1
Année Huitième.
PRIX D'ABBQNNEMENT PAR AN
Italie .. Tl. 3
Tous les pays de l’Union
de poste ... *6
Amérique . , . » i)
On s'whonïie :
f'our \'Snféri«m' chez MM. |hm
pasteurs et les libraires de
TorVe Peilie«.
Pour Vÿsiléfieitrtiu Jîureau d’Adrninistiaiion.
W. 37
15 Septembre 188^
Un ou plijsjHur.ç numéro« séparés, depiaudéa avant le tirage 10 eent chaeun.
Annoncés; éentimew par ligne.
I,es envois cT«)'^7eti/ se font par
fetfyfi ivro+nmrmuV ou par
wicrndtits Kiir lo Hiiremi de i'el'osti At'fjeiUitia.
l-’our la lîÊnACTiON adre.seï
ainsi; A la Direc ion du Tawatn,
Pomaretto (Pineroloi Italie.
'our r administration adresser ainsi : A rAdministration du
Témoin, Pomaretto iPinerolo;i
Italie.
LE
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vaut me teyei Umoint. Actes 1, S.
Suivuntta vérité avev la charité. Kf, I.IS
Sjouimair*©.
15 Septembre. — Synodes Vaudois de
1882 f‘guUeJ. — Administrations de l’Rglise pour l’année 1882-83. — Les Temples d'Âugrogne /'suitej. — Correspondance, — Appel en faveur des Vaudois
du village de Brunissard (Arvieux). —
Annonce.
X5 Septeiïil>r©
Comme le creuset est pour
(éprouver) l’argent, et le fourneau
pour l’or, ainsi est è l’homme la
bouche qui la loue. Prov. xvii, 21.
(La traduction de Segond : Un
homme est jugé d’après sa renommée peut être littérale, mais elle
ne nous semble pas renfermer un
sens qui corresponde è ce qui
précède).
L’expérience a démontré que,
quoique l’on puisse objecter avec
une apparence de raison , la prospérité offre plus de dangers que
l’adversité. Si « l’aise des sots les
tue, » elle risque fort d’amollir
et d’endormir le sage lui-même.
N’est-ce pas la paix extérieure et
l’abondance des biens matériels
qui ont été en piège à l’église de
Laodicée ot en général aux églises
d’Asie? Mais il'y a un écueil bien
plus redoutable que l’abondance
des biens et une existence paisible, un écueil contre lequel vont
souvent se heurter, sinon se perdre, même les intrépides et les
prudents.
La fable du. corbeau et du renard est aussi vieille que le monde
et un nombre infini de fromages
ont été mangés par des flatteurs
aux dépens de ceux qui ont eu
la sottise de les écouter. — La
flatterie doit avoir été la sœur
cadette de l'orgueil, comme l’égoïsme est le frère-aîné dans cette
lugubre famille issue de la convoitise de la chair, de la convoitise des yeux et de l'orgueil de
la vie. — A côté de la violence
impie de ces hommes qui, ayant
le déluge, ont lassé la patience
de Dieu, il a,dû bientôt paraître
d’autres hommes plus faibles, mais
plus intelligents et plus rusés,
sachant par leurs beaux discours
se mettre à l’abri de la force brutale des premiers, et même, par
leurs flatteries se la soumettre et
l’exploiter à leur profit. ^— Les tyrans de tou.s les siècles et de
tous les pays, ont eu coustam-
2
. 290 V.
ment autour d’eux de ces esprits
subtils et malfaisants dont, sans
parfois s’en douter, ils subissaient
l’influence funeste.
Les jeunes camarades de Roboam, dominés par l’ambition de
partager avec lui la puissance
et les richesses , lui ont fait perdre
par une grossière flatterie, la plus
riche partie de son royaume. « Cé
qui est le plus petit en toi est
plus gros que les riens de ton
père, lui direÉt-ils, et le tnalheu
reux l’a cru la tanité Ipi avait
aveuglé l’entendement.
Que les adorations ¿(autres que ,
des compliments flatteurs!) que
des millions, — on ne peut plus
guère parler des fameux deux cent
millions — d’hommes prodiguent à
un de leurs semblables, l’aient
enfin grisé et lui aient tourné la
tête, c’est ce qui ne pouvait manquer d’arriver. Ce qui se comprend moins , c’est qu’un simple
mortel ose accepter les honneurs
divins. « Voix d’un Dieu et non
point d’un homme ! »
Toutefois avant de condamner
ceux qui se laissent gagner par
la flatterie, il est bon, croyonsnous, que chacun s’examine et
se sonde, devant le Seigneur, précisément sur àon attitude eh face
de la louange, sur le sentiment
qu'il éprouve, quoique souvent il
le dissimule, lorsque d’imprudents
amis, ou de simples flatteurs, lui
adressent des éloges, môme mérités.
Supporter patiemment les injures,, rendre le bien pour le mal,
la bénédiction pour la malédiction , ne sont pas nécessairement
des actes héroïque"s ; la satisfaction qu’ils procurent encourage
à les accomplir, et lorsque la foi
d’un chrétien n’a été soumise qu’à
cette épreuve, elle n’est pas encore suffisamment éprouvée. Il y
a un autre creuset par lequel il
faut qu’elle passe, pour être plus
précieuse que l’or et l’argent purifiés par le feu; et cette épreuve
est celle qui est indiquée par la
parole que nous avons placée en
tête de ces lignes ; « ainsi est a
l’homme la bouche qui le loue ».
— Vous avez résisté à la tentation
de rendre injure pour injure; vous
avez réprimé Tessor d’une colère
que vous auriez pu justifier comme
légitime. Votre douceur est connue de tous les hommes; il faut
que votre modestie et votre humilité te soient également,let que
Vous répoussiez m$c énetgie la
louang^ des hommes^et la fliatterie
qui peuvent vous faire beaucoup
plus de mal .quevlgs médisances,
les calomnies et les propos injurieux.
Sachant combien il y avait encore de vanité et de présomption
dans le cœur de, son disciple
Pierre, le Sauveur a soin, de lui
rappeler sans cesse que ,s’il y,a
déjà quelque chose de bon en lui,
c’est uniquement ce qu’jil a reçu,.
« Tu es bien-heureux iSiin'on ,,, fils
de Jona, car la chair .et'le .sang h‘e
te l’a pas'révélé, rnais mbn.,)Pièï;e
qui est aux cieux ». Matth. xvi,
17.—vSt. Paul vient à sou tour
rappeler! aux chrétiens: eë- ^u’ijs
oublient si souvent, quand il leur
dit: «Qu’as-tu que tu ne l'aies
reçu, et l’ayant reçu, pourquoi
l’en glorifies-tu comme si, tu ne
l'avais pas reçu ? » Les homin.es
les plus richement doués et Tes
plus honorés parles succès qu'ils'
ont obtenus, sont ceux qui ont
le plus besoin de veiller sur leur
propre cœur et de repousser comme une peste les flatteries qui ne
manqueront pas de leur être adressées, les quelles, s’ils y ouvrent
leur cœur, seront comme une
mouche morte dans un vase de
parfum exquis.
Synodes Yandois de 1882
Deux questions ont occupé la fm de
la séance de fll.ardi et une uartie de
la seance ue yiarui ei uiu; partie de
celle de Mercredi matin. La première
3
se vallache a l’église de Palm'me dont
le pasteur M. Simpson-Kay expose
l'élat critique. Celle église, ou du
moins son Conseil, prétend avoir le
droit d’être consultée par le Comité
d’Evang'élisalion chaque ibis qu’il
s’agit de lui envoyer ou de lui ôter
un ouvrier. Le Comité s’étant trouvé
dans le cas de ne pouvoir satisfaire
ce désir, le Conseil d’église a rompu
avee lui et a procédé contrairement
fv Vjorganamento des Eglises de la
Mission , à la nomination de son
pasteur dans la personne de M. Kay
¡dont l’Eglise ne fournit cependant pas
l’honoraire. M. Kay n’a accepté celle
nomination que conditionnellement et
est demeuré ouvrier du Comité; mais
il désirerait que les vœux ou les
prétentions du Conseil d’Eglise fussent
salisfaitSi Le Synode , après avoir
entendu, à ce sujet, les réponses du
Président du Comité ainsi que de
MM. Aiig. Malan et B. Lissolo, adopte
un ordre du jour dans le quel la
ligne de conduite du Comité est approuvée comme étant conforme aux
règlements et le Bureau est chargé
d’écrire une lettre fraternelle aux
membres de l’église de Païenne, afin
deileur montrer qu’ils ne peuvent
prétendre à être traités i,autrement
que les autres églises ét doivent observer la loi que celles-ci se sont
donnée.
La seconde question se rattache à
l’églisè: de Rome, M. Ribct ci-devant
évangéliste :dans. celte ville et trans<féi]é ailleurs, par délibération unanime
dn Comité, se plaint qu’on n’ait pas
usé envers lui de plus d’égards et
.aecuse' le Comité d’Evangélisalion
d’abuS'de pouvoirs. M;. Proehet réfiipond'au mom du Comité que l’on a
eu' pour M’ R. une foule d’égards
qui n’ont pas été le partage de tous
l ies évangélistes,; que le Comité ; à
tort ou à raison, était arrivé à la
conviction qu’il était utile que notre
église fût représentée, à Rome, d’une
manière autre qu’elle ne l’a été pendant 10 ans par M' R. et que , dans
ce buti, un appel lui avait été adressé
pour , se rendre à Palerme où ses
.services auraient été précieux. M’ R.
désirerait que le Comité se limitât à
propo.ser aux évangélistes les changements qu’il estime nécessaires,
laissant à ceux-ci la responsabilité
de l’acceptation ou du refus ; mais il
y a lieu à distinguer entre la responsabilité qui pèse sur l’évangéliste —
et qui est limitée à son champ de
travail, — et celle qui pèse sur le
Comité auquel le Synode a confié la
charge de surveiller tout le champ
et do diriger l’œuvre dans son ensemble. —• Deux principes d’administration sont donc ici en présence ;
mais si le Comité ne peni disposer
des ouvriers, toute direction devient
impossible. L’Assemblée adopte, à la
grande majorité, un ordre du jour
ainsi conçu : n Le Synode ouï l’évangéliste M, Ribct, dans la question de
son transfert, — ouï la réponse du
Comité d’Evangéiisation et reconnaissant g ce dernier , aussi bien le devoir
de surveiller tous ses ouvriers, que
la faculté d’en disposer librement,
dans les limites des règlements, passe
à l’ordre du jour».
M' Pons, exprimant un vœu bien
général, aux Vallées, recommande au
Comité d’envoyer, par tel moyen qu’il
jugera convenable, des nouvelles plus
abondantes et plus fréquentes sur
l’œuvre d’évangélisation, afin que nos
églises apprennent à s’y intéresser
toujours davantage, M' P. Long recommande, à son tour, aux pasteurs
de faire connaître aux soldats Vaiidois
l’adresse des locaux- et des ouvrier.s
évangéliques. Il aimerait en outre
que l’on encourageât des jeunes filles
chrétiennes à se vouer aux soins de
nos malades comme diaconesses.
Trois ordres du jour sont ensuite
votés par l’nssernbîce. Le premier,
'de remercîments au Comité pour la
manière dont il a rempli sa tache
difficile- Le second, de remercîments
au vénéré D' Stewart pour tout ce
qu’il a fait en Vue de doter l’Eglise
de Rome d’un temple qui est mainlenanl., grâces â Dieu, en construction.
Le troisième , de regret et de reconnaissance à la mémoire de feu Lady
Bentink.
4
-___292
C’est à l’Italie que se bornaient
jusqu ici les regards des membres
du Synode appelés à passer en revue
l’œuvre d’évangélisation. Ils devront
désormais se porter aussi vers le
champ des missions parmi les païens.
Déjà un jeune Vaudois s’est offert
pour entrer dans la Maison des Missions de Paris, et le Synode a entendu,
cette année , avec émotion et reconnaissance, une proposition venant de
l’un des ministres les mieux doués,
au cœur du quel Dieu a mis le
dessein de s’oftï'ir pour le Lessonlu
(sud de i’Âtï'ique). ¿omme c’est là
un des évènements du • Synode de
1882, nous entrons dans quelques
détails.
Voici d’abord la communication faite
à l’Assemblée par M' J. Weitzecker
évangéliste à Nice: « Vous connaissez
les appels que nous adressait l’année
dernière le missionnaire Coillard. H
•s’est rendu aussi à Nice où j’ai eu le
privilège de lui offrir l’hospitalité. À
la suite de sa Visite , et après avoir
demandé conseil à Dieu, je me suis
décidé à offrir mes services pour
remplacer M. Goillard à Léribé. Seulement je posais trois conditions.
L’une concernait mon l'emplacement
à ¡Nice, l’autre regardait ma mère que
nous ne pouvions laisser sans appui,
et la troisième était que je pusse
demeurer ministre de l’Eglise Vaudoise. Quant à la première de ces
conditions, elle regarde le Comité
d’Evangélisation ; la seconde difficulté
a été écartée depuis que Dieu a
pris à lui ma mère et la troisième
question, c’est au Synode à la résoudre. Je désire n’etre que prêté
pendant dix ans à la Société dés Missions pour rentrer ensuite au service
de l’Eglise Vaudoise. Si le Synode
nous dit, à ma compagne et à moi;
restez, nous resterons; s’il nous dit:
partez, nous partirons,
M. Prochet: C’est là une des demandes les plus graves qui eussent
pu être, présentées au Synode. Je
demande que nous ajournions à demain nos délibérations à cet égard.
M. Turin: Il n’y a rien de plus
édifiant que des actes de dévouement.
C’est là le fondement de notre oeuvre
d’évangélisation en Italie. Que les
évangélistes soient prêts à aller du
Nord gu Sud, à la vie, à la mort.
Nous recevrons, j’en ai la persuasion,
une sainte émulation de l’exemple
qui nous est donné. J’éprouve de la
joie pour ce fait. Que Dieu en soit
béni ».
Après une prière de M Charbonnier
le Synode délibère d’ajourner la di.scussion de la proposition de M' W.
à jeudi matin. Les lecteurs nous
sauront gré de leur rendre, dès
maintenant, compte du résultat en
les faisant assister à la séance du
jeudi matin.
/)' Lantaret: La question qui a été
laissée hier en suspens, a été d’avance
décidée. L’Eglise est honorée de voir
un de ses enfants se consacrer à
l’œuvre des Missions. Nous n’avons
donc pas à discuter longuement,
mais à délibérer l’acceptation des
conditions qui nous sont proposées.
M Ajipia: La sœur du Modérateur
est partie déjà comme missionnaire.
C’était là un acte individuel, mais
aujourd’hui c’est l’Eglise qui accomplit cet acte mémorable en acceptant
la vocal ion de l’un de ses enfants et
en le confiant à une Société de Missions. L’Eglise déclare ainsi, d’une
manière officielle, que l’ouvrier qui
travaillera au Lessouto, y travaillera
pour son compte, vu gu’il demeure
au service actif de l’Eglise. Elle prend
Cossession du champ missionnaire.
’Eglise entière bénéficiera si quelques jeunes ouvrier,s se dirigent désormais vers ce champ. Le Sud dé
l’Amérique et le Sud de rAlVique
sont ainsi ouverts devant nous. L-Eglise a eu, dans le passé, jusqu’à 140
pasteurs; le temps viendra où nous
rentrerons dans ce passé glorieux.
Quant à notre ami, il a entendu
l’avis de ses frères. Le sentiment
général a été: pars!
M. Gardon: Si nous devons nous
réjouir que notre Eglise soit représentée dans le champ missionnaire,
il y a aussi la note du regret, vu
que M' W. avait sa place marquée
I parmi nous.
5
-293~
M. Prochet: Je l’ai dit; c’est ici
un des grands événernenls dans l’histoire' de notre Eglise. Ce (jii’ont dit
MM. Lantaret et Appia a été bien dit.
Cependant j’ai hésité longtemps et
je demande encore à être éclairé.
Je -sens que c’est un honneur pour
notre Eglise que d’accomplir ce devoir
d’enseigner tous les peuples. J’ai entendu l’appel qui nous dit: Eglise
Vaudoise, étends tes pavillons. Mais
je ne suis pas au clair sur ce point;
M. Weitzecker est-il celui qu’il faut?
11 part volontiers, sans doute, mais
pourra-t-il supporter le climat? J’ai
des doutes à cet égard. — Quant à
son remplacement qui n’est pas facile,
je demande si le Synode regarderait
comme une désobéissance si un temps
un peu long s’écoulait ayant que
M. W. pût partir?
M. Appia: Depuis 1830, pas un
missionnaire n’est mort au Lessouto
à cause du climat. Plusieurs de ceux
qui ont été longtemps dans ce pays,
ont atteint un grancl âge. Coiltard ,
lui, va vers le pays de la mort, mais
notre frère va dans le pays de la vie.
— Quant à la question de temps, il
faut se souvenir que M. Coillard ne
Eeul partir que s’il est remplacé à
éribé. Ce sera une grande consolation pour Goillard et Christel s’ils
peuvent, avant leur départ pour le
Zambèze, confier leurs épousés à un
frère venu d’Europe.
M. Turin: Il est bon que quelques
diffîcullés aient été soulevées. Mais il
est de toute évidence que nous sommes en présence de la volonté de
Dieu. Dieu nous a envoyé M. Coillard ;
des prières ont été offertes à Dieu
pour qu’il suscitât des missionnaires
vaudois. Dieu les a entendues , il a
donné un jeune bomme , d’abord,
puis un ministre. Notre Eglise, loin
d’etre affaiblie, par ce fait, en sera
fortifiée. 11 y aura dans la Mission et
aux Vallées un plus grand esprit de
sacrifice et de plus riches bénédictions de Dieu.
M. Pons: Je parle au nom de
quelques amis intimes de M"" W. Je
le connais depuis 20 ans, et certes
c’est un sacrifice que de prendre
congé de lui. Mais nous ne voudrions
pas donner un ouvrier qui ne fût pas
regretté ici. C’est une offrande de
prémices que nous présentons à Dieu
dans la personne que Lui-même a
désignée. Dieu saura trouver quelqu’un qui puisse le remplacer à Nice.
Si nous offrons notre frère à Dieu,
il y aura bénédiction à Léribé, tout
d’abord, puis aux Vallées et dans
l’Evangélisation.—Notre frère sera
beaucoup plus présent que par le
passé, au milieu de nous. Chacun
priera pour lui et chacun se demandera : Est-ce que je fais ce qui dépend de moi pour l’avancement du
règne de Dieu ?
M. Calvino : Ce fait nous dit; sursum corda! Plus nous nous élèverons
vers Dieu , plus nous serons bénis.
Doct. Chiesi : Je m’abstiendrai de
voter, ne pouvant le faire librement,
vu le besoin que nous avons en Italie
d’ouvriers pour y annoncer l’Evangile.
Un ordre du jour acceptant avec
reconnaissance ¡’offre de M. Weilzecker et eiuirimanl la joie du Synode
de voir l’Eglise entrer dans l’œuvre
missionnaire chez les païens, est ensuite mis aux voix. V^ssernblée l’adopte en se levant.
M. Weitzecker: Si le Synode avait
décidé autrement qu’il ne vient de
faire, je me serais soumis. Je suis
heureux de la délibération qui vient
d’être votée. M. Coillard disait : je
suis convaincu que Dieu fait encore
des miracles. Si Dieu veut me conserver pendant dix ans, en Afrique,
il le fera. Du reste on meurt ailleurs,
comme en Afrique. Si je meurs^ima
tombe appellera un successeur. Un
mot encore. Nous serons forts dans
la mesure où nous sentirons que nous
sommes soutenus par vos prière.«;
Une prière de M le pasteur Pons
termine-cette partie de la séance.
(A suivre}.
; i
6
-.594
ADMINISTRATIONS DE L’EGLISE
1^ pour l’année i 882-83
l(ie. Synode a nommé les diverses
Administralions de la manière suivante :
Table Vaudoise': '
MM.’ P. Lantaret, Modérateur,
i J. P. ,Pons, Mod.-adjoint..
s H. Bôsio, Secrétaire.
'Av. J. Vola, Membre laïque.
' .» Pi’Of. J. B. Olivet, Id.
Comité d’Évangélisation .j
II, MM. Math. Î>ROcnET, Président.
» J. b. Turin évang, . :
. ,)» Alb. Revel prof.'
,, » Doçt. CHiE.sr.
i,i., » J. Pons évang.
■I Commission des hôpitaux vaudois:
MM. D. Pellegrin.
Doct. Lantaret.
' ■ s Prof. Tron. : ‘
)> Prof. NTccolini. •
• IL . » J.'P. Micol past.
' M'embies . éleétifs du Conseil de Tliéologik '
MM. B Pons ministre.
» J. P. Pons pasteur.
■iiTTir'
i.) i'
: 1 : ■
lifts .Tfinpîes, (l’Aiiÿfojïiift
'’¡('voir ie N. 36).’
V.’ — LES PRÉDICATEURS.
1 ||Il<lïious semble tout naturel, en
parlanti des temples d’Angrogne, de
luire aussi quelque chose i des prédiI éateuFs quiiy ont annônçéi l’Evangile
pèndantUant de siècles. ■ L'ni' i'-;
iijlsiiis’appelftient autrefois Barbes,
nora iiqiii signifie oncle, et qui 'se
do-nne encore aujourd’hui aux !personnes âgées! et l’eâjiecla bl es, so i't a u x
Vallées mêmes, soit dans le reste du
Piémont ,* comme aussi à Venise et
en France. Vous entendrez dire en
France oncle Pierre et oncle Jacques,
tout comme maître Jacques et maître
Pierre et cela dans le même sens
dans lequel nous disons âarâa Pierre
et barba Giacou. « 11 me souvient
fort bien, dit Léger, qu’encore avant
l’an 1630, c’était le titre ordinaire
qu’on donnait aux pasteurs... Or de
ce nom de Barbe, vénérable parmi
les Vaudois, les papistes italiens 'ont
tiré le nom de Barbet, qui sigpifie
un chien ii grand poil, et ont de
tout temps appelé les Vaudois Barbetsi parcequ’ils étaient disciples des
barbes, tout de même qu’on appelle
les Réformés Huguenots en France;
si bien qu’encore aujourd’hui dans le
Piémont on ne donne presque jamais
d’autre sobriquet à un homme'de la
religion, si non que c’est un barbet,
de quelque nation qu’il puisse être ».
(Léger* i , 205). '
NôuS'iVoudrions bien pouvoir donner'maintenant lés nomside tous les
pasteurs qui ont successivement occupé les chaires d’Angrogne j. mais
les données que nous pos.sédoiiiê sont
incomplètes a cet endroit et nous
serions l'econnaissants aux amis qui
voudraient bien nous aider à les compléter. Voici en attendant les noms
que nous possédons; m l
I Martin Gounin, martyriséi à Grenoble le 26 avril 1536. — Etienne
No'ël'T5.57. "I '
Geoffroy Varaille (pasteur à St. ,Iean
et martyr), que Léger appelle aussi
ministre d'Angrogne (Léger m, 29)
'•sans nous dire combien de temps il
y a exercé le ministère.| <’•;/!'
Georges Monaslier èn 1561','Jérôme
Miol (en 1584, mort ien 1593), Barthéleipy Miol, Augustin Grbs !Înort
en 1608, Valère et Joseph Grosu fils
'et aides d’Augustin' (<ros dès>1604.
'iVoi|à un temps où Angrogoe -avait
ideiix pasteurs, nous pourrions même
l'difc trois; D.avid Rostaing imorti le
9' mars 1645 ù Pàge de 90iansv'BartlhèlemyîAppia mort doGla peste.de
'24 juillet lfe0,i Le Preux en 1688.
'' (A mivrej.t
^ ' il:'! Corrc0^onbancc '
... ; iraepìttìmBre
V
Mon cher Directeur, ’ '
Celte fois c’est bien à laipluie, et
uniquement à elle, que vous deve%
cette lettre; vous la receverez^ pro-"
7
bablement un ■ peu lard pour lui
donner place dans voire prochain
numéro; le mal n’est pas grand si
vous, ayez, comme je le suppose,
abondance de matière, et elle ne
perdra ni ne gagnera rien à attendre
une semaine, n’étant pas de ces choses
qui s’améliorent en vieillissant.
Sans y avoir été envoyé par la paroisse à laquelle j’appartiens, j’ai fait
une apparition à notre Synode. Autant que je le puis . je ne manque
jamais la séance du jeudi malin.
Cette fois, elle s’est prolongée dans
l’après-midi, et je n’en ai pas été
fâché; j’en ai plutôt grandement joui.
L’on a beau nous parier souvent de
là sympathie et de l’aifecLion chrétienne dont tes Vaudois sont les objets de la part des églises évangéliques
dé tous les pays ; nous avons beau
connaître' de nom Un.,b‘Op'■'nombre
de ces'jperfebnnes de Dieii qiii sont
au premier'rang parmi'nos* artiis';' il
me semblé que Wons ne les'connaissons ni eux 'nî'reurs églises avant de
les avoir vus et 'entendus'.''C’est ce
qui explique l’empressement avec lequel on accourt des paroisses voisines dé La Tour pour assisterla la
réception Mes ■ délégués' étrângerâ; Je
ne sais pour quelle causé le cotiéo'érs
a été, tétte année, sensiblement inférieur à ce qu’il était, l’année dernière, par exemple. Le temps pluvieux n’est ni un motif suffisant
d’abstentioii, ni une explication plausible. Quant â moi c’est cette séance
qui m’attire plus que tout autre chose;
à moins que je ne sois informé d’avance que quelque question importante doit être débattue. J’entends
par questions importantes celles aui
intéééssen.1 à' ü'niûàut degré, s-oitf|e&
paroisses des Vallées, soit l'œuvre
d’évangélisation. Car quant aux questions purement personnelles, au lieu
de m’attirer elles m’éloigneraient si
je savais qu’elles fussent soulevées.
D’après ce qu’on m’a dit, â mon arrivée à La Tour et après la clôture
du Synode, je me suis félicité d’avoir
échappé à certaines discussions dont
je ne comprends maintenant ni la
cause, ni le but.
J’ai donc entendu beaucoup de
choses extrêmement intéressantes qui
’nous ont été apportées d’orient et
d’occident, du septentrion et du midi ;
mais comme je pense que le Témoin
en parlera à ses lecteurs plus,,longuement que je ne puis le faire,,' je
n’ai garde de les énumérer. Même si
j’ai voulu vous écrire, c’esl. uniquement sur une question de, peu d’importance et à laquelle peul-êlre, là
plupart des auditeurs n’anront pas
Fait attention. — Le pasteur américain
du sud de l’Afrique, M. Murray, je
crois, nous a dit que, dans son église
et dans les églises voisines, il y avait
un très grand nombre de familles du
nom de Malan, et' que l’on savait
pour certain qu’un seul homme’ de
ce nom était arrivé à la colonie il y
a environ 200 ans (ai-je bien entendu?)
D’oi'i il conclut que l’accroissement'
merveilleux des israëlites dans la
terre de Gossen n’a absolument rrèn
d’impossible ou de miraculeux,!
Je n’avais jamais entendu dire que
les adversaires de la Révélation eussent aussi attaqué ce récit de la
Genèse; je ne m’en étonne pas du
reste, puisqu’ils ont poussé la folie
jusqu’à soutenir que le momie jl’a
pas étéer'ée, mais qu’il s’est fait tout
seul ! ~ Si j’étais plus Tort mathématicien que je ne Im suis , ,je crois
queje rne ferais fort de prouver que
l’accroissement extraordinaire de la
famille de Jacob est tout ce qu’il y
a de plus naturel.
Ce que je puis alléguer à l’appui
de ma conviction intime à ce- sujet
c’est le fait suivant. Un jeune couple
(24 et 20 ans) émigré aux Etats-Unis
il y a 56 ans, compte aujourd’hui
(sans parler de (Quelques morts) 160
enfants, petits enfants ou arrière-petits
enfants. A quel chiffre s’élèvera leur
postérité dans 340 autres années ?
— Une vie sobre, l’abondance de
nourriture, un bon climat et la bénédiction de Dieu opèrent des merveilles, même aujourd’hui. ’
Voire dévoué
Jacques,
8
1
Appel eli faveur des Vamtnis
du viiiiige líe Briinissiird (Ar\irii\)
Nous avons reçu le 25 août la lettre
ci-après que nous n’avons pas pu
Eublier plutôt et que nous sommes
eureux de pouvoiraujourd’hui placer
soUs les yeux de nos lecteurs, en la
Taisant immédiatement suivre d’un
commencement de réponse.
Arvitìux u!i Qii«yras (Hautes-Alpes),
■H !I.U\I 1S>^Î,
Monsieur et honoré frère,
Le plus considérable village de la
commune d’Arvieux, dit Brunissard,
vient d’être la proie des flammes.
Samedi dernier, en moins de deux
heures, vingt-cinq maisons étaient
anéanties par l’embrasement, sans
que la plupart des malheureux propriétaires pussent rien arracher à
t’incendie. (Is demeurent donc sans
asile, sans pain et à peu près nus,
car ils ont été surpri,s dans leurs
champs tels qu’ils s’y livrent à leurs
travaux pendant la chaleur du jour.
Et maintenant nous sommes aux
approches de l’iiiver, sous le plus
rigoureux des climats français. —
C’est vous dire, honoré frère, que si
lesVaudois piémontais pouvaient venir
un peu au secours de leurs frères
français, tombés dans l'inforlune,
sans qu’il y ait de leur faute, e( cela
au moyen d’une collecte dans leurs
églises, ou aulrement, ils feraient la
meilleure des oeuvres... Veuillez aussi
prier pour que le Seigneur sanctifie
celte épreuve pour le salut de ceux
qui en souifrent...
! E. Liotakd past.
Nous pensons que la Table s’occupera de cet objet'“dès sa première
séance et que les paroisses seront
invitées à s’intéresser activement à
cette grande infortune de nos frères
d’Arvieux. En attendant que cet appel
leur soit adressé et qu’elles y aient
répondu d’une manière convenable,
nous ouvrons dès aujourd’hui une
soqscriplion en faveur des incendiés
de Brunissard en inscrivant en tête
de la liste: •
M. le chev. docteur Monnet pour
fr. 60, et le Témoin pour la modeste
somme de fi'. 5.
M. le doct. Monnet destine également la somme de 20 fr. au village
du Baux.
A ÍN .X O rs OES
L’examen do Concours aux Bourses
Anonymes iBtirgess-Kinnaird) est fixé
au jeudi 21 septembre courant, et
cornmencera à 8 heures du malin
dans une des salles du Collège.
Un examen pour l’obtention du
brevet de la Table aura lieu dans le
courant d’octobre prochain, si aurnoins un régent déjà en activité, ou
un élève régent s’annonce avant la
fin de septembre pour le subir.
Le Collège, l’Ecole Latine de Poraaret, l’Ecole Normale et le Pensionnat s’ouvrent le 2 octobre par
l’examen ordinaire d’introduction.
L’Ecole de Théologie se rouvre le
3 octobre à 10 heures du matin.
Chianiure et Mas,carelli Libraires-Editeurs
À UHiMiKOL
L’BlïïiltllK liES iGLim VâllüülSliS
par
F. GILLES.
Dph.c roi. in, /io d'rninron SOO pag. riincun
Pi'ij; firn fieux rutfijnen fr. S. '
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' Pignerul, lmp. Chiaiiture et Mascarolli.