1
Troisième Année.
V> Mai 1877.
iN. 2i.
LE
*JTom:*ruxl de Flèg-lisie ïàvan^-élîque A^axidoi
íííe
Paraissant chaque Vendredi
Fa«» me serez lemoiiis. Actes I. 8.
In vérité, avec la charité. Ef. 1, 15.
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le
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POor I AJmiwistralîoii aHiMissnr ainsi: A l’Administration du Témoin, Pnmarflto (Pinernlo) Ilalip.
So inn.Ea.J t'o.
I,.T sainte Cène. ~ L’esógí'.se d’nn darbjsie. — Correspcmdnnce. ~ Reçue politique.
LA SAISTK €ÈfSE
L’imporlarice du sujet, doiiLeite
truite et les considérations sérieu-'
ses qu’elle présente, nous engagent
à donner la première place à la
lettre ci-après. Nous le faisons
d'autant plus volontiers que rions
nous proposions de relever nousmême quelques unes des idées
qui ont donné lieu à cette lettre.
La Rédaction.
X, le 10 mai 1877.
Cher Monsieur.
Donnez-moi, je vous prie, une pelile
place dans le procliain N® du Témoin.
Je suis abonné au journal VEgtise
Libre et j’apprécie fort' l’esprii de largeur évangélique dans lequel il est
rédigé. C’est une bonne lecture qui
me repose du travail du dimanche,
loiil en me procurant inslniclion et
édificalion. Mais tout comme il m’est
souvent anâvé d’admirer et de faire
admirer les choses excellenles qui abondent dans ce grand jomna! , je dois
dire aussi que j’ai in diins le dernier N"
nii petit article qui m’a surpris et peiné
C’est un résume de eompte-retidn d’un
entretien sur la Cène, auquel ont pris
part enLr’aulre.s MM. de Presseii.-sé, ü.
Fiscb, Barnriiid et Fallot, publié sous
ce litre; Du devoir et des p'îvüèges
de la Céiîe pour le chrétien. Si
le comple’-rendu est, fidèle et le résumé esacl, quelques pasteurs des
Eglises de France aui'ont énoncé des
idées que je ci'ois eiTonnees, et nianife.slG une tendance que je crois funeste pour les Eglises évangéliques de
ce pays.
Je m’imis de grand cœiii' à eu,x lorsqu’ils insi.sieni- le devoir pour le
cliréiieii de pai l'idper à la Sainle-Cène,
nul ne pouvant sans péclié se priver
des moyens de grâce que Dieu rnel à
sa portée. Mais après cela, je doute
fort qu’il soit exact d’alprmer que, au
2 siècle, le Sacerdoce ^liversel était
en vigueur dans l’Eglisef je crois qu’il
ne l’est pas du tout de dire que, à
celle époque , la Sainl|-Cène faismt
partie du culte de chaque *our à moins
que l’on n’ait donné celle portée à ce
passage d’Origéne {conh^ Celse VIII):
« Celui qui a vraiment co inu que Cbrisl
noire Pâque, a élé imnuSé pour nous,
ne peut vivre san.s celté' inerveilleuse
et consolante pensée ; ii fête journellement la Pdqm». . j
Quant à retrouver dans la Céiie. le;
sacrifice de l’Ancienne Altiancff"f'''c'esi
à quoi l’Eglise des trois premiers siècles ne songeait pas (je dis l’Eglise
et non tel ou le! doclenr plus ou moins
émineni ), quoique dès lors déjà le
le mystère d’iiviquilé fui en fonnalion,
et que l’idée de la messe n’ail pas
tardé^à se faire jour. Mais esl-ce bien
là qn’il faudrait revenii' afin de donner
an sacrement loule son olliicacc ?
Ce qui m’a paru plus étrange encore dans le ciimple-rendn dont je
m’occupe, c’est ralïinnation que (au
2® siècle ) l’Eglise après avoir adoré
et rendu grâces dans la Sainle-Cène,
se donnait en sacrifice, que c’est là le
point de vue vrai auquel il faut revenir. Je me- demande avec anxiété où
l’on vent aboutir, et si l’on a bien
niesnré la portée de pareilles exiircssions.
Il y a plus encore, puisqu’il est dit
ensLifle que par ta Sainte-Cèue nous
nous «approchons de Dieu au nom de
ceux qui |jm.ç.çmi. comme en noire
propi'e nom , pai- elle donc nous faisom œuvre d’iaterces.siou. «Legrand
» prêtre de l’Ancienne Alliance aurait-il
»en le droit de ne pas otilrei' dans le
D lieu très .saint, et de priver ainsi son
» peuple de l’iniei'ccssion qu’il devait
» faire pour lui? li en est do même pour
s nous«. Ainsi donc rien ne manque ;
la Sainlc-Cèno sacrifice expiatoire ; l’Eglise s’y donnant en sacrilice ; le fidèle
y faisant l’office du grand prêlre juif
c’esl-à-dire celui de’médiaienr. Éslce bien la ce ijue quelques-uti.s des
pasleurs les glus frandieraenl évangéliques de France proposent à leurs
Eglises comme le moyen par excellence
poiir les rendre vivantes.? J’ai de la
peine à le croire, ou plutôt Je ne le
crois pas du tout, étant persuadé que
le compte-rendu de leur entretien, mest
pas du lotu exact.
Il se peut que je vous demande encore riiospitalilé pour une seconde
lellre si vous faites accueil à celle-ci.
Votre dévoué
..4.
F.
L EXÉGÈSE ÜT?i ft llSBïATi
ün chrétjen va voir un malade
et fui lit le chapitre V® aux Epbo'siens, en faisant, par ci par là,
quelques réflexions. Arrivé au v.
14, il donne une courte explication des belles paroles qu'il contient. en décrivant d'abord l'état du
pécheur qui n’a pas encore fait sa
paix avec Dieu et se trouve retenu
par les liens de la mort. Le .sommeil doiu parle l’apôtre n'est pas
le sotnmeti réparateur qui vient
chaque soir- fermer nos paupières
et nous rendre, mnjemiani le repos
de 1.0 U les nos facultés, la force
nécessaire pour continuer notre
travail. 11 s agit d’un sommeil ,sjérituel, d’un état iiicoiiscienl et funeste où se trouve le pécheur
qui n’a pas encore éprouvé les
bienheureux effets du St Esprit,
ni ouvert son coeur au Sauveur
des âmes ]j s’agit . en d’autres
termes, de la mort spirituelle introduite dans nos àines par les
séductions du péché. Combien de
ntiorls qui marchent, travaillent,
parlent, rient, dansent, S;,ftn3vrent!
Leur corps est vivant , mais
leur.àme est corrompue, elle est
morte dans ses fautes et dans
2
86
LE TEMOIN
ses péchés, tout comme Adam
mourut de mort -immédiatement
après avoir mangé le fruit défendu,
sans que pour cela son corps ait
cessé de vivre à l’instant même.
Il a la réputation de vivre, mais
il est mort. ( Apoc. iii, 1 ). Les
feuilles sèches et jaunes qui tombent vers la fin de l’automne font
aussi du bruit, mais elles sont
mortes. Tel est l’état de l’inconverti.
Le visiteur établit ensuite que
les morts n’ont pas eu eux-mêmes
Tonergie et la'vertu nécessaires
pour réssusciter, ils ne peuvent
pas même entendre la voix des
hommes, sans le secours de la^^
grâce de Dieu. Mais le temps vient,'
même il est déjà venu , dit le
Seigneur, que «les morts entendront la voix du Fils de Dieu ei
que ceux qui l’auront, entendue
vivront ». (Jean v, 25j.
Combien ils seront malheureux
ceux qui auront refusé d’entendre
la voix de celui qui nous appelle
à la résurrection; ceux qui auront
fermé leurs yeux à cette douce
et'*brillante lumière dont le Seigneur veut les éclairer j|jç,Quelle
joie irijondera le eœ'ur des bienheureux qui auront entendu la
voix du Fils de Dieu et auront
ouvert leurs yeux à sa viyiftantè
lumière! •■'.í'sí;' ..
Qu’on le veuille ou non, le jour
viendra où. tous les hommes entendront la voix du Juge des vi-,
vants et des morts et devront se
réveiller. Seulement, au lieu de
la voix d’un frère qui exhorte,
ce sera celle de Dieu qui tonne.
Alors la mer rendra les morts
qui seront, en elle; la^ mort et le
sépulcre rendront aussi leurs morts,
et chacun sera jugé selon ses
oeuvres, f Apoc. xx. 13). Quel terrible réveil pour celui qui a dormi
pendant toute sa vie ! Ce sera
alors trop tard pour crier à Dieu.
Aujourd’hui ce n'est pas encore
trop tard. Ecoutons la voix amie
qui nous appelle, réveillons-nous
dès maintenant, ouvrons les yeux
sortons du tombeau du péché où
nous gisions dans la corruption
et Christ, notre vraie lumière,,
nous éclairera.
— Je vous remercie del’explicatioé que vous venez de me
donner de ce beau verset ; d’autant plus que M' X. qui est venu
me voir l’autre jour, m’en a donné
une bien différente.
— Je ne sais pas comment on
pourrait expliquer .ce passage autrement.
■— Le darbyste me disait que
les paroles; et te relève d'entre
les morts nous font un devoir de
nous séparer de l’Eglise Vaudoise,
pour former une église composée
de chrétiens tous réveillés et tous
réssuscités à une nouvelle vie
Mais il me semble qu’il n’est pas
possible de foriner ici bas une
église parfaite, puisque sur.la terre
entière il n’y a point de juste ,
non pas ’même un seul
— Je pense comme vous qu’on
ne .peut former une église pure
avec des éléments impurs ; que
nous devons tendre à la purfection
sans abandonner avec dédain ceux
qui nous semblent plus faibles que
nous. La Parole de Dieu nous recommande de supporter les faibles
et d’être patients envers tous (1
Thbss. V, 14) Nous devoms donc,
pous qui sommes forts, sMjO|jor<cr
les infirmités des faibles et ne ¡pas
chercher notre propre satisfaction.
(Rom. XV, 1 ). Que diriez-v.ous de
celui --qui- abànd'oniiérait Son''ami i
ou son frère, parceque ce dernier
est devenu malade?, .. N'esl-ce pas
plus charitable de rester auprès,
de lui ipour lé soigner et pour
concourir'à sa guérison ? Si quelqu’un vient à tomber dans quelque faute, « vous qui êtes spirituels
redressez-le. )> St Pau) ne dit'pas
abandonnez-le, n\a.is\ redressez-le,
avec un esprit de douceur’ » ;
• portez les fardeaux les uns des|
autres et accomplissez ainsi la lot
de Cki'ist » ( Gal. VI, 1, 2). C’est
la loi de Christ qui nous impose
cela. St. Paul ajoute; «Prends
garde à toi même .• de peur que
tu ne sois tenté Si quelqu’un pense
être quelque chose, quoiqu’il ne
soit rien , il se séduit lui même
(Gal. VI, ],. 3).
Il y a 'de la misère dans
l’Eglise 'Vaudoiée; nous le déplorons autant que personne ; mais
toutes les églises de la terre ,
même celle des darbystes, peuvent en (iirè autant; plusieurs peuvent même en dire davantage
sur ce pénible sujet. — L’Eglise
Vaudoise possède, sous ce rapportv
des choses que d’autres H'ont pas.
Tous ses ministres prêchent fidè
lement l’Evangile, et nous connaissons plus d’une église à laquelle
on ne peut faire un éloge pareil.
Elle a ses hommes d’élite qui
n’ont point fléchi le genou devant
le’ Bahal du siècle.
La congrégation des darbystes
quoique très petite, n’est pas sans
tache, — tant s'en faut, — nous
en savons quelque chose, et nous
ne pouvons comprendre ce qui
-peut l’autoriser à regarder les
autres de haut en-bas.
Le respect que nous avons pour
la Parole de Dieu nous porte à
croire qu’il n’est pas bon d’en
appliquer les passages à tort et
à travers , selon nos vues particulières qui peuvent être fort étroites. Ce n’est pas charitable que
d'appliquer, spécialement aux Vaudois, ce que l’Ecriture d1t de tou.s
les pécheurs, des darbystes comme
des autres. Au lieu de servir les
intérêts de Paul, d'Apollos ou de
Céplias (qu;i veut dire Pierre ) servons la cause de Christ, de l’Eglise; unissons nos efforts et crioms
à tous les pécheurs, vaudois et
darbystes: « Réveilie-toi , toi qui
dors et te relève d’entre les morts
;e,t) Christ'l’éclairera ». ;
(,n
Corfcoponbance
Tiine-Pellice, le 19
Mumieur el honoré frère,
En répondant à la letlrc de M. le
Professeur Revel que vous avez publiée
dans .le dernier numéro du Témoin ,
jOsuis en devoir de justifier plus
clairement mes déné/jalions concernant
les assertions.ei'i’onnées qu’il.s a émises
el que j’ai déjà précédemment comballues. M. Revol commence en disci'édilanl le jilns possible la l'orme et
le genre que j’ai ado[ilés: il peut le
faire à loisir; je ne le suivi'ai pas sur
ce terrain el ne lui rendrai pas la
pareille. Quant au genre et à la forme,
je laisse au lecleur le souci de juger
entre mes lettres el celles de M. Revel,
el de donner l’éloge on le blâme à
qui il apparlienl.
J’îii dil qu’en atfii'rnanl que la Table
a mainlenanl dix fois moins de travail
qu’elle n’en avail en 1860, M. Revet
a commis un anachronisme, pai' où
j’ai voulu dire que, s’il y à eu un
letups où la Table a pu avoir (ce que je
nie) dî’a:/’ois pins de.Iravail qu’elle n’en
a présenlemenl, celan'apù être en 1860,
‘En effel de l’aveu même de M. Revel,
elle élail alors déchargée du poids de
l’adminislralion des tlôpilanx el de
celui de l’Evangélisation, c’esl-à-dire
3
LE TÉMOIN
87
■de loiU le liavnii qui lui a incombè
d’uiie manière régulièro en surplus
de celili qui lui a élé- laissé depuis
lors jusqu’à maiiilenanl,. Cai'je suppose
que M. Revel no pTélend pas soulenii'
que rinstilution dii Conseil de l’Ccole
do Tliéologie en Commission iudépendanio ail jusqu’ici piooiiré à la Table
la moindre dimimiiion de travail en
comparaison de celui que pouvait lui
occasionner en 1860 l’adminisiralion de
l’Ecole de Théologie; il serait trop
liicilo de réfuler une pareille préleniion.
Ne louant pas compte de colle nouvtdle
Coinuiission poui' la raison que je viens
d’énoncer, il y avail donc eu 1860
les mêmes Commissions qui exislent
aujomd’bui. D’où il résulle que, pour
les aOlaires ordinaires, la Table n’avait
pas plus de travail en 1860 qu'elle
n’eu a présonlement; pour les aifaires
évenluolles, qui menacent de devenir
oïdiiiaires , si id. lleveT y lient, je
pi'ouverai, comme je l’ai déclaré, qu’elle
en avait moins. Je pense avoir jusiitié
le reproche d’anachronisme que j’ai
adressée ,à M. Revel , et j’ose croii'o
qu’il voit lui-même iiiainlenaut où
cel anachronisme se trouve.
J’ai dit en onire que. dans Ions les
cas , il a coilimis une énorme exagéralion, et je mainliens mon dire. Que
M. Revel veuille bien indiquer une
époque où Ip travail de la table ail
été dix fois plus considérable qu’il ne
l'esl maiiitenanl, el qu’il veuille hiei)
en donner la preuve pai' des l'ails et
non par des raisonnements in abslraclo;
s'il peni le l'aire, je. relirerai i\v,\ déné¡jCilion ; aulremenl il d.emenrcra élahli,
qu’il a commis uueénoi'me exagéralion.
Dans sa lellre an Témoin (10 nov.
1876 ) M. Revel alîirmail , d’après lès
Actes synodaux du xvm“ siècle, que de|Hiis la ileiilrce, lu l'opréscnlatipu la'iipie
au sein des synodes avait été 'su|)primce, que las pastenrs seiiJs (c'esl lui-qui
a souligné ) s’assemhlaieni eu svnodos à
des iniervalles plus on moins éloignés,
qu’un tel état de choses s’est pi'olongé
pendant une glande partie du xik°
siècle.
J’ai répondu que le.s Actes synodaux
foui toi du contraile do ce qu’il atlirme; je n’ai pas donné de citations
pour, ne pas allonger , mais puisqri’il
demande des preuves , je les donno
volontiers. .— Je lais observer, en
passant , que s’il avait bien lu ma
lellre, il aurait dû comprendre, aussi
biim que tout antre lecleur , que ce
que je n’ai pas eu lé temps de vérilier
c’est .uniquement le fait de .savoir si,
en certains cas, une église avait envoyé jusqu’il irois dépulaiious laïqiios
au même 'synode. Pour tout le reste
je n’ai pas dit n’avoii' pas le temps
de vérilier; je ii’avai.s nul besoin de
le l'aire. Elèndre celle réserve plus
loin qu’au seul l'ait auquel elle se
lappone évidemment, c’est un abus
d’inlerju'élalion qu’un professeur d’exégè.se ne devrait pas se pèrrnelire.
Pour donner les preuves requises ,
je n’aurais qu’à copier rinlrodiiclion
des Actes sy'nodaux depuis 1693 jusqu’à
1848, ne,supposant pas que l’expression de M. Revel: » une grande partie
du XIX® siècle », ail en vue une époque
|)Oslérieure à celle dernière dale qui
est le point de départ d’une ère nouvelle dans noirg histoire,ecclésiastique;
mais ce serait trop long cl Irop fastidieux pour le lecleur, je me limite
à ciler quelques synodes, en cerlitiani
que, pour la question qui nous occupe,
savoir la présence de membres laïipies,
les autres ne font pas exception.
.Mais auparavant je dirai un mol de
la li'équonce des synodes, en réjjonso
aux « intervalles plus ou moins éloignés 1) dont parle M. Revel. Quaire
synodes furent , leniis aux Coppiers
pendant l’année 1692; Irois à la Tour
en 1693; un à Luserne el deux à la
1694; deux à la Tour en
1b.to; un à la Tour on 1697; miiaux
dois en 1698; un à la Tour en 1699;
1700; un au Villar
en 1/01; c’est le premier auquel ail
en qualilé de présideni , un
delegué royal, M. Armandis, Directeur
de la Ih'ovince; c’e.sl donc aussi le
preniier pour la convocalion duquel
il ail fallu obtenir la permission du
souverain. Dès lor.s les synod CS so
suivent dans l’ordre suivant quant à
6ale: 1702 aux Clots; 1703 à Boby ;
1704 dans le petit lemple de St Jean, '
aux Üellonals; 1705 à hr'l’our; 1707
a la 'l’oiir; 1708 un à la Tour et un
autre air Villar; 1709"à Boby. Dans
la .suite el pendant touh-Je siècle, les
synodes .>e lienricnl le plu,s souvent,
chaque deux ans, quelquefois chaque'
trois ams, et trois fois soulemeni , à
cause de circonstances exiraoi'dinaires,
à des intervalles plus considérables
(voy. Actes des Synodes des églises
varidoises, de 1692 à 1801, vol. vei vi ).
Quant à la parlicipalion des la'iqties
jf^li^eralions di“s assemblées svnodalos, en réponse à « reniière siijipiession de l’élémenl laïque» allirmée
par M. Revel, j’ai dit que je ponvai.s,
attester avee de nombrenses preuves
que chaque église envoyait au Synode,
noïi soiileinent ime dép'ulalion laïque
régidièu'c ayant voix propositive et délibérative, mais parldis deux, et, ai-je
ajoiiiü , si j’avais le temps de vérifier,
jQ crois que. je. pourrais dire trois,
composée de un, deux, trois et jusipi’à
six membres. J’ai la, persuasion, eu
elïel, que le cas s’es! préfeulé où telle
église, dans le but de sc l'aire plus
exactement représeuler, a envoyé jusqu’à Irois députations laïques au même
synode; mais ne voulant rien ailirmer
dont je ne fusse bien assuré, j’ai indiqué la chose sous bénéfice d’inventaire , el comme je n’ai pas plus de
temps disponible à présent (¡ne jen’èn avai.s alors pour faire celle recherche , je n’insisle pas .sur le fait
de trois députations de la même église
au inême synode; c’est une pariieulai'ilé sans importance; mais je mainliens ce que j ai declare sans réserve,
et voici les preuves: Le premier svnode
de 1693, par exemple, se composait
de onze pasteurs et de vingt et un
laïque.s; quelques églises n’y envovèrenl
(Jti’un seul député, mais celle de'VilleSèche qui n’avait pas de pasteur envoya
également sa députation , ce qu’ont
tonjoni's fait, du reste, les églises
privées de paslems. L’égli.se de Rota
n’ayant pu, une fois, envoyer de dépulalion, .s’en excusa auprès du Synode
par une lellre explicative destinée à
en tenir lieu.
Le premier synode de 1694 se coniposail de dix paslciirs et do dix-noiif
laïques, dont cinq envoyés en deux
depylaiions par -l’église "de St Jean.
Lg sGcond synodG de 1694 coiiiposé
de onze paslenrs el de dix-huil laïques,
n ayant pas leçii de députation dé
leglise de la Tour, déclara que celle
egli.se avait , par là , manqué à ,-îon
devoir ; il désigna lui-même deux
membres de celle église pour la représonler dans l’assemblée et chargea en
inèine temps le sieur Alalanol, pasteur
à Angi'ogrie, de la censurer pour celle
l,aule dès le dimanche suivant, à l’issue
do la prédicat ion ; ( le pasteur de la Tour,
Jean Giraud , était alors malade). Au
premier synode de 1695, outre les
députations ordinaires de chaque église,
il y en eut une extraordinaire de six
inembres, envoyée par l’égli.sedeRocheplale. Je pourrais continuer, pour tous
les synodes du xviii® siècle, au nombre
de quarante-cinq , les citations de ce
genre, dont on peut vérilier l’exaclilude
sur les copies anlhenliques des Actes
synodaux el sur les originaux des
imanda|,s de députation. Je pourrais
ainsi prouver qu’à daier de 1693 ,
c est-a-dire, dès l’iiislant où le.s églises,
des Vallées purent être recoiisiiiuées
ajiiès leur leloiir de la dispersion .
1° il y a toujours en des dépnialioiis
laïque.s à tous les synodes, cl que
2" Ces députations avaient en synode
voix proposHive, délibérative el décisive.
(Voy. en parlieulier: Mandai de l’église de Rocheplate au 1" synode de
Je ne re|)èle jias ce que j’ai dit de
l’adjonction de deux laique.s aux Irois
membres dont, de temps .........émorial,
se composait la Table. J’ajoute sciileineiit que lorsque les synodes fiironl
interrompus, de 1801 à 1818, les
églises des Vallées ayant été réparlie.s
en Irois Consislorialés, les laïques ont
eqniinué de prendre part à l’adminislraliou des aifaires ecclésiastiques comme
membres des troi.s_ Consistoires, où ils
étaient lonjonrs en pins grand nombre
que les pasteurs. Cliacuu sait que ,
dans radininislralion de chaque église
pai liculière, l’élémenl laïque a toujours
élé prépomléranl.
8i M. Revel craint que ce que j’ai
dit ne soit pas conforme aux données
(les documents laiilbenliques, il peut
les consulter ou les faire consullerjpar
une personne de sa conüance.
4
88
LE TÉMOIN
Encore une fois, quelle esl la valeur
historique des assertions de M. le professeur Revel, qui ont fait l'objet, de
la présente discussion?
Voli-e trh découé
J. I). Charbonnier.
itouiDcUee teligicuocB
et faits divers
Awnértuue. On estime que l’en.semble des dons envoyés des Etats-Unis
et du Canada au pape, s’élève S un
mitinn cinq-cent mille fr. Le pauvre
homme !
Anateterre. Une maison de chocolat et de café a été ouveite dernièremenl à Shedileld. Gel établissement
a poni' but de procurer aux ouvriers,
dans une largue mesure, les récréations
qu’ils vont cliercher dans les cabarets.
11 y a une grande salle de billard, une
allée pour le jeu de quilles, une salle
de lecture bien pourvue de journaux
et de revues, entin une salle de restauration où le café, le chocolat et le thé
sont fournis à un prix très-modique,
mais où l’on ne débite jamais de liqueurs
spiritueuses.
îRcüue poUticjiie.
Mtaiitf. ~ Pai 'mi les discussions
qui ont eu lieu ces dernières semaines
dans nos Assemblées législatives, nous
devons noter celle de la loi sur les
abus des ministres du culte, au Sénat.
Celte loi, volée par la Chambre des
députés, a été rejetée , comme inopportune, par le Sénat qui l’avait cependant déjà approuvée, dans son essence , dans le projet du code pénal.
Les journaux ministériels et ceux de
la gauche en général, en ont fait de
graves reproches aux sénateurs et surtout à quelques uns de ceux qui ont
pris la parole contre la loi de M. Mancini. Mais il nous semble, qu’à tout
prendre , le ministère, dans son ensemble , n’a pas été trop chagrin de
celle défaite qui le délivre de plus d’un
embarras. — A la suite du rejet de
cette loi , l’honorable Sella a donné
sa démission de la présidence des associations consliluliounelles ; il n’aurait
pas voulu qu’on eût donné, même en
apparence, gain de cause au parti clérical et, d’un autre côté, il a, par celle
démission , séparé nelleme.nl la cause
de l’opposition constitutionnelle de
celle de l’opposition cléricale. Toutefois
.Sella continue à être considéré comme
le chef de l’opposition conslilulionnelie
modérée. 11 vient d’adresser au ministre
de la guerre, Mezzacapo, une interrogation fort polie, presque bienveillunie,
au sujet de la mise à la retraite de
quatre l¡eulena^ls-généranx,entr’anlres
Relitti et Cadorna, qui ont bien mérité de l’armée et de la patrie , et
qui sont encore capables, par leur
âge et leur vigueur, de rendre de
précieux services. Ni Mezzacapo, ni
Deprelis n’ont répondu à Sella d’une
manière satisfaisante , cependant l’interrogation n’a pas eu de suite. Sella
n’ayant proposé aucune motion. Beaucoup de journaux se sont demandés
en ellel si des motifs militaires avaient
uniquement dicté ces mesures, ou bien
s’il n’y avait pas aussi des motifs politiques, ces généraux appartenant au
parti modéré, et des motifs régionaux ;
et pour faire place à des hommes du
midi. Nous espérons qu’il n’en esl rien,
comme aussi dans les autres promotions qui ont eu lien et dans lesquelles
on a procédé, soi-disant, selon le mérite , plutôt que d’apj'ès le rang , de
manière que beaucoup ont été laissés
de côté. Quoiqu’il en soit, les plaintes
sont nombreuses. Il a été question
de la démission de Nicolera et de Zanardelli, les deux adversaires dans le
cabinet. Maiicini est toujours bien malade et Depretis hii-mème marche avec
les béquilles. — ’foutefois ce dernier
soutint avec vigueur son projet de loi
sur le.s sucres. C’est un nouvel impôt
qui doit rendre 16 millions ; ils serviront à diminuer d’autres impôts ou à
préparer l’abolition du cours forcé. Les
adver.saii'es de ce nouvel impôt réparateur ne voient pas la nécessité de
remplacer d’autres impôts par un nouveau que les mômes personnes devront
payer; ils se plaigueul qu’en frappant
en particulier |a fabrication du sucre,
c’e.st ruiner une industrie naissante en
Italie. Cependant la majorité votera le
nouvel impôt, malgré l’opposition de
la droite et peut-être de l’extrême
gauche.
La grande question du jour esl avec
la^guerre d’Orienl, celle de ragilalion
cléricale , en faveur du pouvoir temporel des papes ; ravivée par la loi
Mancini sur les abus des ministres du
culte, par les discours et les proclamations du pape, elle a provoqué dans
les Chambres de Belgique une déclaration de la part du ministère cléi ical
en faveur de la nécessité du rétablissement du pouvoir temporel du pontife
de Rome, pour qu’il soit libre dans
l’exercice de sou pouvoir spirituel ; on
s’attendait à une déclaration semblable
de la part du luinislère espagnol ; le
ministre des affaires étrangères a répondu aux nombreux et fougueux partisans du [louvoir temporel du pape
el^ aux ennemis de l’Italie d'une manièie très favoiable au pape, mais en
même temps, il a déclaré que le gouvernement espagnol a de très bous rapports avec l’Italie et désire les maintenir; du reste, a-t-il-dit, la question
du pouvoir temporel du pape, la question ecclésiastique, ne concerne pas
l’Espagne isolément, mais tous les Etals
catholiques et même les Etals protestants qui ont des sujci.s catholiques.
C’est en France que l’agitation cléricale a eu les conséquences les plus
immédiates. A do nombreuses et virulentes interpellation,s des cléricaux,
M.^ .Iules Simon avait l'épondu de manière à approuver le gouvernement
italien. Le Sénat menaçait le ministère
libéral de nouvelles interrogations ,
lor.iqne le président de la ré[)ublique
fiançaise, Mac-Mahon, con.seillé par les
partis monarchistes et par les cléricaux
qui ne pouvaient pardonner à .Iules
Simon et à .“^on ministère son attitude
dans la question écclé.siaslique, éciivit
à .Iules Simon une lettre par laquelle'
il déclarait qu’il désapprouvait .-ia conduite dans deux question.s secondaif es,
celle de la discussion du projet destiné à abolir ou à modilier là loi do
l.a pre.sse de 1875 cl à la rendre plus
libérale, et la loi sur la publicité de.s
délibérations municipales.
Jules Simon, en recevant cette lettre,
comprit que le .Maréchal lui douuuit
sa démission , et d’une manière a.ssez
rude, et peut-être sans exemple dans
une république libérale et même dans
un royaume con.<iitutionnel. 11 ollVii sa
démission , en justibant sa conduite;
cette démission a été immédiatement
acceptée; M. de Broglie a été chargé
de former le miuistèie de l’ordre moral
ou du combat; il s’est donné pour
collègues des hommes bien connus et
républicains, Fourtou, à riméricur,
Caillaux aux linances, Paris aux travaux publics, de Meaux pour le commerce et -M. Brunet, à rinstruction
publique. Les démissions des ministres
de la guerre et des affaires étrangères
n’ont pas été acceptées. — Mac-Mahon
a déclaré que le changement de ministère n’indiquait aucune modilicatiou
dans la politique étrangère et vis-à-vis
de l’Italie eu particulier; et dans ce
but il a lenu.à comserver au poste de
miuisire des affaires étrangères le duc
Decazes. Celle mesure a un peu rassnié les esprits en Allemagne et surtout en Italie , où l’on prévoyait déjà
le.s conséquences de l’avèuem'eul d’un
ministère réactionnaire et cléricale. —
Ainsi pour le moment, le chaugerneul
de ministère n’aura d’effet que pour
la politique intérieure de la France.
- Mais le ministère Broglie pourra-t-il
marchei' avec la Chambre républicaine
où il a .348 voix contre lui? — Impo.ssible. Le ministère devra obtenir
du Sénat la dissolution de la Chambre
des députés; l’on prévoit qu'il l’obtiendra facilement.
Rien d’important ni de décisif eu
Orient. 11 y a eu des rencontres en
Asie, lavorabics tantôt aux russes,
tantôt aux turcs, et des combats d’avant
poste, sur le Danube. Mais les aianées
des deux nations se rapproebent et le
sang ne lardera pas à couler malheureusement eu abondance.
Eknest Hohert, Gérant el Administrnlenr.
l’ignnrol , Impr. C.tiiaiitore el Mascaretli. '