1
Année XIII®
PEIX B’ABOSNEMENT PAE AN
Italie....................L. 3
Tons les paya de rUnion de
peate < . . . > I>
Amérique du Sud . . » 9
On s'abonne;
Au bureau d’Administration ;
Chez MM, les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert fPlgnGTolJ
et à la Libraiïie'Chiantoro et
Masoarelli f'Pîgnerol).
L'abonneimëTiit part du 1' Janvier
et 80 paie d'avance.
O
N. 43.
Numéros séparés demandés avant
ie tirage 10 centimes chacun*
; 20 centimes par ligne
pour une seule fois. — ISt cen«
times de 2 à 5 fois et 10 oen
times pour S fols et au dessns.
S'adresser pour la Bédactiou
Pidniinistratlon à M. le Pasteur H. Bobîo — Saint GermainCluson ^Pinerolo} Italie.
Tout changement d’adresse est
i payé 0,2d eentimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous î»w 8sre» té?nôin8. Actbh 1, 8.
Suinant ta vérité avse la charité. Ern. iv, 15.
CSaÈ3
Pe3
S 01X1 fil a ifo.
Communication officielle. — M. le Chev.
Etienne Malan Prof. — Vie Crucifiée. —
Unions Chrétiennes. - Evangélisation. —
Missions. — iVoMr-eifcs religieuses.— Chrûnigue mudoise. - Hemte politique. ~ Annonces.
Communication Officielle
MM. les Pasteurs recevront incessamment une Lettre Circulaire de la
Table qu’ils voudront bien communiquer à leurs troupeaux en la lisant
du haut de la chaire, un Dimanche,
après le service ordinaire.
La Table.
l'le %: EUE IM Praf.'
La dépêche que nous avons envoyée
à la dernière heure, et qui a vu le
jour dans le « Témoin ') du 21 courant, a déjà préparé nos lecteurs à
la triste nouvelle dont nous devons
leur donner les douloureux détails
aujourd’hui.
M, le Professeur E. Malan, ébranlé
dans sa santé depuis quelques années,
semblait avoir recouvré assez de force
pour continuer encore, sans trop
d’effort, son enseignement. Le repos
de l’été paraissait lui avoir fait beaucoup de bien. Mais dès ta semaine
du Synode, au commencement de
septembre, quelques symptômes alarmants, enlr'autres une hémorragie, se
manifestèrent. Vers la fin de ce même
mois-, se trouvant à Venise, M. Malan
fut atteint d’une légère congestion
cérébrale qui inquiéta sérieusement
sa fille et son gendre. Rentré chez
lui, à La Tour, après quelques jours
de soins, il quitta la chambre et
essaya ses forces, en donnant quelques leçons aux élèves du Collège
qu’il recevait chez lui.
Au moment où nous le croyions
mieux, it fut, d’un coup, ressaisi par
cette même maladie qui l’avait alité
à Venise. C’était le 15 courant. Dans
la nuit de ce môme jour, entouré
de sa femme et de sa domestique, il
parla encore, avec effusion, de Taraour de son Sauveur, se déclarant
prêt à répondre à l’appel.
2
A,<VS<VW^■'^'W^^ S'’
338^
La congestion se déclara immédiatement dans toute sa violence et le
délire n’a plus cessé, croyons-nous,
depuis le dimanche matin, 16 courant,
jusqu’au jeudi soir 20, à 10 h. 20
m., où le malade s’endormit paisiblement pour se réveiller dans les
bras de son Sauveur.
Le fils et la fille accoururent l’un
de Venise et l’autre de la Suisse,
mais s’ils ont trouvé leur père vivant,
il n’ont plus eu la consolation d’être
reconnus par lui !
Remarquons, en passant, que M.
le prof. E. Malan a quitté ce monde
le même jour et presque à la même
heure où son fils, Mr. le prof. Alb.
Malan, sléteignait, quatre ans auparavant, à Davos (Engadine).
Quel triste anniversaire pour ceux
qui restent!
»
★ ★
,.EUenne Maian naquit à St. Jean
le 18 septembre 1823. Envoyé de
bonne heure au Collège qui venait
d’être réorganisé, il sortit des classes de rhétorique en 18‘41, pour
aller faire sa philosophie à l’Académie
de Lausanne, où il fut recommandé
à la Chambre vaudoise de cette ville.
Ayant achevé ses études classiques
dans le canton de Vaud, une place
étant devenue vacante à Berlin, vers
le commencement de 18M, le jeune
Etienne Malan entra à l’Université
de la capitale du royaume de Prusse
et fut admis à la faculté de théologie,
célèbre alors par l’enseignement
qu’y donnait le savant et pieux A.
Néander.
.4ù terme des cinq ans et demi
passés à Berlin, où il fit des études
solides, M. Malan reçut le diplôme
de Licencié en théologie « Pro Ministerio » et renira aux Vallées pour
y recevoir l’imposition des mains
dans le temple de St. Jean, le 4 décembre 1849,
A peine neuf mois après, le 12
septembre 1850, à la suite d’un concours régulier, le jeune ministre
fut nommé professeur titulaire de la
chaire de sciences philosophiques et
de littérature française, au Collège
de La Tour. Notre frère a occupé
celle place et donné ses cours, sans
interruption, jusqu’à ses derniers
jours, où, ne pouvant plus se rendre à l’établissement, à cause de
l’état grave de sa santé, il n’a pas
reculé, comme nous l’avons remarqué,
devant la témérité de recevoir ses
élèves chez lui, pour accomplir,
quand même, son devoir, en dépit
du mal mortel qui le minait d’une
manière trop visible aux yeux de
ses amis.
Possédant une culture classique solide et étendue, M. le professeur
Maian était toujours prêt à prendre
la place de tel de ses collègues,
malade ou absent, comme aussi à se
charger provisoirement de 1’ enseignement d’une branche en dehors de
ses cours. Celui qui accomplit le pénible devoir de tracer ces lignes, se
rappelle avoir fait du Thucydide et
du Sophocle, pendaniiouie uneannée,
sdus la directiôn dé son professenr
de philosophie et de littérature française.
Pour aussi longtemps que ses
forces le lui ont permis, M. Malan
n’a jamais manqué de se prêter à
l’accomplissement de toute bonne
oeuvre, en dehors de ses devoirs
directs. Ainsi il venait volontiers en
aide aux pasteurs de La Tour el des
environs, chaque fois qu’ils faisaient
3
.33a,
appel à son ministère. Sur un signe
de leur pari, il accourait pour les
remplacer dans leur chaire et ailleurs.
Qui ne se rappelle pas de 1’ avoir
entendu prêcher, il y a vingt-cinq ans,
même durant des mois de suiie à
St. Jean, sa paroisse d’origine? Il
n’avait garde d’oublier, qu’avant d’avoir accepléia charge de professeur, il
avait reçu celle de ministre de l’Evan
gil'e
*
■ét il
Sans parler de son travail de professeur, M. Malan a été appelé, assez
tôt, à consaçrer une .bonne partie
4e SOI) (emps et de ses forces, à
1’ administration . de 1’ Eglise. G’ est
ainsi que depuis 1857 jusqu’à 1874,
il a toujours fait partie d’une de
nçs Commissions Synodales, ayant été
pendant quinze ans secrétaire ou
Modérateur-adjoint de la Table et
deux fois membre du Comité d’Evan
gélisation.Dans cesdifférentes charges,
il a fait preuve d’une grande activité,
car ce n’était pas peu de chose que
la lâche de tenir, comme il l’a fait
durant nombre d’années, la comptabilité de la Table, ej. diriger des
établissèments tels que le Collège,
l’Ecole,Supérieure et l’Orphelinat (1).
M. Maïan a été, pendant près de
vingt ans, inspecleur de notre Orphelinat'.'Gé ne fut que lorsque son état
de santé lui conseilla de renoncer à
ce surcroît d’occupations, qu’il demanda,. il y fi quatorze mois, d’être
exonéré de cette charge et qu’ il
se sépara, ofïïciellemenl du moins,
d’un établissement auquel il avait
(1) Nous iromperions-uous en afiBrmaiu
que ce fut pour honorer une vie si active,
que îe gouvernement accorda à Mr, le
prof. Maian la croix de chevalier de la
Couronne d’Italie?
fait une si large part dans son affection. Nous qui avons eu, depuis
dix ans, l’avantage d’examiner les
jeunes orphelines qui demandaient à
être admises à la S.le Cène, nous
pouvons témoigner que l’instruction
religieuse qu’elles recevaient de Mr.
le prof. Malan était solide et soignée.
Il nous a même paru, parfois, que
le catéchiste exigeait trop de ces
jeunes filles d’un développement intellectuel élémentaire. Si c’était là un
excès, avouons qu’il est rare.
* *
En essayant de nous aquitler
d’une delle. en consacrant quelques
colonnes de notre modeste feuille à
la mémoire de deux hommes qui, à
des litres divers, méritent que notre
Eglise se souvienne d’eux, nous ne
cacherons pas que la tâche nous a
paru des plus pénibles; et nous
n’avons pas besoin de dire pourquoi.
Les prières de tous les amis 'de
nos établissements nous sont indispensables, nous comptons sur eux;
car nous ne doutons pas un instant
que Celui qui a frappé ne soit aussi
disposé à panser les plaies et à nous
secourir.
Plus que jamais, nous pensons
aux frères et aux sœurs qui donnent
renseignement dans notre College et
dans notre Ecole Supérieure et nous
leur disons: Bon courage, regardez
en haut! Si c’est un besoin pour tout
homme qui fait le bien qUe de rencontrer de la reconnaissance, travaillez pour le Seigneur, et non pas
pour les hommes; Dieu seul est
toujours reconnaissant!
Nous ne terminerons pas ces lignes,
en offrant nos consolations aux familles
affligées; qui l’oserait'? Nous préférons
garder le sijence et laisser parler le
4
... 340 ~
grand Consolateur. Ila pour les chrétiens éprouvés, des'tendresses ineffables, auxquelles nous ¡ne pouvons
rien ajouter. Recueillez donc, avec
celte ioie tonte spirituelle qui s’allie
aux plus amères afflictions, les douces
paroles de foi et d’espérance que le
Père celeste fait descendre dans vos
cœurs ulcérés!
j. P. Pons.
LE SERVICE À LA MAISON MOUTUAIRE
La semaine du 16 au 23 oclobre
sera longtemps marquée comme une
semaine de deuil pour notre église.
L’année dernière, à pareille époque,
nous déposions dans la tombe les
restes du banquier Joseph Malan;
cette année, à trois jours de distance,
nous avons parcouru deux fois la route
desMaisons-Neuves au Cimetière de La
Tour pour accompagner au champ
du repos deux professeurs du Collège
Vaudois. Le mercredi 19, c’était le
tour du prof. Niccoiini; le samedi 22,
c’était celui d,u prof. Etienne Malan.
À trois heures de l’après-midi, les
allées du jardin de son habitation
étaient remplies de personnes qui
désiraient contempler encore une fois
les traits de celui qui reposait dans
l’immobilité de la mort entouré de
couronnes de fleurs offertes par les
membres de sa famille, par ses élèves
et par ses amis. Par moments le oiême
soleil d’automne répandait, comme
trois jours auparavant, sa douce et
calme lumière sur les feuilles jaunissantes. La nature parlait de paix
et cependant le trouble venait d’être
jeté dans bien des cœurs.
Après la lecture de Jean v, 20-30,
M. fe prof. Tron, collègue pendant 35
ans de Mr. E. Malan, fixa l’attention
de l’assemblée sur les paroles du v. 24.
Je ne veux pas, dit-il, enraciner une
erreur trop répandue, savoir qu’il
suffît de mourir pour être heureux.
Tel n’esl pas l'enseignement de Jésus
Christ. «Celui, a-t-il dit, qui écoute ma
parole et qui croit à celui qui m’a
envoyé, a la vie éternelle et ne vient
point en jugement, mais il est passé
de la mort à la vie.
C’est par la foi qu’un pécheur passe
de cet état de frayeur et de condamnation qui est une mort, à cet état
de pardon et de paix qui est une vie.
Ce passage notre frère l’avait accompli, quoiqu’il n’eût peut-être pas
pu en marquer la date précise. —C’est
par la foi qu’un pécheur pardonné
triomphe de cette mort qui est en
lui-même par la présence du vieil
homme. Après s’être écrié : Qui me
délivrera du corps de cette mort, il
peut ajouter : — Grâces à Dieu qui
nous a donné la victoire par notre
Seigneur J. C.' Celte lutte, E. Malan
l’avait connue comme il a connu
aussi les afflictions renouvelées qui
sont comme une autre espèce de
mort. Par Christ, il est passé de la
mort, sons toutes ses formes, à la vie
de paix, de victoire, de consolation,
à la vie eternelle dont la résurrection
sera le couronnement glorieux.
M. Gardiol a présenté, ensuite, à
Dieu une prière.
AU CIMETIÈRE
Le convoi funèbre, composé de
plus de 500 personnes, s’est formé
sur le préau du temple, dans le
même ordre que trois jours auparavant. Recueilli autour de la tombe,
il a entendu M. le pasteur A. Gay
de S. Jean développer la pensée contenue dans 2 Cor. 5, 1-11. Tout ici
bas est périssable, le corps, les liens
de la famille, le monde même- où
nous vivons. Mais Dieu réserve à ses
enfants quelque chose de stable dans
le Ciel. Si cet « édifice » est maintenant invisible, — il peut être saisi
par la foi reposant sur les promesses immuables du Dieu vivant.
M‘' J. P. Pons Modérateur, succédant à M. Gay, raconte d’abord quels
avaient été les derniers entretiens de
M. Malan avec sa famille, avant que
la maladie lui ôtât l’usage de son
intelligence. 11 avait rappelé celte
5
~341
parole; « Dieu a tant aimé le monde..»
et cette autre: «Dieu est Amour ».
«J’ai compris, à Venise, (où il avait
ressenti les premières atteintes du
mal qui devait l’emporter) que la
mort pourrait être plus près que je
ne croyais et j’y ai pensé». Je vous
souhaite à tous, a dit M. Pons, de
porter avec confiance, vos dernières
pensées dans ce monde, sur cette
parole: «Dieu est amour». Après
avoir retracé en abrégé la vie de
M. Malan et donné une idée du travail très varié iqu’il a été appelé à
accomplir soit comme professeur, soit
comme Membre de la Table ou Inspecteurde l’Orphelinat, l’orateur a conclu par deux enseignements pratiques:
Sachons apprécier le travail des serviteurs de l’Eglise, non seulement
après leur mort, mais pendant leur
vie, alors qu’ils peuvent recevoir encore quelque encouragement de leurs
frères. Travaillons tandis qu’il est
jour. Les professeurs dont nous déplorons la perte sont morts à la
tâche; ils donnaient leurs cours la
semaine passée. Que nos forces soient
consacrées au Seigneur jusqu’à la fin.
« La nuit vient où personne ne peut
travailler ».
La prière prononcée par M. le prof.
Charbonnier, la bénédiction — et quelques paroles de remercîment à l’assemblée de la part de la famille
Malan, ont clos le service funèbre.
Qu’il nous soit permis de mentionner ici la part de travail que M.
le prof. Malan a accomplie comme
collaborateur régulier de notre petit
journal vaudois. Même lorsque ses
forces commençaient à rabanoonner,
il a continué à rédiger encore la
Revue Politiq^le et c’est l’année dernière seulement, que nous ne nous
sommes plus senti libre d’insister
auprès de lui pour qu’il continuât.
F’otir être humble et modeste, ce
travail régulier n’en était pas moins
utile. A ceux qui sont dafis la vigueur
de la jeunesse de s’emparer de pareils exemples.
H. B.
Vie Crucifiée
Une chose est certaine: il n’y a
pas d’époque où les serviteurs et les
servantes du Seigneur se soient sentis plus p^ressés de croître et devoir
croître l’Eglise dans la vie spirituelle.
Ce gémissement universel 'tant déploré, a un côté fâcheux; mais il a
aussi un côté touchant et encourageant. C’esi un besoin, une aspiration à laquelle le Seigneur ne peut
manquer de répondre, et chacun peut
contribuer, pour sa part, à amener
une vie chrétienne plus spirituelle et
plus profonde pour l’Eglise, par une
vie personnelle crucifiée, éloignée
dès facilités et du bien-être, à qui
les facilités et le bien-être feraient
peur, conforme à l'iniage du^ Fils
de Dieu; une vie crucifiée, abaissée,
humiliée, qui se sépare complètement de celle du monde, et cherche
sa joie dans le renoncement et le
sacrifice... Je mets sur la coscience
de chacun de vous, selon sa force,
sa position et son temps, de travailler à réaliser, chacun individuellement et dans nos rapports divers,
ce qui constitue dans l’Eglise la vérilable vie de Jésus-Christ; car il n’y
a pas d’autre vie chrétienne que la
vie de Christ en nous. Les deux
grands moyens d’y parvenir sont la
prière et la Parole de Dieu...
J’ai prêché beaucoup la vie crucifiée, et la nécessité d’y entrer; mais
si je remontais dans la chaire chrétienne, je la prêcherais encore beaucoup plus. Ad. Monod.
Unions Chrétiennes
Une circulaire du Comité central
international invite les Unionsà mettre
à part la seconde semaine de novembre
( du 13-20 ) pour des prières spéciales
en faveur des Sociétés de jeunes gens
chrétiens, .afin que Dieu y renouvelle
la vie spirituellel’amour pour la
Parole de Dieu, la fidélité, le zèle pour
la cause de Christ et l’amourfraternel.
6
Le Comité National de la Fédération
des Unions italiennes évangéliques,
a récemment adressé une première
circulaire aux unions d’Italie pour
se présenter à elles offiiciellement et
leur dire combien il compte après,
Dieu, sur la sympathie et les conseils
des union's particulières pour accomplir sa tâche. 11 ne veut pas être une
Commission de surveillance ou de
contrôle des associations dont il respectera l’autonomie; il se propose
uniquement d’aider les unions plus
faibles , d’encourager les fortes et de
travailler à en fonder de nouvelles:
comme aussi de resserrer les liens
d’affection et de solidarité chrétiennes
entre les jeunes gens chrétiens, et
cela soit au moyen de visites, soit
par la fondation d’un Bollettino Unionista lorsque la chose sera possible.
« Que leSeigneur, ajoute le Comité, ait
la présidence dans nos cœurs; quç la
Bible ait la place d’honneur dans nos
séances; que notre édification, que
le bien spirituel des jeunes gens qui
nous entourent et la gloire de Christ,
soient le but unique de nos associations».
♦
■* «
Dansunedeuxjème circulaire adressée
aux pasteurs et évangélistes, le Comité
National les invite, ainsi que les présidents de sociétés à lui communiquer
(via Berthollet 34) les noms et adresses
des jeunes gens qui se rendent à l’étranger ou qui font leur service militaire. Le Comité les recommandera
aux Unions établies dans la localité,
si c’est le cas.
*
¥ *
L’Union Chrétienne de Turin a
nommé son bureau, pour 1887 88,
dans les personnes de MM. Adolphe
Brochet Président, Auguste Bertalut
Vice-Président et Caissier, Paul Revel
Secrétaire.
Evangélisation
Nice. — Le petit rapport imprimé
sur l’œuvre d’évangélisalibn italienne,
à Nice,'constate que l’année dernière
qui n’apas passé sans graves épreuves,
n’a pas été sans bénédictions. Les
cultes et les conférences ont été bien
fréquentés pendant les mois d'hiver.
Les auditeurs occasionnels ont été plus
nombreux que les auditeurs réguliers.
Sept caiechumènes, tous venus du
catholicisme,ont confessé leur Sauveur
publiquement et ont été admis dans
l’Eglise. Cinq membres sont partis et
deux sont morts. Actuellement la
congrégation italiennecomple52naerabres. L’école du Dimanche a eu jusqu’à 80 enfants inscrits; mais la
régularité laisse à désirer. Mr. Petrai
pasteur n’a pu, celte année, trouver,
à Nice, de quoi couvrir entièrement
les dépenses de l’œuvre. Le Comité
a dû fournir fr. iâS% Il adresse aux
amis de l’évangélisation des ouvriers,
un pressant appel à leur sympathie
chrétienne.
Missions
Sud de l’Afrique. — ün anniversaire qui intéresse non seulement la
Mission Morave, mais toute la Mission
évangélique du Sud de l’Afrique, a
été célébré au mois de juillet de l’année courante dans la station de Gnadenlhal ( Pays des Hottentots). — Il
y avait, au 9 de ce mois, 150 ,ans
découlés depuis le jour où le premier
missionaire protestant mit le pied
sur le sol africain. Voici comment
le journal des Frères raconte cet évènement: 1
« Le 9 juillet 1737, débarquait
dans la ville du Cap un Européen,
simple artisan, originaire du centre
de l'Allemagne, ancien serviteur de
la comtesse Erdmuth de Zinzendorf. Il
avait passé dix ans dans les prisons de
la Bohême et de la Moravie, expiant
le seul crime d’avoir annoncé le Christ
des Evangiles à ceux qui ne connaissaient que les erreurs de Rome. Libéré, il avait parcouru une partie de
l’Allemagne, évangélisant et fortifiant
les frères dans la foi. Puis, objet de
beaucoup de mauvaise volonté qui,
en Hollande surtout, s’était opposée
7
.543
à son départ, il s’était embarqué
pour l’Afrique. I! ne s’y rendait point
pour y chercher de l’or ou des diamants ni pour s’enrichir d’aucune
façon, comme tant d’autres depuis
1486 l’avaient fait avant lui. Il ne
venait pas non plus pour pouvoir
servir son Dieu en toute liberté et à
l’exemple de ces nombreux émigrés
français que la révocation de l’édit
de Nantes avait bannis du sol natal.
Il ne désirait pas, enfin, prêcher
l’Evangile à ses compatriotes euro
Êéens, il ne cherchait pas l’homme
lanc. Il avait résolu de se consacrer
au pauvre et misérable petit peuple
des Hottentots. De même que Paul
s’élail fait juif pour gagner les juifs,
il allait, lui, se faire Hottentot, afin
de dire à ces délaissés du monde:
Vous avez un Sauveur c[ui vous a
rachetés — Cet homme était George
Schmidt ».
Ce n’est pas notrelïuL de raconter
ici les difficultés innombrables contre
lesquelles il eut à lutter, étant d’abord l’objet de la risée et des mauvais
traitements des colons; comment ce
ne fut qu’après cinq ans. de peines
et de fatigues qu’il put baptiser le
premier converti; nous voulions seulement mie cet anniversaire important ne fût pas oublié dans les colonnes de notre journal
La vallée où il fonda alors la première station missionnaire se nommaitBariaansKIoof (vallée des singes).
Aujourd’hui, elle se nomme Gnadenthal, c’est-à-dire * Vallée de la grâce.
fiauueUc0 relt^teueea
ün ami des enfants. — On sait
que le regrelté pasteur H. Ward
Beecher étau plein de tendresse et de
condescendance pour le.s enfants, et
l’on raconte à ce sujet des traits
Îui font aimer le grand prédicateur.
paraît, en particulier, que, le
dernier dimanche où il prêcha, avant,
sa mort, dans son Tabernacle de
Plymouth, à Brooklyn, M. Beecher
vil, en se retirant après le culte du
soir, deux enfants déguenillés debout
à l’entrée de l’église, où ils s’étaient
glissés pour entendre les derniers
accords de l’organiste. Le prédicateur
alla vers eux, les baisa au front et
sortit en les entourant de ses bras.
La femme de l’organiste, qui avait
été le seul témoin de celle scène,
et qui en avait été très touchée, en
parla, après la mort de Beecher, à
des amis qui voulurent retrouver les
enfants en question. On finit parles
découvrir, car ils avaient raconté à
la maison qu’un ministre les avait
embrassés. G’élaienl un petit garçon
de cinq ans et une petite fille de
six, issus d’un père devenu invalide
et d’une mère très industrieuse, mais
très pauvre et chargée de cinq enfants
en tout. L’Eglise de Plymoülh a voulu,
en mémoire de son défunt pasteur,
se charger de l’éducation de ces deux
enfants. C’est ainsi que l’esprit de
M. Beècher lui survit dans son ancien
troupeau. (Sem. Relig. )
Clironiqui ®/iuboiôe
Collège de La Tour. Dans la séance du 17-19 courant la Table a dû
s’occuper d’urgence du Collège dans
le but de pourvoir provisoirement
à la marche régulière des leçons dans
les classes supérieures. Elle a confié
une vingtaine de leçons par semaine
à M. le candidat Jean Gardiol de
Prarnslin qui, après avoir achevé
ses éludes ihéologiques à Florence,
a passé trois semestres à l’Université
d’Erlangen (Allemagne) et quatre
autres années aux Etats-Unis. M‘ H.
Mei Ile Directeur duCollêge s’estchargé
à son tour, de quatre heures par
semaine. Quant à l’Ecole Supérieure,
les leçons qu’y donnait jusqu’ici M,
le professeur Niccolinî seront confiées
à des Institutrices capâbles de s’acquitter de celte tâche.
Conférence pédagogique. — Une
conférence des instituteurs Vaudois
des Vallées de S. Martin et Pérouse,
est convoquée pour le 5 novembre
prochain, à 9 1|2 h. du matin aux
Clos. Le sujet à tnïter est: L'ol/éis^
sauce. Les amis de l’instruction y
sont cordialement invités.
8
~ du, ..
föcDue )>oitt*tque
i
}
Mtati». —■ Le fameux banguet offert au Président de notre ministère
a eu lieu avec la participation de
310 Députés, de 78 Sénateurs et
de 216 notabilités venues de toutes
contrées de l’Italie. Le grand discours qui devait exposer dans leurs
grands traits les principes directeurs
de gouvernement du Cabinet présidé
par Mr. Crispi est depuis avant-hier
sous les yeux de quiconque lit un
journal. Accueilli sans enUiousiasme
par les uns, avec colère par l’extrême,
avec faveur par la majorité des Italiens sensés, il dit clairement ce que
l’on savait déjà, énoncé des principes auxquels les libéraux sincères
des toutes les manières peuvent souscrire sans effort. Tous les progrès,
comirte toutes les libertés, peuvent
s’affermir, se développer et s’ étendre
à l’Jombre de la monarchie constitutionnelle.
Mr, Crispi s’est bien gardé de dire
si lés 20 ou 30 raille hommes qui
seront bientôt réunis sur les bords
de la Mer Rouge ont pour mission
unique de venger les 500 soldats italiens traîtreusement massacrés à
Dogali et s’ils ne feront pas un petit
détour avant de venir en Italie.
Quant’à l’entrevue de Friedrichs,ruhe,'tout ce que nous en savons
maintenant c’est que, au dire de Mr.
de Bismark, elle a été un grand
service rendu à l’Europe. Les curieux
peuvent faire des conjectures à perte
de vue sur cette sentence du grand
homme d’Elal; mais il faut qu’ils se
résignent à attendre et à constater, à
mesure qu’ils se produiront, les effets
de cette entente cordiale de l’Italie
avecjles deux grands Etats de l’Europe
centrale.
Wfanee, — Jusqu’à la dernière
heure le miiiislère Bouvier et ses
amis se berçaient dans l’espoir que
l’opposition ne se hâterait pas trop de
commencer la série d’attaques au
moyen desquelles on compte renverser
le Cabinet, jeune encore et qui n’a
pas démérité de la France. — Mais
(8 jour même de la réouverture de
la Chambre le député Cuneo-d’Ornane
proposa la nomination d’une Commission composée de 22 membres, chargée de faire une enquête sur les
scandales du ministère de la guerre
et de Mr. Wilson. Combattue par
Mr. Bouvier, l’urgence de celte proposition est adoptée par 379 voix
contre 155. î
Celle écrasante majorité annonce
deux choses, d’inégale importance:
l’une que les jours du ministère sont
comptes, l’autre que ropposition vise
beaucoup plus haut que lui. — Que
Dieu protège la France! car quant à
ses hommes politiques ils semblent
de plus en plus incapables de lui
donner un gouvernement stable et
liberal à la foi.
Cette crise redoutable est survenue
au moment où l’on se réjouissait,
même où l’on sp glorifiait à l’excès
d’avôfr conclu aVèc 1’ Angleterre un
arrangement satisfaisant pour les deux
parties touchant la neutralisation du
canal de Suez. Quelques journaux
français annonçaient avec complaisance, mais sans raison, que c’était
là le commencement de l’évacuation
de l’Egypte, mais l’Angleterre n’entend
pas de cette oreille.
,a.inisoîvoe;s
La Conférence des Eglises du Val
Pélis et du Val Pérouse aura lieu
le mardi 8 novembre prochain, dès
9 h. du matin, à Prarustin.
On y traitera de la Célèbralion du
3'«« Centenaire de la Rentrée.
Ebnest Robebt . Gérant
Pignerol, lmp. Ghiantore et Mascarelli.