1
p,,
Compte *1
courant avec !a Poste
D’ABONNEMENT PAR AN
S?'>e .... Fr. 3
étranger ... » 6
Autriche-Hongrie,
“Algique, Brésil, Danomark,
^pto, Hollande, Suède,
' , ütc,, en s’abonnant
* îa poste . , Fr. 3
On s’abonne ;
î Ou d’Adminiatralion
7' Mm. les Pasl.enrRi
r' Oi, l'asieurs;
t 4 E, Robert (Pignerol) et
^ « l]ïnp. Alpina à Torre PelUce,
abonnement part du 4. Janvier
et ge paye d’avance._______
Année XXI. M. 28.
n Juillet 1895.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes puur6 fois et au dessus
S’adresser pour la Béilaction àM.
le Prof. H. Melile, Torre Petlice, ot pour l^ldiMÎnistratJon
à M. Jean Jalla, prof., Torre
Felliae,
Tout changement d’adresse est
pay^ 0,10 centimes.________
LE TEMOIN
ÉCHO HES VALLÉES VAUHOISES
Paraissant chaque Jeudi
■■ ^oua me serez témoins. Act. 1,8, Suivant la vérité avec la charité. Kph. IV, 15, Que ton régne vienne. Mwlth. VI, 10
O ni m a I r e t
^omtiiunicatioti offlcielle — Sur le roc ou
sur le sable ? — Causeries sur la constitution — Evangélisation — Chronique
Vaudoise — Nouvelles de M. Davit —
L’apôtre de l’ile Formose — Un cœur
ferme — Fuyez ! — Revue Politique
— Souscriptions — Avis.
Sur le roc ou sur le sable?
COMMUNICATION OFFICIELLE
^ Par suite de la démission de M.
[Charles-Albert Trou, le poste de
Ipasteur de l’Eglise de Saint Clerffïiaiti est déclaré vacant pour le
jfbiois de Septembre de l’année coiiî^atile, et, à teneur de l'article 15“
'Îti Chapitre F'’ des Réglements Ortanifjues, l’élection du nouveau paspourra se faire dès le 18 Août
f’ï’ochain.
Tûrre-PeUice, le 10 Juillet 1893,
Pour la Table;,
J.-P. Pons, Modérateur.
Sur quels fondements bâtjssezVOU8 pour TéLernilé? Les uns Jabrii^uent sur le sable des traditions
religieuses et pensent être sauvés
par la foi d’hommes qui vécurent
il y a deux ou trois siècles. Tel
se croyait pieux pareeque* sa race n’avait jamais dégénéré pour
ce qui regarde la piété. « Dans le
royaume de Dieu », lui répondit-on,
(( ce n’est pas la race qui importe.
mais la grâce ». Et qui est-ce eu
«
Si;.
effet qui voudrait construire uue
maison sur d’anciens murs crevassés,
lors-même qu’ils appartiendraient
à un vieux château?
D’autres creusent, pour y placer
la piqrre de. l’angle, dans leur propre justice ,qui se réduit, en somme,
à ceci:,«Nous faisons notre possible
et Dieu fera bien ce qui manque».
L’honnêteté, la, respectabilité sont
leur credo et ne faire de tort à
personne constitue leur catéchisme.
Et si ici et là se montrent les crevasses de convoitises, de pensées
souillées, d’actes d’intempérance, vite,
un peu'de .vernis de religiosité et
de bonnes œuvres, et tout est réparé.
Il y a des cas, cependant, où l’on
2
226 —
ne se conlenle pas de celle religion
toule Iradition et fortnes, où l'on a
des besoins religieux véritables, où
l’on cherche la paix,., à quelques
centimètres de pi'ofondeur, dans le
teirain des émotions et des impressions. Mais c’est si facile de prendre
le désir du bien et d’une vio nouvelle pour une conversion sincère,
et une réforme partielle du caractère pour une véritable régénération!
Il est si naturel de pleurer sous
l’impulsion de sentiments vivaces
et de croire qu’on a cru beaucoup
parcequ’on a beaucoup pleuré!
Non, pour être, et ne pas seulement paraître, il faut avoir un fondement prolond et sûr. Même après
avoir longuement creusé, on peut
encore ne trouver que le sable et
il faut atteindre le rocher. Les maisons de la Nouvelle Rome ont parlois une hauteur aussi grande sous le
sol qu’au dessus; c’est que traversant des ruines accumulées par les
siècles il a fallu descendre jusqu’au
sol vierge. 11 faut donc avant tout
enlever les décombres .du formalisme,
de la propre justice, des résolutions
éphémères, et faire un long et pénible travail d’excavation jusqu’aux
racines de notre pauvre cœur, Nous
ne sommes que trop enclins à nous
arrêter à moitié chemin, et â nous
déclarer suffisamment humilié et
repentant à peine nous avons acquis
une idée superficielle de notre misère, C’est que l’orgueil naturel souffre à voir disparaître l'un après
l’autre tous les motifs de confiance
en soi-même, et â devoir descendre
de degré en degré jusqu’à l’abîme
d’où David criait à Dieu, Et cependant la semence ne peut germer
que dans le terrain qui a été lacéré
par le soc de la conscience. Oh ! la
conviction du péché, qui pourra jamais dire quelle somme de luttes,
d’angoisses, de souftrances, elle représente? mais c’est au centre du
rocher creusé et brisé que doit être
placé le fondement de l’édifice éternel.
Ce travail préparatoire une fois
accompli, plaçons la pierre de l’an- ;
gle: non pas une foi vague et confuse; mai.‘< une vive assurance de i
pardon et de réconciliation. La foi |
d’autorilé? Elle ne me suffît pas, J
car elle peut bien se maintenir dans
les jours calmes et sereins; mais;
quand viendrait la tempête? La foi;
d’intelligence? Elle ne me suffit pas,
non plus; car elle peut bien m’en-'
gager à dire ; Seigneur, Seigneur !■
mais elle ne me donne pas la force'
d’accomplir la volonté de mon Père..
Je veux brûler, mais de ta flamme, 1
Luire, mais de ton jour, i|
De ton â,me animer mon âme, j
Aimer de ton amour.
Disons enfin qu’un fondement
n’est solide qu’en tant qu’il fait
corps avec le soi qui l'entoure.
II ne suffit donc pas d’être fondés
sur Christ; il faut que nous soyons
enracinés en lui, de telle sorte que
sa vie devienne la nôtre. Il faut
que sa parole s’assimile tellement ■
à notre être que nous soyons des
Bibles vivantes et parlantes dans
toute notre conduite. Profondeuty .
sincérité et réalité des convictions, :
voilà les vrais fondements; qu’hn- |
porte s’ils restent cachés aux yetiX q
des hommes et si la maison n’est .
pas crépie? l’essentiel c’est qu’elle
soit solide et qu’elle nous mette'à '
l'abri de l’orage.
Oui! comme on se sent heureux,?
lorsque, dehors, gronde la tempête,,
de se sentir à l’abri dans une mai-.^
son bien fondée et bien construite! 2
Mais quel contraste terrible ces pa- ■;
rôles n’offrent-elles pas: « Elle est ■
tombée et sa ruine a été grande I»
Que Dieu nous sauve de cette
ruine et nous donne, tandisqu’il
est temps, de bâtir sur le Rocher
des siècles,
Extrait des Mediiazioni per il
délia Domenica etc. de M. W.
pp. 301-307.
■A
3
227
CAUSERIES SUR LA CÛNSTITUTIÛN
ï. Etat de la Question.
Lorsque le synode de 1894 prit
; l’excellent parti de renvoyer le Pro; jet de Constitution aux églises ad
ï "Référendum, on s’est attendu à de
nombreux rapports détaillés, mais
cette prévision optimiste paraît ne
/ pas devoir se réaliser.
;; _ Il est vrai que le public ne sera
Stlinformé oiriciellement du résultat du
plébiscite des églises que par le rap? port de la Commission de la Conslitution au synode de septembre.
> Mais, en attendant, nous avons eu
vi quelques renseignements sur la mar» che des all'aires par les conférences
de District, et ces renseignements
; ne sont pas encourageants. Telle
•i église s’est déclarée incompétente,
' telle autre a jeté sur le papier quelques observations sommaires, telle
autre, mais ce sont les exceptions
à ce qu’il paraît, a fait un rapport
détaillé proposant de nombreuses
naodifications. On est donc tenté de
, Soupçonner d’ores et déjà que le
■ ¡'ésultat de l’appel aux églises, —
’ je dis les églises, non les parois.ses,
sera à peu près nul.
A quoi faut-il attribuer ce résulf tat? Est-ce une preuve d’apathie ou
‘ d’indilférence de la part des églises?
Dans quelques cas, peut-être, mais
dans la plupart ne serait-ce pas
plutôt l’elt'et d’un sentiment d’inJcompétence provoqué par les critil'ques dont le Projet a été l’objet?
, Une plume très autorisée a écrit,
L 'I y a quelques mois, que nos églises
ï de sont pas mûres pour une consfeditution comme celle qu’on leur pro
: Pose, que l’enfant est trop petit pour
qu’on lui a confectionné, et
Ce mot, parti de haut, est tombé
f ^Vec force et s’est enraciné dans les
esprits.
. Quoi qu’il en soit, les critiques que
Projet a provoquées, jointes à la
i 'Réussite maigre de l’appel aux égli
ses, suggèrent une conclusion qui
s’impose dés aujourd’hui, savoir, que
le prochain synode n’adoptera point
une constitution, et que le Projet,
profondément modifié, peut-être, sera de nouveau renvoyé à une commission.
C’est le synode de 1891 qui a
reconnu la nécessité d’une révision
de la constitution. 11 y aura donc
bienlôt quatre ans qu’on travaille
au Projet sans aboutir, et qui plus
est, sans perspective d’aboutir prochainement.
Cet état de choses donne à penser.
Que doivent en dire les amis de
l’Eglise Vaudoise, surtout ceux qui
la contemplent de loin? Si votre
organisation est bonne, doivent ils
dire, pourquoi la modifier? et si
elle e.st défectueuse vous devez savoir
par où elle pêche, et alors pourquoi
ne la corrigez-vous pas imrnédialement au lieu de pei'dro des années
dans des discussions stériles.? Franchement, ils doivent nous trouver
peu pratiques.
Mais ce n’est pas aux étrangers
qu’il faut penser. Si notre organisation est mauvaise, c’est pour nous
qu’elle l’est, c’est nous qui en subissons les effets, et c’est à nous qu’il
importe d’aviser.
Or, comment sortir promptement
et pratiquement de l’impasse où nous
sommes engagés? C’est ce que nous
nous proposons d’examiner.
II. Défauts de l’organisation
actuelle.
On a dit que l’enfant est trop
jeune pour porter l’habit qu’on lui
olfre. Cela est peut-être vrai, —
car je ne parle, bien entendu, que
dés églises de la Mission; ■— mais
serait-ce une bonne raison pour aller
à l’autre extrême et forcer' notre
enfant de continuer à porter un
vêtement devenu trop petit, etdont
les manches étroites risquent de
gêner le développement de ses bras?
L’habit neuf est trop lai'ge, le vieux
est trop étroit. Que faut-il faire?
" . f' .
4
— 228
Le bon sens conseillerait, me semble-t-il, un vêtement provisoire que
l’enfant pourrait porter en attendant
que le tailleur ait réussi à lui en
confectionner un qui lui aille parfaitement. Voyons donc sur quels
points les muscles de l’enlant .sont
ffênés par son costume actuel.
h’Organamento, adopté à une
époque où la tendance à constituer
les églises de l’Evangélisation se
dessinait à peine, a été retouché à
maintes reprises par les synodes.
Ces-additions, faites souvent précipitamment, et sans modifier les contextes, ne se marient pas toujours
bien avec le re.ste, et il en est résulté un document qui présente,
outre de grandes lacunes, des anomalies singulières et qu’il serait
urgent d'en éliminer.
IjGs premiers chapitres, qui traitent
des églises, .sont encore passables,
quoiqu’incomplets; ainsi, pour le
rappeler en passant, à titre d’exemple, les conseils d’église ne sont
armés d’aucun texte de loi sur
l’exercice de la discipline, qui, dès
lors, devient à peu près impossible,
car on ne peut guère considérer les
recommandations excellentes, mais
vagues, du Chap. V. comme des
prescriptions [¡raliques.
Mais ce sont surtout les Chap.
VI. et VII. qui ap|)ellent à grands
cris des changerneiils. Le VL, qui
ti'aile des Cordéreuces de District,
est si important que j’y consacrerai
un article spécial. En attendant, le
VIL, soit la Conférence Générale,
sera vite expédié.
Celte assemblée, surtout depuis
que les Conféreiices de District envoyer) L des députés au Synode, n’a
réellement aucune raison d’être. Elle
n’a aucune autorité sérieuse, et ses
attributions sont si insignifiantes que
ses membres, une fois réunis, sont
tentés de se demander pourquoi ils
sont là. La meilleure modification à
apporter à ce chapitre, —et je crois
expj'imer ici l’avis de tout le mbndé,
— consisterait donc dans sa sup
pression pure et simple.
La conférence de Piémont - LiguC
rie - Nice, réunie à Valiecrosia-Bor* ;
dighera le 4 Juin dernier, a votéi
un ordre du jour qui exprime 1®)
voeu que le Synode veuille blet!
étendre les attributions des Conférences de district.
Ce voeu est l’expression d’un mah
aise, et ce n’est pas la premièr®fois, dans ces dernières années, qu®
l’inutilité des Conférences, telle®
qu’ elles existent, a été constatée, j
Au Synode de -1893, on a euteii”'
du un orateur dire que ces Confé-'
rences ne sont guère che una buonV''
occasione di fare quattro chiaC'
Ghiere e desinare insieme. Et, 9.
celui de 4894, un autre orateur, déf’l
piprant la réussite médiocre de ces-^
assemblées, a lancé ce mot signi'y
ficatif; Date dell'autorità alle Con" '
ferenze se volete thè riescano. ■ ‘
G’est bien le mot de 1’énigme.
Les Eglises ne s’intéressent pa®
aux Conférences, parce que cellesci, n’ayant pas d’autorité, n’olfrenl
aucune utilité pratique. Le ■Confé'.
renze distrettuali .se ne van m,oren'
do se già non son morte , lisons-'
nous dans le compte - rendu ^
dernier Synode, et voici une preU':^
ve concluante que cet état de
cadence n’a d’antre raison que cell®-j
que je viens de signaler.
I.a Conférence du premier diS"'
Iricf, tenue à Pietra Murazzi en 48!w
a été composée de quatorze mer®';
bres, dont dix pasteurs, deux évan-.:
gélisles et deux députés, l.a petit®;
assemblée, préoccupée de l’absten*'
bon des églises, a adopté un ordì’®
du jour assez sévère sur la questiP® ?
et cette admonitiou^ suivie d’un®
circulaire de convocation non moin^'
énergique, et de quelques faeiiit®®
qu’il a été possible d’offrir aux d®'
putés des églises, a amené une b®h
le réunion cette année.
La Conférence de Vallecrosi® '
Bordigbera a compté vingt-quab®
memlu’es, soit treize pasteurs, b’®'®
évangélistes et huit députés. Îl i
5
229 —
avait, paraît - il, de longues années
qu’aucune conférence aussi nom lireuse n’avait été réunie, et cependant cette brillante assemblée n’ a
réussi à prendre qu’une seule délibération, laquelle a consisté à déplorer sa propre impuissance.
Le Synode exaucera-t-il le voeu
de Vallecrosia? Cela n’est point
probable, car ce voeu se heurtera
â une objection majeure et qui a
tout l’air d’un obstacle infranchissable. En effet, toute somme d’autorité que le Synode déléguerait
aux conférences, — et étendre leurs
attributions ne peut signifier qne
leur donner de l’autorité, — en représenterait une somme égale dont
il se dessaisirait lui même, ce qui
serait contraire à l’esprit de la conservation individuelle, et je ne sache pas que la manie du suicide
ait encore atteint le Synode Vau dois.
La Commission de la Constitution
a évidemment senti cette difficulté
lorsqu’elle a rédigé son chapitre
sur les synodes régionaux. Ceux-ci,
d’après le projet, différeraient des
Conférences comme organisation,
mais comme attributions on peut
dire qu’ils n’en différeraient que
sur deux points de peu d’importance ; Art. 15 f ) les charge des
admissions d’églises, et le même
Art. g ), leur reconnaît un droit
de surveillance sur les ouvriers de
l’évangélisation. Mai,s, cés deux attributions n’impliquent aucune autoi'ité réelle. Les admissions d’églises sont une question de réglements
à appliquer, ce qu’un pouvoir exécutif pourrait faire aussi bien qu’
un Synode; mais la surveillance des
ouvriers est plus grave, car il y a
là un danger de conflits entre les
Synodes et la Commission, ou « Section », d’évangélisation.
Supposons, par exemple, qu’un
Synode régional exprime un blâme
à l’égard d’un évangéliste, et que
l’Administration de laquelle celuici dépend le soutienne, lequel des
deux aurait gain de cause? Eh! ce
serait l’administration, car, dans ce
monde, et il y a longtemps qu’on
le sait, ce sont ceux qui paient qui
commandent. Il ne saurait, du reste,
en être autrement si l’on veut que
ils soient responsables.
Cette attribution des synodes ré
gionaux serait donc illusoire dans
a pratique.
Or, si ces synodes ne devaient
pas être supérieurs aux conférences
actuelles comme attributions, et ils
ne le seraient pas parce que la Commi.ssion a prudemment évité tout
risque de dualisme avec son synode général, et, si les conférences
languissent parce qu’elles n’ont pas
d’autorité, il est à prévoir que le
même sort serait réservé aux synodes régionaux. A la lecture du
I Projet de Constitution, celui qui écrit ces lignes a reçu l’impression
que ces synodes pourraient rendre
des services. Pour le convaincre du
contraire il n’a fallu que le spectacle d’une conférence de district imposante comme nombre, mais impuissante comme action.
Mais si le synode de septembre
prochain refuse d'accorder ce qu’a
demandé la conférence de Vallecrosia, que fera-t-il? Décidera-t-il de
laisser les choses in statu quo jusqu’à l’adoption d’une nouvelle consul ution? Ce serait le parti le plus
facile, sans doute, mais aussi le
moins sage, car ce serait renvoyer
la difficulté au lieu de la résoudre,
et elfe se représenterait tout entière
le jour où il s’agirait de discuter
définitivement la constitution.
Il y aurait pourtant une issue à
cette situation que personne n’a
encore proposée que je sache, et
qui trancherait toutes les difficultés
si on avait le courage d’y recourir.
Nous verrons ce qui en est dans
un prochain article.
A suivre.
6
-
ÉVANGÉLISATION
GÊNES. Mutations de pasteurs.
Dm rapport financier et moral du
Conseil de l’Eglise Vaudoise nous
extrayons ce qui suit:
« C’est avec le regret le plus vif
que nous avons appris que M. J. D.
Turin va laisser la direction de l’église. Les membres dii Conseil sfirs
d’interpréter les sentiments des frère.s rendent un excellent témoignage
à leur cher pasteur pour tout ce
qu'il a fait en vue du bien et du
progrès de cette église; ils invoquent
sur lui les plus précieuses bénédictions d’En Haut, et font des vœux
pour qu’il puis.se continuer sa mis.sion à la gloire de Dieu et à l’avancement de l’Eglise ».
Comme nos lecteurs le savent
sans doute, c’est M. J. Pons qui
viendra prendre à Gênes la direction de l’Eglise. Lui aussi a eu de
la part de sa congrégation de Naples des témoignages nombreux et
touchants de sympathie et de reconnaissance.
GHaONIQÜE VAUDOISE
M. le pasteur Ad. Bulfa, de S. Jean,
sutï'ragant à S. Mamert (France)
depuis un an, a été nommé pasteur
titulaire de celte église par Je consistoire, dans sa séance du 26 Juin.
Nouvelles de M. Davit
Partis de Maféking le 11 Avril,
M. M. Davit et Boiteux sont arrivés
le 9 Mai à Palapye, après avoir
parcouiii prés de 530 km. en quatre
semaines. A leur caravane se sont
joints deux missionnaires méthodistes se rendant chez les Mashikouioumboué; en sorte que leur troupe
ne compte pas moins de 11 personnes. Le 25 Mai M. Davit écrit de
Palapye. qu’à partir de là ils ont dû
se partager en deux bandes. Avec
10 chars, chacun attelé de 16 bœufs,
ils auraient couru un grand risque
de manquer d’eau dans une contrée
aussi aride que celle qui les séparait
du Zambèze. M. Boiteux et les
deux évangélistes avaient donc quitté Palapye le 18 Mai et M. Davit
devait les joindre à la rivière Nata,
après un mois de séparation.
Journal des missions.
L’Apôtre de Tlle de Formose
Georges L. Mackay s’est lixé dans
la région septentrionale de Formo.«e,
le 9 rnar's 1872, au service de l’E glise presbytérienne du Canada. C’est
un homme de forte originalité, d’une
énergie incroyable, d'un courage peu
commun, doué d’une santé de 1er
et d’une admirable foi. Avec tout
cela, un peu Américain peut-être,
c’est-à-dire extraordinaire, en tous
les sens du mot. 11 s’établit à Tamchoui dans une étable, à la porte
de laquelle il cloua une pancarte
portant les dix commandements en
chinois. Cela intriguait les passants
et lui fournissait l’occasion de causer avec eux. Il épousa ensuite une
Chinoise; puis il parcourut le pays
en tout sens, emmenant avec lui
une bande de jeunes gens, qu’il ;
instruisait chemin faisant pour former des catéchistes. Les deux premiers convertis avaient été deux
jeunes gens; ils sont devenus et
demeurés jusqu’à ce jour ses lidéles
collaborateurs. En 1873, il comptait
déjà plus de deux cents communiants dispersés dans un rayon considérable et dirigés par 15 catéchistes. Trois ans plus tard, il parle
de vingt-six communautés avec trois
cent vingt-trois communiants, et le
nombre des adhérents est estimé à
près’ de trois mille. Vers 1882, un
télégramme d’abord, puis une longue
lettre de M. Mackay, annoncèrent à
la commission des missions de l’É-
7
4'
231
glise presbytérienne flu Canada que
des milliers de Formosans, sur les
hauts plateaux rie Kap-isou-làti,
ont abandonné leurs rites idolâtres
pour sé tourner vers Christ. Et,
chose peu commune, M. Mackay ne
demande pas de collaborateurs; ses
auxiliaires indigènes, dont il a consacré les deux premiers en mai
1895, lui auffisent. Il n’a qu’un seul
collègue, M. J. Jamieson, qui dirige
une sorte de séminaire à Tam-clioui.
« Chez vous, au Canada, disait
M, Mackay )’an dernier, durant un
court séjour fait dans sa patrie (4),
la mécanique de l’organisation envahit tout. Là-bas, à Formose, tout
est simple; vous n’y trouveriez que
le pur Evangile de Jésus-Christ,
sans la moindre cérémonie. Vrai,
nous y vivons comme au premier
siècle », Ce qui fait de cela une
expérience peu commune, c’est que
cela dure depuis vingt-deux ans;
qu’il y a une soixantaine de communautés chrétiennes, et que, par
exemple, les quatre premiers évangélistes sont encore aussi fidèles et
aussi zélés qu’au premier jour.
Journal des Missions.
ura OŒtJR rEHME:
Il s’est passé dernièrement à
l’alerme un fait propre à encourager ceux qui exercent un ministère
en faveur des enfants. A. V*“ une
élève de nos écoles est atteinte d’une
maladie qui la tourmente pendant
sept mois. Des parents et des voisins fanatiques entourent son lit.
Ils veulent qu’elle se confesse, qu’elle
fasse des vœux à la Madone, à Jean
Uaptiste; qu’elle tienne à sa portée
■quelqu’image miraculeuse. Mais elle
repousse toutes ces séductions et
fietneuré ferme en la foi au seul
Jésus, qu’elle a appris à aimer et à
suivre.
(1) The Missiona)‘y Review of the WorWi
1894, p. 495.
Les parents, bien que catholiques,
respectèi'eril jusqu’à la fin les convicticns de leur enfant, et |)ermirent
que le pasteur exerçât librement
auprès d’elle son ministère.
La chère enfant, quûavait à peine
oUeiiil sa quinzième année, .s’endormit dans les bras du Sanveur,
sans que ta famille s’aperçût de
son délogement, puisqu’ils la trouvèrent sa bible à la main dans
la position de quelqu’un qui lit et
son doigt effilé indiquant les versets
du beau psaume vinglroisiéme. i>e
bon berger avait pris à lui son doux
agneau pour l’inlroduire dans ce
paradis, où le ravis.seur ne peut
entrer et où abondent les parcs
herbeux et les eaux tranquilles.
A. M.
FUYEZ!
Peu de personnes, dit un éci'ivairi anglais, peuvent imaginer ce
qu’un homme éprouve quand if se
trouve, comme je me suis trouvé
moi même, en face d’un gigantesque
serpent des régions tropicales. Il
e.st impossible de dépeindre l’impression qu’on ressent en voyant le
cobra lever la tête, prêt à frapper,
lorsqu’on sait qu’un seul coup de
ses crochets c’est la mort,, la mort
cerlaitie. Crainte, haine, horreur,
désir d’échapper, désir de tuer, tout
cela se présente au même moment
à la pensée et fait tressai tir l’être
tout en lier..
Maintenant prenez deux hommes,
et placez-les, l'un en présence du
cobra, l’auüe en face de l’ancien
serpent appelé Satan. Le premier
est en danger d'être mordu, le second de tomber dans Je péché.
Lequel des deux a le plus raison
de fuir? O toi qui es tenté de pécher contre Dieu, fuis le mal comme
tu fuirais le serpent, car le plus
terrible ennemi de ton âme c'est le
péché !
: ■' k
8
— 232
■ Craignez et abhorrez tout péché.
L’Evangile ne dit pas: Désapprouvez
te péché, ayez-le en répugnance et
en aversion, 11 se sert d’un langage
beaucoup plus énergique et emploie
une parole qui, dans l’original grec,
n’est employée que cette fois seulement dans le Nouveau Testament
et dont la signification littérale semble être: Haïssez le péché comme
vous haïssez le Styx. Pour les personnes à qui l’apôtre écrit cela signifiait: Haïssez le mal comme vous
haïssez la voie qui mène aux enfers.
Ainsi le péché est la voie qui
mène à la perdition éternelle. Ayez
donc le mal en horreur; haïssez-le,
fuyez-le comme vous fuyez la mort.
L’Eglise Chrétienne.
Revue Politique
ITALIE. — Le duc et la duchesse
d'Aoste ont reçu à Rome l’accueil
le plus cordial. L’importance politique de ce mariage nous paraît
être à peu près nulle, car l’union
des maisons de Savoie et d’Orléans
ne pourrait être utile à l’Italie que
si les Orléans retournaient au pouvoir, quod Deus avertat. ÎjBs journaux disent beaucoup de bien des
talents et du caractère de la princesse Hélène. Elle a produit sur
tous ceux qui l’ont vue une impression des plus favorables.
Lajflolte italienne est arrivée dans
la rade anglaise de Weymouth et y
a reçu l’accueil le plus affectueux.
Le Vésuve est en pleine éruption;
on craint que le chemin de fer
qui gravit la montagne soit menacé.
On annonce la mort du célèbre
voyageur Salimbeni, a Casai Ponelasco. 11 a été empoisonné par du
cyanure de potasse qu’il avait pris
pour du calomel.
Un terrible accident a eu lieu à
la Spezia. La chaudière d’un torpilleur a sauté. Plusieur.s morts et
blessés.
La chambre s’est occupée ces
derniers jours de la question financière. Mais à quoi servent les critiques des decreti-legge présentés par
l’opposition, Colombo en tête, en
présence d’une majorité remarquable
surtout par son obéissance aveugle
à son chef?
SOUSCRIPTION
pour uotre 15 missionnaire en Chine
Report fr. 48,40
N. N. » 4,—
M. Weitzecker, pasteur » 3,—
M'' et M.me W. J. Ford » 26,—
Total fr. 81,40
Aboimements payés pour 1895:
M.me Jos. Long, la Tour; M.me
Sylvie Peyrot, ib.; M.r Danne, aux
Peyrouns, ib. ; M.me Chauvie, Villar;
Jacob Constantin, Lioudera, Prar.
Les rentrées se font lentement,
et cependant nous en sommes déjà
à la T moitié de l’année, aussi
prions-nous fortement les abonnés
qui ne sont pas encore en règle de
vouloir au plus tôt nous envoyer
leur quote.
AVIS
Temple du Ciabas. Dimanche, 14
Juillet, à quatre heures, culte avec
prédication. Sujet : Le temps est court
désormais.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina