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Année Septième.
21 Octobre 1S81
N. 4i
LE
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
“VoBS me eeree ièinDiiii. Actes 1, 8. Siitvafti la vérité avec lu chariie. Er. !, K>.
PKÎX D-abbonnbmiînt par an
UaJte . . .. L. 3
TotjS l«8 pa^s rUûion
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Oïl s'hbcintDe i
Pour i'XfUériiuy chez MM. le«
pastflurs et-. le$ libuairea- 4a
Torre Pallie*.
PouP r^a?fm>«rau Bnreao-d’Aflrasion.
Ün Ou plusieurs numérTrs' s'éparâs, fleipaniiiés &va,nt le Itrâpe 10 cent, chacun.
Aonoiicea: oien^ln^ee par ligne,
ï^es ««vois 4'ayç^fii se ^nt par
teMre ou pai{
mandats sur Îe Biirea,u4e perosft AnffefUina.
■ paat ta BffiDAOtlON adresser iiasj : A ta DiteciiQe <tn 7*wio»» , Pomsretto ( Piin*riilo ) Jtftiie,
I _§{Wf J'Administration adieeserainsi : Al'AdministrarioB du remoin.^uMWU. > PineiM'O^Ual^ie
, ; - ... l^ya)ç^j^■ïJ5>í»ír©..
l^g^g^\ÿé/,,^^orJ»M^, de ^
«Pavers'’T»,W ' L’Eglise Vaudois«
el «’È^(Î8è'JÎol*|^-':^ üfi iiUiPéVlale cOtir
var^U- Nametteft nlî
ffiiùséàl'—' Rmme ponttpiiei
e t de Bohême.
Çe^te piglise,. scettr dé la nôtre,
nop .Heulenjenl par sa foi, tnais
ençoP<ît;par. les atroces persécutions
qti’elJe a endurées, s’est assemblée,
mard,i 13 octobre, à Prague, en
Synode commémoralif de l’bdit de
todiîe^ISCE publiée par l’empereur
Joaeph II, il ÿ a tout juste un
siècle. Un sentiment de vive reconnaissance envers Dieu tout d’abord
ol puis aussi envèrs la ménooire do
l’illustre monarque auquel l’Eglise
da-Bohême est redevable de cet
acte.do justice, a provoqué celle
convocation« Nous désirons », dit
la circulaire d’invilalion aux Eglises
sœurs à y prendre part, «
« Seignenr, des armées de wPqu'il
« lui a pju^jjdaJiS; ®a grâce de se
« couseryef; notre fmys, en
« d<l^U d’un long siècle et demi
« de persécutions et de martyre,
« ces pauvres restes, comme lémoir,
« gnage de l’invincible pouvoir de,
« sa parole, de ce. qu’il Lui a plu;,
« aussi de protéger et de ■ pourrir,j
« jusqu’à ce jour la petite église
i€. ressuscitée, il, y a un sjj^cle '
Au nombre’ des Eglises
à sé slâiré représenter A odie spl^furq
niié, se; trouvait l’Egltse. Yaudtuffl!,,
dont le représentant désigné, m'oriT.
sieur le pasteur Proche!, Prés,i,deqi>
de notre Çqrnmission d’Évangélifalioo, était sur le point de partir,,ayant
tout disposé en vue dé ce voyage,
quand un mal soudain et asse? grave
pour ne pas lui permellre d’eqtre-i,
prendre un si long voyage , le força, à
y renoncer, à son très-grand regrei,
ivpus le savons, cl à celui non moins
vif de notre Eglise et des frères
auprès desquels il était porteur de
nos assurances de vive et chréiieqne,
sympathie,,. ''
Nous avons dingue'cp. fnt à
l'empereur Joseph II que PËglise
réforméè de Bohême fpt. reidevable
de l’édit mémorable qui mit (in à
son long martyre. Cet édit qui çonsliluâii certaiuémépt uii
2
.-.330
marqué sur ce qui avait existé
jusqu’alors, n'était pourtant qu’un
édit de tolérame dans le sens le
plus strict du mot. En effet, tout
ce qu’il accordait aux protestants
de celte partie de l’Empire c’était
de se réunir, sans appareil extérieur,
dans des maisons particulières, pour
s’y édifier en commun, et landisqu’il
laissait aux curés la dîme de ceux
qu’ils tenaient pour hérétiques, permettait à ceux-ci d’appeler et d’entretenir leurs pasteurs.
Mais cet embryon de liberté, le
temps et les circonstances aidant, en
a amené de plus grandes, e^le nombre des Evangéliques de Bohême
qui Tl’était, lors delà promulgation
de l’édit, le 43 octobre 4784, que
de 44000, s’élève aujourd’hui à
tout près de 400,000.
Le récit suivant que nous trouvons dans la Semaine religieuse de
la circonstance tout à fait providentielle qui amena l’empereur à promulguer cet édit, est trop intéressant pour que nous consentions à
en priver nos lecteurs.
« Au printemps de 4784, lisonsnous dans le journal suscité, Joseph
II, voyageant incognito en Bohême,
arriva un jour dans la petite ville
de Lakenstein, dans l’Erzgebirge.
De grosses pluies ayant gâté les
roules, l’Empereur résolut de passer la nuit dans l’auberge de la
localité. Le soir étant venu, quelques habitants de l’endroit vinrent
dire 'à f aubergiste qu’on avait vu
des êtres mystérieux se porter, avec
des làiotétf^s tiôprdes, côté d’une
ehauniière 4Solée, située en dehors
de da ville: ils‘affirmaient que ces
personnages devaient se livrer à
la sorcellerie et qu’ils ne manqueraient pas d’attirer de grands mal
heurs sur la localité. Tenté par
l’aventure, l’auguste voyageur, qui
se faisait appeler le comte de Falkenstein, se décida à aller voir
lüi-même ce qui se passait dans
ce ténébreux conciliabule.
« Ses gens s’étant placés çn sentinelles tout autour de la cabane, jj
alla frapper à la porte. Le maître
de la maison, un nommé Senitz,
vint lui ouvrir ; « Qui peut déran- ^
ger un honnête homme à de pareilles
heures? » demanda-t-il à son visi-.
leur inconnu. — « Si vous êtes
un honnête homme, lui répondit
l’Empereur, vous n’avez rien à
craindre; mais si vous êles un
malhonnke homme préparez-vous
à passer un mauvais quart d’heure ».
Et il franchit le seuil de la maison.
« Dans la "cïîlirbbre principale de
la pauvre cabane, dou:^ paysans
étaient, assis autour d'fne petite
table sur laquelle u# ^os livré était
ouvert. Joseph s’assit sur le banc
du poêle et ordonna à Senitz de
continuer sa lecture ou son allocution. Le paysan reprit le chapitre
interrompu, le troisième de l’Evangile, selon Sl-Jean. Au bout d’un
instant, l’Empereur se sentit profondément ému du spectacle auquel
il assistait. « ’Voilà, s’écria-l-il les
larmes aux yeux, voilà la première
fois de ma vie que je rencontre
des gens qui savent encore lire la
Bible! ».
« En prenant congé de Senitz,
Joseph l’engagea vivement à venir
à Vienne, à se faire conduire au
palais impérial, et à demander là
le cqjw de Falkenstein qui consentiWf certainement,-disait-il, à
plaider auprès du souverain la cause
dés religionnaires persécutés'. Senitz
se rendit à celte invitation. Quelle
3
-331
ne fut pas sa surprise en découvrant que le comte de Falkenslein
n’était autre que l'Empereur luimême? Joseph lui serra les deux
mains avec effusion; puis il prit
un parchemin sur lequel élailtranscrii l’Edit de Tolérance, et il le
remit au paysan. En le déroutant,
Senitz y trouva encore un billet de
500 florins avec cette note ; a Pour
la construction d’une chapelle ».
— Ainsi l’oratoire protestant de
Lakenstein porte-t-il aujourd’hui encore sur sa fepade cette inscription
commémorative : Don de l'empereun>.
Quel puissant encouragement à
la fidélité clirélienne, en tout temps
et en toute chose, ne nous est
pas adressé par ce simple réciil
\ travers le \'al ht.
I.
Au^malin'de la vie, au commencement de îa^camèfe, rentliousiasme
est grand, les illusions abondent. II
en est ainsi au commencement de
toutes les courses.
Nous roulions joyeusement, par
june belle matinée d’août, sur le
tramway de Pignerol à Cavour, savourant d’avance le plaisir de traverser un jour avec une égale rapidité le Val Pérouse et le Val Luserne.
Nos regards se portaient vers les
montagnes du côté du Mont Viso
avec d’autant plus d’ardeur que,
dans la plaine, la chaleur devenait
intense.
A Cavour nous quittons le ti’iimway pour prendre l’omnibus qui
doit nous conduire, à travers des
nuages de poussière, jusqu’à Barge.
— En tournant la célèbre roche de
Cavour, ma pensée se reportait iti
volontairement vers le passé. Que
de soldats sont tombés en montant
à l’assaut de ce roc ou en le défendant. Là cependant fut aussi
signée la glorieuse paix de juin 1561,
l’une des plus avantageuses que les
Vaudois aient obtenues.
La campagne que nous traversions
était cruellement éprouvée par la
sécheresse. A voir ces vastes champs
do maïs séchés par le soleil on ne
pouvait se défendre d’un senlimenl
de tristesse. C’est ainsi que Pieu
nous rappelle fréquemment la dépendance on nous sommes de sa Providence.
Barge est un joli bourg bien
abrité derrière une ceinture de collines; la campagne, sauf au couchant,
est fertile — mais, que voulez-vous?
~ on ne commande pas aux impressions, — les noms de Barge
et de Bagno! éveillent peu de sympathie.
Une de marche, et nous
arrivons |ji^ la collette de Barge,
en pleine V-allée du Po. Elle forme
à cet endroit comme une petite
plaine triangulaire, au milieu de
laquelle ou aperçoit les clochers
de Païsarme; puis elle se rétrécit
de nouveau pour s’ouvrir plus bas
vers Revel et Saluces.
Quand on ne fait que traverser
un pays, on le juge superficiellement; le fuit est que nous avons
été frappés... devinez de quoi? —
De la polite.sse des charretiers qui
nous .saluaient et nous souhaitaient
bon voyage. Peut-être avons-nous
été particulièrement heureux dans
nos rencontres. Ce qui frappe péniblement c’est de retrouver partout,
dans cette vallée, où autrefois a relui la
vériléévangélique, l’empreinte de l’orreur. — Voici un pilier avec l’image
4
.„.332-.
de la Madone; lisez celle inscription;
« Approcliorrs-nous avec confiance
du trône de la grâce j Hébr. rv,
16. — En pareil lieu, ce beau
verset fait naître des pensées tristes.
Aux Caiiciriere basses, voici Téglise
de Saint-Antoine. A droite de la porta
se trouve un vase à eau bénite avec
ces mots; Aqua benedicta, extingue
delicta mstra. El voilà l’eau bénite
substituée au sang précieux de Christ.
Partout des images du patron de
la Vallée Sainl-Geoffroi (S. Giafré),
ce guerrier des croisades.
De Païsanne à Crussol la route
est d’abord assez belle, bordée de
beaux chalaignei s comme de la Tour
à Bobi. Nous traversons les villages
de Ghtzola, des Caucinere basses
et hautes, — mais non sans être
poursuivis par des mendiants. Mêpie
au haut de la vallée on peut voir
de petits garçons et de petites filles,
bien portants, quitter tout à coup
leurs vaches pour venir‘■vous demander avec insistence « la carità
d'un sold T> prolestani qu’ils ont
« tanta fjim\ » Et les parents laissent faire. Décidément le catholicisme ne développe pas le sentiment
de la dignité personnelle. Si l’Evangile professé, un Jour, dans les villages des Biolets et de Bietoné,
situé sur te versant opposé, avait
continué d’exercer son influence
dans ces lieux, il n’en serait sans
doute pas ainsi.
Peu à peu la vallée se rétrécit,
et la roule se rapproche du Po
que l’on aperçoit rouTanl ses ondes
sur un lit rocailleux. Bientôt on se
trouve en face d'un grand rocher per«
pendiculaire; c’est 1’ extrémité d’une
arête qui sépai^e la vallée en deux.
L’embranchement à gauche est étroit;
on aperçoit sur le flanc méridional
de l’arête, le blanc clocher de la
Villa d'Onzin. Nous suivons le vallon qui est à droite. La scène est
sauvage; — partout des rochers.
La végétation change; les frênes,
les ..mélèzes et les bouleaux prennent la place des chataigners. Les
champs de seigle et de blé noir
remplacent ceux de maïs ou de
froment. L'air devient plus frais et
bientôt aussi les ombres de la nuit
nous entourent. Nous arrivons enfin
à Crussol, où pour nous consoler
de la fatigue, on nous annonce
qu’il faut encore monter, à douze
minutes de là, sur la hauteur où
s’élève à 14H mètres au dessus
de la mer le sanctuaire de San
Giafré. Le couvent, qui a été transformé en hôtel très-convenable, nous
fournit en effet bon souper et bon
gîte. Nous en avions besoin.
L’Eglise, Vautloîse
et rEglise Morave.
Le rétablissement de relations plus
intimés entre notre Eglise et l’Eglise
des frères moraves, ta présence d’un
mini.stre vaudois au dw’nier Synode de
Moravie et f insislance qo’ ont mise
nos frères de Boiième pour que notre
Eglise envoyât un représentant pour
le centenaire du décret de lilierlé accordé pai' Joseph II aux diBciples si
longtemps perséeutè.' de Jean Huss,
sont propres à altirei' notre «Uenlion
sui- ces Eglises sœurs. Déjà l’jfiaiia
Evangelica a commencé sur ce sujet
une série d’articles; deux conférences
ont eu lieu dans le Temple neuf de la
Tour, sur le passé et sur l’étal actuel
du pi’olestaiitisme dans ces contrées.
Nous ne voulons cependant pas impiéler
sur le terrain d'autrui, bien persuadé
que te Témoin aura au moins un regaiti de ces oommuitieaiiens.
5
~â33~
Ge n’esl que d’une manière très indirecte que nous parlons îuijourd' hui
de l’église morave et à propos de
queiqives asseriioris coiUemies à la
page 63 de Vintroduction à la dogmatique chrétienne de M. le professeur
Geymonat. M. Geymonat parlant des
deux principes du proleslantisme qu’il
formule ainsi: Toute la vérité en Christ,
la vérité conforme à la Bible , ou eu
d’autres termes; Glirisl unique auteur
de notre salut, la parole de Dieu norme
unique de notre foi, le premier principe substantiel ou générateuiq le .second principe formel ou normatif, établît que si r Eglise Vandoisô n’ a
connu d’autre médiateur nupiôs de
Dieu que Jésus-Christ, son principe
distinctif a été cependant le principe
formel, l’autorité de la Bible, regie unique de la foi et de la vie. — Les Barbes
Vandois appienaiéni par coeur des par*
ties de la Parole de Dieu qu’ils récitaient
dans les assemblées du cuite. La Bible
était leur science et leur art.
M. Geymonat pense que quelque excellent qu'ait été le témoignage rendu
par les Vandois, il y aurait eu parmi eux
une plus gronde lumière, uriô vie plus
abondante, s^ils avaient regardé plus
à la substance qu’à la formeplus
à l’espHl qu’à la lettre, plus à
Christ lui môme qu’ à la Bible.
C’est à cet égard, pense-t-il, que l’église Vaiidoise diffère de ses sœurs les
églises de Bohème et de Moravie. Les
frères rttoraves ont suiiout conleniplô
le Christ cnicifié. Et si la Bible était
toute fa théologie des Vandois, celle
des Moraves est top le dans le sang de
Christ. Il exprime i‘ôpiflion que mêrhe
depuis que l'église vàudoise influencée
pài' Ja Réforme du 16® siècle, a prore.<l£ié des dogmés plus corrècis sur la
grâce, il y a eu néammoins toujours
dans son' sein une tendance à la pro'«
pre justice. Pourquoi, demande4-iL
notre littérature est-eile si maigre et
si ascétiqiiel? Dom'qnoi notre poésie estelle si prosaïque, et nous dirons, si
ntifle ? Pourquoi ta discipline a-i-elle
été si rigide? Pourquoi noire œuvre
missionnaire si inféneure à celles des
Moraves ? C’est, nous paiail-il, répond
M. Geymonat, parce que nous n’avons
pas contemplé principalement la personne du Sauveur. La priorité dopnée
au principe formel produit plus fooileménl te formalisme, la légalité, Su
au moins Une religion plutôt passive
qu’expansive. Il est certain que» parmi
nous lafoi'ce de résistance a éiédebeaucoup supérieure à la force d’expansion.
Nous avons voulu donner toute la
pensée de M. Geytuonat, et nous l'avons
traduit presque iitléralemenl, non pour
le combattre, mais pour attirai' sur
cette question l’attention de nos lecteurs* Connaissant quelque peu l’Allemagile nous meüuhs en présence non
seulement les Moraves et lesVaudéts,
mais les l.uthéi iens et les Réformés ,
sur la question qui nous ,occupe , et
nous constatons que si les uns et les
autres ont admis les deux principes et
les ont opposés aux erreurs des catholiques romains qui ont peu à peu
substitué à la Bible la tradilion et le
pape, et aux mérites du sang de Ghi isl
celui des saints, de la Vierge et encore le pape; les Réformés ont néammoins mis l’accent sur le principe
formel et les Luthériens sur le" principe substantiel de ¡‘Eglise protestante.
Et si les Réformés ont facilement glissé
vers le formalisme, les Luthériens n’en
ont pas été éxempts, mais en outre
sont bien souvent tombés dans l'erreur
de faire peu de cas de l’Aricien Testartieiit et surtout de la joi. Nulle part
par exemple, le jour du Seigneur n’est
trangt'essé ahSsi généfalemeni qu’en
Allemagne, même par ceuX qui professent d’être cbrétiqns.
Quant à nous Vandois, notre tort n'a
pas été de rions auaètier Bible et
à son autorité; c’est bien tôt un
de nos avantages, disons-rnieuXjkUn de
nos privilèges, mais nous 'deVbtis nous
reprOcber encore même 'aiiji?||[|xf hui ,
après le réveil dit comrnenceidèiit’ de
ce siècle, de ne pas nous altacfjôr avec
une force au moins égale à la pèt’soniie
et à l'œuvre fédempirice dit ijaiiveiir.
Ne serait-ce pas pour cela que .s’il y
a de l’orlhodoxie chez nous il n’y a pas
la profondeur de la vie cachée avec
Ghvisl en Dieu ? Nous avons connu auir(efois un vieillard qui savait par cœur
les Proverbes, VEccléstaste et bien d’au-
6
.334
Iresparlies de l’AncienTeslamenl elqiii
pour aulatil qu’il nous en souvietu ,
ignorait les Evangiles el tout le Nou*
iVeau Teslainenl, ou n’en avait qu’une
liilelligence très limitée et très insuffisante.
J1 nous semble cependant qu’un
changement notable est survenu à cel
égard dans renseignement théologique,
dans l’enseignement religieux el dans
la prédication, mais le même esprit
règne encore dans le peuple el spécialement dans quelques unes de nos
paroisses : c’est à cel esprit que nous
devons en grande partie attribuer la
répugnance il accepter des manuels où
les doctrines évangéliques sont plus
accentuées que dans le vieil Oslerwald,
et des recueils de chant pour le culte
autre que les Psaumes.
Nous sommes depuis longtemps de
l’avis de M. Geymonal qu’au fond les
deux principes dont nous parlons se
ramènent à un seul qui est Jésus-Christ,
le chemin, hx vérité et la vie, .et qu’en
nous attachant à sa personne par une
foi^vanle, nous serons forts contre le
pape, contre le formalisme, et tontes
les espèces de rationalisme.
Alors nous pourrons constater au milieu de nous non seulement le respect pour le saint Livre, des habi‘ ludes religieuses, de l’orthodoxie, mais
encore, ce qui nous manque encore à
un trop haut degré, une piété profonde
el vivante, fruit de la foi à la personne el à l’œuvre de Jésus-Christ.
incrèdole converti.
Un ministre résolut de prêcher une
série^ÿd*! sermons contre l’incrédulité.
Parmi les personnes qui furent attirée par ces prédicalio^ns était un incrédule qui vint hien'lôt prendre habituellement une place dans le temple
el demanda même de faire partie de
l’église.
— J’aimerais bien savpir, lut dit un
jour le pasteur, le quel de mes arguments vous a ramené dans le chemin de la vérité.
—- Ce ne sont pas vos arguments
qui ont produit ce changement en
moi, réppndit le jeune homme.
— J’ai cependant observé que vous
avez suivi régulièrement ma série de
discours.
Oui, monsieur, mais ne connaissez-vous pas celle pauvre vieille
femme aveugle, qui s’assied ordinairement au pied de la chaire un peu
à gauche ?
— Je la connais Irès-bien.
— Eh bien ! L’une des premières
fois que j’entrai dans votre temple, je
vis celle pauvre aveugle descendre
avec peine l’escalier et je crus qu’elle
allait tomber. Je la pris par le bras
et lui dis;
— Vous aiderai-je à de.scendre, madame ?
— Oui, monsieur, s’il vous plait.
Quand je l’eus fait, elle saisit ma
main et me dit:
— Aimez-vous Jésus, mon Sauveur
bien aimé ?
Elle me dit cela d’une telle manière
que je connus qu’elle avait un Sauveur, el que à cause de cela son cœur
était plein de joie , malgré ses infirmités. Mon incrédulité; fut vaincue par
ce témoignage rendu à la vérité ; el
j’ai senti depuis lors l’ardent désir de
posséder aussi le Sauveur.
{Oiristian Hèrald).
tackte
jean Lonis Paschalo et les martyrs de «’alabre par Alexandre
Lombakd. -- Un vol. de 108 pages
in 12®, Genève, Bâle et Paris 1881.
Nous sommes en retard pouri annoncer celle nouvelle publication du
digne et zélé président du Comité
central de la fédération pour lajsanclificalion du dimanche, qui, à côté
des occupations si nombreuses que
lui vaut celle qualité, trouve encore
du temps à donner aux'études historiques, el pai'iiculièreraent à celles qui
ont trait à l’Eglise Vaudoise. Deux ouvrages de cel auteur sur celle matière
7
.335.
onl déjà été l’objet d’une mention
dans le Témoin : Pauliniens, Bulgares
et Bons-Hommes en orient et en occident , avec un fac-similé photographique de la Nobla Beyczon, et Pierre
Valdo et les Vaudois du Briançonnais.
Celui que nous annonçons aujourd’hui,
reproduction avec quelques documents
nouveaux d'un travail déjà publié en
1865, est le récit du martyre de ce
noble témoin de la vérité , Giovanni
Ludovico Pascale de Cuneo, premier
pasteur des Eglises Vaudoises de Calabre, qui, après quelques mois seulement de ministère au sein de ces
Eglises, et neuf mois de la plus horrible captivité, fût brûlé vif à Rome,
le 9 sernplembre 1560, en présence
et à la grande satisfaction du pape,
des cardinaux, des inqnisilems et d’un
nombre considérable de prêtres et de
moines. Ütae .carte extrêmement bien
faite de la Calabre ciiérieure où se
trouvaient cas églises emportées par
la même persécution qui leur enleva
leur pasteur,une des plus atroces dont
l’histoiM mention, ajoute un
prix particulier à ce volume qui, à
tous égards, constitue pour les membres de l’Eglise Vaudoise une nouvelle
et considérable dette de reconnaissance,
envers le pieux et sympathique écrivain genevois, qui lui a donné, par
celle publication une preuve à ajouter
à beaucoup d’autres du touchant intérêt dont il est animé pour elles.
Au nombre des documents à l’appui
qui font partie de ce volume, nous
avons lu avec un intérêt loul spécial
la lettre qu’adressait de Chambéry, à
l’auteur, sous la date du 12 juillet
1865, un des hommes les plus compétents en ces matières, à propos de
la question si controversée des origines
vaudoises. Se posant à lui-même la
demande ; « si les Vaudois sont les
» pères des autres sectes ( Calhari,
V Palerini, Pauvres de l.yon et Albi“ geois ), ou bien s'ils ont été lormés
» eux-mêmes par les sectaires chassés
des autres pays et réfugiés dans les
» hautes retraites des Alpes ? », il révpond; «pour moi, je pense qu’il
» faut accepter celle dernière hypo» thèse, pour le versant oriental des
» Alpes; que le peuple Vaudois a été
. formé par les éléments venus de la
) haulA Italie ; mais, pour le versant
» occidental, c’est le contraire qui est
»arrivé; c’est le peuple Vaudois, ce
» sont ses doctrines religieuses qui
» l’opt envahi, qui se sont précipitées
D avec les vallées et les rivières qui
» tombent sur la France méridionale ».
itoui[ieUe6 rcUigieuscß
Italie. — L’Union chrétienne de
Turin a publié son troisième rapport
duquel il résulte que sa vitalité, au
lieu de diminuer a été en augmenlanl,
et qu’assez de bien a été accompli,
par son moyen, dans le courant de
l’année dernière, pour qu’on puisse
en attendre davantage encore pendant
celle qui vient de commencer. Il en
sera ainsi dans la mesure où chacun
de ceux qui la composent, s’efforcera
de réaliser dans k vie de tous les
jours les vérités sur lesquelles celle
union se fonde, et dont elle se propose le triomphe.
Mercredi, 19 courant, à 8 heures
du soir, les ouvriers de l’Eglisf/Vaudoise à Turin, onl inauguré, Iftns le
quartier dit de Vanchiglia, ufr irèsgracieux et passablement vasl|:*aocal
destiné a la prédication de l’Evangile.
Le sujet du discours prononcé , à
cette occasion, par l’Evangéliste monsieur W. Meille était le suivant: Que
sont et que se proposent les Evangéliques. L’Assemblée, presqu’en totalité
composée de catholiques hommies et
femmes, s’est comportée, de la manière
la plus convenable, d'un bout à l’autre
du service que le nouvel Evangéliste
au poste de Turin , M’" C. A. Tron, a
terminé par la prière.
France. — Mardi dernier, 18 octobre, s’est ouvert à Marseille le second
Synode général officieux des églises
réformées de France, composé des
délégués de vingt Synodes provinciaux
également officieux, an nombre de 85,
dont ecclésiastiques et àA laïques.
8
,336~
Nôns espérons avoii’ de bonnes nouvelles à donner à nos lecleurs, sur
' celte convocalion à laquelle la ,ginise
même qn’elle délérid assure d’avance
Ionie noire sympathie.
La Conférence ordinaire desParoisses
(lu Val St. Martin s’ouvrira à VilleSèche le 24 courant à 9 heures du
malin. Le sujet spécial à traiter est;
La prière.
ISe0ttc pitttqu^
fÊtati». — Les banquets offerts aux
minisires et aux députés continuent
leur train. Les journaux se remplissent de leurs discours. Nous avons lu
celui de Berli à Avigliana; il ne nous
a rjen appris. Non seulement Nigra,
ann^assadeur a St Petersbourg, mais
aijssi ÎÎenabrea, ministre h Londres,
df Launày à Berlin, et de Robilanl à
Vteflne sont venus conférer avec Mancini, ministre des affaires étrangères.
I.es rues de Rome, et surtout les principales églises sont visitées par les
pètè^i itafiertê, dont le nombre s’élève
à ^Oœon en attendait 8 à fO mille,
cebîf pii les a solemnellement reçus
o^bé^i^ans la cathédrale de Rl-Pierre.
‘ 1æ. (jd^ivernernent a pris deé mesures
podr qitè les pèlerins ne fussent pas
inquiétés et que l’ordre ne fût troublé
d’aucun côté.
L’entrevue du roi Humfeert avec
l’empereur d’Autriche aura lieu prochainement.
- Le président de la
République, Monsieur .Iules Grévy, a
appelé auprès de lui Gambetta, mais
le mlnialré Ferry n’ayant pas encore
donné sa démission, Grévy ne pouvait charger le président dte fa Chambre
de former un autre cabStiel. Gambetta
désirerait que l’ahcién ministère se
présentât devant les Chambres et fpt
jugé par elles; c’est probablement ce
qui aura lieu.
La prise de possession de Tunis
par les troupes françaises a eu lieu
sans bniii. Cependant le gérant du
Consulat italien doit avoir proleslé,
fans (foule, pour la forme. —* L’agilalioH des ¡rtiransigeaitls continue au
cri de: A bas Gattibella! A bas le
ministère!
An0$<éterre. — Le gouvernemelît
a ordoiirié et fait exécuter rarrestalion
de Parnell, le chef de la ligue agraire.’
Les Irlandais en ont pris occasion»
pour répandre sur tout le pays Tagiiatîon et la révolie. Tons les partis
en Angleterre se soutiennent dans cette
question.
AHemagne. — On continue à faire '
des conjeclnres sur la préléndue visite
de Gambeita au solitaire de Varzin,
le prince Bismark.
' ............. ' .........
A.nn,onoe>i^f^'
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