1
Année Sixième.
27 AoCtl 1880
N, 35
LE ï
ËCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Volts vie sêrei ié>yioins. Actjîs 1,
Suivant la Icrire avec la chat'ité, Ei*.. ], 15^^;
I
PRIX D’ABBONiiÉMENT PÀR AN
Italie . . .. L, 3 !
j Tous les pays de TUnioii I
! de poste . . * ^ 1
Amérique . . . ’ ^ I
On s'abonne :
Pour yinlérieuv chez MM. les
pasteurs et les libraires de
Torre l-’elüce. ^ ,
Ppur VEûctérievv au Bureau d’Administiation.
tin op plusieurs puniérpâ séparés, demandés iévanfr le iirafre.lO cent, chacun.. ,, ,,
Annonces : 25 cèntiîtteà par Îi'gbé.
Les envois d'atgent se font pai?
lettre recornmandée bu pa,r
mandats sur. le Bureau 'de Perosa Argentina, ' ' ' ' ' '
Pour lu; REDACTION adresser ainsi r A la Direction du 7‘éfnoin , Pomarétto < Piherolo) Italie. • |
Pour TADMINISTRATION adresser ainsi : Al’Administration du Témoin, Pomarettb i Pînerolo}ji^lib,
îSoirimaîr*^. . ,
■) . " . . . ■ 'T
Nos. aucicns . Synodes. — La , fòle du
16 aofjL Correupundanai, — l)ii,,pu|faul
bruié ''ivaiit, —Siadame Mary .Iron née
Vola. — Normiièii relfoietises et failu divers. Hernie politique. — Aniiöiices.
NOS \mms sïiüODEs
-.«Ite!»
La Républiqiie de Saint Martin
(ne pas confondre avec celle de St. Marin)
(Voir te num. 54),
Pendiiiit fort longtemps , nous
ne voulions pas y croire,(et nous
savons de source certaine que,
jusqu’à ce jour, la plupart des
Vaudois persistent dans la même,
incrédulité. C'est M*'Al. Muston,
notre historien', qui ¡le premier a
publie' ce fait étrange en l'appuyant
sur des documents officiel^ tirés des
Archives de Cour de Turin. Si
nous avions lu avec plus- d’attention soit son court récit,, soit les
notes qui l’accompagnent., nos
doutes se seraient probablement
dissipés beaucoup plus tôt, Quoiqu’il en soit, c’est l’étude atten
tive des'’Aètés dë''hios'‘Ancîérls
Synodes qui les a chaîi^e'S èn cèrtitudé'.' Voici 'd^ahôrd qUélquës
articles d-ii> dbeument'prindipàî
c'est-à-dire, du traité cou ci a p'ar
le Duc de la FeuilladeoaU) noma
de Louis XIV, avec lesohabitants
de la Vallée de St. Martin , signe
le 26 juillet 1704 par Te Roi; três.ch ré tien et contre signé Colbert.
« Les Chefs, Anciené'/Syûdics',
» Conseillers , Capitaines et àutres
» officiers de la Vallée de ÎSàint
» Martin , Pomaret, ' Euvers-Pi» nache et Chénevièrés , tant 'ca^ :
» tholîques que de>1a religion pré» tendue réforine'e * • ■ ■
» 1. S'érigent et sont' reconnus
« e'n république , sous( .là, prolec® tion du roi de. Francq et de ses'
» 'successeurs.;
»2. Ils se coiistitiierpnt'leurs
» propres réglements qui seront
» approuvés et maintenus par Sa
» Majesté très-chrétienne ;
i> B. Ils établissent parmi eux
» la liberté de conscience , avec .
» la réserve que, les réfugiés, fran» çais ne pourront venir en jouir;
2
...,278.,----
» 4. Pour raffermissement et la
» défense de la dite république,
» S. M. y entretiendra à ses frais
» les troupes nécessaires ».
En vertu de ce dernier article,
les troupes françaises s’établirent
dans la vallée, d’où elles faisaient
des incursions dans les terres voisines, surtout à Pramol et Saint
Germain qui furent dévastés et
abandonnés par la plupart de leurs
habitants. « Il s’y rassembla des
» vagabonds de tout pays, dit Mus» ton. Cette vallée (dit un mémoire
■ pour les Eglises évangéliques de
» Piémont) étant tombée dans la
» rébellion , est maintenant habitée
» par la lie et par l’écume de
» divers peuples qai portent les
» armes contre S. A. R. ».
Nous nous sommes naturellement demandé quels motifs puissants avaient pu porter les habitants de la Vallée de St. Martin
et d'une partie de celle de Pérouse
à se placer sous la protection du
plus impitoyable ennemi du protestantisme. Nous avons été heureux d’apprendre par M. Muston
que, d’après un mémoire de l’époque, les Vaudois avaient d’abord
repoussé le traité comme il le fut
par ceux du val Luserne, auquel
pareille offre avait été faite, mais
que le général français s’étant emparé de tous leurs biens, ce fut
pour y rentrer qu’ils consentirent
à ce traité. Comme la liberté de
conscience leur était garantie et
que, malgré les dures leçons qu'ils
avaient reçues, ils s’obstinaient à
croire, qu’une parole venue de
haut ne pouvait pas mentir, ils
n’étaient pas disposés à quitter
ces maigres héritages de leurs
pères reconquis depuis quinze ans,
à peine.
Mais il y a dans le traité, —
parmi quelques détails sans valeur
politique, — comme s’exprime M''
Muston, — une clause qui pourrait bien avoir été un puissant
argument pour vaincre les résistances. L’art. 5 stipule au nom
des vaudois que S. M. et ses successeurs leur fourniront toujours
du sel au Périer, au prix de deux
sols la livre.
Nous avons parlé dans un précédent article (n. 34).des pasteurs
errants et d’un pasteur donné au
corps de milices nommé le camp)
volant. Ces pasteurs étaient ceux
de Pramol et St. Germain dont
les paroissiens avaient dû se disperser et celui de Praly lequel,
comme ses collègues de Villesèche
et Maneille, avait à ce qu'il semble
été expulsé de sa paroisse. Le
pasteur de Pornarel, Jacq. Léger,
fut provisoirement placé au Villar,
en attendant que les temps venant
à changer, il pût reprendre une
des églises du val St. Martin.
Pendant quatre années les six
églises de la vallée furent entièrement privées du ministère et
même en grande partie de l’enseignement, et l’on put craindre
avec beaucoup de raison qu’elles
ne fussent définitivement perdues
pour la confédératiou des églises
vaudoises. 11 est vrai qu’elles s’étalent bientôt lassées d’être sans
pasteurs et qu’elles avaient accepté
le ministère des deux candidats ,
Malanot et Leydet que nous avons
déjà mentionnés. — Mais cet acte
même trahissait l’esprit d’indépendance et de révolte contre la di-
3
^979
scipline de l’Eglise, dont les meneurs de la vallée étaient possédés.
Fort heureusement le sort des
armes mit promptement fin à cette
ombre de république du sel. La
Vallée de St. Martin rentra sous
la domination de Victor Amédée
qui accorda une amnistie complète
à tous ses habitants, en considération de la fidélité que lui avait
témoignée la vallée de Luserne,
(Patentes de grâce datées du Camp
de Balbouté 17 août 1708 ), à la
condition qu’ils renouvelleraient le
serment de fidélité à la maison de
Savoie (Muston iv, 25).
Au Synode du 23 octobre 1708,
les églises du val St. Martin, qui
n’avaient plus pris part aux Synodes depuis 4 ans, sont représentées par des députés laïques etla première délibération de l’assemblée est conçue en ces termes:
<■ Nous avons cru qu’il fallait pro» céder aux choses suivantes pour
" le service de S. A. R. en éta"■ hlissant quelques pasteurs dans
» la vallée de St. Martin , propres
” pour confirmer ces gens là dans
» la fidélité que nous devons tous
» à notre légitime Souverain, con» formément à ses royales inten» lions et en conséquence de la
» permission que noies avons de sa
» dite A. R, comme il conste par
» un décret donné au Camp de
» Mentoules leî3septembrei708<^.
Nous nous plaisons à relever
ce fait intéressant, c’est que non
seulement aucun pasteur n’a concouru à la constitution de cette
étrange république, protégée par
l’un des plus cruels despotes des
temps inodernes, mais que six
d’entr’eux ont été contraints de
quitter leurs églises pareequ’ils
ne pouvaient pas participer à la
révolte insensée de leurs paroissiens, ou qu’ils en étaient violemment chassés, comme le furent
ceux de Pramol et St. Germain.
Si les expressions, plutôt modernes, de progressistes et rétrogrades avaient été connues en ce
temps là, c'est de cette dernière
que l’on aurait honoré ces pasteurs
fidèles Or il est indubitable que
si nos pères avaieiu été assez insensés pour prêter l’oreille aux
séduisantes promesses de Sa Majesté très-chrétienne, il y a longtemps que nous partagerions le
triste sort de ces populations environnantes qu’une même foi unissait jadis à nous, et pour les
quelles l’évangile est devenu une
lettre morte et uin livre soigneusement scellé.
Nous avons TU (n.33) comment
les deux proposants Malanot et
Leydet, très sévèrement censurés
au Sj’node de 1708, sont, au Synode suivant de 1709, donnés
comme pasteurs, le premier à l’Eglise de Massel et Maneille, le
second à celle de Praly et Rodoret. Ce que nous n’avons pas mentionné et ce qui explique et atténue
en partie la destitution formelle
prononcée au Synode de 1715
contre le pasteur Leydet, c’est la
circonstance suivante : » Lorsque
l’Eglise de Praly demande et que
le Synode de 1709 lui assigne
le ministère du sieur Leydet , le
major Malanot, selon les ordres
qtiil en avait reçus du général
Désauzet, a déclaré qu'il n'était
pas tout-à-fait bon de le mettre
dans la vallée de St. Martin. Mais
l'assemblée a passé outre persuadée
entièrement de sa fulélité pour S.
4
'280.
A. R. de la quelle toute Vassemblée
est prête d lui donner un témoignage authentique «. — Elle se
trompait , êi ce qu’élle reconnut
plus tard, et 4] est probable que
Î’un des griefs élevés contre Leydei
fut un grief politique , auquel se
joignirent certains actes condamnables que la deliberation synodale' ne spécifie pas.
La fête tffl 16 aflât;
Aucun ¿0 nos lecteurs ne se sera
imaginé . nous l’espérons, qu’en faisant'titie réuniôtl’¿1 l'a mi-août, nous
pensions Ile moins du monde à fêter
ceüer fable qui porte le nom de l’Assqmplion de la Vierge Marie. Peu de
personnes' respectent autant que «pus
lii Vierge Marie telle qu'elle est mentionnée dansMa Cible, mais par la grâce
de Dieu nous n’avons jamais songé à
adorerda créature à la place du Créateur.
D’un autre côté nos lecteurs reconnaissent peul-êlre pas tous les circonstances qui ont donné lien à celle réunioni^'lAvant* •184'8 les vaiidois étaient
obligés ,de chômer pendant les fêles
catholiques jromaines, et malheur à
ceux qui auraient été surpris au travail en ces joiirs là. Puisque nous ne
pouvons pis Iravaillef sans voir riniissier pous intimer la contrevenlion,
disaient les vaudois, allons à la montagne et tenpns y des réunions religieuses pour notre édification. Ce fui
à Rognosa sur les hauteurs'd’Angrogne
qu'eurent lieu les premières réunions
de ce'genre; Plus lard les vaudois choisirent les localités, célèbresndans leur
histoire pour , s’y réunir tour à tour
à la ini-Aoûl. Et nous eûmes des réunions de 2 à 3000 personnes à Pradu-lour , à la Calsille , à Siband , à
Rocciamaneoul, à Pianpra, à Ciampet,
à.la Sarrà ,■ et ailleurs encore.tAvec un
petit sou, chacun potivajt emporter de
ces fêtes une feuille où l’on avait imprimé le récit des faits accomplis dans
la locaiilé où avait eu lieu la réunion.
Nous avons entendu un grand nombre
de personnes exprimer le désir que
celte bonne habitude soit rétablie.
Nous avons si pe.u l’inleiUion de fêler
le 15 août et ce que rappelle ce jour
aux calboliques romains que noire réunion a eu lieu celle année le 10 août.
Dès le matin de cette belle journée de
joyeux groupes qui avaient bien l’air
d’aller à la fêle arrivaient par tous les
chemins qui aboulis.senl, à un bois magnifique situé aux Slringal, près des Gonins d’Angrogne. El bientôt une nombreuse 'assemblée se forma dans ce
vaste temple créé par la main de Dieu
.qui a placé le ciel .pour pavillon, ic
soleil pou.v luminaire, les grands ebâtaigners pour colonnes et la verte pelouse pour plancîier. Le.s enfants curent la première place celle fois, el
se rangèrent autour de l’estrade dressée
près d’un beau cbâLaigner, G’esi à eu.x
que se sont adressés plusieurs orateurs,
car il s’agissait de célébrer aussi, à
notre manière, le centième anniversaire de la fondation des écoles du dimanche. — Les orateurs ne manquèrent pas,, puisque nous avons entendu
au moins quinze allocutions dont 8
avant el 7 après midi- Elles ont été
toutes courtes ces allocutions, les orateurs s’efforçant, — pour autant que
faire- se peut, —- de ue pas dépasser
les 15 minutes chacun. Nous avons
eu ainsi une agréable variété et même
les enfants ont été capables d’entendre
huit discours de 9 1j2 h. à midi, sans
se moBlrci’ trop fatigués.
Il faudrait nu volume pour contenir
les allocutions qui onlété prononcées;
il ne faul donc pas songer à les retrouver dans les petites colonnes de
notre modeste journal. Nous essayerons cependant de vous donner un
peu à la fois la substance de quelquesuns de ces discours. Pour le moment,
qu’il vous sufiise..de savoir que outre
les pasteurs des paroisses du Val Pélis,
el deux professeurs du. collège, nous
avons eu le plaisir d’entendre Messieurs J. P. Meille, M. Prochet, Docteur Laura, J. Moreno , G. Appia et
l’ancien Gaydou. Qu’ils se soni.àmusés
les enfants après avoir dîné à l’ombèe
5
-981
touffue des châlaignet s ! Un de leurs
amis, M. Paul Meille, a eu la bonne
idée de faire partir trois ballons dont
l’un est allé tomber à Chanforans, où
a été tenu en 1532, le célèbre Synode
d’Angrogne. Il fallait voir Les enfants
suivre des yeux ces ballons et se réjouir en les voyant se dégager îles
dernières branches des citàlaigners et
gagner les hauteurs 1
A l h. le tonnerre nous lit savoir
qu’il était temps de terminer une réunion qui laissera un agréable souvenir
dans le cœur de chacun de ceux qui
qui ont eu le bonheur d’y prendre
part. Une collecte faite à la fin de la
réunion a produit 36 IV, et comme
M. Ri voire n’a rien accepté pour les
dommages causés à son pré, les 36
fr. sont* destinés A l’Orphelinat. Nous
sommes sûr d’inlerpréter le désir de
toute l’assemblée en remerciant affectueusemerit M. Rivoire pour sa générosité et pour son bon accueil.
(!Torrc0pnbancc
La question soulevée par Îa corresrespondance suivante à été dès longtemps débattue et les meilleurs esprits
comme les plus fervents ebrétiens ont
constamment été partagés a son sujet;
ils le sont encore aujourd'hui cl si
nous publions volontiers la leltieSd’un
bomtne qui est vaudois de coüui' mais
qui. est; plus chrétien que vaudois ,
nous la ferons prochainement suivre
d’une correspondance ou d’un article
concluant dans un sens iout opposé.
fiéd.
Pau, le Id août. I8fi0
Momiciir le lièdackur du Témoin ,
L’obscur auteur de ces lignes qui
n’a guère pu, pendant sa longue carrière, s’instruire que dans la Bible où
il a appris adire, a eu l’idée d’examiner
dans son sublime conlenu si les aeles
belliqueux tant.vantés'd’Henri Arnaud,
sont justifiables ou non devant Dieu
et sa sainte Parole. Ses reclierclies l'ont
facilment convaincu du contraire et
vous le serez avec lui en evaminanl,
saps parti-pris , les passages cités ci
bas : « A la loi et au témoignage,
(Es. 8, 20)». — C’est là où nous devons aller, vous le savez, pour être
instruits et guidés dans toutes nos
voies el circonstances. C’est là que
nous troiîvons un modèle inraillible
qui s’est donné pour exemple afin
que nous marchions sur ses traces.
( Jean 13,-15; 1 Pierre 2, 21). —
Qu’avait dit le Seigneur à Pierre lorsqu’il voiiliU le défendre *? « Remets
ton épée dans le fourreau , car tous
ceux qui prendront l’épée, périront
par l’épée ». Lui qui aurait pu avoir
plus de 12 légions d'anges à son service et qui par sa parole fil tomber
à la renverse ceux qui en voulaient
à sa vie, n’usa pas de la moindre
misittrtce. Ils se laissa prendre, on lui
cracha au visage on le battit en se
moquant de lui..... ( MattH: 26, 67,
68). — Enfin il se laissa mener à la
boucliei'ie comme une brebis muette
devant celui qui la tond , même il
n’a point ouvert sa bouche etc. {Es.
53 ).
Quel précieux enseignement el quel
merveilleux exemple , n’avons nous pas
dans ces passages pris entre plusieurs
autres analogues, trop longs àexaminer
ici. Quel usage la cbrétienlé en a-t-elle
fait ? Sauf, liélas, de bien rares exceptions, elle n’a point imité en cela son
divin Maître et comme Eve, elle a
écoulé la p.arole perniciense de Satan
plutôt que la Parole bénie de Dieu.
Seule cette Parole pouvait la rendre
beureitse et ses descendants avec elle
en y restant soumis ; mais celui qui
est meurtrier el menteur dès le commencement a eu la prédominance sur
le cœur de nos premiers parents. Quelle
terrible conséquence en résulla-t-il
pour eux et pour toute leur postérité ?
N’allez pas croire, cher ami, que
je veuille prendre l’allure d'un docteur
en vous faisant ces ol)servalions ; car
niodéslie à paî t je sens le besoin do
m’inslruiro plus que d'instruire les
autres. Mon but est uniquement, croyez
le, d’engager vos lecteurs, si du moins
vous jugez ees lignes dignes de paraître
6
-282
dans voire estimable journal, à examiner avec soin la baule valeur des
passages cilés dans celle lellie, de les
mettre en pratique et d’en soutenir
la lliéoiie qui est trop négligée par
suite d’une pernicieuse interprétation.
Il n’est que trop accrédité en effet ,
même dans les églises, que la défensive
est permise et légale etc. cft qui est
enlièremenlifaux. En lisant atleniivement les Saintes Ecritures, on s’aperçoit qu’elle est littéralement anti-scripluraire, aussi bien que l’offensive. Lisez
enlr’autres; « Ne vous vengez pas
vous même, car à moi appartient la
vengeance, dit le Seigneur ( Rom. 12
17, 21 et 1 Tues. 5, 15) ». - « Ne
rendant point mal pour mal, ni injure
pour injure (1 PiEnnE 3, 9). — « Ne
rési-stez point à celui qui vous fait du
mal, etc. (Matth. 5, 39, 41) ». —
« Ne craignez point ceux qui ôtent la
vie du côrps.... (Maïth. 10, 28) ».
On voit d’après 1’ Evangile de' la
Grâce que la résistance n'est autorisée
■que vis-ii-vis du diable: Matth. 4,1,
11; Eph. 6, I l ; Jacq. 4 7 ; 1 Pierre
5, 8.
Que celui qui a des oreilles écoule
ce que l'Kspril dit aux égli.ses et (¡ue
celui qui veut être disciple de .lésus
n’écoule point d’autre Maître et ne
■suive point d’autre exemple que ceux
qu’il a donnés. Ob ! qu’il veuille nous
accorder à tous celle précieuse grâce
pour l’amour de son Saint Nom, et
pour sa gloire, Amen !
Quoique je désapprouve hautement
la gloire anti-ebrélienne et anli-scripluraire de Henri Arnaud , je ne méconnais pas sa valeur guerrière ; mais
esl-ellé selon le caractère que doit
avoir un ministre de l’Evangile de
paix et selon le caractère de Celui qui
allait de lieu en lieu faisant du bien
et jamais du mal ? — Je soumets celle
grave question au jugement de vos
lecteurs si ma lettre vient à leur connaissance, ce que j’espère, car la chose
est d’une si liante importance qu’il
me semble nécessaire de la prendre
au plus grand sérieux et de la faire
connailre le plus possible.
Je sens le besoin en terminant de
citer encore ces remarquables paroles
de Pierre: • et lorsqu’on le maltraitait
ne faisait point de menaces mais se
remellail à Celui qui \juge justement
(1 Pierre 2, 23) ». Voilà la'meilleure
et la plus sûre voie à prendre.
« Cerlainemenl aucun de ceux qui
s’attendent à toi ne sera confus ( Ps.
2.5 3) ». — • Ceux qui se coniienl en
riiternel sont comme la montagne de
Sion qui ne peut être ébranlée ( Ps.
125, 1 ) ».
Soyons de ceux là sans broncher
en regardant en haut d’où nous viendra
le secours.
Votre tout dévoué ami et frère en
Jésus
Un Vaudois dit Piémont.
Un cniîinl bnilé vivaiil
Il n'a guère plus de quatre ans le
petit Adolphe , fils d’Eiienne Ricca ,
qui va être enseveli aujourd’hui , 24
août , dans le cimetière d’Angrogne.
Et c’est depuis samedi après midi qu’il
est mort !
Voici comment le fait nous a été
raconté. ^
Le petit Adolphe était seul à la
maison pendant que ses parents travaillaient à quelque distance. Il parait
qu’il s’amusait dans la grange avec des
allumettes ; le fait est que la grange a
pris feu , et que le petit enfant a été
trouvé mort sous les décombres. La
terreur qui doit s’être emparée de lui
quand il a vu la grange en flammes et
aussi l’épaisse fumée l’ont peut-être
empêché de retrouver la porte de la
grange. Quel dommage qu’un petit enfant ail des allumettes à sa disposition
et ne soit pas sous le regard de ses
parents 1 Quel regret pour ces parents
qui sont privés de leur cher Adolphe,
et cela d’une façon si violente et si
tragique !
Gomme le brouillard couvrait les
hauteurs de Rognosa , où ce triste événement vient d’avoir lieu , la fumée
n’a été aperçue que lorsque les flammes avaient déjà consommé leur terrible ravage. C’est même longtemps
après qu’on a eu la pensée de cher-
7
./\rv>j\/wvr.-v
^283
cliei’ sons les décombres renfanl qu’on
iiv.nii cherché d’abord dans loules les
maisons voisines et dans ions les précipices et les buissons des bois environnanls.
Que ce triste événement nous tienne
près de Dieu , et que nos pensées se
poilenl plus souvent vers celle éternité
dans la quelle nous pouvons être lancés
lorsque nous y pensons le moins.
Itadanic ItUEtY T»0N née \'0LA
Samedi dernier un nombreux convoi
accompagnait à sa dernière demeure
lerreslre M'"« Maky Thon néé Vola /
épouse de M. le pasteur H. Trou de
La Tour.
jjmB croyait-on , légère
ment indisposée, quand la douloureuse
nouvelle_ se'répandit, qu’à la suite
d’une crise subite de sa maladie, elle
avait été violemment emportée par
une fièvre milliaire , dans la maison
paternelle où elle s’élail iransporlée
quelques jours auparavant.
M. le Modérateur Charbonnier, dans
le culle^ qu'il a présidé à la maison ,
a insisté sur le devoii’ d'oiîrirnos corps
en sacrifice saint, agréable à Dieu ,
ce qui est notre service raisonnable.
M. le pasteur Pons, sur le cimetière,
a exhorté la foule qui se pressait sur
la tombe de noire jeune sœur, à se
détacher des choses de ¡la terre en
portant ses regards vers celles qui
sont d’en haut : « Que vos reins soient
ceints et vos lampes allumées ». Si
notre chère sœur n’avait pas été prèle,
a-i-il dit,, le temps pour se préparer
lui aurait manqué. Mais les nomnreux
passages soulignés de sa Bible témoignent que les biens célestes la caplivaîenl depuis longtemps.
Ce prompt et inopiné déparl’est un
averiissemcnl pour tous.
Mous exprimons, ici, à M. le pasteur
Tron et à M. le D" Vola, envers qui
chacune de nos familles a une dette
de reconnaissance, et à toute la famille affligée, les sentiments de notre
vive et chrétienne sympathie.
P.
itoinueUca relt^icwscs
et faits divers.
Suisse. — Le 4U0® anniversaire de
la naissance de Zwitigli tombe sur le11' janvier 1884. Il est probable qu’on
fera co'incider celle fêle avec l’inauguration de la statue qu’on projette
d’élever au Réformateur, et pour laquelle il a déjà élé'recueilli une somme
de 55,000 fr. —|L’Evêque suisse cbt'éiien catholique M, Herzog vient^ de
partir pour l'Amérique pour assister
à des réutdons importantes ayant pour
but line fédération de loules les Eglises
chrétiennes de l’univers.
Angleterre, — Le Centenaire des
Ecoles du Dimanche a élé célébré dans
la province anglaise avec plus d’en~
ihousiasme encore qu’à Londres mémoDans quelque.s villes, la popnlafion entière s’est émue. C’est par centaines
de mille qu'on a placé et vendu les
médailles du Centenairel On a fabriqué
pour faire de la réciame, des parapluies centenaire, des jouets centenaire, etc. L’arrivée des délégués étrangers était annoncée par d’immenses
afflciies faisant connaître le programma
de la fête, et, pour les réunions d’enfants, indiquant soigneusement le nombre des écoles qui y prendraient part
et les rues que parcourrait la procession. Dans ces réunions, comme dans
les conférences, il a régné un enthousiasme qui se manifestait par de fréquents et vigoureux applaudissements.
Les grandes assemblées du soir, étaient
en général, présidées par le maire do
la ville, par un membre du Parlement,
ou par quelque autre pei'sonnage de.
distinction. Dans plusieurs localités,
il y a eu d’immenses rassemblements
d’eui'auls. Ainsi, à Halifax, on a réuni.
plu.s de .50,000 enfants dans la vasic
place du Marché, pour chanter des
hymnes et pour prendre le thé; à
Dradford , le parc de Peel en a reçu
3,500; à Bristol, il s'en est rendu
10,000 en procession au Jardin des
Plantes; à Brigblon, une quarantaine
d’écoles, bannières en tôle, ont parcouru la ville dans une imiiaen^e pro-
8
cession, avant d’arriver au Sleinc où
le maire a planté un chêne en Souvenir de la fêle. - Tout cela, on le
comprend, a coûté beaucoup de peines
et d’argent. Mais les orjïanisaleurs de
ce jubilé sont heureux d’avoir pu agir
sut le pays tout entier, et lui fuii'e
cornme loucher du doigt- la place Împorlanle que les Ecoles du Dimanche
ont occupée, occupent et doivent occuper dans la vie nationale.
( Semaine religieuse ).
OcÉAMiE. — Pendant longtemp.s, les
iîouverneurs français de Ta'iti ont traité
avec pjus ou moins de lualveillauce
les Eglises évangéliques, des Iles de la
Société. Aujourd’hui, grâce à ralfermis’
sement de la republique en France
grâce aussi à là sollicitude d’un ininislre
de là marine protestanl , ces dispositions
onl changé. Le Messager de Taïli, journal oificipl des établissements français
de 1 Océanie raconte avec détail, dans
son tluméi'o du 4 juin , l’inaugiiralion
d un nq.uvéau teijnplc à Mataiea, avec les
discours des pasteurs indigènes, des missionnaires Viénot et Vernier, du commandant français Che.ssé, et du roi Pomaré V. Dans son numéro du 11 juin,
le môme journal publie un arrêté nitlonsanl M. ViénoL à publier à Papciti,
en français et en lailien , une feuille
périodique mensuelle intitulée .L'Arcen-ciel. Un autre arrêté «considérant
qu’il e.sl éqiiilable d’accorder an culte
protestanl, qui est dominant à Taïli,
des avantages équivalents à ceux accordés jtisiju’à ce jour au ciille embolique», décidé qu’il «sera alloué-à
1 avenir,_ au culte protestant, sur le
budget indigène, une subvenlioii antiuelle db 6000 francs..
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Îftetîue pûlttigue
J’fafie, — Le roi Humbert a fait
une visite a la reine au château de
.Sarre et a profilé de cette occasion
pour aller à la chasse du bouquetin
à Valsavaranche avec le duc d’Aosie ;
il s’est ensuite rendu â Monza où il
allend la visite du roi de Grèce.
Les ministres sont dispersés et jouissent do leurs vacances. La seule question impórtame dont s’occupe noire
diplomatie est celle de Tunis avec celle
d’Orienl. A Tunis l’Italie et la France
se disputent l’influenée. Il paraît que
le bey dé Tunis a donné dans le cas
présent gain dé cause h la France en
lui cédant un porl. Ni Cairoli, ni Ginldini, noire ambassadeur à Paris, no
sont pas, scmble-l-il, de force pour
lutter contre la diplomatie française.
A rinlériem’ conlinuenl à avoi,!* ,l,ieii
des meetings on quelques meneurs,
fauteurs de la république, font voler
le suffrage universel ; il y éh a en un
dernièrement à Venise, après ceux de
Gênés, de Turin, de Milan, de. Roïnc
et' de Naples.
Analetevre. — La santé dé Gladstone est assez rétablie pour qu’il ail
pu commencer à s’occuper dés affaires.
Les Chambres continuent leurs travaux
et ne paraisseiu pas devoir.les. interrompre de'isi tôt. L’agitation est très
grande en lilaudè contre les grands
propriétaires ; cl, mêrpe dans plusieurs
villes d’Anglèleire les Irlandais se remueul et tiennent de nombreux meetings. Il n’est encore rien survenu de
décisif dans r„Afghanislan, ni dans le
Monténégro. . .
A oiioiioes.
Une jeune Vaiidoise qui a passé trois
ans en Hollande et li ois ans en Angleterre , et qui [)eul enseigner le français, l’italien, l'anglais cl les éléments
de la musique et du dessin, désire se
placer pour quelque temps en Allemagne, soit dans un établissement,
soit dans une famille.
S’adresser pour inforraalions au pasleur de Pomarel, directeur du Témoin.
Ebnest Roninr, Gérant et Administrateur
Pignerol, lmp. Chianlore et Mascaretli.