1
Compte-courant avec la Poete
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie .............. L. 3
Tous les pays de KUnion
de poste.............» 6
Amérique du Sud . 9
On s’abonne ;
Au bureau d’Administration;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à rimprimerie Alpina à
Torre Pellice.
L’abonnement part du 1. Janvier
et se paye d’avance.
6 Avril 18S3.
Année" XIX. N. 14,
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour6 fois et au dessus
S'adresser pour la Kédsciloii à M.
loPast.H. Mellle, Torf'ePellice
et pour l'Adniîïilstration à M
Elisée Gostabel, T&rrePeltice,
Tout changement d’adresse est
payé 0^25 cwitimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vous mo aerea lëmoina. Act. 1,8. Suivant la vérité avec ia charité. Bph. IV, 15. Que Ion règne viamie. Maltli. VI, 10
Si O «Il III n i r e :
Conférence du Val Pélis. — Clirist source
de vie. — Nécrologie; Léon Pilatte._
Correspondance. — Missions. — Clironique Vaudoise. — Fonds des noces
d’Argent. — Colonisation. — Revue Politique.
Conférence du Val Pélis
La Conférence' du Val Pélis est
convoquée à Bobi le jeudi 13 Avril
courant à 9 h. et demie du matin.
Le sujet à traiter est le suivant;
De la part que les membres de
l’Eglise doivent prendre dans l’œuvre du réveil. ,
Les représentants des Conférences
du Val Pérouse et du Val S. Martin
et les amis chrétiens, en général,
sont cordialement invités à se réunir à Bobi avec les membres de la
Conférence du. Val Pélis.
Dés la veille auront lieu D. V. des
réunions préparatoires auxquelles
prendront part les pasteurs de la
Vallée.
Le Président.
CHRIST, SOHRCE DE VIE
U noua a vivifié^ avec Christ,
Eph. II, 5.
Christ est la source de la vie, ouverte par Dieu sur celle terre de
mort. 11 s’approclie des malades,
c’est-à-dire de ceux qui ont commencé à mourir et dans ces organismes faibles qui vont tomber en
poussière il lait passer sa vie et ils
sont incontinent et parfaitement guéris.
Il s’approche de la femme pécheresse: esprit mort séparé de Dieu,
ennemi de Dieu. U lui parle une
première fois, et cet esprit réveillé
sent son état de péché; il lui parie
une seconde fois et cet esprit pardonné vit de la vie des enfants de
Dieu
Il s’approche de ses disciples: il
leur doime son esprit, et ces hommes faible.s, timides, eliarnels, présomptueux, égoïstes, morts en un
mot, deviennent vivants, c’est-à-dire
forts, courageux,'spirituels, humbles,
et charitables au point qu’ils seront
toujours prêts à donner leur vie pour
Dieu et pour leurs frères. Celte œuvre de résurrection spirituelle le
Seigneur Jésus n’a cessé de l’accomplir à travers les siècles, au sein de
son église. Ce sont les miracles de
2
- 106
nos jours: nous voyons des âmes,
mortes, vivre. El n’est-ce pas là une
des raisons qui expliquent la cessation des miracles corporels? ' N’estce pas naturel que la production de
prodiges supérieurs fasse cesser la
production de prodiges inférieurs?
Notre génération qui assiste à la
résurrection de tant d’âmes et qui
ne se convertit pas, n’est-elle pas
plus coupable que les foules que la
résurrection de Lazare laissa insensibles? Oui, à quoi servirait que les
tombeaux se découvrissent et que
ceux qui y sont couchés se levassent, si le monde voit d’un œil indilîérent des instruments d’iniquité
devenir des instruments de justice,
et des hommes trouvant leur plaisir
à seconder les inalincis de la brûle,
devenir des hommes déployant toutes les qualités d’être éminemment
spirituels, d’enfants de Dieu?
Plus tard Jésus s’approchera de
ces germes invisibles existant dans
nos corps actuels et destinés à être
la semence d’où sortira le corps
nouveau, et il fera jaillir de ces germes la vie.
Et à ces hommes célestes composés d’une âme purifiée et vivifiée et
d’un corps glorieux, il communiquera
sans cesse de- sa vie, les faisant passer ainsi de force en force, de beauté
en beauté,- de gloire en gloire!
Tout cela, ce qui déjà s’était accompli en lui et ce qui encore devait s’accomplir, l’Apôtre le considérait comme un héritage dont il
était entré en possession. « Il nous
a vivifiés avec Christ, il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les deux ». Oh!
quelle puissance de vie spirituelle
dans cette foi qui voit, dans cette
espérance qui possède ! 'Et c’est celte
même puissance que Jésus veut accomplir en nous, si seulement nous
voulons jeter hors de nos cœurs tout
ce qui a un aspect et une odeur de
mort, et si nous voulons ouvrir nos
cœurs au îlot de vie qu’il veut y
jeter. H. M.
1. Léon Pilaüe.
Depuis longtemps nous .savions
M. Pilatle malade sans espoir de
guérison. Bien des personnes purent, il est vrai, se faire illusion sur
son étal en continuant à lire, jusqu’à ces derniers temps, dans I’jE’glise Libre des ailicles portant sa
signature et qui s’ils étaient plus
courts qu’à l’ordinaire, n’avaient rien
perdu de la netteté parfaite d’idées,
de i’allure aisée, rapide, marchant
droit au but et de la verve qui distinguent tout ce qui est sorti de sa
plume. C’était le dernier effort d’un
esprit extraordinairement énergique
voulant s’affirmer à travers des faiblesses toujours plus fréquentes et
prolongées et des souffrances qui ne
cessèrent pas d’être cruelles.
M. Pilatle, qui s’est éteint à Nice,
le jour du Vendredi Saint à 8 h. a.
m. était né à Vendôme le 22 Septembre 1822, dans une humble famille d’artisans de religion catholique. A l’âge de 17 ans, à la suite
d’une conférence à laquelle il assista
par hazard, il se convertit à la foi
évangélique et enlra comme étudiant
à la Maison des Missions de Paris,
que dirigeait le pasteur Grand-Pierre.
Il n’en sortit que pour se consacrer
à d’importantes missions d’évangélisation, Il en accomplit une aux
Etats-Unis où il .séjourna deux ans
et d’où il ramena cette charmante
douce et pieuse chrétienne qui fut
pendant des années trop courtes sa
fidèle conripagne.
Ce fut, si nous ne faisons erreur,
par le moyen de M. le past. B. Malan alors évangéliste à Nice .que M.
Pilatte entra en l’apport avec l'Eglise
Vaudoise et qu’il devint membre de
son cor-ps pastoral. A quelle époqqe
faut-il placer cet événernent? Nou.s
ne savons au juste, Ce qui est certain c’est qu’il prit déjà une part
très active aux discussions sur la
Constitution qui eurent Jieu en 1855.
3
10/
11 resta pasteur de notre Eglise une
vingtaine d’années, pendant lesquelles la parole franchement évangélique, éloquente et éminemment t'ran, gaise de notre ami regretté résonna
dans le temple de Nice, où elle
attirait de très nombreux auditoires. Malheureusement une suite de
faits qu’il serait inutile de rapporter
ici amenèrent un refroidissement
dans les rapports de M. Pilatte et
d’un certain nombre des membres de
notre corps pastoral, refroidissement
qui amena une démission que l’Administration d’alors l’engagea en vain
à retirer.
11 aurait pu, au moins, rester
membre de l’Eglise de Nice et lui
continuer son appui moral; mais il
ne crut pas devoir le faire, se contentant de rester profondément attaché à quelques amis Vaudois de
sa .génération, entre autres à MM.
J. P. Meille, P. Lantaret, B. Tron
auxquels il ne laissa jamais manquer les témoignages d’une chaude
et bien précieuse affection.
Déchargé des occupations absorbantes du pastoral, il se consacra entièrement au ministère de la plume.
Ennemi de toute tyrannie politique
et religieuse, M. Pilatte fut, comme
journaliste, à la fois l’adversaire de
l’Empire et du principe que l’Eglise
. doit être unie à l’Etat et soutenue
par lui. Piépubljcain modéré, partisan convaincu des principes advoqués par les églises protestantes indépendantes de l'Etat, il partagea
son temps et son talent entre des
publications politiques telles que le
Phare du Littoral, le Béformaleur
anticlérical et républicain (dont l’existence lut bien éphémère) l’Eclaireur, et la feuille e.ssenüellement
religieuse qui fut sa création la plus
réu.ssie car elle pouvait, par sa nature même, rendre le mieux les préoccupations de son esprit et parceque,
continuellement polie . ejt aiguisée
par lui, elle devint un instrument
admirablement adapté pour faire
triompher les,causes qui lui tenaient
le plus au cœur; nous voulons parler de \’Eglise Libre, qui sous sa
direction prit, au sein de la littérature périodique protestante eriFrance,
une des premières places, et pourquoi ne dirions-nous pas, la première?
C’est en elTet dans ce journal que
M. Pilatte venait dénoncer au public chrétien tous les faits se passant dans le champ religieux ou
politique qui ne lui paraissaient pas
pouvoir se justifier par les principes
d’une ’ slricte morale chrélienne.
G’esl dans cette feuille aussi qu’il
vint plaider la cause de maint affligé et opprimé. Plus d’une fois,
s’exposant au risque d’être traité de
mauvais patriote, il protesta contre
les avanies inlligées par l’administration coloniale française à des
missionnaires de nationalité protestante. Le tripot de Monaco eut en
lui un adversaire implacable. De
même, dernièrement, il fut sans pitié pour tes œuvres de bienfaisance
protestantes qui avaient accepté les
dons du Gouvernement provenant du
pari mutuel. Contraire, comme nous
l’avons dit déjà au principe de jl’union de rEglise de l’Etat, il aimait
cependant et profondément les Eglises Reformées de France, les suivant dans leurs travaux, s’intéressant
à leurs difficultés et à leurs luttes.
Toute.s les questions relatives à ces
églises furent ti'ailées dans VEglise
Libre avec plus d’arapleuir et de con- .
naissance de cause que dans' n’importe quel autre journal religieux
français; aussi cette feuille avait-elle
au moins autant d’abonnés parmi
les nationüux que parmi les libres
qui y trouvaient, de leur côté, des
détails abondants sur les conféren-.
ces et les synodes des églises indépendantes. D’excellentes correspondances de Genève, de Paris, de ’Toulon, d’ilalie, d’Algérie; une riche
rubrique consacrée aux nouvelles
religieuses, une autre dédiée aux
articles d'édification, une autre encore à la mission et enfin le « coin
des poètes» complétaient ce journal
4
- 108
qui est pour nous le type le plus
achevé du journal moderne évan
Arraché de bonne heure aux erreurs de Rome, et ayant embrassé
de tout son cœur une foi qui ne
connut jamais les doutes, les réserves, les vacillations de ce que l’on
est convenu d’appeler la moderne
école évangélique, on comprend qu’il
fût préoccupé de former des évangélistes à lancer en plein pays catholique pour y répandre à flots la
bonne nouvelle du salut. C’est dans
ce but qu’il fonda dans les environs
dé Nice l’institution de Sainte Philomène, qm ne réussit pas toutefois
à son gré, soit que la majorité des
jeunes gens qu’il y avait accueillis
ne fussent pas du métal qui sert à
fondre les évangélistes, soit que le
genre « évangéliste » ne fût pa.s des*
liné à entrer comme un rouage régulier et utile dans l’organisation des
églises, françaises soient nationales
soient indépendantes. Ce ne fut sans
doute pas sans un vif serrement de
cœur que notre ami dut renoncer à
une entreprise qui avait fait naiti’e
en lui de si-glorieuses espérances.
il ne nous faut pas oublier de
mentionner que M. Pilatte fut un
des fondateurs si ce ne l’est le fondateur de cet Asile de Nice on tant
de misères sont soulagées année a pré.s année et où tant de Vaudois
ont'déjà trouvé un refuge.
En terrninant celte notice biographique, nous devons demander pardon à nos lecteurs de leur avoir
donné une idée si incomplète d’un
homme si remarqùable. Vraiment,
c’est à peiné notre faute, car nous
appartenons à une autre génération.
Nous l’avons à peine connu et cependant nous nous souvenons de
lui comme d’un orateur chrétien
dont les discours clairs, incisifs, franchement bibliques, se distinguantau-'
tant par le raisonnement serré que*
par de chauds appels, étaient faits,
pour laisser des traces inelïaçahles
sur ses audileuns. Nous nous sou«
venons aussi de lui comme d’un orateur synodal clairvoyant, allant
jusqu’au fond des questions, parfois
mordant, habile à terrasser un adversaire et ne triomphant pas toujours de la tentation d’abuser un
peu de la joie de la victoire. Son
intervention éclairée, énergique, généreuse au moment où l'Eglise Vaudoise créait sa constitution et allait
se lancer dans la gi'ande œuvre d’Evangélisation, nous a été certainement profitable. C’est pourquoi, oubliant les griefs qui ont pu exisilen
entre lui et tels de notre église, et
ne nous souvenant que du grand bien
qu’il nous fit aussi longtemps qu'il
resta membre de notre corps pastoral, et du bien tout aussi grand qu’il
nous a fait par le ministère de son
journal, nous ne pouvons que bénir
sa mémoire comme celle d’un des
plus vaillants représentants de VEvangélisme qu’ait produit le protestantisme de nos jours.
CORRESPONDANCE
Pignei'ol 28 Mars 1893.
Cher Direeteur,
La plaie occasionnée à la paroisse
de Pignerol par le départ de notre
chère M.lle Long n’est pas cicatrisée
encore (elle ue le sei'a pasdeisitôt)
et une autre, à un mois précis de
distance, est venue s’y ajouter.
Noire bonne Madame Mieol que
nous étions si habitués à retrouver,
toujours calme et souriante, dans
son magasin de Rue Samia, est
partie, elle aussi, pour la patrie céleste.
Lundi soir, 20 cour., elle revenait,
malade déjq, d’Angrogne, où elle
avait été prêter ses soins maternels,
à sa fille, M.me Balmas, et Mercredi,
vers les 5 h. de l’aprés-midi, elle
s’endormait du sommeil de la mort.
Quoique un peu souffrante depuis
5
- 109
queh]ues mois, rien ne ,faisait pourtant présager une mort si prompte.
Heureuse du bonheur de ceux qu’elle
aimait et dont elle était tendrement
aimée, le Seigneur a cru boîi de lui
olîrir un bonheur plus oomplet et
plus durable.
Au milieu de ses souürances, heuieusement peu prolongées, nous l’avons vue sourire de joie à la pensée
de reioindre bientôt ses bien-aimées
tilles et son bien-aimé mari, qui i’uvalent quittée, les unes il y a 40
ans, et le dernier, il n’y a que 3 i
ans.
Elle avait eu sa bonne part d’é
preuves ici-bas; elle mettait sa con
fiance dans son Sauveur, et était
' eoiitente de partir.
Vendredi matin, un très-nombreux
cortège accompagnait au cbamp du
repos sa dépouille mortelle. Elle
manquera beaucoup à tous les habitués de la maison qu’elle habitait
depuis une 40"® d’années, à son Pasteur qui l’aimait d’une tendre affection, et trouvait en elle une chaude
sympathie et un intéi'êt très réel
pour tous les besoins de l’église;
elle manquem beaucoup, surtout à
ses chers enfants et à son gendre.
Qu’ils reçoivent ici l’expression de
notre cordiale sympathie, et que
Hieu daigne remplir de sa présence
le grand vide qu’il vient d’opérer,
et verse dans leurs cœurs le baume
de ses divines consolations et de
ses glorieuses promesses. Qu’il veuille
sanctifier celte rude épreuve pour
les orphelins, et consacrer toujours
plus enüèi'ement à son service notre
•cher ancien M. Ernest Robert-Mieol,
et la chère et digne compagne de
notre ami et collègue M. Balmais.
' IL Pascal.
Ernest Rotert, Amélie Balmag-!
^4icol et A, Baltnas, touchés des
nombreuses maiiques de sympathie
qui leur ord été doBnéès par ¡m
très grand nombre de parents^ et
d'amis, et de bien des manières
différentes, à l’occasion de la
douloureuse épreuve qui vient de
les Jrapper, par la mort de leur
mère et belle-mère : Marthe Avondet
veuve Micol, leur expriment à tous
leur profonde reconnaissance; car
tous ces nombreux témoignages d’affection ont contribué à le.s encourager' et à Fortifier leur loi dans ces
moments de rude épreuve.
(Extrait d’une lettre privée).
Culonia Vaiiîense, le S8 î’ëvrier 93.
L’année scolaire de notre lycée
dure de Févider à Novembre inclus,
c’est dii'e que l’ouverture des cours
a eu lieu dernièrement. Un assez
grand nombre d’étrangers put participé à notre fête, et même il y en
a qui ont prononcé des diseoum remarquables, entr’autres M. Borr’as
« escribano público » qui quoique
catholique romain, s’intéresse fort
à notre institution et y envoie deux
de ses enfants. Les autres professeurs sont; MM. D. A, Qgon, B.
Pons, Gaydou instituteur et une dame
méthodiste.
Cette -année il y a relativement
peu d’élèves, et c’est parce que les
colons n’y envoient pas leurs enfants,
quoique à la porte du Lycée, ce qui
fait que la majorité des étudiants
nous vient du dehors, et sont pour
la plupart catholiques; mais tous se
sentent attirés par le milieu, moral
comparativement à celui où ils vivent
d’ordinaire, et par l’atmosphère évangéliqne qu’on respire àla Colonie.
I.es [derniers examens, présidés
par une Gommission de professeur.s
de l’Université da Monftevideo, n’ont
})as été entièrement à nos souhaits
et à ceux des étudiants, ce qui fait
que quelques-uns de ces derniers se
sont retirés. Nous pensons quandmême aller en avant et noas-iesipéroias voir, dan.s trois ou qn-atre ans
plus, quelqoton ale nos élèves rem*
6
- lio
porter le diplôme du baccalauréat,
titre qui pour noli'e Université correspond à ta licence lycénle, IVenseignement comprend à peu prés les
mêmes branches, si ce n’est que la
durée des études n’est que de six
ans, probablement parce que nous
n’enseignons le latin que deux ans
et pas de grec. En revanche on
donne un peu; plus d’étendue aux
sciences pratiques.
Louis Jourdan.
(À sidvre).
MISSIONS
M. le missionnaire Ellenberger de
Massitissi avait écrit à un de ces
jeunes paroissiens, de la piété et des
talents duquel il faisait beaucoup de
cas, pour l’éngager à entrer dans
l’école de théologie et à se vouer
au S. Ministère. Il lui cite l’exemple
de Pierre, de Lévl, d’Elisée et finit
par ces mots: ‘
«Je vois deux hommes qui inspirent à moi et à l’Eglise une entière confiance. Je les exhorte^ ici à
considérer devant Dieu la. grandeur
de l'œuvre à laquelle il les appelle.
11 est de leur devoir de réfléchir et
de prier, pour savoir si vraiment ils
n'accepteraient pas cet appel, ne
regrèttant rien, mais suivant le Seigneur avec joie et se confiant en sa
grâce ».
^ « Ces deux horïimes c’est toi Everitt Lechesa et Yosias Khibay>.
« Maintenant, mon frère, pense a
cela devant Dièu. Ne doute pas;
c’est lui qui t’appelle; Il s'^est souvenu de ton nom >
« Si tu crois que c’est Lui, lu seras heureux dans ce que tu feras »,
Voici maintenant la réponse de
Ëveritt Lechesa:
Mon pèr^,
Ta lettre, que je ne cesse de relire depuis que je l’ai reçue, triomphe de moi. Elle me mord le cœur
jusqu’à me priver de sommeil ! Mais
je bénis Dieu ]de la grande leçon
que lu viens de me donner,
L’hislcire de Pierre, de Lévi, d’Elisée, me dit'que chacun d’eux vivait à sa manière chez lui; un était
pêcheur, l’autre péager, le troisième
laboureur. Tous trois quittèrent tout
à cause du Seigneur, comme tu me
le dis.
Aujourd’hui, moi aussi, puisque
Dieu m’appelle à son service, je léponds: Oui! Merci, mon Dieu, recueille-moi et fais de moi, bien que
faible et petit, une charrue avec laquelle Tu puisses labourer Ton
champ.
En effet, c’est d’une chose grave
que tu me parles et de laquelle moi,
pécheur et fils de pécheurs, je puis
dire, avec l’apôtre Paul: œ Qui est
suffisant pour cela? »_ ,
Oui, mon père,; ma‘peUles.se contraste singulièrement avec un pareil
partage, qui dépasse, et de beaucoup, mon intelligence. Mais par
amour pour Jésus, et parce que je
me repose sur Ses promesses, et
aussi parce que je vois que l’espérance s’est réalisée chez ceux en qui
elle avait pris naissance, à savoir
pour ceux qui ont tout quitté pour
suivre Jésus; à cause de Lui et de
l’Evangile, j’acquiesce et je dis : Oui l
merci, mon Dieu, recueille-moi et
fais de moi, bien qiie faible et petit,
une charrue avec laquelle Tu puisses labourer Ton champ í
De plus, tes paroles, celles du
Seigneur, disent que ceux que Dieu
convie à Son œuvre sainte doivent
répondre avec joie à cet appel, sui-,
vre le Seigneur, se confiant en sa
O .
' Oui, vraiment, ceux-là sont heureux! Moi, je dis que je-suis loin
d’atteindre ce haut degré; . moi ,
homme d'hier, en qui la joie ne se .
manifeste que par inlervàlies, et qui, *
le plus souvent, me sens comme
sous un ' ciel couvert de nuages,, voilant pour moi le soleil qui réchauffe. ''
Mais le Seigneur m’est venu en
7
- ni
aide, Il m’a accordé ceLLe joie qui,
Wnintenaut, me fait m'écrier: Oui!
merci, mon Dieu, recueille-moi, et
fais de moi, bien que faible tt pelit, une charrue avec laquelle Tu
puisses labourer Ton champ. Que
moi aussi, je puisse le suivi'e en
toutes choses, partout et toujours.
Oui, c’est le Seigneur qui m’appelle à Son Service, moi encore si
faible et si petit. C’est lui qui s’est
■ souvenu de mon nom, par son serviteur.
Ici, je pense à cette femme d’autrefois qui, en sentant le bonheur
habiter en elle, bonheur qui lui;venait de Dieu, s’exprima ainsi, le
; Cœur plein de reconnaissance:
- « Le Seigneur élève le pauvre de
la poudre, et il lire l’indigent du
t fumier, afin de le faire seoir avec
les principaux du peuple ». (l Sam.
11, 8).
Quoique l’oeuvre à laquelle Dieu
m’appelle soit difficile et très grande,
ï ,i’àl confiance en Sa direction, je regarde il la force de Son bras;^ c’est
pourquoi je Lui dis: Fais de moi
l’instrument que Tu as choisis pour
Porter Ton nom aux païens (Actes
IX, 15).
Il y a encore d’autres choses desquelles je voudrais m’entretenir avec
toi,| surtout pour entendre tes conseils.
■Je te salue.
Ton Everitï L. Segoete.
CHROIVIQIIE VAIIDOISE
•TORRE PELUCB. Conférence. —
M. le professeur Tourn nous prie
d’annoncer qu’il donnera, Mardi soir'
'U cour., à 8 heures, dans la grande
salle du Collège, une conférence sur
lo célèbre roman de Madame Bcrtha
yon Suttner intitulé « Bas les armes »
(« Die Waffen nieder »).
Le billet d’entrée coûtera 1 fi-anc
pour les premières places, et ^ 50
cent, pour les secondes. Le produit
sera versé clans la caisse du Comité
pour la vente.
Tou's les eilorls t|ui se font pour
l'abolition de la guerre et: l’établissement d’une paix durable entre les
peu|)les mérité toute notre attention
et notre sympathie. Tel est le hut
du livre de Madame Suttner, et nous
ne doutons pas que le sujet de celle
conférence ne soit propre à inléresser le public de La Tour et des environs.
Le premier don pour le Collège,
l’Ecole latine et l’Ecole supérieure.
La souscription en faveur de nos
trois établissements d’instruction secondaire a été ouverte par un billet
anonyme accompagné d’un billet....
de banque. Le premier était ain.si
couçu :
Belle de reconnaissance
Pour avoir usé les bancs et
plancliers de^ l’Ecole latine
pendant 3 ans . . fr. 15,—
— du Collège pendant 5 ans » 25,—
Pour avoir épousé une Demoiselle (1) qui a fréquente l'Ecole supérieure » 10,—
Total » 5^—
Nos plus vifs remerciements au
généreux anonyme, auquel nous souhaitons beaucoup de bonheur et....
de nombreux imitateurs.
Le Caissier du Comité
N. Tourn.
COLOmSATlOll
Les délégués à la Caroline ayant
ënvoyé une dépêche certifiant qiie
les terrains étaient bons, M. G, A.
Tron convoqua Vendredi le 31, une
(t) Bile pensera elle-même à s’acquitter
de sa dette personnelle.
8
— US
aseemhlée de fulucs colons qui procéda à la nomination du Comité définitif dont les noms suivent
MM, 1 e past. G. A .Trw, présidHrésorier
Joseph Comlwi, V. présid.
J. Jacqi. lièger id.
Henri Jalla, Seerétaire
Anteine! Martinat, Conseiller
iiouis Richard »
Jean Bounous »
Elie Tron »
Jaulbert Micol »
Emmanuel Micol »
Jean-Auguste Meytre »
Philippe Richard »
Jean Garrou »
Henri Vinay »
On compte,déjà 25 familles prêtes; à partir. À elles et à celles qui
les suivront nous ne pouvons que
souhaiter succès et bonheur, tout en,
affirmant une fois de plus le principe qu’il nous faut chercher et trouver une émigration dont le résultat
ne soit pas un appauvrissement de
notre peuple; une émigration; voulons-nous dire, qui conserve les colons à leur patrie et à leur église.
On attend l’arrivée des délégués
_pour tenir une autre séance, qui
aura • prohablement lieu le 14 conr.
au Pomaret.
Fonds, des Nooes d’Argent
{pour l'Orphelinat Vaudois)
À reporter Fr. 20,—
M. H. Geymet (Pralafera) » 40,—
M. E. Boaitetj past. » 5,—
M. et M.rae Severo Crolf » 40,—
M.lle Paolina Robert » 5,—
» Susette Robert » 5,—
M. et X P. Pens,’pasi,. » 10,—
Total » 95,—
11 n’y a plus que deux semaines!
Done vite, et <le t)on <?oeuir!
Revue Poliliqlie
Ifallo — I^a Russie sera représentée aux fêtes des noces d’argent
de nos Souverains par le Grand Duc
et la Grande Duchesse Vladimir.
— Le (lue de la Verdura, président du Conseil d’administrationl du
Banco di Sicilia a été suspendu de
ses fonctions pour avoir autorisé des
opérations d’un caractère douteux.
Ohi quand, sortant de ces marais,
mettrons-nous enfin le pied sur la
terre ferme!
X
Frane» — Le cabinet est démissionnaire. Le ntmyeau se compose de Dupuy (près, et intérieur),
Peytral (finances), Guérin (justice),
Terrier, (commerce), Poincarré (instruction . Les autre.s portefeuilles
restent aux ministres qui les avatent
auparavant
X
Aiig;l«i«rre — Le projet du
Home Rule semble être soutenu'par
une bonne majorité au Parlement;
mais la résistance du parti Orangiste
ou protestant de l’Irlande sera terrible.
X
Fcosiie — La granicte. campagne
enire les partisans de l’abolition de
l’union de l’Eglise et de l’Etat et
les menabtes de l’Eglise Nationale ;
va s’ouvrir. Le Gouvernement semble favoriser les premiers. Ici aussi ’
la lutte sera rude.
J. P. Malan, Gérant
Torre'Pel lice — Impi-imerbe Alpina I
i