1
septième année.
IV. 20.
19 Juillet 18T2.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.occupent
vos pensées — ( Phiîippiens.^ IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT :
Italie, k «lomicile ('ttnimll'V.
Suisse......................*0
Krarii'e................* 0
Allemagne...............» S
.Angleterre, Fays-Hae . » 8
numéro seprn'é : h CHiit
Tn numéro arriéré : 10 cent.
BDKEAÜX d’abonnement
ToRRK-FEi.T.irK ; Via Maestra,
N. 42. (Agenzia bibiiografieu)
PiONRRoL : J. Chlantore Irnpr.
Tmrin 7’i on, via Lagrange
prés le iN.
Kr.oRivïHPR : Libreria Evangelica, via de'Paiizani.
ANNONCEES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’a*
dresser pour Tadministration
a« Bureau d Torr.e-Pellice,
via .Maestra N. 42 — pour la
rédaction .* A Mr. E. Malan
Prof • à Torre-Pelice.
Uno proposition confornant l'Eoole Normale. — Histoire (In l’santior îles Eglises
réformées. — Correspondance. — .’tourelles religieuses. — Chronique zaudoise —
Chronique politique. — .innonces.
m t'ROPOSITIO^
concernant l'Ecole ¡\ormale.
AD l’Evangéliste Combe exprime
l'espoir qu’on ne laissera pas tomber ses propositions et celle surtout qui concerne l’Ecole Normale.
Nous désirons donner, le premier,
l’exemple de rintérêt avec lequel
nous l'avons suivi dans ses trois
articles sur nos Educateurs. Rien
n’est plus mortel aux réformes que
l’on projette, aux questions que
l’on traite , que le silence. Aux
Vallées, cet argument est de mode,
l'on est passé maître dans l’emploi
qu’on sait en faire. Soutenez les
opinions les plus contraires au sentiment général du public , les plus
importantes pour la marche des
affaires , ou les plus compromettantes , silence parfait ; on dirait
que l’on se promène dans une nécropole et que les personnes que
nous rencontrons ne sont que des
ombres , sans vie , sans sentiment
et sans passion ; à moins toutefois
que vous ne fassiez des personnalités , ou que vous ne touchiez à
des intérêts matériels ; alors , mais
alors seulement, les ombres redeviennent des êtres vivants. Mais
voulez-vous vous tenir sur le terrain des principes , et traiter les
questions d’une manière impersonnelle, comme doit le faire le journalisme qui se respecte , on vous
laisse dire tout ce que vous voulez,
et toutes les questions que vous
soulevez tombent, les unes après
les autres , dans le plus profond
oubli. Aussi , sommes-nous parvenus, nous aussi, à la conviction que
toutes les publications honnêtes
sont parfaitement inutiles dans notre pays, excepté pour les étrangers,
non seulement celle d’un journal,
mais aussi celle des rapports de la
Table et de la Commission d’Evangélisatiôn au Synode, des comptes
rendus de cette assemblée; presque
personne ne „les lit ; peut-être pas
2
-226
mêrne un bon nombre de membres
du Synode.
Après cette longue digression
sur l'indiiFérence et l’apathie de
notre public , nous en venons à la
proposition de M. Combe, laquelle
consiste à établir que tout élève,
ayant terminé ses études à VEcole
Normale de la Tour et muni du
brevet du Gouvernement, puisse
avoir droit à une bourse spéciale
durant une année à passer à Florence , pour y fréquenter VEcole
Normale du Gouvernement et tel
cours pouvant Vintéresser à l’Ecole
de Théologie , sous la surveillance
d'un professeur , ou d’un évangéliste.
Cette proposition, nouvelle pour
le grand nombre, ne l’est cependant pas dans sa généralité. En
effet, le dernier Synode, art 31 de
ses Actes, « reconnaissant la convenance, soit dans l’intérêt des paroisses des Vallées, soit dans celui
de l’Evangélisation , d’augmenter
d’une année le cours des études de
l’Ecole Normale et, comme conséquence, de procurer aux élèves des
encouragements et des secours suftisants pour qu’ils puissent compléter leurs études , recommande ce
double objet à la sollicitude de la
Table et de la Commission d’Evangélisation ».
Nous remercions donc sincèrement M. Combe, qui est membre
de la Commission d’Evangélisation, d’avoir appelé l’attention sur
cet objet; nous savons que la Table
ne l'a pas non plus perdu de vue;
elle a obtenu des secours un peu
plus considérables pour les élèves
de l’Ecole Normale; mais-elle est,
à ce qu’il paraît, bien loin de pouvoir ajouter une quatrième année
à l’Ecole (car il ne faudrait rien
moins qu’un professeur de plus),
et d’être à même de donner aux
élèves de cette quatrième classe
des bourses suffisantes. — Si elle
avait réussi à trouver des ressources, que le Synode n’a pas mises
à sa disposition, elle aurait développé l’institution de la Tour et à
la Tour même. La proposition de
M. Combe tend à dédoubler l’Ecole Normale et à en transporter
une partie à Florence, ou du moins
à y transporter les élèves de quatrième année. Le plan serait beau
s’il pouvait être réalisé ; mais il
faut pour cela des sommes considérables; une année à Florence,
c’est, tout bien compté, entre voyage et logement et pension 1000
francs pour chaque élève. Cette
année serait profitable certainement, mais elle ne profiterait pas
aux écoles paroissiales des Vallées,
mais seulement à celles des stations d’évangélisation.
(A suivre).
HISTOIRE DU PS4UTIËR
des Eglises réformées
[Siiile y. N.
It.
« J’ai cherché, dit M. Bovet, à recueillir
quelques exemples de la grande popularité et de la grande influence des psaumes au 16“ et au 17“ siècle, et j’en ai
trouvé un nombre si considérable que je
m’en trouve, pour ainsi dire, accablé, et
ne sais trop lesquels choisir.
» Le jeune roi de Navarre, le futur
Henri IV, avait, sous l’empire de la terreur, abjuré le protestantisme; et la reine,
Catherine de Médicis, qui [connaissait la
légèreté de caractère de ce jeune prince
de dix-huit ans, l’entourait de toutes les
aéductious de la cour, et s’efforçait de le
3
-227
rtistraire du rôle auquel l'aurait appelé
l’honneur aussi bien que la religion. Elle
n’y avait que trop bien réussi : Henri
semblait avoir oublié toute noble ambition
et, si, quelquefois, il lui arrivait de rougir
de l’inaction ii laquelle il se voyait condamné, on le leurrait par des promesses
dont l'effet était toujours différé.
Les anciens serviteurs s’en étaient allés,
les uns après les autres, honteux de servir un prince si oublieux de sa gloire. —
Deux seuls lui étaient restés fidèles: son
écuyer d’Aubignô et Armagnac son valet
de chambre. Mais, eux aussi, commençaient à se lasser et « se préparaient à
quitter sans dire adieu ». Un soir qu’Henri
était au lit, soufl’rant d’un peu de fièvre,
et après qu’Armaguac eut tiré le rideau,
tous deux s’approchèrent du chevet et
l’entendirent soupirer. Ils prêtèrent [l'oreille et s'aperçurent qu’il chantait le
psaume lxxxvui.
O Dieu Eternel, mon Sauveur,
Jour et nuit devant toi je crie.
Il en était justement au dernier verset,
qui déplore l’éloignement des fidèles amis;
Tu as écarté loin de moi
Ma compagnie plus privée
Si que ma personne est privée
De tous amis en cet émoi:
Car , au milieu de mon angoisse.
Je ne vois nul qui me connoisse.
D’Aubigné adressa alors au prince ces
éloquentes paroles:
« Sire, est-il donc vrai que l’Esprit de
Dieu travaille et habite encore en vous?
Vous soupirez, à Dieu pour l’absence de
vos amis et fidèles serviteurs, et en môme temps, ils sont ensemble soupirant
pour la vôtre et travaillant à votre liberté.
Mais vous n’avez que des larmes aux yeux
et eux les armes aux mains. Ils combattent vos ennemis et vous les serve/.......
Ils'ne craignent què Dieu; vous, une
femme ,* devant laquelle vous joignez les
mains quand vos amis ont le poing fermé.
Ils sont à cheval, et vous à genoux!...».
Ces discours et d’autres semblables réveillèrent l’esprit chevaleresque du jeune
roi et « préparèrent son âme, comme dit
d’Aubigné, à répudier les délices et à
vait été la première occasion de la révolution qui allait se faire en lui. — Le roi
s’échappe de Paris « par une nuit très
obscure et fort glaceuse, » et arrive enfin
à Alençon au milieu de son parti.
Quelque temps après, au moment d’engager un combat, le roi fit faire la prière
partout, et quelques uns firent chanter
le psaume 118' : La voici l’heureuse journée, etc. Plusieurs catholiques crièrent,
assez haut pour se faire entendre: « Par
la mort, ils tremblent, les poltrons; ils
se confessent! ». Monsieur, dit quelqu’un,
quand les Huguenots font cette mine ils
sont prêts à se bien battre ».
Après la victoire , on entonna sur le
champ de bataille le psaume 124' choisi
par le roi lui-même:
Or, peut bien dire Israël maintenant;
Si le Seigneur pour nous n'eût point été....
Mais, dit M. Bovet, ce n’est pas dans
les victoires, ce n’est pas dans l’ivresse
des combats, c’est dans les désastres que
la Parole de Dieu manifeste une vertu
qui n’appartient qu’à elle et à laquelle ne
peuvent prétendre les produits les plus
inspirés du génie humain ou de l’enthousiasme patriotique. En voici un exemple que nous offre la vie de l’amiral Coligny:
L’Amiral, à la tète des Hugenots, avait
rencontré l’armée catholique. Les troupes
auxiliaires s’étaient mutinées. Celles de
l’Amiral furent battues. Le carnage fut
effroyable. Canons, munitions , bagages ,
tout fut perdu. L’Amiral avait reçu luimême trois blessures, dès le commencement de l’action . et le sang qui coulait
sous la visière de son casque l’étouffait.
On l’emporta dans une litière, dévoré par
la fièvre et plus encore par les regrets
et par les perspectives affreuses qui se
présentaient à son esprit. Un de ses principaux conseillers, blessé comme lui, et
que l’on emportait aussi du champ de
bataille, reconnut la litière de son général et fit avancer la sienne. Quand il l’eût
rejointe, il passa la tête à la portière,
regarda fixement Coligny, versa une larme
et ne luv dit que ces mots par lesquels
commence le psaume 73' : Si est ce que
épouser les dangers ». Le psaume 88’"* a- [ Hieu, est très doux. Là dessos^ coatiaue le
4
chroniqueur, ils se dirent adieu, bien
unis de pensée, sans en pouvoir dire davantage ». Coligny déclara plus tard aux
siens « que ce petit mot d’ami l’avait relevé et remis au chemin des bonnes
pensées et fermes résolutions pour l’avenir ».
Les psaumes accompagnaient aussi les
protestants sur l’échafaud et sur le bûcher,
et servaient d’e.xpression à leurs derniers
sentiments. Les uns faisaient monter à
Dieu leurs soupirs en empruntant les paroles du psaume vi, du psaume cxxx, du
psaume xxv ou bien du psaume lxxxvi :
Mon Dieu prête moi l'oreille
Par ta bonté non pareille;
Réponds moi,, car plus n’en puis.
D’autres ne voyaient dans le martyre
qu’une délivrance et chantaient, en marchant au supplice, les hymnes (]u’entonnaient les Israélites en célébrant la fêle
de l’ûijue
Quand Israël hors d'Egypte sortit....
OU bien :
Kendez h Dieu louange et gloire
Car il est bénin et ch'-ment.
Les cinq écoliers de Lausanne, brûlés
à Lyon en la place des Terreaux, l’aunée
1553, entonnèrent sur la charrette le psaume IX
De tout mon cœur je t'exalterai ..
Plusieurs ne songeaient qu’à demander
à Dieu pardon de leurs péchés en chantant le psaume u qu'avait composé David
pénitenl ;
Miséricorde au pauvre vicieux eic.
/'A suicre).
Corresponbancc
Caselle-Torinese, le 8 juillet 18T2.
Momienr le Rédacteur,
Veuillez , je vous prie, porter à la connaissance des personnes qui désirent aller
comme colons en Italie, et que vous nous
avez adressées, que, malgré les de profundie chanlés pour Ini, le Comité, loiq d'être mort, s’occupe de deux ppopô.silions,
l’une relative à la Sardaigne, l’autre à la
• Toscane.,— Mais, en attendant que nous
puissions formuler un projet, nous sentons le devoir de mettre en garde nos
amis contre une erreur qui pourrait amener bien des déceptions. Plusieurs d’entre
eux s’ imaginent que nous pourrons
leur offrir des couditious aussi exceptionnellement avantageuses que celles que la
maison Thompson, P.oiiar et C., solliciléo
par un ancien ami des vaudois. a faites
aux émigrants de la Plata.
Le Comité fera tout ce qui dépendra
de lui pour obtenir de.s terres à des conditions qui soient à la portée du plus
grand nombre; peut-ôlre même pourrat-il offrir quelques autres avantages, mais
il ne faut compter sur aucune faveur exceptionnelle.
C’est pourquoi, ceux d’entre les aspirants à l’émigration nu Ilalie, qui ne pourraient disposer d'un pniil capital devraient,
ce nous semble, faire valoir leur intelligence et leurs bras aux Vallées mômes,
où nous savons que les bons fermiers,
entendus, actifs et consciencieux soûl
très recherchés.
Les agriculteurs pauvres des Vallées
ont la sympathie de tout le monde, qu’ils
travaillent donc avec persévérance et avec
courage, qu’ils s’efforcent de se perfectionner, (ju’ils coDsacrent les heures qu’ils
passent ordinairement dans l’oisiveté à
entendre des conférences sur l’agriculture,
quand l’occasion leur en est offerte, ou à
lire quelques ouvrages sur ce môme sujet,
qu’ils retranchent courageusement toutes
les dépenses inutiles, afin de so créer un
petit capital. Ils pourront alors effectuer
leur plan dans un avenir prochain.
Pour le Comité
Jules Parise
iloutfelUe rcitgtcuôea
Proposition franche et courageuse de MM.
Faure H de Richemond au Synode de
Paris.
Le Synode,
Considérant, qu’il est professé dans l’F,glise réformée de France > par ses couduc-
5
leurs spirituels, des doctrines diamélralemont opposées : sur l’autorité souveraioe
des Saintes Ecritures, sur la divinité de
notre Seigneur Jésus-Christ, sur la résurrection, sur la chiite de l’homme par le
péché, sur la vie éternelle, et sur l’orgauisalion ecclésiastique;
Que ces doctrines, regardées par les
uus comme indispensables au salut du
pécheur, sont au contraire considérées
par les autres, comme pouvant être modifiées ou supprimées au gré et par l'autorité de la conscience individuelle, seul
et unique juge en ces matières, et conformément à l’esprit moderne;
Que la déclaralion de foi votée par le
Synode, comme étant celle de l’Eglise réformée de France, a été l’objet de vives
attaques; et que, non moins vivement défendue, elle n'a réuni que 14 voix de majorité sur 108 votants;
Que l’état de choses actuel ne saurait
être maintenu ou modifié qu’en violentant
les consciences; soit qu’on imposât à tous
un régime répudié par un grand nombre;
soit qu’on recourût à des compromis indignes d’une Eglise chrétienne;
Qu’il est du devoir et de la dignité de
notre Eglise, en souvenir de ses origines
et de la liberté qui lui est propre, au nom
de la droiture et de la justice, et du té
moignage qu’elle est appelée é rendre dans
le monde, de ne pas prolonger plus longtemps une telle situation;
Qu’à part les souvenirs communs du
passé, qui vont s’effaçant d'année en année
dans l’esprit et le cœur de plusieurs, et
le budget de l’état, il n’y a plus do bases
communes, et par conséquent possibles,
.entre les deux grands partis qui se divisent
le protestantisme;
Que les seuls fondements vrais de toute
; Eglise évangélique sont; la profession iuI dividuelle de la foi, et la repfehension
Ij^fralenielle dans la charité, qui constituent
r une Eglise de professants, et que l’Eglise
tréforméede France, aujourd’hui essentielle.
Tïiient multiludinisle, n’a plus ce caractère
îipropre à l’Eglise primitive ;
Par ces motifs:
Le Synode,
Désireux de voir cesser un malentendu
aiet une situation aussi déplorable dans le
sein du protestantisme français, et ne voyant dans ce qui a été arrêté par lui, que
matière à de nouveaux conflits, décide:
r De remercier le Gouvernement de la
république de nous avoir donné noire Synode nalional, ce qui nous a permis de
constater officiellement la vraie situation
de notre Eglise réformée ;
2" Qu’à partir de 1873, le concordat conclu
entre l’Eglise réformée et l’Etat, soit résilié amiableinent entre les deux parties,
afin (]ue désormais les deux tendances ecclésiastiques qui divisent notre Eglise,
puissent s’organiser selon leur désir, et
travailler en toute liberté et à leur manière au salut de notre commune patrie.
Dans sa séance du 10 juillet, le Synode,
adoptant les conclusions de la Commission
sur les diverses propositions demandant
la séparation de l’Eglise et de l’Etat, reconnaît que le principe de l'indépendance
des Eglises est inscrit dans le droit moderne , (ju’il est disposé à accepter son
application , quand les pouvoirs publics le
jugeront nécessaire, et il invite les Eglises
à s’y préparer. — Après ce vote important,
mais insuffisant, le modérateur résume
les phases diverses des travaux du Synode
et clôt solennellement la session le 10
juillet à 10 heures du soir.
L’Assemblée a voté encore qu’il y aura
une seconde session à Paris, le 15 novembre, sauf le cas ob, d’ici à cette époque,
la Commission permanente n’aurait pu encore se mettre d'accord avec le Gouvernement sur les lois et les réglements présentés par le Synode à l’approbation du
Gouvernement; et l’Assemblée nomme encore, avant de se séparer, une commission
permanente exécutive composée de7 membres dont trois écclésia.stiques JIM. Bastie,
Louis Vernes, Bois, et 4 laïques: MM.
Láureos, Cazenove, Mettetal, Pelón; ello
adopte enfin la lettre synodale aux Eglise.s,
dans le but essentiel de. les préparer à la
séparation de l’Eglise et de l’Etal.
Rdme. — On assure que la Société
Biblique vient d’acheter une maison , pour
s’y installer, en face du palais qu’occupe
le Cardinal Patrizi, Vicaire du Pape, dans
sa charge d’évôque de Rome.
6
-230
Les diverses écoles évangéliques do Rome
compteiU environ trois cents enfants,
Municli. — L’évêqno janséniste d’Utrecht est arrivé à Municli, où il a été
reçu à la gare, par, le grand-maître des
cérémonies do la cour de liavière, comte
rie May, M, Wolf, procureur général, le,
professeur Friederich, et il’autres personnes
de distinction, afin île remplir les fonctions
épiscopales , particnlièrcmenl la confirmation , auprès des Vieux-Catholiques
bavarois, — On assure, (¡ue le nombre des
Vieux-Catholiques dans la capitale de Bavière est d’euviroû 2J,000,
Tvii’in. — Les écoles évangéliques
vaudoises do Turin ont été fréquentées
l'année dernière par 230 enfants ( 130 dans
les deux écoles enfantines et 100 dans les
antres). Les examens annuels de promotion ont été eu général très satisfaisants,
Llvoiix’iio, — Les écoles évangéliques de cette ville sont au nombre de
six. Les écoles des filles ont tout particulièrement donné des résultats salisfaisanls.
Nous croyons, lisons-nous dans VEco della
Verità, que les écoles des filles de l'Eglise
de Livourne ne le cèdent on rien aux écoles
de même nature municipales ou du Gouvernement,
®lxroni(jUC Sllauboxsc
S' Oennain. La Table a fait, dans
celte, paroi.sse une visite pastorale. Nous
espérhms en recevoir le rapport oilhhel,
afin d'en parler d’une manière plus circonshnciée et avec connaissance de cause;
du resie, rien de bien saillant; cetle visite
ressemlile à beaucoup d'antres, même à
la plupart de celles qui sont faites dans
nos églises dans les conditions ordinaires.
Pomarot. Examenx de l’Ecole la. line. Ces examens ont été satisfaisants.
Les six élèves de S'"" année ont oblenu
la promotion, doux avec distinclion. Des
huit élèves de, 2"’' année, six ont olitemi
la promotion, l’un d'eux avec distinction;
deux ont un ou deux examens à refaire.
Des dix élèves de 1" année, Imit ont été
promus, deux ont un ou deux examens
à refaire. En résumé 24 élèves se sont
présentés pour subir leurs examens ; 2t)
ont obtenu la promotion, 4 ont des exa
mens à refaire ; 11 nouveaux élèves ont
été admis en 1" année. Plusieurs examens ont été faibles et les 6 abondent à
J’omaret aussi bien qu’à la Tour et ailleurs.
Puisque, nous parlons encore promotions,
et c’est le moment d’en parler, nous revenons à celles de la Tour. — On n’a pas deviné ou on n’a pas voulu deviner, pourquoi nous voudrions que les promotions de
l'Ecole Supérieure et même celles du Collège, ne fussent plus publiques à l’avenir.
Pour satisfaire une bien légitime curiosité,
nous dirons que c’est pour éliminer un élément de vanité chez les jeunes filles tout
d’abord, do jalousie ensuite, et non seulement chez les jeunes filles, mais aussi
chez d’anlres; c’est pour ne pas fournir
aux ennemis,^el il y en a toujours même
parmi les amfs, l’occasion de se réjouir
de nos échecs, tout en les déplorant amèrement, et celle d’envier nos succès, tout
eu ayant l’air de s’eu réjouir; c’est aussi
un peu, disons-le, à cause de Tinconvenient de ces promotions publiques, dans
les quelles on ne peut pas dire toute la
vérité, ni même une partie, sans qu’elle
soit exploitée contre nos établissemenis
par amis et ennemis, par des parents
froissés et ofTensés quand on ne nomme
pas leurs filles, parcequ’elle ont échoué,
ou quand on les nomme, quoiqu’elles
aient échoué. Puis, disons-le aussi, les
élèves qui ne Sont pas promues se dispensent généralement d’assister aux promotions; or nous voudrions que celles-ci
fussent une occasion de dire aux élèves
et aux parents, leur fait. Ces derniers sont
les pins intéressés à l'éducation de leurs
enfants; ils pourraient faciliter de beaucoup la tâche souvent pénilile des maîtres,
non feulement ils ne le font pas; mais
bien souvpiil par des paroles imprudenles,
pour ne pas lont dire, ils la rendent difficile, et presque impossible.
Nous ii’avons rien à ajouter à ce que
nous avons dit sur l’Ecole normale. —
Deux mots sur le Collège. La classe de
philosophie, à part quelijucs exceptions,
est faible moins physiquement qu’inlellectnellemeiit. Toutefois sur 12 élèves, ( nous
ue comptons pas les deux élèves malades
qui n’ont pas fréquenté les leçons pendant toute l’année et qui n’oni pas fait
les examens), doux avaient mix dam leurs
bonnets de ne pas conlinuer les examens
s’ils avaient un échec le premier jour aux
sciences naturelles et mathématiques ;
restent 10. De ces dix , sept ont obtenu
la promotion, deux avec distinction et complète satisfaclion , les autres avec des
chiiTres encore assez élevés. Trois ont,
chacun un examen à refaire; il est vrai
qu’ils sont faibles et que ce ne sera qu’avec
beaucoup d’efforts qu’ils pourront coati-
7
-331
nuer leurs études. — La classe de Rhétorique a de bons éléments. L’examen de
prec a été fatal à cinq ou si.x d’entre eux.
Un seul élève sur 20 a échoué complètement. — La classe de 3" et de 4* année
a donné des résultats très satisfaisants,
quoique le professeur en fèt à sa première
année d’essai ; celle de 2’ et de première
année dont le professeur était dans Jes
mômes conditions, a obtenu des succès,
comme elle n’eu avait pas obtenu depuis
bien des années.
Le résultat général pour le Collège est
satisfaisant; 51 élèves ont déjà obtenu la
promotion ; — 18 ont un ou deux examens à faire ou à refaire en automne et
la plupart avec chance de succès. 9 seulement sur 78 ont échoué.
Nous avons regretté que l’on n’ait pas
préparé et exécuté un seul chant. La fête
aurait gagné en solennité sans rien perdre de sa simplicité et de sa familiarité.
CKr0nt(|uc poUtiijuc.
Italie. L’événement du Jour est l’intervention des cléricaux aux élections administratives dans toutes les Communes
d’Italie. .Ainsi, ceux qui avaient eu Jusuu’ici pour mot d’ordre ni électeurs, ni
élus, sont invités à changer île tactique,
non pas afin de remplir le devoir de tout
bon citoyen envers la patrie, mais afin de
faire les intérêts du pape et de s’opposer,
dans le sens de l’encyclique et du syllabus, au développement de nos institutions
libérales. C’est là un fait qu’il faut prendre tel qu’il est!, c’est-à-dire, que du consentement, ou plutôt par ordre du Vatican,
évêques, curés, prêtres, moines’, société
des intérêts calholiiiues, accourront aux
élections unis et disciplinés. Us tâcheront
de réussir', au moins en partie, afin d’embarrasser, faute de mieux , la marche des
administrations.
M. Lanza), président du conseil, ministre de l’intérieur, signale aux préfets, et
, par eux, aux syndics, ce changement de
tactique du parti clérical, il engage les
syndics à porter sur les listes tous ceux
. qui y ont droit, et les citoyens à se prévaloir de ce droit dans leur intérêt et
dans celui de la chose publique. «Car,
, dit-il, les hommes de ce parti veulent
entrer eu lutte dans un but évidemment
! liberticide et antinational. Nous ne pou. vous pas les craindre. Nous devons, au
' conlrairel, nous réjouir de leur nouvelle
résolution qui servira à montrer une fois
de plus combien est impuissant ce parti
qui a combattu l’unité italienne, et qui
voudrait voir notre patrie do nouveau
divisée et sujette à une odieuse domination. C’i-st un devoir sacré pour tous d'accourir aux urnes, non pour disputer aux
adversaires de l’unité et de la liberté italienne nue victoire (ju’ils n’auront jamais,
mais pour montrer au monde civilisé; que
devant eux il y a l’immense majorité des
Italiens, qui est prête à quelque sacrifice
que ce soit, pour défendre les droits de
la nation, et rendre vaines les menées
d’un parti qui, sous prélexle de soutenir
la religion , veut eu réalilé recon(|uérir
le pouvoir temfiorel. à jamais perdu, heureusement pour l’Italie, pour la civilisation et pour la religion elle-même».
Cette circulaire a été généralement bien
reçue par toutes les nuances du parti libéral, et nous avons lien de nous réjouir
qu’elle soit sortie de la plume de M. Lan/.a.
C'est tout particulièrement à l’égard de
Rome et de Naples que le parti clérical
a abandonné le mot il’ordre de don Margotti : ni électeurs, ni élus. .V Naples, où
le Conseil communal doit être renouvelé
en entier, l’archevê(|ue Riario Sforza a
engagé ses curés à pousser tous leurs
filíeles aux élections pour arrêter l’impiété
qui menace d’envahir toute la ville. — A
Rome", oîi il ne s’agit i|ue de renouveler
un cini|uième du Conseil, il s’est formé
un comité électoral composé spécialement des directeurs des journaux cléricaux, YOsserratore ilomano\, la Voce délia
Verilà, et la Frusta. Ce comité développe
une activité, digne d’êlie imitée par les
amis de la patrie et do la liberté.
fuiiilsso. Soleure. Le parti ultramontain cherche à s’ern()arer du pouvoir et
de triompher aux prochaines élections au
Conseil national. Les curés s’occupent partout d’intrigues politiques, et font le service d’agents pour les menées des chefs
de ces intrigues. Les jeunes curés sont
dressés, d’après les réglements des Jésuites, comme des recrues prussiennes.
Franco. Le Gouvernement a présenté à l’Assemblée nationale, (|ui l’a accepté, le projet de loi relatif à l’emprunt
de trois milliards. Ce projet donne au gouvernement de M. Thiers les iiouvoirs les
plus larges et lui abandonne, dans tous
les détails, cette vaste opération financière. — Voici le texte du projet do l’emprunt; 1) Le minislre des finaudes est
autorisé à faire inscrire sur le grand Livre
de la dette publique, et à aliéner une
somme de renie au 5 0|o nécessaire pour
produire un capital de trois milliards; 2)
Le ministre des flnauces joindra à cette
somme celle nécessaire a faire face an
paiement des arrérages, à couvrir les
8
-232
(iépenses raalériellps, tes frais divers; 3)
Afin d’assurer, anse époques établies, le
remboursement des trois tnilliards|, et.accélérer la libération du territoire,’, le ministre des finances .peut faire, avec la
Banque de France et les autres associations financières, des conventions particulières.
M. Thiers, dans la partie de son discours à l’adresse de l’Italie., duquel nous
avons déjà parlé, s’est proposé pour but
principal d’enseigner à la partie hostile
de l’Assemblée à respecter au moins les
faits accomplis, si elle veut vivre en paix
avec ce pays, qui), en fin de compte, est
devenu une grande puissance. Le président de la république engage ensuite le
Gouyernemenl italien à laisser pleine et
entière liberté et indépendance spirituelle
au souverain pontife. Mais ces conseils
sont inopportuns. Car, ou Pie IX Irouveverait-il une liberté plus complète qu’à
Rome? Et il en use largement dans ses
discours et dans ses encycliques. — M.
Thiers espère, ¡en troisième lieu, que l’Italie', connaissant les besoins financiers
de lia Franco, ne lui suscitera pas des
difTienltés et ne repoussera pas les propositions qui lui seront faites au sujet des
modifications à apporter au traité de commerce entre l’Italie et la France, particulièrement à l’égard des soies. M. Thiers
est parfaitement Ijbre d’imposer les soies
italiennes à leur entrée en France, comme
notre Gouvernement le fait à leur sortie,
et nous espérons que l’Italie no suscitera
à la France aucune difficulté à cet égard.
Mais le jour où les producteurs italiens
verront mettre une forte taxe sur l’importation de leurs produits en France, ils
comprendront que le moment est enfin
venu de fabriquer en Italie les arlicles
de soieries. On obtient déjà quelques bons
résultats à Milan, à Côme, à Turin et à
Gènes ; on pourra obtenir plus encore à
l’avenir. En attendant, qui profitera de ces
mesures restrictives de la liberté de commerce , ce sera la Sui.sse, l’Allemagne et
l’Angleterre. Qui y perdra ? L’Italie et la
France.
La loi sur l’instruction publique obligatoire ne sera plus di.sculée avant les
vacances de la Chambre
F»r*«sse. L’empereur d’AIJeipagne a
eu une entrevue à Ems'avec le président
d’une association catholique de Cologne,
mais Bo lui a rieu accordé. Car il paraît
être convaincu, aussi bien que Bismark,
que le Concile du Vatican et les principes
qui y ont été admis tnenacent l’existence
, de l’Etat. L’empereur a été particulièrement frappé du vœu du pape qu’une petite pierre se détache bientôt des hauteurs
et éciase le pied du colosse. { allemand).
Allei3Aa.jSiie. — L'jnauBViration du
monument de Steiii qui à été longtemps
ministre sous Frédéric Guillaume III, a eu
lieu à Nassau. Stein a été le premier auteur de l’organisation civile et milttaire
de la Prusse actuelle.
r*or*tixgal. Il règne, dans ce pays,
une grande agitation à cause d’une loi
d’impôt votée par les Chambres.
iBelgiqxxe. Grande agitation cléricale. Le parti libéral a eu le dessus dans
les élections municipales d’Anvers.
Holland-e. Le parti ultramontain
fait aussi dans ce pays une levée de boucliers.
Atxtrioli©. Les jésuites allemands,
comme les italiens, menacent de se retirer en Autriche , qui en a déjà suffisamment. Le journalisme libéral demande au
Gouvernement la suppression de cet ordre
religieux dans les diverses provinces de
l’empire.
Amériqxx©. Il règne à New-York
et dans tous les Etats du Nord une chaleur terrible qui suffoque, accable et rend
absolument incapable de penser à autre
chose qu’aux moyens de s’y soustraire.
ou au moins d’y remédier. Cas d'insolations fréquents et nombreux , jusqu’à 75
par jour à New-York. Les affaires sont
interrompues.
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