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Année Cinquième.
21 Novembre 1879
N. 47
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Voua me »erex témoins. Actes 1, 8. Swvant la vérité avec la charité. Ep. 1, ]t.
'prix D'ABBONNEMKNT PAR AN Italie - . . . L, 3 1 Tovà left paÿs àû TUiiion tie poste . . » 6 j Amérique ... » 9 Od s’iiboiine : Pour IVtîfcnÆiiv MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellîce. Pour VEect^v'ietir au Bureau d'Ad* minlsti atioD, Up uu plusieurs numéros sépa- rés. demandés avant le ti- rage 10 cent, chacun. Annonces: 25 centimes par ligne, Les envois d'argent se font par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de pe~ rûsa Argentina.
1 Puur la rédaction iiiresser ainsi: A la Direction du Témoin , Pomaretto (Pliierolo) Italie. 1 pour l'ADMlNlSTRATlON adresser ainsi ; Al'AdminiBtraiiiin du rétn«!«, Pomaretto iPineroloJ Italie!
Sôrnmalre.
21 Novembre., — De la liturgie. — Les
écoles primaires en Belgique. — Correspondances ^ Le déboisement dos montçgnes.i .-h \JŸouvelles religieuses et, faits
divers. — Chronique mudoise. — Revue
politique.
U
li if.
. . ■ ÎT.VJV ■
Nous avons parlé de réraigratioii considérable. et que nous
pourrions désormais appeler permanente, grâce à laquelle la popülation de nos vallées là où elle
n’est pas alimentée ' par l’immigràtiôni dé la plaine, va diminuant
d’ànnéé ' en' année. Nous avons
souvent entendu alléguer comme
un motif‘puissant à s’expatrier
et'à’se'diriger soit vers quelqu’uné’d'és'républiqties espagnoles
du sud de rÂraériqué,' soit vers
la grande Ëépublique, du nord ,
que, là du tnbins, on était exempt
du'''service militaire et célà se
Comprend. Avoir péniblement élevé
uriè fainille, aü’ prix d'un travail
opiniâtre et-de dures privations ;
puis , au moment où l’on aurait
eu besoin' du travail de ses enfants, se voir enlever les mieux
constitués et les plus robustes,
pour ne retenir auprès de soi que
les plus faibles et les moins utiles
dans la maison, il faut avouer
que c’est là une perspective des
plus tristes et qu’il n’est pas étonnant de Voir des geâs qui cherchent à s’y soustraire par là fuite.
Cela voudrait-il dire que la guerre
ou la crainte seule de ce fléau
est, aujourd’hui encore, comme’
aux siècles anciens' et moyens.,
la cause principale de l’émigration? Nous n’hésitons pas, quant
à nous, à l’affirmer et nous nous
expliquons.
Ce n’est pas qu'aujourd’hui ,
dans les pays que l’on dit civilisés, une tribu guerrière et nombreuse puisse encore fondre sur
une population plus faible, ou paisible, la chasser de son pays et
en prendre la place. Quelque nombre lise que soif'pàrfois 'l’émigration Volontaire que s’opère dans
un pays cénquis, où aDDexé', elle
ne représente jamais qu’une très
petite minorité de la population
2
-370
et l’immigralion qui la remplacera
ne la modifiera môme pas très
sensiblement.
Voici ce que nous voulons dire.
La guerre appauvrit nécessairenaent et infailliblement le vainqueur, aussi bien que le vaincu,
quelquefois plus encore , on proportion des sacrifices d’hommes
et d'argent que la guerre a coûtés.
On aura beau , par de nouveaux
impôts ou par telle circonstance
heureuse, combler les vides du
trésor public, — ces milliers de
familles d'artisans et d’agriculteurs
à qui la guerre aura coûté la vie
ou la^santd de leurs chefs ou de
leurs^quembres les plus nécessaires,
ces milliers de familles dont l’état
le plus riche et le gouvernement
le plus bienveillant ne pourront
jamais soulager les souffrances ,
gardent db ces guerres glorieuses
le plus désolant souvenir. Si les
lois de leur pays, ou leur dénuement, n’y mettent un obstacle insurmontable , l’on verra un bon
nombre de ces familles, ayant à
leur tête un héros de la dernière
guerre, ou simplement un débris
mutilé de la dernière campagne,
prendre Je chemin d'un exil volontaire, pour échapper à un retour des mêmes angoisses et des
mêmes spuffrances.
Mais il y a beaucoup plus que
cela, U y a une cause d’émigralipo bien plus générale dérivant
aussi de la guerre , ou des préparatifs pour la faire. — Après
des torrents de sang humain répandu * il a bien fallu'un jour
s’arrêter. « Le réi et rimpératrice
fatigués dê,,la longue lutte », dit
un.p vieille ballade ailemande, durent enfin signer la paix. Mais
quelle paix ! Notre siècle comme
le précédent n’q connu que la
paix armée. Le vaincu prépare
la revanche; publiquement ou en
secret il s'en oocüpe ^aveo une
fiévreuse ardeur , car sa défaite
l’a humilié plus encore qu’affaibli
et il faut, à tout prix qu’il en efface la honte. L’honneur de la
nation demande que l’on ne recule
devant aucun sacrifice pour réaliser ce dessein, et la masse des
hommes qui travaillent et se battent , — qui « défendent l'Etat
après l’avoir nourri «, cette masse
qui s’appelle en tout pays «Jacques
Bonhomme » , — sue , gémit et
paye, assaisonnant son pain poir
et dur d’un peu de cette fumée
que l'otl nomme gloire passée eu
future. Les impôts sont lourds ,
mais une prochaine victoire les
réduira infailliblement.
D’un autre côté l’heureux vainqueur n'est pas spr un Ht de roses;
Car il s’agit d’enchaîner la victoire , ce qui coûte très cper et
ne réussit pas toujours. La victoire, comme la fortunp, Iq faveur
populaire et autres choses de ce
genre ( nous n’entendons pas le
genre féminin ) est extrêmement
capricieuse. Or pour vaincre pne
seconde fois, ii faudra avec une
fortune pareille, plus de soldais,
plus de génie, de meilibures armes,
des moyens de transport et de
comraunicalipn plus nqqabreus:,,
plus rapides et pUs surs- Toiji'
cela coûte un argent fou, — on
n’a probablement jaiiiais su ^u
juste ce qu’une guerre avait coûté
au vainqueur, aussi bien qu’au
vaincu. Quoiqu’il en soit le fardeau des vainqueurs sera toitjciurs
assez lourd pour que. même ayec
3
la consolation que donne la gloire,
un grand nombre d’horoaies pratiques et paisibles de leur nature,
frissonnent à la pensée de se
couvrir encore de lauriers pareils
à eeu3t flont un rataeau est suspendu à la porte de leur cabane.
Pour peu qu’ils le puissent, ils
iront eux aussi chercher une reiraiVe paisible sur quelqu’une décès
terres lointaines, çù la gloire ne
lus ponrsuiyra pas et où iis dormiront fort bien sans elle.
[A suivre J.
De U lilur^ie,
L’on,entend de divers cdiés faire
dés objëcypiis à l’usage de^la liturgie
dans la célébration du culte et nous
né demandons pas mieux que de i;éppndre à tout ce qu’il peut y avoir
de fonde dans ces opjeclipns.
Il faudra tout dhiboid distinguer
entre lèç obi,éelio,ns sérieuses étrillés
que r'on fàil par espril de érÎtiqne
pu pour excuser la nvanvaîse voiçnfé
3U’on a d'assister au culte. Il ya sans
ire que n.Oùs ne tiendrons compte
qpç des premières, car quant aux au
irçs elles né méfilehl pas même les
honiléurs dé fa discussiôn.
On nous dit donc que la répétition
cptUinuelle déS mêmes prières, Ities par
eelui qui préside le culte, n’M'ïle pas
et que rpn ne saui'àil y faire ailenl.ion.
ii en e,sf. niêmé qui vous disent que
ceuit qui lisent hV liturgie ne sont pas
chrétiens. Méis, >1 faut dire que ceux
qui vont .si loin ont l’esprit si étroit
et si sectaire, qu’ils vous excommunient
en moins de rien, et s'imaginent un
paradis si, petit qu’il n’y a de place
quÇ^ pour eux seuls. Pour ce qui les
concerne, nous dotis bornons à leür
squ.haîtér up peu plus de, cliàrîlé dans
le,s idgémenrs, qji’iis sont si. prompis
à, pofljer çpnlre.Vué prôcjiain.
lietlç, rései'yé, faiie, oo,uS admeiiûns
sans (lilïicnltè, que ceili: qui ne l'oni
pas allenlioti à la lecture des prières
ne s’édifient pas. — H ne s’érlifieraienl
pas môme s’ils entendaient un sermon
prononcé par le Bon Dieu, on ce qui
revient presque au même, s’ils enteùdaienl la lecture de la Parole du Seigneur. A ceux-ci nous Souhaitons un
Lpril attentif et pieux et un meilleur
appétit pour les bonnes choses. Qu’ils
siuvcnl de tout leur cœur les paroles
de la liturgie et nûrt seulement ils trouveront l’édification qu’ils cherchent,
mais encore ils découvriront qù’il n’esl
pas facile, même aux chrétiéri.é les
plus avancés de prononcer des prières
plus édifiantes que celles de notre liturgie vaudoise. Üû est-il celui qui peut
faire une confession despéchés'plus édifiante et pins complète que celle de notre
liturgie? Nous la lisons depuis quelques
années, et nous la trouvons éneore admirable. El les autres prières lie sont
elles pas belles, bonnes et complètes?
— Mais, c’est l’œuvre dè l'homme,
nous objécle-l-on.
— El les prières dites d’abondance
ne sont-elles pas l’œuvre de l’homiue?
ne sônl elles pas bien souvent .une
œuvre très imparfail'e, une fépélilion
des mêmes choses? N’est-il 'pas vrai
que bon norpbre de ceux qui font
aes prières dites d’abondance Vous récitent souvent par cœur les mêmes
phrases â peu près dans le même ordre
avec les mêmes longueurs, avec las
mêmes redites! Les bonnes gens! Ils
ne veulent pas de liturgie], et ne s’aperçoivent pas qu’il en ont une dans
leur tête, gravée dans leur mémoire,
et qu’ils vpus débitent avec passableinepl de volubilité dès qu’ils lèvent
l*éciu.se. Seulemenl au lieu d’avoir utio
prière bonne édifiante, complète, imprimée en beaux caràclèreS, ils eri ont
une incomplète, plus ou moins bonne,
quelquefois bien pitoyable, gravée thms
leur mémoiie. J^é vous assuré qu’entre
prière d’hoinmè et prière d’iioriirnc,
JC, donnerai ,lou|onrs la prélérence à
celle qui osi soignée, bien composée
et conformé au,v enseigncipenis de l’Évangile.
L’abondance.... c’est bon, pourvu
que ce soiliabondancede bonnes choses,
I mais ce no l’e.<it pas toujours, cardans
4
.372^
un cœur souillé comme Toni tous les
hommes, il y a malheureusemenl abondance de choses mauvaises. Ne soni
elles pas assommantes cerlaines prières
où l’on raconle au bon Dieu loul ce
qui s'esl passé depuis la création, ou
bien, où l’on expose un abrégé de
dogmatique? Pour moi je leur ferais
grâce d’une senriblable abondajiçé. lit
les erreurs de doctrine, et,lés expressions peu convenables et les ennuyeuses
longueurs et les hérésies que l’on entend parfois dans les prières dites d'abontjançe? An moins dans notre liturgie la doctrine est saine et entièrement évangélique.
C’est de la variété que l’on veut,
Ëh bien nons l’aurons prochainement
dans le nouveau projet de liturgie
élaboré par la commission synodale,
où figureront une dixaine de prières
par mois dont cinq avant et cinq après
la prédication.
Observez en outre que la, liturgie
n’est pas pour nous une chaine, in.ais
un aide très efficace. On rie se sért
guère de liturgie dans les réunions,
ni dans,lies grandes assemblées en
plein air,, ni dans les services d'é Taprès
midi, ni dans les services pour catéchumènes, et pas même toujours
dans le culte principal, N’ayez donc
pas peur de la liturgie.
Les éedes primaires
en Belgiqne
Les lecteurs du Témoin ne liront
pas sans intérêt et... sans instruction
le résumé ci-après d’une chronique
du Chrétien Belge, sur la grave agitation provoquée en ce pays, par la non
vélle loi sur riBstriiclion primaire.
L’agitation du clergé dans les écôles
primaires de l’Ëtat est arrivée à son
plus grand développement, et ne peut
guère être dépassée. Pendant cés deux
derniers mois, tout a été mis en œuvi e
pour empêcher les enfants de rentrer
dans les écoles et pour les décider,
eux ou leurs parents, à abandonner
les écoles sans Dieu pour entrer dans
les écoles anec Dieu. Il est impossible
aujourd’hui encore de préciser d’une
façon absolue le résultat; on peut cependant, affirmer, je crois, qu'il est
plutôt favorable au parti libéral. Le
nombre des démissions des instituteurs
communaux est faible, il y a sans
doute des communes où les écoles ont
été presque entièrement désertées. Ce
sont les écoles de filles qui sont le
plus en souffrance. L’Etal manque, d’ins
I¡tutrices; dans un grand nombre de
localités cet enseignement avait été
laissé aux religieuses, qui naturellement
ont toutes donné leur démission. Quelques-unes cependant ont quitté le couvenl et sont restées lidèles à leur poste.
Dans les grands centres , le clergé a
peu réussi ; dans tes communes rurales du Hainaul. là où. les populations sont librèsèi indépendantes, elles
ont pre.^que partout en majorité continué d’envoyer leurs enfants à l’école
comme par ïe passé, sans se préoccuper des menaces ciérlcales.
^ans les Flandres, où le clergé est
très puissant, et où il doiriine des popiiiations sbper'siilielisés'jdl fànàllques,
il est reslè’’maîféé ; héàVn'ùidirts daris
bien des communes, à l’éfonnenlenl
général, l’école communale, a,vu le
jour de la rentrée arrivel’ des'élèves.
Le schisme que créé àinsi l’Eglise
calhoUque dans son seih, eh èhàssanl
elle-même ses enfanis ,"rie péril que
provoquer'iinê réaction qui' éloignera
de plus en plus la nation de l'Eglise
romaine. Bien des faits viennent ici
à l’appui.
A Bruges, le bourgmesti’e, pour
faire tomber l’école communale, au
mépris formel ¡de la loi, à poussé Î’audace jusqu’à faire défense aux ihslilituleurs et aux inslilulnces' djenseigner le catéchisme dans les écoles
communales. ‘
A Mé.lin , le curé était propriétaire
du christ placé dans l’école communale. Furieux que la loi notivelie n’ordonnât pas de Tôtef comme op, l’avait
dit tarit dë^ fois, désespéré de voir que
son viëàii'é' dë'vi’ëif Tengalhèr' uh seiv
mon qu’il ruminait depuis longtemps
sur les ëcoies sans JDìcm, « il 'alla iüirnême reprendre son crucifix dans l'é-
5
-373
colé». Le dimanche suivant, le vicaire
Nélis put prêcher que l’école était
sans Dieu (!)
Dans bien des localités, 1e curé a
chassé(,de l’église les enfants qui venaient pour assislei’ à la messe. Dans
une commune même, rinstiluteur étant
venu, à l’église avec tous, ses élèves,
le curé, n’apparut pas pour olïicier.
La presse catholique, toute dévouée
au clergé, lánce chaque jour l’analhème
contre le gouvernement et le parti li
béral ; elle provoque à la révolte et
n’hésite même pas à détruire l’aulorilé paternelle. Le Hel Land van Âalst,
journal flaritand, écrit un long article
à ce sujet. Voici l’exirail d’une leçon
de ce nouveau catéchisme :
D. Les enfants peuvent ils obéir aux
parents qui les envoient aux écoles
des gueux ?
R. Non! rnille fois non! car les écoles
gueuses sont ppur les enfants et la
société plus .dqiigereuses, plus‘fatales
et plus pêrriiciéuses qiiV les mauvais
lieux.
D. Les confesseurs penvenl-Îls dçnûier
1‘absolution et administrer les sàWements aux ‘màîltes \ des écoles gue^f^S?
R. Nul.lem,çnt,; ¿ai'/ces rri'àiires sont,,
ail même ti,|i;e^<jjüe l'es l'éhaWóVei'á,’ et
tenaflcières, ide mfiuvais^Îièiix, indignes
des sai'nls sacrements, :, • ;
Quant au respect des Idis, il est,’,
on peut le dire hardiment , nul. liai
nouvelie loi, on le sait, impose aux
communes certaines dépenses ert faveur de l’instruction. Les conseillers
communaux, avant d'entrer en charge,
s’obligent par Serment à observer la
loi. Mais les serments des’c'atholiques
ne les obligent, on le sait qn’à réspeóter el‘ a exécuter les lois 'conformément aux prescriplions 'de l’Église.
Or, l’Eglise condamne la nouvélfe loi
et cela suffît pour violer le serment
prêté. /
C’est en vertu de cette distinction
habile que h Journal de Bruxelles èt
le Bien public , }èsiù\es l’un comme
l’aulré, enga^ni lés conseils coftimunaux'catholiques a voler sysiéniaiiqu'^-,
meni contre toute mesure d’éxécnliq'n
de la loi nouvèllé,, eCnolamment contre
toute dépense que cette exécution de
vrait entraîner, bien que la loi rende
ces dépenses obligatoires.
Le moment est grave : toute la presse
libérale, et, chose significative', les
journaux modérés, qui jusqu’à'ce joùr
voulaient conserver la paix avec PÉglise
de Rome et rester en dehors dè-s débats religieux, comme l’Etoile belge
et l’Echo du PaWemenf, ont'dû enfin
se décider à entrer dans la lutte. Ils
réclàmenl à grands cris le rappél' "de
notre représentant à, Rome’, èt démandent au gouvernement d’interV’enlr directement dans la lutté. - .;
Ces moyens suffîrontdlè ‘Evidemdemmen't nonchaçiin Ie.se'i)l', laVî’ctoire n’est possible que'si' I’pn donne
une satisfaction réelle aux hès'o'ins réligieux que le clergé exploite indignement çt au moyen desquels il compte
prendre 'sa rêvanche.'' ' ‘ ’ '
«.Nous noiis trompons forl‘‘,, dît la
Flandre^ libérale , Q\\ la pefsééiilion ,
outre qu’elle donnéra naissanfeq Iqsque
dans les moindres' coffîinunes. à
groupes d’hommès résolfié, èl"qu’elle
retrempera aipsi le càrà.Ctél’è de toute
la nation , ^dèvèloppera‘ 'la tendance ,
.qui s’est fait jour déjà'sur plijs^ d’iin
^pqint du pays, qq ,§ç rappCoçndl' d’un
des grands çulles 'cfiéêticffs ïjd'i, font
jVÎyre en parfaite liarnhonie, l‘Ëyangile,
la raison , la^ science ,. lés ttrôgfès (je
la civilisation, et qui çii|t élévf si hapl
)q i^niveau Întèllecipej , rèllgièùx ét
rndrai dès plus grandes nations déj la
'Ul!
tfforrceponbancc
¡Uh*l! •' Í
’^StonÎièUr lé
Vous avez très-bien fait, à mon avis,
d’annoncer dans lé ' Térnoin' qùe Vous
àvé’z deé‘^"iiil)léàux à mspé'sillbii des
écoles de quahiér qui' n’en seraièiit
pas encore, pourvues. Ellèé ^6nl peuL
être plus !hoit)breusès*'qu'e votis ne
pèrisez les écoles de quartier qui vont
en avant cpihmè elles péü‘vônt;éan^' les
tableaux qlii sont d’un préiïléuS .secoure et que l’on coihménçaH à crorfe
6
difficiles à trouvai', Ppur ma pari j’en
fai,!i nsajse depnîs. loiiglfiiïïps, e^ je
m’eti Irqns'C l’pi'l T)î,qp piU'ceque cela
faeîiile dp lüeaucoûi) racliennnerneni
,la |eç,(iii‘e et les pi'Pijrés de l’inslirnqlipn,
ype la^leaiix, montés
a«r cai’lân pi cp.nlejiitpl li'ente-sis exeroices qpi affippèni t’eiifànt Jiisqu’au
premier livre ieclHie, ppiir lapi'îx
(ie y', vrajmie|ll, célà n’éi^l pas
Ç’çii mettre j insiruclion à la
portée des pipa pé(UéS boiirses , et je
pe çpapnis pas de cptisislPii’S, si panvre
qp’lr s,pii , qiii ne poisse ei qui pe
ppÎve ^ fptirnir de tableàiix ses écoles
i)e qaerlier qui n’eP àm aieAl pas cnfipie,,
|lç,iïlômeAi permqtléî nipi * de corn
rJeter voire annonce Cd aÎOntitnt qn’i
exiale ait bureau de la Tame, PÔ j
ai\açj»elé plus, d’mie fpts, des abecédàlrés qgt ne Cpûlçiil qti’im ' SPM et
sprit. It| répitilipp fidèle tjii cohieïiii
dçs lablpàijSt Oee apécèdéïres ajafil.
Cptüftre pliisîèvrs te èiiveril , la ipHne
'd'im.mdt iivip, pfnVedj odciiper l'étève spil a, Iq rrtaîspfi; sjpjt, a rdefile
penditny tyia «é's cofidi^jples sont aiix
ialileftM;if- défirent vrai
inérii qqé lèurS ehfitpls l'asseni des
îfOiïrôs. d‘lni? l ifiéinictipd alderaiefii
spin
\6
ripé t'etirafil !jV ad lablpâll datis
récôle. ’
Le.s tableaux el les abécédaires sorti
une seule el même chose, — raison
de plus pour en tirer bon parti.
1 ff : Uê éé^aieur.
U (!ébt>jséWfi(U',\<J<!8 «Mlitupes
i' ~“T“ ,
Ç’e.sy avAC jqrrppie.nlj dq CQcitr que
nqusi, jj4ppii, dañé lek journaux Ves nón
,çllc3 ués,,^pves tiésia?,trés çviusés cécenimeqi par .fes iriPtidaiippé en lîspagué,'. La , prpyince dé durcie pafaíl
{ttipîv'lèié, enfjj^e iguies; [a plus eproqvé.e
pr qeiif, tqrnffie caiamitéj
La,nuil critic, le 14 ei 15 pçiobre,
iu),rés jpin^leiirs lienras de piriie ipr*
rehlielie|, lés fleuves déboraéreni bri
sanl les digues, renversant les rnoulîris,
les l'ermes et des villages eritiprs iiyec
de.s centaines de maisoris. La plaine
fut bientôt Iranslormée erl üh immense
lac de plus de 30 lieues cTéteridue ;
Ips ponts, les routes, les cbemins de
fer, le télégraphe , tout fut renversé
par la violence des eaux. -- Dans les
vjiles de Murcie, de Lorca el de Orihi)e!a tous les Îamp}oris à gaz furent
élcinis, el Vous aiiriez vu , .Via lumière
incertaine des flambeaux improvisés,
tes eaux envahir les rues, les places,
le.s maisons, les lcmple®i iés hófliiaiix.
le gazpmèil'e , M prisons, rinsitiui,
ia gare dt! cbemlii de fer. Vons anriez
vu encore |es ipiu's suivants les coiilaiils impélijeux transporter les arbres
aiiacliés dtj sol, les débris des mai.Sons, les meubles, les récoites , le
bétail , et les cadavres dos )iabi|anls
surpris dans le sommeil
Toute, l’étendue du désastre n’esi
pa.s connue ençpre : m«ri? on sait déjà
que cés terriblés inoridations ont lÜil
dans la province de àfiircie sçtileriVcPtSOQ YÎctimes bumaines, ej ctinsô
, des dpinma'ries iria\érte|s 'pbtVr'épvVron
0^,000,Oiro de francs. Trèis nville cinq
cent riiajsons, èi çeiu vingt moiilip.s
ont été ren''Çi'sé$, ei‘ vi'n^t inille personnes n’dni point iie toii riôur s’abrilei;, dan/ une fiiison ou le l‘rpi(i .se
biii déjà bién seniir. .
Npùs ne connâissons pas lôûtes le.s
çausfis qtii çoriÇourenV à prodiiite de.s
ínnudíUirins si subites ci si fiinesics,
milis une au ipoîns est ¡ndiquée d.irts
l’un dqs bons ipnrnnnx où nous puisons les .nouvelles que vous véfiez de
(ire. ,
P’esl le déboisement trop c'om|)1él
des meniagnes,
Dap^ lès cqriirées couvertes d’épaisses forêts, et sur leS monlflgnes bien
boisées, il' pieiii'au.«si, m.iis les inondalipifS sont rnoin.s .à cilindre pnrceqtje les pluies sont plus régnliôre.S, et
moins tpi'icntieljéS el surtout pai'ceque
les, .arbres, leurs facipe.s, les branches,
lés l'mbeàitx et fes féuillés qui en loni"benl. Ipoê les d'éiins de la ’végé|.'aÎion
aCpliniïtiés rcrjennenl les éanx dont
réçnri(emêni dévient féni et régulier.
S’il arrive parfois qvié des inondations
7
se prpdiiisçnl aussi ¿ans les eoatrées
bien garnies d’arbres, ce n’est qu'après
de langues pluies et lorsque les habilaals ont eu le lemps d’aviser aux
moyens de saiiveiage. Ces inondàtions
sont beaucoup moins funestes, d’abord
pal’ccqu’elles ont lien rarement, et
surloql parçequ’elles sont rarement subiles et ne peuvent surprendreTes bqbitanis, fspécialemeni dans une, époque
où le lél|%raphe annonce aux populalions riveraines les inppdalions q,ui se
préparent dans tes régions ou les cours
d’aau prennent tour source.
Il en est tout anlremeni là où d’avides ou d’imprévoyanles adminislialions ont déboisé, ou laissé déboiser
trop conrp)èien|eni tes montagnes, bes
pluies vous amvenl d’une façon moins
régulière et, tout-à çonp,; elles soni
souvent lioçreptielliw, et vou? sûiprennent spue formq d ,9URSf,èn^ trouvant, rreq quites rébenrip ^irt l«?,flnnca
nus eb arides des mqniagaçti, elles„se,
préciptient à vol avec une yipleocc que
rien ne peut modérer, elles eniporlent
le peu de Ierre qui recouvre les pentes qu’elles parcourent, en laissant
bieniôl Itó rMb«R tout pu#, e$ viennent fottiaite avec rm^éludibe tefflqu’on
s’y attend le moins sur les babitaVions
et dévaster le? pOjfnpagnes cultivée^
voulons-nous éviter ces surprises
désastreuses et ^us les. malheurs
qu’elles pr.qddii^rit Qardoos-nous
bien de irqp^dégarnir nos montagnes»
cl là où les arhrès manquoni» bâloqsnqus de les propager.
et faits divers.
Ita|me. ~ Le Cristiano Evàngetica
reçoit de Rortie Ta no.tivéile qué le
pasteur Rlbelti ^ant en'fln obiépu une
audiéllcè de Tn'înisti’e de rjn
li^.riñnr. nii $hiîaÏ tn ÁrmuA üilAinii
vons désirer. Tout en fé|icil;ml du fond
du ceenr uoiro frère de Rome pour cè
l êsnilai de sa noble persévérance poul'
la libelle, nous ne pouvons nous défendre d'exprimer un regret (qui n’est
pas le tioii'é seulement, mais ecbii de
plusieurs), qu’à l’occasipn soit de celle
aftaire, soit de d’autres encore eh emnnexion plus pu moins dirécie avec elle
noire presse teligieuse iialienne ait
queltiuéi'ois perdu de vue puis qu'il
ne Pimiaii. lallu, ceriaines i'è'gles'‘dè
prudence dont oh ne se départit jamàiis
sans des inconvénîènts de plus dbm
genre. '
Suisse. — Le Synode annuel de
l’Eglise nationale du Canlon de Vatid
s’esl tenu te« iuurs il et il. dw oouranl à Lausanne.
parmi les sujets à l’ordre du jour
était un projet dû Gouvernement ré-,
laiif à une réduction des paroisses. Ce
projet à elé écarté à unO'¡grande Hinjorilé. I
Un débat sip’ M , nu' une
fraclidn Rès ■ notnbreitise ' do oynode
voudrait striclèmëni obligMoire'. et
une autre, en pàhiû|du moins, îacul*
laijye, a aboplj pftr une rôsobiilon
constetani à pe.rmetjte qu^ li’onrtibdifie quelque peu la liturgie' aetnelle *
dans: lè sehs BTiimieiîieni'tie inr^nift^e
plus variée et mieux appropriée à imUes
les cjixîDnslancés. -‘j- La sêssiou s’étaH
ouverte par la consétiraliim de cinqcandidats nu shinl ministète.
Fbance. — Le 2 novembre, le cnlie
pixitesiant à élé célébré à Versatites
dans le palais mêm® Sô'is l'at|Partemeni iwi.ii'ofois oçiSBpé par Lonis SlV’.
Pendant la dômoHiiott ait temple réformé et là cdnsiruclidn d'un nouvel
édifice sur le même eitiphuiement, te
salle dilc des « Résidences'royu'te.s »
a été mise à là disposition du pastévtr
de Versailles par le ministre des »révaux pûblihs, à la sollicitalion du célèbre oraie^^i; {»b Jutefifayrft qui frt "n
dça auditeurs, assjdns dg ijl, JPasstf*Cpsi b,ieh. ait le <*• <îü,éduque)
qouç lirdps cpUq,noq.yéf g, ùn'skqq dèf
leuips que qe service qjqmmimofitpî
de la mte dp Réfpmeliçw jltâe qtp
se céwé au,séi,ndh?
Iq SI ftO.Véïpprè de èpàqpe qpné?.)-qtl^
8
ce choral (Je Lulher chanlé par un
nombreux *au(Jiloire, dans le palais
même où, il ,y a près dé 200 ans,
Madaine (le Mainlénon faisait, signer
an rpv.ja réi/ocalion de l’Edit de Manies. »,
M. le pasteur Passa , ayant dans son
discours d’adieu au vieux temple, rernercié M. Jules Favre pour sa bienv,eiljanle. intervention auprès ,du Gpuvm'nement à celle occasiop l’illustre
orateur par la louchante ' lettre que
voici, qui honore également celui qui
l’a écrite et celui qui l’a reçue:
.I . . i
yaçsaillesce dimanche 19 octc,bre
Monsieur et cher pasteur, >
Je ne veux pas laisser se finir celle
journée, sans ,vo,us dire combien j’ai
été, ce raelin, à la fois confus el
louché des rernerçîmenls publics q(ie
vous avez bien voulu m’adresser, jej
ne des¡mériigis laçsurémenl pas;; c’esl
voiiroi excessive bieoyeillance quiaettagéré le pr,ix;.j5l!,|e ;r,ès.ultal des (ïérnarchée,q!ue.|’,ej‘iéJté bie,p:bppreux de fe'i’A*
J’eri îirâirens „icepiindanijj, cpiume. en
étant fier*> lu Jitre d’ami de votJ'e église
qufljwis, n\’,a,%>5,donné..,^= ,, ,
*,,(i)ni,( je l#ime,,pai)ce qu’elle repré-,
senlepet défend^Jadipre pensée religieuse; je réiméiea elle ,,. permel|ezq}piid’ajoi,ilei',;qùe ije l’aim,e aussi en
vous, son digne iPîislepr, qui aqvez si
éloquenarnemiannuaper l'es ¡mues vérités dont elle ,,B5t le Palla(Jium,; Je
l’ftime, enfin* parceiqu’elle est celle,(je
mittfemme bien aijmëe, el que je sei;e,is
U n ! monstre d’i n gra li lu d e, jsi I je I, n e IU i
éutis., paSiiiieconnajssaai, de im’avoir
gardéiun.,ieji,trésor., ■ .,ii!
Recevez „ Monsieur .clier,,el:|Véné,ré
pasteuri, ;l’;çxpriessiqn,|Sificèro de rpon
alîeclneiix, oiire^pecMieux dévouetneni,.
Jules'FAïfRE,,
• ) (!
■V' I
i liîll .llh'i-; ).
' ’t'èoùTaht; à'S. JiTsj,
el à la suiie'd’iide'élbqiiénië allbciuioh*
M'.‘Réyfeil1hu'd, M. de rées,^eh'éé'a donné
déifatit' üh"iludii'ôiFé‘''(ilimh 'èvàluë' ‘â'
iSOO dJidiféilH, ëlli 'fé sùjel'déf ia
Le fiiaii^é‘'db SJ’’ifàM,’’dit-dii; ' d'ô'nhaii
lui-même le signal des applaudissements.
Des conférences non moins applaudies
el relalivemenl très nombren.ses aussi
onl été données par Messieurs PeyreCourant el Gary, à la Fère el à Tergnier dans les environs de Paris.
Autriche. — Les journaux de divers
pays publient un (lommnniqué sur la
dérùarche l'aile par une délégation de
rAlliànce Evangélique, en favenr dé
la liberté religieuse, auprès des autorités clé ce pays. La députation, h la
tête de la quelle se Ironvait Monsieur
C. Sarasin, ancien membre du Conseil
d’Elal de Bâle, aurait été fort bien
reçue, soit par les ministres des Cultes
el de l’intérieur , soit par l’Empereur
lui-tnême. ‘ ■
On ajoute que les députés sont parvenus â' s’entendre aussi avec les aulbri tés des égl isès prbleslân les ieconmies,
dé‘'la susceplibiliié et de l’espril plutôl
éfroîl des quelles provenait une bonne
pafiie du mal auquel il s’agissait de
porter remède. ’ ^
'm; iJ.i MJ
'r.<| ii’t ij]t
MttàUe. — Lé roi Humbert est rentré
à Rome après avoir rendu la visite au
prihcé impérial d’A'ljemàgne à Pegli.
La Reine est encore'à Monzâ et ira,
assüre-t on, passer l’iiivef à’BoVdi^hera.
Les efforts polir' méttfé d’apcord les
ministres et pour compléter i’àdmihislralion n’ont pas abouti. Une crise
ministérielle paiTielie éiai| nécessaire.
Maie,:Jji{ Rpi- ,n’|"iayani pas cofigpiHk,- |é
(uinislére èsl démissionnaire. Le Roi
a conféré avec Gairoli;.1Aiiéune décision
n’est encore prise. — La présence du
Roi, était; urgeqlp à, Rotne. Les Ch a m ■
, b'rèe -qü,i,'dev|ifertï,^^ lé'À9
léurs^jijay'aiix 'spht p^
qués'|c)(ïrs';“jàins^ ,!pHés -ne' pourront
plus taire’■bèàu(joup dp 'bespgne,avant
, I à' ' h PUjVel ie ^ ^a nn é'^. Tq ii.r, ç,e Ipi à, .ça Use '
j de .lé oiscipr.cié au'sqip qù ¡par'li nvini' sllifél fei iljj| gpâ dé la'.gauclie.
E R« BS T Jt O B 8 R ii, 6'rfr a ni e i A dimnistra teur.
l'igDyfol ,‘împir. et' Chiantbre Mascarelli.