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L’EOHO
DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi.
Vous me serez témoins. Aot. 1,3. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Matt. VI 10.
Sommaire ;
Coup d’œil en arrière — Une nouvelle année
— Nouvelles du Zambèze — Solidarité
— Pour la paix — Chronique — Bibliographie — Ouvrages reçus — Nouvelles et faits
divers — Revue Politique — Annonces.
COUP D'ŒIL EN ARRIÈRE
L’ année 1899 appartient au passé.
Sans nous abandonner à de mélancoliques réflexions, il est bon que
nous nous demandions ce qu’ elle a
été pour nous et quelles traces elle
lai.ssera de son passage.
L’ événement le plus important à
été sans contredit la visite que le
tnodérateùr adjoint a faite aux Vauflois de l’Amérique du Sud. C’était
U seconde fois, depuis qu’il y a des
vaudois dans le Nouveau-Monde,
*lu’ un délégué de la Table pas.sait
l’océan pour les visiter officiellement.
Mais quelle différence! En 1869
modérateur J.antaret passe neuf
i^Urs à la colonie du Rosario ( c’est
^itisi qu’on l’appelait alors). Cela
suffit pour voir tous ou presque
les colons. Il n’ a pas à faire,
pour cela, de longues courses à
Çneval; ils viennent eux-mêmes le
trouver, chose facile, à cette époque
car ils n’occupent qu’une partie du
territoire qui constitue actuelleinent
la paroisse de Colonia Valdense. En
18 9 8 - 9 9 le vice-modérateur Henri Tron
pa.sse sept mois entiers sur le continent américain, et cet espace de
temps, pendant lequel, non seulement
il ne s’accorde pas un jour de repos,
mais travaille jour et nuit comme
peu d’hommes auraient pu le faire,
lui suffit à peine pour visiter tous
les groupes répandus sur des étendues
immenses dans tout l’Uruguay et
dans plusieurs provinces de l’Argentine.
Il était extrêmement important
que les liens entre ces nombreux
groupes et colonies et 1’ Eglise des
Vallées fussent renoués là où ils
étaient rompus ou seulement relâchés.
Il ne r était pas moins de montrer
à ceux qui depuis longtemps faisaient
officiellement et administrativement
partie de notre Eglise, que nous
n’ avons ni moins d’affection pour
eux ni moins, d ’ intérêt pour les
œuvres qu’ils poursuivent que nous
n’en aurions .si, au lieu d’un océan,
il n’y avait entre eux et nous que
les bornes qui séparent deux communes des Vallées. Nous souhaitons
que les liens Reviennent de plus cg
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plus étroits, que nos frères puissent
être visités souvent et par des hommes aussi qualifiés que M. Tron et
que r Eglise des Vallées puisse leur
fournir les ouvriers qu’ ils réclament
et dont le besoin se fera sentir de
plus en plus.
Nous ne pouvons rappeler que
très brièvement d’autres événements
dont nous devons garder le souvenir.
Nous nous sommes tous réjouis avec
nos frères de Turin lorsqu’ ils ont
célébré le cinquantenaire de la fondation de leur Paroisse, c’ est-à-dire
de r acte pai- lequel l’ancienne Eglise
évangélique de Turin s’ est unie officiellement à l’Eglise vaudoise. L’histoire de cette Paroisse a été racontée
par M. Giampiccoli dans un beau
livre que nous avons déjà présenté
à nos lecteurs.
Nous avons pris part aux fêtes
par lesquelles nos frères du AVurtemberg ont célébré le bicentenaire
de leur établissement dans ce pays
hospitalier. La délégation des Vallées
a eu la place d’honneur parmi les
représentants d’églises et de sociétés
qui ont apporté aux anciennes communautés vaudoise 1’ expression de
leur S3mipathie. Quoiqu’ ils appartiennent depuis longtemps à une
autre Eglise, les Vaudois du Wurtemberg restent unis à la mère patrie
par les liens d’une vive affection.
Dans le champ de l’Evangélisation, il n’y a pas, à la vérité de
grands événements à rappeler. Mais
il nous semble que l’année a été
marquée ici et là par plus d’un
indice réjouissant. Il semble qu’un
certain besoin, une certaine aspiration
vers « quelque chose de mieux » se
manifeste plus que par le passé. On
nous annonçait dernièrement ( les
lecteurs de Vlicho ne l’ont pas oublié )
c(u’ à Rome, à la suite d’une conférence donnée par un jeune pasteur
vaudois devant un public composé
en grande majorité d’hommes qui
n’ appartiennent à aucune église évangélique, on a jeté les bases d’une
ligue contre l’immoralité, de laquelle
nous espérons beaucoup de bien,
ainsi que d’une autre, la ligue antialcoolique italienne, reconstituée, cette
année aussi, par 1’ initiative d’un
autre ministre de notre Eglise. Rap“
pelons encore le mouvement qüi
s’est manifesté à FalefUa' et qui
nous permet d’espérèr qu’ une œuvre
suivie et efficace d’évangélisation
pourra être faite dans cette région
qui a été anciennement le siège
d’importantes colonies vaudoises.
Nous ne voulons pas terminer
sans une pensée de sympathie pour
ceux qui ont été visités par la maladie, le deuil ou quelque autre grave
épreuve. Dieu les connaît. Qu’ il
veuille les soutenir. Et puisse la
nouvelle année voir se raffermir les
santés ébranlées et les cœurs brisés
se rouvrir à la joie et à l’espérance.
N. T.
Au moment où le pied se pose sur
le seuil d’une-nouvelle année, on jette
instinctivement un regard en arrière
et un regard en avant. — On sc rappelle du chemin parcouru, on ignore
ce que réserve le chemin qui va s’ouvrir. Heureux, celui qui a su voir
Dieu dans le passé et qui sait que le
même Père prendra encore soin de
lui et le conduira dans l’avenir! Dans
le livre de l’Exode XIII, 21 et 22
nous trouvons que rEternol marchait
devant Israël, le jour dans une colonne
de nuée, pour les conduire par le chemin, et la nuit dans une colonne de
feu pour les éclairer, afin qu’ ils marchassent jour et nuit. Dieu a voulu
conduire lui-même son peuple en lui
faisant prendre le chemin le plus long
et le plus difficile et cela dans le but
d’éviter les Philistins qui auraient pu
l’arrêter et le préparer pour le pays,
de la promesse. A vues humaines
Israël aurait dû succomber poursuivi
par Pharaon, mais la colonne de nuée
3
r;i.
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■vint se placer entre lui et les Egyptiens, la mer s’ouvrit pour délivrer
les uns et engloutir les autres. Dieu
conduisit ainsi son peuple et c’est
ainsi qu’ il agit encore à F egard de
ceux qui se réclament de son nom.
— ISTous trouvons sur notre route les
oasis, mais aussi les fatigues et les
plaines du désert ! Que de douleurs,
que de deuils ! Que de déceptions,
que de luttes! Tout cela c’est la discipline, c’est le désert ¡tout cela c’est
bon. L’affliction produit la patience,
la patience l’épreuve, l’épreuve l’espérance. La chair peut ne pas être
satisfaite, le murmure peut effleurer
nos lèvres, mais enfin la colonne de
feu n’était-elle pas là pour montrer
le chemin et éclairer nos ténèbres ?
Oui, le Seigneur nous a conduits
avec sagesse et avec amour, sachons
. le reconna.ître et le remercier. Que va
être le 1900 pour nous ? Dieu seul le
sait sans nous le révéler. Peut-être
aurons-nous des jours paisibles et des
jours agités; peut-être nous trouvons
nous débuter avec des angoisses et
des chagrins ; peut-être tout paraît
sombre autour de nous. Quoiqu’il en
soit, compagnons de voyage, courage,
courage, nous sommes les enfants du
Père Céleste, il ne tombera pas un
cheveu de notre tête-sans sa volonté.
Regardons à la colonne de nuée, regardons à la colonne do feu : après
le désert, le Jourdain, après le Jourdain, la Canaan promise.
Matelots en voyage,
Vers le bord étemel,
S’il survient uu orage,
Pen.soii8 au doux rivage,
Notre port est au ciel !
Notre port est au ciel !
C. A, Tron.
IouybIIgs du lanibèzB
Après un mois d’interruption, le
“Our de l’An parvenait un courrier du
Zambèze, allant jusqu’au 5 octobre,
La route suivie passait de nouveau
par Bulawayo et Durban.
MIL L. Jalla et Boucliet ont fait;
en septembre, une tournée de 15 jours
dans le bassin du Liuyauti, où gouverne le chef Mamiri. Cet affluent de
droite du Zambèze est infesté d’hippopotames qui ont constamment tenu
en haleine nos voyageurs. Ij’im d’eux
essaya de renverser leur canot en soulevant son large dos, mais, il ne sortit
qu’ après que la frêle embarcation eut
passe. Un coup de fusil l’éloigna sans
lui faire du mal. Un autre, par contre,
réussit si bien a heurter le canot des
garçons^ qu’ il les lança tous deux en
l’air. L’un retomba sur le dos de la
hete et s’ enfuit à la nage ; F autre
réussit à tenir la barque à flot.
C’est dans cette région qu’étaient
surtout établis les Makololo, les anciens dominateurs du pays. Leur capitale, Linyanti, occupait un vaste
emplacement dont il ne reste presque
aucune trace. On y voit les ruines dn
palais royal en briques, avec un petit
canon en bronze. Mon loin de là, le
tombeau de Sékélétou, à. la mort duquel les Barotsi massacrèrent les Makololo et leur succédèrent dans la
suprématie du Haut Zambèze.
C’est là aussi que séjournèrent
TJvingsto.ne et l’expédition missionnaire Holmoro et Price qui dut creuser
18 tombeaux en pou de semaines, en
1860. Un grand arbre ombrage ces
tombes.
Le pays est sauvage; les fauves y
abondent, et plusieurs villages sont
bâtis sur pilotis, comme dans les villages lacustres. Le passage de blancs
y est si rare que, partout, sur les
pas des missionnaires, se reproduisaient les scènes bien connues de terreur et de curiosité, A la cour do
Mamiri, un enfant de 20 mois, qui
vint tirer, la cravate et les lorgnons
de M. Bouchet, fut ce qui , amadoua
les mamans. Le cillto fut écouté attentivement, et le chef en répéta
ensuite aux siens un excellent résumé.
D’autres assemblées, plus ou moins
nombreuses, eurent lieu dans d’autre» ,
4
villages. Quelques-uns sont en partie
déserts à cause de la famine, et leurs
habitants sont réduits à manger du
cœur de palmier, aliment très agréable
au goût mais assez peu nourrissant.
M. Jalla ramena chez lui deux enfants de Mamiri qui vont rejoindre
leurs quatre aînés pour être instruits
à Sesheke. Maintenant qu’ il a des
collègues, M. Jalla espère visiter de
temps en temps ces extrémités de son
immense district.
MM. Burnier et Verdier, qui escortent les wagons de bagages, ont eu
un des chars entièrement renversé
dans une rivière. Les dommages sont
assez considérables.
Une nouvelle conférence s’est tenue
à Nalolo à l’arrivée de MM. Coillard
et Liénard. On y a décidé le départ
de M. et M.me Adolphe Jalla pour
l’Europe. M. Coillard est arrivé à
Loatile le 31 août.
“ Aujourd’ hui, la science a montré
combien est chimérique l’idée d’une
liberté absolue de la personne » ; elle
nous a fait toucher du doigt l’influence
des milieux et les suites souvent
délétères de ces milieux „ ; mais si
“ nous ne sommes pas libres autant
qu’ on le croyait autrefois „ , ce que
nous avons de liberté peut et doit
nous servir à changer nos chaînes
en soutiens, et notre faiblesse à faire
un bon usage de la fraternité. « Nul
ne vit pour soi-même», dit l’Apôtre;
et ailleurs » : Portez les fardeaux les
uns des autres » car ; » Nous sommes
tous membres les uns des autres. »
L’ application de ces deux préceptes
est l’un des triomphes de la charité.
— Vous donc qui êtes grands, forts,
riches ou savants, tendez la main
aux petits ; aidez aux faibles ; secourez
les pauvres, instruisez les ignorants.
Partout où, dans la mesure de
çes dons, le chrétien agit ainsi, il
revendique pour l’Evangile l’honneur
de diriger les aspirations modernes
et il obéit aux devoirs de la solidarité
dont notre XlX.e .siècle a enfin compris l’importance. Puisse le monde
chrétien, celui qui l’est de fait et
non pas seulement de nom, fournir
à ces vérités de nombreux exemples !
Les plus petits, les plus modestes,
ont leur valeur et chacun d’eux renferme une semence dont les fruits
souvent se répandent au loin. Puisset-il en être ainsi du simple fait suivant:
Au printemps de cette année deux
aimables sœurs de la Suisse française, traversaient Milan, se rendant
à Florence. Dans une visite qu’elles
me firent, j ’ appris que, s’intéressant
aux Italiens qui vont en Suisse chercher du travail, elles se proposaient
à Florence, de perfectionner leur
faible connaissance de la langue du
pays, afin de pouvoir, au retour, '
faire un peu de bien aux ouvriers
qui étaient dans leur ville. Elles .
rentrèrent en Suisse sans que j’ aie
eu le plaisir de les revoir ; mais je
les ai suivies par la pensée. Je sais
qu’elles se sont mises à l’œuvre;
qu’elles y travaillent avec zèle; que
r Eglise libre de leur ville leur a
gracieusement offert un local très
convenable, bien chauffé, ayant un
harmonium, et qu’ elles y réunissent
30 à 40 élèves de tous les âges !
Ces élèves apprennent là à lire, à
écrire, à connaître la Parole de Dieu
et l’amour de Christ le Sauveur.
Qui peut dire ce qui, un jour, .sortira
du bon grain semé par ces mains
charitables et vaillantes ? Dieu seul
le sait, et puisse-t-il faire sentir à .
ces Amies que sa main bénissante
repose sur leur travail ! Une noble
Amie des deux sœurs collabore, avec
un zèle et une bienvaillance rares
à cette œuvre : elle dirige les chants :
qu’ elle accompagne sur l’harmonium .
et quand on connaît, comme c’ est;
mon cas, cette âme d’artiste et de
chrétienne, l’on se dit que ces pauvres
ouvriers, fils du pays le plus artiste
du monde, voient avec bonheur dan*.
5
— 5 —
cette petite salle, s’ouvrir pour eux
les horizons célestes, seuls capables
de les consoler des misères d’ici-bas.
Les amies qui s’occupent ainsi
seraient fort surprises de me voir
relever ce qu’elles font. Mais, tout
exemple bon à suivre, m’a paru
bon à citer. Je souhaite donc à M.lles
G. et F. qu’elles aient de nombreux
imitateurs; je souhaite même que
beaucoup les dépassent: elles seront
les premières à s’en réjouir.
« L’ humanité », a dit Ch. Recolin
dont je me suis inspirée, « l'huma» nité est une foule en marche, un
» troupeau si l’on veut, mais qui
» est fait pour gravir. Pui:;se ce
» troupeau, cette humanité, ne man» quer jamais de chefs pour 1’ entraî» ner vers les cimes ! »
XXX.
Nous avons, à plusieura reprises,
exprimé le pins vif regret que la guerre
qui sévit au Sud do l’Afrique n’ eût
paa été évitée au moyen d’im arbitrage. Les Sociétés de la Paix ont
fait dans ce sens les plus nobles efforts, malheureusomont sans résultat.
La nouvelle phase où la guerre
vient d’entrer par la notification aux
puissances do l’état de guerre a ramené l’espoir que les bons offices
d’états neutres pourraient être offerts
avec quelque chance d’être acceptés
par les belligérants. A cet effet, le
Bureau international de la Paix s’est
empressé de publier VAppel suivant :
!h
Appel aux populations
au sujet de la guerre au Transvaal.
h
Quand, dans le courant du mois
de septembre dernier, les pourparlers entre le gouvernement de la
Grande-Bretagne et celui de la République sud-africaine commencèrent
a prendre une tournure inquiétante,
des voix autorisées et nombreuses
firent, dans tous les pays, entendre
des paroles de conciliation et de paix.
Elles invoquèrent entre autres les
excellentes dispositions pour l'arbitrage, la mediation et leS bons offices adoptees par les délégués des
gouvernements réunis à La Haye.
Les amis de la Paix eurent la
douleur de voir en cette circonstance
la passion dominer l’amour du prochain. Les dispositions tutélaires de
la Convention de La Haye relatives
aux bons offices des autres Etats
furent éludées — et le sang coula.
Depuis la veille des hostilités, il
ne s’est presque pas passé de jour sans
que de nouv-elles démarches conciliatrices aient été faites par les Sociétés de la Paix ou le Bureau international qui leur sert d’organe.
Tout^ fut en vain et, la guerre ayant
éclaté, les blancs continuent à s’entr’égorger en présence des populations sauvages qu’ ils devraient amener paisiblement à la civilisation.
Un cri de désolation s’est élevé
de toutes parts, notamment en Angleterre, où de courageux citoyens
,se sont efforcés de faire naître autour
d’eux un grand courant d’apaisement
et de justice. L’expression d’un même
sentiment a trouvé des échos dans
toutes les contrées du globe et l’on
peut affirmer que l’opinion publique
est faite contre la continuation d’une
guerre fratricide dont la prolongation ne peut qu’ entasser ruines sur
- ruines et provoquer d’interminables
haines.
Mais il ne suffit pas que l’opinion
soit faite, encore faut-il qu’elle se
manifeste dans un esprit pratique,
assez énergiquement pour que sa
voix soit entendue dans les sphères
officielles. Le gouvernement britannique a notifié aux Puissances l’état
de guerre qui existe de fait depuis
le 11 octobre. Cette notification impose aux gouvernements des devoirs
de neutralité vis-à-vis des belligérants, mais elle leur confère, en
revanche, la faculté d’appliquer aux
6
— 6 —
circonstances actuelles l’art. 3 de
la Convention de La Haye ainsi
conçu :
“ Le droit tf offiir les hons offices
ou la médutüoii api>artkut aux Puissances étrangères au ç.onfVt, meme pendant
le cours des hostilités. IJ exercice de
ce droit ne peut jamais être considéré
par V nue ou par V antre des parties
en litige comme un acte peu amical,
Hommes et femmes qui. trouvez
qu’ on a déjà répandu trop de sang
dans cette lutte fratricide ! Vous
tous qui prenez en pitié les familles
décimées par la guerre et qui souffrez des maux de vos semblables !
Faites ensarte que vos vma ardents
pour une médiation des Etats étrangers
au coiijUt soient portés devant les Conseils
de votre nation, afin (ju’ ils assurent
leur lot/al concours ¿1 1' œuvre de paxificaüon !
Vous contribuerez ainsi à ce que
le XlX.e siècle ne laisse pas au
suivant l’héritage sanglant du triomphe de l’esprit guerrier.,..
Levez-vous donc et parlez, vous
qui reconnaissez par le cœur et par
la raison les misères qu’entasse chaque
jour de guerre et les dangers que
chaque combat fait courir à la civilisation !.....
[Correspondmtee himentuelle ).
■if
(j fl O j\ 1Q11:
Une Soirée de Noël iiVillesèolie.
Voulant donner un témoignag'e de
reconnaissance à notre Maître-Chantre
M. Massel, pour le zèle qu'il déploie
à développer le goût du chant dans
la paroisse, nos deux Unions de jeunes
gens et de jeunes filles organisèrent
pour Vendredi dernier une soirée à
cet effet.
A 7 h. i\2, après une courte .séance
de l'Union de jeunes gens, nous étions
invités dans la salle de la grande
école, qui venait d’être transformée
pour la circonstance par une 15,0 da
jeunes filles. Le plus surpris de tous fut
notre ami M. Massel II fut reçu par
le chant d’un beau cantique que luimême aime particulièrement. Après
quoi le jeune E. Viglielm lui adressa,
au nom des deux Unions, quelques
paroles, exprimant la reconnaissance,
et lui remit une petite pendule, comme souvenir d’affection. Il lui fut
remis en outre un recueil de cantiques.
M. Massel répondit ému. D'autres
amis parlèrent ensuite sur l’importance du, chant et sur le sujet de
l’instruction en général.— La seconde
partie de la soirée, non moins intéressante, se passa à vider les paniers
de pain et les plats remplis d’autres
bonnes choses; tout cela arrosé par
quelques bons verres de vin apporté
là par deux amis des Clos.
C’était 10 heures quand on se sépara, après avoir chanté encore et
rendu grâces à Dieu.
M.
La corainémoralion six fois séculaire
de la fondation de Coni, célébrée en
1898, a attiré l’attention du public
piémontais sur le Baron Leutruin. Coni,
qu’ il a vaillamment défendue pendant
le siège formidable dont elle était entourée par l’armée franco-espagnole,
a pensé à lui ériger un monument, et
a déjà donné son nom à une de ses
plus belles rues. Et voici, en peu de
temps, un deuxième ouvrage qui pa-,
raît au sujet de ce héros :
OJius. De-Botazzi. Barone Federico
Leutrurn, secondo doenmenti inediti, —
Torino, Roux 1899. 1/)0 pag. Lire due.
A l’aide des archives de Coni et de
Turin, et surtout de celles de la famille Leutrurn, qui occupe encore une
brillante position à Stuttgart, l’anteur
a reconstruit la carrière, jnaqu’ici en
grande partie ignorée, du Baron Leutrum. Il l’a aussi distingué de son
frère sîné avec lequel-tons les autews
7
précédenta, juaqu’au plus récent, F avqieiit confondu. La figure du Baron,
que lea chanta ]n)pttkires ont rendue
glpfiëUHCtncut légendaire, gagne encore
â être connue. Et ses constantes attaches avec notre peuple, et F admiration que montre FA. pour le caractère religieux de son héros, ne peuvent
qu’ assurer à cette intéressante étude
un large débit dans nos Vallées.
Le siège de Coiii, la prise d’Asti
et la libération d’Alexandrie sont les
plus brillantes, mais non les seules
opérations guerrières de Leutrum. Ce
livre nous parle aussi de son frère, de
ses neveux, de Schulembnrg, enseveli
lui aussi au Chabas, de kehbiuder,
qui fut gouverneur de Pignerol et des
Vallées. Onze vues et portraits, entre
autres la figure à la fois douce et
énergique du Baron, et le fac-similé
de sa‘signature, ajoutent au vif intérêt
que Fon ressent à cette lecture.
OUVRAGES REÇUS
Tout ouvrage envoyé à la Kédaetion de
FEcho (Jes Vallées a droit à une aniiouce sous
la rubrique; Ouvrages reçus — Envoyé à deux
exemplaires, il a droit à nu compte-reudu.
G. Ribetti; Siate allegri. Firenze, prem. Libr. e Tip. Cïaudiaua,
1899. 16 p. L. 0,05,
C’est un discours sur les paroles de
FApôtre (I Thés. V, 16): «Soyez toujours joyeux». Dieu nous a créés pour
la joie. Le péché qui a tout souillé
a aussi gâté les sources de la joie.
Le Sauveur les a rétablies et c’est en
lui seul que nous devons chercher la
joie. Si les chrétiens étaient toujours
• joyeux, dans le sacrifice, dans la pauvreté, la maladie et jusques sur le lit
de mort, F inerédullté sei’ait vaincue,
et beaucoup de gens, voyant la pnis; sance de l’Evangile, croiraient.
Vérité ou mensong-e, Vie ou
Wort, Choisissez, par C. A. Trou
ï). D. pasteur à Saint Germain.
Souvclles e! faüs divars
Le Piccolo Messoijfjere, qui i\ons est
arrivé bi(m en retard, annonce que
l’Eglise lilue ou évangélique italienne
a nommé sou Comité comino suit :
Giuseppe Bnggelli, président ; Vincenzo Notarbartolo, vice-présid, ; Giovanni Grisaiiti, secrétaire; Francesco
Lagomarsino, trésorier; Faln’o Manin;
Agostino Fierotti, Francesco Valentiui.
Cotte église « a fini, dit le correspondant italien de la liemie Chrétienne
par se débarrasser de son petit pape
mégalomane, qui était la discorde en
personne, ayant réussi à faire fuir de
cette communauté plus de vingt braves
ouvriers en peu d’années ».
Rons relevons du même Messac/gere
que le dit Comité, à peine constitué,
a envoyé une salutation fiuiternelle à
la direction de tontes les autres Eglises
évangéliques d’Italie.
Alcoolisme. — La production de
l’alcool en France, qui eu 1850 s’élevait cà 947. 000 hectolitros, en 1860 à
873.000 hectolitres, en 1870 à 1.237000
hectolitres, s’est élevée en 1895' à
2.166.000 hectolitres, et en 1898 à
2.412.000 hectolitres, D’autre par, l’importation qui en 1850 n’était que de
5,555 litres, s’est élevée à 133.980
litres, alors que notre exportation, qui
en 1850 s’élevait à 284.071 hectolitres
est tombée à 25.783 hectolitres.
Revue Politique
En juin dernier, â Fciccasiou de In fête
nationnle du Statut, la Gazette Ofiicielle avait
publié un déeret par lequel la plupart des
(■■ondaniués politiques pour les troublés de
Milan et des Pouilles étaient anuiistiés. Tl
nu s’iig-issait cependant pas d’amnistie totale
et complète, le (TOiiverneinent ne voulant pas
avoir l’air de céder aux pressions niena(;ante8
des ultra-radicanx. Eiiiiii, à la date du l.er
janvier, un nouvean décret d’amnistie en 6
articles vient do pai’iotre et il comprend cette
fois tons les 'cimdaninés politiques de 1898
en les réintégrant dans leurs droits civils et
juridiques. Sont exclus les coudaumés par
eoutiunaoe et M. Nofri qui, en dehors des
8
8 —
accusations d’ordre politique, seraWe avoir
d’autres comptes à régler avec la justice.
Voilà un cadeau de nouvel an dont les socialistes ont lieu d'être satisfaits, si tant est
qu’ ils 11' eussent préféré continuer à s'e poser
en victimes de la tyrannie d’un gouvernement
bourgeoi.s.
Le l.er janvier LL. MM. ont reçu selon la
coutume au Quirinal les Grands Colliers de
l’Annonciade, les représentants des deux branches du Parlement, les niinistros et soussecrétairos, la junte et les autorités de liume.
La réception a duré cinq heures et a naturellement fort peu différé des cérémonies du
même genre qui 1’ ont précédée.
Le président du Sénat, M. Saracco, vient
d’être nommé Grand Collier de l’Aiinonciade.
Le bruit court que .sur la demande de
l’Augdeterre qui sent le besoin de concentrer
toutes ses forces disponibles aux frontières
du Transvaal, le corps d’armée do Bari serait
mobüi.sé dans le but de substituer les troupes
anglaises eu Egypte. On se demande ce que
nous irions faire dans cette nouvelle galère!
La nouvelle n’a pas été officiellement démentie,
ni davantage confirmée.
Après la défaite des troupes de EedversBttller qui date de la mi-déooinbre, aucun
événement important ou qui vaille .simplement la peine d’être signalé, ne s’est pa.ssé
au Transvaal. Lord Metliuen continue à garder
ses positions sur le Modder Eiver sans oser
cependant reprendre l’offensive, A la frontière
orientale - Builer se .serait, dit-on, replié sur
Pietermaritzbourg-, o’est-à-dire bien au S. de
Colenso où il a été battu. A Ladysmith la
situation est toujours plus critique, le tir des
Boers se rapproche, leur cercle dp fer se
resserre toujours davantage. Bref, la capitulation de la place u’étonnera per.soime lorsqu’elle sera officiellement annoncée, pas plus
que celle de Maféking et Kimberley qui se
trouvent dans des conditions absolument identiques. Et alors ï La iriierre entrera dans
une nouvelle phase, la lutte sera concentrée
à la frontière raéridioimle et sera prolongée
au-delà de toute prévision. Qui o.serait encore
affirmer que M. Chamberlain n’a pas rendu
à son pays le plus mauvais service qu’ il fût
possible de lui rendre ? “ La guerre du Transvaal, dit le J. de Genève, devait offrir à
F auguste impératrice dos Indes une nouvelle
couronne et elle no lui a donné jusqu’ ici
qu’ une couronne d’épines „ !
Voici, pour terminer, un petit bilan de lu
guerre, de T aveu même des Anglais. Ces
derniers n’ ont à leur actif qu’ nue victoire
de quelque importance. Mais voyez ce qn’elie
leur a coûté : morfn, 82 officiers et 88Ô soldats j bUsscu : 2.58 officiers, 32(16 soldats ;
manquants, 88 officiers et 2223 soldats. Total,
un peu moins de 7.000 h. et cinq ou six
défaites. On ne .saurait évaluer au juste les
pertes des Boers,
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