1
Huitième année
IV. 43.
28 Novembre 18T3.
L’ECHO DES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vapdoise.
Qu6 toutes leachoses qui sont véritables.occupeol.
vos pensées — ( Phiîippiens., IV. 8.)
PBix d’abohhevent :
Itatie, à dofoicile an) Fr. 3
..........................5
France.................» 6
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . » 8
Un numéro séparé : 10 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D AB0NNE1IENT
ToRBB-PE!.r.iCE : Via Maestra,
N. ‘li, (Agenzia bibliografica)
PiGNERoL : J. Chìantore Impr.
Turin :J.y. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evange^
lica, via de’Pansani.
ANNON<'ES : 5 cent, la ligne
ou portion ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour radminislrafion
au Bureau d: Torre^Pellice,
via Maestra N. 42 — poprla
rédaction; A Mr. E. Malan
Prof, à Torre-Pellioe,
Sommaire.
Avis important. — Le 28 Novembre. —
Un père. — Les vieux Catholiques d’Allemagne. — Divers. — Nouvelles religieuses. — Chronique mudoise. — Chronique
politique. — Annonces.
Atîs important.
Nous frions instamment ceux de
nos abonnés qui n’ont pas encore
payé leur abonnement à l’Echo de
bien vouloir se mettre en règle auprès de M. J. Benech. L’imprimeur
veut être satisfait et la caisse est
vide.
' LE 28 NOYÈHBRE
'O P !
, Nous avons entendu, un de ces
jours, dans une conversation, ces
mots : notre peviple [est républicain. Quelqu’un répondit : Non ,
mais il est plus royaliste que le
roi. Il y a du ,-vrai dans ces deux
assertions. Nous sommes royalistes
en politique. L|autorité est crainte
et respectée, s^ordres sont sacrés pourvu qu™ viennent d’c«
bas, comme om'dit, de Rome,
de Florence, d-e Turin, même de
Pignerol. Le gendarme, le dernier
des gardes-cbampêtres imposent
et font trembler. L’autorité municipale que nous nous sommes donnée a déjà moins' de fprestige.
Cependant elle a la force matérielle à sa disposition ,:c!e8t pourquoi on la tient pour .quelque
chose. Jusqu’ici pas dp peuple
plus facile à gouv;erner ^que le
nôtre, peuple moutonnier, s’il en
fut. Il craint l’autorité dont il a
eu à souffrir autrefois. Voilà un
caractère général. Toutefois les eXf
ceptions sont nombreuses et tendent à le devenir toujours davantage, avec le développement ,d,e la
liberté, du patriotisme et de la
responsabilité individuelle. Et cet
amour pour la patrie et pour la
liberté ne diminue pas,..chez ceux
qui en sont pénétrés, l'obéissance
à l’autoritéi et les sentiments monarchiqtiee,, Nous concluons; donc
2
-342
que notre peuple a été et est profondément et sincèrement royaliste et ami de l’autorité, pourvu
qu’elle vienne d'en bas et de loin.
Mais, avons-nous entendu dire,
il est, à certains égards, républicain. — Non, il ne l’est pas. Ne
dénaturons pas ce beau nom. Le
vrai républicain respecte les autorités qu'il se donne ; mais nous,
au contraire, ce sont ces autorités
que nous respectons le moins. Le
républicain est soumis aux lois
qu’il a votées; môme lorsqu’il n’est
pas parfaitement convaincu de leur
bonté, il les observe, jusqu’à ce
qu’il ait eu l’occasion et la force
de les faire changer. Il n’en est
pas ainsi chez nous. Nous avons
des lois, des réglements que nous
avons faits, dans nos assemblées
de paroisses , dans nos synodes ;
mais plusieurs de ceux qui les
font sont les premiers à s’en moquer, à les mépriser, à les fouler
aux pieds et à apprendre à notre
peuple à en faire le monis de cas
possible. — Cette tendance à se
soustraire à l’autorité, en matière
ecclésiastique, qhi fait ressembler
notre peuple à un peuple de républicains , a fait tomber notre
interlocuteur dans une méprise.
Il auraitdû dire que nous sommes
trop souvent un peuple anarchique, comme vaudois et dans l’Eglise. '-^1
Nous ne voulons citer, comme
preuve de notre direj‘que les récentes décisions synodales concernant un régent; et le réglement
de la paroisse. Que de peine pour
faire accepter ce dernier et, surtout, pour le faire Observer, même
par ceux qui l’ont voté et qui
doivent veiller à son exécution.
Désordre, indiscipline, voilà ce
que nous rencontrons bien souvent. Faut-il s'étonner que les
amis du désordre recueillent aussi
ce qu’ils ont semé. Le réglement
établit qu’il doit y avoir une liste
électorale dans chaque paroisse ;
dans bien des paroisses, il n’y en
a point, ou elle est faite contrairement aux principes prescrits; là
où elle existe, on parle de la mettre de côté quand il s’agit de s’en
servir. Pour les élections communales, le catalogue est de rigueur,
mais pour les élections paroissiales, à quoi bon? Le tout y va
vaut bien mieux; de cette manière
on contente tout le monde et on
se fait une réputation méritée de
libéralisme. — Nous pensons que
ce défaut de discipline, ce désordre, ce mépris sont autant de
signes de notre peu d’intérêt pour
nos questions ecclésiastiques. •—
Nous y voyons un mal plus profond, c’est l’abaissement du niveau
moral qui en est résulté. — Distinguer ce qui est moral d’avec ,
ce qui ne l’est pas, cela est l’affaire des pasteurs, de l’Eglise, du
synode, mais non de l’école et de
la commune. Le prédicateur désapprouve telle action, telle conduite, c’est son devoir à lui; il
faut bien qu’il dise quelque chose;
mais nous n’avons pas à nous en
préoccuper. Nous n’inventons pas,
nous faisons de l’histoire ; et ces
théories n’ont besoin que d’une
occasion pour se traduire en faits
dans un plus grand nombre de paroisses qu’on ne pourrait le croire.
3
-343
et de la part d’un plus grand
nombre de personnes qu’on ne se
l’imagine.
M PÈRE
Mon père est celui qui m’a tout
d’abord guidé dans les voies de
la piété. Il ne faisait rieu d’extraordinaire pour cela, mais il n’était
douteux pour aucun d’entre nous,
enfants, que son cœur et son trésor étaient au dessus de la terre.
Quand nous allions lui donner le
baiser du soir , il ne manquait
jamais de nous dire de ne pas
oublier de prier Dieu avant de
nous coucher. Etant fort délicat,
il ne pouvait pas toujours venir
à l’église avec nous, mais, lorsque
nous revenions, nous le trouvions
absorbé dans la lecture et la méditation des Ecritures. Il s’interrompait volontiers, pourtant, pour
nous recevoir affectueusement et
nous questionner sur ce que nous
avions entendu; nous étions persuadés qu’il le faisait*, non seulement pour voir si nous avions
bien écouté , mais aussi pour recevoir lui-même, par ce moyen,
quelques miettes qui pussent servir à sa propre édification. i
Au crépuscule il se promenait
dans sa chambre en chantant à
demi voix des psaumes et des
hymnes et nous sentions que les
paroles qu’il prononçait étaient
l’expression de sa paix intérieure.
Il nous enseignait à respecter la
parole de Dieii et le jour du reços. . •
Un de nos voisins, homme très
mondain, aimait beaucoup à raconter combien il s’était souvent
trouvé en danger de mort ; mon
père l’écoutait sérieusement, puis
il lui disait: peut-être Dieu voyaitil que vous n’étiez pas encore
prêt I »
Lorsque nous quittions la maison pour quelques jours , notre
père nous faisait de tendres adieux,
et les larmes aux yeux , la voix
tremblante , il nous suppliait de
ne pas oublier de lire la Bible,
de prier régulièrement, de faire
attention à nos lectures et de ne
pas fréquenter de mauvaises compagnies. Il n’est donc pas étonnant que le souvenir de notre père
nous hantât dès que nous faisions
quelque chose de mal — C’est
ainsi que notre perd, sans faire
quoi que ce soit dont nous puissions nous rapp'eler comme de
grandes actions, nous enseignait
par ses manières, ses paroles, sa
tendance d’esprit, que tout en lui
aspirait à quelque chose de plus
élevé que ce que la terre ¡peut
donner.
Son influence n’a pas été grande
ici bas , son nom n’a été connu
que par quelques amis intimes ;
mais il était lui-même une épître
vivante connue et lue par toute
sa famille au moins, si hélas!
vu sa mauvaise santé, personne
au dehors ne pouvait jouir de sa
sainte influence.
(L'éducation chrétienne).
4
-344
LES VIEUX CATHOLIQUES
d’Ailemagne.
Voici, d’après un discours du professeur
Schulte à l’ouverture de l’Assemblée générale de Cologne, quels sont les principes
des vieux catholiques :
« Nous appartenons à l’Eglise catholique. Le motif prochain de notre existence;
c’est qu'on a prétendu nous faire accepter des doctrines qui ne sont pas conformes à la parole de Dieu.
« Nous ne sommes pas sortis de l’Eglise
catholique ; nous maintenons fermement
la foi ; on nous repousse ; on a déclaré
que nous l’avons abandonnée. Ce sont
nos évêques qui l’ont déclaré, ilais nous
avons le devoir de leur dire : « vous ne
devez rien nous ordonner qui soit contraire à notre conscience et à la parole
de Dieu..^> Le terrain sur lequel nous nous
plaçons no peut être que celui du christianisme positif et fidèle. Quiconque ne se
place pas sur ce terrain et ne confesse
pas le vrai christianisme, tel qu’il est
dans les Saintes Ecritures et dans les conciles de l’Eglise vraiment catholiques, ne
saurait être considéré comme membre de
notre Eglise. Quiconque ne se trouve pas
sur le terrain delà foi, ne nous apparlient
pascorame membre actif. Nous devons faire
celte déclaration, non seulement pour
éloigner de noire assemblée quiconque
ne reconnaît pas Jésus-Christ comme
Dieu, mais parceque, de tout côté, et
surtout de la part des Jésuites et des
ultramontains, on ne cesse de nous calomnier et de dire que nous ne voulons
rien savoir du christianisme positif. —
Comme personne de vous ne proteste,
j’en conclus que notre point de vue à
tous est celui du christianisme positif, le,
point de vue vraiment catholique. (Applaudissements unanimes).
reUigteudeo
Roslgnano.“ A'Rosignano, dans la
Maremme Toscane, M. Quattrini, évangé-,
liste à Î.ivourne, a pu annoncer l’Evangile,
pendant plus de deux heures, à une assemblée de plus de soixante personnes désireuses d’entendre la prédication et la lecture de la Parole de Dieu, et dont un
grand nombre l’entendaient peut-être pour
la première fois.
Su-îsso. — Les Chambres fédérales
Suisses ont voté, depuis quehiue temps,
une loi accordant, aux employés des
chemins-de-fer, un dimanche sur trois
pour se reposer. L’éxecution de cette loi
a été retardée par diverses difficultés.
Une partie de ces difficultés vient de
disparaître, grâce aux efforts persévérants de la Société pour la sanclificalion, du dimanche. Elle a obtenu des actionnaires des lignes suisses, de la plupart
des négociants intéressés au maintien du
statu quo et de plusieurs Chambres de
Commune, des adresses aux Conseils
d’administration des chemins-de-fer suisses , adresses dans lesquelles ces messieurs font généreusement abandon de
leurs droits pour faciliter l’exécution de
la loi.
Dès-lors on peut espérer que quelque
soulagement sera apporté aux misères
d’une existence presque aussi rude que
celle du forçat.
nome. — On lit dans VEglise libre'.
Le père Grassi, prédicateur de Rome, converti depuis peu à l’Evangile, a été sommé de comparaître devant le tribunal de
l’Inquisition. Désireux de rendre témoignage à la vérité, il comparut, seul devant ses juges ; voici ce qu’il leur dit,
entr’autres;
« Qui donc, si ce n’est Satan, a suggéré et infligé les tortures dont ce lieuci a été témoin? Oh! s’ils pouvaient
parler ces murs qui ont vu brûler tant
do créatures humaines, si ce toit qui
nous couvre pouvait nous renvoyer les cris
d’agonie de vos innocentes victimes, si
ces caves qui sont sous vos pieds pouvaient nous montrer les corps de ceux
que vous y avez enterrés vivants, — il
n’y aurait certes pas besoin d’autre sentence, de condamnation. Mais Iq souffle
de lîieii a maintenant éteint pour jamais
les flanimes de l’Inquisition ; il a balayé
totfe'pfiïssance. Me voici devant vous.
5
-345
je vous déclare la vérité ; et vous n’osez
toucher à un cheveu de ma tête ! Dieu a
commencé l’œuvre ; bientôt ce tribunal,
ces murs , ces instruments de supplice
seront brisés sous nos pieds et dispersés,
comme la cendre aux quatre vents des
cienx, proclamant au monde entier ((ue
* la « très sainte Inquisition romaine>
n’est plus ; qu'elle n’est plus parceque
(|ue Dieu l'aura écrasée [sous .les pieds
de ses enfants ».
F*aris. — Le synode de l’Eglise reformée a été ouvert le 20, comme nous
l’avous annoncé. Les membres libéraux de
l’assemblée n’y sont pas intervenus , ne
voulant pas sacrifier, disent-ils, la liberté
de l’Eglise. Le synode n’est par conséquent composé que de 61 députés évangéliiiues qui ont volé la profession de
foi proposée à la session de 1872.
Le Conseil d'Etat a adopté un avis reconnaissant la légalité du synode 1872 ,
et, partant, celle de ses délibérations.
Cette décision implique l’autorisation de
publier la Profession de foi [et tous les
réglements ayant trait aux matières spirituelles.
lVow-Yor*lc. üil. le pasteur Fisch
do Paris raconte dans, VEglise libre, que
le voyage des membres de l’Alliance Evangélique à Princeton, à Philadelphie et à
Washiugton a été une fête perpétuelle. A
l’Université de Princeton les étudiants ont
fait, pour les accueillir, les frais de hurrahs tellement effrayants, que l’excellent
professeur Borner de Berlin était obligé
do se broncher les oreilles. A Philadelphie des voilures de gala les attendaient
à la gare pour les transporter dans cette
salle historique oii se signa la déclaration d’indépendance et ob les autorités
les attendaient pour leur souhaiter la
bienvenue. Môme accueil à Washington,
ob le Président Grant avait retardé un
voyage d’office pour pouvoir leur accorder une réception officielle. Au moment
ob les meunbres de l’Ailiance entraient
dans le salon du président, le doyen de
Cantorbéry offrait à Dieu une prière qui
était comme un hymne de la pais et de
l’uniou des peuples. Le spir même, il y
avait encore 10.000 personnes dans quatre
vastes enceintes. Le lendemain au Capitole a eu lieu une réunion improvisée des
plus émouvantes. « Nous étions échelonnés sur l’immense escalier de cet édifice,
dit M. Fisch ; nous avons entonné des
cantiques et répété ensemble l’oraison
dominicale et le Symbole des Apôtres. A
1 heure le gouverneur nous invitait à un
banquet ob nous avons échangé les derniers adieux, et ob lui-même|, ainsi que
le secrétaire de la Capitale, nous ont
adressé deux admirables discours tout
pleins de ferveur chrétienne. Heureux
peuple, ob les hommes qui dirigent les
affaires publiques s’éclairent au flambeau
de l’Evangile ! ».
Bïxfcvô
Sixiüsso. — Il y a, en Suisse, environ
7000 écoles, c’est-à-dire une école, pour
380 habitants. Ces écoles sont fréquentées
par 400.000 élèves, ce qui donne une
moyenne de 57 élèves par école et d’un
écolier pour 6 habitants.
Home. — Le Ministère de Grâce et
Justice doit présenter à la Chambre un
projet de loi pour obliger les curés à ne
plus célébrer dè mariage qu’apfès s’ôtro
assurés qu’il a été confirmé par la loi,
c’est à-dire que le contrat civil a eu lieu.
{Liber là J.
Oenèv.e, — Le père {lyàcinthe a
commencé la pubblication d'une Liturgie
de l'Eglise catholique de Genève. Ce rituel
ue difl’ère du rituel latin que sur trois
points : 1* Il emploie toi en parlant à Dieu;
2’ Il Ôte à Marie rappellatiou de toujours
vierge, et 3’ il supprime les prières pour
le pape et pour l’évêqne du diocèse.
’ ' , , fkco délia Yer.itàJ.
Un missionnaire wesleyen, [¿îtàbli dans
Vriè de Cèylan, passant un s# dans'un
village , entendit qu’on lisait'à haute voi^
dans une des cabanes de feuillage o i
bordaient le chemin. Il s’approcha ei loconnut bientôt que le lecteur devait avoir
6
-346
été élevé dans une école de la mission,
parce qu’il ne chanlaît pas en lisant,
comme font les Indous qui ont été instruits
par: les prêtres du pays. Sa curiosité ainsi
éveillée, il écarta doucement les feuilles
qui lui cachaient l’intérieur de la cabane;
il y vit toute une famille, comprenant
trois génét-ations, et, au milieu, assis' par
terre, un petit garçon qui, à la lueur
d’une lampe d’argile, lisait le quatorzième
chapitre de l’Evangile selon saint Jean.
Quand il eut fini, tout le monde se mit
à genoux, et le jeune lecteur prononça
une. prière fervente. Le ' missionnaire fut
tout particulièrement touché d’entendre
l’enfant supplier le Seigneur d'élargir les
oreilles de sa grand’mère.. Sans doute qu'il
avait trouvé difficile de faire comprendre
à cette femme âgée les vérités de l’Evangile. Ou peut être sûr que cette requêlo
fut exaucée aussi bien que toutes les autres.
■ On raconte que dans sa première jeunesse’, Zinzendorf, visitant une des plus
célèbres galeries de l’Allemagne, fut comme cloué sur place par la vue d’un tableau do la Passion , àu bas duquel se
lisaient ces mots:
Voilà, ce que j’ai fait pour toi!
Que fais-tu pour moi?.. .
L’angoisse et la douleur inexprimables
qui se lisaient sur les traits de [la sainte
victime, les paroles que le peintre avait
mises, dans sa bouche produisirent [sur le
jeune comte une impression qui ne devait
jamais s’effacer. Depuis lors, où qu’il fût,
quoi qu’il fîtj, sa conscience ne cessa de
lui’répéter: «Qu’as tu fait pour ton Sauveur?» Quand vint le moment où il dut
donner une direction définitive à sa vie,
en régler l’emploi, la question ne fut pas
seulement: « Qu'as tu fait\f»,mais surtout:
«Que vas-tu faire» pour lui? Il chercha la
réponse à cette question dans {la Parole
de Dieu. Entre autres indications de la
volonté de son Maître, il lut ces paroles:
« Allez parltout le monde; prêchez l’Evangile à toute créature,» et l’œuvre des missions mofaves fut fondée.
' ~ .il
■ji VI vup J<du:
®hr0ntjc|ue
Nous attendons toujours. Depuis bientôt
deux ans, la société La Valdese, n’a plus
donné signe de vie. Il y a plus d'un an •
qu’on a essayé sur ce corps mort de la
bouteille de Leyde ; mais l’étincelle électrique [a été sans vertu ; elle n’a pas
même eu la force de faire palpiter momentanément des os desséchés. —Il y a
six mois, lès gardiens du mort se sont
secoués et ont tenu conseil ; mais qu’at-on résolu dans ce conciliabule secret ?
Nous ne saurions le dire. Probablement
de mettre une grosse pierre sur le sépulcre de la pauvre défunte. Soit. Mais les
héritiers ne sont pas morts : ces héritiers
ce sont nos écoles primaires auxquelles
revient, d’après le statut fondamental,
l’actif, quelque mince qu’il soit, de la liquidation. — Nous attendons toujours que
ie bienheureux Comité dé la Valdese donne
signe de vie, car lui il n’est pas mort.
Si le président et le sécrétaire se sont
retirés, il y a un vice-président, un trésorier et tel autre membre encore. Ils se
doivent à eux-mêmes et ils doivent à la
Société, aux vaudois et aux étrangers, de
rendre eompte de leur administration.
L’honneur, les convenances , l’honnêteté
le leur commande.
>Iassel. Nous n’avons pas annoncé
la votation par laquelle M. H. Tron a été
nommé pasteur dé cette paroisse, parcequ'on nous a assuré que cette nomination n’était pas valable, parceque, lors de
sa nomination, M. H. Trou n’avait pas
encore reçu l’imposition des mains. —
L’assemblée de,paroisse devàit être convoquée pour procéder à cette même votation. - On nous assure que la même
nomination sera faite et avec une unanimité plus grande encore, et. que M. Tron
accepté la vocation qui iui sera adressée.
.......— Ou nous apprend an dernier
moment que, dimanche dernier, 23 novembre, ra.ssemblée paroissiale de Massel
a nommé pasteur M. H. Trcn par 66 voix
sur82votaus. Quinze voix ont été données
7
-347
à M. J. J‘ Trot) évangéliste. — M. n. Tron
a répondu affirmalivemeiit à la lettre de
vocation que le Consistoire de Massel lui
a adressée.
dironicjuc polittijuc.
Nous pourrions aisément renvoyer nos
lecteurs au dernier numéro do L'Echo,
pour les instruire de la situation politique
en Italie ; et voilé celle qui est faite à un
pauvre chroniqueur par l’indifférence de
nos députés; la plaisanterie est de mauvais goût, et pnis elle dure. Tous les journaux sont remplis do spécifiques contre
un si grand mal ; chacun offre sa panacée.
Remèdes de bonnes femmes ! Tant qu'on
n’aura pas trouvé un moyen d'obliger les
électeurs à nommer leurs députés, d’obliger les élus é assister aux séances , il
n’y aura rien de fait. Nous persistons à
croire que le vrai remède consiste dans
une rétribution payée à nos honorables,
corroborée par de bonnes amendes aux
députés et aux électeurs récalcitrants.
Qu’on prenne ces mauvais citoyens par la
bourse, et l’on verra aussitôt leur patriotisme se développer dans des proportions,
que, dans l’état actuel des choses, il n’est
même pas permis d’oser espérer.
On est d’autant plus frappé du défaut
de notre système, lorsqu’on le compare
aux résultats qu’a donnés, que donne encore chez nos voisins, le système que
nous préconisons. Les votations s’y font,
on peut le dire, au complet; trois cent
soixante dixbuit d’un côté, qui appuyent
la prorogation des pouvoirs do Mac-Mahon,
trois cent dix qui la repoussent; car MacMahon a obtenu tout ce qu’il voulajt; il
aurait demandé la lune, qu’on aurait, je
pense, voté d’aller la décrocher pour lui;
on a commencé par nommer un chef,
avant de savoir de quoi on le nommait
chef, et maintenant on en est à cette situation singulière, même pour des français
qui en ont tant vu, que, gouvernement,
constitution, garantie d’ordre et de liberté,
tout cela est personnifié en un seul homme
qui peut domain partir pour un autre
monde et gouvernement, constitution,
garanties avec ; l’Etat c’estiMae-Mahon.
Plusieurs membres du centre gauche
auraient, dit-on , fait cause .commune
avec la droite afin d’éviter des secousses
à la France ; de bien braves gens, ces
membresdu centre gauche; mais qui montrent qu’ils n’y voyant guère plus loin que
le bout de leur nez. S’imaginent-ils donc
que le quinze novembre de l’an 1880, MacMahon sera encore président de quoi que
ce soit? Avant ce temps le «jeune homme»
des bonapartistes aura poussé ses dents
do sagesse, le comte de Chambord aura
pensé à réparer les imprudences de ses
correspondances, ou bien aura légué au
comte de Paris ses droits sans ses scrupules; sans compter les révolutions possibles, ou le déplacement de la majorité
par la mort des honorables; toutes choses
qui peuvent arriver.
De quoi demain sera-t-il fait? Sans vouloir rien prédire il est permis de penser
qu’il ne sera pas ce que ces Messieurs
ont décrété.
Pour nous, qui appartenons à la galerie,
nous pourrions, nous devrions peut-être
hausser les épaules à toutes ces péripéties.
Malheureusement elles nous regardent
quelque peu. Notre situation par rapport
à la France n’esl pas extrêmement claireetic’est sans doute ponr entretenir les illusions des uns et les défiances des autres,
que M. de Broglie, en habile politique,
s’obstine à allonger les vacances de « notre » Fournier. Il est peu probable que
cet ambassadeur soit retenu, à celle raison , par les douceurs do la villégiature,
et son chef qui se croit bien habile en
tenant cette porte entr’ouverto aux espérances d’un parti que les circonstances et
sa propre ambition l’ont forcé à prendre
pour soutien, joue là au fond, un jeu
fort dangereux, qui amuse à bon droit
ceux qui ont le plus grand intérêt à ce
qu’il continue. Les journaux allemands
en foqt les gorges, chaudes, non sans
raison.'C’est que la France n’abesoin
d’amis, de sympathies, ni^d;’,alliances,
comme la dernière guerre l’a bien prouvé
et, dût-elle avoir toute l’Europe contre
elle, la Francia farà da $è.
8
-348
L'oïgueil nalioiDSi pont être une bonne
chose ,' mais ir n'ea fawrt pas trop. L’Es^
pagne est éa traiti de tlaire bon marché
du sien-, et de faire' amendé honorable
pour les éxécntioûs'dé la Havane. Eu pliant
un peu l’échine, en consentant à toutes
les réparations demandées, il peut se faire
qu’elle conserve' encore quelques années
nie de eiiba, jiusque à' irapparitiioB d’un
nouveau Virginius. ■ '
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