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Année Septième,
4 Mars 1881
N. 9
LE TÉMOIN
mif
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Actes 1, 8. -ÏMÎvawt la véHté avec la charité. Ep. 1,15.
PRIX D’ABBONfîEMENTPAR AN Italie . . .. L. 3 Tous les pays de l'Union de poste ... >6 AroAriqna ... . » « » 9 On s’abonne : Pour VIntérieur ches MM. les pasteurs et les Jibraires de Torre Peliice. Pour VExtérieur au Bureau d* Ad- ministration. Un ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 cent, chacun. Annonces: 25 centime» parligne. Les envois d'argent se font par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de pe- roia Argentina.
Puiisr la RÏ3DACTÏÔN adresser ainsi: A la Direction du Témoin, Pomaretto (Pinerolo) Italie. Pour TADMlNISTRATIO^ adresser ainsi ; Al'Administralion du r^wiotn, Pomaretto I Pinerolo) Italie
Soxxxm alliée.
En tilDtil’àvez pas fait.... —
Nos oríRÍaes^' —iCorrfôpônciaiîce. — Nouvelles religieusés. — Ch/ronique vaudoist.
Reme politique.
En lÉt '(tne ' vólís Wüez pas faiL.
C’était une froide soirée de novembre; nous étions assis autour de
notre table à thé avec deux vieux
amis que nous n’avions pas vu -depuis longtemps. Il y eut un timide
Coup de sonnette et la domestique
vint me dire que madame J, désirait me voir. Je connaissais une
demi douzaine de personnes de ce
nom et j’allais vers la porte en me
demandant la quelle ce pouvait bien
être. — C’était une étrangère. Je
vis au premier coup d’œil qu’elle
^tait venue pour mendier. Il est probable que mon regard ne promettait
rien’debon, à en juger par l’empressement avec lequel elle me prévint
par ces paroles suppliantes : «c monsieur je suis dénuée de tout et je
ne sais que faire pour nourrir cet
enfant ».
Il y avait dans ses paroles un
sérieux calme mais effrayant. La
pensée que tout cela pouvait n’être
qu’une imposture traversait mon
esprit, et je tâchais de me roidir
moi-même contre son appel par la
considération qu’IL'vaut i^éùx ne
pas donner ce que l’on peut épargner, aux raendiants'^iS! la porte,
mais plutôt aux pauvres de son district que l’on connaît, et où l’on
peut veiller à ce qu’il en soit fait
un bon usage. C’est le principe
d’après lequel j’agis et qui m’a des
centaines de fois endurci contre les
importunités des mendiants â la
porte.
A ce moment même l’enfant dans
les bras de sa mère commença à
me parler avec ses yeux. Quel âge
a-t-elle? lui demandai-je. « Treize
mois, la pauvre enfant, dernièrement
j’ai trouvé de l’ouvrage pour deux
jours et il m’a fallu la laisser seule.
Il n’y avait personne pour prendre
garde à elle, en sorte qu’elle est
tombée du lit sur les dalles et s’est
blessée à la tête et â l’épine dorsale ». Je caressai de la main la
petite joue veloutée, et lui adressai
2
une parole affectueuse. J’imagine
qu’elle n’avait pas été accoutumée
aux regards et aux paroles d’affection , lâ où elle avait passé le» dernières nuits. —Ses brillants yeux
bleus rayonnèrent de plaisir et se
plongèrent dans les miens avec celte
inexprimable confiance que vous rencontrez souvent chez les tout petits.
C’était un très bel enfant; il n’y en
a pas de plus beau parmi ceux qui
reposent dans un berceau garni de
dentelles. Enveloppé d’un chale vieux
mais chaud, il ne sentait que le
bras de sa mère qui l’entourait avec
tendresse et ne voyait qu’un regard
affectueux fixé .sur lui.
A l’abri du pprlique ils étaient
protégés contre le vent froid du dehors et l’enfant était heureux. Je
pouvais, bien voir que quoique la
mère fût épuisée par la faim, de
manièred’autre , elle avait réussi
à préserver (son enfant d’inanition.
Ses joues étaient pOiteJées. Je ne sais
pas comment cela se fit, peut-être
réclat des grands, yeux bleus d’une
autre petite fille qui, peadanl de
longues années, avait été préservée
de tout vent glacial, travorsa-t-il
mon esprit, le fait est que je sentais faiblir mou;principe relativement
■ aux mendiants.
« Votre mari vit-il encorei? lui
deraandai-ja* Non monsieur; U; y a
cinq mois qu’il est mort. D’où
venee-vous? — D’Enniskjfien. — AJliez-voqs à quelque église ? — Oui
monsieur, à l’église d’Angleterre;
nous l’appelons l’église iriandaise. Le
ministre était un homme, si bon , si
affeciueuxi.. -rî- Ne, devriez vous pas
retourner à Enoiskillen ? ^ Je l’ai
essayé vmais on ne veut pas m’y renvoyer. — Comment faites-vous, pour
vivre ? J’ai passé six nuits sous le
.70.
hangar de l’Asile ( maison de travail). Je n’étais pas un cas, m’at-on dit, pour les administrateurs
de l’Asile s.
L’’accenl irlandais était très prononcé, mais adouci par une certaine
pureté d’organe et une cadence musicale pleine de tristesse. Sa figure
a dû être belle, autrefois; ses yeux
sont pareils à ceux de son enfant,
mais le chagrin et la misère — plus
que l’âge, — en ont terni l’éclat.,.
« Demandez à Dieu qu’il vienne à
votre aide,» lui dis-je, en laissant
tomber dans sa main une pièce de
monnaie. Ce n’était qu’un sixpence
( 60 centimes ), Une lumière comme
venue du ciel se,, r.spqadîi7sur sa
figure. Je n’ai jamais été témoin
d’un changement aussi soudain. Ce
don si mesquin avaît-îl pu causer
une joie pareille? En voyant ce visage, pâle mais rayonnant,je crus
y lire que mes 60 centimes l’avaient
préservée du désespoir. Pendant '
douze heures; son enfant ne mourrait pas de faim. C’est à peine si
elle paria; je ne suis pas bien
.sûr-qu’elle ie pût en ce raomêot.
« ¡Merci , cher monsieur » , il
n’y avait rien de familier dans cette
expression;; c’était u^e irlanéaise-et
3« emur était plein. Elle deacenéit
le sentier qui mène â lanpiffta ;dü
jardin, mais s'arrêta ajsaoti à .peine
fait trois pas et se retourna eu irép
pétant : « merci, cher monsieur « ^
Cfest tout ce qu’elle dit;,; -notre en-*
ireviue avait duréîtrois mwrtes.i'Cîé
Je m’arrêtai un monaent sur ’là
seuil de, la porte r pour iréffécbiiw
« Dois je prendro suir moi le
» de cette fename? Dois-qe l’envoyer;
» à Enoiskillen, ou voir pourquoi
» les gens de l’Asile ne la veulen*
» pas ? Mais comment le
3
.71.
» Si je me courbe pour relever toutes
» les charges que je trouve au seuil
» de ma porte, mes forces n’y suf» firont pas; si je veux sonder toutes
» les tristesses, mon, cœur se bri» sera. Et d’ailleurs, j’ai devant moi
assez de travail pour occuper
» chaque minute jusqu’à minuit ».
— ta porte du jardin fut fermée
derrière la veuve et son enfant et
je revins à la table à thé. Ce fut
heureux que le repas tirât à sa fin,
car j’avais beaucoup de pèine à en
avaler les dernières bouchées —
L)tt chambre était pleine de lumière
et de chaleur. J’arrêtai mes regards
sur mon propre enfant et je me dis :
depuis sa naissance , il n’a jamais
demandé du pain sans en recevoir
et sa mère ne l’a jamais laissé dans
son lit, sans qu’un œl! affectueux
veillât sur lui.
Et je vis passer devant moi l’image de la mère exténuée et de son
bel enfant, dehors par la nuit sombre et froide se traînant vers quelque
misérable logement où mes 60 centimes leur procureraient une couche
dure et malpropre au milieu des
propos rudes et grossiers de gens
aussi misérables qu’eux.
Dans les jours qui se sont écoulés
depuis lors, la même image a souvent surgi devant moi, dans le cabinet, sur les grandes roules ou en
chemin de fer. Et il m’a quelque
fois semblé entendre de la porte
fermée du jardin l’écho de ces deux
paroles : suinte le garâim de mon
ffère? et fn tant que vous n’avez
pas fait ces eheses à t’m de ces petits.
^’Ét il m’est impossible d’arracher
de mon cœur les yeux bleus pleins
de confiance de l’enfant meurtri.
• J
' Par te réBerend
R. H. Ltaott «i. a.
( Traduit du Chriilian ).
Nos Origines
Le silence des Chroniques.
Dans nos précédents articles nous
avoiis exposé les témoignages et les
faits postérieurs à l’époque de Vaido,
Ou même contemporains qui à nos
yeux ne s’accordent pas avec les conclusions de l’école allemande sur la
la question de nos origines. Mais c’est
précisément ici que l’on nous oppose
la plus formidable barrière. —C’est
ici, -nous dit-on, que sont les sources
du Nil VaUdois <
e più non dimandare.
Nous voyons bien arriver ici un
affluent considérable composé de disciples dé Valdo qui donneront désormais leur nom au fleuve. Cependant il arrive quelquefois que ce n’est
pas l’affluent le plus long qui donne
son nom à l’autre, mais le contraire.
Ainsi le Péüs donne son nom au
Gluson dans lequel il verserises eaux
Suand même le cours du GIMSîIb soit
e beaucoup le plus long.
Quelque chose de pareil n’auràit-il
pas pu se vérifier lois de la venue
des Vaudois persécutés ? — et l’affluent que nous appellerions indigène,
ne viendrait-il point par hasard de
plus loin ?
A toutes ces questions l’on coupe
court par le puissant argument que
voici : Au delà de l’époque de Vaido
(IfÌO-'-f200) il n’existe aticun fait,
aucun témoignage positif et clair qui
prouve rexistérice de tendances évangéîique.s chez les habitants, dés Vallées.
Nous sommés bieri forcés de couvenir qu’il n’existe jusqu’à présent
aucune preuve que l’on puisse appeler irréfragable de {iareilles tendances. S’il en existait une seule la
question serait alors singulièrement
simplifiée. C’est précisément pareeque
l’on ne possède que des indices susceptibles d’être diversement appréciés que la discussion sur ce point
dure depuis longtemps. — Est-ce à
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dire qu’on ne doive tenir aucun
compte de ces indices postérieurs et
antérieurs à VaUo|, et que l’absence
de preuves positives doive trancher
définitivement la question ? Nous ne
le pensons pas.
A notre tour nous pourrions demander ; Y a-t-il des preuves positives
que la population des Vallées à l’arrivée des Vaudois de Lyon fût bien
catholique, tandis que d’anciens auteurs vaudois et autres affirment le
contraire ? Nous doutons fort que
l’on puisse fournir de pareilles preuves. Celle que Î’on avance c’est le
silence des chroniques du temps.
La preuve tirée du silence a sans
doute une grande valeur en matière
d’histoire ; cependant on ne peut la
considérer comme absolue. Et dans
la question qui nous occupe il faut
tenir compte de l’état de l’Eglise pendant les siècles qui ont précédé l’apparition de Valdo. Troubles dans la
société politique, divisions, ignorance
profonde et corruption dans l’Eglise,
— tel est le tableau que nous offrent
de ces temps les auteurs catholiques
eux-mêmes. Est-il donc étonnant que
les tendances évangéliques d’une population petite quant au nombre et
vivant dans quelques Vallées profondes des Alpes, aient pu passer
inaperçues ? Sans doute îque si ces
doctrines s’étaient produites avec éclat
sous la forme d’un schisme déclaré,
elles auraient attiré l’attention, mais
se produisant en secret et sous la
forme de résistance plutôt passive,
comme en Bohême, aux nouveautés
de Rome', — dans un temps où l’inquisition n’existait point encore, nous
ne trouvons point trop étrange que
les chroniques du temps n’en Tassent
Sas mention expresse. « Les temps
e calme, dit quelque part M'^ A.
Muslon, sont ceux qui offrent le moins
de matériaux à l’histoire ».
— Mais, nous objecte-t-on , une population chrétienne vit et la vie se
manifeste.
— Certes, si les chrétiens des Val,lées avaient eu le zèle missionnaire
et le courage des persécutés de Lyon,
ou d’un Pierre de Bruis, ou d’un
Henri l’italien, ou d’un Claude de
Turin, l’histoire aurait eu à s’occuper d’eux avant lés temps de leur
t restablissement » ; — mais parcequ’ils n’étaient peut-être pas si avancés que d’autres, parcequ’its ont gardé
le feu sous la cendre, doit-on conclure que le feu n’ait point existé ?
Les églises de Provence et de Calabre
ont vécu deux cents ans sans attirer
l’attention de l’autorité ecclésiastique.
Et quant aux églises mêmes des Vallées , où est leur histoire depuis 1220 ,
iusqu’à 1488 ? — elle se réduit à
bien peu de chose. Devra-t-on conclure de là qu’elles n’existaient pas
ou que leur vie spirituelle se fût
éteinte ?
Si donc l’on tient compte des circonstances que nous venons d’indiquer l’on ne peut raisonnablement
s’attendre à trouver dans les auteurs
qui ont précédé le XIIP siècle que
des indices tels que nous allons mdiquer.
Nous ne citons aucun document
nouveau nous contentant de reproduire quelques-uns de ceux que nous
trquvons dans les pages où les historiens A.-Monastier et A. Muston ont
consigné leurs rêves sur le sujet de
nos origines.
Mais comme notre préambule s’est
insensiblement allonge nous les indiquerons une autre fois.
Vaudès.
Corree|ïonbancc
Vaüées VauJois^îs, U fiiïfier IS8I.
Bien cher monsieur Vaudès,
Ce n’est pas pour ^pénétrer votre
mystère que je vous écris; je trouve
même que vous avez bien fait de taire
votre nom de famille, vos nombreux
lecteurs n’auront, pour apprécier les
arguments que vous avancez, d’autres
raisons que la valeur incontestable
de ées derniers.
5
.73
i«UVkAAI«Aiei#liAAA^^LAMAAAAAyu»»p
Je vous écris pour vous dire combien je suis heureux de constater que
les vaudois de la vieille roche abondent parmi nous. Vous ne savez probablement pas combien de jeunes
bergers recueillaient déjà des cailloux
dans le torrent, et préparaient leurs
frondes pour défendre l’Israël des
Alpes attaqués dans ses origines. Vous
avez commencé, et nous applaudissons
en partageant vos vues. Ces bergers,
jeunes ou vieux qu’ils soient, étaient
peinés en voyant nos adversaires les
prêtres, et même quelques cousins se
réjouir de ce que la critique allemande faisait cftorîts avec eux pour
mettre en discussion nos origines.
Rien d’étonnant que la critique allemande, qui a poussé sa coupable audace jusqu’à nier la divinité de Jésus
Glirist et à saper les fondements de
la Parole de Dieu, s’en prenne aussi
aux origines de l’Eglise Evangélique
Vaudoises. Mais la critique allemande
ne pourra pas faire devenir erreur
ce qui est la vérité.
De tous les côtés où je me tourne
et vous savez par ma signature
que je suis mj peu partout —• j’entends dire du bien de Vaudès dont
les arguments sont fort appréciés.
Barbet et Vaudois se donnent donc la
main, heureux de sentir que leurs
cœurs battent à l’unisson..
Encore un mol pour vous soumettre
Une proposition. J’ai entendu dire que
le parrain de la critique allemande
U donné une grande publicité à ses
conclusions à l’endroit de nos origines, et qu’il les a portées jusqu’en
Angleterre et même en Amérique. Nos
frères de l’intérieur et de l’etranger
pourraient donc être induits en erreur
là dessus. Il est vrai que le Témoin
apporte un peu partout son témoignage, mais j’aimerais en outre apprendre bientôt que vous allez publier
dans une brochure à part les articles
gue paraissent maintenant dans le
journal vaudois. Je vous demande dès
a présent cinquante exemplaires de
cette brochure; j’irai même à cent,
si elle sera , comme je l’espère, à la
portée des bourses les plus modestes.
Je vous engage à faire un fort tirage,
car je vois venir que votre brochure
sera demandée de tous côtés et fera
beaucoup de bien.
Si vous me demandez où je demeure, je répondrai : un-peu partout,
car je m’appelle légion et nous sommes plusieurs.
Barbet.
ilouveUes rcUj^teusc
et faits divers.
■ Italie. —■ D’après le correspondant
du Journal de Genève, généralement
très-bien renseigné, le pape, malgré
sa santé très-chancelante, travaille
jour et nuit à la rédaction de la « bulle
d’indiction, destinée à donner au
monde catholique » la grande nouvelle d’un Jubilé extraordinaire, c’est
à-dire, d’un nouveau moyen , — sous
prétexte de prières, — de réveiller
le zèle des fidèles, qui va se refroidissant chaque jour pour le denier
de St. Pierre. QuelquW chez qui ce
zèle vit encore, c’est un richissime
Irlandais, devenu américain, M. Murphy, qui à lui seuD, a versé dernièrement à la caisse de S. S. la bagatelle d’un demi railion et plus. Leon
XIII, pour lui témoigner sa gratitude
l’a créé marquis palatin, et le pieux
nouveau marquis, pour fêteç son
anoblissement, a donné à VHâtel de
la Minerve, un grand bal, où’^toul le
grand monde papalin s’est rendu et
a dansé !
France. — L’arrangement concernant l’Eglise réformée de Paris, proposé par le Conseil central, et dont
nous avons indiqué les bases dans
notre numéro du 28 janvier, n’ayant
obtenu qu’en partie l’assentiment soit
du Conseil presbyléral, soit du Consistoire, n’a pu recevoir d’exécution.
Dans un tel état de choses, et le
terme fixé pour le renouvellement
triennal des Conseils presbytéraux et
des Consistoires, dans l’église réformée de France, étant à k veille de
6
-----—-----74.
eiipirer, le niiBÌstre dea Cultes a publié
à la date du 18 février, uh arrôtéportant
que : tandis que pour toutes les autres paroisses de rEglise reformée de
France, ces élections auront lieu le
13 mars prochain, pour les paroisses
comprises dans la circonscription du
Consistoire de Paris elles sont renvoyées au dimanche 8 mai suivant.
Le but de ce retard est de se donner
le temps nécessaire pour prendre une
résolution définitive sur le point en
litige entre orthodoxes et libéraux.
Dieu veuille que cette résolution soit
la bonne !
— L’œuvre des Gonférences"évangéliques , loin de se ralentir, gagne
chaque jour en intensité et en importance, preuve en soient les faits
suivants que nous empruntons au
Christiauisme :
M. Réveillaud a visité Sancerre,
Pouilly, Lamarche, ainsi que Limanton et Moulins-Engilbert où le mouvement vers le protestantisme s’accentue.
Le Comité parisien de Mission intérieure a fait donner plusieurs conférences dans le Nord et l’Est de la
France,
M, Fourneau a donné dans le temple de Saint-Quentin, qui était plus
que rempli, deux conférences qui ont
été très appréciées. Le dimanche 13
février deux prédications dans le même
temple et quoique ce jour là on ait
donné une conférence au cirque, M'
Décopp'ei montrait devant un nombreux auditoire quelle est hmissance
de l’Evangile. Ces deux prédications
laisseront des traces durables et bénies- M. Fourneau a également visité
Fresnoÿ-le-Grand, Rohain et Tergnier
où il a été très applaudi. M*' G. Meyer
a donné des oonierenoes à Ghalonssur-Marne, ou les sympathies pour le
prqtestaatisme vont grandissant, à
Crèvecœur et à Beauvais- J, Martin a donné une seconde conférence
à St. Mards-en-Othe devant 300 personnes qui l’ont écouté avec une attention soutenue.
Suisse. — Une question très agitée
dans oe moment, a Genève, et au
sein de l’Eglise nationale de cette
ville, est celle de l’établissement dans
un des temples d’une communion
mensuelle. La question portée suceessiyeraent devant le Consistoire et
devant la compagnie des pasteurs, n’a
pas reçu jusqu’ici de solution qu’on
Suisse considérer comme définitive.
n pétitionnement en faveur de la
mesure a été organisé, et paraît devoir recueillir beaucoup de signatures.
Etats-Unis d’Amérique. — Le Gknstian Advocate de NeW-Tork , publie
une liste des principaux dons faits,
l’an dernier, par différentes personnes à des œuvres diverses. Plusieurs
de ces dons sont d’un million defr.
et plus, d’autres de 100 à 500.000.
Un banquier philantrope de Washington a donné, depuis quelques apnées , des sommes dont le total s’élève
à quarante cinq millions de francs.
Le « parti de la tempérance »,
fait des efforts sérieux pour entraîner dans son orbite les législatures
provinciales, et la majorité des électeurs. Ces efforts ont abouti dans le
Kansas, ou un amendement constitutionnel a été voté pour interdire absolument, la fabrication et la vente
des liqueurs enivrantes. Le Vermont
à son tour, vient d’adopter une loi
de tempérance plus rigoureuse que
tout ce qu’on avait vu encore aux
Etats-Unis. Il y est dit que toute
maison où l’on vendra des liqueurs
enivrantes sera considérée comme va
danger public, qu’elle pourra être
immédiatement fermée et que le propriétaire sera passible d’une amende
de deux-cents dollars et d'un emprisonnement de trois mois.
Chronique Cnudoioe
ANfiaonsB. — J’ai souvent regaixiè
autour de moi pour trouver de quoi
satisfaire les lecteurs du Témoin qui
demandent à grands cris des nouvelles- Mais notre marche est si peu
I variée ,, qu’il n’eet pas facile é’avorir
7
.75.
des nouvelles à sensation à communiquer. Si l'on pouvait faire l’histoire
de chacun des actes liturgiques accomplis dans la paroisse, je vous écrirais en moyenne 50 fois par an pour
les baptêmes, 40 pour les ensevelissements et 15 pour les mariages.
S’il fallait vous parler de nos écoles
je pourrais- vous dire que nous, en
avons 16 ouvertes en hiver, et qu’elle?
sont fréquentées par l'JO enfants. Ce
chiffre naisse malheureusement de
beaucoup dès que le temps devient
propice aux travaux de la campagne
et que le menu bétail trouve quelque
chose â brouter dans le vallon.
Aux cinq écoles du dimanche que
nous avions l’année 4erflière (celle
de St, Laurent^ du Sefjce, duPra-duTour, du Martel et (fbÙaçet,.), il s’en
eist ajuiité deux autres ' cette année,
(celle des Jourdans ét dd aefretaalan)
^âce à Pinitîative de déux personnes
de bonne volonté; MM. P- Peyrot et
L. Co’issoH. Nus 7 écoles'du dimanche
sont fréquentées cet hiver par
élèves sous la direction de m moniteur , monitriees et directeurs.
Le chant sacré est aussi en pro^
grès, grâce aux bonnes leçons que
M' F. Guigou donne aux adultes,
aux catéchumènes et aux enfants des
écoles centrales réunis. De cette manière le chant, si édifiant dans les
assemblées religieuses des, grands et
des petits, est assuré it l’éeole du
dimanche et à l’église de l’avenir..
Deux associations humanitaires ont
été fondées parmi nous, et comme
elles ont fait déjà leurs premières
armes et n’ont nullement envie de
devenir des étoiles filantes , il est
permis de les mentionner. La Société
de secours mutuel de Pra-du-tour, —
due à l’initiative de M. Jalla, —
compte une vingtaine de membres et
environ trois ans d’existence. Son
hui est l’édification , l’instruction et
le secours mutuel de ses menïbres.
On y lit la Bible, on y prie, on y
chante, on y fait des conférences et
des discussions sur des sujets spéciaux et actuels. Le secours n’est pas
fourni sous forme pécuniaire, mais
en journées de travail gratuit faites
à tour par les sociétaires bien portants an profit des malades qui ne
pourraient faire en temps utile lours
travaux champêtres. Cette association
se propose en outre d’empêcher les
procès, ou tout au moins d’en diminuer le nombre. Avant de faire assigner sa partie adverse pour (quelque
sujet que ce soit, tout sociétaire doit
porter la question devant le bureau
de la société qui fonctionne comme
conciliateur.
La Société Agricole Qmrière fondée
à Angrogne il y a un peu plus d’un
an compte déjà 70 membres, après
les épurations récentes d’éléments peu
homogènes qui s’étaient introduits.
La caisse contient déjà un joli denier pour secourir les sociétaires malades J et la bonne marche de l’association porte à croire que cette
dernière a de l’avenir. La. lecture de
la Bible, le chant et la prière figurent dans toutes les séances, ou parfois il y a aussi des travaux littéraires
présentés par des membres de la société.
Il faudrait encore vous parler de
im fiâtes du 47 février, soit au centre
de la paPotsBei soit à Pra-du-tour, de
l’afflluenee ‘ des enfsmtS' qui arrivaient
au ¡temple nvee leurs*lîpapeaux malgré
le mauvais, état des chemins, des ehaleureux remerdments votés à Mon^sieur Pàul Meilte et aux deux au4res
aiais qui ont fourni aux enfants vaudt»s une si jolie monographie sur
Jean Louis Paschal, pastewr et martyr.
Mais je suppose ;qu’'oo vous en étrit
thut alitent de cnaqi*e coin de; .nos
¥aUëa$,, ®t je œ’’asFête on vous priant
de pardonner la longueur do eatte
commiaaicfltiQn. '
Etienne Bonnet , pasteur.
Mtalie. — Ainsi qu’on Pavait prévu,
l’entier projet de toi de Pabolition
du cours foicé a été adopté par ta
(^airibrie' des députés à une très
forte majorité. Le Senatne te repcMS-
8
-•ÏG.
sera pas ; ainsi cette grande question
sera résolue. Toutefois le plus difficile reste à faire. Il s’agit de mettre
en pratique les diverses dispositions
de la loi de manière à ce qu’elle soit
vraiment profitable et que les intérêts privés et surtout l’industrie nationale en souffrent le moins possible.
Cela dépendra de la sagesse et de la
prudence du pouvoir exécutif.
La Chambre trouve maintenant à
son ordre du jour le projet de loi de
la réforme électorale; mais en attendant que la relation soit entièrement
prête, elle s’occupe de questions secondaires.
JFvanee. — La grande affaire de
la semaine a été la démonstration en
l’honneur de ¥ictor-Hugo, à l’occasion
de son entrée dans sa 80® année. « Ce
siècle avait deux ans ».
Un meeting a été tenu à Nice pour
B rötester contre les jeux publics de
bnte Carlo. Les partisans du tripot de
Monaco étaient en nombre et menaçaient d’empêcher les orateurs de parler. M. le pasteur Léon Pilatte a réussi
à se faire entendre et écouter. Il a
montré les maux de ces jeux au point
de vue moral et matériel.
Gambetta a prononcé un discours
en réponse aux attaques dirigées contre lui. On l’accusait à propos du
projet d’envoi de 30.000 fusils aux
Grecs, d’être le véritable ministre des
affaires étrangères, le véritable président d’un gouvernement occulte, le
dictateur de la France. Il a repoussé
avec éloquence ces accusations.
— La Chambre des
Communes a adopté définitivement
la loi de protection des personnes et
des propriétés en Irlande.
Gladstone a fait une chute en descendant de sa voiture. Il en a heureusement été quitte pour quelques
jours de repos.
Dans l’Afrique Australe, il y a eu
un armistice entre les troupes anglaises et les Bassoutos. La guerre
n’est pas finie, mais l’on espère que
la paix se fera sans retard.
Alleunagne. — En réponse aux
attaques du député Richter qui reprochait à Bismark de vouloir tout
faire par lui-même et ainsi de ruiner
sa santé et de nuire aux intérêts de
l’Allemagne, le prince Grand-Chancelier a exposé les principes de gouvernement personnel qui sont ceux
de la constitution de l’empire Allemand. — Seul, le chancelier est responsable et uniquement à l’Empereur,
Les ministres sont nommés par lui
et révoqués par lui. Des délibérations
des Chambres il accepte celles qu’il i
croit bonnes et repousse les autres.
On a célébré à Berlin de grandes
fêtes à r occasion du mariage du
prince impérial fils du prince héréditaire avec une princesse de HolsteinAugustenbourg,
A.imon.0©
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