1
Année Dixième.
PtlVx D’ABONflISMteNT PARAN
Itaiîâ , . . . Ï4. 3
Tous }(ja pays «la rUninn
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Améri(|ue , . . » 9
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Pour VInlérieur chez AIM. lom
pasteurs eC les libraires dé
Torre Peli ice.
Pour Vüxféi'ieuvim Bureau d’Adjiiinistracion.
N. 47
21 Novembre 1884
üii h\\ plusieurs nftmëVoS sépftréSj demaudés avant 1« ti*
rS|re ÏO u'ant. chi^oon.
Annpnoes: centime»p^fJIgne.
ijeà éùvôis d’arpeni se font par
leitt'e recommandée ou p^i
manàiXts 8ùr le Bureau dé Pé~
rom Argentina.
Po\ar la ItÈDACTiOTÎ s'adréésar
ainsi: A la Direcilon du Témoin,
Pûmaféttn fPijiérolDl UalU.
Pour l'ADMlNlSTRATlpN adïséaer ainsi; À rAdiftinistraTÌon dü
Teuioîn» Poinaretto (Pineroloj
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LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serei témoins, Actbs li 8.
Siiivunn« vérité avec la cHarité. I?ph iv, 15
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OT3
Ç25
PS
î^ommaii'e.
Los conditions (le l’électoral dans les paroisses de l'Eglise Vaudoise. — Les électeurs
éccléslastiques. — Le voyageur Bove et la
missiou protestante à ia Terre de Feu. —
Raconle-nous encore une histoire I— Bîomc
politique. — Souscription. — Annonces.
SI IN O veiïitor e
LGS COPiDIÎIOKS M l'ÊLËOTOfiAT
danâ les próísses dè l'Église Vaudoise.
Malgré sa très grande importance, janrrais encore cette question , sur laquelle ou s’est occasionnellement entretenu , n’a fait
l’objet d’une étude spéciale, ni
d’une discus,sion publique. Les
deux conférences libres du ValSt.-Martin et du Val-Pélis l’ont étudiée avec soin et à divers points
de vue, comme le montre le compte
rendu que nous avons publié dans
notre dernier numéro, et qui résume aussi bien les discussions
qui ont eu lieu au Périer que celles
de la conférence de Bobi. La question est donc très évidemment à
l’ordre du jour et les colonnes du
Témoin sont ouvertes à quiconque
se sent appelé à prendre part à
cette étude, l’une des plus intéressantes dont nous puissions nous
occuper. Eu attendant que d'autres
nous adressent leurs observations,
nous donnons volontiers l’exemple,
— non pas un modèle.
Il importe tout d’abord de bien
préciser la question, puis de ne
pas l’embarrasser et l’embrouiller,
eu voulant y rattacher tous les
détails de la, vie chrétienne aussi
bien que ceux de la vie ecclésiastique.
Pour être électeur dans une paroisse, ou église particulière, il
faut, avant tout, être membre de
cette paroisse, et nul peut l’être
sans remplir également les conditions pour appartenir à l’église
vaudoise, dont chaque paroisse est
une fraction. Or l'église vaudoise
reconnaît pour ses membres tous ceux
qui, y ayant été régulièrement admis,
2
.370
en professent extérieurerrient la foi
et se soumettent à son gouvernement.
CoNST. art. 2. D’un autre côté le
Réglenaent de la paroisse établit
que pour en être membre il faut
être établi depuis plus de six mois
dans sa circonscription, avoir été
régulièrement admis dons l’église,
en professer extérieurement la foi
et se soumettre à son gouvernement.
§ 3. Le même Réglement reconnaît
le droit d'électeur à tous les membres de la paroisse, hommes âgés
de 25 ans révolus lesquels en auront
fait la demande, oralement ou par
écrit, au Consistoire, en accompagnant leurs demandes de la déclaration qu’ils professent la foi de
l'église et se soumettent à son gouvernement. § 7.
Les conditions d’âge, de sexe et
de demande au Consistoire, sont
des conditions que nous pourrions
appeler secondaires et transitoires;
mais la condition capitale, permanente et absolue, pour aussi longtemps que l’église sera fidèle aux
principes qui en sont le fondement,
est évidemment celle de la profession extérieure de sa foi et de la
soumission à son gouvernement.
Il ne nous paraît pas qu'il puisse
y avoir le moindre doute à cet
égard et, jusqu’à démonstration du
contraire, nous le tenons pour universellement admis. Ce qui l’est
beaucoup moins, à ce qu’il semble,
c’est le sens précis ej la portée de
ces deux expressions: professer la
foi de l’église et se soumettre à
son gouvernement; aussi est-ce de
l’examen de ces deux? termes que
nous voulons avant tout nous occuper.
Notre constitution a très prudemment restreint la profession
de la foi de l’église, eu exigeant
des membres de cette église qu’ils
en professent extérieurement \a, îoï
et elle ne pouvait réellement pas
demander davantage. C’est la parole de Dieu et non une constitution quelconque, fût-ce la plus
parfaite, qui a l’autorité nécessaire
pour régler les mouvements de la
conscience et les affections d,u
coeur. — Mais encore faut-il ne
pas réduire à rien, où à fort peu
de chose, cette profession extérieure des principes constitutifs
de la Société dont on veut faire
partie.
Qu’est-ce donc pour nous qui
nous honorons d’être vaudois, que
cette profession extérieure de la
foi de notre église ? Ce n’est pas
le baptême que nous avons reçu
sans le savoir et dans lequel nous
n’avons rien professé. Si nous
l’avions- demandé comme le" demandent les payens, après avoir
été suflSsamment instruits des vérités de l'Evangile et en ayant
donné des preuves du sérieux de
leurs convictions , si en le demandant nous déclarions que nous
croyons comme notre église à la
divine autorité de la Bible, à l’œuvre expiatoire du Sauveur JésusChrist, à la nécessité de la nouvelle
naissance et d'une vie nouvelle par
l’efficace du St. Esprit, ce serait
là véritablement une profession de
la foi de l’église, la première, mais
non la seule; ou plutôt; ce serait
là le début de cette profession qui
doit continuer pendant toute la vie,
comme la lumière du chrétien doit
3
-371.
.r* AJ
raa/wsaaajv^aaaaa/vaaa/v#
briller d'un éclat toujours nouveau
et toujours plus vif.
Lorsque nos catéchumènes demandent à devenir des membres
actifs de l’église et en particulier
à être admis à la participation
de la Cène, ils font solennellement,
en présence de l’assemblée de
l’église, la profession de foi dont
nous parlons, et, au moins à ce
moment là, ils remplissent la condition établie pour devenir membres effectifs de la paroisse en
même temps que" de l’église. —
Mais comme en ne leur imprime
pas à cette occasion un sceau
indélébile, en même temps que
visible, par lequel ils seront manifestés par tout et toujours comme
membres de cette église, il s’en
suit nécessairement que cette profession doit être continuée; comment? C’est la question sur laquelle règne, avecbeaucoup d’ignorance chez le grand nombre, passablement de divergence chez les
plus intelligents.
Nous disons d’abord ; beaucoup
d’ignorance chez le grand nombre.
En effet, n’est-elle pas presque
universelle parmi nous la présomption de continuer, sans travail et sans efforts, à être membres
de la paroisse et de l’église uniquement parce qu’on y a été introduit par le hasard de la naissance, le baptême reçu, ou même
l'admission à la Ste Cène? Pas
d’actes religieux à accomplir, si
ce n’est peut-être lorsqu’on n’a
absolument pas autre chose à faire,
surtout rien à donner, aucune
privation, aucun sacrifice à s'imposer pour conserver son titre et
ses droits qui sont inamissibles
et inaliénables, même la vie la plus
désordonnée, l'impiété la plus
effrontée ne sauraient abolir entièrement la créance que l’on prétend posséder envers l'église. C’est
ainsi que l’on se scandalise lorsque
les Consistoires montrent une ¡très
légitime répugnance à assister des
deniers des pauvres, ou à faire
admettre dans les hôpitaux des
gens qui ne se distinguent en rien
des payens ou des mahométtans.
— Il est urgent que dans l’intérêt
du bon ordre, qui doit régner
dans l'église, comme dans celui
de la loyauté, on adopte des mesures énergiques pour mettre fin
à un pareil état de choses. Nous
avons parlé de loyauté, et selon
nous , elle exige que ce qui est
placé à la disposition des Consistoires pour secourir les membres
pauvres de l’église, ne soit pas
donné à des gens qui ne remplissent, ni de près ni de loin, cette
première condition.
Les élecleors ecclésiastiques
Extrait du rapport lu à la Conférence de Bobi
par M. le pasleur D. Gay de Prarustm.
(Nous donnons d’autant plus volontiers quelques extraits de l’excellent rapport de M. Gay sur la question
de l’électorat, que nous n’avons rien
reçu sur ce qui s’est dit à la Conférence du Péner sur ce même sujet).
Après avoir montré l’importance de
la question, M. Gay se demande en
premier lieu;
Y avait-il des électeurs dans les
églises apostoliques f
La réponse n’est pas douteuse. Qu’il
s’agisse de donner un successeur à
4
-m
Judcis, de çpmraer de? diaoïes el des
anciens ou d’envoyer des délégués au
Synode de Jérusalem, ce sont les
églises qui procèdent à ces élections.
<iLes raemlares de l’église apostolique
ne se déchargeaient pas sur leurs
pasteurs et sur leurs anciens de leur
responsabilité, en ce qui concernait la
bonne marche d« l’église. Ils avaient
des droits et ils les faisaient valoir
toutes les fois que cela était nécessaire ». Quant au)i conditions requises
«nous pouvons les résumer dans les
suivantes; Avoir reçu de bon cœur
la Parole; persévérer dans la doctrine
des. apôtres, dans la communion el
dans la fraction du pain; contribuer
selon son pouvoir à soulager les nécessités des saints. En d’autres termes:
professer la doctrine révélée, avoir
une conduite chrétienne et porter sa
part de responsabilité dans ce qui
concerne la bonne marche de l’église ».
L'électorat dans notre église.
i Autrefois il n’y avait presque pas
d’éleclions. Les paroisses vacantes
étaient pourvues par le Synode qui
exécutait aussi les mutations de pasteurs. Les anciens étaient nommés
pqi; le Gonsis.loire sur la présentation
d’une rose de trois membres, formée
par les chefs de famille du quartier ».
La discipline adoptée en 1839 marque déjà un progrès. Sont reconnus
électeurs tous les chefs de famille de
la paroisse; et ils sont plus fréquemment appelés à exercer leurs droits.
La Constitution de 1855 marque un
nouveau progrès. Sont électeurs tous
les membres de l’église hommes, ayant
^lleint l’àge de 25 ans. Mais il faut
qu’ilS; professent la foi de réglise et
se souineUent à son gouvernement.
Le Synode de 1863 Uh ajouté l’obligation de demander rinscription sur
tes lis.(es.
« Nous avons donc, dans notre conslilution et dans nos rêgiemenls organiques, tout ce que noos pouvons
désirer concernant les droits et les
devoirs dos membres électeurs de
réglise.
Ce qui arrive dans la pratique.
Il est arrivé, tout d’abord, que les
conditions d’inscription n’ont pas été
partout et toujours observées. On ne
suit pas partout la même règle soit
pour l’inscription des électeurs, soit
pour leur radiation.
Preuve en soit la grande différence
d’une paroisse à l’autre, miant à la
proportion entre les membres communiants et les membres électeurs.
A Prarustin , sur 980 communiants,
380 sont élecleurs ; c’est-à-dire environ
le 38 pour cent. A Turin, sur 1000
communiants, 80 seulement sont électeurs, c’est-à-dire le 8 pour cent. Entre
ces deux extrêmes nous trouvons le
12, 14, 15, 17, 20 pour cent.
« Mais ce qui est plus affligeant
encore c'est l’indifférence de la grande
majorité des élecleurs lorsqu’ifs’agit
de l’accomplissement de leurs devoirs
spéciaux. D’après les mandats au dernier Synode, sur 2500 électeurs qui
avaient le droit de voter pour la nomination de leurs députés, 500 seulement, c.-à-d. le 5.™®, ont usé de ce
droit ». Et ce qui a lieu pour les
députés, a également lieu pour l’élection des. diacres, des anciens el même
quelquefois des pasteurs.
Les cames de l’indifférence des électeurs.
On dit que les pasteurs ont leur
part de culpabilité. Nous ne pensons
pas que l’accusation soit fondée au.tourd’hui. Preuve en soit notre conférence qui a précisément pour but
de rappeler leurs droits aux membres
de notée église.
La vraie causa c’est l’indifférence
religieuse qui règne parmi nous.
Remèdes pour combattre le mal.
« P Rappeler les consistoires à
l’observation de nos réglements en cequi concerne l’inscription et la radiation des membres électeurs, afin que
l’on suive partout une marche uniforme.
2? Mieux spécifier dans quelques
articles additionnels du réglement de
5
____373
tnj\j^#i,n/w^i<i«>
la. paroisse, les coaditions de l’élcctarat, raeUaat en relief les suivantes:
Fréquentation assidue des saintes
assemblées ;
Partieipation régulière à la S. Cène.
Contribution pour les besoins de
l’église.
Participatio,n aux assemblées paroissiales ».
« J’avoue, écrit M. Gay, à propos
de la première des conditions proposées, qu’il est difficile de comprendre
qu’une personne ait le droit d’élire
les pasteurs et les anciens, de contrôler, de blâmer dans les visites pastorales le travail de ces fonctionnaires
de l’église; qu’elfe ait le droit de
nOüimer les députés au Synode, d’être
nommée député, pendant qu’on ne la
voit jamais au-culte , aux réunions,
¡X la Sainte Cène et qu’elle ne donne
rien pour les œuvres de l’église. Il y
a là' une anomalie qu’il faut faire disparaître ».
— Comme moyens accessoires, le
rapporteur a mentionné les suivants:
Donner- nn,e plus grande place dans
l’instruction dqs catéchumènes au;X
questions d’église. Avoir, au moins
une fois par an, une prédication ou
une conférence lors de l’ouverture des
listes électorales , dans laquelle on
exposerait les droits et les devoirs des
membres électeurs, Donner à chaque
électeur, lors de son inscription, un
bulletin imprimé contenant son nom,
la date de son inscription et l’énumération des droits et des devoirs
électoraux.
Le veyagear Bove
et la missiiiu proleslanle
à la Terre de Feu,
Le lieutenant de la marine royale,
Giacomo Bove, chef de l’expédition
italienne pour l’exploration des mers
antarctiques, visita en l’année 1881,
la Patagonie et la Terre de Feu. Les
ressources de la Société qui l’envoyait
étant des plus limitées, il ne put fréter
un navire à vapeur et dut se contenter
d’une eorvetle |i voile de la marine
Argenlii^e le Cabo des Horaos ». Les
difficultés de la navigatian à voile
dans des mers fouettées par de furieuses tempêtes, ne firent cependant
que mettre en relief l’habileté consomméei le courage et la persévérance
de ce marin jeune encore, petit de
taille, à l’expression ouverte, gaie,
bienveillante, et doiit toute rattitude
est celle d’un homme sans prétentions.
Les explorations à la Terre de Feu
le mirent en contact avec les missionnaires protestants d’UsciuiMia, et
nous avons çi‘û qu’il serait intéressant pour les lecteurs du Témoin de
savoirce qu’uncalholiqiieetun homme
de science pense de ces missions évangéliques, tant décriées par les papistes
et les libres penseurs. Les fragments
qui vont suivre sont iraduits du livre;
Patagonia — Tljrm 4el Fuoco —
Man Ausirali — Parte ftimoy-—^ Genova 188:3. ii. m.
« Surpris par l’obscurité, nous nous
arrêtâmes pour passer la nuit du 12
mai, à rouverlure de la baie profonde
de JandagaJa, et le 13 dans l’après
midi, nous jetâmes, l’ançre à cinq-cent
mètres de' la Mission Anglaise de
Usciuuaia. A peine débarqués, nous
reçûmes un accueil empressé de Mr.
Bridges directeur de la Mission et de
MM. Laurence et ühaits, l’qn maître
d’école et l’autre charpentier. Lorsque
nous les eûmes rnis au courant du but
de notre voyage, ils se mirent à notre
service, et leurs offres ne furent pas,
comme c’est trop souvent le cas, de
vaines paroles; car pendant mon séjour à la Terre de Feu je leur fus
maintefois redevable d’aide et de conseils précieux. Séduit par leur acçueil
bienveillant, je me décidai à passer
à üsciuuaia quelques joqrs, La baje
nous offrait un abri sûr, et un bon
point de départ pour les relevéS; hydrographiques que j’entendais faire
dans l’On-Asciaga et pour les explorations projetées par les professeurs
Lovisalo e Spegazzini. Eti oqtre le
grand nombre de Fégûins établis autour de la Mission m’aurait permis
de faire ample connaissance avec ces
6
.tiU.
aborigènes du Sud. Il est vrai qu’ils
ne se présentaient à nous qu’à l’état
demi-sauvage, mais comme nous nous
proposions de les visiter plus tard
dans leurs retraites, un moyen nous
était fourni, pour nous faire une idée
exacte de l’influence de la Mission,
et du niveau auquel pouvait être élevée
une race, considérée par tous comme
une des plus abjectes ».
« L’influence bienfaisante de la Mission a cependant pénétré jusqu’aux
parties les plus reculées de la Terre
de Feu, et depuis que la prédication
de l’Evangile a résonné dans ces contrées, l’on a vu l’étrange spectacle de
sauvages qui considéraient la vengeance
comme un devoir imprescriptible, oublier les injures et offrir des gages de
paix à leurs ennemis. Le projet d’établir une Mission à la Terre'de Feu
fit sourire l’illustre Darwin, qui publiquement et en privé, exprimait sa
pitié pour les imitateurs de celte entreprise charitable. Mais quelle ne fut
pas sa surprise, lorsqu’il apprit que
ces mêmes Fuégins qui avaient enlevé
au «Beagle» (navire monté parDarwinj
deux de ses meilleurs bâteaux, qui
avaient dépouillé et menacé de mort
le pauvre Matheu, qui avaient pillé
et massacré tant d’équipages de bâtiments naufragés, que ces mêmes
Fuégins , dis-je , franchissaient, peu
d’années après, une distance de plus
de cent milles pour demandera Usciuuaia du secours pour neuf pauvres
naufragés, et dans une autre circonstance accompagnaient à travers monts
et bois un équipage entier depuis
Policarpo jusqu’à la baie du BonSuccès,
le secourant jusqu’à ce qu’il eût été
recueilli par un navire. « Je n’aurais
jamais cru » écrivit alors l’illustre
philosophe au président de la Mission
Sud-Américaine, « que tous les Missionnaires du monde eussent pu faire
des Fuégins une peuplade honnête;
maintenant je reconnais mon erreur
et je vous prie de me considérer comme
un des plus chauds admirateurs des
résultats que vous avez obtenus et
comme un des souscripteurs de votre
Mission ».
« Les premières tentatives eurent
cependant une issue bien triste, mais
le martyre du commandant Allen
Gardner, du capitaine Fell cl de Mr.
Philips, bien loin d’éteindre l’ardeur
de la nouvelle Mission, ne flt'que la
rallumer, et en 1869 les habitants de
rOn-Asciaga plus étonnés qu’irrités
virent un homme seul et sans armes
descendre à terre et s’établir au milieu
d’eu. C’était l’évêque Stirling des îles
Falkland qui vécut aimé et respecté
au milieu de familles qui se succédaient sans cesse, et lorsque le navire
qui l’avait amené vint le reprendre,'
de nombreux indigènes montes sur des
canots l’accompagnèrent jusque bien
avant dans la mer et exigèrent de lui
la promesse qu’il serait retourné auprès
d’eux.
{La suite au prochain numéro).
Raeonle-aous eacore une histoire!
S’il vous est arrivé de raconter une
histoire quelque peu intéressante à
des enfants, vous aurez entendu chacun d’eux s’écrier à l’envi: Racontenous, raconte-nous encore une histoire. El pour continuer leur joie
vous cherchez dans vos souvenirs un
récit, une anecdote, une tradition de
famille, une fable peut-être. Et plus
vous êtes habile a raconter, jplus
votre petit auditoire est attentif. Trop
souvent les parents ne profitent pas
de ces bonnes dispositions de l’enfant
pour l’instruire, ou bien ils leur font
des récits qui sont plus nuisibles
qu’utiles, surtout alors qu’on lui raconte des histoires effrayantes de
sorciers, ou de brigands, ou de bêles
féroces.
En laissant de côté tout ce qui est
nuisible au cœur ou à l’imagination,
puisque nous avons une si grande
variété de récits utiles et que le.senfants prennent plaisir à les entendre,
ce serait dommage de ne pas profiter
de ce moyen d’instruction. Et le paysan ou l’ouvrier, pendant les soirées
d’hiver, peut faire cela tout aussi
bien et quelquefois plus aisément que
7
...375,.
celui dont les occupations sont exclusivement intellectuelles. Et quand on
a l’avantage de posséder une Bible,
de pouvoir la lire, pourquoi les parents ne se font-ils pas un devoir de
raconter aux petits enfants ces l’écits
toujours pleins de fraîcheur que Dieu
a fait arriver jusqu’à nous, pour nous
rendre sages, et sages à salut par la
foi en Jésus-Christ?
Les récits de la création, de la
chute, de Caïn et d’Abel, du déluge,
de la vocation d’Abraham, du sacrifice d’Isaac et de la vie d’Isaac, de
Jacob.et de Joseph, pour ne citer
que les principaux faits de la Genèse,
ne nous font pas seulement connaître
des histoires, mais nous présentent
tes fondements de l’instruction religieuse et morale, selon la vérité.
«11 faut, ditFénélon, ignorer profondément l’essentiel de la religion,
pour ne pas voir qu’elle est toute
historique; c’est par un tissu de faits
merveilleux que nous trouvons son
établissement, sa perpétuité, et tout
ce qui doit nous la faire pratiquer
et croire. Il ne faut pas s’imaginer
qu’on veuille engager les gens à s’enfoncer dans la science, quand on leur
propose toutes ces histoires; elles
sont courtes, variées, propres à plaire
aux gens les plus grossiers. Dieu qui
connaît mieux que personne l’esprit
de l’homme qu’il a formé, a mis la
Geli gion dans des faits populaires,
qui bien loin de surcharger les simples, leur aident à concevoir et à
retenir les mystères. Par exemple,
dites à un enfant qu’en Dieu trois
personnes égales ne font qu’une seule
nature.' A force d'entendre et de répéter ces termes, il les retiendra
dans sa mémoire, mais je doute qu’il
en conçoive le sens.
Racontez-lui que Jésus-Christ sortant des eaux du Jourdain, le Père
fit entendre cette voix du ciel : C’est
mon Fils bien aimé en qui j’ai mis
ma complaisance, écoulez-le. Ajoutez
que le Saint-Esprit descendit sur le
Sauveur en forme de colombe, vous
lui faites sensiblement trouver la Trinité dans une histoire qu’il n’oubliera
point. Yoilà trois personnes qu’il dis
tinguera toujours par la différence
de leurs actions; vous n’aurez plus
qu’à lui apprendre que toutes ensemble, elles ne font qu’un seul Dieu.
CelexemplesuiFitpour montrer l’utilité
des histoires; quoiqu’elles semblent
allonger l’instruction, elles l’abrégenl
beaucoup et lui ôtent la sécheresse
des catéchismes où les mystères (les
doctrines) sont détachés des faits;
aussi voyons-nous qu’anciennement
on instruisait par les histoires, La
manière admirable dont St. Augustin
veut qu’on instruise tous les ignorants, n’était point une méthode que
ce père eût seul introduite, c’était
la méthode et la pratique universelle
de l’Eglise. Elle consistait à montrer
par la suite de l’histoire, la religion
aussi ancienne que le monde. JésusChrist attendu dans l’ancien Testament
et Jésus-Christ régnant dans le nouveau , c’est le fond de l’instruction
chrétienne ».
C’est aussi la méthode suivie par
les Israélites pieux. Il est écrit au
Ps. 78; « J’ouvrirai ma bouche en
similitudes; je répandrai les choses
cachées au temps passé, lesquelles
nous avons ouïes et connues, et que
nos pères nous ont racontées. Nous
ne les cacherons point à leurs enfants, et ils raconteront les louanges
de l’Eternel à la génération qui viendra, et sa force, et les merveilles
qu’il a faites B.
s. M. Humbert I est venue de Monza
à Turin pour visiter le nouvel Hôpital
de l’ordre des Saints Maurice et Lazare. Le Roi est rentré à Monza d’où
il se rendra à Rome le 23 courant.
Les Romains se préparent à lui faire
une réception digne d’un prince qui
n’a pas craint d’exposer sa vie pour
encourager et soulager ses sujets
cruellement visités par le choléra, à
Busca et à Naples.
Les deux Chambres seront ouvertes
le 27 de ce mois, et les premiers
8
.376
travaux à l’ordre du jour sont les
conventions des chemins de fer. ï’iiis
tard viendira l’examen de la loi communale et provinciale.
Il est question de crises ministérielles partielles ; tantôt c’est Ferraccid
ministre de grâce et justice, tantôt
tel autre ministre qui doit laisser son
portefeuille; mais il n’y a rien de
décrété à cet égard jusqu’à présent.
M’i'anee. — Le choléra a fait son
apparition à Paris, mais il n’a pas
sévi avec violence, et il est en décroissance.
La paix entre la Chine et la France
est considérée comme conclue, grâce
à la médiation de l’Anglelerre.
Ætetfft^ue.—Ce pays généralement
si tranquille est depuis quelque temps
en proie à l’agitation. La victoire du
parti clérical a porté àii pouvoir un
ministère rétrograde qui a abusé de
sa position en supprimant les écoles
laïques; le peuple s’est réveillé de son
apathie, et dans les élections administratives communales a nommé des
conseillers libéraux. Le Roi, voyant
le danger de conflits incessants, a,
d’une manière légèrement inconstitutionnelle , renvoyé son ministère
clérical et nommé un ministère d’affairés clérical modéré. Depuis lors
les esprits sont apaisés.
Attffteterre. — Les journauxaprès
avoir annoncé, avec insistance et de
la manière la plus positive, la prise
de Kartum et la mort de Gordon,
annoncent maintenant, sur la foi de
dépêches reçus par Walseley, que
Gordon est vivant et que Kartum est
en mesure d’attendre les secours que
Valsèley lui porte.
Allemagne. —„Les élections à
la Diète sont très défavorables à
Bismark. Le parti du centre est le
plus puissant et le plus compacte,
mais il n’a pas la majorité. Berlin
a dans son sein la conférence au sujet
du Congo et de l’Afrique occidentale.
SOUSfiRfPtH)!^ EN hVtlÛR
des membres pauvres ‘
de Itglise de Naples, etc.
Barlh. Meynier (St. Germain) fr. 3 OB
M. Giov. Niccolini prof. . . s 5 00
N. N. (Torre-Pellice) . . . » ,3 50
M”®R. P. K. (Torre-Pellice). » 3 00
M. El. Côstabel . ...» 2 00
AiiiioiicïéiS ‘
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‘Pignerol, împrim. Chiontore etSascàrelli.