1
Année Xlll®.
PBIX D’ABONNBMEKT PAR AH
Italie, . . . ... lx.%
Tous les pays de rUnion de
poste . . . » 6
Amérique du Sud . ' . . . » 9
-Ou s'aboTJUô*.
Au bureau d’Adminîstratioa ;
Chez AIAÎ. les î^asteiira ,
Chez M. Êrn.eatBob6rJ;.(PÎgTiBrol) et
à la Librairie ' Chiantore et
Masoàrelli ( iPignerpl )> •
L*ai>oniiemeiit part du, If Janvier
et se paie d’avance.
N. 1.
7 Janvier 1887
Numéros séparés demandés avant
le tirage 10 centimes chacun.
ÂnnoiiCôs: 20 centimeH par ligne
pour une seule fois, — lô centimea de 2 & 5 fois et 10 oen
times pour Q fois et au dessus
S'adresser pour la Bédaotion et
rAdmiiiistratioii à M. le Pasteur H. Bosio — Saint GermainCluson (Pinerolô)^Italie.
Tout changement d'adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
7ous ntê seres témoins, Aoias 1, 8.
Suimnt la vérité avee la charité. Eph. tv, 15.
SomLmair*e-i
Avis. - CommuniCfitionOfflciellei- L’Édit
du 3 janvier 1687. — Exil des Rèligionnaires des Vallées des EUts, et dispositions
relatives. — Correspondance.< — Missions.
— Chronique vaudoise. — Souscription. —
Hevue politique. — Annonces.
AVIS.
Nous considérerons comme réabonnés ^our 1887 tous ceux qui
ne nous auront pas renvôyé le
présent numéro ou autrement
prévenu qu’ils n’entendent pas
continuer leui'- abonnement.
Prière aux abonnés de l’étranger de nous, faire parvènir
au plus tôt le montant de leur
abonnement. > .
: M mi
Les envois d’argent ,se'^/(^q‘t:'.
Pour l'intérieur: par,Iqltré recommandée, ou mandat I sur le
bureau (colletteria) de San Germano-Chisone.
Pour l’étranger: par mandat
sur le bureau de Pinerolo.
COlHMUNICimON OFFICIELLE
Encore l’Orphelinat
■ i
Il y a un peu plus d’un mois que
nous avons adressé un appel, à notre
Eglise très-spécialement, sinon exclusivement, en faveur de notre Orphelinat auquel il est urgent d’ajouter
environ vingt lits afin qu’il y en ait
un pour chacune des 50 orphelines
qui y sont régulièrement logées. Cet
appel a été entendu et il y a déjà été
répondu d’une manière très-réjouissante, puisque le montant de la souscription s’élève, à ce jour, à jbien
près de mille francs. — Mais si nous
devons une reconnaissance très-cordiale à la Société des demoiselles de
Turin qui nous a envoyé 4Q0 francs,
somme qui ajoutée aux 100 fr. de
M. le coram. député Peyrot et à plusieurs autres dons des membres de
la paroisse de Turin forme près des
deux tiers de la souscription totale;
si nous sommes heureux d’avoir reçu
des dons de plusieurs amis de l’étranger ou de Livourne, nous ne
2
pouvons malheureusemenl pas dire
que, jusqu’ici, nous soyons saüsfails
de l’accueil fait par les Vaudois à
l’invilalion qui leur a éli faite de
s’intéresser aclivernerit à leur Orphelinat.
Sur nos 17 paroisses, 8 seulement
ont donné signe de vie — la plupart
même très-faiblement — puisque les
7 qui sont dans les Vallées n’ont souscrit ensemble que pour 177 fr. Et les
9 autres n’ont-elles rien entendu, ou
bien ne prennent-elles aucun intérêt
à un établissement qui a déjà rendu
de nombreux services à chacune
d’elles ? Les Consistoires qui savent
recourir à l’administration, parfois
avec une insistance obstinée, pour que
leurs orphelines pauvres soient reçues préférablemen,t à d’autres, seraient-ils sourds à toute invitation à
concourir modestement à la prospérité do ce précieux Orphelinat ?
Gela n’est pas possible, et pour
l’honneur du nom Vaudois, cela n’est
pas la réalité. Ce qui est malheiireusenienl trop vrai, c’est que lorsqu’il
s’agit de donner, les Vaudois ne sont
jamais pressés, et que s’ils ri’espérenl pas toujours que d’autres y pourvoiront avant eux et sans eux ils
pensent trop souvent qu’ils arriveront toujours assez tôt.
S’ils ne veulent pas s’appliquer la
parole du Maître: « fais vite ce que lu
fais, » ne devraient-ils pas au moins
se souvenir de celle du sage, ou plutôt
de la Sagesse: iVe dis pas à ton prochain: m et'retourne, et je (e le donnerm 'demain, tjuand tu l’as par devers
toi. — En ceci, comme dans beaucoup
d’autres choses, on attend l’exemple
et les encouragements dès pasteurs,
et nous voulons observer à leur décharge que le dernier mois du sé
raestre est le moins propre à manifester leur générosité. Nous avons la
ferme conviction que., dans peu de
temps, tout sera convenablement réparé. — Et puisque l’occasion nous
en est offerte, nous tenons à déclarer
que tous les employés de l’Eglise,
c.-à-d. tout ceux qui en reçoivent des
honoraires ont un devoir tout particulier de concoùrir, selon leur pouvoir,
à l’entretien de ses divers établissements. La. Table.
L’Edit du 3 janvier 1687
L’édit du 3 janvier 1687 a ouvert
une phase nouvelle dans l’histoire de
l’Eglise Vaudoise. C’est pourquoi nous
avons jugé utile d’en transcrire ici
les dispositions principales en les
traduisant de l’original italien.
Cet édit était destiné, dans la pensée de ses auteurs, à clore pour
toujours l’histoire de notre église en
Italie. On ne peut s’empêcher, en le
lisant, d’admirer Vhabüeté consommée avec laquelle toutes les dispositions étaient prises pour que la
plante de Vhérésie fût à jamais déracinée de ces Vallées où elle avait résisté pendant longtemps aux efforts
de la tempête.
Des peines terribles et des récompenses considérables devaient servir à
un but unique : empêcher à toujours
que le chandelier de l’Evangile ne reluisît encore dans ce coin de l’Italie. A
vues humaines, la chose paraissait, en
effqt^ assurée. Les deux tiers de la populali'ôti Vaudoise venaient de périr par
l’épée ¿U dans les prisons; plus de
deux raille s’étalent cathoüsés et devaient être relégués à Verceil; les
trois autres mille étaient exilés de
la manière la plus définitive.
3
Mais si l’on admire l’habileté des
persécuteurs, on' est forcé de se répéter aussi, à chaque ligne, que les
desseins de l’homme contre la volonté
du Tout-Puissant n’ont pas plus de
force qu’une toile d’araignée contre
un boulet de canon.
Quel encouragement à mettre dans
le Seigneur toute notre confiance!
«Si Dieu est pour nous, qui sera
coqtj’e noqs » ?
Quel encouragement aussi à servir
la causé de (a vérité qui est celle de
Dieu. Ni temps, ni forcest ni argent,
ni sQufirances, ni vie, ni mort, rien
n’est perdu quand nous servons aux
desseins de Dieu, et la victoire finale
ésl ilssùréé. n. b.
Çxit Ritiligjnflnsifes tle.s Vallées
des Etats,
’ ^et dispositiaus relatîi’es
Victor Amédée ii, duc de Savoie etc.
«Comme il a plu à l’Arbitre suprême
de toute chose de bénir la justice de
nos armes en leur accordant d’extirper totalement des vallées de Cúseme, St. Martin, Envers de Pérouse
et colline de St. Second, ces sujets
obstinés qui, n’ayant pas voulu profiler des effets multipliés de notre
bonté, se sont jetés, comme l’on
sait, dans les plus grands excès de
la révolte; — nous nous sentons
obligés de répondre aux faveurs divines et d’accomplir noire devoir de
bon prince en prenant des mesures
3ui assurent à la fois la tranquillité
as ValJées et le bien public. Et lors
même que nous pourrions d’une autre
manière arriver sûrement à un tel
résultat, toutefois désirant faire paraître encore quelque rayon de notre
Cléraencé envers ces malheureux sujets j nous avons ré.solu de feuV accorder la liberté d’âller en Suisse,
moyennant qu’on observe les règle,?
ci-aprês.
C’est pourquoi, par les présentes,
en vertu de notre science certaine et
autorité absolue et de l’avis de notre
Conseil, nous permettons è tous nos
sujets rebelles des dites Vaifées, de
tout sexe, qui sont prisonniers, de
sortir de nos Etats dans le temps et
par le chemin qui leur seront#prescrits; à cet effet, on leur fournira
par noire ordre quelque commodité
pour le voyage, el la nourriture jusqu’aux frontières de nos Etats.
« Nous leur ordonnons de ne pas
s’écarter du grand chemin qui leur
sera fixé, mus peine de la vie; comme
aussi nous leur ordonnons de poursuivre leur voyage jusques aux frontières et de le.ç franchir sous piejne
pareillernenl de la vie.
« Nous défendons aussi à ceux qui
seront ainsi sortis de nos Etats, d’y
''rentrer sous quelque prétexte que ce
soit, sans notre expresse permission
par écrit, munie du grand - sceau,
sous peine de la vie. El afin de mieux
assurer l’exécution de notre dessein,
nous ordonnons aux gouverneurs, et
officiers de justice et de guerre et à
quiconque reconnaît notre autorité,
d’arrêter tous ceux qui relourneraient
dans les lieux de notre domination
sous peine de notre indignation et
autre arbitraire; comme aussi nous
défendons, de leur donner un abri
quelconque sous peine de dix ans de
galères; déclarant que, à celui ou à
ceux qui arrêleronl un ou plusieurs
de nos susdits sujets en quelque lieu
de notre domaine, l’on donnera réetlemenl et sans retard la somme de
50 doubles pour cliaqué personne
arrêtée. Ces dernières devront être
remises, ail lieu pins voisin, entre
les mains du juge et des syndics auxquels nous donnons l’ordre de garder
en toute sûreté les personnes, qui leur
seront remises, sous peine de 2üü
écus d'or pour chaque individu qui
viendrait à 's’échapper, et d’autres
peines corporeiles que fixei-a le Sénat
4
suivant lesp cas; en outre ils devront
en donner avis.... »
(Suivent des dispositions relatives
aux catholisés qui devront demeurer
dans la province de Verceil et ne
pourront en sortir sans la permission duiGouverneur sous peine de
10 ans de galère. Dans tous les cas,
jamais ils ne pourront rentrer dans
les Vallées, sous aucun prétexte.
Peine de mort contre les transgresseurs. Ordre d’arrêter ceux que l’on
trouverait hors de la province de
Verceil sans la dite permission. Prix
de 50 doubles à qui arrêtera un de
ces Vaudois catholisés hors'du territoire fixé. Trois mois de vivres
et le logement aux catholisés).
Puis l’édit continue.
«El parcequedans le crime commun
à tous les sujets des Vallées, Paul Pellenc, Joseph Marinotel David Mondon
se sont rendus coupables d'une lémé
riié iniupportablg @n eseiiioni las autres et en se faisant leurs chefs, nous
déclarons que à celui qui livrera vivant
le dit Paul Pellenc aux mains de la
justice, il sera donné un prix de 500
doubles et celui qui le livrera mort
aura SOO doubles. Pour chacun des
deux autres, celui qui les livrera vivants aura 300 doubles et s’ils sont
morts 150 doubles.
» A cet effet nous ordonnons k notre
Trésorier général dei;a les monts de
faire payer tous les prix mentionnés
à ceux qui les auront gagnés, après
qu’ils en auront fourni les preuves
sommaires approuvées par le Président du Sénat...
. Nous ordonnons à tous les magistrats, ministres et officiers tant de
justice que de guerre, et à tous ceux
à qui il appartiendra d’observer et
de faire inviolablemenl observer les
présentes, et au Sénat de les inlériner et approuver, etc.
Donné à Moncalieri, leSjan. 46S7.
Victor Amédée.
Vit, d'ordre de S. U.
Grahery. — Garagno.
Itcgxslr. Galhkati.
* De s. Thomas.
C^orrcsponbancc
Pramol, Ig 3 janvier 1B87,
Monsieur le Directeur,
On sait qu’il existe à Prqmol un
temple aux proportions colossales,
pour la construction duquel la commune, abusée par quelques meneurs,
s’était laissé prendre à prodiguer une
somme fort peu modeste qu’elle regrette encore maintenant et à bon
droit, car cet énorme édifice qui ne
compte que quarante ans d'existence
est arrivé déjà à sa décrépitude; 11 y
a ^quelques années qu’on avait essayé
de le réparer en dépensant plusieurs
centaines de francs, mais ce fut peine
perdue. Son état de délabrement est
toujours plus sensible et il ne peut
qu’augmenter encore, puisque ce sont
les fondements mêmes de l’édifice,
placés sur un terrain crevassé, qui
cèdent constamment. Aussi, a-t-on dû
abandonner ce lemple dipnii bientôt
cinq ans et célébrer le culte dans la
chapelle, autrefois catholique, qu’on
a fait restaurer.
Mais là on est trop à l’étroit; et
cela se comprend quand on pense
que ee local était d’abord destiné aux
quelques catholiques du pays et qu’il
doit maintenant servir à une paroisse
assez étendue.
Les inconvénients"^ qui en résultent
se voient surtout les jours de communion, car il n’est guère possible
de célébrer la S. Cène avec ordre et
recueillement. La chapelle est donc
insuffisante, à moins qu’on ne veuille
compter sur une diminution dans la
fréquentation des cultes ou à moins
qu’on soit animé de la pensée peu
louable que lorsqu’il s’agit de culte
et de temple, c’est toujours trop bien.
11 y aurait tout, à gagner à transformer la chapelle en'écoles centrales, car nous en avons un urgent
besoin. Celles que nous possédons
maintenant ne nous font guère honneur (surtout la chambre qui .sert
d’école de filles). Ces locaux sont peu
adaptés à l’usage auquel on les destine. , C’est ce que constatait encore
l’année dernière l’inspecteur qui s’é-
5
tonnait de voir chez nous des salles
d’école si misérables en comparaison
de celles qu’il a l’occasion de>visiter
dans les autres paroisses vaudoises.
Il nous engagea fort à nous pourvoir
de meilleurs locaux, en nous assurant
que, de son côté, il appuierait notre
demande auprès du gouvernement
pour nous faire obtenir un subside.
En considérant la condition où sont
nos édifices publics, la question se
posait ainsi; faut-il laisser le grand
temple, avec les excellents matériaux
qui s’y trouvent, demeurer inutile et
se détériorer jusqu’à ce qu’il tombe
en ruines, tandis que nous sommes si
mal pourvus de locaux et que, avec
une somme relativement petite, on
pourrait s’en procurer de très convenables? La réponse était facile: il
faut démolir le temple abandonné et
avec ces matériaux bâtir un nouveau
temple, plus modeste, en un lieu
sûr; il faut ensuite vendre les locaux
actuels des écoles centrales et faire
iubir quel(}«g§ irin§forïïiatiQn§ à la
chapelle où elles pourront être très
convenablement logées. Mais pour
mettre la main à cette œuvre il s’agissait de trouver quelques milliers
de francs afin de construire d’abord
un nouveau temple. Grâces à Dieu,
de généreux bienfaiteurs sont venus
à notre secours, en sorte que nous
avons maintenant bon espoir de réaliser notre projet. La famille Long de
Pignerol, informée des besoins de
notre église, promet de verser entre
les mains du Cgnsistoife la somme
de trois mille francs aussitôt que les
fondements du nouveau temple seront
posés. Nous tenons ù leur renouveler
ici toute notre reconnaissance.
La paroisse est disposée à faire un
effort pour apporter un concours efficace à cette œuvre, soit par des
journées de travail gratuit, soit par
une souscription, tjuî, à l’heure qu’il
est, paraît être bien acheminée, si
on tient compte des ressources modestes de la population. Cependant,
la somme totale dont on pourra disposer ne suffira évidemment pas;
aussi, tout en comptant sur les secours qu’elle a demandés à la V. Table,
l’église de Pramol adresse-t-elle un
appel à ses frères Vaudois, dh priant
ceux d’enlr’eux qui peuvent lui venir
en aide, de bien vouloir lui témoigner
leur intérêt dans cette circonstance
et lui permettre ainsi de mener à
bonne fin une entreprise aussi indispensable. Dieu voulant, les travaux
commenceront au printemps.
Pour le Consistoire
J. Marauda, pasteur.
Missions.
En route pour l’Afrique. — Nos
amis M. et M“’ Jalla sont partis de
Paris pour leur nouvelle destination
le 9 novembre. La séance d’adieu qui
eut lieu à l’Oratoire, fut présidée par
M. Appia. Citons les paroles de Mr.
Jalla qui nous montrent dans quelles
disposiliofls il est parti :
« J’envisage comme un grand privilép, comme une grâce de Dieu,
de pouvoir partir comme missionnaire. Je bénis Dieu de m’avoir enrôlé parmi les messagers de son Evangile et de m’avoir conduit jusqu’au
point où je suis arrivé en dépit des
obstacles que ma faible foi redoutait
beaucoup. Oh! certes, quoiqu’à l’entrée de la carrière, je puis dire déjà
combien le Seigneur est bon pour
ceux qui se confient en lui et se consacrent à son service. Il leur facilite
tous les renoncements et leur rend
au centuple ce qu’ils ont pu sacrifier
pour lui ».
Le 40 du même mois, le jeune
couple s’embarquait à Londres. Les
dernières nouvelles reçues d’eux de
Madère, puis de Sainte-Hélène, sont
excellentes. On sait, en outre, par
le cable sous-marin, que le vaisseau
qui les portait est heureusement arrivé au Cap.
Une longue lettre adressée le 6 déc.,
du Cap, à leurs parents, nous a été
communiquée et si nous voulions être
indiscrets il nous serait facile d’en
extraire quelques paragraphes intéressants. Bornons-nous à dire que
partis de Darmouth le 42 novembre
6
dernier, après avoir essayé une bourrasque i*ils ont touché Madère le 16
du même mois, et Sle. Hélène le 26.
De là, le vent leur étant contraire
ils sont arrivés, avec quelques jours
de retard, le 3 décembre au Cap où
ils ont passés 3jours, y compris une
visite à Wellington, pour voir notre
cher frère le rev. Andrew Murray,
qui a assisté, il y a quelques années,
à notre Synode. Le 6 décembre ils
ont quitté le Cap pour le Lessouto
où ils sont arrivés, nous l’espérons,
avant les fêtes de Noël et nouvel an.
Mr. P. Germond, dont nous avons
parlé dernièrement, est heureusement arrivé avec sa famille au Gap,
et à celte heure, il aura repris son
ministère béni à Thabana-Moréna,
dans le Lessouto. *
Statistique. ^ Ont été employés âu
service de la mission protœtante du
monde entier, en 1886; 3000 missionnaires consacrés, 750 frères laïques, et 2500 femmes. En répartissent
également les 870 millions de païens
et les t70 millions de mahométans
du monde entier entre les soins de
l’armée missionnaire qui est actuellement à l’œuvre, chacun des 6250
envoyés de l’Eglise chrétienne (hommes ou femmes), se trouverait chargé
de 167.000 âmes. — Outre les missionnaires protestants de l’Europe et
de l’Amérique, 27.000 aides indigènes
travaillent à la conversion des païens;
2500 parmi ceux-ci occupent des
places de pasteurs consacrés. Un
grand nombre d’indigènes servent
aussi indirectement la. Mission comme
instituteurs dans les écoles et collèges.
Trois millions de païens se sont convertis depuis 1786, soit durant le
dernier siècle de l’activité missionnaire protestante. »
Voila ce qui peut être constaté par
des chiffres. Il n’en est pas de même
po'ur la grande influence que l’Evangile a exercée sur la vie des peuples,
ni pour les changements opérés par
lui: civilisation répandue jusqu’au
milieu dés peuples les plus misérables; pacification des tribus guer
riôres et dégénérées; établissemeiils
de commerce^ et introdutetîoh du travail, abolition de cérémonies cruelles
et sanglantes et de crimes rituels,
création ou réorganisation complète
des langues de plus de 200 tribus ou
nations, consolations et espérances
déposées dans des cœurs innombrables, qui ne connaissaient autrefois,
que la misère, le péché et le désespoir.
Toutefois, en dépit de ces immenses
succès, une œuvre plus immense encore reste à accomplir. Lés populations païennes et mahométanes ont
augmenté de 200 »nillions durant le
siècle écoulé, tandis que trois millions seulement sont passés au christianisme. C’est dire que le monde
païen s’est accru près de 70 fois plus
que le monde chrétien.
dxrotùque
Colonia- Vaidense {Uruguay). — Sous
un titre quelque peu charlalanesque,
comme l’est du reste l’Armée du
salut dans toute sa manière d’agir.,
voici ce qu’on lit dans l’organe français de l’Armée, à la date du 27
Novembre dernier:
« Le journal En avant! à l'œuvre
dans l'Amérique du sud — venu de
l’autre bout du monde pour visiter
l'Armée., Il y a quelque temps,
nous avons dû dire adieu à notre
cher sergent Coste, de Neuchâtel , qui
passait par Paris (avec un autre camarade du corps de Neuchâtel), en
roule pour le Rosario oriental, dans
l’Amérique du sud.
« Nous lui donnâmes une lettre
d’introduction pour un de nos abonnés, qui, ayant reçu beaucoup de
bien par le moyen de En Avant!
(dont 25 exemplaires entraient dans
la colonie vaudoise chaque semaine)
s’intéressait beaucoup ,à notre œuvre.
» Grande fut notre surprise quand,
quelques semaines plus tard, ce même
abonné, M. G- David Geymonat, arriva au milieu de nous à Paris. U
7
avait parcouru toute celte distaijce
pour pouvoir passer quelque temps
dans la lumière, de l’Ecole Militaire.
En lisant le journal là-bas, en Amérique, il avait reçu la conviction
qu’il n’avait jamais été né de nouveau
et que toute sa religion n’était qu’une
chose extérieure.
ï Plus il le lisait, plus la lumière
se faisait dans son cœur et plus il
se voyait misérable; mais aussi il
apprenait qu’une vie de liberté existait et que plusieurs personnes l’avaient réalisée.
» tin jour, enfin, déterminé de
savoir à quoi s’en tenir, il prit ta résolution de venir à la source et arriva au 187, Quai de Valmy, au bureau de rédaction du journal qui lui
avait montré la vérité.
V A. la première réunion, au quai
de Valmy, l’esprit de Dieu lui révéla
encore plus clairement son étal; il
s’avança au banc des pénitents, se
livra entièrement à Dieu, et reçut
le pardon de ses péchés et l’assurance du salut. Le fardeau écrasant
qui pesait sur lui fut enlevé.
» Il fut rempli de joie, comprenant pour la première fois la glorieuse liberté des enfants de Dieu.
Après avoir passé plus d’un mois à
l’Ecole Militaire, où il partagea la
vie et les travaux des cadets et rendit son témoignage dans les réunions,
il partit pour retourner à l’autre
bout du monde, rempli de feu et
de vie et déterminé à travailler pour
Dieu parmi son peuple ».
D’un autre côté, nous avons lu avec
quelque étonnement, dans un des
derniers numéros àe lat Fiaccôla, que
l’Eglise Méthodiste épiscopale avait,
déjà en 1886,. enrôlé M. le pasteur
Hugon à son service. Nous aimons à
croH’e qu’il y a là quelque chose d’exagéré.
*
* *
Colonie Cosmogonia (Uruguay). —
Quoique nous ayons eu, en ces derniers temps, écrit M. le pasteur
Bounous {22 novembre), des changements considérables dans l’ordre
politique, je n’ai cependant rien de
'ÜV
bien nouvjpu à vous, communiquer
au sujet des^ groupes vaudois dont
je suis appelé à m’occuper. Je voudrais pouvoir les visiter plus souvent,
mais les distances ne me le permettent pas. La saison où nous entrons
me donnera un demi repos; les colons se préparent en elîet pour ta
moisson et ils espèrent retirer un
peu plus d’argent de celte récolte
que des précédentes. Du moins, à
l’heure qu’il est, le froment a un
prix un peu plus élevé.
Nous avons le choléra de l’autre
côté du Rio de la Plata, dans la
Rèpnhlique Argentine et il est fort
probable que les mesures que l’on
prend ne réussiront pas à le tenir
loin de nous. Qu’il plaise au Seigneur
de nous épargner ce fléau.
J’ai reçu ces derniers jours le compterendu du Synode. Qui sait quand je
pourrai assister une fois encore à
celle assemblée? Ce ne sera pas chose
facile. Peu importe: la main est mise
à la charrue et il faut labourer; ».
«
* ♦
Pral. — La paroisse a procédé
dernièrement à la nomination de cinq
anciens. Parmi les personnes désignées
par le vote des électeurs trois ont
accepté la charge à laquelle ils étaient
appelés : — ce sont MM. Antoine
Pons de la Ribe, Jean Peyrot des
Orgères et François Rostan du Malezat.
Ceux qui ont été élus pour les quartiers des Adroits et de la Mayère ont
décliné la charge.
soliscRimon
POUR AJOUTER UN DORTOIR
ET DES LITS À l’orphelinat VAUDOIS
Montant des listes pi'écéd. . Fr. 995
M. et M.me David Pellegrin » 30
M. le chev. Henri Decker de
Turin......................» 20
Mr. B. Gardiol, pasteur. . » 5,
M. Jacques Eynard, négociant, La Tour'.... » 10
M. Erneât Turin, de Turin. » 20
Un Vaudois ...... » 10
i Total Fr. 1090
8
IScüuc l^oUtt^iue
Mtnlie. — On est heureux de savoir que si l’homme s’agite, c’est Dieu
qui le mène; comme c’est lui qui
gouverne le monde. Les sombres
nuages qui depuis quelques mois et
surtout vers la fin de l’année, obscurcissaient notre ciel politique, semblent
s’éclaircir ici et là. Il est vrai que le
plus célèbre des almanachs a calculé
que dans une prochaine guerre les
grandes puissances du continent européen pourront mettre sur pied la
bagatelle de onze millions de soldats.
Mais ministres et princes protestent
à l’envi de leur amour de la paix. Le
malheur est que si chacun d’eux est
sincère, ils se défient l’un de l’autre
çt que l’activité fiévreuse avec laquelle
on pousse les armements et les approvisionnements des places fortes,
s’accorde mal avec ces sentiments pacifiques.
Si la nouvelle donnée par le correspondant parisien du Times touchant
un accord conclu entre l’Allemagne et
la Russie venait â se confirmer, il
resterait aux amis de la paix quelque
chance d’en jouir encore pendant quelque temps. Si dans le cas d’une guerre
avec la France, l’Allemagne peut
compter sur la neutralité de la Russie,
et si à son tour la Russie peut se
mesurer avec l’Autriche sans craindre
l’intervention de l’Allemagne, il n’est
pas probable qu’on en vienne de si
tôt â ce choc formidable'des millions
de soldats plus ou moins impatients
de s’entr’égorger. — Si cette entente
est réelle, quoiqu’on ait quelque peine
à y croire, ni l’une ni l’autre de ces
deux grandes puissances ne serait
disposée à appuyer les réclamations
de la France au sujet de l’Egypte.
En Angleterre, un homme politique
sur lequel on fondait de grandes espérances, de descendant du fameux
Marlborough, lord Churchill vient de
faire preuve de peu de patriotisme
en se séparant sans motif légitime du
ministère Salisbury. En consentant à
prendre sa place, Mr. Goschen, libéral
éprouvé et énergique, s’est recommandé à l’estime et à la reconnaissance dé son pays. Le ministère Salisbury n’aura rien perdu au change.
Tandis que le fougueux et peu patriotique descendant de Marlborough
ne reviendra peut-être au pouvoir ni
à Pâques, ni à la Trinité.
A , IN IN OIN O XH S
0N;DEH1ANDE pour le mois
de février un bon jardinier , muni
de bonnes recommandations.
S’adresser à M. David Pejrol
au Serre d’Angrogne.
SIINTKS Er.RITlRKS
Les éditions de Saintes Ecritures
publiées par la Société Biblique Rritannique et Etrangère sont en vente
aux dépôts suivants:
Vorre-PeiHce^ Mr. B. Goss,
négociant, via di Francia.
jPigncÊ'olf Mr. B. G. Ribelti, régent, Temple Vaudois.
Mr. J. Goss, concierge,
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Bibles depuis un franc.
Nouveî^ux Testaments depuis vingt
ccutîmes.
Editions spéciales de la Genèse,
pour les écoles-10 centimes.
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Pignorol, Imprim. Chianlore et Mascarelli.