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Annèb Cinquième.
12 Septembre 1879
N, 37
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous, me serez témoins. Actes 1, S. St^ivant la vérité ovec la charité. Jip. I, 15.
PRIX D’ABRONMEMENT PAR AN Italie . . L. 3 Tous les pa3^£P de rUnion de poste,. .J . . » 6 Amérique } . . » 9 On s’abonne : Pour VJntérievA' ch'6î5 MM. les pasteurs et les libreiies de Torre Pòllice. Pour VExtérieur B-tx Bureau d’Ad- i ministtation. Un ou plusieurs, numéros sépa- rés, demandés avant le rti- rage ÏO Cent, chacun. Annonces : 25 centimes par ligne. Les envois d'argent se font par lettre recommandée ou par ' mandats sur le Bureau de Pe- nosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi r A ta Direction du Témoin, Pomaretto (Pinerolo) Italie, pouf I'ADMINîSTRATION adresser ainsi : Al'Admînistruiion du îVîmoî«, Pomaretto iPineroloJ Italie,
©oinmaix'O.
Synode do rÉRliso Évangélique Vaudoise. — Correspondance. — Répi^loire
do la IdUéralnro Vaudoiso. — Porter la
croix. — Un malade, — Une question
importante. — Chronique vaudoise. —
demie politique. — Annonces.
SYNODE
de Itglise Évangélique Yandoise
t i-i
II.
Aussitôt après la nomination
de son bureau T Assemblée fût
appelée à se prononcer louchant
Je lieu de ses séances. La Table
avait été, sans préméditatibn aucune , amenée à élever de quelques mètres le bâtiment qu’elle
avait construit pour les exercices
gymnastiques que la loi rend ^obligatoires dans tous les collèges,’
et obtenu par ce moyen une grande
salle capable de contenir au delà
dé 250 personnes. Elle l’avait
meublée en toute hâte, mais fort
joliment du strict nécessaire et
elle l’offrait au Synode, au moins
à titre' d’essai , comme un local
préférable au temple, soit parcequ’il serait mieux aéré , puisque
les dix fenêtres de la nouvelle
salle permettraient toujours de
l’aérer à souhait,^ne laissant d’ailleurs pénétrer le soleil que lorsqu’on le voudraitsoit surtout
parrce l’on y entendrait mieux
les orateurs. Comme la chaleur
était en ce moment excessive, beaucoup de membres du Synode objectaient que l’on en souffrirait
là beaucoup pins encore que dans
le temple , les murs étant très
minces et le toit très rapproché;
l’on manifestait surtout des craintes très sérieuses à l’endroit de
la solidité du plancher ou même
de celle de l’un des murs ou portion de mur qui n’avait pas été
fondé en vue de soutenir un pareil
édifice.
Après une discussion qui se prolongea jusqu’à 7 h., il fut décidé
que la séance du mardi matin s’ouvrirait dans le nouveau local ,
quitte à revenir au temple si on
le jugeait plus prudent on plus
convenable. Nous pouvons dire
dès maintenant que le Synode a
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siégé jusqu’à la fin dans la nouvelle salle, quoique personne ne
soit d’avis qu’elle réponde de tout
point aux exigences d’une pareille
assemblée.
Mardi. La lecture des rapports
de la paroisse de Ville^sèoke et
de la station de Trabia (Sicile)
a donné lieu à des observations
et à des explications fort intéressantes ; le premier est rédigé dans
un esprit de vérité et de sincérité
et il mentionne deux innovations,
louables à la condition qu’elles
ne dégénèrent pas en pur formalisme: celle d’un engâgeraent écrit
par chaque catéchumène et celle
de la participation des catéchumènes en corps à leur première
communion. Au sujet du rapport
sur la station de Trabia ,• rapport
dans lequel la controverse occupe
la plus grande part, le président
du Comité , . tout en rendant un
bon témoignage à l’Instituteur
évangéliste de cette localité, déclare que l’avenir de cette station
réside surtout dans son école qui
a compté jusqu’à 60 élèves, tous
enfants de catholiques romains et
qui a mérité l’approbation et les
éloges de l’inspecteur scolaire luimême.
Le Syriode entend ensuite la
lecture du rapport de la Commission examinatrice de la Gestion de la T'ftble et passe à la
discussion de cette gestion. Un
acte du Synode résume ce qui a
été dit soit à celte occasion soit
plus tard au sujet de la perte
que notre Eglise et plus particulièrement T,école de théologie et
les écoles de Florence ont essuyée
par la mort de madame veuve
A. Revel, mort aussi soudaine que
l’avait été celle de son mari. —
M*' B. Davyt pasteur émérite,
M'"® N.Rollier et M. le prof. Binder
de Genève ont eu chacun leur
part dans cette mention émue des
départs de l’année.
Au sujet d’une observation du
rapport de Praly exprimant le
regrèt que, au lieu d’une école
de filles dont on n’avait aucun
besoin , on n’aît pas pu avoir au
hameau des Guigou, une école enfantine, il est assuré de différents
côtés que la loi ne s’oppose nullement à ce que pareille chose se
fasse, puisqu’elle existe déjà dans
plusieurs paroisses ou stations
Vaudoises, et que même cela se
pratique dans quelques communes
catholiques de notre arrondissement.
L’école de S' Second à laquelle
le Comité d’évangélisation sem.blait avoir décidé de ne plus accorder de subvention, a donné
lieu à une discussion assez prolongée à l’issue de la quelle il
nous a paru que les choses se
continueraient comme par le passé
sans cependant que le Comité qui,
à ce moment n’existait pas et ne
pouvait rien promettre, ait précisé
le chiffre de son concours ¡ pour
une école qui est plutôt dans les
vallées que dans le champ de
l’évangélisation.
Le Rosario, à son tour, a provoqué des observations en sens
très divers, les unps déplorant
encore l’émigration qui a donné
naissance à cette colonie,, maintenant notre 17® paroisse et exprimant,le vœu que jamais on n’en
vienne à parler d’une paroisse de
S* Carlos ou d’Alexandra, les au-
3
_____-—291.
très au contraire , acceptant le fait
accompli comme providentiel, dans
le sens que la sagesse de Dieu
sait tourner à bien même les folies
des hommes, manifestant la confiance en l’av^eiiir de cette colonie
au point de vue spirituel, quelques-uns allant même jusqu'à y
voir en germe l’instrument d’evangélisation des vastes régions
de la Plata. Tous se sont unis
pour témoigner de leur vif intérêt
et de leur sympathie pour ces
frères éloignés de nous et tout
particulièrement pour leur jeune
pasteur M. Ugon qui travaille avec
tant d'ardeur et d’abnégation, et
non sans succès, ce que prouve
l'intéressant rapport dont la Table
a reproduit une bonne partie.
f A suivre J.
(irorrespottbancc
8 septembre 1879.
Mon cher Monsieur,
Cette année, comme je n’étais ni
député, ni membre d’une Commission
examinatrice, j’ai été sur le point de
me priver du plaisir d’assister à notre
Synode, car plus d’une raison me retenait à la maison. Un petit encouragement a pourtant suffi pour me décider à y faire une apparition et si je
regrette quelque chose, c’est de ne
pas avoir pu y passer toute la semaine,
car j’apprends qu’il a été intéressant
et paisible, ce gui n’a pas toujours été
le cas ces années passées.
J’étais donc là le jour où M. l’av.
Vola l’un des membres la'iques de la
Table a. communiqué à l’assemblée le
résultat des souscriptions déjà^ faites
pour le fonds que l’on sait. Quelques
unes des chiffres qu’il a lus, et dont
je voudrais 'avoir pris note, m’ont
agréablement surpris; je tie puis pas
en dire autant de quelques autres qui
m’ont plutôt peiné. Si l’on ne peut
dire d’aucune de nos paroisses qu’elle
a donné selon son pouvoir, même au
de là de son pouvoir, il y en a pourtant qui ont très convenablement répondu à l’appel qui leur a été fait et
dont on peut louer la bonne volonté;
d’autres par contre n’ont évidemment
pas compris ce que l’on demandait
d’elles, probablement parcèque le pasleur n’a pas voulu et que les membi’es du Comité local n’ont pas su
expliquer bien clairement cé dont il
s’agissait. J’en connais une ou deux ,
par exemple, où les souscripteurs,
au moins plusieurs d’cnlr’eux , n’ont
donné ni plus ni moins, que ce qu’ils
ont pris l’habitude de donner lorsqu’on
fait une collecte extraordinaire pour
une autre objet quelconque, s’attendant peui-êlfe à ce que la même souscription leur fût demandée d’année en
année.
Le travail du collecteur est un des
plus fatigants que je connaisse et tous
n’en sont pas capables. Il y a des gens
qui arrivent avec leur liste, la présentent et invitent simplement chacun à
y apposer son nom ou à y faire inscrire la somme qn’on e.st disposé à
donner; quelquefois cela suffit, mais
en général, et particulièrement ici,
où donner pour tes besoins spirituels
de l’Eglise n’est pas encote entré dans
nos mœurs, il faut bien autre chose.
Il s’agit de montrer que l’on demande
pour un objet important et nécessaire,
de prouver ensuite que le devoir de
contribuer s’impose à celui à qui l’on
s’adresse aussi bien qu’à long les autres
membres de la paroisse ou de l’Eglise.
Il faut répondre doucement et patiemment à tontes les objections qui sont
faites, et ces memes arguments le colleciénr est appelé à les répéter vingt
fois par jonr , sans se fâcher et .sans
se plaindre; on comprend iisseit qu’une
pareille constance n’c.sl pas donnée à
lonl le monde.
Je suis donc persuadé que dans le
cas présent et dans quelques paroisses
on s'y est iual pris, mais aussi que
l’on ne manquera pas de reprendre
4
^292-~
l’œuvre imparfaiicment ’accomplie ;
l’honneur même me semble y èire engagé. Il ne i'aul. pas que l’on puisse
dire d’une seule de nos paroisses
qu’elle a été soui'dc à l’appel, el on
ne le dira pas, j’en suis sûr.
Quanl ans queiques individus, plutôt
à leur aise , qui , dans certaines paroisses, se sont refusés é toute conIribulion, il n’y a pas à s’en inquiéter
et l’on aurait grand tort d’insislei’auprès d’eux ; même il y a lieu de s’en
féliciter. Qui sait si la bonté de s’être
ainsi distingués ne les poussera pas,
un jour ou raulre, .à faire une éclatante réparation du scandale qu’ils ont
donné ! C’est ce qu'espère et sounailc
Foire dévoué
S.
Répertoire de la Lilléralure Yaiidoise
II.
PREMIÈRE SECTION.
Traductions de la Bible.
Bien qu’aucune de ces traductions
ne renferme tous les livres bibliques,
chacune d’elles porte le nom de Bible
Vaudoise, dans ia bibliothèque où elle
est déposée. Nous allons tes passer en
revue.
I.
Bible Vaudoise de Dublin.
Clag. A. Tab. iv, n- 1,3.
C’est un MSG. petit in-4“, sur parchemin , conienant tous les livres du
N. T. et de plus YEcdésiasle, les Proverbes , la Sapience, le Cantique des
Cantiques et VEccélsiasliq'ue.
lün tête de chacun des livres du N.
T. se trouve une"courte introduction,
intitulée prolic , c’est-à-dire prologue.
Voici les premières lignes de celle qui
précède l’Kvangile selon St. Matthieu.
Cum Malhio agues prémierament predica lavangeli in Jndea, volent trapassar a las genl, scris prémierament
lavangeli en abraie , local et tayssé par
mémoria a li frayre de liguai el se
départia.
C’est moi qui accentue et qui ponctue ; le texte n’a ni accents ni virgules.
Voici la traduction de ces lignes:
« Lorsque Mathieu eut premièrement
prêché l’Evangile en Judée , vouiant,
Iranspasser aux Gentils, il écrivit premièrement l'Evangile en hébreu , lequel il laissa pour rîiéilioire aux frères
desquels il se séparait».
Nous comparerons bientôt ces lignes
à celles qui leur correspondent dans
le MSG suivant.
II.
Bible Vaudoise de Grenoble.
(N" 488).
Petit in-4“ sur vélin (parchemin),
sans litre ni date, écrit sur deux colonnes, mais avec d’assez nombreuses
abréviations ; orné de figures el d’arabesques au trait, d’une exécution un
peu eufantine, mais intéressantes néanmoins en ce que les figures donnent
une idée des vêlements du temps.
Les trente derniers feuillets sont en
papier ; la couverture est en bois, jadis
couverte de basane roUge , el garnie
de deux fermoirs'en laiton , ^dont un
a disparu.
'Ce MS. renferme exactement et dans
le même ordre, les rnemés livres qui
le précèdent, accompagnés également
de prologues. '■
Voici les premières lignes de celui
sur Si. Malhien.
Prolic sobre Malhio.
Abm (peut-être faudrait-il lire aben)
Malhio luigues predica premierament
en J mica, e volent trapassar a las
genci, fo lo primer loqual scris levangeli en hebraye, local el leyssa per memaria a li frayre a ii quai el anava,
— l‘our que le sens de celle dernière
phrase fût le même que dans le précédent manuscrit, ii faudrait qu’elle
fut écrite ainsi : dé li quai sé n’anava.
Bien entendu que les accents el l’apostrophe ne sont ici que pour faire comprendre le sens el la prononciation.
Mais on voit que, sauf la diversité
d’orthographe pour certains mots el
quelques expressions de changées, ces
deux textes sont évidemment tirés l’un
5
.293
de l’aiUre, oii copiés Ions deux sur
un texte antérieur.
On s’est demandé comment cet exemplaire de Bible Yaudoise pouvait être
arrivé dans la bibliotli. de Gi’enoble.
— Perrin nous dit (Hisl. des V. et
des Albigeois, p. 5) qu’il a eu entre
les mains «un N-Iff. sur parchemin,
» en langue vaudoise, très bien écrit,
» quoique de lettre fort ancienne». Cet
écrivain , qui ôtait alors pasteur en
Dauphiné, se trouvait en relation avec
un conseiller au Parlement de Grenoble nommé Vuiçon. G’est de lui, nous
dit-il ( dans.sa dédicace à Lesdiguières,
p. 2, ainsi que dans la note marginale
de la p. 68 de son livre) qu’il a eu
communication des procédures dirigées contre les Vaudois du Dauphiné.
Perrin à son tour, peut lui avoir communiqué des manuscrits vaudois et
entre autres celui qui nous occupe.
Mais Vuiçon était un collectionneur
( on le voit par la note précitée ) peutêtre aura-t-ilacquis ce MSG. par échange
ou autrement. Après sa mort une'partie
de scs procédures, passa dans,|a bibliothèque du parlement, puis dans les
archives de la Cour des comptes qui
rui enl incendiées ; ce MS. biblifjue dut
entrer dans la biblij:|lhèquc de l'evêché,
qui lors de* la suppression de l’évècbé
de Grenobté', fut vei'éée dans la bibliothèque publique. — llis’en est fallu
de peu que ce MS. ne revînt aux Vallées Vaudoises. L’auteur de ces lignes
offrit au comité administrateur de cette
bibliothèque un Missel sur vélin, bien
plus richement orné que l’humble bible
vaudoise, en échange de cotte dernière,
et le comité paraissait disposé à l’ac*
ceptei' ; lorsque le conservateur de la
bibliothèque produisit les lettres d’un
savant anglais, qui avait fait consulter
ce MS. et attestait par là meme la
valeur qu’on y attachait, à l’étranger,
ce qui lit rompre les négociations.
(A suivre/.
Toiler la croix
Si quelqu’un veut venir après moi,
qu’il renonce à soi-même, qu’il se
charge de sa croix et qu’il me suive.
(Mattii. XVI, 24).
Voilcà ce que Jésus demande de
chacun de ceux qui veulent être ses
disciples. Ce n’est pas facile, semblet-il, de porter la croix; mais cela est
possible et devient même de plus en
plus facile à celui qui renonce à soimême. Renoncer à soi-même et porter
la croix sont deux choses qui vont
ensemble.
Mais qu’est-ce que cela veut dire
porter la croix? Devons nous compren-.
dre cette expression dans un sens littéral
comment l’ont fait ceux qui se sont
mis à p^^rter des? croix de bois[, d’ivoire, d’ébène, d’argent ou d’or?
Nous pensons que non , car on peut
porter cette espèce de croix sans que
le cœur soit changé, sans qu’ il se
soumette au Seigneui', sans avoir renoncé à soi-même, sans avoir le
'moindre désir de suivre Jésus.
Nous pensons que ces mots doivent
être compris dans un sens spirituel et
nous n’oublions pas que si la lettre
tue, l’esprit vivifie. Porter la croix
était une parti» du supplice, nous
dirions mieux une anticipation du supplice, le condamné devant, d’après les
usages d’alors, porter lui même sa
croix, son gibet ou tel antre inslrumeni-qui devait servir à trancher le
lîl de son existence.
El depuis lors porter la croix a signifié souffrir, être accablé de douleur
d’afflictions et de tribulations de tout
genre. Voilà, cher lecteur, la croix
dont lu dois le charger si lu veux
suivre Jésus et accomplir sa volonté.
Il faut porter celle qu’il nous donne
et pas un autre, comme nous y sommes
souvent inclinés. Il nous semble parfois que ce qu’ont les autres vaut
mieux de ce que nous avons, et en
fait de croix nous nous imaginons facilement que celle de notre voisin est
plus facile à porter que la nôtre. Cela
vient probablement du fait que nous
ne connaissons pas le poids de la
croix de notre semblable, puisque nous
ne l’avons jamais soulevée et que nous
savons cornbien pèse la nôtre. Nous
sei ions peut-être bien étonnés en nous
apercevant que la croix d'aulnji est
6
-.994.
aussi pesante et peut-être plus encore
que celle que nous portons. Disons nous
bien que le Seigneur *est Juste et distribue sagement les croix' à ses disciples en les proportionnant aux forces
qu’il distribue avec les croix. Il nous
est doux de savoir que Jamais notre
bon F*ère ne nous''cnv'oie aine épreuve
sans nous donner en mêrnê temps la
force et le courage nécessaires pour la
supporter. .Mais ici encore, soiivenonsnûus que celui qui demande reçoit, et
que qui cherche li'ouve.
Apprenons donc à être contents dans
lit position où le Seigneur noiis a
placés, et bénissons le pour l%s épreuves qu’il nous dispense vu qu’elles
ooncofiirent à notre plus grand bien.
Que deviendrions-nous si nous n’étions
éprouvés, quand nous nous écartons
de la: voie étroite ipii conduit au ciel?
Nous nous éloignerions toujours davantage de Dieu, Jusqu’à être séparé de
lui pendant toute l’éleinité.
Ne pense donc pas que la croix que
lu portes ne soit qu’une calamité, cl
que les épreuves ne soient que des
malheur.s. Il vient quelque cliose de
bon de Nàiarél, et c’ësl par la croix
de Christ que nous avons le salul.
Nous ne pouvons pas en dire autant
de la nôtre, car nbs souffrances ne
sont Pullernent méiitoires, et si nous
allons au ciel, ce n’èst pas parce que
nous ayOns poiié la croix, mais bien
au contraire, parte que Jésus Christ
y a été' cloué à liotre place. II est cependant ¡vrai qu’il son du bien de
notrfe propre croi.x, en laiil que nos
épreuves èl dos afflictions nous sont
utiles, pour noiis maintenir dans riiiimilité, dans une crainte salutaire et
sous la dépendance de notre Dieu.
C’est dans le creuset que l’or se puriüe
et se raffiné, et ¿l’est par les épreuves
que noos sommes rappelés à l’accomplissemenl de nos devoirs envers le.
Seigneur, que nous négligeons souvent
quand nous vivons dans la joie, dans
la prospérité et dans l’abondance.
Densons aussi que si nous ne portons
la croix nou.s n’am'ons point de couronne, si nous ne nous chargeons de
nôU’é ci’oix nous ne pouvons suivre
le Maîtte, ni être de ses disciples. Celtii
qui ne prend pas sa croix, et ne me
suit pas, n’est pas digne de moi.
(Matth. X. 38). Et quiconque ne porte
pas sa croix et ne me suit pas, ne
peut être mon disciple (Luc. xiv. 27).
JésiLs a Uinl souffert pour nous,
soyons prêts à so|^rir quelque chose
par amour pour lin. Portons la croix,
en attendant de porter la couronne.
lin malade
Il y a une grande œuvre à faire
parmi les malades. Leur cœur qui a
penl-êlre été pendant longtemps fermé
à l’Evangile pendant les Jours heureux
et prospères s’onvre plus facilement
sous le coup de l’épreuve, et il devient
plus accessible au message du salul.
La maladie a donc aussi sa grande utilité puisque « toutes choses concourent
ensemble an bien de ceux qui aiment
Dieu » (Rom. vin, 28).
Il y a quelque temps J’allai voir un
malade qui pendant sa Jeunesse n’avait
guère donné l’exemple d’une vie en
rapport avec l’esprit de l’Evangile. —
Nous ne dirons pas ce qu’il était ; observons seulement qu’il n’élail pas plus
mauvais que tant d’autres. Je commençai la lecture du beau psaume 51®
que Je dus bientôt interrompre parceqiie le pauvre infirme s’élait tourné
de l’aiilre côté vers le mur et sanglotait en proie à une angoisse déchirante.
— Vous sentez-vous plus mal ? Lui
demandai-je.
Point de réponse. 11 continuait d’être
angoissé. Après une longue paiise.il
me dit en pleurant ;
— Vous lisez de si bonnes choses
dans la Parole de Dieu , et vous ne
savez pas que Je suis un si grand pécheur.... lin si grand pécheur....
— Ce que que Je vous lis est précisément la confession qu’un grand
pécheur fit à son Dieu lorsque le
St. Esprit lui eut fait sentir rénomiilé
de sa faille. David disait dans l’amerliirne de son âme; «Je conn.ais mes
transgressions et mon péché est continuellement devant moi Aussi s’écriait-il: «O Dieu! aie pitié de moi
7
.,395^
selon la gratuité; selon la grandeur
de les compassions efface mes forl’ails». Si vous confessez vos péchés
au Seigneur, il vous les pardonnera
aussi, dès que vous lui demanderiez celle
grâce de tout voire cœur el au nom
de Jésus-Chrisl. ^
— Ah ! vous ne savez pas combien
j’ai péché. Qui sait s’il y aura encore
espoir pour moi... Pourrais-je encore
être pardonné?....
— « Quand vos péchés seraient rouges
comme le cramoisi, lui répondis-je en
citant Esaïe i, 18, ils seront blanchis
comme la neige, et quand ils seraient
rouges comme le vermillon , ils seront
blanchis comme la laine » ; pourvu
que vous melLiéz toute votre confiance
en Jésus-Christ qui est mort sur la
croix à votre place cl qui est venu sur
la terre précisément pour Chercher el
sauver ce qui était perdu. Vous savez
que « Dieu a tant aimé le monde, qu’il
a donnéison Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point
mais qu’il ail la vie éternelle».
Après cela nous avons prié le Seigneur et lui avons demandé le pardon
de nos péchés et j’ai recommandé ce
pauvre malade à la Parole de la grâce
afin qu’elle régénère son âme.et que
le Si. Esprit ta puriUe el la plrépare
pour le ciel.
Le malade èst mort peu après.
Une qnestiott imporia«lc
Un prédicateur, homme de Dieu ,
commençant un jour son sermon dit
avec beaucoup de solennité : Chers
amis, j’ai une demande à vous faire.
Je ne puis y répondre. Vous ne le
pouvez ’pas davantage. Si un ange descendait du ciel il ne saurait y répondre. Si un démon sortait de l’enfer,
il ne pourrait y répondre non plus.
Un silence de mort règne dans le
temple. Tous les yeux sont lixés sur
le prédicateur. Il continue en disant:
Voici la question importante:
Comment échapperons-nous, si nous
néqiiqeons un si grand saluH (Hébk
II,'3).
Bofà. Jeudi dernier, 4 seplembre
à 7 heures du matin, trois ouvriers
de la paroisse de Rorà montaient gaimenl sur pn ro(±er des carrières de
Brouard sur la Commune de la Tour.
Ils allaient déblayer une couche de
dalles qui promenaient une bonne récompense à leurs rudes Travaux. Par
quelques bons coups de levier, ils
avaient réussi ¡V faire partir un bloc
de pierre, lorsque loul-à-coiip celui
sur lequel ils se trouvaient, .glissa
après le premier .et les emporta avec
lui dans sa chûie, de la, haiiteur de
six. à sept: mèlres.
L’un d’eqx, jeune homme de dixhuits ans environ, n’eut d’autre mal
qu’un éloui'dissement de quelques; instants. Dieu veuille lui apprendre à tellement compter ses jours , qu’il en ait
un cœur sage. Les deux autres donnèrent encore signe de vie, mais pour
expirer bientôt après, sans' avoir pu
prononcer la moindre parole. L'un
d’eux était horriblement défait. C’est
Pavarin. Il laisse, dans le deuil, une
jeune femme. L’autre, Barlh. Sglvagepl
de Mau , laisse dans un deuil bien
profond sa feriime ,el cinq, enfants.
Celle veuve cl ces orphelins n’.qnt absolu.menl aucune ressource , pour se
procurer le , nécessaire. Leur époux et
père avait déjà eu jiesoin de se faire
avancer quelque argent par le propriétaire de la .carrière, afin de ne
pas laisser sa famille, manquer de nourl'ilure.,, ’
Une collecte initiée le jour meme
de l’accident, dans^ Tp temple de la
Tour, nous a permis de venir)immédialernenl au çijecoui’s de la ..famille
éprouvée!. La mere de celle nombreuse
¡famille en est grandement reconnaissante et remercie tous ceux qui lui
ont fait parvenir leurs secours,,.¡.en
invoquant sur eqx,, la bénédiction du
Seigneur. ’. h . ' ;
, La çoUecle n’est pasi eiicore finie ,
nous noTis .réservons, d’en,¡indiquer ,|e
résullaLpius tardi Nous,né voudrions
pas être importun, mais Si quelques
8
------.296
personnes à l’ouïe tl’nn lel malheur,
se senteni disposées à donner quelque
chose, elles peuvent faire parvenir
leurs dons à M. le professeur N. Tourn
ou bien au pasteur de Roi'ià.
Pemez~vous que ces...... fusmil plus
coupables que les ’ autres ? — ¡Son ,
vous dis-je, mais sis vous ne vous convertissez.... Luc. xm.
Vous aussi tenez-vous prêts; car le
Fils de l'homme viendra à l’heure que
vous ne pensez pas. Matth. xxiv.
J. D. A. Hugon, pasteur.
L’examen de concours des élèves du
Collège pour les bourses Campbell ,
présidé par le docl. Slewarl a eu lieu,
lundi et mardi, 8 et 9 septembre; la
bourse de Philosophie a été assignée
h l’étudiant H. Forneron qui a obtenu
89|100, celle de Rhétorique é J. P.
Vinay qui a obtenu 8l]100.
Le roi Hunïberl assistera aux grandes
ibanœuvres, enlouiré de plusieurs officiers étrangers.
Garibaldi est rentré à Caprera. Les
associations en faveur de [’Italia irredenta voient ainsi leur chef s’éloigner
et rentrer dans la solitude.
Les ministres voyagent et préparent,
si l’on en croit les jouimaux, de l’ouvrage poui’ la réouverture des Chambres. A l’étranger des événements très
importants se sont passés dans l’Afghanistan. A l’instigation de la Russie,
croit-on, les Afghans se sont soulevés
et ont attaqué rarnbassade anglaise
qui venait d’ariiver depuis deux jours
et reçue avec de grandes honneurs.
L’ambassadeur, le major Cavagnari, a
été massacré avec 80 hommes de sa
suite, après une longue et héroïque
résistahee. — Grande impression en
Angleterre. L’armée anglo-indoue se
réunit sur la frontière de l’Afghanistan
pour l’envahir une seconde fois. —
C’est la répétition des événements do
4842.
Les autrichiens, au nombre de 6
milles sont entrés dans le territoire de
Novi-baznr. Les albénois étant très surexcités, on craiéV nh conflit. Symptôme pacifique à noter, étant donnée
la polémique belliqueuse des journaux
allemands et russes, les deux empereurs se sont rencontrés à Alexandrown en Pologne. Une entrevue des
plus cordiales a eu lieu.
En France le retour des amnistiés
s’opère sans désordre.
A.tiiiono<©
L’examen de concours aux Bourses
anonymes, celui de licence et l’oxarnen
de brevet de capacité pour renseignement primaire auront lieu au-Collège
dès le 16 courant à 8 h. dn matin.
L’examen d’admission au Collège ,
à ['Ecole Normale et à [’Ecole supérieure et les examens de réparation
auront lieu jeudi 18 courant dès 8 li.
du matin.
La reprise des leçons dans ces divers établissements, ainsi qu’à [’Ecole
latine de Pomaret, est fixée au F octobre prochain. Le même jour aura
lieu l’efàmen d’admission pour cette
dernière école.
Une jeune vaudoise qui a dix années
d'expérience dans l’enseignement et
peut enseigner le français, l’italien et
particulièrement l’anglais, cherclioiine
place d’institutrice.
S’adres.ser pour renseignements au
directeur du Témoin, pasteur à Pomaret,
Ersest Kobbrt, Gérant elAdminislrnleur.
l'ignorol, Impr. Chiantore et Mascàrelti.