1
Premièri Année.
5 Février <875.
«. 5.
«Joujrnal de l’Église ÉvanjS^élîc|ULe Vaucloîse
Paraissant chaque Vendredi
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Vouft me serez ti^oins, Acte» I. B.
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Suivant fti vérité avec ta charité.
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Intérieur.................1, 3
Sdîaak . . ... » 5
Franc«“, All'magnn » 6
fîranrfe-Bretaçne et Holien3e * S
On K'abonne: à Pignecol au'Bureau «Je I'atJminiatra inn llfàtsun Mieol.
A La Tniir chez M,' «ùi.il libraire.
A Turin chez M. Goas, via Plu Quinto, n. 15.
A Hum «ret che'Z M. Laht'arbt Past. Strecfntr.
Pour la France les abnaneiDeiita sefont à la
I.lbr. BosnOüRK. N.4"i Bue de Lille. Paris.
Un Niimdro séparé; JO centiaea.
Annoncea il la 4 e page 35 cenu>
mes par ligae.
On reçoit pour abonnements et
insenions des timbres-poste de
tout pays.
Somxnalr*e.
PrpsbjtériaDisniP et Coogréfralionalisme
— L’église reformé «le France — Pome:
A I’ Echo des Vallées. - Chronique vaudoise. — Revue Politique.
rRESBYTfiRUNISItE
fi CiJBjjrégallonalismft
IJ.
C'est dune, ainsi que nous l’avons
aniiiiiicé.en terminant notre pre'*
fédeiit article — les côtés forts
et les cotés faibles du Hreshytériaaisme et du Confjrégalionalisme,
qui feront le sujet des réflexions
qui vont suivre.
Commençant par le sncond, et
par les côtés forts, voici quels ils
nous semblent être:
1* Pour chaque Eglise, une
liberté qui ii'esl géuée par rien ,
et u'a d'autres limites que celles
que la .Congrégation, veut bien
s’imposer à elle-même;
2® Une participation active .
constante et, pour ainsi dire, obligée du peuple chrétien aux affaires
de son église, qui deviennent ainsi,
dans le sens le plus exact du
mot. ses propres affaires.
3® Une liberté d’allures et une
promptitude de mouvements et de
résolutions, qui ne pourraient exister au même degré pour les églises
presbytériennement organisées.
Quant aux côtés faibles, ils sont
foin de manquer , à leur tour, et
nous ne pensons pas que ceux que
nous allons indiquer puissent être
révoqués en doute par personne:
1° Une faiblesse relative, résultant de l’isolement auquel cette
forme d'organisation condamne ,
nécessairemenl, les églises qui l’a- i
dopleni; i
2“ A moins d’une heureuse
inconséquence au principe — un
grand éparpillement de forces,
dans l'accomplissethent des œuvres
diverses de mission, d’évangélisation, d’instruction ou de bienfaisance, imposées à toute Eglise;
3* Un assujettissement beaucoup trop complet du Pasteur à
sa Congrégation , de laquelle il
dépend entièrement, et des agis
semeiHs de laquelle, à son égard,
il n’y a pas pour lui', dans ce
système, d'appel possible;
4“ Enfln — et malgré la con«
tradiction appareille de ce qui v.a
suivre, avec ce qui vient d’être
dit , — la place beaucoup trop
grande faite dans celte forme a
la personnalité du pasteur. Dans
combien de cas , en effet, cette
personn.alité ne se subsiilue-t-elle
pas assez complèlemeiU à l’Eglise
pour que celle-ci s’appelle l'Eglise
du pasteur en ou du pasteur y,
plutôt que l’Eglise de telle ou
telle dénomination , de tel ou tel
groupe ecclésiastique '(
Pour ce qui est du Preshytérianisme, les seuls côtés faibles
que l’on puisse dire inbérenls à
celte forme, nous p.araisseni être
les deux suivants:
1” L'abandon qu'il impose à
ch.aqiie Eglise particulière , ou
Congrégation . d’une partie plus
ou moins grande de sa liberté,
de son indépendance, au profit de
l’eriseirible;
2° Par suite de la nécessité
où il se trouve de faire marcher
de front plusieurs individualités
collectives, — moins de facilité à
se mouvoir, et une lenteur, —
dont les impatients ne prennent
pas toujours leur parti, dans l’a
doption des résolutions qui paraissent à plus d’un indispensables et
qui le sont peut-être.
Mais que les côtés forts qui sont
propres à cette forme de gouvernement loyalement pratiquée compensent. et au de là, les inconvénients qui s'y rattachent !
Et d’abord, les côtés vraiment
fort.s du Corigfégationaiisme : la
liberté des Eglises, et la participation de tous à la bonne marche de
l'ensemble n’exisleiii-ils pas, dans
le presbytérianisme, au même degré, quant à l'essentiel, que dans
Ihs églises oongrégationiielleuK-iit
organisées ?
Puis, cette lenteur même a se
mouvoir et à rendre, que nous
avon.s indiquée comme un des côtés faibles de ce système , dans
combien de cas n’en deviendra-telle pas, an contraire, un de ses
côtés forts? Les changements intempestifs, les résolutions prématurées n’en seraient-ils pas rendus
beaucoup plus difficiles? Les questions débattues ne ironveroni-elles
pas, dans celte lenteur, l’occasion
lu plus propice de se généraliser
et de preudi e racine ?
Fit si le double adage que • deux
voient mieux qu'un, • et que «tandis que l isolemeni est un principe
de faiblesse, l'union fait la force;«
si ce double adage , disons-nous,
est vrai dans tout le reste, ne
le sera-t-il pas aussi ea matière
de gouvernement ecclésiastique ?
Les efforts combinés de deux ou
plusieurs églises, en vue d’an résultat qui leur tient également à
cœur, ne constituent-ils pas, en
même temps qu’une grande économie de forces , une probabilité
beaucoup plus grande aussi de
réussite ?
2
18
LE TéMOlír
Enfin, comnaent no pas recon-'
naître que là où, soit Ù nomina'
lion, soit la révocation âà pasteur
sont soumises à la ratification de
l’Eglise , dans son ensemble ( ou
difectemeal ou par délégation ) le
pasteur est', tout à la fois, beau*
coup plus indépendant et beaucoup
moins tyrannique; beaucoup plus
tutélé dans l’exercice de ses fonctions , et beaucoup moins exposé
à s'attribuer un pouvoir et une
importance qui ne sauraient lui
revenir f
Et ce que nous venons de dire
est pleinement confirmé par ce
qui se passe au sein des Eglises
congrégationalistes elles-mêmes,
dans des pays où elles sont le
plus prospères. Aussi bien en Angleterre qu'en Amérique, la tendance de ces églises est, au dire
de chacun, à la fédération; à une
fédération moins accentuée peutêtre, quant à la forme, que celle
des églises presbytériennes, mais
tout aussi réelle, quant à la substance.
Or c'est à celte forme de gouvernement ecclésiastique, ou presbytérianisme , que l’Eglise Vaudoise —quelque opinion que l’on
ait d’ailleurs sur ses origines —
se rattache depuis des siècles.
Que, dans la Constitution qui
la régit présentement, il manque
— comme cela a été relevé —
quelque rouage au mécanisme,
c’est ce dont nous convenons sans
peine. Les Colloques, en effet, qui
tenaient lieu, chez nous, de presbytères. depuis longtemps n’existent plus, et VAssemblée générale
n’existe pas encore.
Mais qu'est-ce que cela fait au
fond même des choses ? Les éléments essentiels d’une église franchement presbytérienne existent
avec une telle évidence , que ce
serait jouer sur les mots que de
soutenir le contraire.
Qu’en outre le sentiment que
notre Eglise est uue église presbytérienne et non pas congrégatioiialiste, ne soit ni aussi vivant
ni aussi répandu qu’il devrait l’être
aussi bien parmi les pasteurs et
les anciens , qu’au sein des troupeaux, c’est ce dont nous sommes
convaincu autant que personne.
Que, dans notre Eglise vaudoise,
à l’ombre du presbytérianisme ,
ce soit, très souvent, le congréga
tionalÎMne qfië l’&n' p^tique, c’est
ce qui n'est^alheureusement quê
trop avéré, SÎt ce qui, avec l’aide
da«Dféu , fera le sujet 'd’un prochain et dernier article sur cette
matière.
L’EGLISE REFORiÊ DE FRANCE
C’est 4’après un article de M.
J. Milsaffd, publié dans la Revue
des deux Mondes, que nous désirons donner aux lecturs du Té~
moin une idée du conflit qui s’est
produit dans l’Eglise réformée de
France.
« Rien, dit M. Milsand, n’a plus
embrouillé l’affaire que les noms
donnés aux deux partis de l’Eglise
réformée. Pareequ’il y avait d’un
côté des orthodoxes et de l’autre
des hommes appelés libéraux; les
amis comme les ennemis de la
libre pensée ont cru qu’il agissait
d’un débat entre le principe d’autorité et le principe de liberté en
matière de foi; mais en réalité il
ne s’agit de rien de pareil ».
L’auteur , dans. le but de montrer que les orthodoxes sont pour
le moins aussi bons protestants et
amis du libre examen que les soidisant libéraux , rappelle brièvement les faits : En l’an X , quand
le protestantisme français , longtemps proscrit et persécuté , retrouva une existence légale , le
premier consul l’accepta tel qu’il
était, mais sans l’autoriser à tenir
des synodes généraux. 11 lui accordait seulement des pasteurs ,
des consistoires et des synodes
provinciaux Les protestants ne
demandèrent pas davantage; ils
étaient, dit M. Milsand, tout entiers, au plaisir de respirer et de
se retrouver les uns les autres.
Entre eux d’ailleurs il n’y avait
pas de dissidences prononcées, pas
de conflits, mais les dissidences
sont venues.
A l’heure qù’il est, en face d’une
forte minorité qui fait de la liberté
d’examen l’essence du protestantisme , et qui en est venue à rejeter
à peu près toutes les croyances
de la religion réformée, il existe
une minorité qui reste fidèle à ses
croyances: le fait est qu’il n’y a
plus d’église , plus d’association
morale. Ce qui subsiste n’est qu’nn
lieu factice, une pure chaîne qui
rapproche de force deà adversaires
armés Tun contre l’autre. Dans
le même consistoire siègent côte
à côte l'affirmation et la négation,
la critique qui ¡ne voit dans la
Bible qu’unè collection de légendes
humaines et la foi qui la vénère
comme la parole même de Dieu.
Dans la même chaire montent le
même jour denx pasteurs dont l’un
conteste la divinité de Christ. le
salut par la foi , en un mot tout
ce que l’autre regarde comme la
vérité qui seule peut sauver. II
n’est pas rare pendant un sermon
de voir une mère se lever, et emmener ses enfants pour les soustraire à une prédication qui lui
semble empoisonnée.
Les orthodoxes, autrement dit
les pasteurs et les laïques, pour
qui le protestantisme était surtout
une croyance religieuse déterminée, n’ont pu supporter cet état de
choses. Ils ont sollicité pour l’Eglise l’autorisation de convoquer
un synode général. L'autorisation
demandée a été accordée par le
gouvernement, et le synode réuni
en 1872 s’est prononcé, à une faible majorité, il est vrai, pour un
statut organique dont la promulgation a été sanctionnée aussi par
l’autorité compétente. De là des
protestations violentes de la part
des libéraux.
Quelles ont été les décisions du
synode qui ont donné lieu à ce.s
protestations ? Le synode n’a pas
innové ; il a , au contraire simplement déclaré que l'église restait
Adèle aux principes de foi et de
liberté sur lesquels elle avait été
fondée, et qu'avec ses pères et ses
martyrs dans la confession de la
■Rochelie , avec toutes les églises
dé^ la réformation dans leur symbole, elle proclamait l’autorité des
Saintes Ecritures en matière de
foi, et le salut par la foi en JésusChrist, fils uniqne de Dieu, mort
pour nos offenses et ressuscité pou r
notre justification. D’un autre côté,
le synede arrêtait que désormais
tout candidat au pastoral , avant
de recevoir la consécration, devait
exprimer son adhésion à la foi
énoncée dans cette déclaration.
Enfin il statuait qu’à l’avenir, pour
être iri-scrit sur le registre electoral , les protestants de naissance
auraient à déclarer qu’il restaient
attachés de cœur à l’Eglise réfor-
3
LE TÉMOrN
19
mée de France et à la vérité révélée telle qu’elle est contenue
dans les livres de l'Âncien et Nouveau Testament. Si l’on se met au
point de vue de ceux qui considèrent une église comme un association religieuse destinée à propager une croyance plutôt que
d'autres, on ne saurait guère accuser le Synode de s’être montré
exigeant ; on pourrait plutôt lui
reprocher d’en être resté trop prudemment à des mots vagues et
équivoques.
La décision du synode toutefois
n’avait pas moins une grave portée
Désormais l'église avait un caractère propre et des frontières. Le
triomphe des vues de la majorité
était la défaite du programme des
libéraux qui ne repoussaient pas
seulement le contenu de la déclaration de foi , mais l’idée même
d’une confession de foi quelconque.
— Si la majorité voulait que l’église fût une association de propagande en faveur d'une certaine
foi religieuse, la majorité voulait,
en dépit de la majorité, en dépit
de l’histoire et en dépit de la loi,
que la même église fût une simple société d'examen et de discussion, qu’elle fût comme une salle
de conférence où une certaine
(liasse d’hommes pourrait, aux frais
de l’état, prêcher les conclusions
les plus opposées et prêcher l’indifférence en matière de doctrines.
La légalité est évidemment du
côté des orthodoxes , puisque l'église réformée a été dûment autorisée à reprendre son ancien régime synodal , et que le conseil
d'état a ratifié les décisions du
synode. — Mais les libéraux ont
crié à rillégalité, à la persécution
même, ils ont soutenu qu'à l'époque
où le premier consul a reconstitué
l'église réformée, en 1802, la confession de foi de la Rochelle était
tonibéeen désuétude,qu’orthodoxes
et libéraux ont une filiation commune. qu’ils forment une seule
corporation ; mais c'est , dit M.
Milsand, comme les ultramontains
et les athées des pays catholiques,
qui,eux aussi, sont sortis d’un même
tronc, ce qui signifie que leurs
grands-pères avaient une croyance
commune; mais à l’heure qu’il est
il n’y a plus que luttes et tendances diamétralement opposées.
— Des paroles les libéraux ont
passé aux actes. Lors du renouvellement des conseils presbytéraux,
les consistoires au sein desquels
domine leur influence ont refusé
de se conformer aux prescriptions
du synode sur les conditions de
l'électorat, et quand le ministre
des cultes s’est vu forcé de casser
les élections accomplies contrairement à la loi, ils ont répondu,
dans nu manifeste adressé au ministre. pour s’excuser de leur refus
d’obéissance, en invoquant le devoir suprême d’obéir à Dieu, et
à leur conscience plutôt qu’aux
hommes et en déclarant qu’ils veulent rester dans la maison de leurs
pères; ce qui signifie qu’ils veulent s’imposer à une église dont
ils ont abandonné les croyances, et
en toucher les émoluraenis pour
l’empêcher de propager sa foi.
Quelle sera la solution ? M. Milsand répond: Il y a des intérêts
engagés, des positions prises. Que
le gouvernement, (puisque gouvernement il y a, disons nous ) avise
pour le mieux, qu’il reconnaisse
deux églises au lieu d'une seule
ou qu'il, autorise entre les deux
partis un partage à l’amiable des
temples, à la condition que , là où
il II’y a qu'un lieu de culte , il
restera aux protestants qui y ont
des droits légaux , — nous ne
voyons pas de mal à cela — Du
reste, tout plutôt qu’un meusonge,
qui appelle du même noto l’eau et
le feu, ou qu'une ,injustice, qui refuserait à une société reconnue
le droit d’être une chose plutôt
qu'une autre
Mais malheureusement, dit M
Milsand, le radicalisme des libéraux rend tout compromis fort
difficile. Dans un mémoire qu’ils
ont remis au ministre des cultes,
ils énoncent la prétention d'être
reconnus , non pas comme une
secte nouvelle , mais comme une
branche de l'église réformée; en
même temps ils soutiennent qu’il
n’y a pas lieu d’exiger qu’ils fassent connaître leurs principes
Nous convenons , ajoute-t-il , que
cel.i serait fort embarrassant pour
eux, car en réalité le libéralisme
n’est qu'une coalition d'opinions
de tout genre. 11 fait nombre pour
voler contre les orthodoxes, à peu
près comme an sein de l’église
catholique on aurait une forte opposition, si l’ou appelait tous les
catholiques de naissance, y compris ceux qui sont .devenus matérialistes. athées et ennemis de toute
religion. à voter sur un article
quelconque du catéchisme : mais
s’il s'agissait pour les coalisés de
fonder l’église sur une affirmation,
ils l’essayeraient en vain. — M.
Milsand est d’avis qu'aussi longtemps que les libéraux ne disent
ni ce qu’ils sont ni cq qu'ils veulent et ne prennent aucun- engagement , l’état ne peut pas s’engager à les subventionner.
C’est déjà trop qu’il se soit lié
à l’église catholique sans avoir
suffisamment exigé qu’elle formulât ce qui serait sou enseignement;
agir ainsi, c’était reconnaître l'autorité souveraine de la papauté,
et lui payer un tribut pour la
mettre en état de faire enseigner
eu France tous les nouveaux dogmes qu’elle pourrait adopter. Accepter le libéralisme sans condition , ce serait aussi l'admettre
comme infaillible et lui laisser
carte blanche pour toutes les propagandes. encore inconnues qui ,
demain ou après-demain, auraient
l'approbation de sa conscience.
Aussi le ministre des cultes at-il, jusqu'ici, donné gain de cause
à la majorité orthodoxe, sans
doute seulement parcequ’elle est
la majorité , comme, si les questions de majorité ou de minorité
avaient quelque chose à faire dans
ce qui concerne la foi. Le ministre
a renvoyé au mois d'avril les élections presbytérales qui devaient se
faire en janvier afin de donner le
temps aux Consistoires récalcitrants
de se mettre en régie et aux minorités orthodoxes de se constituer.
— Tout cela est sage, prudent et
équitable , mais que fera le successeur de M. de Curooni, le ministre actuel démissionnaire? Respectera-t-il les décisions du Synode
ou les foiilera l-il aux ¡deds ? On
voit à quoi tiennent les choses
dans les églises d étal. L'union
de l'église et de l’étal est pleine
d’inconvénients pour l’étal comme
pour l’église. Comme le dit M.
Sabatier, l’état dans le domaine
de la foi se heurte aux difficultés
sans pouvoir en résoudre aucune
d'une manière satisfaisante.
4
20
LE TEMOIN
4 mm DIS V4LHES
après aeoir reçu te dernier numéro
de sa seconde série
AditU} deini«r JSicho d» nos douces Vallées,
Qui m’apportais l'accent de leur activité:
El qui nous les avais si souvent dévoilées
Dhls leurs jours de iristease ou de félicité;
Première vois aurgie avec la liberté.
Cri d'union chfétienne aux âm^s.isolées:
Qui fit naître soudain ces grandes assemblées
D’ardent patriotisme et de fraterniié;
Tes assises d’un^peuple en ses champs historiques
Stluant l'avenir au nom de son passé,
Et reprenant le cours de ses destins antiques
Par toute l’Italie, en Apotre élancé.
Peux fois ï'Ecko s’est tñ: mais un Témoin va naître
Qu i suivra oet Ap6tre et le fera connaítre.
CKroiitque Slaubobe
Colonie mwloise du Rosario oriental.
— Nous apprenons de source certaine
que les clioses vont mal dans la 17*
paroisse vaudoise. M' le pasteur Salomon, dont on prévopil et craignait
depuis longtemps la démission et qui
l’avait lui-même annoncée conditionnellement dans plusieurs de ses lettres,
l’a en effet envoyée à la Table.
M' Salomon part le i6 février prochain pour New York avec quelques
familles qui, assure-t-on, seront incessamment suivies de plusieurs autres.
— Nous n’avons pas de détails ; mais
nous savons que beaucoup de lettres
sont arrivées de la Colonie aux Vallées
ces derniers jours.
G’ est une pauvre consolation que
celle qui consiste à dire que c’était à
prévoir.
Colonie Alexandra. — Une longue
lettre particulière d’un Vaudois établi
à la Colonie Alexandra , lettre dans
laquelle il y a du bon et du mauvais,
nous apprend que la population vaudoise d’Alexandra, apres le départ de
ceux qui se sont retirés au Ro.sario,
est de vingt et quelques familles. Ces
familles sont dans une condition matérielle passable. Sans nier le contenu
de la lettre publiée dans VEcho des
Vallées, N“ 33. 1874, l’auleur clierche
à en atténuer la portée. L’armée 1872
a été, dit-il, une année exceptionnelle
pour les mosqnitos.
Du reste le contrai que les vaudois
ont avec la Compagnie est un contrat
il'or. Les paresseux seuls n'ont pas su
l’apprécier
)&ct)ue poUtinjuc
gtntie. — Nous voudrions pouvoir
donner, dans cltaoue numéro, au moins,
l’exirait de l’excellente correspondance
de Rome de la GazzeUa di Pinerolo-,
mais r espace assigné à la Gronique
ppliliqU0^.du Témoin QOBs le défend.
N’gyantle. choix, dans tp journalisme
du cliei-iiéu àè là pVôvrncé, qu’entre
l’fepposilton radicale exléême et le cléricalisme le plus* outré, nous sommes
heureux de trouver dans le journal
du chef-lien du district des jugements
empreints du patriotisme le plus sérieii-x. Le, correspondan! de la Gaizèlla’di Pinerolo est à la fois modéré
et indépendant; il juge avec impartialité et ses amis et ses adversaires polilitpies; si les questions financières
et econqipiques le préoccupent à juste
titre , it*n’ est pas moins alarmé du
déficit moi’al de noire chère patrie.
Depuis que nous lisons, avec le plus
vif intérêt et la plus réelle sympathie,
ces lettres qui, nous l’espérons, seront
suivies de plusieurs autres, nous comprenons bien des choses que nous
n’avions pas encore comprises et qui
auraient peut-être été encore longtemps
des énigmes pour nous.
Ce coriespondant apprécie* dans sa
dernière lettre, reposé financier de M.
Minglielli. Le déficit est fiien de 54
millions, auxquels il faut en ajonler
30 autres de dépenses extraordinaires
pour fortification des passages des Alpes
et pour travaux publics commencés.
Quant à ces derniers, nous sommes
bien de l’avis du covrespoiidaut qui
pense que l’équilibre du biulgel, sans
les fortificalions et le reste, est de beaucoup préférable.
La Chambre a repoussé avec TM voix
de majorilé l’ordre du jour Cairoli
qui iniligeait un blâme au ministère
pour les arrestations de la villa Ruffî
et cela, malgré la présence de Garibaldi ; ce vole a eu tous les caractères
d’une démonstraiion politique en faveur
de l’ordre et de la liberté dans l’observation de la loi.
Les romains ont reçu avec affection
et reconnaissance Garibaldi, le défenseur de Fîorne en 1849. Ovulions, voilure conduile à bras d’hommes, depulalions, rien *n’a manqué. Garibaldi,
qui n’a pu se défendre de toutes ces
(iénionstralioiis, a rccomandé l’ordre,
le calme nécessaires au développement
de noire liberté et de notre bien être
économique. — Il a a.sîisté â une
séance de la Cbanibre où il a volé pour
l'ordre du jour Cairoli contre le mini■slère; il a prêlê.commes les attires ntorlels (qui sont députés) lesermenl [irescrit
par la loi. Dans une visite qii’ il a
faite au roi an Qnirinal, avec .•^on fils
Menolli et le général .Medici , il a eu
avec Victor Etiimaiiuel un long el très
cordial entretien, dans lequel il a parlé
de son projet de canalisation du Tibre,
d’as.saim.ssemenl de la campagne romaine. On lui attribue aussi le dessein
de proposeï' à la Chambre d'accorder
une pension aux veuves des ollieiers
romains morts en 1849. — A propos
de pensions, nous en payons déjà pas
mal, plus que pour .50 millions, dont
25 millions en faveur des militaires.
On a dit avec raison que nous avons
deux armées à payer, dont l’une est à
la retrait« et est composée de bien de»
officiers qqi pouiTaient encore servir
avec avanfagè pqnr l’armée et pour
les finances. -,
■
Fratsce. — Les ee?as de Francia
sont lonjoiirs plus énigmatiques. Chacun à Vei’sailfes les veut à sa manière:
la droite extrême ou les légitimités,
les autres royalites dti centre droit,
les partisans de l’appel an peuple, au«tremenl dits les bonapartistes, ceux du
septennat personnel, cem du septennal
impersonnel, le centre gauche, la gauche
I modérée, la gaucheextrême. Avons-nous
indiqué tontes les nuances de celte assemblée costiUianlo qui ne veut rien
constituer? Nous en douions. C’est à
peu près à tous les partis que l’on
peut faire le reproche que le .hurnal
des Débats a adressé au parti républicain rouge de M. L. Blanc : « Les esprits
, absolus, dit-il, sont les plus souvent
I des esprits étroits. Cette espèce particulière de républicains intransigeants
I ne saurait faire plisser l’intérêt du pays
I avant le culte des ses doctrines. Périsse la France pliilôl que notre république (ou notre monarchie) celle que
nous avons forgée dans noire imagination et qui'ne peut être que le chefd’œuvre de l’intelligence humaine! *
— En al tendant on discute les lois
conslilulionnelles , on entend des discours éloquents des Favre et des
Laboulaye et bien d’autres jjencore.
Qu'en soitira-t-il?
AIUtt»sa0»^. — Bismark va clore
la session de la diète de l'Empire.
F9i»ttgne. — Il est qiie.slion de
pourparlers ou d’iiii conrenio entre
Alphonse XII el Don Carlos pour mettre un terme aux hostilités. Ce dernier
recevrait 25 millions el quelques avantages pour le.s siens. — D’ un autre
côté on parle d’une attaque générale
des libéraux, forts de 80000 hommes
et de 120 canon.«, contre les carlistes
moins nombreux el moins forts, mais
avec l’avantage des positions. — Quel
sera le gouvernement du jeune roi'.'
Le plus sûr est de n’en i imi dire pour
le quart d’heure. Les uns le veulent
libéral, les ,‘mtres, clérical, el personne
n’en sait rien.
nu9»ie. — Le gouvernement a
établi dans tout l’empire l'lasimclion
primaire obligatoire.
Mosstetsegsrn. —Un dilléiend survenu entre le .Monténégro el la sublime
Porte a fait craindre pour la paix. La
question d’OtienI, voilà l’épouvantail
vague et lontain des hommes politiques !
Ersest Robert, Gérant et A dm inistraleur.
Pigoerol, Impr. Uhiaiilore et Ma.scarelli.