mais à chercher
de nouveau, les principes fondamentaux
sur lesquels il nous sera possible d’ériger
un édifice solide.
Je sais bien que les peuples de l’Europe doivent éprouver un profond étonnement, sinon bien des désappointements et des désillusions et aussi un certain découragement, quand ils observent l’attitude présente et apparente de
la nation américaine. Cette attitude doit
leur paraître d’un égoïsme dépourvu de
tout cœur. Combien je voudrais pouvoir leur dire qu’ils se trompent entièrement, mais hélas ! il me faut avouer
que l’esprit national de l’Amérique n’est
plus entièrement ce qu’il était en 1918.
Nous observons certaines réactions
mentales qui, en ce moment, font opposition au grand élan moral qui était la
règle générale pendant tout le temps
que nous avons pris part à la lutte.
D’autre part, pour bien juger l’Amérique, il faut se reporter à l’histoire des
derniers cent ou deux cents ans. Avant
1914, le peuple américain avait vécu
isolé du reste du monde. Tl avait suivi
le conseil de Washington (donné dans
des circonstances bien différentes), de
rester à l’écart de toutes complications
européennes. L’Amérique cherchait une
nouvelle idée nationale, une nouvelle
expression du sentiment démocratique
Elle avait l’isolement d’un pionnier,
avec toutes" les vertus et toutes les fautes d’un pionnier.
Il va sans dire qu’elle n’avait pas négligé, entièrement, ses intérêts en ce qui
concarneJe commerce et les affaires internationales. Cependant, elle n’avait
pas cédé généralement aux égoïstes et
elle avait permis aux nations européennes, de s’emparer dn commerce de certaines parties du monde, et d’une partie
du commerce des nations de l’Amérique
du sud sur son propre continent. Son
isolement n’était pas entièrement égoïste, néanmoins, elle s’était créé un
monde à elle. Sa population ne connaissait que bien peu la vie et les sentiments
des peuples de l’Europe continentale.
Elle a reçu scs idées de vos émigrants
et de ses touristes, voyageant par milliers, n’apprenant guère que l’histoire
ancienne et l’art de l’Europe,
Et je puis dire la même chose de nos
Eglises, même de celles qui étaient en
rapport religieux avec les Eglises d’Europe ou qui leur étaient affiliées. Les
seuls rapports existant entre elles
étaient, dans bien des cas, dûs à leur
communauté d’origine et d’histoire, et
ces rapports, n’avaient créé entre ces
Eglises aucune association d’un caractère prgtiqùe. Nos touristés'chrétiens
ne savaient rien, ou du moins fort peu
de chose, au sujet des églises «taropéennes de leur propre dénomination. Ils se
contentaient de visiter les cathédrales
historiques et les monastères. Leur conception de votre vie religieuse était confuse et quelquefois fausse.
Nous vivions dans un monde absolument à part et non dépourvu de quelque pharisaïsme.
Une des grandes compensations de la
guerre, c’est qu’elle a permis à notre
peuple de comprendre mieux le coeur'^
et la vie de l’Europe, mais parfois cette
compréhension n’était due qu’à des rapports plutôt superficiels et prêtant à
bien des malentendus.
La cordialité a été plus marquée dans
les relations entre les Eglises, que dans
celles d’autres éléments nationaux, et, à
Theure actuelle, nous pouvons observer
les germes d’une vraie entente et d’une
réelle fraternité entre nos Eglises et les
vôtres. Ceci est dû surtout aux envois
de missions des deux côtés de l’Atlantique.
Mais, ce que j^ai dit au sujet de la situation politique ne répond guère aux
questions qui se posent dans vos cœurs.
Où est cette Amérique qui, en 1917,
laissa franchement éclater sa sympathie,
cette Amérique qui versa généreusement son sang et ses richesses, l’Amérique, dont la Croix Rouge a jeté sa lueur
d’espoir sur le continent d’Europe tout
entier? Où est l’Amérique dont le cœur
parlait dans les déclarations si claires
et si lumineuses de son Président? Je
vous Tavoue, mes chers amis, je me suis
surpris, bien des fois, en train de me
poser à moi-même cette question. Et la
seule réponse que je puisse vous faire
est la suivante: Ne confondez pas le
peuple d’Amérique avec ses représentants politiques. C’est une distinction
que parfois vous êtes obligés de faire
en Europe aussi, n’est-ce pas?’
Notre population, généralement parlant, est la victime de nos politiciens.
Les déplorables habitudes de nos partis
politiques sont responsables de cet état
de confusion. Nos responsabilités internationales, si évidentes, il y a deux ans,
lorsque nous étions vraiment un peuple
uni, ont été rendues obscures, à présent,
par nos dissensions intérieures. Il est
difficile, à présent, de trouver quelque
part, une expression bien claire de ce
que l’Amérique pense, en ce qui concerne les affaires internationales. Le
peuple américain se trouve engagé dans
un hibyrinthe. N’oublions pas non plus
que les grands élans de foi sont toujours
suivis, d’une réaction momentanée, et
que notre peuple actuellement est en
train de se rejeter aveuglement dans
l’état d’isolement où il se sentait en
sûreté.
En 1915 et iqi6, une grande partie
de la population avait oublié la catastrophe qui vous affligeait. Les journaux
parlaient à peine de la guerre et de ses
grands évènements, et à Theure actuelle,
les mêmes groupements de notre population essayent de se réfugier à nouveau
dans le même provincialisme ignorant.
Un des phénomènes les plus encourageants, c’est l’attitude dé nos églises.
Nos pasteurs et nos grands laïques en
général, ne s’occupent guère de ce que
font nos politiciens. Le Conseil Fédéral
et toutes les organisations protestantes
sans exception se sont déclarés, en termes qui ne prêtent à aucune équivoque,
en faveur de la Ligue des Nations. Ils
ont insisté pour que cette déclaration
se fît sans aucune réserve, sauf que nous
puissions sauvegarder notre force morale, tout en appartenant à la Ligue.
Nous avons envoyé, de temps en temps,
nos messagers à Washington, pour presser notre Congrès d’accepter "nos responsabilités internationales.
De plus, l’Amérique même pa,sse en
ce moment par une situation économique, assez épineuse. Ce n’est pas une situation de pauvreté, mais de déséquilibre. Elle ne sait pas; à quoi s’en tenir
au sujet du traité de Versailles. Je crois
que je dois parler francheirient. Notre
peuple regarde les détails de ce traité,
comme des approximations dont déci
dera finalement la Société des Nations.
U, désii^e des négociations entièremeirt;
ouvertes, sans diplomatie secrète. Nous
regrettons que l’ancienne diplomatie
n’ait pas encore disparu, et nous cherchons avèic)‘Vous, une diplomatie abso-^
lument dérnberatique, sous les yeux
peuple. ’f
Le sentiment de notre peuple est ab- <t,
solument que des réparations doivent a'
êtiè fournies par lâs coupables. Cela va"'^
sans débat,' mais il désire, pour Tave-'"'^
nft, un absolument nouvel ordre de di- <■
plomatie, ouvert comme le ciel. Il nous'*.^
revient toutes sortes de racontars d’Europe. Certaines missions, que nous avons
envoyées, reviennent après n’avoir observé parfois que vos grandes difficultés
matérielles; d’autres nous parlent d’actions injustes commises, soit par vos
politiciens, soit par certains de vos ri- 1
ches, qui exploitent le peuple. Certains
reviennent, le cœur plein de sympathie,
et certains nous parlent de vos jalousies
de races. Et bien que T attitude de
l’Amérique soit due, jusqu’à un certain
point, à un retour d’égoïsme, elle est»;
due, surtout, â un manque déplorable
d’information et par conséquent de
compréhension.
Nos pasteurs éf leurs fidèles comprennent beaucoup mieux les territoires
d’Afrique et d’Asie, où opèrent leurs
missions, que l’Europe elle-même.
C’est précisément pour cela que nous ^
avons demandé à nos amis ici de venir
passer ici une partie de Tété, afin qu’ils
puissent, à leur retour, jeter un peu de
lumière sur les questions qui intriguent
notre peuple américain. Nous avons
besoin d’interprètes, d’une nation à
l’autre. Je ne veux pas dire des ambassadeurs. Je veux dire des hommes libres, qui parleraient ouvertement. II
nous faut un cercle international composé d’hommes, sans les ficelles de la
politique.
Alors, il nous faut une espèce de Ligue
supplémentaire, composée d’hommes
représentant le peuple. Pourquoi pas
cette autre Ligue représentant les forces morales et spirituelles de chaque
nation ?
Ce n’est pas au Pape de siéger dans
la Société des Nations, ni à aucun autre
représentant ecclésiastique. Et aussi le
Conseü Fédéral a présenté une pétitïôu au Conseil de cette Société, tendant à refuser l’admission à toute nation qui n’assure pas chez elle la liberté**
religieuse. I
Et maintenant vous nous direz, peutêtre, que nos Eglises ne semblent pas #
avoir atteint le niveau de la philantropie, en allégeant les souffrances de T Eu- M
rope. Considérez, je vous en prie, que la
seule aide qui vous soit venue, est venue, grâce" aux Eglises. Toutes nos
ganisations européennes, depuis la Croix i
Rouge et les Unions Chrétiennes de
Jeunes Gens et de Jeunes Filles, jusqu’aux groupes les plus humbles, se
composent de membres de nos Eglises.
Le grand mou vemen t in ter-ecclésiastique
(Inter-church-Movement), qui partit d’un
principe différent et chercha à recueillir, j t
en dehors des répartitions ecclésiastiques, de grandes sommes en s’adressant 1:
à des personnes qui n’appartiennent à t
aucune Eglise, a échoué, car les seuls ®
dons généreux qui se fassent en Amérique, viennent de personnes en rela- |f
tions étroites avec nos institutions refi
gieuses. Jç le répète, tous les secours, et t
toute la sympathie, qui vous sont venus^ |i
d’Amérique, vous les devez aux Eglises ^
chrétiennes de notre pays. ; i
Beaucoup d’entre nous croient fermement, et nous voulons en convaincre ¡p
notre nation, à notre retour, que la ch a- - g
rité privée est insuffisante, quand il T
s’agit de satisfaire les nécessités d’im-"' j
menses régions du continent d’Europe, jg
Notre gouverriement et toutes nos for- f
ces économiques, devront s’allier pour ^
forcer les puissants groupes commerciaux des Etats-Uhis, à oublier la lois
de l’offre et de la demande. Il faudra; 4
leur faire comprendre que les lois écono-; if
iniques et commerciales sont suspendues' g
en Europe, et que nous devons trouveii. 4
les moyens, non seulement de fournir, 4
aux populations, des vivres et des vê- 'f
tements, mais surtout les ressources qui ^
leur permettront de rétablir leur com-i f
mercc et leurs industries. v
Nos visiteurs amicaux ont reçu des f
instructions spéciales pour étudier voS;^
besoins essentiels afin que notre gonverispj.
nement puisse voir clair dans la ques4r
tion et faire preuve de bonfé de cqpurir
Nous avons fait des arrangements ave®^
notre Croix-Rouge dans ce but. iç
Nos Eglises protestantes d’Amé^iqu®^J
sont, comme vous le savez, unies en
fédération, ce qui leur permet d’agir
corps dans leurs négociations et leur||;
arrangements avec vous. Le Conseil Fé*:^
déral a créé une Commission pour
lations avec les Eglises d’Europe. Maii
3
\ ’'\-Í, ■'
’S
'V;i®
. ne trouvons pas partout ici des or
lanisations fédératives pour établit de
:s relations avec facilité.
Pourquoi ne pas organiser une fédéation du même genre, dans chacune des
>i,liations européennes^'puis pne fédéra* ion continentale qui, avec l’esprit des
[roupes religieux d’Angleterre et d’Amé*^
\ ique, finirait par organiser une Fédération Evangélique Universelle, dpnt le
^ centre serait ici-même au centre 4M
¿• continent d’Europe? N’est-ce pas là un
i idéal aussi noble que celui de la Ligue
®' les Nationj?
Nous sommes venus à vous, conduits
I >ar cet espoir et par. notre foi en sa
1 éussite.
ii L’Europe a donné, à ceux qui savent
^ foir, le spectacle auguste d’une expiaf ion rédemptrice. Elle a souffert ; elle a
I xpié ses péchés, oui, mais elle a expié
;ussi les péchés du monde entier; les
réchés de l’Amérique, les péchés d’une
uganisation internationale qui était
pndamentalement mauvaise. Ceux de
lous qui ont eu le privilège d’être en
»5 apports avec vous, vous ont regardés
ivec une admiration et une affection
poissantes, pendant que vos nations se
acrifiaient magnifiquement.
i.,i. Nous avons yu aussi des natiops neures porter bravement leurs fardeaux
it résoudre leurs problèmes ardus, et
;’est non seulement avec admiration,
.»pais avec un profçnd respect, avec ré•* rérence, que nous vous voyons vous débattre au milieu des difficultés géantes
la reconstruction.
Mais nous avons aussi quelque honte
.e nous-mêmes, quand nous nous rapelons que l’Amérique, au fond, lorsu’il s’agit de la vraie souffrance, a été
resque complètement épargnée. MaleurCusement notre peuple est trop loin
,e vous. Bien peu de nous ont vu de
irès votre sacrifice. Comment faire
mprendre à cent millions d’êtres huains, ce qu’une poignée d’entre eux, a
le triste privilège de voir de ses prores yeux?
Ceux d’entre nous, qui se disent in;ernationalistes, ont parfois à subir de
part de nos chefs politiques, le repro^e de manquer de patriotisme. On
ous accuse de négliger notre patrie
ans l’intérêt d’une patrie étrangère. On
rétend que le Président, et ceux qui
iartagent son idéal, ont perdu le sens
; fommun. Ceux qui nous accusent, ne
'“&DUS comprennent pas. Nous répudions
kvec toute notre âme les mots: « America first — L’Amérique d’abord ! —Et
nous n’aimons pas l’habitude de cerlins de nos amis qui disent : « L’avenir
•U monde reste avec les nations AngloSaxones w. Pour moi-même, cela me
^mble une espèce de pharisaïsme.
i Nous voulons que notre Amérique
(soit grande, nous voulons qu’elle pros>ère, mais nous refusons une grandeur
t une prospérité acquises aux dépens
les nations appauvries de l’Europe.
Nous voulons que notre patrie soit puis—
santé, mais nous ne voulons pas la voir
se souiller par les méthodes des e.xploi, .iteurs. Nous ne voulons pas que cette
grandeur, dont parlhit Jésus, lorsqu’il
disait: «Le plus grand d’entre vous,
c’est celui qui vous sert ». Pour parler
iranchement, nous attendons bien peu
• de nos diplomates, et nous ai tendons
Itant aussi peu de vos diplomates. Nous
^vons peu de confiance en vos grands
. brasseurs d’affaires et nous vous voyons.
Vous aussi, la proie des profiteurs et des
exploiteurs.
Nous avons cessé de croire en la ma
telles qne la Ligue des Nations devienne
quelque chose de plus grand qu’une
partie d’échecs jouée par des diplomates.
Alors, je vous entends dire: «Cette
ùnion, nous l’avions en l’Eglise catholique romaine. N’y a-t-il pas, dg.ns toutes ces nations européennes, une union
de forces spirituelles qui fit une banqueroute lamentable lors des journées
tragiques de 1914? ». Je vous répondrai
qu’on ne peut comparer l’autocratie représentée par le Vatican, avec la constitution démocratique de toutes les
Eglises du monde que nous essayons de
réunir en une [fédération. ^
Croire et prétendre que l’Eglise catholique est unie et que les Eglises pro- ^
testantes sont divisées, c’est croire eri^'
une fausseté et prétendre une absurdité.
C’èst 'parmi nos églises évangéliques
que l’on trouve la vraie unité ; cette
unité n’est point extérieure, mais intérieure! La seule chose à faire, c’est de la
découvrir et nous la découvrirons face
à face, quapd nous pourrons lire dans
nos coeurs.
D’autre part} il est assez difficile de
garderet de développerune ami té intérieure,^ S|^ns aucune formule ou expres^t^n,,^iffte^ Notre intelligence
humaine ht notre morale sont limitées
et un certain formalisme est nécessaire
afinde protéger la vie qu’il exprime.
C’est pourquoi, notre Conseil Fédéral
des Eglises du Christ en Amérique a
adressé un message à tous les touristes
chrétiens qui se trouvent sur le Continent, pour leur demander de ne pas
borner leur visite aux cathédrales, aux
musées et aux champs de batailles, mais
de se mettre ^ rapports avec vos Eglises, vos familles et vos cœurs, comme
vos frères et vos sœurs en Christ.
C’est pourquoi nous vous avons envoyé cette mission amicale. C’es't dans
cet espoir que nous avons accepté la
suggestion de certaines' ije vos Eglises
et que nous vous avons'invités à vous
joindre à nous pour considérer la fondation d’une Conférence œcuménique
à Genève.
j ori té de la population, où le. protestantisme a toutes les sympa^iés; un pays
qui n’a pas été touché par la main brutale de là guerre, qui n’a pas eu à songer à la défense du foyer.,, mais à quoi
bon continuer? Le contraste vous
frappe.
L-_
gie-de la guerre, en ses pompes et en scs
œuvres, que ce soit en Amérique ou
en Europe.
I ; Nous sentons, et nous le sentons au
■ plus profond de notre être, que le seul
espoir pour lé monde, c’est l’union des
Îorces itPorales de chaque nation. Nous
^ employons les mots forces morales dans
leur sens le plus profond. Nous ne voulons pas parler simplement d’une en*• lente littéraire et artistique. Nous avons
fort peu de foi dans le résultat dés échan’ ges de politesses politiques et de salutâtions diplomatiques. Nous ne comptons pas aveuglément sur la Ligue des
Nations; car tout dépendra des hoin^ -mes qui nous représenteront à .ses délibérations.
Nous voulons avec vous mettre notre
S jfoi dans ces forces spirituelles qui rési®|dent en l’Eglise de Jésus-Christ et nulle
■“ “part ailleurs. Nous lui rendons un hommage plus haut même que celui que nous
rendons à nos patries. Nous jetons un
i|défi à ceux qui prétendent que l’Etat
est au-dessus du bien et du mal. Si cette
question n’a pas été tranchée par la
guerre, quelles questions la guerre a-telle donc tranchées?
Nous voici parmi vous, exprimant un
espoir et formulant une prière: puissent ces forces spirituelles créer une
traînée d’idées, et inspirer des actions.
Nous ne voulons pas suggérer que
cette Conférence discute aucune question de doctrine, ni l’ordre ou laf orme
des cultes. Nous laisserons tout cela
pour une autre Conférence. Cette Conférence œcuménique s’attachera, nous
l’espérons, à l’esprit, non à la lettre, et
se contentera d’examiner l’aspect pratique d’éducation chrétienne, les missions nationales et étrangères, les services sociaux et la philanthropie et enfin cette liste infinie d’intérêts pratiques
qui nous sont communs à tous et au
sujet desquels nous n^avons aucune divergence dues à des matières de foi
et de discipline.
Nous espérons que cette Conférence
sera une vraie Conférence, non pas un
Conseil de Trente comme celui de jadis,
entouré de pompe et de grandeur, mais
une Conférence de service et de prière.
Nous espérons, avec ferveur, pouvoir
nous révéler à nous-mêmes notre unité
spirituelle, afin quel’unité de nos patries
ne repose pas seulement sur la structure
fragile des intérêts économiques, ou les
principes douteux de la politique ou
delà diplomatie, mais sur les fondations
de la puissance spirituelle.
La Société des Nations est à présent
une forme et pas grand chose da plus.
Et c’est bien pour cela, mes chers amis,
que certains chez nous, ont peu de confiance en elle. Il faut que cette Société
ait aussi une âme, et la question très
grave à laquelle il nous faudra répondre,
est la suivante: « N’est-ce pas le premier devoir des églises de nos Nations
de lui donner une âme ! ».
Mais nous sommes aussi venus à vous
dans l’intérêt de notre chère patrie'.
Nous sommes égoïstes, je l’admet. Vous,
les gens d’Eur jpe, vous avez 'appris à
souffrir, à vous sacrifier, à placer votre
idéal au-dessus de la vie humaine ou de
la vie nationale. Enseignez-nous cette
science, à nous qui n’avons pas passé
par ce baptême de feu.
Notre patrie américaine est perdue,
si elle retombe dans son isolement de^
jadis. Notre grand maître, Georges
Washington, n’aurait jamais répété son
mot célèbre s’il 's’était trouvé en pré*
sence des circonstances actuelles.
Slotre patrie est en danger de tomber, comme Rome tomba, à moins
cpi’elle n’épouse une grande cause pour
laquelle elle puisse se sacrifier. Cette
grande cause, nous pressentons qu’elle
se trouvera dans l’Europe du jour présent.
Ün mot de plus au sujet des églises
d’Amérique. Vous ne^vous tendez probablement pas compte de leurs besoins
et du service que vous leur rendez. Comparez; ou plutôt contrastez,, les églises
des deux pays. Voyez l’Amérique, où
les églis«^ protestantes groupent la ma
Ce dont les églises d’Amérique ont le
plus besoin, c’est d’être sauvées de
l’égoïsme de l’amour-propre, de l’habitude de s’écouter parler elles-mêmes,
d’un sentiment trop profond de confort,
en un mot, de tous les dangers d’une vie
facile et prospère.
Et ainsi, ces églises ont besoin d’une
nouvelle source d’inspiration, d’un nouvel enthousiasme, d’une nouvelle tâche
à accomplir. Elles ont besoin du clairon
qui les appelle à de nouvelles conquêtes.
Voici l’occasion, mes frères, de rendre
service à vos amis d’Amérique en leur
demandant de travÉUer avec vous.
Que Dieu permette aux protestants
européens de guider les Eghses d’Amérique vers une nouvelles renaissance et
de leur inspirer une nouvelle vision !
Je ne saurais trop vous assurer' que
le cœur de notre peuple n’est pas sans
bonté. Ce dont notre peuple a besoin,
c’est d’une plus profonde compréhension. , ^
Comment donc allons-nous fair^communicr les grandes .forces spirituelles
d’Europe, d’Angleterre et d’Amérique?
Nos conférences et nos visites rendront de grands services. Mais*ces services ne comptent que, si nous les rendons selon l’esprit de notre divin Seigneur et Maître. ‘J’aimé à m’imaginer
que toutes nos Eglises sont simplement
les divers secteurs d’un cercle immense
dont le Sauveur du monde est le centre.
Ayons une clairp vision de notre Seigneur et comprenons bien sa pensée et
son cœur; et ensuite, dès que nous dirigerons nos pas vers Lui, nous nous approcherons les uns aux autres dans la
mesure où nous marcherons vers Lui.
Sa croix se dressait parmi vous durant ces six années de souffrance et de
sacrifice. Plantons cette croix" ici comme
un monument,grandiose, et puis, nous
tous, que nous venions des pays d’Europe, d’Outre-Manche ou d’au-delà de
l’Atlantique partons en pèlerinage, et
quand nous nous rencontrerons tous,
au pied de sa croix, nous nous comprendrons tous mutuellement, dans le
grand amour qui*bannit toute crainte.
« Et Jésus, quand il fut près, pleura,
et il dit: Si tti avais reconnu, toi aussi,
ce qui pouvait te donner la paix. Mais
maintenant ces choses sont cachées à
tes yeux... Et moi, quand j’aurai été
élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi ».
Mes amis, Jésus a été élevé sur la
croix ici en Europe. Puissions-nous
venir ensemble sous cette croix; aujourd’hui et toujours.
Cet ouvrage traîna en longueur et
parut finalement en 1618. Mais il ije
satisfit personne et fut tout de suité
l’objet, de critiqués sérieuses. Les précieux documents que les Vallées avaient
fournis furent vendus à l’archevêque
anglican de Dé^ifi, et ils sont encore
conservés à runiversité - de cette ville.
Le synode de Pramol décida de charger un de ses membres^ de compléter
cette histoire pour ce qui regarde les
vallées du Piémont. Voilà l’origine de
cet acte, rédigé en italien, qui fut jus- '
qu’en 1630 la langue des synodes et de
la prédication aux Vallées.
« Ë ordinato che si ridurrà in. scritto^
rhistoria delle cose avvenute in le chiese
di queste tre Valli dal 1600 in qua, e è
dato carrigo a M.r Pietro Gillio, con
l’aiuto di M.r A ppia e participatione diM .r
Gaio, e altri che potrano portare in ciò^
aiuto opportuno, et all’autore dell’opera
si promette dalle Chiese che ne sarà data
ragionevole ricompensa; e parimente che ,
si mettano in ordine e methodo li articoli
della disciplina, quali sono confusamente
sparsi.
Le manuscrit, contenant la Discipline
et les Actes des Synodes, existait, il y
a trois quarts de siècle, à l’évêché de
Pignerol; il a’dispafu depuis lors. '■
Gilles s’occupa aussi' activement de
l’histoire; mais malheureusement sans
s’arrêter aux bornes marquées par le
synode. Il était presque prêt à la livrer
à la presse, en italien, quand la peste
de 1630 et l’arrivée de pasteurs genevois et français fit prévaloir la langue
française sur l’italienne, presque partout dans les Vallées.
là demande de ses collègues, Gilles
refit son travail en français et le poursuivit jusqu’en 1644. Cette histoire, qui
pârut à Genève et qui a depuis été rééditée, est une vraie mine de renseignements précieux, dont l’exactitude est
.sans cesse confirmée par les recherches
qui se font aujourd’hui encore.
Quant à ses collègues, les pasteurs
Appia.et Gay, nous ne savons si leur
collaboration fut active; en tous cas,
ils étaient morts de la peste, et Gilles
survivait seul pour mettre en exécution
la délibération du synode de 1620. '
A la mort de Gilles, un nouvel acte
synodal chargea le pasteur Jean Léger
de rédiger la continuation de l’histoire
vaudoise, ce qu’il fut appelé à faire dans
des circonstances bien tragiques. J. ].
:k
EPHÉMÊRIDES VAUDOISES.
Sur les champs de bataille.
Septembre 1620. — Synode de Pramol.
L’année 1620 avaii été funeste pour
les Vaudois. Des mesures de restrictions, imposées aux réformés du Marquisat de Saluces, avaient été abusivement appliquées aux Vaudois. Mais,
entre les mains du clergé romain l’abus
devenait un droit et prenait force de
loi, grâce à une cour asservie au cléricalisme le plus intolérant. Pour comble
de malheur, les Vallées de Pérouse^ et
St. Martin refusèrent de participer aux
frais nécess.aires pour Obvier aux conséquences de ces abus, parce que ça
ne les touchait pas de près, les premières victimes de l’abus appartenant à
la paroisse de S. Jean. Ces deux ValJées eurent bientôt à sc repentir de leur
égoïsme.
La vallée de Luserne dut pourvoir
seule aux frais.
* Jean Imbert, de Luserne, apporta
au Synode la confirmation des privilèges, entérinés par la Chambre ducale
lè 17 août et par le Sénat le 5 septembre.
Cette pièce fut confiée aux députés
d’Angrogne, où se trouvaient aussi conservées les Patentes de 1,603 (^)
Le synode s’occupa ensuite d’histoire vaudoise.
Jérôme Miolo, de Pignerol, pasteur
à Angrogne, avait écrit en 'l'fiSy une
Historia breve e vera de gl’affari de i
Valdesi delle Valli, qui n’a vu le jour
qu’en 1899, dans'le Bulletin d’histoire
vaudoise. Dominique Vignaux, pasteur au Villar, l’avait traduite en .français, accrue et continuée, d’ordre du
synode de 1603. Ce travail, qui n’a pas
été retrouvé, était fait en vue de faciliter la tâche du pasteur dauphinois,
J. P. Perrin, que les synodes français
avaient chargé d’écrire l’histoire des
Albigeois et des Vaudois.
(i) D’après une tradition ces docunrents étaient gardés dans une grotte
au pied de Castelus (la Tour).
Les champs de bataille de la grande
guerre continuent à être le but de nombreu,x pèlerinages. Ils ne produisent
plus peut-être et partout, la même impression dffi orreur qu’auparavant, mais
celui qui les parcourt pour la première
fois n’en est pas moins remué jusqu’au
fond de son être. C’est bien ce que
j’éprouvai tout récenlment dans les Vosges, et je voudrais essayer d’apporter à
nos lecteurs quelque chose de ces impressions personnelles. Sans doute, il y
a des choses qui ne peuvent se décrire.
M. Poincaré disait récemment: « Quiconque n’a pas vu, de ses yeux vu, ne
peut se faire une idée de la sinistre
réalité. Il n’y a point de description, si
émouvante qu’elle soit, qui supplée à
l’impression personnelle. Jamais, de
mémoire d’homme, une bourrasque
aussi épouvantable ne s’était abattue
sur les antiques boulevards de la patrie ». Et puis, je n’ai pas vu le plus terrible. Un mien ami, qui revient en ce
moment de Verdun, de Saint-Mihel et
lieux circonvoisins, m’a fait comprendre
que c’est bien moins sinistre que ce, qu’il
a contemplé lui-même. J’ai vu surtout
la nature dévastée, il a vu, lui, la destruction dans les villes, dans les campagnes devenues stériles, dans les villages où un poteau indicateur dit au
passant : « Ici fut telle localité », parce
qu’il n’en est rien resté, pas même un
pan de mur, pas même une poutre. Mais
ce que j’ai vu suffit. Le spectacle des
maisons en ruines, trouées par les obus,
sans fenêtres, aux toits ouverts, aux
chevrons noircis, des villages abandonnés encore, où quelques .habitants seulement sont revenus occuper des baraquements provisoires, ne manque pas
d’être impressionnant, plus encore peutêtre que la terre nue ,et inculte occupant'
la place des fermes d’autrefois. Mais
celui de la nature en ruine l’est plus
encore. Il y a dans les Vosges certains
sommets où la bataille a sévi avec un
acharnement effroyable. On les voit de
loin, surgir du sein des forêts, dépouillés,
nus, ou profilant sur le ciel la silhouette
de quelques arbres desséchés. C’étaient
des points stratégiques de première importance. Les armées ennemies y ont
combattu des mois et des années, se disputant chaque pouce de terrain. Tel le
Vieil Armand, tel aussi, le Linge et le
Schratrinannmànnele que j’ai eu l’oc
casion de parcourir. Là, à quelques mètres de distance, tapies dans leurs Iran- ' ■
chées, ont vécu des années, sous le feu
de la mitraille, jour et nuit, -été et hiver. Aujourd’hui, c’est encore le chaos,
les tranchées subsistent, courant le long
des pentes comme les rimaies d’un gla-^.
cier, souvent éboulées, à demi comblées, '
parfois intactes, creusées dans le grès
vosgien rouge, ou dans le granj| parfois ;
la forêt, dont les troncs ont été rasés à .
un mètre de hauteur, n’est qu’un fouillis
inextricable de fils de fer barbelés, cloués
aux arbres ou enroulés autour de « chevaux espagnols », sorte de chevalets tout
encerclés de pointes que l’on jetait devant soi, le long des sentiers et des routes; ceuxTci sont encore camouflés, cachés par des loranches de’'’sapins, aujouni’ïiui/lamentablement desséchées. •
C’est un labyrinthe impénétrable, de
trous, de couloirs, de cratères d’obus ou ■
de mines, où l’on trouve encore des grenades, des obus, des casqùes et parfois
des ossements. De temps à autre, souvent, un cimetière àvec ses croix; là
reposent', disent-elles, dix, vingt soldats
morts pour la patrie, jetés dans une
fosse commune. Un peu à l’arrière, bien
abrités contre le tir de l’artillerie, au
flanc’’das coteaux, les cantonnements
creusés dans les rochers ou fortement (
protégés par des travaux de maçonnerie, construits non seulement avec toute
la science des ingénieurs, mais avec un
certain art et un certain confort. 11 y
en a des centaines, presque tous détruits
aujourd’ hui. Mais surtout ce qui est
impressionnant, c’est, un peu plus bas,
sur les pentes de ces sommets où il ne
reste rien, c’est la forêt tuée, tuée par la
mitraille, asphyxiée par les._gaz délétères, qui dresse vers le ciel ses grands
arbres tout blancs, sans verdure, morts.
Et tout en cheminant dans les sentiers
qui zigzaguent entre les tranchées et
les trous d’obus, avec l’appréhension,
qui n’est pas toujours vaine, de faire
éclater ufië'grenade ou une bombe, ou
quelque mine traîtreusement cachée,
en voyant cette nature violée, ces œuvres de génie toutes consacrées à la mort,
en pensant à cet épouvantable gaspillage de la richesse, en hommes et^n argent, en voyant tout cela dans le décor
harmonieux de ces Vosges bien boisées,
aux pentes douces, aux sommets arrondis, aux longues chaînes harmonieuses
qui descendent lentement vers la plaine,
on se demande quel est l’être insensé
qui a osé tout cela, qui s’est acharné à
perpétrer ce crime de lèse-hümanité, de
lèse-nature, de lèse-yie, et l’on entend
comme le rictus infernal de Satan, de
celui dont la suprême et mauvaise allégresse est de ruiner l’œuvre de Dieu.
Ici l’on voit que le péché est une œuvre
de mort.
Et pourtant non '. Ce n’est pas cette
impression là qui a été la plus forte dans
mon cœur quand je parcourais les Vosges et qu’à mesure que nous nous approchions de la ligne de feu, nous
voyions les œuvres de la gu erre se multiplier, les tranchées se rapprocher les
unes des autres, les forêts devenir plus
rares, les obstacles s’accumuler et les
cimetières augmenter de nombre. Ce
qui m’a frappé, c’était de voir refleurir
ce désert. De ce sol maudit par la '
haine des hommes, sortait en ces premiers jours de juillet une végétation
merveilleuse, jetant comme un voile de
splendeur sur l’œuvre humaine. Ah ! la
bdùne nature ! Elle comble les tranebées
elle pourrit leurs soutiens de bois et leurs
parois s’effondrent, elle tapisse d’une
herbe délicate et fleurie le fonds et le
flancs des trous d’obus, elle rouille les
fils de fer barbelés qui bientôt tomberont eh poussière, elle couvre le sol dénudé de sa verdure d’où sortent splendides, éclatantes, les grandes digitales
rouges et les épilobes roses. Tout celachante un hymne de vie. Et demain,
c’est-à-dire quand les grands arbres
morts seront tombés,' les petits sapins,
serrés les uns contre les autres, croîtront
de nouveau du côté du ciel, ils grandiront vite sur ce sol généreux; ils profileront sur la crête des montagnes leur
silhoüet te dentelée. Ah ! la bonne nature!
Et tout en descendant dans la vallée,
je bénissais Dieu, je bénissais celui que
Esaïe appelle le « réparateur des_ brè- ""
ches », celui qui ne veut pas la mort,
mais la vie, qui a mis dans le cœur de
l’homme l’instinct des reconstructions,
parce qu’il y a déposé l’amour de la vie,
celui qui dans le grand charnier de corruption et de vice qu’çst notre pauvf€~
race, a envoyé Jésus, son Fils, le messager de la grâce, jeter les semences impérissables de la vie éternelle et divine,
et c’est fortifié dans ma foi, emportant
au fond de mon cœur une vision glorieuse de grands thyrses rouges balancés par la brise que je qûittais ce pays
douloureux où la folie de l’hotame a
donné toute sa mesure. J.
Journal Èeligiéux.
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4
• T.»
' KW.
”*C4, «•
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ORPHELINAT G. COMANDI.
'* 27 .me Rappoet.
"Nous sommes heureux d'oÿrir à nos
lekeurs ce rapport sur la marche de VOrphelinat G. Comandi dont nous apprécions tellement l'œuvre bienfaisante. Il est
si intéressant et vivant que nos lecteurs
nous sauront bon gré de leur 'en procurer
la lecturen
A nos Amis et Bienfaiteurs.
Nous avons hésité un moment de publier notre Rapport annuel, vu ie renchérissement exhorbitant de.la main
d’œuvre. Mms, Madame Comandi ayant
reçu plus d’une lettre, contenant des
phrases comme celle-ci : « nous supposons que vous aurez dû fermer votre
Orphelinat », nous nous sommes décidés
à l’écrireT non feulement pour faire connaître que l’Orphelinat Comandi n’a
pas eu à fermer ses portes, mais surtout
parce que nous nous sentons poussés à
rendre publiquement gloire à Dieu pour
ses merveilleuses délivrances.
Les dépenses de l’œuvre ont augmenté d’une manière impressionnante,
grâces à l’effrayant renchérissement ^ de
toutes choses et cependant... nous avons
pu terminer l’année 1919 sans déficit !,,
N’est-ce pas là un miracle de la grâce
de Dieu, un encouragement pour tous
ceux qui, comme nous, traversent les
angoissantes difficultés de l’heure présente? Oh que jamais nous limitions le
Tout-Puissant dont les promesses sont
oui et amen en Christ ! Il accorde des
délivrances d’autant plus admirables
que les conditions de la vie sont plus
difficiles.
Oui, l’Orphelinat Comandi vit encore et ÿe vous invite à y passer une
journée.
C’est l’heure du réveil. Torquato, le
pauvre estropié sourd-muet que le doct.
Comandi a arraché à la misère et aux
mauvais traitements, sonne lan:loche et
va allumer le feu à la cuisine où depuis
de longues années il rend bien des services souvent pénibles, mais avec une
fidélité qui peut servir d’e-xeraple à tous.
Au son de la cloche, tout se met en
mouvement dans la maison et des dortoirs des garçons nous arrive un bruit
contenu, rappelant le gazouillement des
moineaux quand ils se réveillent le matin. Les enfants font leur toilette, défont leurs lits et puis se réunissent en
silence pour le petit culte de famille.
8 II est beau de louer l'Eternel, d'annoncer le matin ta bonté ». (Ps. xcn).
Voici l’heure du déjeunet: les garçons
par ordre, entrent dans la saUe à manger, où les attend une bonne tasse de
café au lait (du café d’orge) avec du
pain. En entrant, chacun sort d’un ca=
Sier sa serviette numérotée, et après la
prière de table s’assi,ed à sa place.
Les voici tous nos chers orphelins î
Qne de centaines de garçons se sont
déjà assis sur ces bancs, année après
année et « la farine qui était dans le pot
ne manqua point » (i Rois xvii, 16),
elle n’a pas manqué non plus cette
année.
Parmi tous ces garçons à table plusieurs* sont des nouveaux-venus, que
nous avons reçus encore, malgré tout,
assurés que le Seigneur pourvoirait aussi
à leurs besoins, Ils sont tous italiens,
bien qu’ils nous soient arrivés d’endroits
fort divers. Neuchâtel, Zurich, Lugano,
Florence, Prato, Roule, Foggia, Spczia, etc.
Le déjeûner terminé, les garçons sortent pour la récréation, mais tout
d’abord les voici alignés comme de petits soldats que l’on passe en revue pour
voir si chacun est propre et sans déchirure aux habits; puis par escadres
(qui se donnent le change chaque semaine) ils procèdent au nettoyage des
dortoirs, des escaliers et des autres
pièces de la mai:fbn.
Nous habituons ainsi tous nos garçons à tous les travaux domestiques
même aux plus li^umbles, ce qui leur
rendra de si grands services, une' fois
lancés dans la vie.
Après une demi-heure de récréation
la cloche retentit de nouveau pour l’entrée à l’école ou aux ateliers.
Tous nos garçons fréquentent l’école
jusqu’à la sixième classe; après quoi ils
apprennent un métier selon leurs aptitudes, et quelques-uns, comme exception, continuent les études en vue de
devenir instituteurs. Plusieurs anciens
élèves sont aujourd’hui de bons évangélistes, §bit en Italie, soit à l’étranger.
Profitons du temps que les garçons
sont à l’école pour visiter la maison,
et commençons par le rez-de-chaussée.
Entrons à la cuisine. Ah si l’on pouvait s’en pas^r ! mais elle est le centre
de toutes nos préoccupations matérielles. Le combustible que nous y brûlons
coûte aujourd’hui dix fois plus qu’auirefois. Pour remettre le fond à une
marmite de cuivre il a fallu plus d^
c«ht francs 1 C’est inouï !
A côté de la cuisine il y a la « dépense B où sont les provisions, quand il
y en a les piles du pain qui se fait à
' Ebénézer une ou deux fçis par semaine.
Combiner le menu des repas alors que
tant de denrées ont disparu du marché,
que d’autres sont strictement, rationnées et très chères, est devenu aujourd’hui un vrai problème, un casse-tête.
Mais cependant nos garçons ont toujours été rassasiés, d’une manière ou
d’une autre.
Visitons maintenant, toujours au rezde-chaussée, les dortoirs de la famille
des petits : ils sont vastes, bien aérés par
de grandes fenêtres. Les lits sont en filet
métallique, avec matelas de crin végé-:
tal, le tout très simple. Quant aUx vieilles couvertures décolorées et rapiécées,
elles ne font certainement pas un bel
effet... mais pour le moment, nous
n’avons rien de mieux. Chaque garçon
possède, à côté de son lü, une petite
caisse où il cache ses trésors personnels,
ses livres, ses jouets et autres objets.
Au milieu des dortoirs, quelques tables;
aux parois, des armoires pour le linge
et les habits et c’est tout: simplicité,
ordre et propreté.
De nos jours il y a la tendance à introduire le luxe partout, même dans les
instituts de charité, mais je crois absolument qu’il faut habituer les enfants
à la simplicité en toutes choses. Quant
à l’éducation du sens du beau, nos garçons l’acquièrent dans la beHe nature
qui nous entoure, et dans l’amour que
nous éveillons et cultivons en eux-pour
la musique, le dessin, le jardinage, etc.
Chacun j)eut cultiver son propre petit
jardin.
Dans le but aussi de leur faire aimer
la nature, je fis pour la première fois,
l’été dernier, avec les plus grands de nos
garçons, une excursion de plusieurs
jours par monts et vaux. Nous ne nous
sommes arrêtés dans aucun restaurant,
avons dormi sous de petites tentes faites
chez nous et avons préparé nos repas
en improvisant une cuisine près de quelque ruisseau. Combien ont joui nos
garçons de cette excursion ! Quelle joie
quand le soir, au clair de lune, je pouvais leur parler de la puissance et de
l’amour de Dieu, et que nous chantions
ses louanges à plusieurs voix... Oui, ce
sont là des choses qui élèvent l’âme à
ce qui- est vraiment beau et bon.
Montons au premier étage: voici encore des dortoirs semblables à ceux du
rez-de-chaussée. C’ est ici que vit la
famille des aînés dont la plupart ont
déjà terminé leurs classes et sont à leurs
divers métiers, pour ne quitter l’Orphelinat que lorsqu’ils sont à même de gagner leur vie.
Voici la salle de la direction. Le seul
ornement de cette pièce est le grand
écriteap encadré, cadeau "d’un ancien
orphelin qui a voulu peindre en grandes
lettres ces glorieuses promesses:
« Je ne t’abandonnerai point»
(Josuéi, 5).
« Christ est puissant en vous »
(2 Cor. xni).
C’est ici que je réunis régulièrement
le personnel de la maison pour demander à Dieu les bénédictions spirituelles
et matérielles dont nous avons besoin
pour l’œuvre et pour étudier ensemble
les meilleurs moyens à suivre afin d’accomplir efficacément notre devoir d’éducateurs auprès des orphelins que Dieu
nous confie. C’est ici aussi que je donne
les leçons de religion aux aînés de nos
garçons et je puis dire avec joie que le
Seigneur opère dans le- cœur de plusieurs d’entre eux nous donnant de
vrais encouragements.
C’est dans cette chambre encore que
chaque jour, de^ pauvres de la ville
viennent demander quelque secours; la
misère est si grande ! Aussi, combien remerçions-nous ceux de nos bienfaiteurs
qui nous ont envoyés quelques dons en
faveur de ces déshérités de la terre, auxquels nous cherchons toujours à offrir
avec le pain matériel, le Pain de vie, leur
annonçant le message du grand salut
en Jésus-Christ !
Montons au deuxième étage. Voici la
garde-robe. Elle était si bien garnie,
avant la guerre ! Hélas ! le prix des
étoffes, du drap, du linge, de tout, est
monté si haut, qu’attendant toujours
des temps meilleurs, nous tâchons de
faire avec ce qu’il y avait, mais il serait
grand temps de renouveler notre pauvre
garde-robe. Nos garçons ont encore un
assez bon habit, quand ils sortent; nous
ne voulons pas que notre orphelinat
évangélique étale sa misère devant le
public, surtout devant celui qui ne sait
pas nous pardonner d’être des évangéliques; mais à la maison, nous faisons
une économie inimaginable. Il y a des
enfants qui sous leur tablier ont des
pantalons cou.sus de dix pièces au moins
et q'iii bientôt refuseront tout servicè...
le Seigneur pourvoira. [
Entrons encore dans l’infirmerie que
la loi nous prescrit. Le Seignteùr nous a
merveilleusement gardéfe*; malgré les
épidémies qui en Italie aussi ont fait
tant de victimes ces dernières années,
nous n’avons jamais eu un seul cas'de
maladiè grave parmi nos garçons; depuis plus d’un an, nous n’avons pas eu
besoin d’appeler lé médecin, dont doit
se servir la maison; celui-ci, qui ne
croyait pas la chose possible, soupçonna
que nous nous étions adressés à un
autre médecin ! Certainement, c’est Dieu
qui a été notre grand Médecin.
Nous voici arrivés aux salles d’école.
Nous y suivons le programme dû gouvernement auquel nous ajoutons les leçons de religion et de chant. Au.x élèves
qui ont fini le cour» élémentaire et qui
travaillent pendant la journée dans les
ateliers de la ville ou ici, je donne le
soir des leçons de dessin, de musique
et d’autres branches encore* pour compléter. leur culture générale.
Redescendons; midi sonne. Les garçons sortent de l’école et vont refaire
leurs lits, puis, attendant l’heure du dîner, font récréation ail jardin. De temps
en teiiims l’un ou l’autre va regarder aux
fenêtrfô de la salle à manger pour voir
ce qui se prépare (Jfc^bon sur les tables.
A midi les garçons reçoivent une
bonne asjgiette de spupc substantielle à
l’italienne et un autre mets, ou du fruit,
selon la saison. Aux grandes occasions,
lorsque c’est possible,*un beau plat de
« macaronis » fait les délices des enfants.
Après le dîner, une demi-heure de
récréation, puis de nouveau l’école ou
le travail manuel.
Entrons maintenant dans les usines
qui sont dans un autre corps du bâtimen. Pour le moment nous n’enseignons à l’orphelinat même que lés métiers de forgeron, de menuisier, de cordonnier et l’agriculture; pour d’autres
métiers nous sommes actuellement obligés d’envoyer nos garçons en ville, ce
qui est regrettable, car bien difficilement nous pouvons les confier à des personnes chrétiennes. En Italie l’on ne
peut choisir comme ailleurs !
Entrons dans la chapelle. Ici nous
nous assemblons pour nos cultes, surtout pour celui du Dimanche après-midi
et du jeudi soir. Le Dimanche des personnes du dehors assistent à notre culte
ce qui nous permet de rendre un témoignage public à la gloire de Dieu pour le
salut des âmes.
Il est six heures et demie : l’heure du
souper. Un mets bien substantiel attend
nos garçons et quand c’est possible on
ajoute' une tasse de lait pour les plus
jeunes. Nous ne donnons jamais de vin
à nos orphelins: il y en a qui sont fils
d’alcoolisés, d’autres ont eu des parents
morts de maladies facilement héréditaires; aussi, tout en cherchant que nos
garçons soient bien nourris, nous évitons même dans les aliments, tout ce
qui pourrait développer en eux des maladies physiques ou morales.
Après le souper les plus jeunes ont
encore une heure de récréation, puis ils
vont se coucher, tandis que les plus
grands vont à leurs leçons du soir jusqu’à neuf heures.
Grands et petits, avant de se coucher,
se rassemblent pour leur prière individpelle et un culte en commun. Ainsi
nos journées se terminent comme elles
ont commencé, âous le regard de Dieu.
«Je me couche et je m’endors en
paix, car toi seul oh Eternel, tu me
donnes la sécurité dans ma demeure »
(Psaume IV, S).
Et maintenant, chers bienfaiteurs, au
moment de nous congédier, après vous
avoir retenus en esprit pendant une
journée dans l’Orphelinat Comandi,
nous éprouvons le besoin de vous exprimer nos plus vifs remercîments. Le Seigneur s’est servi de vous pour nous secourir et c’est grâce à votre amour fidèle
que l’œuvre a pu continuer encore;
merci donc du plus profond de notre
cœur. Merci pour vos dons, pour vos
paroles d’encouragement, pour vos prières. Que ce Dieu qui peut vous dire:
« J’ai eu faim et vous m’aveZ donné à
manger... j’étais nu et vous m’avez
vêtu » (Matth. xxv, 35-36), vous bénisse
abondamment.
Depuis plusieurs mois nous avons
avec nous Madame Comandi, qui ne
s’est pas établie à Rapallo comme nous
le pensions en écrivant le dernier Rapport.
Votre dévoué
Florence. Vmrtnno Sommani.
Nous publions aujourd'hui un numéro doùbl« n'ayanf pu pendant l'hiver publier tous nos numéros A cause
des irrèves.
ÉCÛtE DE SERVICE CHRÉTIEN.
Le Octobre s’ouvrira à Paris
l'Ecole de Service Chrétien organisée par
l’Union pour l’Action Missionnaire en
France.
Cette Ecole, dont le besoin se fait si
intensément sentir depuis bien des annéestet dont la création a été demandée
si souvent, est mise à la disposition de
toutes les Eglises et Sociétés religieuses.
Elle se propose de préparer des travailleurs qualifiés pour les multiples activités chrétiennes des paroisses, des postés d’évangélisation ou de mission, des
œuvres elfaes Institutions diverses.
, 'L'Ecole de Service Chrétien est divisée
en trois sections;
1° - L'Ecole élémentaire de Service Chrétien, destinée à la formation
de personnes, hommes et femmes, ne disposant que du soir et du Samedi aprèsmidi pour suivre des cours.
Elle prépare spécialement des colporteurs, des auxiliaires d’œuvres et de
paroisses.
Durée des ,études: 2 ans. Frais: 100
francs par an.
2° - L'Ecole secondaire de Service Chrétien, destinée à la formation
de personnes, hommes et femmes, disposant du temps nécessaire pour suivre
des cours pendant la journée durant
deux années et dix mois chacune.
Elle prépare spécialement des évangélistes, des diaconesses-évangélistes, des
femmes missionnaires, des secrétaires
de Paroisses, des Secrétaires généraux
d’Unions Chrétiennes de Jeunes Gens et
de Jeunes Filles, d’Œuvres de jeunesse,
de Foyers du Peuple, de Solidarité, etc...
Frais: 225 frarjps par an.
Pour faciliter au.x élèves venues de
provinçe le séjour à Paris une maison
de famille, située 20, rue du Sergent
Bauchat - Paris (XIU) - est mise par
la Mission populaire Evangélique à la
disposition des dames et jeunes filles
inscrites à l’Ecole. Le montant de la
pension est de 200 francs par mois.
Aux mêmes conditions (200 francs par
mois), des étudiants de l'Ecole de Service Chrétien peuvent être reçus, à titre
de pensionnaires, à l'Ecole Préparatoire
de Théologie des Batignolles - 103, rue
Nollet - Paris (XYID), mise par le Comité de cette institution, à la disposition des hommes et jeunes gens inscrits
à l’Ecole.
Des bourses et des demi-bourses peuvent être accordées.
3° - Ecole complémentaire de
Service Chrétien, destinée à compléter, en vue d’une activité plus efficace
dans les Eglises ou les Œuvres d’évangélisation, la préparation îfechnique de
personnes, hommes et femmes, déjà engagées dans le travail chrétien.
Elle s’adresse spécialement aux étudiants en théologie désireux d’acquérir
les connaissances pratiques indispensables à la conduite des différents rouages d’une paroisse ou à la direction dSine
Œuvre d’évangélisation.
Pour tous renseignements, demande
de programme, de bourses, etc., s’adresser au Directeur de VEcole de Service Chrétien: M.r le pasteur Frecfdy
Dubbleman - 2. rue Bartlioldi àBoulogne
sur Seine.
CHRONIQUE VAUOOISE.
La Tour. S éance annuelle de la Société d'Histoire Vaudoise. La séance est
ouverte le Lundi 6 Septembre à 8 h.
p. m., par le président M. le prof. D.
Jahier. Après la lecture du procès-verbal de la séance annuelle de 1919, M.
Jahier lit son rapport sur l’activité de
la Société pendant la dernière année.
M. Jahier relève le fait encourageant
que nous n’avons eu aucune perte à.
' déplorer pendant l’année dans la famille de notre Société, tandis que quelques nouveaux membres sont venus
s’ajouter aux 'anciens. La ïiuestion des
finances est toujours grave malgré une
certaine augmentation dans les entrées.
Heureusement que la Table a voulu
généreusement aider cette année notre
Société, ce qui toutefois n’exclut pas
8i|ue quelque bienfaiteur ne puisse contribuer à l’avenir à nous soulever du
grave poids de responsabilité qui j^se
sur les épaules du Bureau. La Société
a pu publier cette année un excellent
opuscule pour le 17 Février et un Bulletin. Un autre Bulletin suivra prochainement.
Nous nous sentons attristés, conclut
le Président, quand nous pensons au
bel idéal que nous avions pour notre
Société à fa vcillff de la guerre; et à la
petitesse de notre travail. Mais l’idéal
reste; nous attendons q’un nombre
toujours plus grand de frères nous aident et nous encouragent. ,
M. le prof. Maggiore, caissier de la
Société^éxpose le bilan annuel de la S
ciété qui se clôt par- un encaisse d<
L. 718,38.
M. le prof. Rostagno lit ensuite si
conférence sur l’œuvre de M. {Geori
Appîa à Palerme 'pendant les ann
1861-62, M. Appia, né en 1827 à Frah
fort, vint dans nos Vallées en 1852. L
travailla à La Tour, à Pignerol, à BÇ
lerme, à Naples, à Florence dans notrÎ
Ecole de théologie, et se rendit enfirl
à Paris où il passa ses dernières années
M. Rostagno a eu l’opportunité de’
voir plus de 200 lettre- que M. Appia
écrivit de ^Palerme pendant les 18 mois
qu’il y exerçca son apostolat et c’est
dans ces lettres qu’il a trouvé les matériaux pour sa magnifique conférence.
Nous assistons aux commencements
modestes et pleins de difficultés dans
la capitale de la Sicile, aux fortes oppositions que M, Appia rencontra de la
part du clergé romain, quoiqu’il fut
loin d’être violent dans la polémique,
aux heures tristes et douloureuses par
lesquelles il fut appelé à passer par 1%^.^
mort de sa fillette Cecilia. La confé- '
rence, riche de dojmées et de citations'
tirées des lettres de M. Appia, est suivie
avec un profond intérêt par le nombreux
public qui, par ses applaudissements
remercie enfin vivement le prof. Rostagno pour le beau travail qu’il nous a
donné.
On procède enfin à l’élection du' Bu3»J-j
reau de la Société, en confirmant celui
de l’année passée.
— Une réunion missionnaire, présidée
par la Société Pra del Torno, aura lieu
Vendredi 10 courant, à 8 h. et demie
du soir dans la salle du Synode. Après
la lecture d’un rapport sur l’activité de [C
la Société pendant l’année passée, on_ ^
parlera de l’opportunité de constituer
un Comité Missionnaire en Italie* Trois,
missionnaires prendront la parole, nous
parlant brièvement de leur champ de '
travail. La l'éunion sera close par une^
intéressante série de projections lumineuses sur la Mission dans la Colonie
Erythrée.
Rorà. Mercredi dernier 1“ Sep
tembre un long cortège funèbre accompagnait au champ du repos terrestre la
dépouille mortelle de Forneron Marie:
Madeleine veuvi Rostan Cyprien, décédée à l’âge vénérable de 82 ans. Nous
renouvelons à M. Ed. Rostan, instituteur dans la paroisse, notre sympathifr^
chrétienne pour le départ de sa mère, r
bien-aimée.
St-Germain. Le 7 cour, le Prof.
Arthur Pascal, bien connu parmi nous
à cause de ses recherches d’histoire
vaudoise, a épousé Mlle Alma Rostan
fille du regretté Doct. Edmond. Nos
meilleurs vœux aux époux.
Vilicscche. Une grave perte
vient de frapper une de nus familles et
l’église elle-même. Notre frère Jean Bert,
ancien des Granges de Bon vil, a été rap-'
pelé par le Maître d’une manière subite,
à l’âge de trente-huit ans, en laissant
dans les larmes sa femme, ses cinq jeunes enfants, sa sœur (Sœur Ida) e^J
ses parents adoptifs. Les souffrances et
les privations rencontrées en Bohême
pendant les douze mois qu’il y passa
comme prisonnier de guerre, avaient.|c
miné sa santé, au point qu’à peine ren
trév^dans sa famille, il traversa une grave
maladie, dont il ne put se relever coin«
plètement et maintenant il a succombé
Que le Juge des veuves et le Père de:
orphelins soutienne et console ceux qui
pleurent.
Les funérailles ont eu lieu Dimanche
5 courant, avec un grand concours de
monde.
Nous renouvelons à la famille affligée
l’expression de notre profonde sym-'^
pathie.
— Nous n’avons pas publiéf»jusqu’à
présent, la deuxième liste de souscrip*-JB
teurs de la paroisse de Villesèche pouf - ç
le Fonds Eméritation; La voici: Ferrief
Paul, L.’ 5 — Bounous Marie, veuve, I ç
— Peyrpnel Théophile, 2 — Vinay Ji j
Pierre, ancien, 5 ■— Peyrot Françoi^
(Troussiers), 5 — Gardiol Emile, 5
Rostan François, i — Famille du régent
Viglielmo, 20 — J. Marauda, pasteur,
50 — Bounous Auguste et famille, 3 —
Peyret Frédéric, 3 — Bounous Jean
Pierre, 2 — Jacumin Jacques, 2 — Bei-'
toch César, z — Fcrrier Laurent, 4
Bounous Pierre, i —- Clôt Alexandre, 5*
—' Total L. 118. .
Vülesèche, le li Mars 1920.
P
J*'
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Bosio, Bédadcur-J^ponsable..
f pinT^
Pour ROME on demande: Personne
de confiance nurse pour s’occuper d’t
nouveau né. — Très bonne famille.
Jeune fille bonne d’enfant pour deuià^
enfants. — Famille vaudoise de toute!*:
confiance. f*
S’adresser à M*"® Nadinr PnocHETrfi
Cian Riund - Torre Pellice, |l