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Année XXXVII.
8 Août 1901
N. 26.
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L’ÉCHO DES VALLÉES
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof., Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof., Twre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
Communications — A propos de Congrès
— Christ et le travail — La 29® Conférence pédagogique — William Taylor
' — L’ Evangélisation de la France —
^ Religion de haine — Chroniqu€^,—
Nouvelles et faits divers — Revue
Politique — Annonces.
CeiMIllCITIÛlS
Aux noms de MM. les candidats qui
ont demandé de subir l’examen de foi
et de convictions religieuses, il faut
ajouter celui de Monsieur le professeur
Jean Jalla, Lie. en Théologie.
Nous rappelons que la session d’examen pour l’obtention du Brevet de la
Table, commencera mardi prochain, 12
courant, à 8 h. du matin, dans une
Itf salle du Collège de La Tour.
Torre Pellice, le G Août 1902.
J.-P. Pons, mod.’'
Ife
A propos de Congrès
Il y a beaucoup de gens qui n’aiment
pas les congrès. Ce ne sont à leurs yeux
que des réunions de discoureurs qui
croient faire avancer l’humanité par de
plus ou moins beaux discours à peu
près comme la mouche du coche croyait
“ faire aller la machine „ par son bourdonnement. Il est certain que,' si l’art
de la parole a ses difficultés, il est infiniment plus facile de parler que d’agir,
et que d’avoir beaucoup parlé et même
bien parlé d’une bonne chose ne vaut
pas d’avoir mis la main à l’œuvre pour
commencer à la faire.
Cependant nous ne sommes pas de
ceux qui trouvent les congrès inutiles.
Quand ils ne feraient pas autre chose,
ils sont une excellente occasion de rapprochement entre personnes de pays, de
caractères, d’opinions les plus divers,
qui ont ainsi l’opportunité de se connaître et de s’apprécier. Beaucoup de
préjugés disparaissent. Le chauvinisme
surtout ne saurait avoir de ^^lace dans
une réunion où des délégués de toutes
nationalités discutent sur des sujets qui
les intéres.'ient toutes. Même il arrive
fréquemment que les représentants de
nations qui ont entre elles des différends
plus ou moins graves, sont ceux qui
fraternisent le plus ouvertement les uns
avec les autres.
C’est ce que nous avons vu récemnient au Congrès de la presse réuni à
Berne, où les manifestations les plus
spontanées et les plus cordiales d’estime
et de sympathie ont eu lieu entre journalistes suisses et italiens, alors que les
deux pays étaient officiellement brouillés.
Jamais, du reste, on n’avait vu une
brouille diplomatique de cette portée
(allant jusqu’au rappel des ambassadeurs!)
dont les conséquences se fissent si peu
sentir dans les relations entre les peuples eux-mêmes. La presse des deux
pays a bien pu soutenir avec plus ou
moins de chaleur le point de vue de
leurs gouvernements respectifs, la cordialité des rapports entre les deux peuples n’en a pas souffert la moindre atteinte. Au contraire, on n’en saisissait
qu’avec plus d’empressement toute occasion de s’exprimer mutuellement son
estime et sa sympathie.
Cela nous paraît être un signe fort
réjouissant. Les peuples commencent à
comprendre qu’ils ont tout intérêt à vivre en paix et en bonne harmonie, et
ils savent à l’occasion laisser leurs gouvernements débrouiller leurs propres affaires sans prendre part à la querelle.
Cela ne serait pas arrivé dans le passé.
Il est vrai qu’il ne s’agit aujourd’hui
que d’une affaire de peu d’importance
et facile à arranger. Mais que les peuples prennent l’habitude d’être plus sages que leurs gouvernements, ils le seront
dans les grosses questions comme dans
les petites.
Pour revenir aux congrès, dont ces
réflexions nous ont éloignés, nous ne
faisons que mentionner celui des amis
de l’Arménie, qui a eu lieu dernièrement
à Bruxelles avec l’adhésion d’un millier
de personnes. Il a exprimé le vœu que
les puissances agissent par une intervention concertée pour faire exécuter
les décisions du traité de Berlin.
Un autre congrès dont nous voudrions
parler plus longuement si la place nous
le permettait, est celui qui vient de se
réunir à Paris pour s’occuper de la répression de la traite des blanches. Citons les paroles par lesquelles M. Valle
ministre de la justice, dans le discours
de remerciement qu’il prononça à la clôture du congrès, appréciait l’importance
des travaux accomplis.
“ Vous êtes parvenus, messieurs, ditil, en ce court espace de temps, à fixer
et à définir dans un texte clair, simple,
précis, laissant difficilement prise à la
controverse, le nouveau délit dit “ de la
traite des blanches „ et votre avant-projet de convention a, en plus, ce grand
mérite d’assurer par une procédure rapide faite de mutuelle confiance et dégagée de toute complication, la répression de ce vil et méprisable trafic
Espérons que la législation internationale qui sera adoptée conformément
aux rcsolutious de ce congrès permettra
de réprimer efficacement ce que le ministre appelle le nouveau délit et qui,
hélas ! n’est pas nouveau du tout.
N. T.
Christ et le travail
Le repos est aussi nécessaire à la vie
que le travail; il rend à l’homme la
pleine possession de ses forces et permet a ses facultés de s’épanouir librement.
Jésus se soumit à cette loi salutaire.
Quoiqu’il y eût dans sa vie une hâte
constante, il évita la précipitation et,
au milieu des plus écrasants travaux,
aucune confusion ne se produisit jamais.
Rien ne fut plus remarquable que sa
dignité, son calme et sa possession de
lui même en tout temps et en toute
occasion ; aucune de ses actions ne fut
prématurée, aucune n’arriva après son
heure. La moitié du souci et de l’agitation de la vie est due à l’habitude
d’agir quand l’esprit est affaibli ou surexcité par les occupations du lendemanj^^confondues avec celles de la
veille. Dieu ne nous demande pas de
dépasser la limite de nos forces et le
jour sera toujours assez long pour le
travail quotidien, s’il n’est pas encombré
des soucis passés ou à venir.
Au milieu même de son ministère,
Jésus se réserva des heures d’indépendance et de liberté d’esprit. Quand les
multitudes qui l’entouraient devenaient
trop nombreuses et pressantes, il se retirait dans le désert. Ni le désir de poursuivre sa prédication, ni les appels des
malades et des mourants, ne pouvaient
le retenir quand il sentait faiblir son
calme et sa possession de lui-même.
Après des journées consacrées à la
foule, il disparaissait pour retremper
son corps dans le sein de la nature et
son âme dans le sein de Dieu. Quand
il voyait ses disciples surmenés, il leur
disait: « Venez dans un lieu désert pour
y reposer ».
Pour la grande masse des travailleurs,
la meilleure occasion de repos est dans
l’observation du Dimanche. Or Jésus
sanctionna cette institution, rappelant
qu’elle a été faite pour l’homme et que
nul n’a le droit de l’en priver. En son
temps, les Pharisiens cherchaient à l’ébranler, et convertissaient le sabbat en
un jour semé d’épines douloureuses pour
la conscience. Ce danger n’est pas encore passé, mais actuellement les attaques viennent d’autre part, — des Sadducéens plutôt que des Pharisiens! —
La majorité des adversaires du Dimanche se compose de riches paresseux,
qu’une vie enfiévrée de plaisir et de
dissipation ne dispose guère au recueillement.
S’ils obéissaient à la première partie
du quatrième commandement: « Tu travailleras six jours », ils comprendraient
(1) Tiré de; A l’image de Christ, par James
Stalker.
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mieux la seconde. Ils font, il est vrai,
profession d’agir dans l’intérêt du pauvre ; mais ils prennent son nom en vain,
car celui-ci sait par expérience que
partout où la sainteté du sabbat est
violée, la semaine du travail est de sept
jours au lieu de six. Dans tous les pays
où prévaut ce point de vue, le bruit
du moulin et de l’usine se fait entendre
sans relâche et, si jamais les classes
laborieuses cèdent à un mouvement destiné à supprimer d’office cette institution divine, elles reconnaîtront tôt ou
tard l’erreur où on les aura entraînées.
Cependant le problème de l’observation du Dimanche demande à être plus
sérieusement examiné à mesure que se
transforment les conditions de la vie.
S’il n’est pas une joie pour l’homme et
un hommage au Seigneur, il ne peut
être dignement célébré: le seul moyen
d’en récolter tous les fruits, est de le
passer dans l’esprit et dans la compagnie de Celui qui donne son nom de
«jour du Seigneur».
James Stalker.
(Du Glaneur).
la 29® lonféreneG pédagogique
Jeudi 31 Juillet a eu lieu, dans une
salle du Collège la 29e conférence de
la Société pédagogique, à laquelle un
bon nombre de maîtres et maîtresses et
plusieurs pasteurs et autres amis de
l’instruction élémentaire ont pris part.
La conférence a été ouverte par Mr.
J. J. Malan président de la Société.
Après la lecture des procès verbaux des
deux dernières conférences, M. Malan
propose a l’assemblée d’acclamer comme
président le vénéré doyen des régents
en activité, M. Jacob Eorneron, proposition accueillie par de vifs applaudissements.
M. J. Buflfa lit son travail sur l'op2iortunüé de modifier les programmes de
nos écoles. Les principaux points touchés
dans cet intéressant rapport sont les
suivants :
U L’importance de l’enseignement
objectif comme le moyen le plus efficace pour habituer l’enfant à l’observation.
2“ L’enseignement de la grammaire
doit se faire d’une manière pratique,
par le moyen des exercices de lecture,
de dictée, les leçons de choses etc., et
non par le moyen de règles apprises
plus ou moins par cœur. Le rapporteur
déclare que, pour son compte, il ne fait
usage d’aucun manuel.
3® L’enseignement de l’arithmétique
doit être également donné d’une manière pratique; les problèmes doivent se
rapporter à des choses que les élèves
connaissent et qui leur servent aux be-
2
— 2
soins de la vie. Dans l’enseignement de
la géométrie il faudrait faire une différence entre les écoles de filles et celles
de garçons. Une leçon d’économie domestique ou de travaux féminins est
plus utile aux jeunes filles qu’une leçon
de géométrie solide.
4® Les programmes d’histoire et de
géographie sont trop étendus; il serait
opportun de les restreindre, et de donner une plus grande importance au
dessin et au travail manuel dans les
communes industrielles, et à l’agriculture dans les communes essentiellement agricoles.
5® Opportunité de l’enseignement de
la Bible non seulement dans les écoles
évangéliques, mais dans toutes celles du
royaume — et d’étendre le programme
d’enseignement du français dans les
pays de frontière et dans tous les centres vaudois.
6® Nécessité, pour développer convenablement tous les programmes, de
prolonger au moins d’un an l’obligation de l’instruction scolaire, d’ôter le
grave inconvénient des écoles uniques,
et d’ouvrir, au moins dans les communes les plus peuplées des jardins
d’enfance, afin que l’œuvre du maître
d’école soit quelque peu facilitée et que
l’école donne tout le fruit qu’elle peut
donner.
Le rapporteur termine son excellent
travail en faisant des vœux pour la
prospérité de nos écoles, pour que tous
les maîtres et maîtresses efficacement
aidés par les parents puissent dire que
l’école élémentaire atteint son vrai but.
— Il est vivement remercié par les
membres de l’assemblée.
La discussion étant ouverte, MM. J.
P. Malan directeur didactique, N. Tourn
professeur, J. P. Pons modérateur, J. J.
Malan professeur, M.lle Hôgendërfer et
d’autres encore prennent la parole, démontrant la nécessité des jardins d’enfance dans nos principales communes
telles que la Tour et Saint-Jean, et l’utilité de quelques-unes des modifications
proposées, spécialement le redoublement des classes, l’extension de quelques
programmes et la réduction de quelques
autres. MM. les professeurs Falchi, Tourn
et Coïsson insistent sur ces deux points
fondamentaux : que l’enseignement soit
pratique et qu’il prépare les élèves pour
la vie. L’école élémentaire ne doit pas
être regardée comme préparatoire aux
études secondaires ; elle doit viser constamment aux besoins de la vie. Il faut
laisser de côté lés problèmes trop difficiles mais insister sur le calcul mental
qui est la clef de toute l’arithmétique.
Plusieurs membres de l’assemblée ne
partagent pas entièrement les idées du
rapporteur au sujet de l’enseignement
de la grammaire sans manuel. Il est
bon que chacun suive la méthode qui
lui parait la meilleure.
L’assemblée vote, à l’unanimité ou à
une très forte majorité trois ordres du
jour proposés par M. le prof. J. J. Malan,
par laquelle i® elle remercie M. Buffa
de son excellent travail — 2® elle fait
des vœux pour qu’il y ait, le plus possible, un maître ou maîtresse pour chaque
classe et 3® elle recommande à qui de droit
la fondation de jardins d’enfance à la
Tour et à S.t Jean.
M. Malan propose que la Société pédagogique fasse adhésion à la Federazîone nazionale dei Maestri. Adopté.
Le caissier donne le compte-rendu
financier, d’où résulte un encaisse de
L. 158,35
Le Comité est confirmé pour la nouvelle année.
La Conférence se clôt par une prière
de M. le pasteur Peyrot. Après quoi
la plupart des membres se rendent au
restaurant Piemonte où la conversation
continue et où plusieurs toast à l’honneur de notre doyen M. Forneron resserrent encore davantage les liens qui
unissent entre eux les éducateurs de
notre peuple.
J. Ayassot.
WILLIAM TAYLOR
Un géant spirituel vient de mourir
à l’âge de 81 ans. Nous voudrions esquisser rapidement quelques traits de
sa belle vie.
William Taylor n’est connu en France
que par l’intéressant ouvrage dans lequel M. Matthieu Lelièvre nous raconte les travaux héroïques du puissant
évangéliste en Californie. A l’âge de
28 ans, en effet, au moment où les
mines d’or venaient d’être découvertes
et où des milliers d’individus, la lie de
toutes les nations, se précipitaient sur
la Californie, Taylor n’hésita pas à s’y
rendre, avec sa jeune femme, pour évangéliser cette population cosmopolite, affamée d’or. Pendant sept ans, en plein
air, dans les rues et sur les places publiques de San-FranCisco, il annonça
avec une rare puissance le vieil Evangile démasquant et attaquant tous les
vices et les clouant au poteau d’infamie. Au sein d’une société presque sans
lois et sans magistrats, composée d’ivrognes, d’impurs, de voleurs, d’assassins,
il fallait un fier courage pour parler
comme le faisait Taylor. Comme Jean
Baptiste, il prêchait la repentance sans
craindre de traiter son auditoire de race
de vipères ; mais comme le précurseur, il
n’oublait pas ensuite de montrer en
Jésus l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Sa prédication pleine
d’actualité, remplie d’anecdotes, n’a rien
de classique; elle fait rire et pleurer,
elle est pleine de bonhomie. Ce n’est
pas un prédicateur qui prêche, c’est un
homme qui répand le trop plein de son
cœur dans d’autres cœurs. Il est ému
et il émeut ; il aime et il se fait aimer.
En le lisant, on est empoigné. Que
devait-on éprouver en l’écoutant et en
le voyant! Toujours actuel, sachant s’adapter à toutes les situations, à tous
les auditoires, à tous les besoins, il sait
toujours se faire écouter. Tout lui sert
pour rendre ses allocutions plus vivantes: les interruptions de ses auditeurs
comme leur silence, le crime commis le
matin comme les événements de la
semaine.
Des conversions nombreuses, authentiques, furent le fruit de ce courageux
ministère. Des fils prodigues, des maris
infidèles, des femmes perdues, des ivrognes, des voleurs, des criminels raconteront au dernier jour qu’ils ont été
amenés à la repentance et à la foi par
le moyen de William Taylor.
Non content d’évangéliser les foules,
Taylor attaque tous les vices et dénonce
toutes les plaies sociales. Avec énergie
et clarté, il attaque les autorités locales,
il flagelle les juges iniques, il stigmatise les cabaretiers et l’imtempérance,
il porte la lumière au sein de toutes
les ténèbres. Aussi était-il à San-Francisco une puissance redoutable avec laquelle il fallait compter. Il était la
terreur des magistrats sans conscience,
des cabaretiers et des journalistes.
Après sept années d’un pareil labeur,
l’évangéliste avait besoin de repos. Il
quitta la Californie et se mit à parcourir les églises des Etats Unis et du Canada pendant cinq années, en portant
partout le feu sacré du réveil. La Grande-Bretagne, l’Asie Mineure, la Palestine, l’Australie, la Nouvelle-Zélande,
l’Afrique méridionale, les Indes, l’Amérique du Sud entendirent ensuite les
accents de sa parole éloquente. Des
fleuves d’eau vive, des torrents de feu
jaillissaient de son âme embrasée.
Depuis longtemps déjà, une préoccupation le hantait. Frappé de la lenteur
du travail missionnaire et de l’insuffisance des ressources pécuniares pour
jeter des ouvriers spirituels dans le
vaste champ ténébreux du monde, il
résolut d’employer de nouveaux moyens.
Il faudrait envoyer ici des pionniers, là
toute une armée de missionnaires, disait-on, mais où prendre l’argent? La
question n’était pas facile à résoudre.
Taylor l’étudia à genoux; il ne tarda
pas à en trouver la solution. L’argent
manque? Nous nous passerons d’argent !
Comment? En travaillant comme SaintPaul à gagner notre pain quotidien tout
en évangélisant.
Notre évangéliste n’était pas un théoricien simplement habile à former des
plans grandioses fort beaux sur le papier. C’était un homme pratique. Dès
1870, nous le voyons à l’œuvre aux
Indes, sans traitement. Au bout de peu
de temps, plus de cinquante pasteurs
venus d’Amérique avec leurs familles
suivaient son exemple.
En 1877, toujours en travaillant de
ses propres mains, il alla fonder une
mission analogue dans l’Amérique du
Sud. Six ans plus tard, 45 missionnaires
étaient venus le rejoindre. L’œuvre prospérait, Taylor pouvait aller en fonder
une autre ailleurs.
C’est ce qu’il fit en 1884. L’Eglise
épiscopale méthodiste d’Amérique cherchait un évêque pour sa mission africaine. Elle avait déjà essuyé pas mal
de refus, quand elle eut l’idée d’adresser vocation à Taylor. Humainement
parlant, la situation n’était guère enviable. Mais les difficultés n’effrayaient
jamais notre ardent évangéliste. Quelques mois plus tard il allait prendre
possession de son nouveau champ de
travail, emmenant avec lui 43 personnes.
Il s’agissait de vivre sans rien demander aux églises d’Amérique et, en même
temps, de développer la générosité des
jeunes églises indigènes. Comment s’y
prendre? Voici ce que fit Taylor: il
appliqua à la diffusion de l’Evangile le
principe de l’échange par les équivalents.
Son système repose sur une double méthode. Quand un pionnier vient fonder
une mission dans un pays plongé dans
les ténèbres du paganisme, il est absolument nécessaire qu’il subvienne à ses
besoins en travaillant de ses propres
mains, puisque l’Evangile n’a encore
aucune valeur aux yeux de ceux qu’il
évangélise. Cette façon d’agir est ce
que Taylor appelle son principe n® i.
Mais quand des conversions ont eu lieu,
que des églises ont été organisées, tout
change. Celui qui annonce l’Evangile
doit alors vivre de l’Evangile. Les églises doivent pourvoir à l’entretien de
leurs missionnaires. C’est le principe
n® 2. Depuis de longues années, cette
méthode est appliquée avec succès. Des
milliers de païens ont été amenés à la
foi et des églises florissantes ont été
fondées dans le Congo belge et sur la
côte ouest de l’Afrique. Taylor a ainsi
continué à travailler jusqu’à la fin de
sa vie, en dépit de l’âge et des infirmités. Comme un vaillant héros, il est
mort sur le champ de bataille. Ce que
nous éprouvons en face de sa belle vie,
c’est de l’humiliation et de l’admiration.
Comme Saint-Paul il pouvait dire: «Je
puis tout par Christ qui me fortifie ».
Foi vivante, courage indomptable, zèle
ardent, amour passionné pour le Christ
et les pécheurs, tel fut Taylor. La
source de son activité si extraordinaire,
c’était sa communion intense avec Dieu.
Aussi ne croyons-nous pas pouvoir
mieux terminer ces lignes qu’en faisant
connaître, par un extrait de son journal
de 1885, la piété profonde de notre
héros :
«J’ai eu l’habitude de marcher avec
Dieu pendant 44 ans sans interruption.
Quelquefois j’ai eu une manifestation
spéciale du Fils de Dieu à mon esprit;
c’était alors mon bonheur de prendre
distinctement conscience de sa personne,
de m’asseoir en sa pi'ésence, de l’admirer, de l’adorer, de me laisser pénétrer par son amour pour m’associer à
lui dans son entreprise de ramener à
Dieu notre race perdue, et de m’écrier
dans mon cœur: Oh! si je pouvais me
multiplier à l’infini et vivre mille ans
pour aider Jésus !
» D’autres fois, j’ai eu une manifestation spéciale de la personne du SaintEsprit et de son amour merveilleux
pour le monde périssant. Subjugué par
cet amour et cette sympathie, je me
suis mis entièrement à sa disposition
pour qu’il m’éclaire et me conduise selon
sa sagesse et son amour infinis.
» Mais, dès le moment où j’ai entrepris cette expédition en Afrique, et
sans que j’aie moins apprécié ed admiré la personne de Jésus et la personne de l’Esprit saint, j’ai marché en
présence de Dieu le Père. Il m’a manifesté à un haut degré sa sagesse, ït:
son amour, sa patience, son support,
son désir immense de mettre l’homme
dans les conditions voulues pour que
s’accomplisse la promesse qu’il a faite
au Rédempteur de lui donner les
nations pour héritage et les bouts de
la terre pour possession. Je suis assis
en sa présence et plus que jamais auparavant, je pleure et j’adore avec amour.
Les manifestations spéciales de sa Providence à mon égard et à l’égard de
mon œuvre ont été continuelles et parfaitement distinctes. Mes prières pour
la plupart sont faites de louanges pour
ses immenses et innombrables grâces
et expriment une confiance inébranlable
pour l’accomplissement, au moment voulu, de tout ce qu’il s’est engagé à faire.
Je demande avec une certitude immuable à connaître et à faire sa volonté, et
et à ne ternir en aucune manière le bien
que, sans cela, il aurait voulu accomplir».
(L’Eclaireur). S. Delatre.
L'ÉÏANGÉLISATION DE LA FRASCE
La France est, de nom, un pays catholique. Sur 38 millions d’habitants,
elle en compte officiellement 37 qui
appartiennent à l’Eglise Romaine. Combien ce chiffre est en réalité erroné,
il est facile de le voir dès qu’on entre en contact avec la population française, et les aveux de certains écrivains
catholiques sont formels sur ce point.
« Des 36 millions de catholiques,
écrivait en 1895 l’abbé J. Cresley, il
faut en retrancher 25 Restent donc
11 millions qui peuvent encore garder
le titre de catholiques ; mais si l’on
doit considérer ceux-là mêmes comme
sincères, combien en trouverons-nous
3
qui soient pieux, énergiques dans l’accomplissement de leurs devoirs, charitables et dévoués ? »
«Un autre catholique, M. de Bonnefon
est encore plus catégorique : « Ne gardez que les catholiques pratiquants,
écrit-t-il, et vous ne pourrez plus compter par millions mais par centaines
de' mille ».
C’est à cette masse de catholiques
désabusés que s’adressent en France
les œuvres d’Evangélisation. En ville,
ce sont des athées que l’on a en face
de soi, des ouvriers anticléricaux opposés non seulement au catholicisme,
mais à l’idée religieuse et chrétienne
elle même. « A bas la calotte ! » est leur
cri de ralliement. Mais cela veut dire
aussi bien « A bas les pasteurs ! » que
« A bas les curés ! »
Dans les campagnes, c’ est autre
chose. Sans doute pour beaucoup de
paysans, le catholicisme est simplement ; « La religion d’argent». Sans
doute le dégoût pour les pratiques
mesquines et l’avarice du clergé écarte
de l’Eglise la presque totalité des
hommes ; mais presque tous ont gardé
un fond de croyance chrétienne : « Je
crois en Dieu, mais je ne crois pas au
curé», telle serait la profession de toi
de beaucoup.
Cela est vrai tout au moins pour
les parties les plus reculées de la
France, la Corrèze, l’Auvergne, le Périgord, loin des grands centres autour
desquels l’athéisme rayonne. Mais plus
on va, plus les doctrines malsaines de
la Libre Pensée contaminent les campagnes. D’où nécessité absolue pour
les Protestants Français de se hâter
dans leur œuvre de propagande, pour
gagner en quelque sorte l’incrédulité
de vitesse. Evangéliser les catholiques
c’est donc faire une œuvre non de démolition, mais de reconstruction et de
préservation religieuses.
Plusieurs Sociétés s’y emploient activement, La plus importante de beaucoup est la Société centrale d'Ecangélisation. Son budget, qui dépasse 450000
francs, est presque entièrement alimenté
par les dons des Protestants français.
Son premier souci est de rechercher
les disséminés et d’organiser des cultes
réguliers pour eux là où le gouvernement ne paye pas de pasteur. C’est
ainsi que 44 postes fondés par elle ont
été successivement reconnus par l’Etat. Mais depuis plusieurs années, son
œuvre de conquête prend de plus en
plus d’importance. Dans les grandes
villes industrielles du Nord, dans le
Gers, le Lot, le Périgord, les Charentes
etc., ses agents sont à l’œuvre parmi
les catholiques. La Société centrale
d’Evangélisation entretient à l’heure
actuelle 140 Eglises ou postes d’Evangélisation, avec autant de pasteurs ou
d’évangélistes, sans compter une école
préparatoire de théologie et une école
d’évangélistes.
Nous pourrons, dans un autre article, parler avec quelque détail de ses
diverses œuvres, et des autues Sociétés
au travail en France.
LOUIS DUPIN DE SAINT ANDRÉ
pasteur à Conlaures (France)
Religion de haine
------0—0
On vient de publier à Paris un Catéchisme anti-protestant qui, sans doute,
sera répandu par milliers d’exemplaires
dans toute la France. On ne saurait
accumuler plus de mensonges et de
cMomnies en aussi peu d’espace. C’est
ainsi que l’on sème la haine au nom
de la religion de l’amour. Voici quelques citations, que nous empruntons
à la Semaine Religieuse de Genève.
« D. — Qu’est-ce que le protestantisme en France ?
R. — Un parti politique qui veut
l’extinction du catholicime par l’action
gouvernementale et législative.
D. — Quel est son but ultime ?
R. — La prépondérance des Etats
protestants dans le monde entier, et
le démembrement des Etats catholiques, France, Espagne, Portugal.
D. — Quelle est sa tactique ?
R. — Exciter les passions anti-religieuses, et soutenir l’anti-cléricalisme,
sous quelque forme qu’il se présente.
D. — Quels sont les alliés du protestantisme ?
R. — Les Juifs, dans la finance et
dans la presse ; les francs-maçons dans
la magistrature et l’Université ; les socialistes et les anarchistes dans la rue.
D. — Comment caractériser l’invasion protestante que nous constatons ?
R. — Elle est comme le prolongement de la conquête militaire de 1870,
se complétant elle-même par la conquête religieuse et économique de notre pays.
D. — Quels sont les instigateurs
des lois les plus scélérates, les lois
scolaires ?
R. — Les protestants.
D. — Les protestants sont-ils patriotes ?
R. — Non. Ils ont toujours été les
alliés des pires ennemis de la France.
D, — Quelle a été la conduite d’un
très grand nombre de protestants en
1870 ?
R. — Ils ont hypocritement trahi
la France.
D. — Qui a renseigné de Moltke
sur le mouvement du corps de MacMahon ?
R. — Le journal protestant : Le
Temps.
D. — Comment les protestants d’Alsace accueillirent-ils les victoires prussiennes ?
R. — Avec enthousiasme.
D. — Les protestants travaillent-ils
au relèvement de la France ?
R. — Tout au contraire. Ils donnent la main aux étrangers dans nos
colonies, ils aident les méthodistes anglais à dénationaliser la France, ils
travaillent à la destruction de l’armée.
D. — Quels furent les principaux
défenseurs de Dreyfus ?
R. — La fine fleur du parti protestant.
D. — Parmi leurs moyens d’action,
les protestants ont-ils placé la presse ?
R. — Oui, la presse du régime actuel est aux mains d’une puissante
organisation judéo-protestante. »
Nous passons sous silence, ajoute la
Semaine Religieuse, les injures lancées
contre Luther et Calvin. Ce qui précède suffira pour donner une idée de
la façon dont on catéchise les nouvelles générations.
La Tour. Un long cortège accompagnait lundi soir au champ du repos la
dépouillé de M. Jean Coïsson le menuisier bien connu, et apprécié de tous
ceux qui le connaissaient, non moins par
son honnêteté que par le soin qu’il
mettait aux travaux de sa profession.
Nous exprimons notre v^ve sympathie
à tous les membres de sa famille et en
particulier à son fils, M. le missionnaire
Auguste Coïsson, qui n’a pas eu la consolation de le voir à son lit de mort.
Que Dieu les soutienne tous dans leur
épreuve.
Candidats au Saint Ministère. —
Outre MM. Emilio Pons, Vito Garretti et
Gaio Gay, mentionnés la semaine passée
dans le Vaudois, nous apprenons que
notre cher collègue M. le professeur
Jean Jalla a aussi demandé à être consacré au Saint Ministère. C’est jeudi
prochain 14 courant qu’aura lieu l’examen de foi de ces candidats, auxquels il faut ajouter M. Ugo Janni,
déjà consacré par une autre église. Nos
bons vœux à tous.
Villar. — La Réunion du qme Dimanche du mois de Juillet eut lieu à
la Piantà. Il y eut un concours de personnes assez considérable et parmi les
frères qui adressèrent la parole à l’assemblée nous signalons Mr. Jervis ex
Conservateur du Musée Industriel de
Turin. Ses paroles firent beaucoup de
bien et nous prions le Seigneur qu’il
conserve encore longtemps ce frère.
Pour le 15 Août. La localité de l’Envers choisie par le Constoire local pour
le 15 est La Brianza. Nos frères d’Angrogne de S. Jean et de la Tour qui
arrivent d’en bas après avoir traversé
le bourg du Villar vont encore jusqu’à
l’extremité de la Ruà faubourg du
Villar, ensuite tournant à gauche ils
traversent les gracières et arrivent au
pont des Arcines le traversent et en
montant quelques minutes ils arrivent
à la Brianza village et un peu plus haut
se trouve l’emplacement.
Rodoret. Les dépouilles mortelles
du jeune pâtre Salem Alexandre, englouti par les eaux impétueuses de
notre Germanasca le 10 Juillet dernier,
ont été retrouvées le 22 et déposées
dans le champ du repos le jour suivant.
Nous étions encore sous le coup de
ce grave accident, quand un autre,
plus douloureux encore, si possible,
vint replonger notre Eglise entière
dans la plus profonde consternation.
Vendredi dernier, i.r cour, notre
frère Pierre Pascal feu Michel, âgé de
51 ans — homme de bien, assidu à
toutes nos assemblées de culte et s’intéressant vivement et généreusement
à toutes nos œuvres — se rendait de
son hameau des Fontaines aux prochains rochers dits de Malanra pour y
chercher de l’herbe. Il en revenait
pour la 3.me fois en ce même jour,
qnand, sa bottée sur le dos, il glissa
peut-être sur ce peu de terrain maintenant si sec, et précipita dans un couloir affreux de la hauteur, dit-on, de
quelque 80 mètres au moins. Une heure
ou deux après, c’est-à-dire vers les 7
h. du soir, on le trouvait agonisant
sur un gradin du rocher où il expira
I h. et demie plus tard entouré de
quelques membres de sa famille et de
quelques amis.
Le lendemain matin, les autorités judiciaires occupées ailleurs n’ayant pas
cru ou n’ayant pas pu — ce que nous
regrettons également — donner l’autorisation de retirer le cadavre des
précipices où il gisait, avant leur arrivée, ce n’est que vers 3 h. pom. qu’on
a pu sans autre accident, le dévaler
sur une planche, au milieu de grands
dangers.
L’ensevelissement a eu lieu hier. Dimanche, au milieu d’un grand nombre
de personnes, accourues aussi des paroisses voisines de Praly, de Massel
et Perrier-Maneille.
Que Dieu soutienne et console la
veuve et les enfants si douloureusement frappés, ainsi que les autres parents, dans leurs plus chères affections
et que les sérieux avertissements qu’il
vient de nous donner, coup sur coup,
nous rendent sages à salut.
l.
Gêne.S. Ecole profession elle vaudoise.
C’est toujours avec un vrai plaisir que
de temps à autre nous recevons des
nouvelles de cette Ecole de dessin,
dirigée par M. le prof. A. Lepri. Dernièrement encore, les journaux le Caffaro et le Secolo XIX, nous donnaient
des détails, sur une jolie fête pour la
distribution des prix aux élèves de l’Ecole, qui a eu lieu à la Salle Sivori
le soir du 23 Juillet. La distribution
des prix a été précédée d’un concert
où des morceaux choisis et très bien
exécutés par de jeunes artistes dilettanti ont été applaudis par un public
distingué, parmis lequel se trouvaient
l’hon. Fasce et le prof. Cav. Alfredo
Crovetti R. inspecteur des écoles. Aux
éloges des deux journaux susmentionnés, nous ajoutons les nôtres, en souhaitant pour l’Ecole de dessin, et pour
son Directeur toujours plus de popularité et de prospérité.
1 Ram.
Nouvelles et faits divers
Italie. Un mouvement se produit,
aussi dans notre pays, en faveur du
repos du Dimanche. A Milan un jeune
négociant a pris l’initiative d’une entente entre les divers commerçants de
la ville pour la fermeture de tous les
magasins et boutiques l’après midi du
Dimanche; et il paraît que la proposition est généralement bien accueillie.
Il ne s’agit pour le moment, que d’un
essai à faire pendant les mois d’été,
mais il est permis d’espérer que quand
on aura sérieusement commencé, on ne
reviendra pas en arrière, bien au contraire.
M. l’ingénieur Emile Eynard représentera, avec M. Soguel, les Unions
chrétiennes de jeunes gens d’Italie à
la 15e Conférence internationale, qui
aura lieu à Christiania du 20 au 24
courant.
France. M. le pasteur Louis Dupin de
Saint-André, que beaucoup de nos lecteurs connaissent, et que nous sommes
heureux de compter parmi nos collaborateurs, va quitter Coulaures où il
accomplissait une œuvre d’évangélisation des plus bénies, pour aller occuper
le poste de pasteur de la paroisse de
Mouilleron-en-Pareds (Vendée), appartenant à l’Eglise réformée. Nos bons
vœux l’y accompagnent.
— M. C. S. Lächeret, pasteur de l’Eglise Wallonne de Delfit (Hollande) est
nommé agent de la Société des traités
religieux de Paris.
— La sentence du tribunal correctionnel qui condamnait M. le pasteur
L. Comte à i franc de dommages-intérêts et 16 fr. d’amende pour avoir
dénoncé le tenancier d’une maison infame, a été confirmée par la Cour d’appel de Nîmes. Mais la Cour, tout en se
soumettant à la loi, a reconnu l’imperfection de celle-ci et 1’«excellence du
but» poursuivi par M. Comte. Le voilà
donc moralement plus que justifié par
4
_ 4 —
le tribunal même qui le condamne matériellement.
Alleiliag'lie. Descendance de Luther. —
M. Wenck, de Mansfeld, déjà connu
par ses recherches approfondies sur la
biographie de Luther, a calculé naguère
qu’il y avait, au commencement de
1902, 210 personnes vivantes appartenant à la descendance du réformateur.
Martin Luther eut, de son mariage avec
Catherine de Bora, trois fils et trois
filles. Deux de ces enfants moururent
en bas âge. Le fils aîné décéda en 1575,
alors qu’il remplissait à Kœnigsberg
les fonctions de conseiller de la chancellerie de Weimar. Aucun des descendants directs du réformateur actuellement en vie ne porte le nom de Luther:
les derniers héritiers du nom son morts
depuis un siècle. Ces descendants appartiennent aux familles de Kühnheim,
de Saucken, de Tetren, Kempten, Nobbe et Niepold.
(Semaine Religieuse').
Afrique. Ensuite de la conclusion de
la paix dans l’Afrique méridionale, lisons-nous dans le Bollettino di Golportaggio, une nouvelle agence de la Société Bibl. Br. et Etr. va être créée
dans cette région. Elle comprendra la
vaste colonie de la Rhodésia et les
pays limitrophes et s’étendra jusqu’au
Zambèze.
Une autre agence de la même Société est établie à Callao pour les Républiques des Andes, Pérou, Colombie,
Equateur etc.
Homnde. Le Refuge, annonçe la mort
d’un des membres le plus influents de
l’Eglise Wallonne de La Haye le comte
Charles de Bylandt. Fiiit assez rare en
Hollande, dit ce journal, il était à
la fois libéral en politique et orthodoxe
en religion, ce qui prouve nettement
que les deux choses ne sont pas inconciliables.
Revue Politique
Le procès de Bologne qui semblait ne
devoir jamais finir (il n’a pas duré moins
de onze mois) est heureusement terminé
il y a tantôt huit jours. Le jury reconnaît coupables de l’assassinat de Miceli,
Palizzolo et Trapani ; Fontana et Palizzolo
de l’assassinat Notarbartolo. La cour a
donc condamné les trois à 30 ans de réclusion. L’ opinion publique a enfin obtenu cette justice qu’ elle réclamait à
grands cris depuis si longtemps, et que
la mafia lui a disputée avec une persévérance et un acharnement dignes d’une
plus noble cause. Il y a donc aussi des
juges en Italie et nous nous en réjouissons pour r honneur de notre patrie. Les
jurés de Bologne, ont asséné à la mafia
un coup que nous voudrions pouvoir déclarer mortel. Il n’en est rien malheureusement. La puissante société de malfaiteurs dont Palizzolo était un des chefs
redoutés et que le gouvernement même
n’a jamais eu le courage de combattre
ouvertement, ne va pas abdiquer pour
une sentence de tribunal. Plusieurs de
ses affiliés, sénateurs, députés, conseillers
municipaux et autres personnages influents,
sont en train d’organiser une démonstration publique à Palerme pour protester
contre la condamnation de Palizzolo qu’ils
ont tout intérêt à faire passer pour innocent. Une commission s’est même rendue auprès du préfet pour lui signifier
que la population de Palerme s’ agitera
afin que le Gouvernement sache que,
malgré le verdict des jurés, Palizzolo et
consorts sont innocents 1 C’est tout bonnement scandaleux, et si le ministre de
l’Intérieur laisse agir ces audacieux, Dieu
sait de quelles scènes la Sicile va être
le théâtre.
Du 1®*’ au 8 septembre prochain auront
lieu dans la Vénétie les grandes,manœuvres auxquelles prendront part 15 mille
hommes du 15“'« corps d’armée. Le 13
le roi en personne passera la grande
revue des troupes.
La date du départ du Roi pour son
voyage à Berlin est définitivement fixée
au 2ü août. Il paraît que S. M. prendrait
la ligne de Chiasso et traverserait la
Suisse. A Bâle le Grand Conseil lui offrirait un déjeuner.
Les journaux à court de nouvelles, et
ils le sont à peu près tous par les temps
qui courent, continuent à broder sur ta
solution de l’incident italo-Suisse. La
presse des deux côtés des Alpes est à
peu près unanime à se réjouir de ce que
les relations diplomatiques aient été reprises. La ¡Suisse est toujours convaincue
d’avoir eu raison dans le fond non moins
que dans la forme ; tandis que nous ne
sommes pas moins convaincus que quoique M. Silvestrelii ait été trop raide
voire même maladroit dans ses réclamations, le conflit aurait pu être évité si
on avait traité notre gouvernement d’une
façon un peu moins cavalière. Mais ne
revenons plus sur le passé, maintenant
que les nuages qui voilaient légèrement
notre horizon politique du côté de la
Suisse, se sont dissipés.
— L’application de la loi sur les associations ne pouvait pas ne pas amener
par-ci par-là quelques troubles et provoquer des démonstrations hostiles au
pouvoir. Mais, tout bien calculé, M. Combes a le droit de se déclarer satisfait de
la manière dont les choses se sont passées. En effet, environ 30ÜÜ congrégations
ont demandé l’autorisation de garder
leurs écoles et 400 seulement s’y sont
formellement refusées. C’est autour de
ces 400 que les résistances partielles se
sont organisées, que des discours véhéments ont été tenus et qu’on a essayé
de s’opposer à la force armée intervenue
pour faire exécuter la loi. Mais le sang
n’a coulé nulle part et petit à Petit, bon
gré mal gré, les récalcitrants se soumettront... ou s’expatrieront. Quant aux
menaces des nationalistes de provoquer
une agitation légale dans toute la France,
il semble qu’elle ne serait pas plus à
redouter que ne l’ont été les manifestations extralégales qui ont eu lieu jusqu’ ici.
— Au Venezuela la situation est de
jour en jour plus graves. Tous les
ports de la confédération, sauf Puerto
Cabello et Maracaibo sont au pouvoir
des insurgés. La Guayra va être évacué
par les troupes du gouvernement qui ont
reçu l’ordre de se replier sur Caracas.
Les trains provenant de la capitale sont
journellement assaillis et dévalisés par
les révolutionnaires. Bref, le pays est en
proie à la guerre civile et le gouvernement est absolument impuissant à réprimer les désordres. Le vaisseau italien
Giovanni Bausan est sur les côtes pour
protéger nos concitoyens, le cas échéant.
j. c.
Bulletin de la Société d’Histoire
Vaudoise. N. 19. Mai 1902. La Tour
lmp. Alpina.
Sommaire :
David Jahier : Histoire du Collège
Vaudois. i.re partie. La fondation (30
pages)
Pierre Rivoire : La soumission des
Vallées vaudoises à Charles Emmanuel I.er en 1594 (17 pages)
Pierre Rivoire : Les colonies provençales et vaudoises de la Fouille
(15 P-)
Georges Appia : Quelques paroles
prononcées au jubilé cinquantenaire de
la Société d’histoire du protestantisme
français (3 p.)
Bibliothèque (4 p.)
L’Ami de la Jeunesse.
Sommaire du N. du 2 Août.
Booker Washington, l’éducateur des
nègres (suite), M.me W.m Monod. —
Un romancier espagnol, Cervantès (suite), Jehanne Fouquel — Pompeï. —
Le champ de la veuve. — Théréson
la sorcière (fin) M. Boisnard. — Utilité
de quelques végétaux. — La pluie,
Jean Richepin. — Une anecdote. —
Questions XXXT à XXXIII
Abonnement : France, 5 fr. — Etranger, 5 fr. 25.
Madame DAVID PELLEGRIN profondément touchée des témoignages
d’affection et de sympathie qu’elle a
reçus de tous ses parents, amis et
connaissances les en remercie du fond
du cœur. Elle désire aussi exprimer
sa reconnaissance aux membres de la
Commission des Hôpitaux, au Conseil
Communal de Luserne Saint-Jean, aux
orphelines et aux Sociétés ouvrières
qui ont bien voulu rendre hommage
à la mémoire de son bien aimé en
l’accompagnant au Champ du Repos.
Cours d’instruction complémentaire
M.lle M. Besson, maîtresse supérieure
et prof, d’allemand et de français, ouvrira, D. V. chez elle, en octobre —
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Foires du moi d’août.
Le 11 à Briquéras et Moretta, le 12
à Villafranca, le 18 à Luserne, le 25
r’ignerol pour 3 jours.
MINERVA rivista delle riviste
Rassegna Settimanale
ROMA — Corso Umberto I, 219 — ROMA
Sommario del N. 34.
La vita intensa (da un discorso del Pre■sidente degli Stati Uniti Teodoro Roosevelt)
— L’organizzazione del lavoro nelle miniere di carbone — Sir Walter Besant
— La teoria di Cesare Lombroso — L’essenza del cristianesimo -- Gli scioperi e
il benessere pubblico — Mark Twain:
vicende della sua vita — Il movimento
rivoluzionario in Russia — Attraverso
LE RIVISTE ITALIANE — Da UNA SETTIMANA all’altra (/?<);.) — Spigolature — Era libri vecchi e nuovi
— Xoiizie bibliografiche — Rassegna
SETTIMANALE DliLLA STAMPA: Il giuoCO
dell’assicurazione sulla vita del Re d’Inghilterra — Lo scandalo della polizia di
Minneapolis — La vittoria della concorrenza sui trusts negli Stati Uniti d’America — Le case operaie e la cooperazione — L’insegnamento delle lingue
straniere — L’inventore della cartolina
postale — Il lavoro italiano in Svizzera.
Abbonamento annuo : Italia L. 10
— Estero L. 12,50.
Basterebbe riportare
mero qualunque del periodico Cordelia per
persuadersi che esso è il vero giornale
per Giovanotte. Infatti esso è uno di quei
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namente educata.
Esso è il più dilettevole, il più utile,;
il più elegante giornale educativo lette-:
rario che si pubblica in Italia. ' ,
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