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Compte-courant avec la Poste
PRIX D’ABONNEMENT PAR AN
Italie .... Fr. 8
Etranger ... » 6
Allemagne, Autriche-Hongrie,
Belgique, Brésil, Danemark,
Egypte, Hollande , Suède,
Suisse, Uruguay etc,, en
s’abonnant à la poste Fr. 3
On s’abonna ;
Au bureau d’Admlnistratlon;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M. E. Robert (Pignerol) et
à l'imp. Alpina à Torre Pollice.
IVabonnement part du 1. Janvier
et se paye d'avance.
Année XX. N. 48.
29 Novembre 1894.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
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pour une seule fois - 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S’adresser pour la Bédactlon à M.
le Prof. H. Melile, Torre Pel/¿ce, et pour T Administration
à M. Jean Jalla, prof., Torre
Penice*
Tout changement d’adresse ©si
payé 0.10 centimes.
LE TEMOIN
É€1I0 1)ES VALLÉES VAUliOISES
Wraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoins. Act. 1,8. Suivant lA vérité avec la charité. Epfa* IV, 15. Que ton règne vieiiue. KatLIi. VJ, lü
S it ni ni n I r
Une calamité nationale — Toujours en
faction — Correspondance.s — Chronique Vaudoise — Notes Religieuses
Revue Politique — Souscriptions.
UNLXALAWIITÊ NÄTIOHIÄLE
Les correspondances qui arrivent
aux différents journaux des localités
frappées par le^ tremblement de terre sont terrifiantes. “Cës prôvTiices
(Ië~Messine et de Reggio ont énormément souffert, cette dernière surtout.
«S. Procopio» écrit un correspondant de la Tribuna, « bourgade d’environ 2000 halùiants et S. Eufémia
d’Asj)romonle, village de 7000 âmes
poîTrraient être effacés du nombre
des communes italiennes; à Palmi,
chef lieu de la circonscription, elà
Seminara, il n’y a plus une maison
babüable. Le plus frappé de tous
fut S. Procopio; jusqu’ici on y compte
45 morts et 200 blessés... les survivants sont campés sous les arbres
et dans des baraques recouvertes
de branches d’arbre ou de lambeaux
de toile; on entend des gémissements,
des lamentations de blessés auxquels
on ampute des bras et des jambes...
Palmi elle aussi, l’élégante et laborieuse petite ville, devra être entièrement reconstruite. On a porté sur
la, place un grand crucifix et toutes
les statues des saints pt des madones qui étaient dans les églises;
et devant ces inzages^,se presse’’une'
foùte, surtout 3e îem'mes, qui, jour
et nuit, pleurent, récitent des litanies, gémissent, prient avec une
telle ferveur de désespoir qu’on en
est effrayé... Les maisons comme
frappées de la foudre sont vides,
croulantes; les boiseries des fenêtres
sont sorties de leurs gonds; les parois sout ouvertes et fendues du
haut en bas. Palmi a l’aspect d’une
ville bombardeê**pâr un ennemi implacable; les églises, le municipe,
le Iribunal, les prisons ne se tiennent debout que moyennant les poutres dont on les a étayés... Combien
durera cét effroyable état de choses?
Et si au froid qui tourmente, la
nuit, les fugitifs viennent s’ajouter.,
les pluies? Quelques enfants souffrent
déjà de bronchite et d’angine et les
adultes ne tarderont fias de tomber
malades... Qu’à l’œuvre des Comités
qui se constituent ici réponde l’œuvre du Gouvernement et de tous
les Italiens! La pauvi’e Calabre attend avec confiance une parole de
2
gi-'v
- 378
éí'
consolation et un secours affectueux
des provinces soeurs. »
Jusqu’ici le correspondant de la Tribuna. Nous n’ajoutons que quelques
mots d’une lettre adressée au directeur de ce jonrnal par le député
Chindamo:
« Je renonce à te décrire l’affreux
malheur qui a frappé les habitants
de cette province et surtout les com^ raunes de Palmi, Seminara, S. Procopio, Sinopoli, S, Eufemia, Bagnara,
Oppido, Trigilico, Moloquio, Rigicono, Santa Cristina, Ce sont .six
mandements, tous dans l’arrondissement de Palmi, excepté Bagnara,
avec une population de plus de 60000
habitants qui sont désormais privés
d’habitation, et dans leur grande
majorité, de pain. »
■£n présence d’un pareil désastre
notre devoir est tout tracé. Nous
devons, nous Va.udois, venir au secours de nqs frères du Midi, et le
faire aussitôt. Nous désirons que
dette nouvelle collecte ne traîne pas
et qu’elle n’oçcupe que trois numéros de notre feuille. Nous aurons
soin que les dons de nos lecteurs
soient remis en bonnes mains et
soient distribués avec le moins de
retard et de la meilleure manière
possible.
Rédaction du Témoin L. 20 —
TOUJODKS EIV FACTiaiV
Lorsqu'une sentinelle a veillé ses
deux ou trois heures elle rentre au
corps de garde et la grande responsabilité cesse pour elle. Elle peut
en toute bonne conscience manger,
boire, se distraire, causer, dormir.
Sans doute, elle doit ne pas s’éloigner du poste, se tenir toujours
prête à courir aux armes si l’ennemi attaque à l’improviste, mais
là s’arrête son devoir. Tant que rien
d’extraordinaire ne survient, elle est
tranquille, car tm autre veille.
Il n’en est pas ainsi du Chrétien.
A part les heures où le sommeil
lui ôte toute possibilité de penser
et d'agir il est toujours en faction,
toujours il est surveillé et jugé- et
toujours il doit surveiller et béilîr.
Car ils ne manquent à aucun moment, d’un côté, ceux qui l’épient
pour le prendre en faute et de l’autre
ceux qui le regardent comme un modèle a imiter et comme un ami dont
on est en droit d’attendre du secours
pour le corps et pour l’âme; d’un
côté ceux qui voudraient le faire
tomber et s’égayeraient de sa chute,
de l’autre ceux qui s’appuient de
tout leur poids sur lui pour se tenir
debout.
Toujours en faction ! Soit qu’il ait
affaire avec ce qu’on est convenu
d’appeler le public, soit qu’il rentre
dans le cercle de sa famille, soit
enfin qu’il s’enferme dans la solitude
de son cabinet, jamais il ne lui est
permis, même pour un seul moment,
de déposer une seule des pièces de
l’armure de Dieu, jamais il ne peut
cesser de veiller. . , _ . _ .
« Nou-s ne vous cornprehon.s qu’èn
partie, » m’entends-je dire, « Oui,
le Chrétien ne .saurait trop veiller
sur lui même aussi longtemps qu’il
reste en contact avec le monde. Il
faut qu’aucune de ses paroles ne
scandalise, qu’aucune de ses actions
ne dépasse d’une ligne les bornes
de ce qui est reconnu comme parfaitement honnête. Bien plus; il faut
que l’on puisse reconnaître en lui
l’esprit de son Maître, l’esprit de
vérité, de pureté, de douceur, de
miséricorde, le zèle pour la maison
de Dieu. Mais quoi! lorsqu’il a quitté
ce champ de bataille qui s’appelle
la vie du dehors, lorsqu’il entre
dans ce refuge qui s’appelle la vie
domestique, lorsqu’il n’a plus avec
lui que ses bien-aimés, il doit encore rester sur ses gardes, il doit
encore lutter? »
Et si je vous disais que ce sont
ceux-là justement qui, parcequ’ils
épient pour ainsi dire tous ses pas,
ont le plus de peine à se convaincre
3
379
de son christianisme et à ouvrir
leur cœur à l’action de la vertu qui
agit en lui; que ce sont ceux-là
d’autre part qui ont droit à recevoir
de lui constamment, en guise de
nourriture spirituelle, un exernple
qui s’approche autant que possible
de la perfection; que ce sont ceux-là,
enfin, dont il sera plus particulièrement devant Dieu responsable?
Nous allons plus loin, et nous disons que même lorsqu’il est set/i,
il ne peut s’alléger, se détendre,
s’asseoir, dormir un peu. Car qui
ne sait què ce sont ces soi-disants
moments de détente, de repos, dont
l’ennemi profite pour nous livrer
ses assauts les plus terribles? Qui
ne sait qu’il y a des pensées d’égoïsme, d’orgueil, de découragement
et d’incrédulité qui ne nous assaillent que dans la solitude?
Toujours en faction ! Mais n’est-ce
pas une vie intolérable?
Qui est-ce qui pourrait la soutenir?
Sans doute, dans nos veilles spirituelles, si les conditions qui sont
faites aux sentinelles d’une armée
étaient les nôtres, nous succomberions. L’arc tendu trop longtemps
se briserait. Toujours veiller, toujours combattfe! Ce serait trop; car
personne ne peut impunément transgresser cette loi de notre nature que
tout travail doit être suivi de repos;
qu’à toute période d’anxiété doit
faire suite une période de relâche.
Mais cette loi de notre nature,
est-elle bien une loi primitive? N’est-ce
pas plutôt une de ces lois qui ont
dû être établies à cause de la faiblesse inhérente non à l’état primitif
de l’homme, mais à son état de péché? La loi primitive n’était-elle pas
celle-ci : qu’il n’y eût jamais de fatigue, de douleur, parcequ’il n’y
aurait jamais eu de dépense de force
qui n’eût été immédiatement compensée par une entrée égale de force?
Or c’est celte loi primitive qui
tend à se rétablir chez le Chrétien.
Dans cette veille qui dure autant
que sa vie il est tantôt entouré par
le brouillard glacé de l’indifférence
et de l’incrédulité, tantôt frappé par
le soleil ardent de l’injure, de la
calomnie, de la persécution. Mais
s’il a froid, le Seigneur le réchauffe
de son amour, et s’il brûle, le Seigneur est son ombre. Il n’y a personne ici bas qui lui donne, pour
soutenir ses forces, la nourriture et
le breuvage qui lui sont nécessaires;
mais le Seigneur ne lui laisse jamais manquer le pain de vie et l’eau
vive. Des dangers, des terreurs l’environnent, mais le Seigneur n’est-il
pas à .sa main droite? Oui il doit
toujours veiller; mais Jésus partage
ses veilles. Oui il doit toujops rester
debout, mais il peut toujours appuyer le bras sur le bras de son
Maître et faire reposer sa tête sur
son sein. Oui il doit lutter sans cesse,
mais de Jésus il reçoit une vertu
abondante, surabondante pour lutter
et pour vaincre.
Toujours en faction, mais toujours
en repos, parceque toujours avec le
Seigneur 1
IL M.
CORRESPONDANCE
Colonia VaUlense, Octobre 1894.
Monsieur le Bédacteur du Témoin,
Voilà 36 ans que celte . colonie a
été fondée, et, jusqu’à celle année,
un événement si heureux pour ce
pays, pour tant de familles qui ont
trouvé ici le pain qui leur manquait ailleurs, heureux même pour
l'Eglise Vaudoise, n’avait jamais été
fêté d’aucune manière. On s’est réveillé au 30.me anniversaire. On a
vu que les vieux s’en allaient, eniportant avec eux jusqu’au souvenir
de cette époque mémorable de notre courte histoire, et qu’il était
temps de le raviver.
Vous avez déjà compris que la
note dominante, que l’idée inspiratrice devait être la reconnaissance,
la reconnaissance envers notre Dieu
4
- 380
d’abord,.puis envers tous ces hommes, Vaudois ou autres, qui ont
contribué à mener à bien une entreprise qui paraissait si hasardée.
Cette reconnaissance générale devait s’exprimer par des discours,
des chants, un jour de fête donné
tout d’abord aux enfants de nos
écoles, par une distribution de
viande aux familles moins à leur
aise, et enfin, par une courte inscription gravée sur une modeste
pierre, à placer sur la façade du
temple de La Paz. On profiterait
aussi de l’occasion pour nommer
la place du village et ouvrir officiellement le port, situé tout près de
là, et où abordèrent, si je ne me
trompe, nos colons venus de la
Floride.
Le jour fixé est le samedi, 13
octobre; de nombreuses invitations
ont été faites; les écoles ont demandé et obtenu vacance pour ce
jour là; les onze génisses destinées
à fournir le célèbre « esado con
euero » sont là, attendant le moment fatal; on a tout préparé pour
orner la place, mais au dernier
moment, le vendredi même, une
forte pluie commence et semble
disposée à ne pas cesser de si tôt.
Que faire? On se le demande en
vain; cependant les préparatifs sont
interrompus, et il faut bien se résigner à tout renvoyer à plus lard.
Demain, donc, point de fête, pauvres écoliers ! pensez à vos leçons
si vous en avez la force. Les grandes personnes en prennent plus
facilement leur parti; car, d’ailleurs,
le faineux marbre avec l’inscription
s’est arrêté, on ne,sait où; et puis,
les invités ne doivent pas être partis de chez eux, par un temps pareil. Mais voilà que, tout à coup,
arrive la nouvelle que les frères
Garcia de Montevideo, les principaux héros du jour, sont là à l'Hôtel Suisse !
M. ügon et quelques autres Messieurs s’y rendent aussitôt, à la
tombée de la nuit, et leur deman
dent s’ils peuvent s’arrêter quelque
temps chez nous : Impossible; ils
doivent repartir le Dimanche malin
même ! En avant donc ! il faut avertir tout le monde que la tête se
fera. M. L. Jourdan et quelques
jeunes personnes sont chargés d’en
nantir tous les régents, et de le faire à l’instant même, de nuit, par
des chemins que la boue, et la
boue de l’Amérique du Sud, rend
presque impraticables. Bref, le samedi est arrivé, les nuages ont disparu , la journée promet d’être
magnifique; seulement, au lieu de
commencer la cérémonie à 8 heures, comme cela avait été établi, on
commencera quand on pourra. Le
point de rassemblement des écoles
est le lycée. A 9. h. environ, on
voit poindre les premiers drapeaux
mais les chars avancent à grande
peine. Enfin, toutes les écoles sont
là; on peut se remettre en marche;
il ne reste plus qu’une lieue à taire
pour se rendre à La Paz. La boue
est toujours profonde; ceux qui
sont à cheval, tout en n’a Haut qu’au
pas, se croltent jusqu’aux genoux;
mais n’importe, c’est jour de fête,
cela suffit.
Malgré le mauvais temps de hier
La Paz semble métamorphosée ;
les drapeaux flottent partout, on en
aperçoit de la République, cela va
sans dire, d'Espagnols, de Français,
de Suisses, d’Argentins, mais il n’y
a pas de vanité à dire que les plus
beaux sont ceux qui portent la ng.ble croix de Savoie. Et ces jolies
cocardes aux couleurs italiennes,
flont les membres de la Commission
de la fête sont fiers d’orner leur
poitrine, elles font un si bel eiï'et
en terre étrangère !
Oh ! ma patrie, sois mes amours,
Toujours !
Mais il me faut marcher, vous
trouverez, sans doute, que je suis
bien lent. C’est qu’il n’est pas faeile
de placer en colonnes ces trois ou
((uatre cents enfants, qni attendent
là-bas,debout au milieu de la boue,
5
ââi
et M. Ugon n’a pas trop de toutes
ses connaissances militaires pour
en venir à bout. Après eux viennent les personnes, ou les représentants des personnes qui furent
les premières à se fixer à Colonia
Valdense; puis les invités, puis les
dames et enfin les représentants
de l’autre sexe.
La place a été ornée excessivement à la hâte; mais son grand
pavillon de verdure et ses nombreuses guirlandes de feuillage et
de fleum n’en forment pas moins
un magnifique coup d’oeil.
A suivre.
Nous avons reçu de M. Jean
Garnier du Villar une correspontlance que quelques imperfections
de forme nous empêchent de publier
textuellement. Nous avons cependant
très bien saisi la substance, que
nous désirons reproduire, aussi objectivement que possible.'La voiçi:
M. Garnier plaide en faveur du
iémoignvLge que les Chrétiens, doivent rendre à l’œuvre de la ^grâee
accomplie en eux par le Seigneur,
témoignage que plusieurs de ceux
qui prirent part à la conférence générale du 22 Octobre ne semblèrent
ni apprécier ni même approuver.
Se rapportant à sa propre expérience, il nous dit que lorsqu’il « dormait encore dans ses péchés », les
témoignagnes qu’il entendait parfois
dans les réunions de réveil étaient
« une des. choses qui rirrilaient le
plus ». Il ignorait alors la cause de
cette agitation . Mais plus tard il
put se convaincre que c’était simplement parce que ce témoignage il
ne pouvait le rendre lui-même. M.
Garnier fait encore remarquer que
le témoignage est « repoussé, méprisé, ou considéré comme une niaiserie par un grand nombre de personnes qui n’ont pas Jésus-Christ
pour Sauveur », d’où l’on doit raisonnablement conclure.que les Chrétiens sincères qui repoussent le té*
'moignage font, par défaut de lumière,
sans le vouloir sans doute, les intéléts des adversaires de Jésus-Christ.
*Il cite enfin à l’appui de sa thèse
Apoc. XII, 11 : « Ils l’ont vaincu par
lie sang de l’Agneau et par la parole
à laquelle ils rendaient témoignage »■
La lettre se termine par un pressant appel adressé à ceux qui pourraient se Croire sauvés, qui pourraient même penser qu’ils sont des
colonnes de l’église, et chez qui
d’œuvre de la nouvelle naissance ne
is'est jamais accomplie. Il les exhorte
à laisser l'esprit de Dieu ieurrévéler
leur état de rébellion. Alors seulement Jésus pourra les sauver, et
une fois sauvés, il ne pourront pas
s’empêcher de rendre témoignage.
Nous n’avons rien à remarquer
touchant cette seconde partie. Quant
à la première, c'est évidemment une
question de s’entendre. Si je vous
disais, cher M. Garnier, qu’il peut y
avoir des témoignages qui ne correspondent pas à la conduite de tous
les jours ou qui dépassent la réalité des sentiments intérieurs; vous
me diriez: sans doute que ceg témoignages devraient immédiatement cesser.
Que si, de votre côté, vous me
dites qu’un vérilable chrétien ne
doit ni ne peut demeurer bouche
close soit devant ses ifréres soit en
présence des infidèles.; qu’il s’agit
pour lui d'obéir à un ordre formel de
son Maître en publiant la bonne
nouvelle; et q'ue, si son cœur est
rempli, débordant d’amour, iee cœur
est contraint de trouver un efesor
dans le témoignage, oh! alors je
suis avec vous, j'al^nde même dans
votre sens, à condition toutefois qu’on
ne veuille pas « localiser la fidélité »
c’est à dire qu’on n’accuse pas de
froideur et de lâcheté telle personne
qui rendant son témoignage dans le
cercle restreint de sa famille et de
ses connaissances,, a des j difficultés
très réelle.s et très légitimes qui
l’empêchent de parler en,, public.
Mais des témoins, des chrétiens qui
6
- 382
en toute circonstance favorable savent, en toute humilité, dire un mot
pour Celui qui les a sauvés et qui
est prêt à sauver tous ceux qui recourent à lui, oh] ces témoins, que
Dieu nous les multiplie!
H. M.
Bordighera, 26 Nov. 1894.
Cher Monsieur,
Je regrette d’être forcé de vous
demander l’hospitalité pour quelques
lignes sur le credo ; mais la lettre
de M. Auguste Meille exige une réponse, qui sem, d’ailleurs, aussi
courte qu’elle est facile.
Que le verbe italien morire ait
eu autrefois le sens de tuer, et que
le peuple en Toscane, et même ailleurs, l’emploie encore dans cette
acception, c’est ce que personne ne
songera à contester.
Mais la question n’est pas là; la
voicij Faut-il tolérer dans la Liturgie un mot employé dans une acception qu’il n’a aujourd’hui que
dans la bouche d’une classe ignorante^ et que M, Medie, lui-même,
appelle singulière ?
Si la Liturgie était entièrement
rédigée dans la langue du Dante,
ce mot passerait avec te reste, et
il n’y aurait rien à dire. Mais le
style de la Liturgie est celui d’aujourd’hui, et ce mot- de la langue,
classique, si l’on veut, mais abandonnée,qui arrive là inopinément,
jure péniblement avec le reste, et
constitue une véritable incorrection
au point de vue de la langue moderne, parlée.
Mais il y a plus. M. Meille nous
assure que la traduction a été faite
directement du latin. Qu’en sait-il?
Mais quand il en serait ainsi, l'incorrection, au point de vue de la
langue moderne, n’en subsisterait
pas moins, et, qui plus est, il y aurait une inexactitude de traduction
et une erreur historique.
Si morire en italien peut, dans
une ' acception singulière, signifier
mettre à mort, personne, je pense,
ne s'avisera d’en dire autant du latin
morior. Jamais on ne fera que le
parfait mortuus est signifie il fut tué ;
et traduire ainsi serait non seulement inexact comme langue, mais
erroné comme histoire, parce que
Jésus-Christ ne fut pas tué. Sa crucifixion a constitué, sans doute, une
mort violente; on peut donc dire
que le Christ a été mis à mort,
mais ce terme ne s’applique qu’à
l’ensemble, non aux détails de son
supplice. Du moment que le symbole
des apôtres affirme que le Christ a
été crucifié, il ne peut plus ajouter
qu’il a été tué, parce qu’on ne l’a
plus touché ; par conséquent, morhius
est, il est mort.
Je ne puis donc que maintenir
les critiques de ma dernière lettre,
ainsi que le vœu par lequel je l’ai
terminée. Mais je désire que les
membres de la Commission de la
Liturgie comprennent bien que je
n’entends leur adresser aucun reproche. On ne Saurait les rendre
responsables d’un texte qui a existé,
peut-être, avant leur naissance, qu’on
a pu lire, en tout cas, depuis plus
de trente ans, sur des parois de
temples vaudois en Italie, et dont
l’origine remonte probablement à la
liturgie, traduite de l'anglais, du
général Beckwith. C’est donc moins
à la Commission qu’à l’Eglise Vaudoise tout entière que je propose
de corriger l’erreur que renferme
ce texte.
F. H.
CHRONIQUE VAODOISE
NOUVEAUX DOCTEURS. Nous
annonçons avec une vive satisfaction
que M. le pasteur He7iri Meynier a
été le 8 cour, proclamé docteur en
jurisprudence, à l’Université de Turin et que M. l’étudiant en théologie
Uîric Revel a obtenu le 14 cour., à
l’Institut Supérieur de Florence, le
diplôme, de docteur ès -leltre.s.
7
~ 383
Nos félicitations cordiales aux nouveaux gradués et à leurs familles.
Notes Religieuses
Les chrétiens humbles et peu doués — baites ce qui est en votre
pouvoir. N’aspirez pas aux choses
élevées, soyez plutôt fidèles à saisir
l’opportunité d’accomplir les devoirs
les plus humbles. Vous n’avez pas
de l’or à donner, jetez joyeusement
quelques pièces de cuivre, ne fût-ce
que la pite de la veuve. Si votre
capacité ne vous permet pas d’édifier
les adultes, instruisez les petits enfants. Soyez une lampe dans la maison, quand votre lumière ne peut
brûler dans une nombreuse réunion.
Faites du bien au cercle étroit de
vos amis intimes, si vous ne pouvez
exercer une large influence dans
votre village ou dans votre ville.
Ce sont les hommes et les femmes
de foi dont le monde parle peu,
qui, par^ leurs sacnTices ignorés du
grand nombre, oiit'faü la force du
christianisme et la vie de l’Eglise.
Les grains de sable réunis arrêtent
les flots courroucés de la mer!
Revue PolHiqiie
ITALIE. La chambre est convo(]uée pour le 3 Décembre,
De nouvelles secousses de tremblement de terre ont jeté l’elTroi
dans la population de Messine. Dans
la province de Reggio le sous-secrétaire d’État pour l’intérieur, hon.
Galli, déploie beaucoup de zèle pour
secourir les victimes du dernier
désastre et relever leur courage.
Le navire de guerre Monzambano
a fait naufrage sur les côtes de
l’Istrie. L'équipage est sauf.
ALLEMAGNE. Le prince de Naples a reçu, à son passage à Berlin,
l’accueil le plus alïectueux de l’Empereur Guillaumè.
FRANGE. Le capitaine français
Bomani accusé d’espionnage sur la
frontière italienne a été condamné
par le tribunal de S. Remo à 120
fr. d’amende et 14 mois de détention. La majorité de lâ presse
désapprouve hautement cette sentence, comme si le gouvernement
français n’avait pas adopté des mesures d’expulsion contre des officiers
italiens qu’on soupçonna simplement
d’espionnage, mais contre lesquels on
ne put rassembler les éléments d'un
procès,
RUSSIE. Le mariage de Nicolas
II avec Alice de Hesse a eu lieu
à S. Petersbourg, le 26 cour.
CHINE. Les journaux avaient annoncé, puis démenti la prise par
les Japonais de Port Arthur, le premier port militaire de la Chine. Le
.21 et le 22 eurent lieu des combats
à la suite desquels celte place est
bien décidément tombée entre les
mains des Japénais.
SOUSCRIPTION
en faveur de la Veuve et des
Orphelins PEYRONNEL
A reporter L. 1975,10
Praly (4''® liste)
B.y Coisson, instituteur, Ghigo 2 —
Roslan J. Daniel, syndic j, » 2 —
Rostan Etienne de Frane, t » 0,50
Guigou Etienne » -i 1 —
Rostan Antoine » 0,50
Rostan Pierre Louis » 0,50
Martinal J. Etienne » 0,50
Barai Jacques » 0,50
Grill François Ville 1 —
Grill François feu Jean » 1 —
Richard Jean feu Philippe» 0,50
Richard Marie, veuve » 0,40
Grill Philippe » 1 —
Richard François, ancien » 1 —
Garrou François feu Franç. » 0,40
8
— 384
Peyrot Jean feu Jacq, Ofgères0,50
Marlinal François de Philip. » 0,50
Martiiiat Philippe f. J. Elieii, » 0,50
Peyrot Antoine » 0,50
RoSfan Etienne » 0,50
Rostan François Malzat 1 —
Grill Etienne de Pierre » 1 —
Grill Etienne feu Etienne » 0,50
Grill Antoine » 0,50
Rostan Rouis » 0,50
Grill Sasarine née Pon.s » i,—
Rostan Philippe(Gros)Pommiers 1,25
Rostan Etienne feu Et.ne » 1 —
Rostan Daniel Coin 1 —
Grill Antoine Ribbe 0,50
Bodoret.
Jean Abrara Pascal, ancien 1,—
Antoine Pons, Gardiole 0‘,50
Henri Pascal feu Henri 0,50
Marie Pons, Côtes 0.50
David Bal me, ancien 0,50
Jean Pons, Gardiole 1,—
François Pons, Gardiole 1,—.
Pieri'e Pascal 0,50
Pierre Vinay 0,25
Jean Pons, conseiller, Arnaiids 0,25
Jean Pascal 0,50
Jean Henri Pascal 0,50
Jean Abram Pascal 0,70
Elle Tron feu Elie 0,40
Barthélemy Pascal 1,—
Paul Piène, régent 1,50
Jean Ribetti 5,—
S. Secondo,di Pinerolo.
Long G. Luigi, maestro 2,—
Rostan A. 2,50
Rjobert Anlonio, sarto 3,—
Bei't Carlo 2,—
GaMiol B.meo 1,-^
Baiinas B.meo 2,—
Roslagno Paolo 2,—
Fornerone Luigi 1,50
Angrogne (4. me liste)
.\.lie Benech, Sarei 1,^
L. Subilia, Rociamaneout 1,—
D.1 Buffa, ancien 0,50
V.ve Pfassuit, Jouves 1,-^
V.ve Pastre, Jouuves 1,50
D,l Coîsso'n, Gàcet 0,50
D.l Odin, ex syndic
V.!ve Marg.te Monnet
0,50
0.50
Long D.l feu François, Pramol 0,50
Emile Rivoir, pasteur, Corne 5,—
Eüsa Monastier, Torre-Pellice 5,—
M'' Erzketzer d’Aix-la Chapelle, à
l’occasion de son anniversaire, envoie un second don de 5 marks, l'r.
6,60, pour la famille Peyronel.
Total L. 2053,85
La souscription est close.
SOUSCRIPTION
pour l’érection d’un Temple
à Colonia Vuldcii!!>o
M"“ J. P. Combe des Jouves,
Angrogne 2 —
par M.me TrossareUi.
M.llc Adèle Rollier, la Haye IIoll. 5 —
» Repioosky ». 5 —
hile ies Vieillarils
M''. J. P, Combe des Jouves,
Angrogne 4 —
Abonnements reçus:
Pour 1894: M.rs Peyr&nel (Argentine) 6 copies; Talmon, Turin;
Gaudin-Bion; Michel Long, S. Ger-^,
main.
Pour 1895: M.rs Tron (Argentine);
Peyronel id. 1 copie; TaIrnOn, Turin;
Hamilton, Bordigliela.
Ne te vante point du jour du lendemain; car tu ne sais pas ce que
ce jour peut enfanter.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice Impriméiie- Alpina