1
Huitième année
IV. 36.
10 Octobre 18T3
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE UEBDOMADAIRE
Spéeialemeiil consacrée aux intérêts matériels et spiritnels
de la Famille Vandoise.
Qiid toutes les choses qui sont vér tables,
vos pensées — { Philippiens., IV. 8.)
cupeot
rBix d’abohneheht ;
Italie, il «lomicile ("mm tiii) Kr. 3
Suisse.................» 5
France.................*6
.Allemagne 6
Angleterre , Pays-Bas » 8
Un niiméro séparé : 10 cent,
r’n nttméro arriéré : 10 cent.
BOREAUX D*AB0IINEMENT
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an Bureau â Torre-Pellice.
vta Maestra N. 42 — pourl«
rédaction : â Mr. E. Jlfala«
Prof, A Torre-Pellice.
îSoin inaii'e.
Le idernier Synode et rEvangéltsalion,
— Les deux maisons. —.La lecture de
la Bible est utile pour bien e.xprimer sa
censée. — NoureUen religieuses. — Chronique mudoise. — Chronique politique. —
— Annonces.
LF SYüiODE DE 1875
et Itvangéiisation
f Suite voir iV. 35 J.
«Qu’était-ce en effet que ces
conférences, et à quelle fin surtout furent-elles convoquées? (continue le rapport de la Commission
d’examen). Ce n’était pas une assemblée délibérante , un Synode.
Ni la Commission , ni ses agents,
qui n’ont, comme tels, d’existence
que parl’Kglise vaudoiëe, n’avaient
reçu de mandat à cet effet. Ces
réunions étaient purement et simplement dés conférences, c’est-àdire des réunions sans aucun caractère oflSciel , dans lesquelles
Commission, Evangélistes et Eglises , par le moyen de leurs délégués, apprendraientà se connaître.
à s'aimer, à s'intéresser les uns
aux autres comme membres d'un
même corps, prieraient et communieraient ensemble, et, pendapt
un certain noml)re de jours s’entretiendraient sur toute sorte do
sujets en rapport avec l’avancement du règne de Dieu en Italie,
échangeant, entre eux, leurs manières de voir, pour aboutir, si
possible, à poser avec les bases
d’une fédération d’Eglises les principes d’une organisation , désormais (reconnue comme indispensable. Voilà ce que furent les conférences de 1872».
La Commission examinatrice développe ensuite son opinion sur
ce que le Comité d’Evangélisation
aurait dû faire après cestconférences ; il au'-ait dû «préparer,
sur les bases de la fédération des
Egi'.sps et du presbytérianisme,
ut de ' églement qu’il aurait
SOUP àl anction du Synode ».
«Appiouve tel quel par celui-ci,
continue le rapport, ou fort légèrement amendé, ce projet aurait
été soumis â.l’acceptatiop de tou-
2
286
tes les Eglises reconnues posséder
les conditions requises (conditions
qui auraient été arrêtées par le
projet lui-même dont nous venons
de parler ) pour faire partie de
cette fédération. Et, dans le cas
très probable qu’il eût été accepté
par elles toutes , qu’aurions-nous
eu? Ce que plusieurs entrevoient
depuis longtemps et appellent de
tous leurs vœux : un Synode de
nouvelles Eglises vaudoises, ayant
son siège dans la plaine, et traitant des intérêts i)arlic.u]iers de
ces Eglises, à côte de celui'des
anciennes Eglises vaudoises, traitant les intérêts de ces dernières,
et ayant son siège comme toujours
dans les Vallées; et les deux Synodes reliés ensemble par un Synode général, formé de membres
pris dans l’un et dans l’autre, et
auquel serait particulièrement dévolue la tractation des questions
d’intérêts communs : Evangélisation, Ecole de théologie etc. etc».
« De cette manièi e, cette union
dans la liberté dont parlait un des
membres de la Commission, dans
une correspondance à un journal
étranger, aurait existé, mais sans
commencer par une déchirure; elle
aurait existé, et nul doute que les
fruits n'en eussent été des plus
bénis pour le présent et pour le
passé de notre œuvre». La Commission d’examën regrette que le
Comité d’Evangélisatiou n’ait pas
suivi cette ligne de cohduite. Le
reste de son travail est assez bien
résum^ dans la proposition suivante qu’elle soumet au vote del’assemblée synodale et qui est
adoptée par elle :
« Le Synode, tout en constatant
que la Commission d'Evangélisation, par les dispositions essentielles de sa circulaire de convocation des dernières conférences
de Florence , circulaire portant
la date du 21 février 1873, a dépassé les limites de son mandat,
constatant d’autre part avec plaisir
que cette circulaire a été substantiellement modifiée par les mesures prises subséquemment en vue
de ces conférences;
»Heureux pareillement de l’intention clairement manifestée par les
Eglises représentées à ces conférences de vouloir s’organiser sur
la base du presbytérianisme qui
est aussi la forme ecclésiastique
de l’Eglise vaudoise;
»Plus heureux encore de la déclaration faite par elles dans la
personne de leurs représentants ,
de vouloir être une même chose
avec cette Eglise, à l’œuvre de laquelle elles se reconnaissent redevables d’être parvenues à la connaissance de la vérité ;
»Ayant d’ailleurs pu se convaincre par l’examen du compte rendu
de ces mêmes conférences qu’aucune résolution n’y a été prise qui
soit, en une mesure quelconque,
en contradiction avec les principes constitutifs de notre Eglise ;
»Donne son entière approbation
aux résolutions adoptées par les
dernièresconférences de Florence;
rend hommage aux bonnes intentions et au zèle déployé par la
Commission en cette circonstance,
et charge la future Commission
d’élaborer, pour le prochain Synode, un projet‘¿omplet d’organi
3
-287—
satiou pour ces Eglises surgi es
de notre Evangélisation remplissant les conditions posées par ce
même réglement pour faire partie
de cette nouvelle fédération , lequel projet, après adoption par
le Synode , sera subséquemment
proposé à l’acceptation des nouvelles Eglises».
La grosse question vidée, il n’y
a plus eu aucune grave discussion
sur l’Evangélisation. Cependant
nous avons assisté à des entretiens
pUis ou moins vifs sur les dépenses pour frais de voyages que la
Commission d’examen a trouvées
trop considérables, Le Comité a
répondu qu'elles n’étaient pas plus
fortes que par le passé en proportion des entré'es. Pour nous, nous
désirions qu’on économisât sur
ce point et qu’on augmentât les
honoraires des Evangélistes, et
qu’on établît un ou deux évangélistes itinérant qui dispenseraient
peut-être la Commission d’avoir
des ministres à postes fixes dans
bien des petites stations qui sont
depuis des années stalionnaires
dans le sens ordinaire du mot.
Le Synode ne s’est guère arrêté
à l'examen des diverses Eglises ,
excepté cpHe de Turin et de Naples,
à l’égard desquelles aucune résolution n’a été prise, probablement
parcequ’il n'y avait pas lieu d’en
prendre.
Lorsque le Synode eut fini cet
examen et eut approuvé la gestion
delaCommission d’Evangélisation,
il était dix heures du vendredi
matin, et il y avait encore à s’oc
cuper des hôpitaux dont on entendit seulement le rapport de la
Commission et les conclusions du
contre rapport qui approuvaient â
tous égards cette gestion. Heureuseinent que les commisfions des
livres de lecture et du catéchisme
n’avaient rien fait; elles auraient
eu le sort de celle de Vémigration
dont il a été impossible d’entendre la lecture du travail , pressé
que l’on était de voter les quelques propositions les plus indispensables pour la marche de nos
affaires.
Nous le disons aussi, en terminant, l’esprit qui a régné dans le
.Synode, dans son ensemble, a été
un bon esprit, un esprit de charité, de justice et de conciliation.
Nous ne l’affirm'ons cependant pas
de tous les moments de la discussion ; nous avons encore des
progrès à faire dans la charité et
même dans la hienveilÎance.
Ce Synode, nous l’espérons, portera des fruits, quoiqu'il n’ait rien
fait d'extraordinaire ni d’inattendu,
Ijour nous du moins. Il a mis
chacun à sa place et, en ce qui
concerne l'œuvre d'Evangélisation,
il a déclaré la vouloir poursuivre
avec zèle et dans cet esprit d’ordre
de désintéressement, de liberté
et de largeur, qui a caractérisé
notre mission dès ses premiers
commencements.
LES DEUX »AISOKS
■J’ai connu mie fois un homme
riche qui résolut de se faire bâtir
une. très-grande et belle maison.
Il acheta une pièce de terrain
dans un beau quartier de la ville,
et se donna beaucoup de peine
4
-288
pour que sa maison fût construite
dans le meilleur goût. 11 y avait
plusieurs chambres spacieuses et
de vastf;s salons. Elle était établie
de manière à être chaude en hiver
et fraîche en été. Aucune dépense
ne fut épargnée pour la rendre
aussi confortable que possible,
à tous égards. Sans aucun doute,
il s’attendait à jouir pendant plusieurs années de sa nouvelle et
élégante demeure.
Tout en construisant cette grande
maison pour lui et poursa f.imille,
il en faisait élever une autre. Il
y avait une grande différence entre
ces deux maisons ; car la seconde
n’avait qu’une petite chambre pour
toute la famille, et cette chambre
était souterraine. Elle avait cependant de fortes murailles de
marbre, mais ]ias de fem^tres et
seulement une petite porte de fer.
Ces deux maisons étaient jiuurtant
pour les mêmes personnes. L'une
était ])our la famille vivante, l’autre pour la famille morte. Car la
maison petite et basse était la
voûte dans laquelle leurs corps
devaient être placés, quand, d’un
après l'autre, ils seraient retirés
de cette vie.
La voûte fut bientôt terminée ,
elle fut prête longtemps avant la
grande mai.son. Et dans lai^uelle
des deux pensez-vous que le riche
propriétaire alla d’abord habiter?
Quelque étrange que cela puisse
paraître, il fut prêt pour la voûte,
avant que la belle demeure fût
prête pour lui; et, bien des mois
avant que les vastes salles de la
maison neuve fussent habitables,
son possesseur était cûuché dans
l’étroit, sombre et froid appartement, qu'il ne quittera pas avant
que la terre rende ses morts au
dernier jour.
Ceci est un fait qui devrait attirer
votre attention, cher lecteur. Bien
des choses dans la vie peuvent
sembler gaies et brillantes et promettre de grat\des jouissances , eu
sorte que vous en oubliez la fin ,
ou que vous vous imaginez qu’elle
est trop éloignée pour y penser.
La maison des vivants est si grande
et si belle, qu'elle éclipse à yo-s
yeux la maison des morts. Mais
souvenez-vou.s que, comme le personnage dont je vou.sai parlé,^vous
pouvez être couché dans le tombeau avant que vous soyez entré
dan.s les plaisirs de-la vie que vou.s
attendez. Le Sauveur dit; «Je suis
Lx résurrection et l.x vie: celui
QUI CROIT EN moi , ENCORE QU’lL SOIT
MORT, vivra; et quiconque vit' et
croit en moi ne mourra jamais».
Cela e.et vrai daus tous les sens.
Le vrai croyant, dont les péchés
sont pardonné.s , i,>t qui est accepté en (Ihrist, a la promesse
d’une maison qui n’est pas faite de
mains, mais qui est éternelle; non
dans ce monde périssable , mais
dans les deux ; et le passage de
cette vie-ci à celle-là n’est pas mourir, comme dit le monde, mais
s’endormir sur la terre pour se
réveiller auprès de Dieu.
(Tiré du Salut de Dieu).
LA LLCTUItË DE LA BIBLE
/'Suite et f,n).
Chacun sait la place (|uo tienneol >iaus
les Ecritures l'histoire, les biographies, si
5
289
agréables ans petits, les épîtres ou lettres
des apôtres et surtout les inimitables paraboles, (|ui voilent la vérité pour la faire
désirer; et vous ii’ignore/. pas que i’apoloy;ue môme y a reçu son accueil: Il est
(■(■pendant d(‘u\- ou trois genres (|ui en
ont été bannis absolument: l(( roman,
la satvre et la comédie, Dieu ii’ayant (>as
estimé qo’ii lut possible de sauver l'Iiomme en ramusant. Aussi nous tromperions
nous fort si nous allions nous imaginer
que sous cette infinité de tonnes dt((>rses
se cachât le dessein d’euibelbr la (érilé
pour la rendre plus agréable, ou (noins
pénétrante. — Les Auteurs sacrés o’otU
qu'une seule préoccupation, celle de dire
avec la plus scrupuleuse e.vactitude ce
que Dieu leur dit à eux-mêmes et s’il se
trouve souvent (|ue la parole de vérité
se revête de beauté, c'est (pi'il est dans la
nature des choses ()ue l’une soit comme
la couleur do l’autre: — « L’épouse ne
saurait oublier ses atours ». .Mais jamais
la Bible u’a cherché à nous distrair(( du
vrai par l’attrait de ce (|ui est beau ( Vinet).
Il n’eu est pas moins vrai ijiie la vérité y
a revêtu toutes les formes digues d’elle,
et que. vous ne pourrez la lire d’une manière suivie sans vous enrichir d’une infinité d’images et d'expressions aussi vives
qu' originales.
Pour vous faire une idée de ce que les
Saints Livres ont répandu dans le monde
littéraire de formes et de pensé(!s, vous
u’auriez iju’à retirer à nos plus célébrés
écrivaus tout ce iju’ils leur ont emprunté.
Que deviendrait votre Dante par exemple,
que deviendrait Itacine ou Corneille, i|ue
que deviendrait Lamartine lui-(nôme, qui
n’a certes pas puisé ses inspirations è
cette source ? B. Trois
(Fragment d'un discours J.
AouoelUd reltgteudes
Oonstance. Congrès des vieux-catholiques. Le congrès auquel la. Société
Gustave Adolphe et l’alliance évangélique
ont donné des marques de sympathie,
a nommé son président, qui a ouvert
la séance par un discours dans lequel il
a fait l’historique du mouvement religieux
actuel, en exprimant l'espoir fondé (jue
ce mouvement réussira mieux que l’œuvre dn Concile de 1414. Ce fameux Concile
convoqué pour réformer l’Eglise, non sou-'
lement n’a rien réfor(né, mais a condamné
au bûcher Jean llnss et Jérôme de Prague.
Le congrès de Constance a discuté et
adopté icn projet d’organisation ecclésiastique (|ui se résume ilans ce (|ui suit;
A la base de l’Eglise se trouve la paroisse qui nomme son con.seil composé
de 6 é 18 membres; elle nomme aussi
les curés, les vicaires et les membres
laïques du Synode, dans la proportion
d’un délégué par congrégation de 200 paroissiens. I.e -Synode se réunit une fois par
an; il se compose des délégués et des
ecclésiastiques en charge , y compris l’évêi|ue, qui est lui-même nommé par le
Synode placé à la tête du Diocèse. L’évêque est assisté d’une Commission synodale
choisie par h' Svnode et coiuposée de 4
ecclésiastiques et de 5 la'iques.
I.’évêi|ue Reinkens était présent au cougrès et a prêché sur la résurrection du
fils de la vouvue de Nain. .Son discours a
été des plus évangéliques, car l’idée principale qu’il a développée, c’est (pie Jésus
est le princi[)e de toute vie pour les âmes
et pour l’Eglise.
— Les vieux-catholiques ont 100 congrégations organisées et comptent plus
de 200.000 adhérents en .Allemagne et en
Suisse. Le mouvement a fait, en trois
années, a dit M. Schülle, plus de progrès
que la réformation dn seizième siècle
n’en a fait dans le même temps. — Les
principes ecclésiastiques volés par le
congrès de Constance sont ceux de l’Eglise réfermée avec maintien de la hiérarchie épiscopale ; mais quelle est la base
doctrinale de la nouvelle confession chrétienne ? La même que celle de l’Eglise
catholique romaine daus les points essentiels.
Allemagne. L’Emperonr a reconnu
Reinkens comme évêque des vieux-catholiques.
Italie. L’union des Eglises plymouthistes compte en Italie 33 Congrégations
dont nous ne connaissons pas la force
numérique. Dans ce nombre est comprise
celle d’Angrogne.
6
«290
r*adoue. — Lo Corriere emngelico
paraîtra , à l’avenir, à Rome, le vendredi
de chaque semaine. *
I=*i-us.se. Dans les proviuces orientales de la Prusse 16.474 personnes ont
embrassé le protaslantisme dans le courant do l’année 1872, savoir: — 15.455
catholiques romains, 55 juifs et 964 dissidents de divers cultes.
France. Voici la réponse du ministère de Mac-Mahon à la demande qn’on
lui a faite de désavouer la pastorale insensée de Mgr. Guibert, arcuevêijue de
Paris conire l’Italie : « Le document en
question , a répondu M. de Broglie ministre des affaires étrangères, est totalement étranger au gouvernemeol. Nous
n’avons pas à en examiner la nature et
la portée ». Et comme queh|u'un exprimait le regret que des fonctionnaires parlent ainsi que l’avait fait M. Gniliert, M.
Batbie, ministre des cultes, lui riposta
vivement ; « les évêques ne sont pas des
fonctionnaires et le Gouvernement n’a
aucune action sur eux». — C’est ainsi,
conclut avec raison VEglise libre, que le
clergé catholique romain en France forme un état dans l’étaF, tout en faisant à
celui-ci riioiuieur de vivre à ses dépens.
TVew-Yoï'lt. Les moines dans les
Etals Unis d’Amérique sont au nombre de
3000; celui des jésuites seul est de 1100,
ils possèdent 20 collège. Celui des bénédictins est de 300; celui des franciscains
de 200, celui des trappistes de 75 etc. —
Le nombre des religieux est plus considérable encore , il est de 7000 dont 3000
sœurs de charité. Ils profilent largement
et sans s’en plaindre de jla liberté que
leur laissent les différents Etals.
IVeixcliatel. En suite de la votation
qui vient d’avoir lieu, et par laquelle
6.885 voix se sont prononcées pour le
statu quo et 6.867 pour la révision de la
constitution, le Conseil d’Etat a décidé
de mettre en vigueur la loi ecclésiastique
récemment élaborée par le Graud Conseil
et qui a pour but de libéraliser l’Eglise ,
ou, en d’autres termes, de l’abolir.
— A peine la nouvelle loi çcclésiaslique
fut elle déclarée exécutoire que les électeurs évangéliques de la Chaux-de-Fonds
se constituèrent en paroisse indépendante,
trouvèrent immédiatement la somme né
ce.ssaire au traitement et au logement de
leurs pasteurs, et demandèrent,à ceux-ci
de demeurer leurs conducteurs spirituels.
La réponse des pasleurs ne se fit pas attendre , elle fut affirmative. — Bientôt
après , des déléguées évangéliques réunis
à Ne.uchiltel an nombre de 408 de toutes
les paroisses proloslaotes du Canton prenaient à l’unanimité, moins deux voix, la
résolution suivante :
« La loi ecclésiastique du 21 mai 1873•
en dissolvant l’Eglise nationale réformée,
a rendu nécessaire la constitution d'une
église évangélique reposant sur les bases
de la précédente, et indépendant de l'Eta! ».
El le même jour, un grand uotnbre
d’adhérenls signaient la déclaration que
voici ;
« l’Iacés en présence de la loi du 21
mai 1873, maintenant exécutoire, et apppelés comme membres de l’église .nationale protestante du Canton de Neuchâtel,
dont les principes sont les nôtres, à prendre devant Dieu une résolution dans la
crise que nous avons de toutes nos forces
cherebé à détourner, nous déclarons:
1" Que l’Etat, par la loi du 21 mai 1873,
a. autant qu’il était en son pouvoir, dissous
l’Eglise nationale proteslante du Canton
de Neuchâtel pour la remplacer paF une
institution purement civile et politique qui
peut-ôire employée aussi bien à détruire
qu’à défendre la foi évangélique.
2“ Que cet événemenl impose à tous
ceux qui veulent professer la foi en JésusChrist, telle qu'elle a été exprimée et enseignée dans l’église de Neuchâtel dès la
réformaliou jusqu’à ce. jour, lo devoir
pressant de reconstituer aussitôt, par une
association libre, l’église nationale évangélique.
3’ Qu’en conséquence nous sommes
prêts à nous associer dans ce but avec
tous les chrétiens du Canton de Neuchâtel
qui partagent nos croyances et à faire
chacun, dans la limite de no.s moyens,
les sacrifices qui pourront être nécessaires.
A’ Que, dans notre pensée, cette église
étant la continuation de celle qui a existé
jusqu’à présent, sera ouverte à quiconque
voudra en être membre, en acceptant
la foi qui s’exprime dans les formes actuelles de son culte.
Les électeurs évangéliques de Loele se
sont constitués aussi en paroisse indépendante, comme ceux de la ville do Neuchâtel, de tout Ig district do la Chaux-deFonds et de la plus grande partie du Val
de Ruz.
Lo principe de solidarité entre toutes
les paroisses ayant été- formellement reconnu dans la réunion qui a eu lieu à
Neuchâtel le 23 septembre, elles nommeront des représentants qui se réuniront
7
-291
pn synode conslituant au milieu ou à la
fin (le ce mois.
L’église indépendanle nommera sans
doute pour professeurs do théologie ceux
auxquels jusqu’ici a élé confié le soin de
préparer les pasteurs neuchàtelois, et qui
sont unanimement décidés é ne pas entrer
dans l’élablissement officiel.
Cependant il y a aussi des pasteurs évangéli(|iies (¡ni estiment que refuser de se
soumettre à l.a nouvelli* loi ecclésiaslique
Pt sortir en ce moment de l’église nilieielle,
c’est abandonner toute la portion dn peuple
(jui ne suivra pas ce mouvement, la
priver de la prédication de l’Evangile et
assumer ainsi une responsabilité dont ils
ne veulent pas so charger. .Vnssi, en leur
âme Cl conscienc(( voient-ils le devoir,
non à sortir, mais à rester membres des
troupeaux, avec leurs frères, pasteurs,
à la tête de leurs paroisses, tant qu’on
voudra d'eux et que la loi n’apportera
aucune entrave à la libre prédication de
l’Evangile.
( Extrait de correspondances adressées à
La Semaine Itdigieuxc
(ÎTlironiquc ©iiuboioe
F*oiiiar*et. M. .1. D. Ilugon , qui a
fini ses années de théologie à Florence,
et qui se prépare pour ses examens de
troisième année en même temps (jne pour
ses grands examens, a été nommé pour
six mois évangéliste à l’intérieur avec
charge de visiter nos coréligionnaires de
la Coiiipa(/nie Alpine de Fénestrelles et
d’être à l.a disposition du .Modérateur, soit
pour les paroisses du val S. Martin , ou
le besoin l’exigerait, soit en particulier
pour celle de Pomaret, pour aussi longtemps (|ue la santé du pasteur t.antarel
réclamerait un aide dans l’exercice d(( ses
fouctions pastorates. C’est dans ces termes
et dans ces limites que la Table a donné
un sutTragaot au pasteur do Pomaret.
La T’OUÏ?. — l.a Table a accordé à
M. le pasteur B. Malan , sur sa demande,
un congé de six mois. M. Malan compb!
se rendre à Naples. Nous espérons que
le repos], des soins intelligents^et affectueux et le doux climat du midi contribueront», avec la bénédiction de Dieu!, h
rétablir sa santé depuis longtemps compromise.
Boby. Un douloureux événement a
ijelé l’efïroi dans la paisible population de
Boby. Un jeune homme rendu furieux (>ar
le refus réitéré d’une jeune fille de consentir à l’épouser , a déchargé , à bout
portant, son pistolet sur son innocente
victime. La jeune fille est dans un état
désespéré et l’on ne sait ce qu’est devenu
le jeune manin(|ue.
Angi?og;iie. Une disgràrt' n’arrivc
presque jamais seule, dit-on. l.a nuit do
lundi à mardi dernier, un jeune homme
du quartier des Cuissons , à .tugrogne ,
sortit de sa maison avec son fusil pour
aller tuer le Idairoau ; il so mit à l’afi'ûl,
lors(|ue, selon toute probabilité, un autre
chasseur, l’ayant pris pour le gibier qu’il
cherchait aussi de son côté , déchargea
son arme sur lui et le tua. On a trouvé son
cadavre et prés de lui son fusil chargé.
iÎPliroiitque |)olilique.
Le mois de novembre verra s’ouvrir
une nouvelle session parlementaire à
Rome, et nos députés, out une ample besogne déjà taillée à expédier, sans compter I imprévu. Le parlement devra sortir
du domaine politi(iue pour entrer résolu ■
ment dans le domaine administratif, aviser
aux moyens de combattre le déficit, le
plus sérieux ennemi de l’Italie , à augmenler les entrées, puisqu’hélas on ne
peut pas diminuer les dépenses, non par
la création d'impôts nouveaux, mais en
augmentant Ve'laslicité dn ceux qui existent; différents projets sur la révision du
macinato et sur une meilleure application de l’impiM do la riche.s.se mobilière
sont à l’étude, et seront soumis à l’exa
raen de la Chambre ; il s’agira , enfin , de
sortir de ces budgets provisoires, qui nous
ont soutenus jusqu’ici, en nous étran- /
glant un pou, et (l’établir la base solide
de nos finauens sous forme (ie budget ré- J
gulier, définitif.
Le voyage du Roi nous permet de ne
plus nous préoccuper par dessus tout des
affaires extérieures, et la certitude d'êire
épaulés, en cas (ie besoin, nous est une
excellente occasion de Hiettre eu ordre
l’intérieur de notre maison. — Bien des
8
-192
commentaires font déjà capolino au smel
du discours d’onverlure , cérémonie a la
quelle! les circonstances prêteront une importance particuliôri“. Nous serons probablement fixés sur la valeur et la qualité
des engagements pris par nous envers
d’aiiires et par d’antres envers nous, ainsi
que sur la politique iju’entend suivre le
nouveau Cabinet.
Uu antre projet, à l’ordre du Parlement,
aura irail à l’organisation militaire, à rétablissement des divisions territoriales, à
l’anticipalion de l’époque de la conscripr
lion, aux chitlres probables de l’armée et
des réserves, tous points compris, dans
la nouvelle loi! Pent-èlre fera-t-on aussi
quelques modilicalions à l’inslilution du
volontarial cpii n’a , à divers points de
vue, pas donné tous les résultats ijue l’on
en pouvait attendri'.
Les princes Prussiens avaient prouiis
de rendre à l’Italie la visite de son roi,
et Frédéric (diarles s’est hâté, pour sa
part, de dégager sa parole; le voilà arrivé à Mon/.a , résidence ordinaire du
prince et de, la princesse de Piémont.
Les évêques co.itinueiit à se faire remetlre à leur place en .Mlemagne et à
mériter de l’être partout ailleurs ; occasion unique pour cette engeance de crier
à la persécution pareeque on empêche
.Mgr. Ledochowski de. suspendre un brave
cure au gré de son caprice. Depuis Dioclétien, cela ne s’était plus vu, à les
entendre. Le gouvernement Allemand a
ceci de bon , que s’il les entend il ne
les écoule guère el va de l’avant, [lersuadé de ce que dit le proverbe arabe;
que s’il s’arrête à tous les chiens qui
aboient après lui, il n’arrivera Jamais au
but do son voyage.
Ou s’est vu aussi ilans la nécessité, à
Rome, de mettre à la porte je ne sais
quelle espèce de moines qui avaient la
direction de l’établissement d’éducation
des Ter mini, et cela pour rébellion impmieute aux ordres de l'autorité, rébellion
poussée au point tl’arracher de la poitrine
des enfants des médailles et des cocardes
que le Mtinicipe avait accordées aux plus
méritauls le jour de la distribution an
nuello des prix , et- «le les remplacer par
des cocardes pontificales et des médailles
à l’effigie du prinimnier. Aussitôt, correspondants de journaux français, de. crier
à riullucnce prussienne ; c’était Itismark
en personne qui était cause de cet excès
de rigueur, et il est désormais admis (jue
l’italie ne pourra loucher à un do ses
trop nombreux prêtres, sans, du coup,
s’inféoder à la Prusse. Influence aile
mande, soit; le Gouvernement ne pourra
que gagner à imiter une conduite aussi
énergique car.« assuré de n’étre pas aimé,
il ne lui reste plus qu’à se faire craindre »
el cota lui sera d’autant plus aisé, que
les tentatives de conciliation n’ont pas
manqué el qu’il pourra toujours dire aux
prêtres qui trouveraient que cela brûle ;
c’est vous qui l’avez voulu.
Le pape a eu ces jours derniers la joie,
de recevoir dans ses salons des Franciscains de toutes robes el de toutes couleurs, à l’occasion de l’anniversaire de la
fondalion de leur ordre. Son discours n’a
rien offert de particulièrement acrimonieux ; Sa Sainteté bisse, ou bien ne serait ce que le
Qiiandoque bonus dormitat Homerus.
La réception prochaine nous édifiera à
cet écard. Avant de sortir du Vatican, ra
contons une anecdote , qui mérite d’être
vraie et qui court la [iresse. Le général
lies Jésuites parlant des voyages entre
Paris el Fro.shdorff’aurait laissé échapper
celte phrase; Pourquoi tant de frais inutiles ; f|u’ils viennent directement chez
moi ce sera bien plus vile fait. Caraltcrislico.
-Xi^iionoes
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