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Compte-courant avec la Poili
f WX D’ABONNEMENT PAR AN
.... Fr. 3
«ranger ... s 6
Al^rïiiigne, Aulricho-Iiongrie,
Belgique, Brésil, Danemark,
^Sypte, Hollande, Suède,
Suisse, Uruguay etc., en
' s abonnant à la poste Fr. 3
On s’abonne ;
bureau d’Administration;
MM. les Pasteurs ;
^nez M, E. Robert (Pignerol) et
* l’imp. Alpina à Torre Pellice.
^abonnement part du 1. Janvier
et se paye d’avance.
Année XXL N. 15.
11 Avril 1895.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun
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pour une seule fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S’adresser pour la Kédactton à M
le Prof. H. Meille, Torre PelHce, et pour T Administrailoii
à M. Jeun Jalla, prof., Torre
Pellice,
’Fout changement d’adresse est
payé 0.10 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
me serez lémoius. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que tou règne vienne. Maitli. VI, 10
Lo
K » ni maire:
vont soufflo — Du recriitornent de.s
membres de l’église — Pour nos pasteurs — Variétés — Nouvelles religieuses — Bibliographie — Revue Folique — Avis.
'“ LE VENT SOUFFLE
Perlh. Burns, rendu à la liberté
'le ses mouvements par le retour
'le Mac Cbeyne dans sa paroisse,
6nlreprit une tournée d’évangéiisalion pour réporuire à la demande
'le quelques pasteurs. Il séjournait,
général, une semaine dans cliaiue ville, prêchant une ou deux Cois
l>ar jour et partout avec les mêmes
•’ésullats.
A Perlli, l’affluenoe des auditeurs
l^ut telle et le succès de ses ellnrts
grand, qu’il se vit forcé de prol'^nger son séjour pendant plusieurs
*i>ois. Ce n’était pas seulement dans
‘6 temple que se signalait son zélé
pour la cause de Dieu: les placés
publiques, les ateliers, les lieux de
uiivertissemenls, les cabarets, reteribssaient des appels de sa voix puis®unte et sympathique.
, Sous le souffle de l’Esprit de Dieu,
je réveil avait peu à peu gagné toute
ville, comme un incendie que le
vent propage do maison en maison.
Un grand nombre d’âmes avaient
été ajoutées à l’église.
Un soir, pendant une réunion,
l’œuvre fut magnifique, au point que
150 personnes à peu prés semblèrent
êti'e, au môme moment, écrasées
. par ,le..seifliiaûUL .de leur condamnation, et que plus de 200 se rendirent spontanément au temple le
matin suivant pour s’y occuper des
intérêts de leur âme. Ce réveil fut
le commencement d’une œuvre solide de la grâce de Dieu. Après
quatre mois le mouvement parut
s’arrêter et Burns comprit que le
moment de partir était venu.
Aberdeen. Les succès ne furent
pas moins gi’ands à Aberdeen, où
il se rendit ensuite pour répondre
à un appel qu’on lui avait adressé.
Il prêchait trois fois par dimanche;
au bout de quelques semaines, les
temples les plus vastes ne suffisaient
plus à contenir la foule des auditeurs. En outre Burns présidait chaque jour deux réunions de piières
et dans la soirée taisait une prédication, à la suite de laquelle une
ou deux heures se passaient en conversations avec tes personnes dont
la conscience troublée avait besoin
de directions. Avec cela il trouvait
encore le temps d’aller évangéliser
2
. ■
— 122
les soldats dans les casernes, et de
proclamer la bonne nouvelle dans
les carrefours.
C’était à cette époque une nouveauté que la prédication en plein
air. L’étrangeté de ce spectacle était
grande pour la population policée
de la savante et spirituelle ville
d’Aberdeen. Il ne manquait pas,
surtout dans les classes élevées, de
personnes pour qui les réunions insolites prolongées quelques fois jusqu’à minuit, les assemblées tenues
dans des lieux non consacrés, les
scènes de réveil étaient un sujet de
scandale, et qui jetaient les hauts
cris à la vue de ce qu’elles considéraient comme d’indécentes excentricités. Finalement les journaux euxmêmes se mirent de la partie ; des
articles dans lesquels l’esprit de caricature s’exerçait aux dépens du
jeune prédicateur, vinrent fournir
des aliments à la jalousie de quelques-uns et à la haine du grand
nombre.
D’abord les amis de l’évangile n’y
firent pas grande attention; mais les
attaques prirent un tel caractère de
violence et de grossièreté, que le
conseil paroissial de la ville dut
nommer un comité ])our faire une
enquête officielle sur les événements
si décriés. •
Burns comparut devaut ce comité
et une série de questions lui furent
posées, auxquelles il répondit d’une
manière satisfaisante. Le comité étendil ses recherches à toutes les
villes dans lesquelles le mi.ssionnaire
avait passé, et constata qu’un grand
nombre de personnes, surtout des
jeunes gens, s’élaient converties et
vivaient d’une manière conlorme
aux. préceptes évangéliques. Le rapport se terminait par la recommandation adressée à tous les pasteurs d’imiter le zèle et l’activité de W. Burns.
Burns n’avait pas encore 20 ans
et le Maître lui avait déjà dotiné
des centaines d’âmes, peut-être des
milliers pour salaire de ses travaux.
A suivre.
DU RECRUTEMENT
des membres de ré(|i ise
En 1846, A. Vinet écrivait ces
paroles. c( fia question de l’Eglise
est la question, non du jour, mais
du siècle. Elle est partoul, et partout au premier rang des questions
de la solution desquelles la société
attend sa destinée Le monde, attardé autour de ce problème, se
remettra en route quand il sera
résolu ». Le siècle louche à sa fin,
et nous ne sommes pas encore au
clair, même au sein de notre petit
peuple.
Npus avons cependant par notre
situation un assez grand avantage,
c’est que notre Eglise est indépendante de l’Etat. Nous n'’avons donc
qu’à faire avec nous-mêmes.
Pour nous la question s’est posée
depuis longtemps, et se pose aujourd’hui encore, comme suit: Devons-nous admettre comme membres
de l’église, tous les Vaudois de naissance, par lê baptême et par la
confirmation, ou bien devons-nous
prendre toutes les mesures possibles
pour que l’entrée dans l’église ait
lieu par la pi'ofession de foi, faite
librement et de franche volonté,
quand l’individu en a conscience?
Notre constitution s’est prononcée
dans ce dernier sens, il est bon de
le répéter, et des eJlbrts sincères
ont été laits pour s’y conformer.
Quelques consistoires sont entrés résolument dans cette voie. La dernière circulaire de la Table, ayant
pour sujet: Le Saint-Esprit et l’Et
glise, nous laisse entrevoir clairement
quelles sont les vues de notre administration supérieure au sujet de
la manière dont doivent se recruter
tes membres de 1’ Eglise.
Mais, tous nos frères ne nous paraissent pas encore avoir le « même
sentiment ». L’un d'eux, notre cher
collègue M. C. A. Tron, dans les
deux lettres publiées dans le Témoin,
3
»
*- 123
I
auxquelles nous avons répondu un
peu à la hâte, fait ce raisonnement:
Vous ne pouvez arriver à avoir une
église composée uniquement de vrais
croyants, Tivraie se mêlera toujours
à la bonne semence, les preuves
sont faciles à trouver tant elles
abondent, par conséquent, autant
vaut-il introduire dans l’église sans
forcer personne, et cela d’une manière régulière, touchante et solennelle, tous les Vaudois de naissance
qui ont suivi l’instruction religieuse,
et sont parvenus à l’âge de 14 à
18 ans environ.
Nous avons déjà fait connaître
notre pensée au sujet de l’application que l’on fait à l’Eglise, de la
paralrole de l’ivraie. Nous ajoutons
que s’il s’agissait réellement de l’église, notr’e Seigneur se trouverait
en contradiction avec lui-même,
puisqu ’ il ordonne de considérer
comme un païen et un péager, celui
qui ayant péché contre son frère,
ne veut pas écouter celui-ci, ui deux
témoins, ni même l’église. Et l’apôIre Paul n’aurait pas dû écrire ces
Paroles: « Otez le méchant du milieu de vous r). Et le Seigneur n’auTait pas dû louer l’Eglise d’Ephèse
de ce qu’elle ne pouvait souiîrir les
méchants, et blâmer les églises de
î^ergame et de Thyatire de ce qu’elies
avaient dos gens qui suivaient Balaam
et .lézabel.
Le Seigneur Jésus n’abaisse jamais le but auquel il veut arriver.
Jean 17. Et si les églises particulières
pe répondent pas à sa volonté, il
exei'ce ses jugemenls contre elles.
Ees apôtres ont vu l’irruption du
mal, mais ils n’en ont pas moins
»'appelé les églises et les fidèles à
leur devoir. Malgré tous les péché.s
qui sont produits dans les églises fondées par eux, les apôtres
»»'ont jamais admis tout le monde
dans l’église.
En désirant suivre leurs traces,
|?'Ous nous demandons comment ils
mpdaient les églises, et en recru^ment les nouveaux membres.
Les apôtres envoyés par le Seigneur Jésus, sont ses témoins-. Ils
le font connaître comme le fondement posé par Dieu, pour notre salut, Us racontent .son histoire, et
arrivent à cette conclusion; «Sachez
donc, frères, que c’est par lui que
la rémission des péchés vous est
annoncée » (Actes 2; lOj 13). Ceux
qui reçoivent le témoignage des
apôtres, deviennent par ce fait même membres de l’église. « En vous
approchant du Seigneur, de la pierre
vive... vous aussi comme des pierres
vives vous entrez dans la structure
de l’édifice », (1 Pier. 8). Qu’ils
entrent en grand nombre, en masse,
ou comme individus isolés, c’est
toujours par la repentance et la foi
(Actes 8). Paul annonce J, G. à
Thessaloiiique, quelques Juifs, une
grande multitude de Grecs craignant
Dieu, et plusieurs femmes de qualité croient, ils forment l’église des
Thessaloniciens en Dieu le Père, et
en notre Seigneur Jésus-Gbrist. 11
n’est pas nécessaire de multiplier
les exemples; tous confirment cette
définition: L’église est l’assemblée
de ceux qui croient en Jésus-Gbrist.
Quelques-uns auraient voulu mettre
pour condition la circoncision, quelque chose qui tînt à la chair, mais
les apôtres, les anciens et les frères,
l’ont écartée: Les gentils ont entendu l’Evangile, ils ont cru, Dieu
leur a donné le Saint-Espi'it, il ne
faut pas demander antre chose.
(Actes 15; Gai. 3). Le baptême
lui-même n’est pas ce qui. introduit
dans l’église, mais plutôt le signe
de celai qui, par la foi, est déjà devenu membre de l’église.
Le fait de devenir membre de
l’église, n’est pas comme un héritage qui se transmet de père en
fils, la foi ne s’hérite pas comme
une Bible de famille. Tu es né,
comme l’on dit, dans la religion de
tes pères, tu veux y vivre et y
mourir, mais si tu n'as pas la foi,
si lu ne peux pas dire avec l'aveugle-né et comme lui : Je crois, Sei-
4
- 124
gneurl, lu n’as pas la religion de
les pères croyanls, el lu n’es pas
membre de l'église.
Il nous paraîL donc que c’esl se
li'ouver en opposition avec la prali(]ue des apôtres, que d’admettre
comme membres de l’église tous
les jeunes gens d’un certain âge,
qui, par la force de l’habitude,
viennent dire Oui à toutes les demandes qu’on leur adresse, non
parcequ’ils ont cru, mais parcequ’ils
onl fait leur inslruction religieuse,
el qu’ils veulent être libres île coul'ir le monde. Un pasteur allemand
bien connu, M. O. Funcke, écrit de
la prolession de foi do milliers de
jeunes gens: «Non seulement il
leur est permis, mais chose honteuse, il leur est im|)Osé comme un
devoir par leur entourage de sceller
leur confession par le sacrement de
la Sainte Cène. Bien peu savent
ce qu’ils font; bien peu d'entre eux
vivent de leur foi et sont heureux
par elle ».
Avec l’inscription régulière de
tous les jeunes gens dans les icgistres de l’église, l’église se confond
avec le monde, el les mondains
s'estiment eii règle quant à la religion. fletl.e coid'u.sion n’est pas dans
la volonté du Seigneur, qui a dit
de ses disciples: Ils ne sont pas du
monde.
En revenant à la manière apostoHipie, la (ILstinclion entre l’église
et le monde devient manifeste. B’église prend cotiscience de soi, de
ses devoirs, de l’œuvre que le Seigneur lui a confiée. Elle ne laisse
pas les minisires seuls à la tâche,
elle prie, elle agit, elle prêche.
« On s’imagine d’oi'dinaire que, pour
iniluer sur la société civile, l’Eglise
doit se confondre ou s’unir avec
elle. Erreur iirofondel C’est en restant elle-même que l’Eglise agit;
moins elle est mondaine et plus
elle remue, mieux elle refait le
monde»... «'Séparez l'église du
monde, et l’église aimera les hom
mes du monde, comme elle doit leë
aimer ». Ag. de Gasparin.
Or, l’on ne peut avoir une église
séparée du monde, que si la profession de foi est prise au sérieux.
11 est nécessaire pour cola que nous
ayons une organisation nouvelle
qui, au lieu de mettre le jeune
homme dans l’impossibilité de ré-'
sister à la coutume, lui fasse comprendre qu’il ne peut et ne doit
êtie membre de l’église que s’il a
la foi en Jésus-Christ. Un nouvel
ordre conforme à l’Evangile a plus
d’elfet que beaucoup de sermon.s.
Seulement, il n’est pas facile de
rompre avec une vieille habitude,
« pour la plupari des hommes, la
coulume est la vérité ». Toucher à
une hahituile religieuse, c’e.sl pouf
plusieurs changei' la religion, tan-dis(|u’il s’agit plutôt d’éloigner ce
qui l’étouife.
Si notre foi en .Tésus doit so renouveler: sans cesse, combien plus
les formes rpti par l’habitude deviennent un empêchement, un étouffoir pour la véràlé, ont-elles besoin.
d’être rertouvclées ou clrarrgôes?
Ceux ipii'soulfr'enl en se voyarrt
comme loi’cés par la coutume à
admettr'e, comme membres de l’église, des jeurtes getrs rpii n’orrt pas
reçu et tre morrtr'crrt aucurre dis|)0sitiorr à l'ecevoir la parole de Dieu,
cher'cheront et tr'ouver'ont le moyen
de, se rappr'ocher de la règle suivie
par les apôtres, dans l’adraissiotr des
membres de l’église.
J. D. U.
POUR NOS PASTEURS
Ne vous arr'ive-t-il jamais de sortir’ du cuire peu édifiés, mécorrtenis,
sentant très bien rpre vous venez de
rendre à Dieu urr culte formaliste
qu’il it’a pas agréé?
Vous rre matrquez pas alor’s de
dire à tel ou tel ami : « Quel ser-
5
125 —
tïion ennuyeux on nous a servi! comme M... a élé monotone, peu en
train, il devait être fatigué, je n'ai
pu récouter; je n’ai rien retiré de
ce qu’il a dit. » — Le pasteur a tous
les torts: il vous a procuré un mauvais dimanche, il a perdu son temps,
vous avez gaspillé le vôtre... pauvre
pasteur !
Non, la faute n’est pas au pasteur,
mais à nous, qui devrions comprendre, sentir, dans quel isolement spirituel nous le laissotis. Nous exigeons
fout de lui; que lui donnons-nous
en retour?
t/npôtre Paul écrivaitaux Romains:
Je vous exhorte, frères, à comlrattre
avec moi en adressant à Dieu des
prières en ma faveur...
Aux Ephésiens: Priez pour moi...
Aux Colossiens: Pi'iez en même
îcinps pour nous afin que Dieu nous
ouvre une porte...
Aux Corinthiens: Vous-mêmes
aussi, nous assistant de vos prières...
Il faut donc que noua sacliious
voir dans nos Pasteur.s, non des êtres
; à part sur lesquels les gi'âces et les
forces descendent sans qu’ils aient
à les demander, mais des liommes
chargés d'une oeuvre difficile, des
ouvriers dont nous devons pai'tager
la lâche, des frères que nous ne
saurions trop entourer et soutenir
par nos prières particulières.
Trouverions-nous le culte vide et
monotone si nous l’aviotis préiraré
anec noire pasteur?
Noua savons qu’il pense plus [tarticuiiérement à sa méditation le samedi; mettons ce soir là à part afin
d’appeler sur lui les lumières de
l’Esprit Saint; que la même demande
revienne dans notre prière tlu di' manche matin et ne laissons jamais
notre pasteur lire son texte sans
implorer encore une lois la bénédiction divine sur les enseignements
qui vont noua être donnés.
Nous nous occupons beaucoup trop
de nos pasleurs pour les critique!';
pensons plutôt à eux dans un esprit
de prière, qu’ ils sentent que nous
travaillons avec eux à notre commune édification, que c’est notre
cœur qui vient au culte et y pi'end
une part active et ce que nous ferons ainsi pour nos pasteurs l'etombera en pluie de bénédiclions sur
le li'oupeau tout entier.
l'ourquni, dans chaque Eglise, le
samedi, les fidèles ne s’uniraient-ils
pas dans une même requête adressée à Dieu poui' leui's pasteurs?
Amis chi'étiens, voulez-vous faire
cela?
(Eglise Libre).
VARETES
Dans son livre sur l’histoire du
protestantisme au Hâvre et dans ses
environs, M. IL Amphoux raconte
comment, par suite de certaines ordonnances inquisitoriales, les protestants )iersécutéa furent forcés souvent
de chercher, par d'habiles combinaisons de phrases, à tromper la vigilance de ceux qui étaient chargés
(le les épier. Il cite, par exemple,
une poésie manuscrite, trouvée dans
les campagnes des environs du Havre, — dont le sens change complètement suivant qu’on la liten deux
slro¡)hes, ou en une seule en joignant
les vers de chacune d’elles bout à
bout.
J’abjuve de bon cœur
Lwlher, CG grand docteur,
Oui, j’abandonne en forme
Lulber el aa réforme
Je coniballrai toujours
Luther et ses discours
U faut que j'oxtermin©
Lullier ot sa doclnno
Dieu destine i l'en fer
Les enfants do Luther
Le Pape ot son empire
Est l’objet qui m’attire
Et la messe et sa loi
Ont tout pouvoir sur moi
Les Îeux du purgatoire
Me préparent à la gloire
Et le Pope et sa cour
Est mon plus grand amour
Rome et ceux qui la suivent
Au ciel toujours arrivent.
Semeur Vandois.
Nouvelles Religieuses
Allemagne. — L’Egli.so réformée
française de Friediiclisdorf vieni
d’appelei', comme son pasteur, M.
6
Nardi, actuellement pasteur de l’Eglise wallonne de Leyde. Cette église
se compose en partie de réfugiés de
nos Vallées, et l’on sait que-M. Nardi
a fait ses études secondaires au Collège de la Tour.
Zambèze, — Le voyage de MM.
Davit et Boiteux vers le Zambèze a
dû être momentenément interrompu
à Mafeking. l^es évangélistes indigènes qu’ils attendaient n'étant pas
arrivés, M. Davit a dû aller au Lessouto [tour les chercher.
Indes. — L’hindouisme esl certainement entré dans une ])hase de
décomposition. Les causes qui expliquent ce déclin de l’antique religion de l’Inde sont tout d’abord des
infidélités multipliées dans l’administration des biens immenses que
possédaient les temples bouddhiques,
puis l’immoralité notoire des prêtres.
Un journal anglais de Madras communique sur ces deux poinis de.s
renseignernenls incroyables. Les
temps sont-ils accomplis où « la Lumière du monde » va éclairei' aussi
les pays de l'Orient?
Semeur Vaudois.
X
Suède. — On se rappelle qu’il y
a quatre ans le deuxième tils du
roi de Suède et de Norvège, le
prince Oscar, avait épOusé, avec l’as.sentiment dilficilement obtenu de
son père, une dame d’honneur de
sa mère, M.lle Ebba Munit de Fnlkila. Le jour de celte union, le prince
renonça à ses droits éventuels au
trône et prit le nom de prince Oscar
de Bernadotte. Le relroidissement
qui s’était produit, à l’occasion de
ce mariage, entre la famille royale
et le prince, a pris fin; le prince et
ta princesse Bernadette porteront désormais le litre de comte et comtesse
de Wibord. Ils ont quitté Garlskrona
pour se fixer avec leurs enfants
Stockholm, dans une très modeste
villa. Le prince 0.scar, qui sert avec
distinction dans la marine suédoise,
professe, comme sa femme, des convictions religieuses très ardentes et ' ■
consacre une partie de son temps à ■
l’évangélisation,, et notamment à la
direction d’une école du dimanche. ■;
Il jouit dans la capitale d’une popu- '
larité de très bon aloi.
{Ami chrélien).
X
L’Eglise de la Mission de Bélhesda
(celle de M. Moody), à Chicago, a ’
été presque démolie sous une pluie ’
de pierres lancées par la foule. ’
Celle-ci, dit-on, se composait d’isinélites, furieux de ce qu’un des leurs
avait été converti et se trouvait là, ,
écoulant la prédication.
X
Un missionnaire de Singapore eut
l’agréable surprise de trouver son
église blanchie à la chaux et il s’enquit de ce travail. « Je l’ai fait pour ’
remercier Dieu », déclara un Chi- j
Dois récemment converti. Î
BIBLIOGRAPHIE
Claudio di Torino ossia la protesta d’un vescovo, cenno storico di
Emilio Comba. — Firenze, Libreria
Claudiana, in là® de 155 pp.
11 est difficile de se faire une idée
de la somme de travail que représanlè ce petit volume dont M. Comba
vient d’enrichir notre littérature évangélique et scientifique italienne.
Les temps où vécut Claude sont
pai-mi les plus obscurs île rhi.sloire,
et l’on comprend la difficulté de
reconstruire le milieu politique, religieux et social où il dut se mouvoir. De ses œuvres la plupart gisent
encore à l’état de manusci'its dans
plu.sieurs bibliothèques et l’on n’est
7
‘t
— 127
guère tenté de les en faire sortir
. faut la composition, à en juger par
'i quelques commentaires imprimés,
en est lourde et la lecture écrasante.
Son seul ouvi'age décidément polémique et par là même l)eaucoup
plus mouvementé et intéressant, sa
i ''éponse à l’abbé Tliéoderair qui fut
l*^d’abord son ami et admirateur, puis
: son délateur, a été évidemment l’objet fies recherches de la censure
' ôcdésiastiijue et a été impitoyablement détruit. Il ne nou.s en reste
que des lambeaux auxquels .s’attaquèrent avec fureur Dungall et J'onas
d’Orléans. Mais malgré le peu que
l’on en connaît, la ligure de Claude
e.st attrayante, Cet évèipie d’une piété
Solide, d’une conduite irrépréhensible, qui est toujoui's prêt à céder
I Hux impulsions du moment, qui arrivé de la Gaule éclairée dans le
|; ,dénébreux Piémont, entreprend de
É briser des statues, d’arracher des
^ex-volos, de renverser des croix, de
'Icornbaltre à outrance le culte des
¿'■Saints et les prétentions iniques
£ de la Papauté, sans réfléctiir que
probablement ses ouailles n’étaient
hullement prêles à comprendre
le but qu’il se propo.sait; cet évêque qui, en guise de passe temps,
Continue à commenter les écritures
’^n cousant ensemble l'oi'ce fragments
i de Jérôme, d’Augustin, d’Hilarius....,
i; qui, lorsque besoin en est, part en
J guerre contre les Sarrazins, et qui
Pe craint pas de défier les clercs
J '''avants dont s'entouraient les Erape' Ceurs d’alors el de gratifier d’épithètes fort peu courtoises les synodes convoqués dan.s le but exprès
'e le condamner, cet évêque, dis-je,
; mérite qu’on s’occupe de lui de nos
jours et que l’ou dégage sa personf Palité de la pénombre où elle se lePait cachée ou plutôt où les tem|)s
Cf les hommes l’avaient enfouie,
t^’esl ce qu’a fait el bien fait M.
b'Omba,
La vie de Claude antérieure à sa
*^omination à l’évêché de Turin, son
activité comme commentateur des
saints livres, sa doctrine, ses tentalives de réforme, sa protestation, sa
mort et enfin ce qu’ont fait de lui
les catholiques et les Vaudois, tout
cela e.st exposé de manière à satisfaire lonte personne désirant se mettre au fait de tout ce que l’on peut
savoir touchant cet évêque, réformateur parceqn’il était éminemment
conservateur, du 9® siècle. L’heureux
chercheur qui pourra peut-être mettre la main sur VApologeticum entier, tel qu’il sortit de la plume de
Claude, le patient investigateur du
manuscrit contenant le commentaire
à l’Epîlre aux Corinthiens, celui qui
fournit à Théodemir les premières
armes contre l’évéque de Turin,
pourra bien ajouter quelque nouveau
trait à l’image qu’a tracée le D’'
Cornba; mais ce ne [lourra être
rpa’un trait accessoire. La figure
complète, bien en relief, bien vivante, un brin idéalisée peut-être
[voir le chap; Conchmone'] ( mais
comment ne pas la caresser un peu
après que tant d’iniques l’avaient
couverte de fango)^ nous la possédons
désormais et nous en remercions
notre cher professeur.
Inutile d’ajouter que la tractation
est claire et mouvementée, que les
notes sont copieuses et riches, que
le tout ensemble forme un livre pouvant intéresser les personnes doctes
sans pour cela être inaccessible aux
autres, ün a parfois reproché au ü''
Gomba, à propos de ses autres ouvrages, d’être un peu irrégulier quant
au style: c’est-à-dire de cesser parfois d’être historien pour se faire
conférencier et même polémiste. Il
échappe, dans l’ouvrage actuel, presque complètement à ce reproche;
car nous n’avous trouvé <pi’une digression de [ip. 'M'I, à 114, qui nous
a rappelé vivement le style de l’éx
pasteur .de Venise. Qu'on la lise;
elle est si exilaranle el puis au fond
si vraie qu’on ne peut pas en vouloir à l’auteur d’avoir voulu procurer un bon moment de gaieté à ses
lecteurs.
8
•• 128 —
Pour conclure nous ne pouvons
lue remercier M. Gornba à nouveau
(Je nous avoir donné cel ouvrage.
\j& Iravail intense qu’il a dû lui
coûter et rimporlunce du sujet (¡ui
y est si bien traité mcriteiiL (ju'on
lui montre de la reconnaissance et
cela d’une manière pratique, do la
■sente manièi'e qui, au fond peut lui
être agréable: en se procurant son
livre, en le lisant, et en le faisant
lire autour de soi.
H. M.
Revue PolUiqiie
ITALIE. — Le général BaraUeri
a reçu l’ordre du gouvernement de
ne pas étendre la domination 'le
l’Italie au delà d’Adigrat. Il a répondu en vrai militaire: « J’obéis ».
lie mariage du duc d'Aoste aura
lieu à Stowe House, résidence de la
princesse Hélène. Mais les époux
seront accueillis par de grandes fêtes en Italie.
Le comte Gurlofiassi, ambassadeur
italien eu Russie, est mort.
FRANGE. — Malgré le veto du
Gouvernement, une corrida a eu
lieu à Nîmes, et sept taureaux ont
été tués.
ALLEMAGNE, — À la suite des
démissions du Président du, Reichstag, le bureau de celle assemblée
est composé pour deux fiers de
cléricaux.
CHINE et JAPÛK - Les conditions de paix proposées par le Japon
seraient les suivantes; Indépendance
de la Corée; annexion au Japon de
la Maiichourie méridionale avec Port
Arllmr et de l’île de Formose; ouverture des ports et des lleiives chinois au commerce international; payement de deux milliards.
Abonneinciits reçus pour J895:
S. JEAN. M.M.; Ani. Gay; Pierre
I^eiiouil; Jean Revel; Calli. DanneBert. — Trou RocliepI; Ant. Glot,
Ridarei; Bal mas, Pignerol; Volla,
Turin (aussi 1894).
AVIS
La Gonferenee des Eglises du Val
Pélis aura lieu Jeudi 18 courant à
9 heures, à S. Jean. Les membres
des Conférences du Va) S. Martin et
du Val Pérouse y sont fraternellement accueillis. Des réunions devant
se tenir veille dans quelques centres de la paroisse, les [lasteurs sont
priés de se trouver au Presbytère
dans l’après-tnidi du 17.
Le Président,
NOUVEAU SERVICE JOURNALIER
J. P. Malan, Gérant
de commissions entre
ta Tour, Liiseriie S. Jean, Turiu
et- viceversa.
Les commissions se reçoivent au
magasin de la maison Armand-Bosc,
Place Municipale, La Tour, et à
TURIN: Trattoria d’Asti, Rue Nizza
N. 5. Assortiment des primeurs de
la Rivière. PHILIBPE PASTRE.
VICHY
Maison protéslanle
depuis 6 frs. 50 par jour, gratuité
des eaux pour Messieurs les pasteurs.
S’adresser à Vichy:
M.lle Henriquel, 15 Rue Gallorf^
Villa des Tilleuls
ou à M. Camus, pasteur 14, Avenue d’Orvilliers — Moulins (Allier),
Torre PeÎlice — Imprimerie Alpina