1
1-coura.ril avec la Poste
D’ABONNÏMKNT PAR AN
Italie . , , Fr. 3
Etranger . . r E
Allemagne, Autriche-HongriB,
^®lgique, Brésil, Danemarlîi
Egypte, Hollande, Suède,
Suiese, par abonnement
postal selon V Accord de
tienne 3
On s’aboüne :
Au bureau d’Adminislration;
uuraau a AamiQisi.rauuc
mm. les Pasteurs; et •’împ. Alpina à Torre Peliine.
abonnement se paye d^avance.
Année XXXllI N. 11.
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le tirage, 10 centimes chacun.
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S'adresser pour la Bédactl
pour l’ Administration
Jean Jaîla, prof., Torre Pc.
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m en ce ment de Tannée.
L
9
CH O
DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vu
»U6 me serez
. té.noin.. Act. i, 3. Suivant la vàrilB avec La chari té, lll.h. IV, » Qqeto^vlo^^^;^^
K (» m ni t\ i I- c :
Ds la participation à la S.te Loue des
nuuveiiiix rnetubres d église Lvangélisation - Correspondance — Cliroiiiqiie vaudoise - Le cinquantenaire
à Marseille - Nouvelles - Ouvrages
reçus — Revue politique — Souscriptions — Avis.
AVIS
l’our éviter tout relardi on est
|>rié il’aiiresser les lettres et clocu
irienls concernant la rédaction a la
direction de “ l'Echo des Vallées
Vaudoises „ Torre Pellice et ce
'lui concerne radrninislralion-à l’Ad*
■iimistration de “ l’Echo des Vallées Vaudoises „ Torre Pellice.
la liarticipatioa à la f
des nouveaux membres d'église
Loi squ'un catéchumène a fini son
' inslruelion religieuse, qu’il a coniessé son Sauveur devant le consistoire. et au’il est admis dans l’église,
ou
re, et qu’il est admis dans l’é
, si l’on veut, qu’il a été
pre
*-C
■P
senté à celle-ci comme sou nouveau membre, quel conseil doit lui
donner son pasteur au sujet de
sa parlicipalion possible à la S.te
Gène'? Doit-il lui dire qu’il ferait
bien d’attendre pour cela d’avoir
confessé sa foi aussi dans une réunion publique et de sentir un grand
be.soin de la communion avec Christ?
Ou ne doit-il rien lui dire à cet
égard laissant la chose complètement
à°sa conscience et à son cœur? Ou
doit-il peut-être le presser de venir
à la table sacrée, en y apportant
les dispositions voulues pour y être
béni par le Seigneur ?
Voyons un peu. Lorsqu’une arae a
trouvé son Sauveur, n’est-il pas ^vrai
qu’elle est dans la même condition
que quelqu’un qui aurait été gravement et mortellement malade, et
qui se trouverait maintenant hors
de danger? Certes oui! Eh bien!
quel traitement le médecin ordonne-til dans un cas pareil? Naturellement,
il dit tout d’abord au convalescent
de ne pas se contenter de la nourriture ordinaire des bieii portants,
mais de se procurer, si possible,
des aliments parlicubèrement nourrissants, de la bonne viande et du
bon vin. Puis il recommande à
celui qui le soigne de lui en donner
toutes les fois qu’il en sentira ne
Ö
%
2
- 82 —*■
1
fût-ce qu’un Faible besoin, et nfiême,
si celui-ci manque, de le presser
et, en quelque sorte, le contraindre
par des exhortations à en manger;
parce qn’il a grand besoin d’acquérir de nouvelles forces, et que
ces aliments peuvent mieux que
d’autres les lui donner. Et si son
garde-malade lui disait, au contraire,
que, pour faire usage de ces derniers, il doit attendre d’avoir bien
faim et de pouvoir confe.sser devant
ses parents le bien qu’il a déjà reçu,
n’est-il pas vrai que, pendant une
telle attente, ce convalescent aura
le temps de dépérir et de retomber?
et que tous les soins même les plus
affectueux, les plus empressés et
les plus dévoués qu’il recevrait, ne
pourraient nullement remplacer celle bonne nourriture? et que l’ordinaire, même s'il voulait et pouvait
la prendre sera tout à fait insuffisante pour lui, et ne le rétablira
qu’à la longue et bien imparfaitement? Et lorsque le médecin viendra visiter son client, qu’il verra
l’état naisérable et languissant dans
lequel il se trouve, et en apprendra
les circonstances, ah! certes, il en
fera retomber toute la responsabilité
sur ce garde; et au lieu de le louer
et le récompenser pour tous ses soins,
il le tancera vertement, et lui dira
qu il est.... tout, sauf un bon gardemalade; et le reproche le moins
amer qu’il pourra lui adresser sera
celui de ne pas comprendre les besoins de son protégé, de ne pas
se mettre à sa place, et de ne pas
se rappeler que, lorsqu’il s’est trouvé,
lui, dans les mêmes circonstances,
il a pu faire et il a fait librement
usage de ces aliments reconstiluanls.
Personne, je pense, n’aura de
peine à saisir le sens de cette simple similitude, et à en faire l’application à notre sujet. Car, si le convalescent c’est le catéchumène qui
se déclare converti, le médecin c’est
notre Seigneur, la nourriture spécialement fortifiante ce sont sa propre chair et son propre sang, qu'il
offre lui-même à tous les siens dans
la S.te Cène; le garde-malade c’e.st
tout pasteur, ancien et diacre; et la
nourriture ordinaire ce sont la lecture et la méditation personnelles de
la parole divine, la prière, le culte,
public et privé, et enfin la re1 cherche quotidienne et individuelle
du S.t Esprit. Et alors de tout ce
qui précède il nous faudra conclure
que ia pariicipalion immédiate à lot
S.te Cène des nouveaux membres
d église est absolument nécessaire à
leur bien, à leur progrès spirituel immédiat et au commencement immédiat de la formation de Christ dans
leurs cœurs, et que les pasteurs et
leurs aides doivent favoriser celte
participation immédiate de toutes
leurs forces, s’il veulent éviter de
plonger, par leur propre faute, leurs
frères et leurs églises dans un état
spirituel toujours plus anémique au
point de vue chrétien, et ainsi ne
pas mériter ni s’attirer la désapprobation et le mécontentement de
1 évêque et surveillant suprême des
âmes.
Voici doncime semble-t-il, ce qu’ils
doivent dire aux catéchumènes qu’ils
reçoivent ou présentent. Puisque
chacun de vous a confessé de croire
en Jésus comme au Fils de Dieu
et son Sauveur personnel, venez
maintenant tous prendre part au
repas qu’il a institué pour tous ses
disciples, même les plus faibles, comme
Simon Pierre. Mais gardez-vous bien
d'y venir sans discerner son corps,
car alors votre communion vous
serait non seulement inutile mais
encore nuisible parce que vous mangeriez et boiriez votre propre condamnalion. Vensz-y plutôt en discernant réellement le corps du Seigneur, non avec un air distrait, mais
avec recueillement et respect. Rappelez-vous de ne point penser aux
autres dans ce moment-tà mais que
chacun pense à soi-même et à ses
pi'opres péchés personnels qui ont
cloué le Fils de Dieu à la croix.
Suppliez-le en vous-même de vous
3
83
les pardonner tous, sans en excepter
un seul, et de venir habiter dans
vos cœurs ; afin que vous lui deveniez
toujours plus semblables en vous
sanctifiant. Avec ces dispositions,
soyez-en sûrs, votre communion
sera bénie par le Seigneur. 11 vuus
y donnera à manger sa propre
chair et à boire son propre sang,
spirituellement, il ¡est vrai, mais
non moins réellement puisque, étant
ressuscité, il est monté s asseoir^ à
la droite de Dieu. De cette manière
il vous attachera toujours plus fortement à lui, et vous détachera toujours plus du monde et du péché ».
En agissant et en ^parlant de cette
manière, les conducteurs des églises
montreraient qu’ils ont vraiment
compris l’esprit de notre religion.
Car cet esprit condamne tout espoir
et toute prétention du chrétien,
même le meilleur, de pouvoir faire
parmi ceux qui pr'ofessent le christianisme dans son église, la distinction et séparation et le triage
entre les chrétiens vrais et les apparents; prétention qui est une offense directe à notre Seigneur, qui
s’est réservé pour lui seul la connaissance de tous ceux qui sont sincèrement siens, et dont les uns sont
déjà forts, tandis que les autres sont
encore faibles. Ce même esprit condamne également toutes les restrictions et difficultés humaines, que
l’on pourrait vouloir mettre à la
participation à la S.te Cène, de certains chrétiens de houche puisque
celle ci n’est pas des hommes, mais
du Seigneur seulement. Et enfin cet
esprit chrétien impose à nos conducteurs spirituels de se borner,
dans ce cas à exhorter fortement leurs frères à observer entièrement et scrupuleusement les
directions écrites du divin Esprit et
à profiter de^ ses avertissements si
sérieux et solennels.
T. G.
ÉVANGÉLISATION
VEcho prend son bien où il le
trouve, et aujourd’hui il le trouve
dans Y Eglise Nationale de Neuchâtel, à laquelle M. le pasteur P.
Calvino envoie le récit de sa tournée
récente dans l’Italie centrale. En
voici quelques extraits:
A Porto Sangiorgio sur l’Adriatique, au sud d’Ancone, je fis visite
à un vieil ami, le comte Salvador!
qui, malgré ses 80 ans bien sonnés,
est toujours frais d’esprit, sain de
corps et chaud de cœur. Il y a bien
60 ans que cet homme lit la Bible.
C’était aussi la lecture favorite de
sa femme, qui s’est endormie il n’y
a pas longtemps dans la paix et
la joie du salut. Aussi longtemps
qu’ils furent sous la domination des
prêtres (Porto San G. appartenant
aux anciens états du pape) ils durent s’entourer des plus grandes
précautions; leur maison fut plus
d’une fois soumise aux perquisitions
les plus minutieuses de la part de
la police papale, mais jamais le
saint Livre ne fuf découvert; — on ,
le lisait de nuit et on le cachait
sous une dalle, — mais à mesure
que les enfants arrivèrent et qu’ils
furent en état de comprendre quelque chose, ce fut l'amour pour la
Parole de Dieu que les parents
cherchèrent à leur inculquer; quoique tous ne soient pas convertis
ouvertement à l’Evangile, il^ n’en
est pas moins vrai que six _ d’entre
eux, tous mariés, ont persévéré dans
les bonnes habitudes paternelles. La
bénédiction de Dieu repose sur eux
d’une manière visible.
* A
•
Schiavi d’Abruzzo est un tout
petit village à 71 kilomètres de distance de la côte et à plus de 1100
mètres d’altitude. Pour m’y rendre,
je dus passer la nuit dans un hôtel
à Vasto et partir le lendemain matin avec la diligence. Trois forts
4
1
84
étalons nous emportent d’un bon
trot jusqu’au prochain relai que nous
n’atteignons que vers midi; jusqu’à
6 heures du soir nous ne changeons
que trois fois de chevaux. Quelle
n’est pas ma surprise en me voyant
entouré d'une douzaine de visages
souriants, hommes, femmes et jeunes
gens, qui tous me saluent: buona
sera Signor pastore, benvenuio Signor pastore avete fatto buon viaggio? Et pi'esque tous me sautent
au cou. Qui sont ces gens ? — Je
m’en vais vous le dire: Voyez-vous
ce bon vieillard au souffle court,
qui prend mon bagage et l’attache
sur^cel âne qui l'a porté jusqu’ici,
il s’appelle De Dornenica, et malgré
ses 70 ans il ne sait ni lire ni écrire;
cependant c’est lui qui le premier a
embrassé l’Evangile dans ce petit
village perdu sur un des plus hauls
sommais ha!)ilables des- Abruzzi.
Voici comment la chose s'est passée; Il y a environ six ans qu’un
fils de ce De Dornenica se trouvait
à New-York, sans place, sans pain,
sans argent et sans prolcction ; réduit presque au désespoir, il blasphémait Dieu, les saints et la madone, lorsqu’un autre Italien qui
l’entendait lui dit: « Pouniuoi Idasptièmes-tii’? crois-tu ipie Dieu viendra pins tôt a ton aide? Viens avec
moi,- je veux t’aider à Imnver de
l’ouvrage et du pain ?j) Et il le conduisit chez un antie Italien converti
à l’Evangile et qui jouissait à NewYork d’iine certaine intluence; celui-ci lui trouva de l’ouvrage et
l’invilaaux réunions qu’il tenait poulies Italiens. Notre homme se mit à
lire l’Evangile; son cœni'fui tondié;
il écrivit à sa famille, lui envoya
un Nouveau Testament que sa sœur
lut à ses parents, puis, dés que les
circonstances le lui permirent, il
partit lui naême pour son village
natal où Dieu lui accorda la joie de
voir ses parents se convertir'à l’Evangile, Sachant qu’il y avait à
Naples des pasteurs (pii ¡rréchaient
l’Evangile il s’y rendit, fit la con
naissance de M. Pons, lequel engagea M. Riyoire, d’Ancône, à monter à Scliiavi pour voir ce qui en
était. Sur ce, le bruit courut dans
le village que la famille De Domenica était devenue hérétique, i’archiprêlre organisa une véritable persécution contre ces bonnes gens et
leurs omis qui allaient entendi'e
I Evangile chez eux. Ils furent formellement boycottés; le mot d’ordre
était: «Ne point leur donner de
travail, ni en accepter d’eux, ne rien
leur vendre et ne rien acheter d’eux. »
— La voûte de leur étable ou cave
devait être reconstruite pour empêcher que la maison ne s’écroulât;
les maçons épouvantés abandonnèrent le travail inachevé. l,e soir, des
mécréants venaient vomir toute es|)éce de menaces devant leur porte.
Salati^ était déchaîné; l’Evangile devait être étoulTé en germe. On aurait
bien volontiers brûlé ces béréli(|iies,
mais sous le scepti'e du roi Umberto
on n’osa pourtant pas porter la main
sur leurs personnes.
Finalement l’orage se calma et,
de guerre lasse, les ennemis se turent; peu à |)eii une trentaine de
personnes osèrent venir entendre
rexplicalion de l’Evaiigile que leur
faisait M. Rivoire dans la maison
du tonnelier De Dornenica.
Pins lard notre Comité d’évangélisation chargea le docteur Feiici
(converti lui aussi dn calliolicismc)
<ie leur faire visite. Feiici s’afl'eclionna à ces bonnes gens et finit
par fixer sa lésidence à Sebiavi d’où
il rayonnait à droite et à gauche,
lorsque par une dispensation bien
mystérieuse de la Providence il fut
emporté, presque subUement, après
avoii' exercé là-haut un minislêro,
zélé d’environ vingt-deux mois. G’é
lait au commencement de septembre,
des centaines de personnes l’accom
pagnérent à sa dernière detheure
et plus d’un calholiqiie, entre autres
deux docteurs qui prirent la parobt
étaient émus jusqu’aux larmes. La
petite coiigfégaliou qu’il a ralïérmic
5
l
85
ilans la foi le pleure sincèrement
et veut persévérer clans les choses
qu’elle a apprises.
I-es quatre journées passées au
ïïiilieu de ces chers frères et sœurs
ont aussi été pour moi une source
de bénédictions; j’ai été étonné de
''Oir des gens ignorants, pauvres,
avancés en âge (le plus âgé a 70
ans, sa femme 67) réciter avec une
précision, une fidélité remarquable,
des passages de l’ancien Testament
et du nouveau, des psaumes, des
( oantiques, des résumés de discours
entendus il y a quatre ou cinq ans.
vraiment l'Evangile opère des mil'acles !
Et ce qui m’a intéressé non moins
que tout le reste, c’est la bonne
liarmonie qui régne entre eux, le
l'espect dont les entourent leurs
concitoyens, demeimés catholiques,
ia bonne influence qu’ils exercent
auprès et au loin, comme je m’eu
Vais vous eti donner une [H'euve.
A Schiavi, je reçus la visite d’un
paysan d’une treutninè d'années qui
^'enail de Villa Ganalé, village situé
sur le territoire de Campobasso à
plus de trois heures à pied. Il me
priait d’aller faire visite à sa famille, je m’y décidai d’autant plus
lacilement que c’était aussi mon désir. Je partis, accompagné un l)Oii
bout, do chemin par une trentaine
de personnes; lorsqu’il fallut nous
quitter, un d’eux, simple ouvrier se
découvrit et éleva au Seigneur une
prière ai simjde et si louchante que
len fus profondément ému. Il remercia le Seigneur de ce qu’il m’a''ail envoyé pour leur apporter les
l^onsolalions de l’Evangile et. implora
'es célestes bénédictions sur mou
^oyage et sur ma famille; puis tous
es hommes m’embrassèrent, les
'ernmes me serrèrent la main avec
^mision et ainsi nous nous sépa'ames. * ‘
fie Schiavi à Villa Canale (commune d’Agnone, province de Gain- i
jobaasü) le chemin est long et hor'ble, on descend le long de certains
précipices produits par des éhoulements, ju.squ|au torrent qu’il faut
traverser à gué. — Certains passages
plus fréquentés ont en gui.se de
pont les épaules d'un homme ou,
chose incroyable! quelquefois d’une
femme, qui pour cinq centimes vous
porte de l’antre côté. — iJtef, au
bout de 3Vï heures j’arrivai àVilla
Canale où mou guide m’introduisit
comme en triomphe dans sa famille
et où plusieurs amis s'étaient donné
rendez-vous pour entendre la Parole de Dieu.
Mais comment ces gens sont-ils
venus à la connaissance de la Dible?
C'est ce que je m’en vais vous dire:
Le vieux de Dornenica est tonnelier
et un de ses fils est cordonttier. Un
jour qu’ils se trouvaient à Villa Canale à la journée chez les Maslronardi et que, suivant l’habitude des
paysans, ils alhaient se rnetire à table
avec les pi'opiiétairea, ils firent fidèlement leur prière avant de manger. Cela intéressa leuf.s hôtes qui
voulurent savoir d’eux une foule de
choses sur la foi, ou plutôt l’hérésie,
que le public leur attribuait, sur
leur livre (le Nouveau Testament
que le fils savait lire) et sur tant
d’autres clioses. Tout d’abord il les
crurent un peu toqués, mais bientôt
la lumière pénétra dans leur âme,
iis ti'ouvétent que ce que disait le
tonnelier et son lil.s élait plus raisonnable que ce <|iie disait le curé;
ils s achetèrent une Bible, la femme
(lu (l'ére aîné, âgée de cinquante
ans, voulut encore apprendre à lire
et elle y a parfaitement réussi; le
Irére cadet qui, à l’exemple de son
aîné, était sur le point de partir
pour un pèler inage à S. Niccola de
Bari y renonça et bienlôt l’Evangile
pénétra dan.s plus d’iiné Camille do
leur connaissance, et ici, comme à
Schiavi, c’est intéressant de voir le
changement qui .s’est opéré chez ces
quelques pei'sormes qui ont emhr'assé TEvarigile: leur personne est
plus propre, leur visage plus soiirianl, leur maison plijs en ordi-e,
6
§6
leui's enfants mieux lavés et peignés, même leur liélail (je n’exagére
pas I) mulets et chèvres, mieux tenus
que chez les papistes.
*■, Malgré un fort rhume, ]ê passai
à Villa Canale deux des journées
les plus bénies de ma vie. Ce qui
m’étonne et me réjouit c’est de voir
la profonde connaissance que ces
gens-là ont do là Bible; on dirait
réellement que leur intéliigence et
leur mémoire ont été rajeunies.
i.e matin de mon départ une
douzaine de personnes de la'famille
et des voisins étaient réunis à 6
heures dans la grande cuisine pour
entendre encore une fois la Parole
de Dieu; puis, après avoir bu une
tasse de café dans laquelle ma bonne
hôtesse avait battu deux œufs frais
(à Villa Canale comme à Schiavi et
dans nombre d’autres villages il n’y
a pas une vache) je 'partis accompagné par in,lit quanti jusque sur
la hauteur d’où l’on jouit d’une vue
magnifique. Avant de nous séparer,
l’uti de mes chers frères éleva au
Seigneur une prière si sinòpie et si
raisoJinaWe (que l’on me passe l’expression ! ) que j’en fus ému jusqu’au fond de l’âme, Pas un mol
de trop!— voilà, me disais-je, des
chrétiens sans phrases. Dieu les hé^
nisse et bénisse leur témoignage au
milieu de cette population si intelligente, mais d’une ignorance et
d’uiie superstition que seulement
l’Evangile pourra dissiper.
P. Calvino.
' CORRESPONDANCE
Pignerol, ce 11 Mars 1898
Très estimé M. le Directeur de 1'« Echo-»,
Tout en remerciant l'cUtire Vaudois qui vient de revendiquer, dans
les colonnes de votre journal, pour
l’Eglise de Pignerol, le privilège
dont elle jouit, avec 3 autres sœurs,
de pourvoir entièrement à ses besoins locaux, je me perraels de
rectifier une pelile erreur, assez
compréhensible, mais qui pourrait
avoir des conséquences regrettables
pour notre paroisse.
L’intérêt du capital dont dispose
l’Eglise de Pignerol ne suffit pas
pour assurer le traitement du Pasteur; il y faut ajouter chaque année, en la prenant de la Caisse
centrale, une somme assez ronde,
mais grâces à Dieu nous pouvons,
depuis quelque temps, suffire à
tous nos besoins.
Voti'e ail. en J. C.
üri Pinérolais.
CHRONIQUE VAUDOISB
PIGNEROl.. — I.undi soir le prédicateur du carême s’est surpassé.
Dans un discours sur la mort dît
protestant ou vaudois et la mort d'd
catholique, complanl sans doute plus*
qu’il ne fallait sur la bêtise de ses
ouailles, il a fait des vaudois en général et des pasteurs en particulier,
un portrait fort original qui mérite
d’être conservé. Ecoutez.
Un pasteur vaudois, c’est un homme qui a toujours le verre en main
et une femme de mauvaises mœurs
à ses côtés; c’est un homme (ju*
affirme et nie et pour qui vérité eX
mensonge sont une seule et mêm®
chose. — Puis, dans un sublim®
élan oratoire, magnifiant les sairil'^
et les martyrs du calendrier: Qu^
le pasteur vaudois, s’est-il.écrié, m®
montre parmi les membres de soi*
église un seul martyr, et je me fai®
aussitôt vaudois !
Or il se trouvait qu’un desesaU'
diteurs les plus attentifs était.... M'
Pascal, qui, dans une lettre qu’il ®
fait imprimer et répandre largement
lui a répondu comme il fallait ré'
7
- 87
pondre à iin orateur de celte force,
jo veux dire de ce toupet.
ire a
Le
Nous lisons dans le Bulletin de
^Eglise Béformée de Marseille ces
‘ignés, signées E, B.
« Le dimanche 20 février, à 4 h.
'*|2 de l’après midi un service spécial a été célébré au temple de la
Rue Grigtian, à l’occasion du Jubilé
^emiséculaire de l’Emancipation des
Vau dois...
« Notre Eglise de Marseille, qui
oomi)te près de 2000 Vaudois, ne
pouvait que s’associer à la joie et
^ la reconnaissance de nos frères
des Vallées dans une circonstance
Pussi émouvanle.
« M, le pasteur Biau s’est fait, an
oxcellenis termes, l’interprété de
oes sentiments. Après lui, M. le pasieur Malan, de Nice, nous a rnonii'é, avec des détails d’un intérêt
palpitant, le contraste entre le dé*
plorable état des Vaudois avant le
décret émancipateur et la ;situatiou
laite depuis lors à leurs Eglises,
Nous avons pulnous-mêrne] évoquer
le souvenir récent d’un séjour au
^.Ynode des Vallées en septembre
dernier, et bénir le Seigneur pour
les merveilleux progrès l'éalisés.
« Puissent ces chères églises, téb>oina vivants de la fidélité de Dieu,
consacrer avec un nouveau zélé
^ l’évangélisation de l'Ilalie ! »
IVouyelIcs
l,e soir du 23 février M. Goillard
^ donné(,à la ScLciété de Géograi)bie
de Paris une conférence sur le
Oaut Zambèze, avec projections luPiineuses. Il a su, dit le Signal,
parler avec un tact parfait devant
l’auditoire, exclusivement laïque, de
la Société, et tout en affirmant ses
convictions énergiquement et à plusieurs reprises, se restreindre aux
côtés scientifiques et purement philanthropiques de son oeuvre. Le
président de la Société, M. le Myre
de Vilers, dans une chaleureuse
allocution a rendu hommage au ca*
raclère de M. Goillard, et l’a remercié de tout.ee qu’il a fait pour la
science et la civilisation.
La HT* Conférenee internationale des Unions chrétiennes de
jeunes gens aura lieu à Bâle du 6
au 10 juillet.
I.e Gomité de Bâle adresse aux
associations une invitation pleine de
cordialité autant que de modestie.
( Ghers frères, dit-il, ne vous attendez pas à de grandes choses en
venant à Bâle, notre ville est petite;
mai.s venez nombreux et volontiers.
Nous vous en prions et nous vous
donnons l’assurance que nous vous
attendons d’un cœur joyeux et reconnaissant et que nous ferons tout
notre possible pour vous bien recevoir ».
Qui ne voudrait répondre à une
invitalion si all'ectueuse !
Le Neuvième Congrès îuteriiational de la Paix aura lieu à
Lisbonne l’été prochain. Deux villes
se disputaient riionnéur dé le recevoir, Lisbonne et Tiirin. La majorité des sociétés de la Paix, consultées par le Bureau international,
se sont prononcées pour Ijisbonne,
sans doute parce qu’elle avait été la
première à en faire la demande.
Nous souhaitons que la grande distatice et la position tout autre que
centrale de celle ville ne soient pas
un obstacle à la bonne réussite du
Gongrés.
8
- 88
Marseille. — Un généreux ami do
cotte église s'engage à dentier 20 à 25
mille francs peur la construction d’un
temple, à condition que Marseille en
fasse an moins antant.
Angleterre. — Le plus vieux pastesr anglicaii est M-. Eiieuard Allen,
qui vient d'atteindre l'âge de 100 ans.
Il est encore en fonctions à Tiverton.
OUTRAGES REÇUS.
I.a lumificazione integrale col
sistema « aiilispire », ricei’clie micrü-I»iologiclie di L.
Maz/a e analisi cliimiclie di P
cosa. Torino 1898.
Pagliaiii 0 G.
Gia
Hovue PoiUii[(ie
A l]occasion du cinquantenaire du Statut,
le Roi a fait un don de 150000 francs, à
répartir entre les différentes communes,
pour les pauvres.
La Chambre a voté une loi, déjà approuvée par le Sénat, concernant l’assurance des ouvriers en cas de malheurs.
A la suite de la funeste rencontre dans
laquelle Cavallotti a trouvé la mort, les
députés De Martini, Coppino et De Niccolò
ont présenté un projet Je loi contre le duel.
Us proposent l’institution de jurys d’honneur dans toutes les grandes villes pour
la solution des différends qui se rapportent
à pe qu’on est convenu d'appeler les questions d'honneur. Un autre projet, plus radical, a été présenté par les 'députés socialistes. Ils demandent que toutes les lois
sur le duel soient abolies; que ceux qui
tuent ou blessent en duel soient traités
comme des criminels ordinaires et leurs
parrains considérés comme leurs complices.
De son Côté le ministre Zanardelü étudie
la question, et nous espérons qu’il se fera
un pas en avant vers l'abolition de cet
usage indigne des peuples civilisés.
Mentionnons la mort de Felice Govean,
un des grands patriotes de notre 'Hsorp'imentP, fondateur avec Bottero, de la Gas"xetta^el Popolo, et, détail intéressant pour
nous, auteur du drame I Valdesi. Il avait
79 ans et vivait, depuis longtemps, toutà-fait retiré.
FONDS DE dotation
DU « REFUGE „
V.
Report Îj. 3066,25
Marie Cliauvie-Malan fr. 50 —
D. Pasquet auberg. (La Tour) 10,
— Alice, Lina et Guido Revel (Ve
10 — Albert Gay (Turin) 10
Henri Vola (Liouna) 10 - M.
5 ~ Michel Prochet (Berlol) 20
— Anonyme 20 — J. D. Tuiin pev. (Gene.s) 50.
Total 3251,25.
SOUSCRIPTION
FOUR LE MONUMENTA ARNAUD
M. Hugon et M.lle Morel (Rorà)
7 francs.
Société a Pra-del-Torno »
MM. les membres honoraires qui
n’auraient pa.s encore versé leur
contribution annuelle sont priés de
bien vouloir le faire au plus tôt
possible,
La sociéle tient à disposition des
personnes qui en désirent, des |)liotograpbies de MM. les missionnaires
Co'illard et Jalla, (format 10X16) au
prix de Fr, 1,50.
Torre Pellice, le 16 mars 1898.
Jean Pellenc, v. prés.-caissier.
FILATEIJR FRANÇAIS
prendrait ouvrières Pileuses ou apprenties. Engagement un ou deux ans
de préférence. Salaire journalier
0,80 centimes. Voyage aller et reloui’
payé pour engagement de jilus d’un
an. i.ogement. Eclairage. Goncbage.
Chauli'age. Bonne nourriture et une
robe de laine au départ donnée par
le filateur.
Pour renseignements s’adresser à
M. le professeur Tourn ,à Torre
Pellice.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina.