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Compte-courant avec la Poste
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Italie.............. L. 3
Tous les pays de rUnion
de poste............i 6
Amérique du Sud . ...» 9
On s’abonne;
Au bureau d’Administration;
Chez MM. les Pasteurs;
Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à nmprimerio Alpina 4
Torre Pellice.
L'abonnement part du 1. Janvier
et se paye d’avance.
année XX, N. 20,
17 Mai 1894.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes cbaeun.
Annonces; 20 centimes par ligne
pour une seule fois 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au deseus
S'adresser pour la B§daotlon a M.
le Past. E. Bonnet Angroghej
(Torre Pellice), et pour r Administration a M. Jean Jalla,
prof., Torre Pellice,
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO «ES VALLÉES VAUDOÏSES
Paraissant chaque Jeudi
Vopa mu témoinB.'Aot. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne, SalUi, VI, 10
Si 4» m a i r c t
Conféretice du Val Pélis. ___ Conférence du
du Val Pérouse. — Evangélisation (Sicile). __ Chronique Vaudoise (Masse)).
— Lettre Ad. Jalla. — Unions ehrétienries- — Revue Politique. —Abonnements payés. — Annonces.
CONFÉetNCE DU VAL PÉLIS
f Noire 34®, cooféreiace^s'est tenue
le 8 Mai à la Tour, <:]an.s la grande
école de S.le Marguerite. Nous avions
le plaisir d’avoir au milieu de nous
les pasteurs de Villesèche, de Pignerol, et de*Turin, outre ceux du Val
Pélis.
La séance s’ouvre par le chant, la
pi'iére, et une allocution du président sur ces paroles du Seigneur:
« Eu vérité, en vérité, je vous le
dis, celui qui croit en moi fera aussi
les œuvres que je fais, et il en fera
de plus grandes, parceque je m’en
vais au Père ». (Jean 14, 12). Les
œuvres, plus grandes ne consistent
pas dgips les miracles et les prodiges, mais dans l’Evangélisation du
mondé et dans les milliei's d’âmes
qui ont été amenées au Sauveur,
'Pour celte œuvre extraordinaire, les
apôtres et d’autres après eux, ont
reçu des forces extraordinaires. La.
lâche n’est, pas finie, il faut eticçfe^
maintenant buvrir les yeux aux pé
cheurs, pour les faire passer des ténèbres à la lumière, de la puissance
de Satan à Dieu... Qui est suffisant
pour ces choses? —Celui qui croit
en Jésus, en est repdu capable. Toutes cho.ses sont possible à celui qui
croit (Héb. 11). La cause de nos
insuccès, est dans notre foi chancelante. Quand U y a foi, amour, lutte
à genoux, mort à nous mêmes, et
qu’à cela vient s’ajouter la vertu
d’en Haut, « les œuvres plus grandes » se produisent aussi, car Jésus
s’en est allé au Père, il a reçu le
Saint Esprit et l’a l'épandu sur ses
disciples. Quand nous aurons nousmêmes reçu la vertu d’en Haut, nous
pourrons communiquer 1’ Evangile
que nous avons reçu, et voir les
âmes venir à la source que nous
leur indiquons.
Cette première partie est close
par le chant; S.t Esprit viens dans
nos âmes, et par la prière.
Après la lecture du procès verbal
de la session précédente, M. Henri
Troù introduit l’entretién sur le sujet annoncé: Du baptême du Saint
Esprit en citant quelques passages
des Saintes Ecritures se rapportant
à l’œuvre de l’Esprit.
L’œuvre de notre salut est accomplie par le Père, le Fils et le Saint
Esprit (Matth. 28, 19; II Cor. 13,
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2
154
13). Le salut n’est accompli dans le
croyant que si le Saint Esprit est
venu en lui. Aussi l’apôtre parle
d enfants en Christ, qui sont encore
charnels (I Cor. 3, 1). Ils doivent
se développer dans la vie spirituelle
de manière à être remplis de l’Esprit (Ephés. 5, 18). Sans l’Esprit,
1 Evangile lui-même reste une lettre
qui tue (Il Cor. 3), Selon ce qu’avait
annoncé Jean Baptiste, Jésus a baptisé ses disciples de Saint Esprit et
de feu, et l’Esprit distribue des dons
divers pour l'utilité commune. (I
Cor. 12).
11 nous faut donc demander l’Esprit qui régénère, pour tous, et les
dons de l’Esprit pour les croyants,
en vue de l’édification de l’Ëglise.
Nous en avons besoin, nous n’avons
encore qu’un petit nombre de personnes qui aient la vie par l’Esprit.
Lorsque le Seigneur a dit: Le vent
souffle où il veut... C’était pour faire
comprendre que l’Esprit agit d’une
manière mystérieuse, et non pour dire
que nous ne pouvons avoir son souffle. Il est, au contraire, l’Esprit de
la promesse. Donc demandons maintenant, et que chacun s’aperçoive
que nous avons reçu.
M. EL Bonnot. Le baptême du
Saint Esprit est aussi un baptême
de feu. Le feu, n’est pas seulement
un élément destructeur; il éclaire, il
réchaulle, il réjouit et il purifie. Il
est un élément purificateur plus
puissant que l'eau. Que le baptême
de feu consume en nous tout péché !
^PPM. L'Ecriture emploie
diuerentes images pour représenter
une même vérité. Il faut tenir compte de toutes pour ne pas se faire
des idées erronées. Par. l’image du
baptême, on risque de se figurer
quelque chose qui doit avoir lieu
une fois pour toutes. Cette idée
pourrait donner lieu au découragement. Soyons reconnaissants pour
les dons reçus, et tendons à être
remplis de l’Esprit Lorsqu’un vase ;
est vidé, il se produit un appel. '
Dans la mesure où nous sommes
vidés de nous-mêmes: d’orgueil
d’envie... l’Esprit peut entrer et nous
remplir. Nous avons lieu d’être pénétrés de l’Esprit, toujours de nouveau et toujours davantage.
M. J.-P. Pons. Les serviteurs de
Jésus Christ et tous ceux qui annoncent l’Evangile ont toujours besoin de i^evenir à la source, et d'être
baptisés à nouveau de l’Esprit, pour
avoir cette pleine persuasion que
Dieu veut faire du bien à ceux à
qui nous parlons. Ceux qui écoutent
s aperçoivent si celui qui parle au
nom de Dieu le fait par un amour
réel des âmes, ou. seulement parceque sa charge lui en fait une obligation. La sagesse-et les dons naturels ne suffisent pas pour l’œuvre
de Dieu, il faut l’enseignement, l’amour... que communique l’Esprit.
M. D. Peyrot. Le témoignage de
Dieu, c est le témoignage de l’Espiit.
(I Jean 5), L’Esprit fait vivre] Jésus
dans nos cœurs, il l’y fait naître,
croître, et grandir sans cesse. C’est
la un signe certain de l’Esprit.
M. Ph. Eostabel. Avons-nous reçu
l’Esprit d’adoption? Ne lui faisonsnous pas de la peine? Soyons-lui
obéissants comme Philippe (Actes
8, 26, 27). ^
M. D. Caïrus. Il est ici question
de foi, d’obéissance à la Parole de
Dieu, et non; d’un sy.stème concernant l’œuvre du S. Esprit. Le baptême du S. Esprit n’est pas la conversion. Si nous gardons quelque
chose de contraire à l’Esprit, Dieu
ne nous le donnera pas.
M. A. Gay. La promesse de Jésus:
Je prierai mon Pére... remplit nos
cœurs d’assurance. Si nous demandons réellement, nous obtiendrons,
parceque Jésus prie. Où il n’y a pas
l’amour et l’obéissance, il n^y a pas
l’Esprit. 1..
M. Garnier, ancien. L’œuvre du
S. Esprit se fait en nous, dés que
nous avons_ rompu avec le péché.
11 nous enseigne à aimer le Seigneur
et à le servir, et il nous éclaire pour
parier aux âmes.
3
- 155
M. Geymet lit quelques passages
concernant le S.t Esprit et l’ancien
U. Gaydou ajoute: Quand le cœur
est réchauiïé par le S. Esprit, il arnve au cœur. Il y a des gens qui
solfensent si on leur dit qu’ils ne
sont pas chrétiens, puis ils n’ont pas
d amour; où est l’œuvre de l’Esprit
en eux? Notre peuple croit, semblet-it, au Seigneur Jésus, mais s’il n’y
a pas le témoignage de l’Esprit, les
âmes restent entoncées dans le mal,
dans la chair'. Que le cœur se vide
dp moi, et que l’Esprit entre. S’il
n en est ainsi, les sarments sont
sterile.s.
M. H. Meille. Nous pouvons bénir
Uieu de ce qu’il y a sa parole dans
nos ecoles. Que le S. Esprit agisse
sur les enfants, sur les jeunes gens
qm les fréquentent, sur les instituteurs, institutrices, et professeurs I
Nous ayons besoin que l’Esprit descende la. E œuvre du Seigneur dans
notre patrie a besoin d’hommes consacrés au service du Seigneur, de
pasteurs puissants, il n’y a que le
’ . Esprit qui puisse les former. Il
nom faut la nouvelle génération pour
le beigneur.
M. J.-P. Micol Je bénis le Seigneur de ce qu il a déjà fait au milieu de vous. Si le S, Esprit vous a
visites, c’esr parceque vous l’avez
demande. 11 arrivera aussi chez nous
Eest une question de vie ou de
mort; il faut que le réveil chez notre peuple soit général, pour l’avenir
. de notre œuvre d’évangélisation, et
même pour l’existence de nos églises
venez nous voir.
M StalU, ancien. Je ne pense pas
quil y ait de conversion sans l’efficace du S. Esprit.
M. Goss, ancien. L’œuvre de Dieu
est commencée, mais il nous reste
beaucoup à faire. II y a une ten‘^ance qui consiste à dire; Je ne
pèche plus; mais celui qui s’éloigne
A Tv^^’ Devons nous pécher?
a Dieu ne plaise! Que tous ceux qui
invoquent le nom de Christ se reti-,
rent de l’iniquité. Celui qui est né
de Dieu, ne peut vivre dans le péché.
S’il pèche, il en éprouve une amère
douleur, peut-on vivre toujours dans
une amère douleur? Voyez les fruits
de 1 Esprit: (Gai. 5). D’autres disent:
Nous ne sommes pas parfaits. Mais
que faire d’un soldat qui ne saurait
pas manier les armes, que faire de
ces chrétiens qui pèchent toujours?
Impossible que l’Esprit vive avec les
interdits. Quel spectacle donnonsnous au monde si nous ne vivons
de la réalité de la vie par l’Esprit?
M. D. Caïrus. Il va de soi qu’il
n y a pas de conversion sans l’action
de l'Esprit, mais de la conversion au
baptême de puissance, il y a encore
une distance.
M. H. Iron, L’Esprit est envoyé
pour qu’il communique une vie nouvelle à ceux qui ne l’ont pas encore,
et il est donné à ceux qui ont cru
et qui obéissent pour distribuer ses
dons en vue d’une œuvre particulière.
Ce sont deux choses qu’il ne faut
pas confondre.
Après un chant, l’a-ssemblée s’unit
en prière.
Le soir a lieu une réunion dans
lix grande salle de la Maison Vaudoise.
J.-D. H.
Conférence du Pomaret
La Conférence du Val Cluson se tint
au Pomaret le 24) du mois d’Avril
sous la présidence de Monsieur le pasteur Marauda de Pramol. Le sujet à
1 ordre du jour était ; Le baptême d'eau
et a Esprit. — La veille, ces réunions
presidees par les pasteurs et les prolesseurs de la vallée, dans les trois
principaux centres de la paroisse,
avaient été bien fréquentées.
A 9 1|2 hpures, une nombreuse assemblée, qui resta jusqu’à la fin de la
f.onterence, remplissait, ou presque,
le temple du Pomaret. Toutes les paroisses du Val Pérouse, et celles du
yad Luserne étaient largement représentées. La réunion commença par le
cbant et par une série de ferventes
prières.
4
1G6 —
Monsieur le pasteur Marauda prit
pour texte de son allocution les versets 4 et 5 du chap. I des Actes des
Apôtres. 11 chercha à démontrer que
si le Seigneur, riche en bonté et en
miséricorde, offre et promet son Saint
Esprit à tous les chrétiens, il faut pour
le recevoir, qu’une préparation se fasse
dans les cœurs de ceux-ci! « Les apôtres avaient .suivi Jésus, reçu ses enseignements, vu ses miracles et cru en
lui; ils l’aimaient, et cependant il leur
manquait encore quelque chose d’essentiel, quelque chose de nécessaire
pour leur propre vie spirituelle, et né
cessaire aussi pour que l’œuvre que le
Soigneur leur avait assignée dans le
monde pùt réussir; le baptême du S.t
Esprit. Jésus l’annonce d’avance parcequ’il veut que ses disciples se préparent à le recevoir. Deux choses sont
importantes pour cette préparation:
10 Eprouve!' le besoin de recevoir
le Sainl Esprit. C’est cette disposition
que Jésus veut produire en eux, en
leur donnant ses derniers ordres. Il
leur fait sentir que son enseignement
serait inefficace, incomplet sans le don
du S. E. C'est la condition de leur joie,
de leur force, de leur réussite.
2° Croire à la promesse. Tl ne
suffit pas Aie reconnaître le besoin de
ce baptême; il faut saisir la promesse
qui y répond. Or les apôtres croient
à la promesse de leur Maître, ils obéissent à son ordre, et attendent en
priant la descente du .Saint Esprit.
Imitons le.s et nous aurons, nous
aussi, notre Pentecôte bénie ».
Après 1a lecture du procès verbal de
la dernière Conférence, faite par Mr.
Henri Rostan de Piguerol, secrétaire,
la parole fut donnée à M.. le pasteur
Peyrot qui avait ôté chargé do faire
un rapport sur le Baptême.
Prenant comme point de départ les
passages Luc lit, 16; Matth. XXVIII,
19, 20, et Rom. VI, 3, 4, le rapporteur
parla successivement: 1®) derinstitution, 2“^) de la signification et 3“) de
l’efficacité du baptême.
Le baptême de la nouvelle alliance*
institué par Jésus Christ après sa lésurrectioii est supérieur à la fois à la
circoncision donnée au peuple d’Israël
comme signe extérieur de l’entrée dans
l’alliance de Dieu, et aux baptêmes
ï_administrés par Jean-Baptiste et par
les disciples de Jésus durant son exis
tence terrestre, en ce que ceux-ci n’ex.priraaient que la rémission des péchés
et non encore la régénération des iimes.
Le baptême de Jean, baptême de
repentance, devait préparer les Juifs à
recevoir «l’Agneande Dieu qui óteles
péchés du monde». Ce fut comme un
nouveau’passage du Jourdain, un nouveau commencement de sou histoire
imposé au peuple de Dieu comme condition de son introduction dans la Canaan nouvelle. Mais ce ne fut qu’au
jour de la Pentecôte que le sens du
baptême fut pleinement révélé.
La création d'une vie nouvelle dans
l’homme mort avec lui au péché et
ressuscité à la vie nouvelle par l’œuvra
du Saint Esprit. Il y a une étroite relation entre le baptême d'eau et celui
d’Esprit; !e premier ne peut êlre_efllcace s’il niest suivi ou accompagné du
.second. Le'Saint Esprit seul peut convaincre un homme de son péché ot lui
faire connaître le Sauveur, C’est en
fai'sant allusion à son œuvre do régénération et de saiiUflcation que Paul
écrit: « Xe savez-vous pas que nous
tous qui avons été baptisés en Jésus
Christ, nous avons été baptisés en sa
mort? » Nous sommes donc ensevelis
avec lui en sa mort .par'le. baptéme,
afin que comme Christ est ressuscité
des morts pour la gloire du Père, nous
aussi marchions dans une .vie nouvelle.
Un mort ordijiaire descend dans la
tombe pour y rester; mais quand .on
est enseveli avec un mort qui est désormais un ressuscité, un lel ensevelissement ne peut être que le passage
à unerésurection’procédant de la Sienne
et opérée par le Saint Esprit.
Il serait trop long de reproduire ici les
allocutions nombreuse.s qui .terminent
la séance. Notons seulement que l’élément «laïque»,très dignement représenté ne fut pas le moins édifiant dans
celte assemblée dont plusieurs garderont longtemps le souvenir.
D. P.
ÉVANGÉLISATION
Lettre de Sicile,'
(Voir N.o 19.)
Une considération philosophique,
en passant. Oh peut bien conslaLer
en petit, à Aidorie, ce qui a été
constalé.en grand à la suite de no-
5
- 157 - ■
tre glorieuse Réformalion. Ces prê*
1res fìient maintenant, plus qu’ils
n’avaieul rbabilude de faire, iis exei'cent ia bienfaisance, ils s’oecppent
de l’enfance en rinslruisanl. « Se
sgarrano » comme nous disons en
Sicile, les Evangéliques sont à la
porte.
Nous avons t'cmarqué cela autre
fois, même sans sortir de notre Province; un souvenir, Mazzarino, c’est
comme qui dirait Briquéras pour
l’arrondissement de Pignerol Îa locali té qui expose le plus de prêtres,
_or voici ce qui y est arrivé.
A propos... d’argent, naturellement,
une vive querelle s’éleva, il y a deux
ans, entre la Confrérie du preziosissimo sangue et le clergé local. La
Confrérie réclame à Monseigneur qui
lui donne tort, les agneaux ne se
dévorant pas entre eux. Là dessus
on réfléchit. Faut-il s’adresser aux
tribunaux? D’aucuiis le proposent,
mais c est long, cher, d’une issue
douteuse. Un Mazzarinese a un trait
de lumière: Eureka. Nous allons
menacer Monseigneur de nous adresaux Evangéliques de G. Une
soixantaine de pei’sonnes signent une
pétition en l'ègle, armé de la quelle
on dit à l’Evêque: ü.ut, aul. Ou vous
faites rendre gorge à votre clergé,
ou nous nous adre.ssons aux Protestants!
Le prélat touché promit ce qu’on
voulut.
Nous lie tenons pas du tout, il est
presque superllu de le dire, à servir d’épouvantail contre le clergé
romain, si nous n’éüons que cela
notre œuvre n’ aurait pas raison
. d’être, d’autre part ce signe des
temps méiite d’être remarqué, l.es
prêtres airectent de ne voir en nous
qu une quantité négligeable, comment ,
se fait-il que notre nom à lui seul
suffise pour leui’ inspirer de .si grandes préoccupations?
«Revenons à nos... prêtres d’Aidoiie.
Ils préfèrent imiter de Gonrart Îe
silence prudent, même étt e.ssuyant
des pertes qui leur sont fort sensi^'
blés. Affaire de tactique qui les regarde.
Ils étaient assez irujuiets sur le
sort de leur gi'ande fête du l"" Mai,
dont j’ai parié l’année deniiere, avec
les scènes écœurantes que l’on sait.
Ils demandèrent la permission de la
faire, dernièrement, dés rapjjorts
contraires à lèur demande furent
envoyés à Palerme, aussi le générai
Morra, en vertu de.s pleins pouvoirs
dont il est investi... la leur refusa,
me direz-vous; du tout mes amis,
la leur accorda hier au soir par télégraphe. Insondable mystère, dirai-je
avec Onésime.
Un Monsieur d’Aidone, ex-brigadier des gendarmes me parla d’un
de ses anciens camarades, un Màr.
Morel « des Vallées de ' Pignerol ».
Il en garde, me dit-il, un bon souvenir, car M. More! était un brave
soldat qui lui a' donné de bons conseils et de bons' exemples, c’est ce
qui la engagé à noua venir voir.
Te n ai pas l’honneur île connaître
ce compatriote, qui je suppose, sera
de Rorà. Si c’était un Jean Long je
le dirai.s de Pramol, sans crainte dè
me tromper. Vit-il encore? .Toujours
est-il que je l’ai entendu mentionner
avec plaisir: il nous rappelle à tous
que te pain jeté à la surface des
eaux no ,se perd ps, que le bien
que l’on a fait, dix ans, vingt ans
passés ne se perd pas non plus et
que même il devient une source de
bénédictions pour plusieurs.
J’ai mentionné Mons. Gollosi, notre Evangéliste à ce poste avancé ;
il le mérite bien. Notre ami «nourri
dans le sérail en connaît lés détours»
aus.si^ en sa qualité d’ex-moino il est
à même de savoir une quantité de
choses que nous ignorons toujours.
C'est ainsi qu’il découvrit .sous, les
api>arences d’un de no.s meilleurs
arnis un espion que soudoyaient les
cléricaux d’Aidone, ce que nous
n’aurions pas soupçonné. J1 s’êri défit
le chassant de chez lui à coups de
■trique : le digne personnage n’a plus
reparu sür la scène ; c’est mieux.
6
1
■■'i
i5â
J'auraia encore sous ia main quelques glaniirea mais j’ ai presque
honte d’avoir tant abusé-de voire
[lospilaiité. Que vont me dire nos
chers collègues du district Lomb.Vén. Emilia, ceux du Piemonie-idguria? Ils vont me dire que je ferais
très bien de leur céder la parole
qui leur revient de plein droit. Mais
certes! Chers amis, à votre aise.
’Sosthhne.
CHRONIQUE VAÜDOISE
MASSEL. Société de jeunea fiUes.
Suivant sa louable habitude des
deux dernières années, dan.s l’après
midi de jeudi, jour de l'Ascension,
et au devant de l’Ecole de filles,
celte infatigable Société, de laquelle
M.me Tron,' la femme du pasteur,
est l'àme et la cheville ouvrière, tint
son troisième modeste bazar, au
profit des Missions.
Malgré le temps incertain, le public y accourut nombreux, et la
vente fut assez satisfaisante puisque
la recette a dépas.sé, dit-on, la centaine de J francs.
Voilà üne association excellente
qui promet beaucoup, et qui naérite
l’appui rnalëi'iel et moral de quiconfjiie désire sincèrement de bâter
1 heureux, jour auquel « la terre sera |
remplie de la connaissance de l’E- |
leroel, comme le fond de la mer |
des eaux qui le couvj-ent » (Esaïe
XI, 9). ;— Cena? qui en auront
amené plusieurs à la jtistiee luiro7ît
comme les étoiles à toujours et à
perpétuité (Daniel XII, 3).
J. J, Tron.
Extraits de lettres de
M. Adolphe Jalla à sa famille
..... i4 janvier i89A, dimanche.
- J’eus 90 auditeurs attentifs à
mon message : « Réveille-toi, toi qui
dors »... adressé surtout à ceux
qui semblent bien disposés, mais
qui ne se sont pas séparés de ceux
qui sont encore morts...
Le mercredi i7 nous eûmes à la
réunion du matin quelques personnes de plus que d’habitude. A la
classe que je fais après déjeuner, un
nouveau membre se joignit à Mompisho et à nos deux femmes. C’est
Kamvari, homme de 35 à 40 ans,
père d’un de nos garçons et notre
plus proche voisin (à 1 'I[2 Kil. d’ici),
il avait déjà commencé à venir auprès d’PJmma pour apprendre à lire.
Nous bén:me.s .Dieu du pas qu’il fit
faire à cet homme sans qu’il y eut
pression de notre part... A 10 h.
nous amenâmes nos époux Semarumba et Sebane à la chapelle et
les fîmes asseoir sur des tabourets
vis-à-vis de l’estrade où je me tenais.
Une 40.ne de peisomies prirent part
à la cérémonie.
J’avais préparé une liturgie très
semblable à celle de notre Eglise...
Tous ceux qui assistèrent à la bé-,
nédiclion du mariage furent sérieux
et attentifs. Oh I Dieu veuille que
nos époux tiennent leurs promesses!
Qu’Il leur vienne en aidel Que ce
serait beau si nous pouvions enfin
voir une famille digne de ce nom.
Au sortir de la chapelle nous goûtâmes puis présidâmes au petit repas de tvoces. Mompisho avait tué
2 petites gazelles la veille et avait
ainsi épargné la vie d’un de nos
moutons. Outre la viande, Emma
leur donna du café au lait au miel
et des maralca, espèce d’aubergines
indigènes. Je crois que les 40 assistants en eurent chacun sa part.
C’est une des bonnes coutumes de
nos Zambéziens de faire part de ce
qu’ils mangent à toutes les personnes
présentes. Il faut dire aussi que
ceux-ci se contentent d’un brin ou
d’une goutte, pourvu, qu’ils puissent
goûter. I..e repas achevé, nous chantâmes quelques cantiques.
2S janvier. Nous sommes en
pleine saison des pluies, la plaine
s’inonde peu à peu. Ces pluies ont
sauvé la moisson et mis fin à la
7
il
- ]59
famine qui commençait à sévir autour de nous. Nous mêmes nous
avions dû renvoyer nos ouvriers
n ayant plus de quoi les nourrir et
I elai'der ainsi les travaux de nos 2
stations de l.oatile et de Séfula,
Mercredi 24. J'ai eu une bonne
classe avec Momptsho et Kamvari
et nos deux femmes. Je crois que
^ur vie spirituelle se développe
Oh! que l'Esprit de sainteté et de
vie tasse son œuvre! — A Loatile le
roi continue à être bien disposé à
aider M Coillard à rassembler les
gens pour les cultes. Dieu exaucera
nos prières et les vôtres en nous
donnant de voir cet Jliomme au pied
de la croix.
S février. Samedi dernier je fis I
une longue tournée à Nambooata, '
et le lendemain j’eus le bonheur
d avoir un auditoire de 140 personnes. A chacune de mes tournées
j apprend quelque nouvelle superstition de ces pauvres gens. Un de
nos voisms les plus intelligents a eu
une éruption ressemblant à la rougeole... Doù vint-elle?.,. Quelque
sage a trouvé qu’il à dû passer sur
un mort, sur un de ces cadavres
d esclaves qu’on jette à quelques
pouces sous terre. De là l’éruption,..
1 our bien se purifier de la souillure
contractée on l’amènera dans un ou
2 mois de 1 autre côté du fleuve
chez quelque docteur qui lui mangera un bœuf ou qui sait quoi Un
autre qui a ôté prés de 3 ans au
service de M"- Coillard est arrivé
iiei apres avoir fait un long séjour
chez des docteurs à 4 jours de marche d’ici. Sa lèpre semble avoir
dimiuue, mais le pauvre homme
est a moitié mort de faim et ses
médecins se sont emparés de son
lusil. Il aurait dû leur amener une
vache ou un esclave !
Mardi 6 Hier je jetai en terre
presque tout ce qui nous reste de
semences. Que Dieu nous accorde
Vendredi 9. Les pluies ont déjà
beaucoup diminué, la chaleur au'^mente et le thermomètre marque
d’environ 37° et même
■ J’ai eu un peu de fièvre
assez pour m’empêcher d’aller à
Loatile pour couvrir ma maison.
Mercredi nous avons eu à la classe
Inhiique après la réunion 2 memhre.s
de plus, donc 6 en tout. Nest-ce
pa.s 1 aurore du jour que nous attendons? Nous n’osons pas les compter comme des catéchumènes; d’autres les auraient déjà baptisés, mais
I exemple d'Andrease nous fait
trembler. - Waddell est ici. Il
a achevé le 1°' banc pour la chapelle
de Loatile. Comme cet homme est
habue de ses mains ! Donné le pays
ia chapelle de LoaUié sera un chef
d œuvre. Brave M. W„ Il ne fait
pas parler de lui, et pourtant, quel
dévouement! . ’
12 février. Le matin je pensais
qu a cette heure-ci je serais en roule
pour Loaliié. Mais je vis qu’Emma
qui a eu.de la fièvre hier l’avait plus
forte encore aujourd’hui. Comment
la laisser dans cet état? Si elle va
mieux mercredi et que M” Coillard
nous prêle son grand canot je
de recciter quelques légumes. Les
haricots plantés l’autre jour sont
sortis ainsi que le blé.
prendrai avec moi, je serais ainsi
plus tranquille, quand à M" Coillard
ce nest pas lui qui s’en plaindra,
car toujours les visites d’Emma
semblent le remonter.
Mardi 13. La fièvre d’Emma s’est
enfin abattue hier soir. Est-ce qu’un
second accès reviendra ce soir ou
demain? Dieu veuille que non,
... Les serpents qui nous avaient
laisses tranquilles depuis bientôt 2
mois, sont revenus. On en a tué 2
hier sur un arbre ici tout prés, et
aujourd’hui à midi nous en avons
tué un daus la chambre de M.*'
Waddell. Dans le courant de 1893
nous en avons bien tué une 15,no
sur la station.
Nos .salutations aux amis.
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Unions Chrétiennes
La 8' Conférence du Groupe Piémont est coti-voquée à Rorà pour
jeudi 24 Mai, à 10 1[4 h. a. Les délégués des unions confédérées, les
représeiilaïUs des unions qui ne font
pas encore partie de la fédération
et tous les amis de l’œuvre des
unions chrétiennes y sont cordialement invités
Le culte d’ouverture sera présidé
par M. le pasteur H, Appia, et après
les préliminaires administratifs l’on
entendra, entr’autres choses, un
compte-rendu du chef de groupe,
quelques rapports des unions et un
travail de l’ancien Gaydou .des Ghabriols sur Les Unions chrétiennes
et l'œuvre du réveil.
Revue Rolitiqiir
HOME. La Chambre a clos la discussion géiieraie, sur le budget de la guerre
et, par 199 voix sur 335 votants, elle a'décidé de passer à l’examen des articles.
Au cours de cette discussion, le ministère a promis de l'aii'c toutes les
économies qui seraient possibles sans
trop affaiblir l’armée.
— L'on a commencé à congédier les
militaires de R® catégorie de la classe
1899 qui appartiennent a i’înfanterie
et aux bersaglieri.
—- Les colonnes des journaux étaient
déjà bien assez remplies de compterendus des procès intentés aux anarchistes, et aux socialistes, et voilà que
le procès relatif à !a Banque Komaine
vient s’ajouter aux autres. Nous verrons donc défiler, api'és üe Eelice et
compagnie, les'Tanlongo, les Lazzaroni,
etc. Mais il nous sera permis de tourner
la page pour ne pas nous ennuyer à
lire.
PARIS. La Banqüe de France a déjà
l’ait rentrer dans ses caisses 8.000.ÜUO
de Inunriaié d’argent italienne qu’eile
va nous rendre.
yUI.SSE. Le Grand Conseil du Canton de Fi'ibourg vient de voter le rétablissement de la peine de mort. C’est
le 11.me canton sur '¿2 qui fait ce,retour au moyeu énergique par lequel
la société peut se défendre contre les
malfaiteurs. Il faut dire que le 6 Mai
1879 l’abolition de la peine de mort
avait été votée à une faible majorité,
200,488 voix favorables-contre 181,588.
RIO JANE.IRO. Le Gouvernement du
Brésil a donné ses passe-ports au représentant du Portugal à Rio Janeiro,
et il a ordonné le retour de sa légation
de liisbonne. Une dépêche annonce que
les troupes du Gouvernement ont essuyé une défaite sur le Rio Grande.
BUENOS-AYRES. A l’ouverture du
Congrès, on lit le message présidentiel
qui constate que la paix est rétablie
sur tout le territoire de l’Argentine,
les rentes augmentent, 1 on pourra réduire les taxes de la douane et une
borjiie entente règne avec toutes les
puissances. Ce> message a produit partout une impression favorable,
E. B.
Aboimements reçus.
M. Elisée Costabei, la Tour. — M.üé Armand-Pocit, Traverse. — Mrs. Micol^ du
Laurens, Maiieillo- — H- Guigou, Paye. —
David H. Bert, Clos. — Peyret, Rictaret.
AV I S
'* —’
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on recevrait jeunes italiennes pouvant donner quelques leçons Italien.
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J. P. Malan, Gérant
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