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Annèfc Cinquième.
8 Aoûl 1879
N, 32
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
rotti «te sens (¿moins. Actes 1. S-.
Suivant la vèviié avec la charité. En. Ì, Iti.
PRIX D’ABBONNBMENT par an Italie . . . . L. 3 1 Tous les pays de rUniun ; de peata . . . » ö | Amérique ^ 1 1 On 8’nbonDô i * \ Pour Vintérieur cheîî MM. les pasteurs et Îos libraires de Torre Pellice. Pour l'Æ'flcien'evî'a.u Bureaud’Ad- ministration. Un ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 eent chacun. Annonces; 25 centimes par ligne. Les envois d'argent se font par lettre reci mmandée ou par mandat^ sur le Bureau de Pe- fosa Argentina.
Pour la RÉDACTION luîresser ainsi : A la Directii n du Témoin , Piiiriaretlo (Pirierolo) Italie. Pour l'ADMINlSTRATlON adresser ainsi ; A 1'.administration du T’mioî'tt. Pomaretto i PineroloJ Italie.
Sommaire.
Le respect pour la liberté de tous. —
M"° Veuve A. Rével. — A propos d’annonces.
— NouvelleB- 7-elig.iemes et faits divers. —
Chronique 'candoise. — Revue politique.
Le respeci de la liberté peur bus
»
Noqs avons parlé des processions
publiques eoname d’une atteinte
portée à la liberté de' tous, souvent avec la connivence expresse
des autorités mêmes qui ont mission de la faire respecter. Si du
nloins elles pouvaient alléguer
pour excuse leur foi en l’efficace
et en la valeuF religieuse de ces
actes! mais il en est rarement
ainsi,, le respect de la superstition populaire est le prétexte le
plus souvent invoqué.
Un autre exemple de la manière
très imparfaite, selon nous, dont
lai liberté pour tous est comprise
en Italie i même par des borames
éminents à bien des égards, nous
est fournie par la présentation
et la discussion partielle de la
ldi touchanti la^‘priorité de l’acte
ciril du ‘mariage snr ia célébration de l’acte religieux. Un journal trè.s modéré mais très libéral
aussi dans le vrai sens du mot,
nelevait,. l’autre jour seulement,
l’incroyable différence de ton dans^
l'opposition cléricale suivant qu’elle
se produit en Allemagne, en
France ou en Belgique. Humble
et accomodante dans’le grand
Empire Allemand, très vive et
remuante en France, elle devient
insolente en Belgique. Ne pourrions
nous pas faire une remarque toute
semblable à propos du mariage
civil qui subsiste depuis près d’uu
siècle en France et auquel on a
cessé de faire la moindre objection
et' qui, en Italie, est considéré encore comme une abomination , un
véritable concubinat? H est vrai
qu’il y est également établi depuis
treize aiis' et que, dans certaines
provinces, il aura bientôt pris place
dans les mœurs de là population.
' Malheureusement il n’en est pas
partout de même, et les trois
cents et quelques mille unions illégitimes (la relation aü Sénat les
réduit à 130.000) que les Procu-
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reurs généraux ont dû constater révèlent un état de choses auquel il
fallait songer à porter un prompt
remède. Un projet de loi, le second ou le troisième sur la matière, a été élaboré, soumis au
Parlement, a été discuté et approuvé à une assez forte majorité par la Chambre des Député^,,
mais accueilli assez froidement
par le Sénat qui en a renvoj^é la
discussion au séances d’automne.
11 est très curieux et très intéressant de comparer le sort qui
est peut-être réservé en Italie à
la loi sur la précédence de l’acte
civil dans le mariage, et à la
loi Ferry en France. Combattues
par les cléricaux au nom de leurs
privilèges, elles le sont surtout
au nom de la liberté de conscience.
En Italie c’est le Sénateur Cadorna, l’un des hommes les plus
éminents dont s’honore le Parlement, en France c’est le Sénateur
JuIesjSimon , l’une des pdus grandes illustrations de ce pays, qui
sont les adversaires les plus redoutables des lois dont il s’agit.
Sans doute ces intelligences d’élite sont parfaitement au clair
avec elles-mêmes et c’est avec
une ferme conviction qu’elles défendent leur point de vue. Mais
une intelligence moyenne, telle
qu’est la nôtre, ne parvient pas à
comprendre en quoi la vraie et
sainte liberté est blessée là-bas
par la loi qui tend à arracher la
jeunesse à l’influence d'une secte
énneroie jurée de toutes les libertés,
ici par une loi qui tend à prévenir les plus déplorables désordres
au sein de la famille et dans les
questions de succession. Pour ne
parler maintenant que de ce qui
nous touche de plus près, nous
comprendrions une résistance obstinée de la part du clergé catholique si l’état avait la prétention
de lui défendre l’accomplissement
d’un acte religieux à l’occasion du
mariage de ses ressortissants, —
nous ferions même plus que de
la comprendre, nous nous y associerions très probablement, puisque les ministres évangéliques seraient naturellement compris dans
la meme prescription. Mais grâces
à Dieu et à la prudence de d'os
hommes d’Etat, nous n’avons à
craindre rien de pareil et nous
ne connaissons pas de pays où les
ministres d’un cultejouissent d’une
plus entière liberté et soient en général entourés de plus de respect
dans l’accomplissement des actes
de leur ministère; il serait déloyal de ne pas le proclamer.
De quoi s’agit-il donc? simplement de ceci. Comme c’est l'acte
civil seul qui, aux yeux de l'Etat,
établit entre lesépoux des devoirs et
des droits légaux, l’état ne peut reconnaître comme valides, que les
unions contractées dans les formes
prescrites et ¡par devant les magistrats délégués par lui. Un acte religieux quelconque ne peut donc jamais remplacer l’acte civil et avoir
un effet légal quelconque, tout au
plus pourrait-il tenir lieu d’une
promesse do mariage, qui n’eugâge
maintenant à rien.
Le Code Civil ignore l’acte
religieux, qui sera, ou non,réclamé
par les contractants. De son côté
le clergé catholique (il n’y a pas
eu un seul cas de bénédiction de
mariage entre protestants avant la
stipulation civile), ignore le Code
Civil au moins pour ce qui a trait
3
„251^
à la célébration du mariage, qui
n’est, à ses yeux, valide et réel
que s’il a éié célébré par devant
lui. Son raisonnement ne laisse
pas que d’avoir une apparence
de justesse C’est l'acte religieux
qui fait le mariage; il est pleinement suffisant, il n’y a rien à y
ajouter; c’est le rabaisser que de
vouloir le compléter, soit avant
soit après. L’état dit donc; le
mariage est essentiellement un
acte civil; le clergé romain dit:
le mariage est essentiellement un
acte religieux, mais il doit produire tous les effets civiles que
vous attribuez à l’acte civil. Qui
des deux doit cédor? Jusqu'ici,
en Italie le clergé n’a pas cédé
d’une ligne sur la moindre question petite ou grande, lorsqu’il a
été en son pouvoir de résister,
mais il a quelquefois courbé la
tête d’assez mauvaise grâce devant l’inexorable nécessité. Ce qui
fait sa très grande force c’est qu’il
est conséquent avec ses principes
et tenace au plus haut degré. Si la
vérité absolue, c’est-à-dire celle qui
il été révélée de Dieu lui-même à
l’homme, si la justice évangélique étaient de son côté, il exercerait à juste titre, un irrésistible
ascendant, il serait dans le monde
un pouvoir bienfaisant et salutaire
Vis-à-vis de ce pouvoir plus
mondain que religieux, qui a la
prétention de tout gouverner et de
tout régler même dans les choses
terrestres, l’élat a dû se mettre
sur la défensive et s’armer de lois
propres à sauvegarder ses droits
légitimes aussi bien que les intérêts des citoyens.
Mais que de respectueux égards
pour ne pas dire, que de. craintes
superstitieuses ne trahît-on pas
vis-à-vis de l’adversaire que l’on
veut réduire, si possible, .à l’impuissance de nuire. Le projet de
loi présenté par le ministère prononçait des peines assez graves ,
non seulement contre les époux
et contre les témoins, mais aussi
contre l’écclésiaslique qui aurait
procédé à l’acte religieux avant
la célébration du mariage civil.
La pénalité contre le ministre
du culte a été singulièrement adoucie, sinon supprimée de fait, par le
petit mol, très naturel et très raisonnable de: volontairement. —
Neuf fois sur dix si on le veut
bien, il y aura eu une sorte de
violence, au moins morale, exercée
contre l’ecclésiastique. La peine
retombera donc toute entière sur
les époux et les témoins , mais
celui qui leur aura enseigné à
éluder la loi et sans lequel il n’auraient pu commettre ce délit ,
celui-là ne peut être atteint
L’on dit que le Sénat éliminera
du projet qui lui est soumis toute
sanction pénale contre l’ecclésiastique. — Ce serait un mémorable
exemple de plus de la manière
dont se pratique et s’applique dans
le monde le grand et noble principe de l'égalité de tous devant
la loi. Cela revient souvent à dire:
qui a tics privilèges les garde ;
qui n’en a pas se contente de la
loi commune.
ür VELVE A. «ÉVEL
Nous empruntons à la Famiglia
Cristiana, l’article qu’elle consacre à
la memoire de Adèle Maire, veuve
du docteur Rèvel. Si la dépêche qui
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~S52.
nous annonçai^ sa mori nous était parvenue lieux heures plus tôt, il nous
aurait été possible et nous aurions
regardé comme un devoir sacré de
nous unir aux nombreux amis qui en
ont accompagné la dépouille monelle
au nouveau cimelière proieslanl d’j4/lori. Lorsque, il y a quelques semaines, nous disions adieu là celte vieille
et fidèle amie chez laquelle nous avions
goûté pour la centième t'ois, la plus
çôrdiale hospitalité , nous étions loin
do craindi'e que ce fût, pour la terre,
un dernier adieu. «Tant que j’y serai,
nous dit-elle, vous savez que vous
avez votre logis chez moi». lïlle-nous
a précédé, lii oû il n’y aura plus de
délogemenl, plus de =éparalion.
Notre intention n’est pas, dit la
Famiglia Cristiana, d’en faire la biographie , et quand nous le voudrions
nous n'aurions [)as les données néccssaires. Tous ceux qui ont connu noire
vénérée sœui‘ savent combien elle parlait peu d’elle-même, de son passé,
de çe qu’elle avait fait ou qu’elle avait
l’intention de faire. Sa vie a été une vie
d’activité continuelle au service du
Seigneur, mais d’activité cachée, tranquille, éloignée en particulier de tout
ce qui aurait pu la inetlre en évidence.
Véritable femme chrétienne, vraie mère
en Israël, elle réunissait les deux
grandes vertus évangéliques de la charité et de l’humilité , qui sont le fruit
d’une foi sincère et vivante au Sauveur.
Nous nous la rappelons d’abord
comme « l’aide semblable à lui » de
l’homme le plus remarquable et le plus
intluenl que l’Eglise Vaudoise ait possédé dans ce siècle. Durant les vingt
années, pendant lesquelles le docteur
•t. P. Rével a porté, l’on peut bien
le dire, le fai'deau de la direction de
l’Eglise Vaudoise , comme modérateur
d’abord , puis «comme président du
Comité d’Evangélisation , il a toujours
trouvé en M“® Adèle une véritable compagne, une aide infatigable dans sa
(lilficile mission. Souvent elle l’a suivi
dans ses longs voyages en Grande
Bretagne et en Amérique, voyages
entrepris pour gagner des amis à l’Eglise Vaudoise et A ses œuvres; et
celle cause qu’il plaidait en public,
elle savait la traiter en parlicidier avec
une ellicace non moins grande. Qui
pourra jamais savoir combien d’amis
celle chrétienne distinguée a acquis
et maintenus fidèles à l’Eglise Vaudoise, soit par scs couises au dehors,
soit par une active correspondance ,
soit enfin par la simple cl généi’euse
hospitalité qu’ils tiouvaienl chez elle?
Nous nous la rappelons ensuite et
avec plus de tendresse encore comme
la mère des étudiants. Nous ne savons
pas qui lui a donné ce nom ; nous
pensons qu’il lui a élé justement appliqué par le commun consentement
de tous. Et vraiment comme ce nom
était bien mérité! Déjà à La Tour,
mais plus encore à Elorenee les étudiants de l’Ecole Vaudoise de Théologie
ont toujoms li'ouvé en elle une bonne
et sincère amie et protectrice. Sans
épargner ni le temp.s, ni les fatigues
ni même l’argent, elle s’est constamment occupée jusqu’à ce qu’elle fut
à bout de forces, de leur bien-êti'e,
pourvoyant à ces milles petites choses
qui ne viennent à l’esprit que d’une
femme et d’une mère, et ne leur épargnant en temps opportun ni les conseils ni les répréhensions. La mort de
son mari , survenue il y a huit ans,
n’interrompit en rien ces soins affectueux , et jusqu’aux derniers mois de
sa vie , les étudiants qui venaient, le
soir, la trouver, non seulement étaient
leij biens venus, mais trouvaient en
elle la même inaltérable affection chrétienne qui fut le trait principal de ses
rapports avec eux.
C’est enfin avec une sincère gratitude
que nous nous rappelons ce qu’elle a
fait pour nos Ecoles Evangéliques de
Via Malfia. Pendant près de vingt ans,
l’on peut dire, qu’elle en a été le principal soutien , sans avoir cependant
jamais voulu avoir la moindre ingérence dans leur direction. A elle de
travailler, aux autres de commander;
telle semble avoir été sa devise. L’on
peut bien dire que du commencement
à la fin de l’année la préparation du
Bazar et de l’Arbie de Noël, occupait
tous ses moments de repos. C’est avec
raison que l’on a rappelé aux quelques
enfants qu’il fut possible pendant ces
5
jour?.,de vacence do recueillir pour ses
l’iméi’ailles, qu’ils avaieni perdu en
M“® Hével une amie aussi aciive que
modesie, qu’on les cxhoiia à se souvenir toujours de celle vie cnlièiemenl
consacrée au Soigneur, el à faire sa
sainte volonté.
Aux,très nombreux amis de M™® P>ével
nous devons quelques délail.s sur ses
derniers moments. Depuis quelque
temps déjà, comme nous l’avons dit,
sa santé allait évidemmenL en déclirianl, mais avec cette énergie qui formait un li'ail si marquant de son
caractère, elle résistait an mal sans
jamais se plaindre. Vers le milieu du
mois (juillet), elle .se préparait à aller
))asser quelques semaines à respirer
l’uir pur de.s moniagiies de f^isloia ;
mais elle en fut dissuadée par un ami,
lequel venu la voii’, nous pouvons bien
dire, par un cas tout previdenliel , la
trouva si faible qu’il dut lui conseiller
de ne pas s’éloigner de la maison.
Le conseil était très sage, el c’est au
docteur Monnet que le doivent tous
les amis de M'"° Révcl, si elle a pu
finir ses jours dans sa propre demeure
entourée de tous les soins que son
âge requérait. Le même ami, docteur
Monnet, conjointement avec le docteur
Duffy lui ont prodigué jusqu’à la fin
des secours affectueux. Malheureusement , une double maladie du cœur
el du foie , qui couvait depui.s longtemps SC déclara avec une violence
extraordinaire. L’âge et la faiblesse de
la malade ne permironl pas de réagir
conirc le mal,. Il fut bienlôt évident
que fa fin approchait à pas de géant.
Les souffrances furent vives, mais sunporléesayec celle forte résignationclirétienne que ,notre sœur semblait avoir
héritée de son mari.
Depuis Samedi (26) le mal fil des
progrès si rapides que lo.s docteurs
eux-mêmes en étaient étonnés. Dès ce
moment funiqiie désii’ de la chère
malade fut de paidir de ce monde poni'
être auprès dn Seigneur, i Priez pour
que je sois bientôt dans le repos, »
disait-elle à ceux qui s’en approcliaient.
« Priez » telle était sa constante requête. Jeudi matin un peu après une
heure elle fil appeler, l’un après l’autre
tous ceux qui étaient dans la maison ;
elle pensait qu’elle allait mourir; clic
iie pouvait plus parler dislinctemciil ,
mais elle serrait à chacun longtemps
la main et s’cfl'orçaii de lui diie un
dernier adieu. Enfin le Seigneur lui
a donné le repos si désiré el vers 9
heures elle s’endormit dans les bras
de sou Sauveur.
Le lendemain , vers le soir, eut lieu
la sépulture. Un nombre d’amis, très
considérable eu égard à la saison, se
réunit dans le temple de Via liei Serragli, pour accompagner de là, à pied
ou en voilure , la dépouille mortelle
jusqu’au nouveau cimetière. Sur la
tombe d’une clirélienne qui avait toujours travaillé si modestement il aurait
été déplacé de faire de longs discours,
mais plusieurs personnes ont, dans des
allocutions courtes el bien senties,
rendu témoignage aux divers côtés de
celle vie si active.
M. Meilic parla d'abord de ce que
la défunte avait l'ail pour les écoles;
M. le prof. Geymotial rappela son
œuvre en faveur de l'école de théologie; M. le prof, névcl raconta les
derniers jours de sa vie dont il avait
été le témoin ému el afiligé. Mais à
quoi bon entrer dans plus de détails?
Nous préférons laisser nos lecteurs
sous l’impi'ession du passage qui nous
parait exprimer si bien l’enseignement
donné par celle belle vie et qui est
la conclusion de l’exposition que l’Apôtre Paul fait de la résurrection au
ch. XV, de .sa 'L® Epitre aux ConiNTiiiENs: « c’est pourquoi, mes frères
bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, vous appliquant toujours avec
un nouveau zèle à l’œuvre du Seigneur,
sachant que votre travail ne sera pa.s
vain auprès du Seigneur »,
C’e.sl le portrait moral de la bonne
et chère M"“® Rével, feime, inébranlable, persévérant toujours dans l’œuvre du Seigneur.
V ))rA|His d’atinunees
Nous avon.s vu avec plaisir les annonces contenues dans le n° 29 du Témoin, el nous nous réjouissons de
6
-^54
pouvoir nous procurer bienlôl la Glorieuse rentrée el, un exemplaire de noire
vieux Gilles. i\ vrai dire nous préi'èrerions pouvoir corninenccr par ce dernier. Il y amail, il nous semble Ionie
convenance, à cornimmcer par le plus
Agé , d’aulanl plus que la Glorieuse
rentrée esl déjà plus connue panni
nous (jue rilistoire de Gilles.
Quoiqu’il en soit ce ne peut êlie
qu’une chose bonne el agréable à noire
populalion que de lui mettre sous se.s
yeux riiisloire de nos ancêtres telle
qu’elle a été racontée par des hommes
de loi et d’un courage à tonte épreuve,
et qui ont eu une part très active dans
bon nombre des évènements qu’ils
nous rapportent. Les soulirances de
nos pères, leur rermelé, leur courage,
leur énergie, leur amour |)our la vérité
ne peuvent, que contribuer à nous al'l'erinir dans la l'oi en noire Seigneur
.lésus , et dans sa parole. Aussi nous
applaudissons de tout, notre cœur à
ce projet de publication et nous espérons (|ue les annonces seront bienlôl
suivies de leur réalisation et cela sans
trop de difficultés.
11 y a un homme dont Gilles ne
parle pasj, parcequ’il était jeune encore et inconnu lorsque notre bislorien
mourut, el dont la Glorieuse rentrée,
si nous ne nous trompons, ne dit rien
non plus, mais qui vivait encore lorsqu’elle s’accomplit; un homme qui est
un des types les plus beaux de notre
liisloire par sa prudence unie à un
courage indomptable, par le nombre
des actes de valeur accomplis, par la
fermeté inébranlable de sa foi, el par
le profond , sincère el vivant amour
qu’il nourrissait pour sa patrie el son
église : c'est Josué .lanavel.
Kn 1655, considéré d’abord comme
trop exclusif el trop violent, parcequ’il
ne voulait pas prêter foi aux paroles
iniélées des ennemis, il fut reconnu
aux jours de la calamité comme une
sentinelle vigilante, cl il fui le soutien
et le défenseur le plus héroïque do
son église el de son peuple. Il s’élail
entouré de compagnons vaillants, mais
c’était à Dieu qu’il demandait la force
et à Dieu qu’il l'endail grâces de ses
victoires. Par la force qui lui venait
d’en haut il lit le désespoir d’un marquis de Pianesse, d’un comte ;Cristophe de Luserno, d’un comte de
Bagnoî, d'un marquis de Fleui-y, d’un
comte de St. Damian et de tous les
papi.sies. 11 écrivait plus tard : « La
plus grande foi'ce des ennemis ces
temps-ci -consiste ordinairement en
bombes, carcasses, boulels, grenades
et autres artifices; mais que cela ne
vous épouvante pas, ,1e m’assui-e que
les dragons qu’on croit des diables
se trouveront arrêtés par des hommes
craignant Dieu».
Obligé de s’en aller en exil, ses yeux
et son cœur étaient tournés vers .son
église et il veillait sur elle. Lîn 1685
voyant qu’un nouvel orage allait fondre
sur ses chères vallées, il écrivait à ses
frères une lettre dont voici quelques
ligues: a Ce peu de mots sont pour
vous saluer de loul mon cœur, et vous
donner des témoignages de l’amour
que je vous porte. Vous ne serez pas
fâches de savoir mes senlirnents sur
plusieurs cho.ses qui vous conceiment,
G’esl que si Dieu voulait mettre votre
fol
l’épreuve , comme on le dit el
comme on le croit, je vous prie de
[irciidre en bonne part le contenu de
la présente. Quoique je ne doute point
de votre prudence ni de votre conduite,
la première chose que vous aurez à
faire, c’est d’être bien unis. Il faut que
MM. les pasletirs soient obligés de
suivre leurs peuples jour et nuit.......
i.eur premier devoir sera de réunir
tout le peuple, grand.s et petits, et
après les avoir exhorlès selon la Parole de Dieu de leur faire jurer fidélité à l’Iïglise et à la patrie , la main
levée vers le ciel, quand même il s’agirait de la mort ».
Viennent ensuite d’autres conseihs
sur la conduite que les Vaudois aulaienl à tenir en cas de guerre. 1-cs
avis ne furent pas suivis , el les Vaudois furent emprisonnés et ne sortirent de prison que pour aller en exil.
Ils n’étaient pas encore installés dans
letir.s nouvelles demeures, que Janavel,
bien qu'oetogénaire , organisait un
projet: pour la rentrée , el dictait des
insirnclions qui commeiienienl ainsi :'
7
^255
« Le Seigneur ne pemieüaiit pas,
à cause de mon infirmilé que je vous
puisse suivre, à mon grand regret,
j’ai cru ne devoir rien négliger poulie bien de ma pauvre pairie ; c'esl
pourquoi j’ai fait mettre mes sentiments par écrit louchant, la conduite
que vous devez tenir lani dans les
chemins que dans les attaques et combats, si le Seigneur vous fait la grâce
de vous porter dans vos montagnes,
comme telle est mon espérance, priant
Dieu de tout mon cœur qu’il lasse
réussir tout à sa gloire et pour le rétablissement de son église. — Si noire
église a été réduite en aussi grande
exlrêmilé, nos péchés en sont la véritable cause , il faut donc s’humilier
tous les jours, de plus en plus, devant
Dieu et lui demander pardon de bon
cœur... recourant toujours à Lui , et
quand il vous arrivera quelques inconvénient.s, prenez patience redoublez
de courage, de telle manière qu’il n’y
ail rien de pins ferme que votre foi.
Ainsi ne douiez pas que Dieu ne vous
conserve et ne fasse réussir vos desseins d sa gbirc et à l’avuncement du
règne de Jésus-Christ ».
Ces deux écrits de J. Janavel, dont
M. Muslon dans son histoire et VEclio
des Vallées de 1849 donnent de longs
fragments , ne mériteraient-ils pas
d’êlre publiés en entier, et ne trouveraient-ils pas une place loul-à-fail
naturelle dans la Glorieim rcnhée,
comme appendice ou mieux encore
comme introduction ? lis rendraient à
Janavel l’honneur qui lui est dû en
même temps qu’ils nous feraient connailre d’une manière plus intime ce
héros de notre histoire.
ftouîiïclke relijc|icu0e!
et faits divers
Italie. — L’un de ces derniers dimanches de graves désordres provoqués
par le fanatisme religieux ont eu lieu
à Ariccia près d’Albano, province de
Rome. Une foule de paysans, écrit/-«
Capitale , excilés par les prêtres , et
moralement appuyés, paraît-il , par
le Syndic ..... au moment de la pié
dieation, ont fracassé bancs et chaises,
et, pendant plus d’une heure, bombardé de pieiTes la porte d’entrée, en
criant à tne lêle; abbasso cjli evangelici! evviva la religione callolica. Les
milorilés , d’ordre du Ministre de l’Intérieur, sont occupées à dresser un
procès contre les auteurs et les insligaleurs de cet odieux allenlal. Heureusement que des scènes de celle
nature sont une exception dans notre
pays. I
A'llemagne. — Le vieux calholicisme
allemand a tenu à Bonn , les 4 et 5
juin , son sixième Synode. Du discours
d’ouverture prononcé par l’évêque
docteur Reinkens, il résulte que si les
progrès apparenls n’onl pas été aussi
considérables qu’on aurait pu l’espérer,
l’œuvre s’csl ponrlanl affermie et purifiée au feu de l’épreuve. Le nombre
des membres appartenant h cette Eglise
pour l’Ailemagne entière, ne dépasse
pas 55.000, répartis en 118 églises,
desservies par une cinquantaine de
curés. La faculté de théologie de Bonn,
qui s’y rattache, ne compte que 3
étudiants et quelques prèlres, l'éccmmenl ralliés au mouvement, n’onl pu
être placés, faule de ressources suffisantes à cet effet.
Hollande. -- L’Eglise Chrétienne
réformée des Pays-Bas, fondée sur le
principe de la séparation de l’Eglise
et de l’Etat, et dont l’origine ne remonte qu’en 1838, comptait déjà , il
y a trois ans, 335 congrégations, 253
pasteurs, et 121.411 membres actifs.
Malgré sa petitesse relative, celte
Eglise, qui ne compte pas, dans son
sein , les puissants et les riches de ce
monde , a crée tout un essaim d’ins-.
8
-256^
lilutiuns florissanles , qui lémoignenl
d’un grand esprit de sacrifice chez les
membres qui la composenl ; preuve
en soil le budget annuel de l’Eglise
qui pe s’élève pas à moins de deux
millions,
Angletebhe. — Le Comité de la
Fondation anglaise pour f Exploration
de la Palestine est sur le point de commencer la publication, en G ou 7 volumes in 4'”, des mémoires, plans et
dessins préparés, depuis quelques années, par les ingénieurs qui tiavaillent
en Terre-Sainte pour le compte de
cette entreprise. On annonce aussi la
prochaine apparition de la grande carte
topographique de la Palestine qui doit
résumer ces minutieux et patients travaux. Cette carte en 26 feuilles, portera tousles villages, anciens et modernes, toutes les ruines, les voies
romaines, les aqueducs, les châteaux,
les temples, les synagogues, les tombeaux , les fontaines, les sources, les
plantations, etc. Tandis qu’on ne connaissait , naguère encore, que 450 des
localités mentionnées par la Bible, on
en a maintenant déterminé 2770. On
comprend donc avec quelle impatience
ce magnifique et précieux travail est
attendu par tous les amis de connaissances bibliques.
( Se.maine Religieuse ).
Bertenga et suivre le ehemiiî qui conduit à l’ancienne carrière de la Pradera , tout près de la quelle lis trouveront une estrade dressée à l’ombre
des chalaigners et près d’une belle'et
bonne fonlainev Ceux, qui viennent oie
Villar et de Boby peuvent se rendre
à la même localité en passant par
S‘ Crislopbe. Ceux de Rorà n’ont qu’à
de.'cendî-e l’Envers jusqu’à ce qu’ils
rencontrent la plaine. La réunion commeneei'a 0. v. à neuf heu res-et demie
du matin du vendredi 15 courant. On
recommande instamment de ne pas
traverser les prés, mais de suivre iés
chemins et les sentiers qui conduisent
à l’endroit de la réunion.
CKrontqwe SDaubcrtec
Lu réunion dut d5. août aura lieiu
D. V, celte année à: l’envers de La
Tour dans læ localité connue sons le
nom de la Pradem et située pi'ès de.
la maison, de M. Jalla, Ceux, qui viertr
lient de La Tour, de S‘ .lean „ do Praruslin elj d’Angrogne peuvent arriver
par S‘® Marguerile^ et le pont de la
Le soussigné a reçu de M. le pasteur
Nxigel de Neucbâie! fr. 90 en or, legs
M"« Emma Jaquet du Pâquier,, en faveur de l’Eglise Vaudoi.se.
Et. Bonnet, paslore.
I^etüue
Le Sénat ayant clos- ses séances,
comme l’avait CatAdéjâ la Gbamfcre des
dépotés, le roi, la reine et le prima
de Naples sont partisi pour Gênes, où
iis ont eu l'accueil le plus cordial et
le plus enthousiastei Leurs Majestés^
ont visité les principaux établissements'
maritimes, industa'iels et. de bienfaisance. Le roi et le prince de Naples
sont partis de Gênes pour Monza et
la reine avec sa suite pour Recoaro.
En France: le grand événement-’ de
la semaine, c’est l’inauguration de la
statue de Thiers à Nancy. Le personnage le plus applaudi a été le ministre Ferry à cause de ses lois sur l’instruction publique.
Eunes» RO'B'BnT, Gérant etAdtnvnisira'levr.
Htgaarol ,Ini(ir; Chistutore et M^ascarelti.