1
Année XXXYIII.
3 Avril 1908.
N. 14.
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L’ËCHO DES VALLEES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (TM. JF, 8).
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SOMMAIRE :
Guerre aux bals! — Jésus et Judas
La vie religieuse en Angleterre —
Dédicace du Temple de Artilleros
Histoire populaire des Vaudois des
Alpes et de leurs colonies par J. Jalla
— Nécrologie — Chronique — Correspondance — Nouvelles et faits divers
— Annonces.
Guerre aux bals!
La jeunesse de nos jours a deux
grands ennemis : les cabarets et les
bals. Nous l’avons mise en garde déjà,
dans notre dernier N.®, contre les cabarets. Signalons aujourd’hui les graves
dangers et les tristes conséquences des
danses publiques, telles qu’elles sont
généralement pratiquées chez nous. Dénonçons le mal, mettons à nu la plaie
qui menace de ruiner le corps tout
entier, et que notre jeunesse, rendue
• attentive et sérieuse par les évènements
douloureux qui viennent de se passer
au milieu de nous déserte à jamais ces
lieux si malfaisants pour elle.
*
* *
La danse en elle-même n’a rien de
mauvais ; c’est tout simplement un exercice de gymnastique. Il n’y a que
le mal qu’on y apporte. Mais on en
apporte, malheureusement, beaucoup.
Certes, si tous les danseurs étaient foncièrement honnêtes, cet exercice ne
présenterait aucun inconvénient. Mais,
vous le savez, les bals publics et populaires sont, en général, ouverts et
fréquentés par des personnes peu sérieuses ; aussi ne peuvent-ils etre que
dangereux pour la jeunesse faible et
inexpérimentée.
Les anciens Vaudois détestaient la
danse. Ils l’appelaient la procession et
la pompe du malin esprit, et s en abstenaient systématiquement. Leur ennemi
Rainier Sacco leur rend ce témoignage:
Us ne fréquentent ni les cabarets ni les
danses, et ne s'adonnent pas aux autres
vanités.
La discipline ecclésiastique, était alors,
très sévère à l’égard du bal. L historien
Léger raconte que la femme d un pasteur ayant été conduite, sans y penser,
par une demoiselle du Dauphine, sa
proche parente, à voir dresser le mat
de cocagne sur la place de Luserne,
où l’on dansait, elle fut soumise a la
censure du Consistoire de sa paroisse,
bien qu’elle n’ eût regarde les danses
que de loin. '
Vers la fin de XVIII siècle et dans
la première partie du XIX, — epoque
de décadence^ • pour notre Eglise des
Vallées, les choses changèrent La
lumière de l’Evangile ne brilla plus
alors, dans toute sa splendeur ; les
mœurs se relâchèrent. Le jour du Seigneur était ouvertement profané par
des amusements mondains: jeux de
boules, taulas (tir à la cible), bals publics.
On ne voyait aucun mal dans ces divertissements de la jeunesse. Non seulement les autorités ecclésia.stiques ne
les désapprouvaient pas, mais elles les
encourageaient même en soutenant p.
ex. que les danses sont permises par
la Parole de Dieu. Plus que cela. Il arrivait souvent que les pasteurs ouvraient
eux-mêmes le bal de noces, en faisant
le premier tour avec la mariée. I.e
chanoine anglais Gilly raconte avoir
été invité, lors de sa première visite
aux Vallées (1829), à une soirée dansante, avec le pasteur de La Tour (i).
De nos jours, on danse plus que jamais. Le bal champêtre est devenu
plus rare, mais les bals publics à
la ville ont gagné en nombre et en
vie. Il est vrai que ce sont, généralement, des papistes qui sont l’âme de
ces derniers, mais il n’est pas moins
vrai que plusieurs de nos jeunes filles
et de nos jeunes gens vaudois les fréquentent régulièrement.
Ajoutons que, à La Tour, outre les
bals publics à époques fixes, dûment
autorisés par les autorités municipales,
qui en retirent même une somme annuelle non indifférente, des cercles-dansants se sont fondés depuis quelques
années, un peu partout, dans les différents hameaux de la commune.
Il y a donc, chez nous, épidémie de
bals, comme il y a épidémie de cabarets. Ces derniers n’ont pas mal contribué, croyons-nous, à la multiplication
des bals publics. Les deux fléaux sont
solidaires : ils marchent presque toujours de pair.
Si les bals publics s’ouvrent à époques fixes, les jours de foire et les
Dimanches qui les précèdent, ainsi que
dans quelques autres fêtes, les cerclesdansants, par contre, sont ouverts à
leurs membres à toute occasion. Dans
certaines circonstances de l’année, on
y danse plusieurs jours de suite, tout
l’après-midi, toute la soirée et même
une partie de la nuit.
Les conséquences de ces bals sont
nombreuses et funestes. — Mettons en
première ligne la profanation ouverte
et scandaleuse du Dimanche. Les danseurs, en effet, ne se soucient guère
du repos et de la sanctification du jour
du Seigneur. Hélas, il y a longtemps
que l’on danse, chez nous, sur les ruines
du Dimanche chrétien.
Presque toujours, il y a, dans les
salles de bal, tapage ou orgie ; souvent
11} Gilly: Narrntire 0/ an excursion to the
mountains of Piedmond etc. etc. Ii238.
des jalousies, des rivalités, des querelles, de mauvais coups, des meurtres .
même.
Et, pendant que Ton danse, que se
passe-t-il ? Enivrés, échauffés, surrexcités par la passion et par le vin ou les
liqueurs, — car il n’y a pas de bals
sans boissons alcooliques, — les jeunes
gens s’abandonnent bien vite à une familiarité de plus en plus sensuelle et à
des paroles de plus en plus indécentes.
Les sentiments de pudeur et de respect
mutuel font place aux regards impurs,
aux propos obscènes, aux manières dévergondées.
Nos pères écrivaient, avec raison :
Dans la danse, le diable tente les hommes
par les femmes de trois manières : par
l’attouchement, par la vue et par l’ouïe. De
même, en la danse on viole les dix commandements de Dieu, les cœurs s’y enivrent
de joies temporelles, oublient Dieu, ne disent que mensonges et que folies, et s’ abandonnent à l’orgueil et aux convoitises.
Ah I oui, les bals innombrables et
sans respect du Dimanche, les bals
nocturnes et licencieux, les bals qui
souillent l’imagination, multiplient les
pensées, les sensations et les appétits
impudiques, les bals qui allument le
sang, la chair et les passions bestiales,
ne sont que des écoles de dissipation,
d’impiété et de démoralisation.
Dès lors, comment s’étonner des actes d’impureté qui se commettent parmi
notre jeunesse ? Ne croyez-vous pas
que les mariages forcés et le nombre
toujours grandissant des enfants illegitimes, cette honte, cette infamie, ce
crime de lèse-humanité, ne soient un des
fruits amers de la fréquentation trop
assidue des danses publiques ?
(A suivre).
A. J.
Jésus et Judas
-----0-0-0--
Je vous dis en vérité, que l’un de
vous, qui mange avec moi, me trahira.
Marc XIV, 18.
Il y a eu des hommes que la présence même de Jésus n’a pu sanctifier.
Judas est une de ces âmes qui ont le
plus joui de sa communion quotidienne;
il s’en est allé avec lui de lieu en lieu,
il a entendu la prédication populaire
de son maître et ses entretiens intimes.
Ce qu’il a possédé, des millions de
créatures donneraient aujourd’hui la
moitié de leur vie pour Tavoir aussi
et cependant tout a été inutile. Il a
mangé à la même table que Jésus, son
amour sans bornes l’avait cherché lui
aussi bien que les autres, et malgré
cela il est devenu un traître. Personne
ne doit, d’une manière légère, détourner
son regard de ce mystère, comme si
c ’ était une faute inexplicable, que
l’humanité ne peut commettre qu’ une
seule fois, mais plutôt nous devons considérer Judas comme le premier de
cette foule sans nombre qui se renouvelle toujours, c’est à dire, il est le conducteur des plus grands ennemis de
la foi.
Les advérsaires les plus dangereux
du christianisme, ne sont pas ceux qui
se sont toujours tenus éloignés de la
foi, non, car leurs atteintes, bien que
ingénieuses et logiques manquent cependant de cette connaissance intime
de la vie religieuse. Jamais Ton ne
pourra avec des systèmes humains, tels
que le matérialisme et l’incrédulité, démontrer à une âme qui croit et prie,
l’inutilité de sa foi et de ses prières,
car elle pourra toujours répondre : vous
ne connaissez pas ma vie intérieure.
Mais lorsque quelqu’un, qui a cru
et prié, commence à calomnier et à
mépriser, alors il devient une cause de
tentation pour les autres, car un tel
sait de quoi il s’agit, et sa haine n’est
qu’un amour méprisé, et sa méchanceté,
une confiance dont il a fait un mauvais
usage, et c’est à un tel homme que
s’adresse la demande : trahis-tu le fils
de l’homme par un baiser? — Ce sont,
en général, les enfants des familles les
plus pieuses qui renient la foi de leurs
pères, car après avoir joui des bienfaits
de la foi, ils passent au milieu des ténèbres de leurs âmes, dans le camp
ennemi dans le but de trahir leurs
frères.
Les traîtres dans le domaine religieux
sont des êtres toujours difficiles à sonder.
Qui serait capable, par quelques mots
seulement, de décrire Judas?... S’il
n’était qu’un simple cupide. Ton ne
comprend pas pourquoi il soit devenu
et resté disciple de Jésus ; car il aurait
eu mille occasions meilleures pour gagner plus que trente pièces d’argent.
On a dit qu’il était un voleur, et c’est
possible que ce soit seulement ses condisciples qui le tinssent pour tel ; mais
même s’il Tétait, il n’était, sans doute,
pas un voleur comme il y en a tant.
Jésus l’appelle encore « son ami » à
l’heure même de la trahison, et ce
titre que Jésus lui donne, nous permet
de contempler quelles étaient jadis ses
relations avec son disciple. Comment
Jésus Taurait-il appelé son ami, s’il
n’avait été rien autre qu’un filou vulgaire ? Sans doute, le son de l’argent
le faisait tout frissonner, mais il y a
encore autre chose qui Ta pousse à
trahir son maître, car un simple voleur
ne se serait pas pendu plus tard. La
trahison de Judas n’est, me semble-t-il,
que la conséquence de son propre désespoir. Jésus n’avait jamais ete capable de faire pénétrer la paix dans cette
2
^ 2 —
âme. Il semble, que pour lui, il y avait
en Jésus quelque chose qui, alternativement, l’attirait et le repoussait. Un
jour, Jésus avait réveillé dans son cœur
le plus saint enthousiasme, mais voilà
que les espérances qu’il avait fait naître furent bientôt frustrées. Et pendant
les trois années qu’il vécut avec Jésus,
il y eut des heures, où il se serait jeté
au cou de son maître, non pas pour
le trahir, mais pour lui appartenir tout
entier. Et le baiser même qu’il choisit
comme signe de sa trahison éclaire
cette âme extraordinaire. Il semble qu’il
était une de ces natures violentes et
bmgeuses, qui ne jouissent jamais du
calme et de la tranquillité de l’âme
sans passions. De telles natures sont
plus difficiles que les ondes du lac de
Galilée, car celles-ci un jour, à la parole de Jésus, se tranquillisèrent, mais
l’âme de Judas jamais ! Une demande
qui s’impose à toute conscience sérieuse,
surtout pendant ces jours, est bien celle
que nous formulons par ces simples
mots : pourquoi Jésus n’a-t-il pas aussi
gagné Judas ?...
(Gotteshilfe) P. Giraud.
la m religieuse en ingleierre
La puissante Albion, occupe sans
contredit, la primiière place parmi les
nations. Son empire s’étend sur les
cinq continents ; sa flotte veille à la
sécurité des colonies; son armée marche
â l’avant garde de la civilisation en
ouvrant année après année des territoires bientôt soumis à la puissance
de la civilisation et du Cristianisme.
S’il en est ainsi, l’Angleterre le
doit avant tout à la Parole de Dieu
qui est malgré tout, lue et méditée;
elle le doit à ses hommes qui prient et
qui travaillent à l’avancement du régne
de Christ. — Le monde, il est vrai,
tend à arrêter l’Angleterre dans sa
marche ascendante ; les plaisirs attirent
la nouvelle génération avec un magnétique attrait, la dissipation et la profanation du jour du repos tend à s’accentuer et Rome, comme un oiseau de
proie. Veille espérant intervenir au moment propice, mais actuellement il n’y
a rien à craindre. — Le Protestantisme
se sentant menacé dans son essence
se réveille d’une manière merveilleuse.
Nous en avons une preuve dans le
« discipline bill » qui a été présenté et
adopté à la chambre des communes,
malgré l’opposition du’ ministère. Ce
Bill rappelle à l’ordre les ennemis du
protestantisme et ôte aux évêques un
droit qu’ils n’ont pas su exercer. —
Ce Bill, présenté par des membres de
l’Eglise anglicane est un signe des
temps.
Le Bill sur l'éducation a aliéné un bon
nombre de protestants jusqu’ici fidèles
au gouvernement et il faut s’attendre
à une opposition tenace quand il faudra
1’ appliquer ; plusieurs sont décidés à
refuser le payement de l’impôt.
Un autre signe très réjouissant nous
l’avons dans la fédération de toutes les
Eglises indépendantes qui se sont réunies dernièrement à Brighton.
L’enthousiasme était complet et le
Lord mayor, quoique anglican, n’a pas
manqué de recevoir avec une parfaite
courtoisie les 1500 délégués des Eglises
libres d’Angleterre. — Les délibérations
prises sont de la plus haute importance.
Le D.r Parker de la city temple,
vient d’être remplacé par l’élection
unanime du D.r Campbell un tout jeune
homme qui a le talent de réunir chaque jeudi à midi, 3000 auditeurs appartenant à la classe des hommes les
plus occupés dans la métropole. Le
Dt Campbell n’a rien qui attire l’attention sur quelque originalité, mais il
a tout pour gagner les cœurs en prêchant le pur Evangile. Le D.r Torrey
après avoir accompli une œuvre à Edimbourg se trouve actuellement à Glasgow
où le Seigneur bénit son travail. Des
centaines de conversions sont le résultat
des chaleureux appels de cet homme
de Dieu.
M. Mc Reill travaille dans le même
sens à Clifton et le boy preacher à
I-eeds — Partout l’Evangile manifeste
sa puissance et nous en donnons gloire
à Dieu.
C. A. Tron.
Dédicace du Temple de Artilleros
Département de Coloiiia - Uruguay
L’une des plus belles et fertiles régions de notre Département est sans
doute celle qui porte le nom de ArtUleros. Elle a la forme d’un vaste triangle,
qui a pour base au S. O. l’immense
Rio de la Plata, le Mar üalce de Solis,
son premier navigateur, et pour côtés
à l’Est et à l’Ouest deux belles rivières
qui en se rapprochant vers le Nord en
forment le sommet et portent des noms
communs à beaucoup d’autres dans ce
pays : le Sauce ou Saule et le Riachuelo
ou petite rivière. Son nom lui vient
de la garde à.’artilleurs qui stationnait,
il y a 150 ans, sur une pointe rocheuse
qui s’avance dans le Rio de la Plata.
Des mouvements de terrain indiquent
encore l’emplacement des débris élevés
alors, Maintenant rien de plus paisible que cette région occupée en entier
par des agriculteurs de diverses provenances, parmi lesquels une centaine
de familles vaudoises, éparses sur une
étendue d’au moins 250 kilomètres
carrés.
Une colline à pentes insensibles et
à vastes ondulations qui facilitent l’écoulement des eaux et introduisent
de la variété dans la monotomie fie
la plaine part fiu fleuve et fies rivières, forme de petites élévations qui
sont généralement occupées par des
maisons. C’est sur l’une d’elles, sur le
versant du Sauce, à l’endroit où les
chemins principaux du Norfi et du Sud
viennent se joindre à la route nationale
large de 40 mètres, que les familles des
Artilleros ont réussi à bâtir dans le
courant de 1902 un temple à la fois
simple et commode, pouvant contenir
300 personnes. L’emplacenient, plus fie
fieux hectares, avait été promis fiepuis
longtemps par M. Jean Paul Long,
originaire fies Appiots, et fiécéfié depuis quelques années. Ses fils et héritiers avec leur mère, M.nje Catherine
Grill de Prali, co-propriétaire, pnt maintenu l’offre faite par le chef fie la famille.
C'est ce temple qui a été solennellement inauguré le dimache 22 février
dernier, avec l’intervention de tous les
pasteurs vaudois de l’Amérique du Sud,
sauf M. Ghigo retenu par la maladie
à Romang, l’un des points de son immense champ de travail, le seul peutêtre qui possède un médecin.
La première partie du culte, la consécration du temple, fut faite par M.
Bounous pasteur de l’endroit, et la
prédication par M. Benjamin Pons,
chargé, en sa qualité de président de
la dernière conférence, du service d’ouverture de la nouvelle.
Longtemps avant l’heure, de longues
files de chars et voitures de toutes dimensions arrivant par les trois ou quatre chemins qui se croisent près du
temple venaient camper pour quelques
heures dans les environs, encore dépourvus d’arbres. C’était le moment des
salutations, de demander et donner des
nouvelles des absents, parents ou amis.
Et c’est ainsi que ces occasions ont
aussi leur utilité en tant qu’elles maintiennent et resserrent les liens qui
unissent les membres d’un même peuple.
Mais on entre. Bientôt c’est le tour
des pasteurs et des délégués des différentes congrégations, formant cortège,
en tête M. Bounous avec la Bible qui
doit être déposée sur la chaire. C’est
un moment solennel que celui où, après
avoir invoqué le nom de Dieu, l’assemblée debout, le pasteur déposant la Parole de Dieu à la place d’honneur au
dessus de tout et de tous, déclare et
proclame qu’Elle est là pour règle suprême de l’enseignement et de la conduite et pour aliment du fidèle, consacre au culte de Dieu le temple bâti
par la main des hommes, et invoque
son secours tout-puissant et sa bénédiction.
Le texte de la prédication, pre.sque
indiqué par la circonstance, était l’ancienne devise vaudoise, qui se répète
maintenant en espagnol ; La luz en las
tinieblas resplandece, après l’avoir été en
latin, en français et en italien. Jean I, 5.
M. B. A. Pons nous fait remarquer tout
d’abord que l’Evangile constate ainsi
un fait historique qui, avec plus ou
moins d’intensité, s’est toujours manifesté à travers les siècles, mais qui a
eu sa parfaite réalisation en Jésus-Christ,
la lumière du monde. Ensuite il fixe
l’attention des auditeurs sur les mots
ou les idées du texte et les étudie. La
himière, voilà je mpt important, c’est
la source et c’est elle qui agit ; les ténèbres formant le contraste sont spirituelles et morales ; mais elles se dissipent sous l’action irrésistible de la
lumière qui brille. Le chrétien qui est,
à son tqur, une lumière ne doit pas
briller au milieu d’autres lumières pareilles à lui, c’est-à-dire dans l’Eglise,
au milieu de ses frères, mais en fiefiors,
dans le monde plongé dans le mal. Ce
temple, conclut-il, doit être pour les
environs un phare lumineux, ceux qui
s’y Réunissent, briller comme des flambeaux dans le monde y portant la Parole de vie.
Au bout de fieux heures, l’assemblée
se disperse. Les amis invitent jes amis ;
les parents, les parents ; et les simples
connaissances en font autant. Tel reçoit
une derni-fiouzaine d’invitations et regrette de n’en pouvqir accepter qu’une.
Les pasteurs MM. Davit, Beux, B.
A- Pons et le soussigné doivent partir
sans relâche car ils qnt été désignés
pour diriger fies cultes dans l’aprèsmidi, à fieux heures fie distance en
voiture, au milieu de l’un des groupes
importants fiont l’ensemble forme le
champ fie travail de M. Bounous.
Monsieur Davit, accompagné par ce
dernier, se rend à Cosmopolita ; M.
Henri Beux à las Puntas fiel Riachuelo,
M. B. A. Pons m’accompagne au Riachuelo, près de Colonia, la capitale de
notre Département. C’est M. Ignace M.
Diaz qui nous y conduit, un vieil ami
d’il y a 24 ans, qui m’a souvent conseillé et toujours encouragé dans l’accomplissement de devoirs rendus par
fois pénibles à cause de la faiblesse ou
des faiblesses et souvent aussi de la
méchanceté humaines.
Sauf erreur, il y a vingt-trois ans,
que se sont tenus sous les auspices de
notre Eglise les premiers cultes qui se
soient célébrés dans la région des Artilleros. Tout était alors désert. Il n’y
avait paS' dix familles. Une seule maison le long du chemin national, l’inévitable pulpería. Le terrain qui se vend
maintenant de 30 à 40 valait alors fie
5 à 7. Je visitais la famille anglaise de
M. John Cowel établi à Vestancia du
Rincón del Sauce, loin du temple actuel, tout près du Rio de la Plata.
C’était et c’est un chrétien qui ne veut
pas rester inactif. Plus tard, presque
en face du temple, je dirigeais un culte
pour quatre familles vaudoises établies
de l’autre côté du Sauce. Les voisins
n’y manquaient jamais d’y assister
quand ils étaient invités. Qui aurait pu
prévoir alors la belle journée du 22
février dernier, la dédicace d’un temple
construit exclusivement avec de l’argent collecté parmi nous, et l’assemblée
considérable de membres de nos Eglises qui s’y est réunie ?
Colouia-Valdense, 6 mars 1903.
D. Armand-Ugon.
Histoire populaire des Vaudois
DES ALPES ET DE LEURS COLONIES
par J. J ALLA
L’ouvrage dont nous venons d’inscrire le titre est encore à l’état de
simple manuscrit ; et c’est dans le but
d’engager les lecteurs de VEcho et leurs
amis à fournir à l’auteur les moyens
de le publier que nous faisons aujourd’hui cette chose peu ordinaire : la recension d’un livre qui n’a pas encore
paru. Nous en parlerons cependant aveè
connaissance de cause, ayant eu, ainri
que quelques autres personnes, le privilège de lire le manuscrit de M, Jalla.
Il ne s’ag"it pas, comme on pourrait
le croire au premier abord, fi’une sjippie édition française du « Compendia
di Storia Valdese», publié il y a un
peu plus d’un an par la Claudiana, et
connu de bon nombre de nos lecteurs.
L’ « histoire populaire », en 64 chapitres, renferme une foule de détails du
plü§ grand intérêt, vqire même des chapitres entiers non contenus dans l’qq-r
vrage italien, et elle aura aussi un plus
grand nombre de gravures.
Il me serait facile de démontrer l’opportunité de la publication d’üne histoire populaire des Vaudois en langùe
française, si plusieurs pasteurs et bon
nombre fie sjipples rnembres d’église
ne l’eussent réclamée fiepui§ longtemps.
Il n’est peut-être pas de petit peuple
dont l’histoire ait été fouillée comme
la nôtre, ait au même degré captivé ,
l’attention de§ érudits de tout pays,
et ait formé 1 ’ objet de tant de recfierches. Mais avec tout ça et peutêtre à cause fie ceU nqus en étibn^
encore à désifer une fiistoire yraiipenj
populaire des Vaudois, à la fois çotnplète et d’un prix qui la mît à la porr
tee de toutes les bourses. L’édition populaire fie Muston est épuisée, sans
compter qu’elle s’arrêtait à la première
moitié du siècle dernier. « L’abrégé »
de M. Parander qui arrive jusqu’ à
1870 ne peut, dans ses 138 pages, qu’é-,
veiller des curiosités sans parvenir, faute
d’espace, à les satisfaire. Quant aux
savants et précieux ouvrages de M,
Comba, leur prix élevé, leur extension
3
8 —
leur caractère scientifique les met'tent hors de portée du gros public.
«L’histoire populaire» de M. Jalla
viendra donc, à notre modeste avis,
• combler une vraie lacune. De patientes
^et minutieuses recherches poursuivies
, au cours de plusieurs années, à Pignerol, à Turin, au Val Pragela et dans
les archives communales et ecclésiastiques des deux cultes aux. Vallées,
l'ont mis à même d’enrichir son récit
'qui va des origines à la fin du dixneuvième .siècle, d’une quantité de détails absolument inédits et du plus
■ grand intérêt. Personne, je présume,
ne peut rivaliser avec M. Jalla en ce
qui concerne la connaissance des différentes localités de nos Vallées et des
environs ; aussi les abondantes données
géographiques de l’ouvrage ne laissentelles absolument rien à désirer comme
clarté et précision. Les fréquentes mentions de noms de familles existant actuellement ou ayant disparu, ainsi que
le nom de leur pays d’origine, sont
bien faites aussi pour captiver l’intérêt
du lecteur vaudois. Enfin, la partie
concernant les relations de nos pères
avec les protestants de France nous
donne lieu d’espérer que le livre sera
demandé aussi de l’autre côté des Alpes.
Bref, l’ouvrage mérite d’être imprimé,
et dès qu’il sera connu de quelques
lecteurs nous ne douterons plus de sa
diffusion. Que toutes les personnes donc
qui veulent se procurer dans un court
délai un beau volume de 300 p. environ, format « abrégé » Parander, enrichi de plus de 30 gravures, au prix
minime de 2 frs. veuillent bien envoyer
leur nom et leur adresse à « l’administration de l’Echo des Vallées ». Des que
la souscription aura atteint le chiffre
de 400 noms, c’est à dire dès que les
frais principaux d’impression seront
garantis, le manuscrit sera aussitôt livré à un bon éditeur qui s’est engagé à le publier à cette condition
uniquement. Qu’on se le dise. Le prix
de librairie du volume sera évidemment
plus élevé, aussi convient-il de se hâter.
h c.
NÉCROLOGIE
St. Galien, 27 Mars 1903.
Cher Monsieur,
À Genève deux âmes d’élite viennent
(j’entrer d^ns le vr^i yepos. Madame
Malan Bertalot et Monsieur P. Bourne
ancien farmacien, les deux originaires de
nos chères Vallées. Dans des spheres
différentes mais animés du même esprit,
ils ont servi fidèlement le Seigneur et
honoré le beau nom de Vaudois. Ce
(|u’ilg ont été et fait pour nos Yaudpis
à Genève, Dieu seul le sait. Sans bruit
et tout modestement, ils ont instruit,
placé, hébergé leurs compatriotes n’oubliant jamais leur lieu d’origine. Quelle
perte pour notre œuvre d’évangélisation
et nos oeuvres de bienfaisance. Nous
pleurons avec leurs parenj:^ respectifs et
Ipur envoyons l’assurance de notre sympathje et de nos prières.
G. POHS, pffstmr.
Lundi 23 Mars, s’éteignait a Genève,
dans sa belle campagne. Chemin du
Velours, M, PAUL BOUBNE, Né à
Prarustin en 1818, il fut avec quelques
autres jeunes Vaudois, maintenant disparus, un des premiers élèves de ce qui
était le Collège Vaudois d’alors. Il se
rendit ensuite à Genève où il fit de
bonnes études de pharmacie, et ou il
exerça sa profession pendant un grand
nombre d’années. Il visita souvent les
Vallées où il comptait un bon nombre
d’amis, entr’autres le Dr. Voile dont la
maison était pour ainsi dire sa maison.
Il eut la douleur de perdre sa jeune
compagne qui appartenait à la famille
Audéoud, bien connue à Genève, et successivement deux filles uniques dont l’aînée a laissé après elle quatre enfants.
Chrétien fidèle et convaincu, partisan
du réveil, et vivant de la vie cachée avec
Christ en Dieu, M. Bourne s’est toujours
intéressé activement à toutes les œuvres
de bienfaisance, soit dans sa patrie d’adoption, soit aux Vallées, et nos collecteurs savent quel accueil cordial leur
était réservé dans sa demeure hospitalière. L’Orphelinat comptait en lui un
ami et un souscripteur fidèle. Qu’il nous
soit permis d’exprimer à ses petits-enfants et neveux les sentiments de notre
sincère et profonde sympathie. Et puissent tous les Vaudois établis à Genève
et ailleurs laisser après eux le souvenir
que laisse celui dont nous regrettons
vivement le départ.
B. Gardiol.
CffffOpJIQFfi
La Tour. — Dimanche soir, 29 mars,
l’école de S. Marguerite était remplie
d’auditeurs, accourus pour entendre de
la bouche de M. J. P. Dardier, de Genève, le récit du réveil extraordinaire
qui s’est produit, en Australie, au
Japon, aux Indes, en Ecosse, grâce à
la bénédiction que Dieu a largement
répandue sur la préparation par la prière
de milliers d’âmes, et sur la prédication
du Dr. Torrey, d’Amérique. Oh ! qu’Il
hâte le jour où un réveil semblable
éclatera aux Vallées.
— Conférence.
Ce soir vendredi, à 8 h. i\2, M. le
pasteur Jahier donnera, au Collège une
conférence populairo sur ce sujet ;
L’uhristchezza.
Au moment de mettre sous presse,
nous apprenons le départ de M. Barthélemi Tron, professeur émérite, décédé jeudi après midi, après une longue
maladie supportée plus qu’avec soumission, avec une joyeuse confiance.
La nouvelle de la mort de ce vénéré
serviteur de Dieu sera reçue avec un
profond regret par tous ceux qui l’ont
connu, et surtout par ses nombreux
élèves. Notre sympathie à ses neveux
et nièces pour lesquels il avait une
affection paternelle.
Les funérailles auront lieu samedi
à 3 heures.
Villar Pélis. Conférences. Dimanche
soir notre pasteur termina une série de
quinze conférences commencées dès l’automne dernier. Le conférencier nous
parla pendant plusieurs dimanches de
la Réformation de Genève et des hommes qui en furent 1’ âme, c’ est-à-dire
tout particulièrement de Calvin, ensuite
de Farel, Vifet, et Saunier. Après cela
M.r Tron nous entretint pendant quelques dimanches de la Réformation en
Ecosse, et Harnilton, Vichard et Knox
furent les sujets d’autant de conférences
qui intéressèrent beaucoup les auditeurs
toujours très nombreux et attentifs.
Chaque dimanche on consacrait aussi
une demi-heure pour l’étude du prophète Osée.
Béunions de prière. — Pendant tout
le mois de mars ont eu lieu dans les
différents quartiers de la Paroisse des
réunions de prière présidées par le
pasteur ou par des membres du Consistoire, comme aussi par d’autres membres de l’Eglise. Le but était de demander à Dieu r effusion de son S.t
Esprit, afin qu’ un réveil se produise
parmi nous. — Que Dieu veuille entendre nos soupirs et nos supplications
pour le bien de notre peuple.
La mort du Cher. Monnet. — M.r le
Chev. Monnet ex syndic de notre commune est décédé vendredi dernier à
l’âge de 92 ans. Né en 1811, il passa
une partie de sa jeunesse a Rorà où
son père exerçait les fonctions de Régent paroissial. Par la suite s’étant
établi au Villar il fut élu conseiller,
jeune encore, et en 1858 nommé syndic
par le gouvernement de Victor Emmanuel II. Il tint cette charge pendant
seize ans consécutifs, ensuite ayant donné
sa démission il resta pour quelques
années comme conseiller et dix ans
plus tard, c.-a-d. vers 1884 il était
nouvellement appelé par le gouvernement, à la charge de syndic. Pour ses
qualités administratives il fut par la
suite nommé Chev. de la couronne
d’Italie.
Le chev. Monnet était un homme
robuste, frugal, et très énergique, et il
y a quelques années, étant encore syndic
il ne donna plus aucurre permission
pour des bals publics, rendant de telle
manière un bon service à son pays.
Les funérailles furent assez imposantes
et on calcule à 800 environ les personnes du Villar, Bobi et la Tour qui
voulurent accompagner au champ du
repos la dépouille mortelle du Vénérable Chev. Monnet, vrai vaudois de la
Vieille Roche et qui a rendu maints
services à son peuple. En terminant
nous présentons nos sincères condoléances à la nombreuse famille,
g. e. b.
■— Conférence de M. Dardier.
Nous avons eu le plaisir d’avoir,
dimanche dernier, une conférence de
M. le pasteur Dardier de Genève, sur
le réveil religieux qui s’est manifesté
ces derniers temps en Australie et en
Ecosse. Voici en peu de mots le résumé
de la Conférence.
Il y a 13 ou 14 ans, en Australie,
trois chrétiens se réunissaient pour denrander à Dieu un réveil, à ceux-ci
d'autres personnes se joignirent, et peu
à peu se formèrent de petites assemblées tous les samedis, dans le même
but. Ce besoin de réveil n’était toutefois
senti que par quelques personnes et
non par la masse qui pendant bien
longtemps les taxa d’exaltées. — Enfin
2 ans passés un pasteur de l’Australie
retournant d’Angleterre, eut l’occasion
à Chicago d’assister à quelques leçons
d’un professeur qui enseignait dans un
des collèges fondés par Moody, U fut
frappé de ses paroles et lui proposa de
se rendre en Australie pour y susciter
un réveil, celui-ci accepta. Ce professeur était le célèbre Torrey, il avait
fait ses études théologiques en Allemagne et joignait à une foi ardente
des connaissances très profondes, il avait
aussi publié quelques opuscules qui
furent répandus en grand nombre dans
r Australie, où, attendant son arrivée
l’on préparait le terrain. Des comités
qui s’étaient formés s’occupaient de
trouver l’argent nécessaire, les locaux,
de faire exercer des chants, de visiter
toutes les familles, de préparer enfin
tout et tous pour la série de grandes
réunions qui devaient avoir lieu. Plus
de 2.000 réunions se tinrent avec l’in
tervention de 40.000 personnes. — Les
ouvriers et les employés venaient de
midi à I h. ou de I h. à 2, d’autres
à 3 h., et enfin tout le grand public
le soir. L’affluence des auditeurs était
extraordinaire, les temples, auparavant
déserts, ne suffisaient plus, un grand et
puissant réveil s’était accompli, le souffle vivifiant de l’Esprit de Dieu avait
passé sur le pays ; et le mouvement
continua pendant plusieurs semaines
avec la même intensité.
Torrey revint en Europe par le Japon
et les Indes où des réveils analogues
se manifestèrent ; arrivé en Ecosse il
y trouva un grand nombre de sceptiques
qui en souriant lui disaient qu’un réveil
religieux n’était pas possible dans un
pays si savant et si civilisé — Le réveil
cependant eut lieu et il fut étendu et
profond.
E. Giorgio Tron.
Saint-Germain. — L’examen dans
les écoles de quartier a montré qu’un
travail sérieux a été accompli.
Plusieurs familles viennent d ’ être
plongées dans le deuil.
La doyenne de la paroisse, âgée de
93 ans, s’en est allée le 17 février ; elle
était la grand-mère de notre maîtresse
d’école, M.lle J. Revel.
Notre frère Avondet de la Libourne
frappé d’un coup d’apoplexie n’a pas
survécu longtemps à cet appel soudain
et notre jeune sœur Alexandrine Bouchard de Frédéric a été appelée à la
fleur de l’âge, quand tout commençait
à lui sourire. Chère jeune fille, si elle
était le soutien des parents elle était
aussi la joie des Maîtres d’Ecole et du
pasteur. Notre sœur J. Chauvie des
Rouncs, avancée en âge et fidèle à
son maître vient aussi d’être rappelée.
Que l’épreuve ouvre nos cœurs en nous
approchant toüjours davantage du Seigneur.
Poraaret. La conférence des U. C.
qui devait avoir lieu au Pomaret le
lundi de Pâques est renvoyée d’accord
avec le Comité de Groupe, au lundi 29
Juin. Prière aux Unions d’en? prendre
note, et d’envoyer de nombreux délégués à la réunion, dont le programme
sera publié plus tard par l’Union de
Pomaret.
J. A. Balme
Président de l’Union C. de J. O. de Pomaret.
COBBËSPOHDAHCE
Toulon le U Mare 190S
Mon cher Pasteur,
M.r et M.me Jean-Henri Poët du
Cassas de Faët, val S.t Martin, me
prient de faire part aux lecteurs de
VEcho, de la perte douloureuse qu’ ils
viennent de faire dans la personne de
leur fille tant aimée, M.me Lydie-Sara
Poët épouse Charrier; atteinte depuis
quelques années d’une bronchite chronique, qui, cependant ne l’empêchait
pas de s’occuper de son commerce,
elle vient d’être enlevée presque subitement à l’affection des siens, le mercredi 11 courant à l’âge de vingt-quatre
ans, après quelques jours de maladie à
la suite de couches. La veille de sa mort
se sentant au plus mal, elle manifesta
le désir d’avoir la visite du pasteur ;
M.r le pasteur Schlœsing, appelé, se
rendit aussitôt auprès de la mourante
qui avait en ce moment toute sa connaissance. Elle écouta, avec une attention soutenue la lecture de quelques
versets de Luc chap. 10, et elle s’est
4
plus particulièrement arrêtée au verset
42 et pendant que le pasteur adressait
à Dieu une prière, la malade répétait
chacune des paroles que celui-ci prononçait. Sa mort a été édifiante pour
les parents et amis qui entouraient ce
lit de douleur. M. et Madame Poët
étaient venus il y a six mois à Toulon
dans l’intention de s’y fixer, afin d’être
auprès de leurs deux enfants mariées
et établies dans cette ville, mais l’inexorable mort en a décidé autrement. Toutefois le Seigneur dans ses vues qui
ne sont pas les nôtres a jugé bon de
permettre à ces parents éplorés, d’être
auprès de leur fille pour recueillir son
dernier soupir. Le lendemain à trois
heures, un immense cortège suivait le
char funèbre jusqu’au champ du repos
pour adresser à cette sœur un dernier
adieu qui pour le chrétien doit être un :
Au revoir ! M.r le pasteur Collet, après
quelques fort émouvantes paroles a terminé cette triste et touchante cérémonie
par la prière liturgique, le symbole des
apôtres et la bénédiction.
Oh ! quelles consolations peut trouver
dans l’affliction, celui qui aime le Sauveur, dans ces deux strophes de ce
beau Cantique :
Viens, âme qui pleure.
Viens à ton Sauveur
Dans tes tristes heures,
Dis-lui ta douleur....
Dis tout bas ta plainte
Au Seigtieiir Jésus....
Parle-lui sans crainte.
Et ne pleure plus.
Dis tout à ce frère,
A ce tendre ami.
Ton épreuve amère
Ton deuil, ton souci.
Il aime, il console
Les cœurs abattus :
Crois à sa parole
Et ne pleure plus.
Et puissent les sympathies dont jouissait celle qui nous a devancés prématurément, apporter un adoucissement
à la douleur des parents et de l’époux
si soudainement éprouvés.
Tout dévoué D. B.
Nouvelles et faits divers
Rome. Un nouvel ordre de chevalerie
vient d’être créé à Rome pour augmenter
les ressources de la basilique de SaintJean-de-Latran. La décoration portera,
nu centre, l’image du Rédempteur, auquel la basilique est consacrée, les deux
branches latérales sont ornées de deux
médaillons, avec l’image, de saint JeanBaptiste, d’un côté, de saint Jean l’Evangéliste, de l’autre ; au-dessus du Rédempteur, l’on gravera l’image de saint
Pierre, et au-dessous celle de saint Paul.
C’est le Chapitre de Sant-Jean de
Latran qui conférera cette croix des pèlerins de Rome, à beaux deniers comptants, cela va sans dire, comme il est
d’usage pour toutes les distinctions pontificales.
Christianisme.
France. La propagande anti-alcoolique
fait des progrès. Des Débits de tempérance
sont installés ça et là avec succès. Il
n’est pas rare de voir dans des communes
importantes le maire et le conseil municipal prendre part à la propagande en
publiant des affiches anti-alcoolique et
défendant l’ouverture de nouveaux débits
de boissons. Le Conseil municipal de la
Rochelle a décidé que désormais aucun
débit ou café ne serait établi à un Idlo
— 4 —
mètre des églises, écoles, cimetières, ce
qui aura pour conséquence d’en faire
peu à peu disparaître le plus grand nombre. Les décisions des Conseils qui ont
le courage de prendre des mesures restrictives obtiennent l’opprobation de l’autorité supérieure, comme l’obtiendront
sans doute ceux de la Tour et des autres
communes des Vallées qui voudront bien
faire de même.
— Alcoolisme. Conformément aux propositions de sa commission spéciale,
l’Académie a clos la discussion sur les
liqueurs à essences par le vote, à l’unanimité, des résolutions suivantes :
I® L’académie déclare que toutes
les essences naturelles ou artificielles,
sans exception, ainsi que les substances
extraites, incorporées à l’alcool ou au
vin, constituent des boissons dangereuses et nuisibles ;
2® L’Académie déclare que le danger de ces boissons, résultant tout à
la fois des essences et de l’alcool qu’elles
renferment, elles mériteraient, quelle
que soit leur base, d’être proscrites et
que tout au moins il y a lieu à des
surtaxes de telle manière que la surtaxe devienne en quelque sorte prohibitive ;
3O L’Académie signale, en particulier, le danger des apéritifs, c’est-àdire des boissons à essence et à alcool
prises à jeun. Le fait que ces boissons
sont prises avant le repas rend leur
absorption plus rapide et leur toxicité
plus active.
Enfin, pour terminer cette discussion,
la commission de l’alcoolisme propose
à l’Académie d’émettre le vœu suivant:
L’Académie émet le vœu qu’il soit
pris des mesures efficaces pour diminuer le nombre des débits de boissons.
Crenève. Dans sa séance du 3 mars,
le Consistoire de Genève a terminé la
discussion sur la question de l’électorat
féminin en matière ecclésiastique. Par
13 voix contre 3, il a décidé de transmettre au Conseil d’Etat toutes les
pièces relatives à cette question ; il les
appuie d’un vote favorable pour le principe ; il demande au pouvoir civil d’étudier les modifications à apporter à la
loi constitutionnelle pour faire passer
dans la pratique l’électorat féminin.
Angleterre.
— Le Rév, Campbell a accepté les
fonctions de pasteur du City Temple, où
il a été appelé à succéder au Dr. Parker.
Le Concile de l’Eglise Libre, réuni
à Brighton, a célébré un service commémoratif en souvenir du Dr. Parker
et de M. Hughes, et émis un vœu de
protestation contre l'Education Bill.
— Un chrétien de Leeds, M. Arthington, qui possédait, paraît-il, un
million de livres sterling et qui est
mort, il n’y a pas longtemps, n’ayant
pas d’héritiers directs, a légué les neuf
dixièmes de sa fortune à diverses entreprises missionnaires.... Comme M.
Arthington vivait très modestement ne
dépensant que 60 francs par mois pour
son entretien et dînant chaque jour
pour 70 centimes dans une gargotte
d ouvriers, il passait à Leeds pour un
fou. Remarquons toutefois qu’il n’était
pas un de ces avares qui ne veulent
pas se dessaisir pendant leur vie de la
moindre parcelle de leurs biens, puisque l’année passée, il avait déjà donné
plus de 1,250,000 francs à des établissements de charité.
Belgique. L'Eylise chrétienne missionnaire belge a commencé son œuvre en
1857, avec une seule station et un évangéliste. Elle travaille dans un pays entièrement catholique. Elle comptait, il
y a dix ans, 25 pasteurs, 28 paroisses
et stations, avec 8.27g membres, 50
Eglises ou salles, et 63 écoles du dimanche. Elle a actuellement 36 pasteurs, 3 évangélistes, 12 colporteurs,
35 paroisses et stations, 64 annexes,
65 temples ou salles et 75 écoles du
dimanche.
Russie. Les journaux racontent que
certaines populations russes croient à
la divinité d’un moine orthodoxe, le
Père Jean de Cronstadt. Malgré les
défenses du Synode et les réclamations
de l’intéressé, un vaste pèlerinage a
été organisé et a fait un parcours de
1,600 kilomètres pour voir à Cronstadt
ce religieux que les populations persistent à considérer comme le Christ
revenu sur la terre.
Amérique centrale. Du Chrétiens fran
peis prêchés au temple de la Madeleine les 8 et 17 Février 1903. Genève,
B. Stapelmohr, libraire-éditeur, 1903.
Il a été imprimé de ces deux discours ;
Une édition sur papier de choix, prix
I fr.; sur beau papier, 0,60; sur papier ordinaire pour la grande propagande, à raison de 3 frs. pour les 20
exemplaires.
Je me permets, écrit M. Stapelmohr,
de vous recommander spécialement cette
dernière édition pour en faire une large
distribution dans votre milieu.
cais.
La République de l’Equateur est la
plus cléricale des cléricales républiques
de l’Amérique du Sud. On y trouve un
prêtre ou moine par dix habitants, et
75 enfants illégitimes sur 100. L’année
ecclésiastiqtie y compte 272 jours fériés,
les cloîtres possèdent le quart de la
fortune nationale. Inutile d’ajouter que
l’Etat a, par contre, fait banqueroute,
et que l’instruction publique n’a jamais
existé, pas même sur le papier.
Pologne. L’archevêque de "Wolhynie
vient d’interdire à tous ses prêtres, sous
peine de suspension, de se faire payer
en alcool les redevances, taxes ou honoraires do messes, comme ils en avaient
pris l’habitude.
®mTia§®g stfss
Ed. Barde professeur: Epouses chrétiennes... Maris chrétiens... Deux ap
En avant ! Lectures et méditations
de la Bible pour chaque jour, par Frank
Thomas. Genève, Jeheber. Eleg. rel.
toile, tr. rouges: 3 f. 50; tranches dorées : 5 francs.
Ce volume est comme une seconde
édition du Calendrier-Ephéméride publié
au mois de décembre 1902, et le succès
de ce dernier en est — avec le nom
de l’Auteur — la rneilleure recommandation. Il donne, pour chaque jour de
l’année, une courte méditation d’une
page précédée de l’indication du passage (15 à 20 versets) qui lui sert de
texte. Ce livre est destiné à servir de
guide non moins au culte domestique
qu’à la lecture biblique individuelle.
FOIRES.
Le 6 à la Tour, le 10 à Usseaux, le
13 à Luserne St. Jean et Pérouse, le
18 à Fenestrelles, le 20 à Barge, le
24 à Pragela, le 25 à Saluces, les 27,
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