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■ V. année
30 Juillet I860
N.‘ ao.
L'ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille \nudoise.
Que toulPS les choses qui »ont vérilaliles......... eccupeiil
vos pensées — PhiHjipiens., IV. S.)
PRIX D ABONNEMENT ! ' BOREAUX D ABONNEMENT
Italie, à domicile fw« ani Fr. 3 ? ToKRF-PKf.r ick : Via Maestra,
C ? V «.-» / A -
Suisse.....................*5
France ................» 6
Allernapne
Angleterre, Pays-Bas . » S
r’n numéy'o seporé : f) cent
Vn numéro arriéré : 10 cent
^ N. 42, (Apenzi.i hihliogrnfirfi]
: > PiONKRot, •- J Ckifinlnrr Impr.
6 > Tckin :J.J- Trou, via I.agrauge
J prés le N, 22.
\ Fi.oRENric : JÀhreria Evangt'^ lica. via de’Panzani.
ANNON'-yrs : 5 cent, la ligne
lui portion He ligne.
I.ettres el envois franco. S' a(Iresser pnur radministratton
an Jiin fnu H Torre-Pellicc .
via Maesira N. 42. —pour la
rAdaction • a Mr. A. Revel
Prof, a Ti>rre-Pellice
SOMMAIRE — Instruclion : Enseignement tediniijne. — Fonrialinn de. l’ilôpitiil
vandois. — .VoiireHi.s H Faits dicers. — Rihliofimiihie. — Correspondance. — Chronique locale. — Chronique politique.
Instruction.
ENSEIGNEMENT TECtlNtOUE.
La question de renseignement technique continue de préoccuper les esprits,
A plus d’une reprise nous avons inséré divers articles et diverses communications y relative.! ; l’un propose de fonder simplement des bourses en faveur
des jeunes gens qui se sentiraient disposés à étudier à Turin , il accompagne
sa proposition d’une offre de 300 francs destinée à inaugurer une liste de souscriptions; un .second voudrait voir s’établir aux Vallées une Ecole technique
et industrielle et souscrit à cet effet pour une somme de 200 francs : un troisième insiste sur la convenance d’établir aux portes de Turin une pension
vaudoise mettant les jeunes gens à même de suivre la 'vocation qu’il leur
plairait de choisir, et il offre dans ce but de souscrire pour un millier de
francs.
Tout autant de preuves que la question d’un enseignement utilitaire se pose
ci et là, quoiqu’à des points de vue divers, de manière à attirer sérieusement
l’attention.
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— 242
Oa objecte à l’établissement d'une école technique au sein des Vallées :
1“ que les frais d’entretien seraient au-dessus de nosjorces; 2® que l’enseignement ne pourrait profiter à plusieurs jeunes gens au point de vue des études
universitaires.
On objecte d’autre part à la fondation de bourses de secours ; 1® qu’on ne
peut compter sur la régularité des souscriptions annuelles, soit de la part des
communes, soit de la part des individus; 2® qu’il serait difliclle de les distribuer équitablement et que le jury ne serait pas si aisément nommé.
Si au contraire les sommes recueillies étaient consacrées à l’achat d’un
local pour pension, la répartition serait vite faite et ne serait pas une cause
permanente de jalousie et dediscorde.il ne convient pas du reste, ajoute-t-on,
de faire appel aux Communes, formées comme elles le sont d’éléments mixtes; il
faut nécessairement avoir recours aux collectes individuelles, l’entreprise et
la direction devant conserver un caractère Vaudois.
Nous avons ouï dire qu’il ne tarderait pas à se produire une proposition
nouvelle, sur le sujet qui nous occupe: on parle vaguement d’une société
Vaudoise d’utilité publique laquelle aurait pour but de chercher la satisfaction
de nos intérêts matériels. Rien n’a transpiré jusqu’ici, quoiqu’on soit dans
l’attente. Nous suspendons volontiers néanmoins notre jugement, jusqu’à ce
qu’il nous soit donné de pouvoir apprécier les intentions des personnes que
l’on dit être les promotrices du mouvement en sens utilitaire auquel nous
assistons.
Foiitiatioji
rie l’H«>pital vaudois.
1.
Délibéralion de la Table.
« Les officiers de la Table représentant les Eglises Vaudoises et agissant en
leur nom : — pénétrés du sentiment de la profonde fiétresse oii se trouvent
nos frères pauvres et infirmes de ces Vallées, qui souvent ne tiennent à personne, et qui à cause de leur croyance ne sont admis dans aucun des hôpitaux
de la province ou de la capitale, et ne sauraient même le désirer, nous reprenons un plan de bienfaisance et de secours pour ces infortunés, plan conçu
depuis longtemps, longtemps caressé, mais dont divers obstacles ont suspendu
l’exécution, l’établissement parmi nous d’un Hôpital dirigé et entretenu par
des personnes charitables de notre communion. Trop convaincus cependant
(1) Voir l’Echo des Vallées N- 26 — où l'on est prié de lire, à la p. 213 ligne 3e
au lieu de surpris... de ma réponse. — « Surpris--- du retard de ma réponse-- »-
3
— 243 —
de l’insuflisauce des moyens d’une population presque toute agricole, nous
osons recourir à la munificence des nations, et à la bienfaisance des particuliers qui professent la mi^me foi que nous au rrom de Celui qui a déclaré qu’un
verre d’eau donné en sa considération ne serait pas sans récompense. — Et
comme la multiplicité de nos occupations et les soins que nous devons à nos
troupeaux ne nous permettent pas de donner à cette œuvre pieuse tout le
temps, tous les soins qu’elle exige, nous nous prévalons de la bonne volonté
et du zèle de notre respectable frère Pierre Geymet, ancien Pasteur et modérateur de nos Eglises, et de celui de sa digne compagne animée d’une ardeur
toute chrétienne pour cet objet, afin qu’ils suivent avec toute l’activité et la
constance ((u’elle mérite cette sainte entreprise, sur la quelle nous invoquons
la bénédiction de l’Être souverainement bon qui tient entre ses mains le cœur
des rois, des puissants et des riches de la terre. ? Qui donne aux pauvres
prête à l’Eternel, qui lui rendra son bienfait ».
« Des Vallées du Piémont, le 20 novembre 1821.
D. Rod. Peyra.n , Mod. Pasteur au Pomaret. — P. Bert, pasteur à La Tour,
Mod. .Adjoint. — J. Jacques D. Jall.x, Pasteur à Maneille, Sécrélaire.
ND. L''s siquatHres et ¡/i lettre nont originales.— En tête des signatures se
trnure P^'sceau d sec des ValVes.
II.
.W Cellérier père, à P. Geymet.
('.oiH've. lo 29 décembre 1821.
i< Notre affaire est en train, mon cher Geymet; mon fils a pris une peine et
mis une, activité incroyables pour préparer des copies de notre avertissement
et de la déclaration de vos pasteurs, et pour envoyer tout cela dans une
lettre à une foule de corporations et de personnes. Plusieurs montrent du
zèle; beaucoup aussi laissent voir de la froideur et font même des reproches
de ce que les demandes se multiplient sans fln. Monsieur Aubert Sarrazin, qui
est très-bien disposé pour vous, a néanmoins témoigné des doutes sur la pos.sibilité de la chose, et il a dit hautement que si vous ne pouviez obtenir, ou
par vous mêmes ou par l’intermédiaire des ambassadeurs, l’autorisation
claire et positive de votre Gouvernement, on pouvait craindre ou que vous
ne fussiez arrêtés dans votre projet et que l’argent ne fût employé d’une autre
manière, ou que l'hospice désiré ne s’ouvrit pas pour vos pauvres seuls.
Comme d'autres personnes ont eu ou pourraient avoir la même idée, et que
la collecte en souffrirait beaucoup, je me suis chargé de te demander si vous
êtes en règle avec le Gouvernement, et si vous êtes sûrs qu’il vous laissera
suivre à votre projet et qu’il n’exigera point que vous receviez et soigniez les
catholiques comme les protestants. Hâte-toi, je te prie, de me repondre,
afin que l’affaire ne languisse pas. — Au reste, nous ne pourrons vous annoncer ce que nous aurons recueilli que au bout de quelques mois, car on ne
recueille que peu à peu. Je pense que vous écrirez à toutes les autres Eglises
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— 944 —
Keformées et surtout en Angleterre. Madame Long a dû t’écrire que Drummond y est retourné.
Adieu, cher ami. Dieu te conserve et te soutienne. — Mes respects à ton
amie. Tout à loi
Cellêrier, Ancien Pasteur ».
ííouüeUes et faite btuere
i lii)i-e <lii Oanton tle ‘VaiKl. La 24® session du Synode
de cette Eglise s’est tenue à Lausanne, du 17 au 21 mai dernier. L’Eglise
(■oni[)te 4068 inscrits ; le nombre des auditeurs est de 3500 à 4000. Elle a perdu
l’année dernière le vénérable pasteur L. Germond, directeur de l’établissement
de S. Loup, et le pasteur Scholl plusieurs fois président de la Commission
Synodale ; elle a accru le rôle de ses pastonrs des noms de MM. G. Tophel et
G. Monastier. Si.v anciens, comme les pasteurs décédés, fondateurs de l’Eglise,
ont aussi été rappelés de ce monde. La Commission Synodale e.xprime la
crainte (puisse-t-elle ne point se vérifier!) que les fondateurs de l’Eglise s’en
allant les uns après les aulres, leurs successeurs ne s’accomodent trop volontiers et trop prudemment, d’une vie paisible sans glands résultats', et en bien
des circonstances, trop conforme au monde. M» le prof. Chapuis, chargé depuis 1866, d’écrire l’histoire de l’Eglise Libre, espère pouvoir se mettre à
l’œuvre prochainement; il sortira, nous n’en doutons pas, de sa plume un
ouvrage qui procurera à ses lecteurs une haute et solide édification.
Dans le champ de VEmngélisation, la Commission rappelle que sa grande
affaire est de prêcher l’Evangile ; elle ne néglige cependant aucune occasion
de conduire ses stations à une organisation conforme aux principes de l’Eglise.
Les recettes ont été de fr. 29358 et les dépenses de fr. 24036. — Le Synode
a entendu avec un profond intérêt et avec joie la demande de deux étudiants
et d’un artisan d’être envoyés par l’Eglise comme missionnaires chez les
païens : une commission est chargée de référer au prochain Synode extraordinaire.
Au milieu d’une phrase, le D^ Mazelet, qui lisait le rapport de la Commission des études, s’est affaissé sur lui-même, frappé de mort subite. Le Synode
a été fortement impressionné par la mort si inattendue de ce bienheureux
frère, membre actif de l’Eglise depuis sa fondation. L’auditoire de théologie
compte 26 élèves ; l’auditoire d’introduction 8 ; l’école préparatoire 16. La
Bibliothèque compte aujourd’hui 8500 volumes. La dépense totale a été de
fr. 23828; les recettes ont été de fr. 25243. « Nous n’existons, a dit le rap-;
porteur, que portés sur la base de l’association volontaire. C’est un souffle bien
précaire, semble-t-il, que celui qui enfle nos voiles..., mais c’est le souffle
de la liberté chrétienne, le souffle qui vient de l’Evangile, c’est l’Esprit de Dieu;
5
— 245 —
et nous savons que nous pouvons compter sur Lui, si, de notre côté , nous
savons être ouvriers avec Lui a.
Il résulte de la situalion financière que les contributions des églises se sont
élevées à fr. 91573. Les recettes diverses ont produit fr. 13Ü82. Total : francs
105414. Les dépenses ont atteint le chiffre de fr. 101205.
Enfin le Synode a consacré, comme le nôtre, une séance spéciale à la réception des députations étrangères. Libres, nationaux, indépendants, se sont
tendu une main fraternelle.
¡Sooiê'f <'* Oonôv'o. Les recettes de la Société
Ev. de fi. ont dépassé, pour l’année qui vient de finir, la somme de fr. 180.0(X).
KiiNîoii ir«'‘iAlifsos pi"0!«il>vtLes deux Assemblées
générales des Eglises presbytériennes de l’ancienne et de la nouvelle Ecole,
réunies ii New-York au commencement de juin , ont adopté en princijie , dit
VEglise Libre, la réunion des deux Eglises. Elles sont convoquées de nouveau
pour le 2« mercredi de novembre à Pittsburg, afin de régler, d’un commun
accord, la réunion de l’Assemblée unique de 1870. C’est un grand évènement
pour le presbytérianisme Américain, auquel répondra probablement en Europe
la fusion des deux grandes églises presbytériennes libres d’Ecosse.
6ibliograpKic.
7Vuo\-a I3llïli<-»looa i>oI faiiolulll. Le premier volume do cette
publication vient de paraître è la Claudiana { Florence) sous le litre : Il libro
delle meracifjlie, spiegazione dei fenomeni della natura fatta ai fanciulli da G.
D. B. (\ etc. L’ouvrage, est divisé en trois parties: l'> la création; 2" la zoologie; 3“ les plantes; explication des phénomènes météorologiques qui influent
le plus sur la végétation: analyse et classification des [>lantes; la greffe; les
instruments agricoles etc. — Le volume est orné de nombreuses vignettes; il
est de 240 pages et cónte fr. 1,.50. — Se trouve chez les principaux libraires.
Oompte-i-onclii clxi S^ynodo tSOf>. Elégante brochure de
48 pages 8“, avec couverture imprimée; prix 40 cent. On peut se la procurer
chez M'' Et. Malan Prof, à Torre-Pellice et chez tous les pasteurs. — Elle renferme les Actós de l’Assemblée Synodale, imprimés en fort beaux caractères
( pages 1-14), et le cowpie-rci’dM proprement dit(p. 15-48). Les rapports des
Eglises sur elle-mêmes, la Gestion des Commis.sions exécutives, y occupent,
comme de raison, une place importante ; la question de Florence y est surtout
amplement traitée; vient ensuite, à l’article des rapports divers, un travail
sur le projet de liturgie, que l’on a inséré en son entier et que l’on aura du
plaisir et du profit à relire; enfin les dernières pages retracent dans ses traits
principaux la séance de réception des députés étrangers; on y remarquera
sans doute le discours du Rév. Docteur T. Guthrie, fidèlement reproduit d’après les notes que son interprète a bien voulu communiquer. — En somme,
l’on trouvera dans cette brochure de quoi répondre à certaines accusations
6
‘H6
déloyales qui se sont fait jour dans un journal étranger, et dont la source
doit être cherchée aux Vallées mêmes , dans le cabinet de travail d’un pasteur
mécontent.
rvisposta ad un autl-’Valdese. di Emaio Comba. Opuscule de
48pp. 16«, publié à Florence (Tipog. Claudiana). M''Emile Combe, Evangéliste
à Venise, avait naguère publié une brochure sur la question du Serment (V.
notre N' 7). On a répondu par des raisons et par des médisances; et C.
n’a pas de peine à réfuter les unes et à repousser victorieusement les
autres.
(fforrcsponbance.
Chey' Frère en Jé^ius.
Dimanche 4 courant je m’acheminai vers S. Germain dans l’intention d’assister à une l'éuuion dite libre, en plein air, sous les arbres de Ciampet. En passant par le Malanage, je vis une quinzaine d’ouvriers tailleurs de pierres
travailler avec ardeur. Je leur annonçai Jésus, seul Sauveur, le quel, comme
chrétiens, ils devaient imiter pour espérer de ressusciter à son image et à sa
ressemblance. Le directeur de ces ouvriers voyant qu’ils se découvraient tous
la tête et cessaient de tailler leurs pierres pour m’écouter, s’approcha de
moi gravement et dit : il y a des temples pour prêcher. Je ne tins aucun
compte de ces paroles et n’y répondis pas; elle me furent une occasion de
dire avec plus d’énergie aux ouvriers d’obéir à Dieu avant tout. Le directeur
me voyant résolument décidé d’accomplir mon œuvre se tut et écouta.
Une demi-heure plus tard, 9 heures du matin, j’entamai une seconde
prédication en italien sur Jésus, pain de vie , entre la Salle et le temple Catholique de S. Germain, ici l’auditoire était plus nombreux : comme au Malanage
je confessai ma foi au nom du vrai Dieu et parlai de la nécessité de se nourrir
de Jésus-Christ. Le tout s’est passé, grâce à Dieu, en bon ordre et bienséance.
Chers amis lecteurs, qui que vous soyez, Vaudois ou non Vaudois, d’ici ou
d’ailleurs, admettez ceci: que Dieu nous accorde aujourd’hui un avantage
inappréciable , savoir, celui de pouvoir prêcher Jésus en temps et hors de
temps. ici, là, partout, à des centaines de lieues à la ronde. Cela admis , et
les faits parlent, examinez, étudiez avec prières votrè marche, chrétiens, qui
faites profession de servir Jé.sus-Christ, et Jésus-Christ seulement. Une chose
qui doit vous préoccper tout d’abord, n’est-ce pas de voir le [culte de Dieu
profané ou tout au moins mal observé par la grande majorité de la population, les Vaudois y compris?
Eh bien, chers amis chrétiens, si vous aimez vos frères, pronvez-leur votre
amour en leur prêchant la conversion à Jésus pain du Ciel, dites-leur et répétez le des centaines de fois; détachez votre cœur des vanités d’ici-bas, de
la convoitise, du jeu, du trop boire, du trop manger, des lieux de danse et
d’impureté, des conversations impies, profanes, des pensées qui se bornent à
7
— 247 —
ce qui périt, attachez-le à celui qui seul peut l’atleudrir (dur comme ime
pierre qu’il est) et qui peut le reuouveler selon le cœur de Dieu.
A trois heures du même dimanche j’étais à la réunion de Ciainpet présidée
par un pasteur; lorsque celui-ci eut fini son excellente et édifiante instruction je lui demandai la permission d’ajouter quelques paroles pour l’édification
commune; elle me fut refusée. Comme c'était eu plein air, je crus de mon devoir , dès que le pasteur aurait congédié l’assemblée par la bénédiction
d’usage, d’annoncer à cette assemblée qu’au bout de quelques minutes je les
entretiendrais un moment, line bonne moitié de ces nombreuses personnes attendirent; les autres à l'imitatio.n du pasteur s’en allèrent. Après moi, un
brave chrétien, H. B. édifia l’assemblée par une prédication simple et vraie
et finit par une prière.
Chers amis lecteurs, prenez hardiment avec moi la défense de la liberté de
la parole en de pareilles assemblées surtout, lin président est néce.ssaire ; mais
qu’il préside avec soin selon le principe, et marche de la primitive Eglise ;
« que tous parlent afin que tous apprennent »; qu’il n'abuse pas de son droit
en fermant la bouche à ceux qui, animés de sentiments chrétiens et appelés
à les communiquer à l’assemblée, désirent le faire ; qu’il n’accuse pas de perturbateurs ceux qui n’ont à cœur que d’annoncer gratuitement la paix par le
Prince de la paix et par sa Parole infiniment efficace.
J’espère, cher Frère en Jésus, que vous insérerez, au plus tôt possible, ces
lignes dans YEcho des Vallées-, croyez que je n’ai d’autre but en cela que la
gloire de Jésus.
Votre frère en la foi, G. B.
Chronique locale.
Toi-i-o-r^elli<-o. Le 22 juillet, plusieurs amis de le capitaine en
retraite D. Bertin, lui ont offert un dîner à l’occasion de sa nomination de
< chevalier de l’ordre de la Couronne d’Italie ». Cette distinction a été accordée
à ftP B. en considération de ses services militaires. Si nous ne faisons erreur
le nombre des chevaliers de l’Ordre dépas.se aujourd’hui le chiffre de 4100.
Chronique politique.
La Gazzetle 0{ficülk du Royaume a publié avec les procès verbaux de ses
nombreuses séances, les conclusions de la Commission d’enquête.
Il ne résulte pas, selon cette deruière, qu’aucun des députés qui ont spéculé
sur l’affaire de la Régie, y ait participé illicitement. Les députés Frascara et
Servadio ont bien largement participé aux operations de la régie mais ils
avaient eu soin de s’abstenir de discuter et de voter à ce sujet, dans la
salle des 500.
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Seuls MM. Fambri et Breuaa ont voté à la Chambre eu faveur »ie la régie,
et eu sont ensuite aussi devenus les actionnaires. Une lettre que le second
adressa à cette époque au premier, témoigne de la soif extraordinaire que
l’un et l’autre avaient de guadagnar quattrini. Ces deux mots , que le public
n’oubliera pas, ont produit sur tous les membres de la Commission une impres,sion tres-pénible qu’elle a bien fait de manifester.
Il n’a pas été prouvé que Civinini ait en aucune manière participé lui aussi
a quel lucroso affare, mais ce que l’on comprendra toujours très-difficilement
c’est que M^ Balduino, le président de la société de la régie ait bien voulu
intéresser pour un million, un nommé Tringali homme sans argent mais entremetteur et grand ami de Civinini. C'est là une énigme sur laquelle il vaudra mieux ne pas trop s’appesantir.
Eu tout cas, la manière avec laquelle la Commission a réprouvé le procédé
de certains députés, le conseil qu’elle a formulé, et le désir qu’elle a manifesté, ont été acceptés très-favorablement par la presse de tous les partis et ont
démontré si non la nécessité du moins l’utilité d’une enquête pareille à celle
qui a eu lieu.
Le 11 juillet à été célébré à Possagno province de Trevise le 50® anniversaire de la fondation du temple que Canova, notre Phidias italien, a érigé à son
pays natal. L’Abbé vénitien Bernardi, Professeur de littérature au Lycée de Pignerol a prononcé avec beaucoup d’élégance le discours d’occasion.
Le Sénateur Ferretti est mort la semaine dernière à Tremazzo sur le lac de
Còme à l’age de 84 ans. Il était natif d’Ancone et parent du Pape.
Franco. Les promesses libérales de Napoléon III ont satisfait peu de
monde. Le mécontentement et le désaccorde ont pénétré chez la plus part des
membres du Corps législatif. On élabore dans le Conseil des Ministres les
projets de Sénatus-consultes, que le Sénat devra prochainement approuver.
L’Empereur va partir pour Châlons afin d’assister, comme de coutume, à la
levée du camp. Il passera là la journée du 15 aôut prochain, premier centenaire de la naissance de son oncle Napoléon I. Une députation venue tout
exprès d’Ajaccio pour l’inviter a s’y rendre à l’occasion de cette fête , n’a pas
réussi à le détourner de sa détermination.
Anp;letex'ce. Le conflit surgi entre les deu.x Chambres au sujet du
fameux bill sur l’Irlande a été heureusement terminé par une sage transaction.
Espa,gçiic. Serrano a rappelé en vigueur la loi de 1821 sur les conspirations contre l’Etat. Plusieurs bandes Carlistes ont été dispersées. Quelques
journaux ont déjà amené D. Carlos jusqu’aux frontières tandisque d’autres plus
audacieux les lui ont déjà fait franchir. Le drapeau de la réaction menace de
se relever.
Jouisse. Les membres de la Ligue de la paix et de la liberté sont convoqués à Lausanne pour le 14 septembre prochain. On affirme que MM. Jules
Favre, Gambetta, Bancel, Castelar, et une députation de républicains espagnols
s’y rendront.
Allexnagçne. Une véritable émeute populaire a éclaté à Cracovie à
propos de quelques mauvais traitements infligés par des Carmélitains à une
sœur de charité. Le couvent a été envahi par le peuple qui en brisa les vitres et mit les mains sur le recteur lui-même. La troupe a dû intervenir.
Aro-érlqu-e. Signalons en finissant la décision prise par le Sénat de
Buenos-Ayres de transporter à Rosario la capitale de la république.
Pigncrol, J. Chiantoee Impr.
A. Revel Gérant.