1
Compte-courant avec la Poste
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie.................L. 3
Tous les pays de l^Union
(poste.............» <
Amérique du Sud ... . » 5
Od s'abonne;
Au bureau d’Àdmîîiiglratioiî;
Chez MM. les Pasteurs;
Chez M. lirncst Robert (Pignerol)
et à rimprimerio Alplna à
Torre Pellite
Jj’abqnnement part du 1. Janvier j
et se paie d’avance., |
Année XVI. N. 49.
4 Décembre 1890
Nuniéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 & 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus.
S'adresser pour la Uédactlon àM.
lePast.H.Mfejlle, Torre Pellice
et pour rAdmlulstraiion à M
Elisée Costahel, TorrePellioe.
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
E€H0 DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoins. \et. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, IB. Que ton rè'ène vienne. Mattli. VI,10
O III III aim:
Demande à Dieu! — Correspondance —
Esclaves délivrés — Personne n’est nécessaire — Nouvelles Religieuses — Bibliographie — Avis.
DEMANDE' A DIEDI
Demande à Dieu qu’au moment
même où tu es tenté de penser, de
dire ou de faire le mal, Il intervienne
pour te délivrer, et II t’exaucera.
Ah! que penser de chrétiens, qui,
étant tentés, ne prient pas, de crainte
d'être délivrés et'd’être privés de la
joie qu’ils' attendent de la chute.
Demande à Dieu cette grâce, que
non seulement le mal perde tout
attrait pour toi, mais qu’il le devienne antipathique; qu’H ne t’inspire que de la répugnance, de l’horreur, et 11 t’exaucera. Gomme alors
la lutte contre le .mal sera plus facile!
N’est-ce pas dans les bras de quelqu’un'que nous croyons être un ange
de lurnière, que nous nous jetions
habituellement? Si nous voyons le
tentateur iei qu'il est, ne lui résisterions-nous pas jusqu’à ce qu’il
s’enfuie loin de nous?
Demande à Dieu les œuvres que
tu dois accomplir à sôn service. 11
t’exaucera. Tu acquerras le sentiment
'pirrfaitément net que c’est cela que
tu dois faire et pas autre chose. Ces
œuvres, une fois reconnues et acceptées par toi, dernande-lui i-qu’il
te fournisse tout ce qui t’est nécessaire pour les accomplir, intelligence,
force, courage, un milieu favorable,
de bonnes dispositions chez ceux au
profit desquels tu travailles et aussi
chez ceux qui t’aident dans Ion travail. Demande, mais sans douter
aucunement. Il n’y a aucun maître sur
la terre qui ne donne à l’ouvrier qui
cultive son champ,une charrue pour le
labourer, du grain pour l’ensemen
cer, et de la nourriture pour se
maintenir en forces. Et celui qui, à
la grâce de vous ■ avoir sauvés au
prix-de son Unique,-ajoute celle de
faire. de vous les instruments de ses
miséricordes, ne vous donnera-t-il
l’a
M
M
2
f. vv:}?:'.'',
_ 38S —
fé::'
K;
yr\
pas tout ce qu’il vous faut, 6 hommes de petite foi?
Demande à Dieu un esprit impartial, devant lequel le riche et le
pauvre, l’homme occupant une position en vue et celui de l’existence
duquel personne n’a l’air de se douter, aient exactement la même x^aleur; qui même soit porté à se donner davantage à celui à qui tout le
monde semble tout refuser.
Demande à Dieu un caractère égal,
T' ’
Ifei'ÿ'i
; je veux dire constamment patient,
doux, bienveillant, pour que tu sois
• lieureux toi-même, et que tu rendes
î heureux les membres de ta famille
- et tes amis.
Demande a Dieu une âme généreuse, toujours disposée à se réjouir
de la fortune que d’autres acquièrent, des honneurs dont on les
comble,des succès qu’ils remportent,
de i’arnour, de la popularité dont
ils sont entourés. Ceci est très difficile. Peu de Ghrétiehs atteiguent
ce degré de perfection, mais ils ne
l’atteignent pas parcequ’ils ne le
demandent pas comme il faut.
liemande à Dieu un cœur large
et chaud, que toute injustice indigne,
. que toute hypocrisie révolte, mais
qui s’émeuve, qui prenne feu pour
toutes les nobles causes; qui se donne,
■ qui se fasse le frère de tout ce qui
est petit et de tout ce qui souffi'e;
, qui aime tendrement, fortement sans
se lasser jamais; qui aime de prés
et de loin; gui aime celui duquel
il y a attendre de la réciprocité d’affection et celui duquel il n’y a rien
à attendre; qui aime l’indigne, l’ingrat, l’ennemi; qui aime pour l’amour,
de Dieu, qui aime de f amour de
Dieu,'et qui pour cela aime, avant
tout et par dessus tout. Dieu. «Seigneur, Seigneur, enseigne-nous à
aimer»: fais-là, mon frère,cette prière;
répéte-la avec instance jusqu’à ce que
tu sois exaucé.
Demandons toutes ces choses, demandons toutes les autres qu’un examen consciencieux de l’état de notre
1
âme nous montre nous être necessaires,et elle nous seront, sans aucun doute, accordées. Nous croyons, n’est-ce
pas, que Jésus a dit la vérité, et qu’il
n’a pas voulu nous tromper, lorsqu’il
a dit ; Demandez et vous recevrez.
cherchez et vous trouverez, frappez
et on vous ouvrira, car celui qxii
demande reçoit, celui, qui cherche
trouve, et on ouvre à celui qui heurte.
Honorons donc le Seigneur par la
foi; prions avec foi, et non seulement
nous recevrons ce que nous demandons
..mais beaucoup plus encore, car nous
ne recevrons pas selon le besoin que ,...
nous sentons, mais selon le besoin
que Dieu .voit en nous; nous recevons selon ses compassions; nous recevrons tout ce qu’il a enpore à
donner à ceux pour qui II a donné
sou Unique.
H. M.
CORRESPONDANCE
Genève, Novemh^'Q iS90.
Cher Monsieur.
Avant de continuer ma correspondance Suisse avec vous, j’ attendais
toujours que nous eussions pu lire
dans vos colonnes, des lettres venant
des grands pays qui, au point de vue
religieux, comme au point de Vue
politique, sont à la tête du monde.
Rien ne paraît ! votre digne correspondant hollandais est le seul qui,
te««'.
' ,'ià
3
P'*4'-T ^ " > V' ™'/» Hfì?T*Tì %T^rr''"*?i^ìgg
i^,: .’ ‘ ' ''! '-.?l
— 387 —
avec moi, ait jusqu’ici donné des
nouvelles de l’étranger. Ne pourrait
on pas nous taxer lui et moi, d’un
peu d’outrecuidance, de ce que nous
attirons raltention des pays qui n’en
valent guère la peine, vu leur petitesse, (andisque l’on n’apprend rien
concernant les nations dirigeantes?
Quand à moi je le trouve, et je. tiens
à ce que vos lecteurs sachent que si
je vous écris de nouveau,, c’est sur
votre invitation réitérée et spéciale.
Malheureusement je dois commencer par vous entretenir, avec
un sentiment de profonde liurailiation, de, ce qui depuis deux mois et
demi, oppresse le cœur de tout bon
Suisse. Oui, nous sommes obligés
de confesser que dans un pays où
la liberté est aussi complète que possible, dans un canton souverain,
un parti de factieux a osé se soulever, l'enverser, emprisonner un
gouvernement élu régulièrement par
la majorité dés citoyens, assassiner
un des membres du gouvernement;
et le pouvoir central, dont le devoir
et la fonction est de faire observer
les lois et la constitution, mettre
une mollesse et une hésitation telles
dans la répression de cet inqualifiable attentat que tout étranger impartial a dû être persuadé que le
dit pouvoir central et soiirtout son
délégué devaient, pour se conduire
ainsi, avoir toutes leurs sympathies
en faveur des émeutiers et des violateurs de la loi. Voilà ce qui s’est
passé en .Suisse et dans le canton
du Tessin, et nous en éprouvons un
sentiment de douleur et de honte!
nous nous croyions bien haut placés
dans la série des peuples, et nous
sentons que, aux yeux de tous, nous
avons dû descendre bien bas.
La faiblesse du gouvernement
'oéntral et de son représeiitant Künzli
en faveur de céux qui faussement
s’intitulent « libéraux » et ne sont
que d(?s radicaux autoritaires et ty
ranniques, a été telle que ce parti
s’est cru tout permis; alors qu’est-il
arrivé? Kûnzli donne un ordre devant être exécuté par les troupes
fédérales; quoique donné par leur
ami Kûnzli, cet ordre a le malheur
de déplaire à ces soi disant « libéraux » ; aussi ne se gênent-ils
nullement pour assaillir le détachement chargé de l’exécution de l’ordre
et, à vingt contre un, ils tombent
sur tes soldats, leur arrachent leurs
fusils, les brisent et se vantent en
suite de leur exploit. Voici quatre
semaines que ce nouvel attentat a
été commis et on n’a point encore
aperçu la moindre punition infligée
aux criminels! La seule démarche
pour venger l’insulte faite au drapeau
lédéral et aux militaires indignés,
a été une pâle proclamation où
Kûnzli déclare que le détachement
a fait son devoir! — N’a-t-cn pas
entendu dans le parlement Suisse
un magistrat du plus grand de nos
cantons, déclarer que le droit à l’insurrection existe, mais pour les radicaux seulement? Voilà où cohduit
l’esprit de parti! Il-ne faut pas dans
cette malheureuse affaire du Tessin,
mettre en avant les sympathies politiques ou religieuses; le droit est
le droit et la loi est la loi! D’ailleurs
il ne faut pas s’imaginer que dans
le Tessin l’un des partis soit plus
éclairé et pins libéral que l’autre;
tous deux sont catholiques romains,
il n’y a que 1,079 protestants presque
tous étrangers au canton, sur 127,148
àmes.Tous deux ont fait des avances
au clergé pour l’attirer de leur côté;
ils est vrai que ce dernier a assez
généralement répondu froidement
aux avances des radicaux. Puis on
a vu une société de dames radicales
rendre grâces à la' Madone du rosaire de ce qu’elle avait exaucé leurs
prières et donné, dans une ceftaine
votation, la majorité à leur parti;
enfin les deux camps ennemis , ont
leurs images de .saints et de mado
nes; seulement, tandis que les radicaux ornent lès leurs de rubans et
de fleurs rouges, les conservateurs,
les enguirlandent en bleu; voilà
/'• K'•> . '-S'
Si«
4
WMl
M:
,feiV
388
en quoi ils différent au point de
vue religieux.
Si je me suis un peu étendu sur
ce triste- sujet, quand même la religion n’y joue qu’un petit rôle, c’est
que c’est la grande préoccupation
de tous les Suisses, et que je tenais
à dissiper certaines erreurs, qui,
par suite du langage de certains
journaux, jugeant sur l’étiquette
plutôt '([ue sur le fond, ont pu se
répandre parmi la population vaudoise.
Venons en maintenant aux nouvelles puremènt religieuses. Et d’abord, marquons un bon point au
Conseil Fédéral qui, s’il a montré
tant de mollesse dans les affaires
tessinoi.ses, a déployé plus de justice
quand il s’est agi des salutistes.
Sollicité d’interdire les réunions de
la secte, il a déclaré que la liberté
religieuse était un des principes du
droit public en Suisse, et que malgré leurs procédés étranges, les salutistes’ n’ayaient pas enfi’eint les
lois, que par conséquent il n’y avait
aucune défense à leur faire. Nous
pensons que l’autorité a fait ici son
devoir et nous proclamons que le
droit doit passer avant les sympathies; or la liberté religieuse est un
droit chez nous.
î*armi les assemblées religieuses
qui ont eu lieu depuis ma dernière
lettre, les plus suivies ont été celles
de Bâle, surtout celle.s de la société
des Missions. Vous apprendrez avec
satisfaction que cette société continue , à prospérer. Je me souviens
d’avoir visité l’institut, il y a cinquante quatre ans; alors deux jeunes
gens allaient partir pour la mis.sion;
cette année-cj, dans une séance soJennelle, tenue dans la cathédrale si
bien restaurée, et en pré,sencé d’une
foule évaluée à plus de sept mille
personnes, on a consacré quatorze
nouveaux missionnaires. Un autre
établissement qui vous intéresse tout
spécialement et qui a eu son assemblée annuelle le à Septembre, c’est.
celui des diaconesses de St. I^oup.
On y a admis trois nouvelles sœurs
et on se prépare à cé'ébrer en 1891
le cinquantenaire de la fondation de
l’institut. A. cette occasion, le directeur, M. Rau, a exprimé l’idée que
la rfieilieure manière de fêler cet
anniversaire serait' d’agrandir les
locaux, rnais qu’il fallait pour cela
de grandes sommes. Jugez de l’émotion joyeuse qu’otit l'esséutie le directeur et les amis de l’œuvre, quand
on a reçu communication de la
nouvelle qu’un [donateur anonyme
envoyait dans ce but la belle offrande
de cent mille francs!
De nouveaux temples s’élèvent
dans les contrées catholiques. Je ne
me souviens pas si je vous ai parlé
de l’ouverture de celui de Porrenlruy
ancienne résidence du prince, évêque de Bâle. Dés lors on a con.sacré un temple à Willisau dans le
très catholique Canton de Lucerne,
un autre à Brunuen, ravissante localité Schwilzoise au bord du lac des
Quatrèa Gantons, et où si souvent,
se sont réunies les diètes des cantons catholiques; un autre à Anière
dans une commune du canton de
Genève où à deux reprises, il y a
trente trois et cinquante ans, des
cultes protestants avaient ëlé violenment troublés par la population
hostile. Aujourd’hui partout les babitanLs ont fait preuve de courtoisie et de tolérance et les autorités
lücale.s ont assisté aux banquets qui
généralement ont suivi'l'es services
de consécration. Les journaux catholiques tonnent contre cette tolérance
mais cela ne produit pas d’effet. La
contre partie de ces constructions
consiste en ce que Jes catholiques
bâtissent des chapelles en pays protestants, mais nous n’avons rien à
redire; ils usfent, de la même liberté
que nous. I^a nouvelle ,Université
très catholique de Fribourg a publié
son programme; je ne l’ai pas et je
ne puis pas vous dire si, comme je
l’ai vu dans le programme d’un
pensionnat, on y enseigne les mathé-
5
^ 1*5 ^ o«
jü-i^ •:■• Atíií,
38é
manques catholiques; mais ce que
je sais c’esl que dans la faculté de
Théologie où il y a heures de
cours par semaine, l’étude du droit
ecclésiastique et de la morale casuistique prend la bonne moitié des
heures, tandis qu’il n’y en a que 9
pour les études bibliques, savoir 3
d’introduction générale de la Bible
et 6 d’exégèse.
l^es deuils ont été nombreux dans
notre monde religieux depuis ma
dernière lettre. Le canton de Vaud
a perdu le professeur Durand, dé
la Faculté nationale de Lausanne,
C’était un homme de grande valeur
qui avait beaucoup contriluié à la
réorganisation de l’église nationale de
son canton en 1861. Un jeune pasteur, Rodolphe Chatelaiial, fils du
pasteur Paul Chatelanat qui a représenté l’église libre du canton de
'Vaud au. Synode de la Tour en 1885,
a aussi été enlevé. Koilolpbe Gbutelanat était un' jeune bom'mé de
grands talents et sur lequel on fondait de grandes espéi'ances; il s’était mis au service de l’Eglise missionnaire belge, L’église de Bâle a
perdu le prof. Riggenbacb, homme
d’une grande activité, qui, dan.s sa
jeunesse, avait été un rationaliste
trés-décidé, mais avait complètement
modifié ses vues et était devenu une
des colonnes du parti évangélique.
Le pasteur Augustin Bost de Grenève a aussi été rappelé; il était
l’aîné des deux (ils 'd’Ami Bost, un
des premiers pionniers du Réveil
dans la Suisse romande; il a beaucoup prêché, beaucoup écrit cd. beaucoup voyagé. Sa .làcilité fie ti'avail
était prodigieuse et il était toujéurs
prêt à faire tout ce qu’eu lui demandait, et cela toujours avec beaucoup de bonne grâce. Vous devez
l’avoir connu aux Vallées, car quelle
contrée n’a-t-iï pas visitée? •
Un évènement,, pour nous à Genève, a été l’élection d’un pasteur.
Il s’agissait de remplacer un libéral
militant et trois candidats se présentaient; deux étaient évangéliques.
uii troisième pas.sait jusqu’alors pour
évangélique et avait été nommé
comme tel par le Conseil de l’église
indépendante de Divonne en France;
il avait même dft aller, l’été dernier,
comme délégué de son église, au
Synode évangélique duVigan. Quand
le poste de Genève fut vacant, il se
présenla comme libéral et fit une
active propagande d’affiches et de
circulaires comme pour les élections
politiques. L’un des concurrents évangéüqnes, sollicité de retirer sa
candidature pour ne pas disperser
les forces du parti, refusa péremptoirement de le faire, il en est résulté, que malgré sa qualité d’étranger (il e.‘<t sujet anglais), le libéral
a été nommé, mais seulement à la
majorité relative; il est donc l’élu
de la minorité des votants. 11 est
probable qu’en sa qualité de néophyte liliéi'nl, il accentuera toujours
plus .sa tendance dans ce sens.
Les églises des cantons de langue
allemande croient faire un progrès
en miiformant leurs recueils de
cantiques. Ils ont élaboré un psau-.
lier, et ceci n’a pas été chose facile;
il a fallu enlever des cantiques chers ,
à certaines églises et en introduire
en particulier un certain nombre à
l’usage des « libéraux m. Ceux-ci, se
[ilaignent déjà fie ce qu’on a laissé
des chants, qui froissent leur opinion.
On a, en effet, osé imprimer des
cantiques où s’adre.ssant à Christ,
ou lui dit «Agneau de Dieu, Seigneur et Dieu très-Saiot ». Dans un
.autre il est dit'; « Ton sang est ma
consolation». Dans un autre: «Agneau
de Dieu, tu expias sur la croix les
péchés des hommes». Tout cela ,
aux yeux de ces messieurs, ne
.sont que des vieilleries bonnes à
mettre au panier! ils ne veulent
pas même du fameux cantique
(le Luther; « C’est un rempart
(jue notre Dieu»- Voilà où on en
vient quand on lâche le fond solide
de l’Evangile pour se baser sur la
raison humaine. Je ferai toutefois
ici deux réflexions. D’abord je ne
. ■ M
M
6
i«JÍ'-''"'
ifc'- '1
^:>;f
_ÉÍíi»"
fm.
ywé'^:'
m-y:
i>i‘'
- âSo
vois point r avantage qu il y a
d’avoir un recueil unique pour un
grand nombre d’églises; mais ensuite, quoique je ne sois pas grand
musicien, je vois avec chagrin qu’on
a souvent la tendance de mettre la
musique ,à Un rang trop subalterné,
c’est à dire d’adapter à des paroles
qui peuvent être excellentes, (les airs
d’un extrême faiblesse. Je ne puis
entendre avec édification un grand
nombre des Hymnes du Croyant à
cause de l’imperfection de leurs mélodies presque toujours importées
d’Angleterre, pays admirable, mais
peu musical. Ah ! que je voudrais
voir adopter partout des recueils
comme les Chants Chrétiens qu’on
chante à l’église libre de ParisI
Mais aussi ce recueil a été fait par
M. et M.® Lutteroth ; or M. Lutteroth
était un poète chrétien distingué et
Madame Lutteroth une ■'musicienne
hors ligne. L’association de ces deux
éléments est, à mes yeux, indispensable et je suis sûr que notre zélé
professeur qui á si trien dirigé les
chants du Bicentenaire est de mon
avis.
On a placé dans notre cathédrale
de S. Pierre une nouvelle statue
de l’excellent chef huguenot Henri
duc de Rohan. Ce digne chrétien
et vaillant guerrier avait désiré être
enterré à Ctenève; une statue en
plâtre plus que médiocre ornait son
tombeau. Grâce à un legs fait par
une dame, le sculpteur Iguel a fait
uii marbre fort beau qui a été inauguré il y a quelques semaines. A.
cette occasion il y a eu de? discours
et des séances où on a retracé la
vie de ce vrai héros sans peur et
sans reproche. On doit écrire sa
biographie, elle sera d’un grand intérêU
Agréez cher Monsieur mes affectueux compliments.
Ad. G.
Poat Scriptum. - Non ¡g ’ apprenons à l’instant
que le ironflit Tessinois s'ost houreus.oinont tonniné
par un accord basé sur le système de la représenta-.
ESCLAVES DÉLIVRÉS
Au commencement de septembre
dernier arrivaient à la station missionnaire de Lovedale ( Colonie du
Cap) pour y être élevés,' soixantequatre garçons et filles africains de
la tr^bu des Galla dont le territoire
s’étend au Sud et à l’Ouest du Shoa.
Ces enfants avaient été capturés
avec beaucoup d’autres par des
chasseurs d’esclaves, et délivrés par
l’équipage du bâtiment de gueri'e
anglais l’Osprey. Le capitaine de ce
navire fait la description suivante de
ces noirs au moment de leur libération : À l'exception de quatre hommes, tous les autres étaient des
femmes et des eufanls, et leur état
pitoyal)Ie, surtout celui des petits
garçons, fendait le cœur. Ils ressemblaient à de petits squelettes noirs
et leurs pauvres corps portaient les'
traces des taauYais traitements’qu’ils
venaient de recevoir.'Vresque tdtiS'*'durent être hissés à bord, pareeque
la "captivité avait paralysé leurs
membres. Mais une fois qu’il eurent
quitté les rivages de l’Afrique^ ils
ndiis émurent par l’acceuil expansil
qu’ils faisaient à leurs parents, à
mesure qu’ ils les reconnaissaient à
bord de YOsprey. Accolades, baisers
et pleurs étaient à l’ordre du jour.
Deux jeunes filles surtout attiraient .
sur elles rallention. Elles paraissaient
'avoir quinze et seize ans, étaient très
jolies et étaient évidemmehts sœurs.
La plus âgée' qui fut hissée à bord
la première, ne cessa pas de regarder ,
autour d’elle avec la plus vive anxiété, jusqu’à ce quelle vit sa sœqr
transportée sur le pont. Alors, avec
Hon proportionnelle. Celte issue est due entièrement
au patriotisme et à la modération du parti conservateur, qui, quoique ayant la majorité, a consenti à
toutes les demandes des radicaux. Il est curieux
que cette représentation proportionnellé, système logique et juste, soit repoussée énergiquement par les
radicaux partout où iis sont on majorité, tandlsqu’ils
la demandent quand ils sont-les plus faibles!
J'-■■.■■■i
,r-'J'-i: ‘
.A-'
iV*. J;
7
'"I
. - 3^ « ' ■ '
un eri de joie, elle bondit à sa rencontre, se pendit à son cou et la
couvrit de baisers. Lorsque les marchands musulmans a valent embarqué
les esclaves, une mère et ses quatre
enfants avaient été séparés et placés
sur différentes dhotos (bai'ques);
leur réunion fut ,une scène dont on
ne peut être que bien rarement les
lieureux témoins; le spectacle de
leur extase frénétique quand ils se
jetèrent dans les bras l’un de l’autre,
amena des' larmes dans les yeux de
tous ceux qui le virent.
PERSONNE N'EST NÉCESSAIRE
Le monde s’inquiète lorsque quelque personnage important disparaît
de la scène, et il dit; «Personne
ne pourra prendre sa- place». Et
cependant, ni l’Etat ni l’Eglise n’auront à en souffrir. D’autres seront
là pour lui succéder. Lorsque Dieu
Ôte l’un, il a l’autre tout juste
derri.ére Jui. Dieu est si riche en
ressources qu’il pourrait se passer
de cinq mille saints de premier ordre.
Bien que vous occiipÜez une place
• des plus en vue, votre départ ne
troublera pas le monde. Une feuille
qui tombe ne fait pas trembler les
montagnes. Un navire n’est bien
équipé que s’il a un double équipage, les uns travaillant sur le pont
tandisque les autres dorment dans
leurs hamacs. Dieu a fort bien équipé
le monde. Il y aura d’autres matelots
sur le pont, quand vous et moi serons en bas dans la cabine, profondément endormis dans nos hamacs.
Fh.ee Church Monthly.
Nouvelles Religieuses
Xes ^prédicateurs de la Cour à
Berlin — Le Collège des prédicateurs de’ la Cour à Berlin, composé
d’homme.s de talent, de foi et de
grande activité, vient de se dissoudre, poui' faire place à un autre
dont les éléments sont encore inconnus. Le D/ Kögel, qui à la charge
de prédicateur supérieur de la Cour
unissait celle de pasteur du Château
(c’est-à-dire de chapelain de la famille impériale), est tombé malade
à la suite d’un travail excessif et a
demandé un congé de six mois.
Pourra-t-il reprendre son activité si
richement bénie? C’est encore douteux. Et s’il le peut, le vondra-l.-il? Ce
n’eslpassûr.-Le past.Baî/erû été appelé à occuper un poste très-important au Ministère des Cultes. —
Quant aux pasteursSiôc/cer et Schräder, ils viennent de présenter leurs
démissions. Ces démissions ont-elles
quelque rappoi't avec le fait que le
pasteur de l’Eglise de la Trinité, D.’’
Dryarider, a été nommé pendant
l’absence de liôgel, pasteur du cliâteau? C’est probable. En tout cas il
s’agit d’une crise trés-s'érieuse, soit
pour la famille impériale, soit, ce
qui e,st plus important encore à nos
yeux, pour la congrégation de la
Cathédrale, une des plus nombreuses
de Berlin, qui certes n’aura pas vu
partir, sans de vifs regrets et de sérieuses préoccupations, des hommes
qui jouissaient de toute sa confiance
et qui la nourrissaient fidèlement de
la parole de Vie,
X
Services pour parents et catécliuniéues — l.e 4 Mars dernier les
pasteurs de l’église de S.te Elisabeth
à Berlin ont eu la penseé de convoquer à une réunion familière les
mères de toits les enfqnts de la paroisse qui devaient être confirmés
à Pâques. Après léchant d’un cantique, trois orateurs ont pris successivement la parole et ont abordé
les questions suivantes, l« Comment
préparez vos enfants à cette journée
si sérieuse? 2o Dans quels sentiments la fêlerez - vous avec eux ?
3o Cottiment en prolongerez-vous
8
Í-T VJ.
H
■‘■■''- "iß:"" 'VV-'vi
- §92
l’impression, après qu’elle sera passée ? Le caractère tout intime de
celte réunion permit aux orateurs
de relever bien des abus et des
fautes qui ne peuvent guère être
aussi facilement signalés au culte
ordinaire et de l'appeler, une fois
de plus aux 300 mères qui étaient
présentes, leur responsabilité devant
Dieu. Quinze jours plus tard fut organisée une réunion semblable pour
les pères, auxquels ou put faire
entendre quelques bonnes vérités.
Excellente innovation, recommandée par un besoin général dans
chaque église.
BIBLIOGRAPHIE
Chez les Gouamba — Tel est le
titre d’un charmant dpu.scule (40
pages), illustré avec goût et réiligé
par M. le pasteur Paul Trivier.
Son auteur nous montre d’abord
les origines de la Mission Romande
dans le Transvaal; puis en glanant
çà et là dans les lettres des Mi.ssionnaires des Spelonken et du littoral,
il réussit à faire naître ehe le lecteur une idée bien nette du pays,
de ses habitants et de la vie que
les employés de la mission mènent
aii milieu d’eux. Mieux que cela:
il réussit à faire aimer ces pauvres
Gouamba. — Ce n’est pas sans émotion qu’on lira le récit de George.s:
«un vivant parmi les morts», et
que-le lecteur fera la .connaissance
de la jeune esclâve Véra, du petit
Nyongana etc... Les enfants liront
avec intérêt l’histoire de Nelly la
jeune antilope.
En somme, c’est un pefit livre
instructif, édifiant et intéressant, qui
fera un excellent cadeau de Noël
pour notre jeunesse.
M. le past. P. Trivier (Rossiniére.s,
Suisse) qui vend son opuscule en
faveur de la Mission, nous l’offre
aux .conditions suivantes:
1 exemplaire 0,30 centimes.
12 ex. 3 francs.
30 ex. 12 francs.
100 ex. 22 francs.
Port en sus. d. p.
AVIS
La 2.e édition du
PREMIER LITRE DE LECTERE
à !' usage
DES ÉCOLES VAUDOISES
paraîtra le 12 Décembre courant chez J.
P. Malaiu éditeur. Imprimerie Alpina à
Torre Pellice, où l’on est 'prié d'adres.ser
les deraandeij.
Les conditions, au comptant, sont les
suivante.s ; Detail, 30 oeritiraes l’exempia'ire.
De 50 à 100 copies, escompte du 15 0(0.
De 100 copies au delà, escompte du 20 OlO
Le Catéchisme Evángélifiue offert par
les Pasteurs des Vallées Väudoises- à leurs
Eglises, paraîtra aussi prochainement. —
Envoyer les demandes à la même adresse.
Les Paroles et textes pour
tSDl (161™® année) viennent d’arriver. Nous sommes heureux de pouvoii' enfin offrir à nos lecteurs l’édition bon marché que nous avon.s .demandée depuis longtemps de ce petit
livre, que nous n’avons pas besoin de
recommande)'. L’exemplaire à fr. 0,50
cartonné, est imprimé sur le même
papier que les autres et avec les
mêmes caractèi’es; mais il a un for.
mat plus petit et peut facilement se
porter en poche.
S’adresser à Ttirin cliez M. David
Peyrot, Via Pio V, 15, ou à La Tour
chez M.lle Marie Meille, via ,d’Uliva.
Pour envois, on est prié d’ajouter
les frais de poste.
Ehnest Robert, Gérant.
Torre Pellice — Imprimerie Alpina