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1' année
Février 1866.
N.o *.
L'ÉCHO DES VALLÉES
—(NOUVELLE SÉRIE)—
Qae toutes les choses qui sont véritables........occupent
vos peosées — ( Philippiens.^ IV. 8. )
SOMMAIRE. — Questions sociales et politiques- Le Clergé d’Italie. — Adresse de
la V. Table à S. M. Victor Emmanuel II. — Missions- Circulaire de la V. Table.
— Variétés. Ce qu'on dit de nous par le monde. — Glanures. L’épreuve de
la foi. — Notwelles locales. — Avis — Conditions d'abonnement.
QUESTIONS SOCIALES ET POLITIQUES
LE CLERGE D’ITALIE.
Jamais peut-être le clergé d’Italie n’a entendu parler de lui
comme ces derniers temps ;»ce n’est pas toutefois qu’on s’épanche en injures: modérée comme toujours, la Nation Italienne
ne dit ni tout ce qu’elle sait, ni tout ce qu’elle sent. — Seulement, elle a braqué ses lunettes sur cet ennemi qu’elle redoute,
et elle ne semble pas, cette fois, vouloir sitôt le perdre de vue.
— Le projet de loi sur la suppression des couvents et la conversion des revenus de l’Eglise, après avoir, il y a un an, paru
à la Chambre pour en être bientôt retiré, vient d’être soumis
une autre fois au Parlement (12! décembre 1865). En attendant
que la Tdiscussion s’ouvre sur ce projet, le Gouvernement d’une
part et la presse de l’autre s’évertuent à fournir au public tous
les renseignements possibles, aussi bien sur les revenus du
clergé que sur le nombre de ses membres. — Et voilà ce qui
le rend, pour le quart d’heure, l’objet d’un si palpitant intérêt.
— Y trouvera-t-il son compte ? Nous ne saurions l’affirmer. Ce
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iS
qui nous paraît évident, c’est que , si les choses ne vont pas
précisément comme il aurait pu souhaiter, il n’aura qu’à s’en
prendre à lui même.
« L’aise des sots les tue » a dit la Sagesse. Ni prêtres, ni
moines ne sont des sots, assurément ; il n’en est pas moins
vrai que leur longue prospérité a fini par leur tourner en piège,
en leur faisant croire qu’ils pourraient user et abuser de leur
pouvoir’, sans crainte d'être jamais ébranlés. — Aveuglés par
sa puissance même, le clergé d’Italie n’a rien oublié de sa vieille
confiance, comme il n’a rien appris de tout le changement qui
s’est opéré autour de lui. — On a vu les peuples, réveillés de
leur sommeil séculaire, étonner le monde par leur modération ;
on a vu les plus nobles familles donner l’exemple du patriotisme et du sacrifice ; des princes magnanimes n’ont pas craint
de renoncer pour jamais aux commodes allures du pouvoir
absolu pour entrer, pleins de loyauté, dans les tâtonnements
pénibles et anxieux du régime constitutionnel ; tout le monde
a changé en quelque mesure. — Le clergé seul, à le prendre
dans son ensemble et surtout par le haut, a cru devoir rester
immobile. — S’opposer au courant pour sauver sa vie et pour
sauver les autres, c’est très-noble et très-beau ; mais quand ,
pour un pouvoir et des intérêts tout mondains, l’on se met en
travers du sentier, on doit renoncer à la sympathie d’un peuple
fatigué d’ignorance et d’esclavage.
Or le clergé s’est-t-il aperçu qu’il allait perdant la confiance
de ce qu’il y a de plus respectable parmi ses peuples ? A-t-il
ouvert aux âmes qu’il dirige ce très-saint Evangile dont il se
dit le gardien, quand il n’en a été que le geôlier ? — A-t-il
seulement daigné se réjouir avec nous en voyant tomber nos
chaînes ? — Loin de là. — Le clergé, le haut clergé surtout, a
continué d’aller son train comme si de rien n’eût été. —Que si
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— i9 —
un moment U a paru s’émouvoir lui aussi du bonheur de tout le
monde , il s’est hâté de prouver, même à ses meilleurs amis,
qu’il n’avait cédé qu’à une surprise, causée par l’enthousiasme
général.—Depuis, ce même clergé n’a su profiter de nos libertés
que pour faire sombrer ces libertés, s’il l’avait pu. — Bref ! non
content de se montrer étranger à nos intérêts et à nos aspirations , il s’est réjoui de nos tristesses, il a pleuré quand nous
étions dans la joie.
C’est à cette manière d’entendre sa mission, bien plus qu’à
l’embarras de nos finances, que le clergé doit d’avoir maintenant tous les yeux tournés sur lui. — S’il n’était question que
de mettre à flot son budget appauvri, l’Italie laisserait volontiers le veau d’or à qui veut l’adorer, persuadée qu’elle aurait
plus tôt fait de prendre sur elle seule toute la charge. Slais le
clergé devient de jour en jour plus menaçant; l’Italie coinnience
à voir qu’il y a là un ennemi autrement redoutable que l’Autriche
avec ses quatre forteresses ; et autant elle répugne à l’aggression , autant elle croit prudent d’aviser aux moyens de se
défendre contre un adversaire aussi puissant qu’il se montre
implacable.
La puissance du clergé ! elle n’est pas toute où l’on pense ;
elle a des racines qui demandent d’autres cognées que celle
que peut manier un Gouvernement. Mais au point de vue purement social et politique, on ne peut contester que le nombre et
la richesse n’en constituent deux éléments considérables, et
c’est par là que le pays a cru devoir commencer.
Quant au nombre, Dietrici nous apprend que c’est à cent et
quinze mille (nous disons 115,0001) que s’élève en Italie le total
des prêtres. Bien ingrat qui se plaint encore ! — N’avons-nous
pas ainsi le tiers et au delà de tout ce qu’il y a de prêtres dans
le monde romain? et cela quand il nous en reviendrait un
[■
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— 20 —
dixième, c’est-à-dire 35000 au plus? La France, cette fille aînée
de l’Eglise, n’a pour ses 36 à 40 mille habitants que 50 mille
prêtres commandés par 71 évêques et 17 archevêques. — C’est
bien pauvre à côté de notre abondance I
Au moins si c’était là tout notre avoir en fait de clergé ! Mais
non : le clergé séculier ne forme que la première catégorie : la
seconde c’est le clergé régulier, ce sont les moines et les nonnes
des 84 ordres, ou, si l’on préfère, des 2382 couvents que l’on
compte dans notre heureux pays.
Ici l’on a eu quelque difficulté, semble-t-il, à s’accorder sur
le chiffre réel de notre population monacale : aujourd’hui, c’est
à 38 mille environ que le ministre porte le nombre des moines
et nonnes qui, dans le projet de loi, auront droit à la pension ;
hier c’était de 45 à 46 mille que parlaient nos journaux ; mais
dans le recensement du royaume , qui a tout compté, nous
trouvons, entre religieux et religieuses, un personnel qui dépasse
73370 individus 1 — En attendant que des recherches nouvelles
nous apportent le chiffre définitif, faisons notre inventaire et
sachons nous contenter.
Voici donc en résumé ce que nous avons:
Un clergé séculier comptant cent et quinze mille prêtres avec
un état major de 183 évêques et de 44 archevêques pour nos
227 diocèses. — Puis un clergé régulier, composé de soixante
et treize mille moines et religieuses. — Pour peu qu’il s’en
ajoute encore, cela ne nous approchera pas mal de cent quatre
vingt dix ou deux cent mille individus appartenant à l’un et à
l’autre clergé. — La proportion qui paraît être à présent de 1
ecclésiastique sur 117 habitants du royaume, pourrait arriver
alors à un centième de la population. — L’Italie aurait ainsi de
quoi peupler toute son ancienne capitale , supposé qu’elle en
voulût faire un vaste couvent ; et nos 22 mille Vaudois, s’ils
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— 21
tenaient à leur juste part de moines et de prêtres, auraient bien
droit à quelque chose comme 180 à 200 individus de l’une ou
l’autre espèce. L’on peut souhaiter mieux, mais davantage, ce
serait indiscret.
Une chose pourtant est encore plus étonnante que le nombre
des moines et des prêtres dans le royaume d’Italie ; ce sont
leurs incroyables richesses. — Sans entrer dans les details, ni
discuter des évaluations un peu discordantes, prenons les
chiiîres tels qu’on nous les donne. Le gouvernement nous accuse pour les deux clergés un revenu total et net de 67 millions
de francs; d’autres disaient 76 millions], et les calculs certainement modérés de M'' Minghetli portent à 90 millions cette même
rente. — Prenons ce dernier chiffre, en l’augmentant de ce
que nos 16 mille curés peuvent retirer du casuel, c’est-à-dire de
leurs messes, de leurs miracles, ou de tel autre petit commerce
plus ou moins religieux ; puis faisons un pas de plus, et dans la
supposition que les 17 à 18 mille moines quêteurs ne vivent pas
uniquement de l’air du temps, accordons leur aussi quelques
millions pour leur subsistance et leurs menus plaisirs ; ce sera
pour lors au chiffre très-rond et très-respectable de 100 millions
de francs qu’il faudra monter pour avoir le revenu total du clergé
d’Italie. — Or, si telle est la rente — et la renie nette, — qu’on
juge de ce que doit être le capital I — On comprend qu’avec
cela chaque évêque ou archevêque en soit réduit à ne toucher
annuellement, pour son entretien, qu’une misère de 20 à 30
mille francs. — Et puis on fait la sourde oreille quand ils crient
famine ! — O monde cruel 1
C’est donc une armée de ISO à 200 mille soldats, hommes
ou femmes, que l’Italie entretient pour le compte de son plus
dangereux ennemi, —et c’est un capital de 2000 millions, sans
compter le travail perdu, qu’elle consacre à cette œuvre pie. —
6
?7 —
Faut-il s’étonner, après cela , que les bras manquant à notre’
agriculture , les marais aient envahi la cinquième partie de
notre territoire, et que nous ayons tant de peine à lever la tête ?
/Nous traduisons de l’italien la suivante/
ADRESSE DE LA V. TABLE
A S. M. VICTOR EMjyiANUEL IL
Sire !
Si reculées qu’elles soient, nos Vallées devaient avoir , elles
aussi, la douleur d’apprendre la mort prématurée qui vient
de nous ravir un Rejeton de la Famille Royale ; et les Vaudois
qui n’ont cessé de participeT aux joies et aux deuils de leurs
Souverains bien-aimés n’ont pu, cette fois encore , s’empêcher
de venir , pleins de respect, témoigner leur vive sympathie à
l’Auguste Père qui se voit violemment arraché à l’objet de son
aiTection.
Mais si un tendre Rameau a été retranché à l’Arbre séculaire,
nous n’oublierons pas que le Chêne heureusement demeure
debout avec sa verte couronne et les nobles branches qui sont
encore là pour en continuer et la gloire et la vie. Veuille seule-'
ment le Dieu Tout-puissant qui tient entre ses mains la vie des
princes comme celle des peuples, faire goûter à V. M. les consolations efficaces que lui seul peut donner, aussi bien que
cette espérance inébranlable qui soutient l’âme et la retrempe
au milieu des plus dures épreuves. Que ce Dieu de bonté
veuille garder et bénir ces Enfants qu’il a conservés jusqu’ici à
Votre Royale tendresse , et sur qui l’Italie aime tant à compter
pour son avenir 1
7
— 2Î —
Daignez, Sire, accueillir avec votre bienveillance accouluinêc
celte faible expression des sentiments que les Vaudois nourrissent pour Votre Auguste Personne, et dont le soussigné s’honore
de pouvoir être l’interprète , tout en se disant avec bonheur et
avec le plus profond respect
De V. M.
Pomaret, le 26 janvier 1866.
Le Irès-humble et très-fidèle sujet
LsignéJ P. Lantaret
Modérateur de l’Eglise Vaudoise.
Missiom
CIRCULAIRE DE LA V. TABLE
AUX CONSIST-OIRES
Eq favenr de l'Œuvre des Missions.
La-Tour, le 6 février 1866.
Mm. et chers Frères.
Nous avons l’avantage de vous envoyer le Compte-rendu annuel des
Collectes et des dons qui ont été recueillis au sein de notre Eglise
en faveur des Missions dans le Sud de l’Afrique. Nous avons fait parvenir à M.' Casalis, Directeur de la Maison des Missions de Paris, la
somme de mille et cent francs ( 1,100 fr. ).
C’est un peu moins que l’année dernière; mais trois paroisses ne
nous ont pas encore fait parvenir leurs collectes , et la Vente de LaTour ne se fera que plus tard ; de sorte que nous espérons pouvoir
faire, dans le courant de mars ou d’avril, un envoi supplémentaire.
Le s paroisses et les personnes qui nous ont fait parvenir leurs dons,
sont les suivantes :
8
— 24 —
1. Roua............................................Ff. 25. 00.
2. POMARET..........................................» 40. 00.
3. Massel...........................................» 20. 90.
4. ViLLE-SÊCHE......................................» 27. 45.
5. s.’’Germain. — Collecte . . fr. 31. 16. )
» Ecole des Balmas » 2. 30. ) » 38. 46.
» D.’’ Ed. Rostan » 5. 00. )
6. Praly................................... . . . » 15. 71.
7. Pramol...........................................» 25. 00.
8. Boby . — Collecte . . fr. 22. 10. )
» Ecole des filles » l. 75. ) . . » 23. 85.
9. ViLLAR — Collecte au Temple . fr. 22. 15. )
• Réunions mensuelles » 28. 30. )
» Travail de quelq. écoliers » 5. 00. ) » 114. 50.
» Ecole du Dimanche) . » 6. 05. )
» Souscript. de quelq. pers.» 53. 00. 1
10. S..T Jean. — Legs de Mad. Marie Muston née Voile » 50. 00.
» Collecte au Temple....................» 40. 25.
• Ecole du Dimanche.....................» 28. 85.
» Ecole des filles....................» 1. 10‘.
» M."® Fontane..........................» 3. 00.
» Par David Lantaret.LaSoc.‘^ de Travail » 30.00.
11. La-Tour. — Collectes............................» 127. 40.
» Ecole des Coppiers....................» 16. Oj).
» Par Madame Chambeaud. Société ’,de
travail de quelq. amies des missions » 40. 00.
» Par ¡Madame Caroline Malan. Société
du sou missionnaire..............» 33. 00.
12. Angrogne — Collectes.............................» 57. 96.
» Société du filage .................» 10. 00.
13. Turin.........................................« 300. 00.
Total pour 1865 ... Fr. 1068. 43,
Resté en caisse de 1864 » 25. 01.
Fr. 1093. 44.
9
— 25
Le Journal des Missions de Paris , qui est envoyé à toutes les Parois-'
ses , vous fait connaître l’œuvre que vous soutenez et les épreuves
récentes par lesquelles il a plu au Seigneur de la faire passer. Nous
vous transcrivons ici un passage de la dernière lettre que nous avons
reçue de M.' Casalis ; —
« Veuillez, — nous dit-il — offrir aux chers bienfaiteurs de notre
» œu'vre , qui vous ont remis leurs dons, l’expression de notre recon» naissance et de notre attachement chrétien. — Leurs sympathies et
» leurs prières nous sont bien nécessaires dans les temps d’épreuve
« par lesquels nous passons. L’horizon semble pourtant s’éclaircir un
» peu. Les Boers paraissent reconnaître l’impossibilité de subjuguer
» les Bassoutos ; mais ils font encore dans le pays des apparitions
• inattendues , par petits détachements montés, et tiennent ainsi la
» contrée en émoi. Leur but est surtout d’empêcher le indigènes de
» se livrer aux travaux de l’agriculture , et de les réduire , si possible,
» par la faim. D’un autre côté les chefs Bassoutos rassemblaient des
» forces considérables pour prendre l’offensive. — Continuons à crier
» au Seigneur. — L’œuvre qui s’est faite dans le Lessouto , était bien
» son œuvre , et II ne l’abandonnera certainement pas ».
Vous savez que l'œuvre missionnaire au Sud de l’Afrique, commencée il n’y a pas encore quarante ans , a maintenant à son service dix
sept missionnaires , huit catéchistes indigènes, et cinquante cinq autres
personnes sous sa dépendance. Elle a fondé chez les Bassoutos douze
stations , ayant chacune un temple et une maison d’école. Les missionnaires ont sous leurs soins deux mille communiants , et mille deux
cents élèves, et ils viennent d’ouvrir un Séminaire destiné à former des
prédicateurs indigènes.
Nous vous recommandons, MM. et chers frères, de faire connaître
cette œuvre dans les paroisses et de réveiller leur intérêt en sa faveur.... Ainsi que vous pouvez le voir dans le tableau ci-dessus, les
Paroisses qui ont pu fournir une plus forte contribution , ont obtenu
cet heureux résultat, soit en excitant l’intérêt individuel, soit par l’établissement du sou missionnaire et par des souscriptions , soit par
des sociétés de travail , soit enfin par des réunions mensuelles et les
Ecoles du Dimanche.
Nous n’osons pas insister davantage sur les moyens à employer pour
faire coopérer les fidèles de votre Paroisse à une aussi belle œuvre;
mais ce dont nous sommes bien persuadés , c’est que l’intérêt pour
10
- 28
les Missions Evangéliques est un des plus sûrs indices de lâ^vie dii
troupeau qui nous est couflé , et que le réveil de cet intérêt est un
des moyens les plus directs d’édification.
Agréez etc.
Les Membres de la Table.
VARIÉTÉS
Ce qu'on dU de nous par le monde.
Du sait que MM. J. P. Revel D. Th., président de la Commission
d’évangélisation , M. Prochel évangéliste à Pîse j et le Docteur Stewart
de Livourne , viennent de se rendre en Ecosse pour intéresser les
différentes Eglises de ce pays à l’œuvre de l’evangélisalion en Italie.
Ces messieurs , accompagnés par le Rév.d Docteur Guthrie et par le
shériff Jameson, représentants du comité auxiliaire d’Edimbourg, ont
commencé leur tournée à Dumfries, petite ville de 12000 habitants
au S. de l’Ecosse. Nous apprenons par le journal de l’endroit (en date
du 7 février) que le temple où s’est tenu le meeting était comble ;
l’on voyait sur la plateforme des membres de toutes les Eglises presbytériennes d’Ecosse (Eglise libre, Eglise établie. Eglise indépendante.
Eglise presbytérienne-unie. Eglise réformée) et le gentleman qui
présidait n’était rien moins que le Lord Provost {syndic ) de Dumfries.
Après les discours bruyamment applaudis de MM. Revel, Prochet,
Stewart et Jameson , et suivis d’autres discours encore , le meeting
vota par acclamation la formation d’une Société auxiliaire , et d’un
comité directeur, composé du pasteur et de deuxjaïques de chaque
Eglise de Dumfries et de Maxwelltown ; et sans perdre de temps, vite
on fit une collecte qui produisit fr. 525.
Tout cela avait pris deux heures environ, et il se faisait déjà tard
(il était presque 10 h. pm.), lorsque le Rév.^ Docteur Guthrie, salué
par des applaudissements enthousiastes, se leva pour parler en dernier
lieu. Il est bon qu’on sache que le D' Guthrie est un orateur éminemment populaire ; sa parole , toujours facile et heureuse, sait être
tour-à-tour sérieuse et enjouée ; et ceux qui ont eu le bonheur de
l’entendre à notre dernier Synode savent de quelle expressive musique
le flot de son éloquence vient frapper l’oreille.
La partie la plus piquante de son long discours ( il ne dura pas
moins de d’heure ) étant sans contredit le portrait, quelque peu
flatté, qu’il trace des "Vaudois , il sera peut-être agréable à nos lecteurs
d’en posséder quelques fragments.
11
- 2f
.... « Ces messieurs ( dit-il en désignant les députés) ne demandent
rien pour eux-mêmes. Ils ne demandent rien pour les paroisses et
les pasteurs des Vallées Vaudoises. Ils ont là quinze ministres. J’ai
visité leurs cures ; je me suis élevé à la hauteur de 6000 pieds au
milieu de ces grandioses montagnes ; j’ai reçu un accueil hospitalier
plein de bonté et d’aifection que je n’oublierai jamais. J’ai donc eu
plusieurs ocasions de comprendre le caractère de celte Eglise. Eh bien,
retenez ceci, la population n’est pas en état de recueillir l’argent dont
elle a besoin...J’ai passé quelques jours dans la vallée de S. Martin ;
j’y ai voyagé par des routes dont vous n’avez nulle idée, des routes
qui surplombent un précipice de 600 ou 700 pieds', au fond duquel
mugit et écume un torrent impétueux , où l’on trouverait une mort
certaine. En gravissant à dos de mulet cet étroit chemin, je me serais
estimé heureux que la route fût aussi sûre que l’escalier de mon
logis à Edimbourg (hilarité). ... .'La population de ces Vallées est pauvre ;
elle ne dépense pas son argent à boire du whisky ; elle ne fait que
peu d’usage du tabac ; elle n’est pas adonnée à la boisson , mais elle
est tempérante, amie du travail, frugale. industrieuse; et cependant la
pauvreté est telle que , quatre ou cinq mois durant, tous les petits
fermiers sont obligés’, grâce à leur rude climat, de vivre, savez-vous
comment ? Toutes les maisons se composent d’un rez de chaussée où
est logé le bétail , et d’un unique étage où l’on grimpe par un escalier
extérieur et qui sert d’appartement à la famille. Vous ne trouverez
pas très-confortable de vivre de la sorte si près du bétail ; mais ces
gens trouvent cela si confortable', qu’ils quittent volontiers l’appartement supérieur pour passer leurs cinq mois d’hiver en la compagnie
du bétail (applaudissements). Pourquoi cela? direz vous. Posez cette
question aux gens de la campagne, on vous répondra que la chaude
haleine des vaches est un bon préservatif contre la consomption ( hilarité). Là-dessus vous seriez peut-être disposés à passer chaque jour
nombre d’heures dans une étable pour faire une cure. Mais ce n’est
point là la raison qui dicte aux Vaudois leur genre de vie. Le vrai
motif c’est qu’ils ont fort peu de temps pour cultiver leurs propriétés,
car l’hiver est très long. et la neige abondante ; et quoique leurs
montagnes soient magnifiquement boisées, ils n’ont pas le loisir de se
procurer du combustible ; et voilà pourquoi les fermiers ou petits
propriétaires passent cinq mois d’hiver dans les chaudes étables..........
Et quels souliers il faut avoir pour parcourir ces étroits chemins
flanqués de précipices dont je vous ai parlé ; j’ai vu ceux du maître
d’école, et j’ai vu aussi ceux du pasteur; vous n’en avez nulle idée.
Sur ces chemins recouverts d’une glace glissante , et à peine aussi
larges que mes deux mains, il faut être ainsi chaussé ; eh bien , ces
souliers, ils ont des clous aussi longs que cela ( l’orateur superpose trois
doigts de sa main au milieu d’une explosion de rires et d’applaudissements)
11 est bien commode pour les ministres de Dumfries de faire des
visites en hiver, mais c’est tout diiférent dans la vallée de S. Martine...
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— 28 —
A trioh entrée dans une de ces étables, un veau me regarda d’un air
ttès-étonné {hilarité bruyantej ; non pas qu’il fût surpris de voir un
Ecossais, car il est notoire que l’on trouve des Ecossais partout et l’on
dit que si jamais on réussit à atteindre le pôle nord on y trouvera
tout au bout un Ecossais assis ; mais nous étions en été et le veau
était bien aise d’avoir de la compagnie fhüaritéj. Tout ceci vous convaincra , j’espère , que ces messieurs ne viennent pas quêter sans
nécessité.. J’aime la population des Vallées ; nulle part je n’ai été
aussi intéressé; elle ressemble tant aux bonnes gens de chez nous.
Les jeunes filles je les ai vues venir au marché à La Tour, portant
à un bras dans un panier leurs œufs et leur beurre , et à l'autre
main....que pensez vous qu’elles eussent ? Qu’auraient pensé les bonnes
gens de Dumfries s’ils avaient vu Cet objet porté par une de nos jeunes
filles qui viennent ici au marché ? Chacune d’elles avait à la main
un éventail destiné à protéger son teint contre l’ardeur du soleil
f hilarité). Les Vaudois nous ressemblent fort, surtout par leur amour
de l’instruction. Je parlais de leur pauvreté et en voici une autre preuve;
c’est que pour une fenêtre vitrée il y en a vingt qui ne le sont pas, mais
qui sont fcoucAées avec du papier. Or qu’y avait-il sur ce papier? C’étaient
des feuilles de livres de classe usés par un long frottement et mis hors de
service. Voici encore une preuve de leur amour de l'instruction. J’ai
visité la paroisse du Pomaret où ils ont une académie; je rencontrai
par hasard deux jeunes garçons et leur demandai : « n’allez vous pas
à l’école ? — Oh ! oui , me répondirent-ils. — Et pourquoi n’y êtesvous pas maintenant ? — C’est que le Synode se réunit cette semaine,
et notre régent a dû s’y rendre comme député. — Et que vous enseigne-t-on à l’école ? Là dessus ils me répondirent qu’ils s’y rendaient
le lundi malin, après avoir fait 4 ou 5 lieues, qu’ils retournaient chez
eux le samedi pour passer la journée du dimanche au sein de leurs
familles, et que, entr’autres choses, ils étudiaient le latin et le grec.
Voilà les enfants de ces gens gui vivent cinq mois avec leurs vaches.
Et voilà ce que j’ai vu de plus beau ; des garçons faisànt 5 lieues pour
profiter des bienfaits de l’instruction. Cela m’a fait penser aux Ecossais
et au chemin qu’ils sont capables de faire dans ce même but.........
» Je m’arrête ; il me reste cependant à vous dire que l’Eglise Vaudoise est la plus petite en même temps que la plus pauvre des EgUses ; mais elle est aussi la plus ancienne. Dans un sens , l’Eglise Libre
ne compte que 21 ans; l’Eglise Unie Presbytérienne, 130; l’Eglise
Etablie, 300; l’Eglise Anglicane, 350; l’Eglise d’Allemagne, 400; l’Eglise Vaudoise n’en compte ni 400 ni 1400 , mais bien près de 1800.
Elle est la plus antique des Eglises , et pas une autre n’a eu une
aussi grande part de souffrances pour la cause de Christ...... Pas une
persécution ne sévissait dans les Vallées qu’il ne s’y trouvât au fond
la main de Rome_______ Mais les Vaudois étaient pareils à nos Ecossais
de jadis : « qui s’y frotte, s'y pique» f applaudissements J. — Ils ne pouvaient se résigner à voir massacrer leurs femmes et leurs enfants sans
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opposer (le résistance. Je suis un homme de paix , et j’annonce la paix,
mais si quelqu’un venait pour tuer ma fèinme et mes enfants, qu’il
prenne garde, lui aussi, à ma carabine /'applaudissements J. Je suis un
homme de paix, un ministre de l’Evangile de paix , mais je tiendrai
jusqu’à ma dernière heure pour celui qui, campé devant sa porte, dira :
• Que personne ne s’avise (îe toucher aux miens, tant que je suis là •
/bruyants applaudissements/. Tel est le principe d’après lequel nos ancêtres ont agi et combattu.... Et quant à moi je ne ressens nulle honte en
voyant figurer un Guthrie parmi les 30 mille martyrs du Covenant
/bruyants applaudissements/.
» Je finis en recommandant cette cause à votre plus chaude sympathie... Cette cause , mes chers amis , nous est commune. Lors(ju’on
a lu ce soir la liste des membres du Comité Directeur, et que j’y ai
vu figurer côte à côte des ministres de l’Eglise Libre , de l’Eglise Etablie , de l’Eglise Wesleyenne , et de l’Eglise Indépendante, mêles à
des représentants laïques, — bien! me suis-je dit, — voilà la vraie
alliance évangélique ! Après avoir bataillé pendant la meilleure partie
de ma vie, je suis reconnaissant d’ètre un homme de paix dans cette
grande et bonne cause et de m’y rencontrer avec des ministres de
toutes dénominations [applaudissements enthousiastes/.
GLANURES
■^’¿preuve de In fol ! — a Je les éprouverai comme on éprouve l’or ».
(Zach. XIII). —Frappée du fréquent emploi que les Ecritures font de
celte image , une dame à qui Dieu n’avait point épargné les alllictions,
voulut savoir d’un orfèvre môme par quel procédé se raffinent les métaux précieux que l’on veut mettre en œuvre. — « Ce n’est pas précisément une affaire de novice, dit le fondeur ; aussi longtemps que
l’or est à l’ardeur du feu dans le creuset, je me tiens tout-près et ne
le perds pas de vue un seul instant, afin de l’en retirer juste au moment où , suffisamment épuré , il se sépare des scories; le moindre retard gâterait tout. Or le temps est venu de retirer du feu le précieux
liquide quand je vois mon image se refléter clairement dans le métal ». — La dame remercia et s’éloigna, toute heureuse de savoir ce
que Dieu se propose quand 11 afflige ses enfants , et persuadée que
notre Père Céleste n’est pas moins attentif à la douloureuse opération
que l’orfèvre à son creuset.
Pensées. — Le pire effet des ténèbres c’est de nous faire haïr la
lumière et de nous aveugler (Jean ni; 1. Jean ii. ).
----Le pire effet d’une mauvaise action c’est de nous corrompre,
( ViNET ).
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NOUVELLES LOCALES
Arrêtés des Paroisses Vaudolses sur la question de la
libre nomination des Pasteurs fsuite et fin J. k S. Germain ( 29
oct., 12 et 19 novembre), après une première séance destinée à informer et à éclairer l’assemblée, le principe de la libre nomination a
été admis et voté à l’unanimité ; dans une troisième séance , l’assemblée , invitée à examiner et à discuter le second principe, se
prononce toute entière pour le rejet du principe et du moyen.
Au Pomaret ( i 7 décembre ) , l’assemblée , convoquée à diverses
reprises , s’est définitivement prononcée , à la presqu’unanimité, pour
l’adoption des deux principes , à savoir de la libre nomination des
pasteurs et des contributions volontaires à fournir par toutes les
paroisses, soit pour venir en aide aux paroisses les moins favorisées
que le premier principe adopté placerait dans un état d’infériorité
plus grande encore, soit pour subvenir aux dépenses pour des objets
d’un intérêt général, soit enfin pour faire face aux besoins éventuels
de chaque paroisse.
À Pramol (17 décembre), 25 électeurs se sont prononcés par un
vote unanime pour le maintien de l’article IX de la Constitution, et
le rejet de la seconde proposition. Le Consistoire certifie que tel est
l’avis non seulement des électeurs ci-dessus mentionnés, mais de la
paroisse toute entière.
A Maneille ( 17 décembre ) l’assemblée a repoussé les deux principes.
A Massel ( 5 novembre ) l’assemblée s’est prononcée à l’unanimité
dans le même sens. Cependant un certain nombre d’électeurs seraient
disposés à donner leur adhésion aux deux principes , au cas où le
tableau de répartition des fonds recueillis leur serait connu et les
satisferait pour ce qui concerne la quote-part afférente à la paroisse
de Massel.
Villesèche, Rodoret et Proli n’ont pas encore fait connaître leur manière de voir.
À Turin (14 janvier), l’assemblée considérant; 1» que si d’un côté
il serait souverainement désirable que le principe, de la libre nomination des Pasteurs, qui en définitive est celui de l’Eglise Vaudoise ,
pût être appliqué sans restriction quelconque et, partant, de manière
à échapper aux inconvénients de plus d’un genre que l’expérience a
démontré résulter des restrictions actuellement existantes ; d’un autre
côté, cela ne doit pourtant avoir lieu que quand les inconvénients
bien autrement graves encore et généralement reconnus comme inséparables de la pleine application de ce principe, dans les circonstances
topographiques de l’Eglise Vaudoise, auront été, par une mesure jugée
suffisante à cet effet, sinon complètement écartés, du moins assez
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diminués pour que le remède qui serait proposé au mal actuel ne
doive pas se dire avec raison beaucoup pire que ce mal lui-même ;
2o Que tel n’est nullement le cas de la mesure proposée par la commission susmenlionuée, mesure que l’examen réfléchi auquel elle l’a
soumise a fait juger par l'assemblée tout à la fois inapplicable et
insuffisante ; que ce n’est pas assez qu’un principe d’organisation
ecclésiastique suit vrai en lui même, pour que tout aussitôt et sans
égard aux circonstances particulières.. ce principe doive recevoir son
entière application; — opine pour qu’il ne soit fait pour le moment
aucune modification au § IX de la Constitution.
I.e 19 février, anniversaire de l’Emancipation des Vaudois, continue d’être , en quelques endroits de nos Vallées, un vrai jour de
bonheur , surtout pour les enfants des écoles , qui l’appellent tout
simplement la fête. C’est que ce jour-ld ils sont effectivement l’objet
d’une attention particulière. À S‘ Jean, par exemple, c’est par centaines (350) qu’on les a réunis, cette année, de toutes les écoles; et
à La Tour on n’eu compta pas moins de 450 entre fillettes et garçons.
— Qu’on se figure cette gent trotte-menu défilant deux à deux tambour en tête et drapeaux au vent,... et l’on comprendra que plus d’un
assistant fût ému. — Au sortir de l’Eglise, ce fut pour les uns une
agréable promenade, au bout de laquelle le bruyant cortège devait
trouver , chez une famille amie , un accueil plus agréable encore; ce
fut pour les autres un frugal repas, qu’une sollicitude toute maternelle avait préparé à la porte même du presbytère. — Tout compris:
un brillant soleil , des chants , des maîtres aussi heureux que leurs
élèves , de sympathiques témoins , sans compter les bonnes paroles ;
— que fallait-il de mieux pour laisser aux grands et aux petits le
plus doux souvenir ?
Mais ce n’était pas assez d’amuser les enfants , il fallait encore penser aux grandes personnes. — C’est à quoi pourvut l’Union Vaudoise
de La-Tour en ornant de verdure , de drapeaux , d’inscriptions et de
portraits l’école paroissiale. — Vers sept heures du soir la salle était
comble. Nous ne dirons rien de la première partie de la soirée qui fut
d’un caractère exclusivement religieux ; rien non plus de la troisième,
qui est une très-modeste collation où la parole est à tout le monde,
et où les toasts abondent quelquefois plus que les verres. — Ce qui
offre quelque originalité, c’est la seconde partie que nous appellerons
patriotique. — Ici plus de chants, il est vrai, mais des récitations et
des lectures qu’il n’est point défendu d’interrompre par des marques
de satisfaction. Un étudiant invité à lire un travail qu’il avait intitulé
Les forces et richesses perdues aux Vallées, fut suivi d’un gai ménestrel, qui
voulut bien réciter en bon patois deux pièces de vers de sa façon. —
D’autres récitations achevèrent d’égayer la nombreuse assistance, qui
à son tour ne fut point avare d’applaudissements.
On se tromperait cependant si l’on s’imaginait que l’amusement eût
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été la seule préoccupation de cette soirée. Outre la collecte en faveur
des nègres émancipés d’Amérique; le portrait du Roi V. E., que l’on
voyait encadré de verdure et des couleurs italiennes , ceux du Général
Beckwilh et du Docteur Gilly , des inscriptions , de chaleureuses paroles , tout dans la salle rappelait de grands événements et de grands
bienfaiteurs. — Le nom d’AzECLio , entr’autres, prononcé comme en
passant, vint réveiller un si vif souvenir de ce que nous devons comme
Vaudois et comme citoyens aux nobles efforts d’hommes tels que RoBEHTo et Massimo , qu’une souscription déjà ouverte dans la journée
par les Etudiants et quelques Professeurs fut immédiatement continuée.
Cette contribution des Etudiants et de l’Union Vaudoise sera d’un faible
secours, peut-être, pour l’érection du MONÜMENTO AZEGLIO , mais
elle aura tout au moins servi à rafraîchir notre reconnaissance envers plus d’un bienfaiteur, et très-particulièrement envers les deux
illustres frères que nous rappelle ce glorieux nom d'AzEGLio.
PS. ■— Ces lignes étaient écrites quand on est venu nous dire qu’à
St. Jean aussi , grâce aux soins de la Société d’instruction et d’Edification
il y eut , le soir du 17, un simple mais joyeux repas. — Bien plus,
et bien mieux ! — A midi les enfants , après leur morceau de pain,
ont chanté quantité de jolies choses, à la grande satisfaction des parents et des amis dont la salle était remplie.
AVIS.
L’Eco délia Veriti ayant eu l'extrême obligeance d’annoncer notre petit journal
à ses lecteurs, l'Echo des Vallées, tout en remerciant son confrère pour son accueil
si bienveillant, aura soin d’avoir à Florraice un certain nombre d’exemplaires.
Société auxiliaire d'Evangélisation en Italie. Les dons seront reçus à La Tour par
MM. les Prof.rs Et. Malan, - Revel, - Monastier, - Charbonnier - et B. Tron ; et
dans le reste des 'Vallées par ceux de MM. les Pasteurs et les Régents qui seraient disposés à les transmettre aux Professeurs ici nommés.
Pignerol, J. Chiantore Impr.
H. Jahier Gérant.
GONDITIOIVS DG L’ABOIVIVGMENT.
L’ECHO DES VALLÉES paraîtra chaque mois.-------Prix d’abonnement annuel
payable en souscrivant : Pour l’intérieur, rendu franc de port fr. 2. 50-; pour
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On s’abonne = à Torre-Peelice , chez le Gérant Mr. H. Jahier Relieur
Libraire. = A Pionerol, chez Mr. J. Chiantore Imprimeur Libraire. = A
Turin, chez Mr. J. Js. Tron Libraire*, portici della Fiera num. 25. = A
Florence à la Librairie Evangélique, rue Panzani.
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