1
Htiltlènae année.
N. 14.
11 Avril 1873.
L'ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
$|iéeiHlemenl consiicrée aux inléréls matérrels et spiriluels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables,
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
, occupeut
PBIX D ABORNBMENT 1
UaliH, ^ doiniciie (un an} Fr. 3
Suisse.................» 5
Franco....................»6
.Allemagne.............»
Angleterre, Pays-Bas . » 8
Vn nftmérù séparé: 10! ceut.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BaREADX 0 ABOMIIEMENT
Torre-Pku.ìcb : Via Maestra,
N.42, (Agenzia hibiiografica)
PiQNKRoL : J. Chlantore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
. près le N. 22.
Florbncb : Libreria Evangelicà, via de'Fanzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour radminisiration
an Bureau A Torre-PeUice,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : à Mr. E. Alalan
Prof, à Torre-Pellice.
!Hommalr*e.
Le vendredi saint. — Questions scolaires. — L’ universaliste mourant {suite et
fin J ^Poésie: Le Calvaire. — Nouvelles
religieuses. — Chron. Vaudoise. ~ Chronique Politique.
LE mnmi sai^t
De tous les jours de la semaine
sainte, le vendredi est cehri qui
est célébré dans nos vallées avec
lé plus de solennité, parceque nou-s
rappelons dans, ce jour la mort de
notre Seigneur Jésus Christ sur la
croix à hotré place, à cause de
iVes péc'hés et pour nous obtenir
une rédemption »éternelle. C’est
dan.s ce jour que notre Sauveur a
fait entendre du haut de la croix
ces paroles: Tout est- accompli] la
loi de Dieu est accomplie, le grand
sacrifice est accompli, le salut des
hommes est accompli.
Mais Gé' jour est aussi célébré
par notre Bglise contny un jour
de jeûne et d’humüial&Ds. Nous
n’avons pas begpin die justifier ce
choix.! Ch,acttn.B%isit fApilement le
rapport intime qu’il y a entre le
vendredi saint et un jour de jeûne,
entre la mort de Jésus Christ, le
saint et le juste pour nos péchés
et un jour d’humiliations.
Mais on peut se demander si c’est
conforme au protestantisme , ou
mieux aux prinodpes évangéliques
d’établir ainsi qu’une Eglise doit
jeûner à jour fixe; si ce n’est pas
contraire â la liberté, à la responsabilité individuelle. Nous sommes loin de le penser. Nous croyons
qu’un roi, qu’un président de république peut, sans dérpger aux
principes évangéliques, établir un
jour d’actions de grâces ou d’humiliations, inviter ses sujets ou
ses concitoyens à.s’y. associer;
pourvu qu’une libeptéientière leur
soit laissée de .s’ea abstenir et
que cette abstentioil n’entraîne
aucune conséquence civile; à plus
forte raison une Eglisé est-elle autorisée à fixer un jour de jeûne
sans nuire au princij^e protestant
et pourvu que ceux 'qpi jeûnent
ne le fassent pas pac hypocrisie
ou seulement par habitiidé, mais
2
-108
en suite d’un besoin senti et pourvu que toute liberté soit laissée
aux fidèles; car il en est du jeûne,
comme de la prière, de la sainte
Cène et de tout acte du culte ; il
faut qu’ils soient accomplis en
esprit et en vérité, par des hommes de franche volonté et dans
l’esprit de ce passage de l'Evangile : « Pourquoi est-ce que les
disciples de Jean jeûnent souvent,
et font des prières, pareillement
aussi ceux des pharisiens ; mais
les tiens mangent et boivent? Et
il leur dit ; Pouvez-vous" faire jeûner les amis de l’époux pendant
que l’époux est avec eux ? Mais
les jours viendront que l’époux
leur sera ôté; alors ils jeûneront
en ces jours-là. Puis il leur dit
cette similitude : «Personne ne met
une pièce d’un vêtement neuf à
un vieux vêteraeijt; autrement le
neuf déchire le vieux, et la pièce
du drap neuf ne se rapporte point
au vieux ». Luc v. 33-36.
QIESTIONS SCOLAIRES
PAR M. AIMÉ HUMBERT.
Basez tout enseignement moral
sur la morale qui découle de la
Bible et insistez sur ce qui la distingue de la morale vulgaire.
On a beau prétendre qu’il n’y
a qu’une morale, une morale universelle, indépendante de la religion. Quelques citations démontreront qu’il y a certainement à
cet égard, dans le monde en général, et parmi notre peuple en
particulier, deux courants très opposés et qu’il est impossible, de
confondre.
N’entendons-nous pas proclamer
de nos jours, que toutes les religions sont bonnes^ pourvu qu’on'
les observe, et qu’il est du devoir
de tout bon citoyen de se tenir
attaché à la religion de ses pères?
— Voilà un principe qui, bien appliqué, en remontant aussi haut
que le comporte notre tradition
religieuse, nous ramènerait tout
droit dans les forêts de chênes
pour y célébrer le culte de Bélus.
Et que dire de tant d’adages qui
circulent journellement comme de
la fausse monnaie, dans nos villes
aussi bien que dans nos campagnes : — Aide-toi et Dieu t’aidera.
— Qui travaille, prie. (Ne pas confondre avec: Prie et travaille). —
Les affaires avant tout. — Qui ne
hasarde rien, n’a rien. — Un tu
le tiens vaut mieux que deux tu
Vauras. — On ne vit qu’une fois.
— Il faut que jeunesse se fasse.
— Après nous le déluge. — Quand
on est mort, c’est pour longtemps.
— Charité bien ordonnée commence par soi-même. — Chacun
pour soi et Dieu pour tous I
Encore faut-il se féliciter lorsque les bonnes gens qui répètent
machinalement ces sentences, ne
s’imaginent pas reproduire quelques passages des évangiles et n’y
ajoutent pas solennellement la formule ; Comme dit saint Matthieu I
L’exemple est la première condition de succès de la discipline
éducative. Eh bien, prenons-nous
assez au sérieux dans notre vie
journalière des recommandations
telles que celles-ci :
, Ne .vous conformez point à ce
3
-107
présent siècle, mais soyez transformés par le renouvellement de
votre intelligence fRoM. xii, 2).
— Pensez aux choses qui sont en
haut et non à celles qui sont sur
la terre (Col. ni, 2). — Glorifiez
Dieu en votre corps et en votre
esprit (1 Cor. vi, 20). — Tenez
les autres en plus haute estime
que vous mômes (Phil. ii, 3). —
Regardez, non pas chacun à son
intérêt, mais chacun aussi aux
intérêts des autres (Phil. ii, 4).—
Gardez-vous de l’avarice, car encore que les biens abondent à
quelqu’un, il n’a pourtant pas la
vie par ses biens (Luc xn , 15).
— Ne soyez pas en souci pour
votre vie, de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi
vous serez vêtu (Luc xn, 22).
L’auteur parle successivement
de Véducation des sens, de Vhygiène, de l'éducation du corps. —
L’éducation du corps, dit M. -Humbert, exige plus d’attention que
jamais, dans une époque telle que
la nôtre, où cet indocile serviteur
de l’àmè a tant d’occasions de s’amollir, de ne plus être dans la
nécessité de s’aguerrir à la marche,
à la fatigue, ni au froid , ni au
chaud, ni à la soif, ni à la faim,
ni aux privations quelconques,
Puissent nos populatios agricoles résister à la fatale aberration
qui pousse aujourd’hui tant de
campagnards valides à quitter la
charrue pour l’atelier ou pour les
professions serviles! Partbut, autour de nous, les campagnes se dépeuplent et les cités regorgent d’un
prolétariat misérable,, dont le flux
grossissant menace constamment
de rompre les digues de fer et
d’acier qu’on lui oppose...
Amis de la paix universelle ,
conservez religieusement vos principes , mais laissez encore vos
enfants jouer avec des soldats de
plomb; ne nous opposez pas à
l’introduction des exercices à feu
dans nos collèges, ni au développement de l’esprit militaire, ni à
l’introduction de la gymnastique
jusque dans les écoles de la campagne.
Enfin, parlant de l’éducation intellectuelle, M. Humbert dit: Nos
programmes scolaires, à tous les
degrés del’enseignement, s’enflent,
si l’on peut s’exprimer ainsi, d’année en année; et plus on y ajoute,
moins on trouve de satisfaction
dans les résultats obtenus. A mésure que les élèves acquièrent quelques données plus ou moins superficielles sur les branches d’étude
d’une importance secondaire , on
remarque-qu’ils restent au dessous
du niveau des connaissances que
l’on possédait autrefois dans les
branches reconnues essentielles ,
telles que la lecture , l’écriture ,
l’orthographe et l’arithmétique.
Décidément, nous nous fourvoyons : — il faut en revenir à
enseigner moins de choses, mais
à les bien enseigner. — Faisons
moins, mais faisons mieux, travaillons à former des homnaes qui
répondent à la recommandation
que donnait Montaigne pour le
choix d’un précepteur, c’est-à-dire
qu’ils aient « plutôt la tête bien
faite que bien pleine ».
4
—loê
LTK1VËRS4LISTË mOtIR\I\T
fSuite et fin, V. N. iSl.
Me souvenant que peu avant il avait
paru plus calme lorsque je priais auprès
do "lui, je lui demandai s’il voulait que je
fisse une courte prière avant de le quitter?
« Pas ici, » dit-il d’un tou déterminé.
« Priez dans l’autre chambre, si vous le
voulez. Ne priez pas ici. Je ne puis prier,
et je ne prétends pas le faire. Je suis
bien loin de prier ! Mou jour est passé !
La moisson est passée ! Mère , je désire
que vous alliez dans l’autre chambre, si
vous avez besoin de prier ».
Nous allâmes dans une autre chambre,
où nous trouvâmes son père qui avait
probablement entendu tout ce qui avait
été dit. Le vieillard avait l’air indifférent,
et lorsque je lui parlai de la nécessité de
se préparer è la mort, il parut aussi dur
et aussi froid qu’une pierre. Pendant que
nous nous agenouillions pour prier, il
s’assit Pt regarda au dehors.
.\vant de quitter la maison je rentrai
vers le malade. Il paraissait très inquiet
et agité, mais je crois que ses souffrauces
n’étaient pas corporelles. Le médecin arriva, tâta le pouls, le questionna , donna
quelques prescriptions en disant qu'il pensait qu’il serait mieux le lendemain et le
laissa.
«Je serai mort demain,» dit le malade
sèchement, sans changer de position et
sans avoir l’air de s’apercevoir de la' présence de personne.
Je lu^ parlai encore brièvement de la
miséricorde de Pieu, de Jésus toujours
prêt à le sauver, je l’exhortai à prier,
puis je lui dis adieu , et le quittai sans
qu’il daignât répondre.
J’appris ensuite qu’après mou. départ il
demeura très longtemps« silencjeux , ne
répondant que rarement aux questions
qu’on lui faisait, mais que de temps en
temps il se tournait de côté et d’autre en
gémissant. Son père lui apporta un papier
qu’il voulait lui faire signer çonjrae testament. Il refusa de le faire. Le père revint
encore â la charge. On le lui lût. Des témoins furent appelés, mais il reftisa de
signer. « Mon père »' ditdl mdenieiil,
« vous m'avez enlraioé dans le pédié,,
dans les pièges dû diable ! Vous m’avez
perdu pour toujours i Et maintenant vous
voulez encore me faire signer ce papier
aQn d’enlever à ma femme et à mon
enfant leur uflique soutien'! Vous savez
qu’il u’est pas juste que je le fasse.
Plusieurs fois, pendant la nuit, son père
le sollicita de signer ce testament. Il
refusa résolument alléguant parfois les
motifs de son refus. Mais à la fin il signa,
fatigué des importunités incessantes de
sou père, ou, ce qui est plus probable,
dans UQ moment de faiblesse oü il ne
savait pas ce qu’il faisait. Le testament,
toutefois , ne fut pas reconnu valable par
le Tribunal.
Le lendemain matin de bonne heure,
je fus le voir. Le docteur venait de le
quitter , faisant encore espérer à ses amis
qu’il guérirait, quoiqu’il ajoutât qu’il ne
s’altendait pas à le trouver si mal, mais
que les symptômes n’étaient pas alarmants. Je suppose que son opinion n’était pas basée sur l’état moral du malade, et, à ce point de vue, je suis sûr qu’il
avait raison. En entrant, je fus frappé
de l’altération qui était survenue ; il paraissait avoir dix ans de plus que lorsque
je le quittai la veille au soir. Il était évi*dent que sa fin approchait. Sa voix était
profonde et rauque, sa respiration courte et
difficile, ses forces diininuées, son regard
vague et délirant. Il parlait d’une manière
incohérente et parfois sur les plus-étranges ■
sujets ; cet état avait duré toute la nuit.
De temps en temps sé manifestaiemt des
intervalles lucides. Peudant un de ces
intervalles j’essayai de causer avec lui ;
mais il ne fît aucune attention. Je lui
olfris de prier avec lui, mais il répondit:
« La prière vient trop tard, la moisson
est passée ». Se retournant immédiatement
sur son lit il poussa un. cri de détresse et
resta tourné vers' le mur. Bn moment
après- if était de nouveaa dans le déHre.
Je ne puis rapporter ioi ce qu’H dit dans
ses rêveries ; mais je remarquai que ses
pensées paient, occupées'de son père-d’une
manière très pénible.
Je restdl lâ longtemps. Lorsqu’il avait
'un moment lucide', je m’entpete-iWiS'avee
sa mère et sa femmé, espérant qQ*it écou-
5
-109
terait ce que nous disions, connne il avait
fait le jour précédent ; mais il ne parut
pas y prendre garde.
Je lis une attention particulière à la
manière dont il se comportait avec les
personnes qui l’entouraient, comme je
l’avais fait la veille , et je remarquai qu’il
continuait à ne parler à sou père qu’avec
la plus grande répugnance , et comme s’il
l’eût détesté, ne pouvant souffrir de le
voir. Il le suivait dgs yeux lorsqu’il entrait dans la chambre ou qu’il eu sortait,
avec un regard de haine; tandis qu’avec
sa mère, ses manières étaient toutes différentes. Il lui parlait affectueusement et
la regardait longtemps avec un regard de
tendresse et de profond intérêt. S’il la
voyait pleurer il s’efforçait de la consoler.
Pour sa femme et son jeune frère il se
montrait aussi très affectueux. Ses yeux se
reposaient sur eux avec une grande affection. — Je m’absentai quelques minutes,
et lorsque je rentrai, je trouvai qu’il déclinait rapidement. Je crus de mon dévoir
d’avertir sa femme et sa mère que je ne
pensais pas qu’il passât la journée. Elles
parurent étonnées et firent immédiatement
appeler le docteur, mais lorsqu’il vint il
le trouva mort. Trois heures après que
je l’eus quitté il expira avec les paroles
du délire sur les lèvres.
Il ne nous appartient pas de décider du
sort de cet infortuné, mais qui désirerait
mourir comme lui? Que je meure de la
mort des justes, et que ma ¡in soit semblable à la leur.
Je n’ai aucune raison de présumer que
le caractère du père ait subi aucun changement. Aux funérailles de son (ils il parut
très affecté, et j’espérais quetson affliction et que les actes sérieux <le cet
évènement solennel et émouvant auraient
fait une impression durable sur son
esprit. Mâts , lorsque je le visitai le jour
suivant, je le trouvai occupé à examiner
les papiers de sou (ils, ainsi que leteslamebt qu’il l’avait contraint de signer la
nuit qui précéda sa mort; et quoique sa
femme lui rëpfoch$tde s’occuper de telles
choses dans un pareil moment, il n’en
continua pas moins. Dans la suite, jusqu’au jour de sa mort', rien u’a pu me
taira croire qu’n 'eût'changé.
Mais il n’en fut pas ainsi du jeune frèré
auquel le mourant avait donné des avertissements si solennels et si affectueux.
Ce jeune garçon en a gardé soigneusement chaque parole dans son cœur. Il
était très obéissant et respectueux envers
son père pour toutes choses excepté une
seule. Dans tout Ce qui regardait la religion il était aussi ferme qu’uu rochèr
contre les instigations de son père. Il le
quittait immédialemeut, si son père disait
un mot sur ce sujet. Jamais ce dernier
ne put réussir à lui faire abandonner l’église ou violer le jour du repos. Je l’ai
très bien connu pendant des années. Sa
Bible et sa mère étaient ses conseillers ,
le sabat était ses délices. Il chercha le
Seigneur et le trouva ; et lorsqu’il me racontait la manière dont il était parvenu
è la connaissance du salut il faisait allusion aux paroles qUe son frère mourant lui
avait dites; mais il ne rappelait cette circonstance qu’avec douleur et en répandant beaucoup de larmes. Je suis convaincu que soit lui, soit la veuve de son
frère, sont des enfants de Dieu par la foi
en Jé.sus-Christ notre Sauveur.
Traduit par c. c. p.
LE CAL\4IRE
Il est un lieu cher à mou cœur,
Où s’accomplit le grand mystère
Du salut de l’homme pécheur :
Ce lieu sacré , c’est le Calvaire.
Lieu d’effroi, d’angoisse et d’horre'ùr ,
Car le Fils bien-aimé du Père,
Devenu l'homme de douleur,
Fut mis en croix sur le Calvaire.
Lieu d’espoir, de paix , de confort : Donnant, pour moi, sa vie entière,
Jésus me soustrait à la mort
En expirant sur le Calvaire.
Portant sur la croix le grief
Qui me plongeait dans la misère,
Christ, incliuant sou divin chef;
Mourut pour moi sur le Calvaire.
6
-lio.
Descendu sur la terre en deuil,
Il fit resplendir la lumière
Dans les ténèbres du cercueil
Par sa mort sanglante au Calvaire.
Pleurant sous le poids'du péché,
Je vois sur la croix salutaire
Jésus, de ma douleur touché,
Me pardonnant sur le Calvaire.
Satan m’offrQ un mortel appât ;
Mais Jésus entend ma prière :
À l’heure du cruel combat,
Mon sûr asile est au Calvaire.
Dans le repas de charité.
Je vois Jésus priant le Père
Pour celui qu’il a racheté
Quand II mourut sur le Calvaire.
Lorsqu’enfiu mon jour expirant
M’annoncera l’heure dernière,
Je jetterai d’un œil mourant
Encore un regard aii Calvaire.
J. D. C.
rdtigteu0C0
Angleterre. — La mission de sir
Barile Frère auprès du Sultan de Zanzibar
au sujet de l’abolition de la traite des
nègres a définitivement échoué. Ni instances ni menaces n’ont pu le décider à
signer le traité qu’on lui proposait.
F*arîs. — Le journal des Missions
annonce la mort de M. Samuel Holland,
l’aîné'des trois premiers missionnaires que
les églises protestantes de France ont eu
le bonheur de voir sortir de leur sein
pour aller annoncer l’Evangile aux païens.
— M. Rolland; était né à Pierre-Fontaine,
dans le Doubs. Il fut de bonne heure sous
l’influence du fondateur de l’institut de
Glay, auprès duquel il a appris à connaître
et à aimer le Sauveur. Il n’a jamais voulu
savoir autre ,chose que Jésus-Christ et
Jésus-Christ crucifié. Il était parti pour le
cap de Bonne-Espérance en 1829 et ainsi
il a travaillé pendant plus de 40 ans parmi
les Bassoutos, an milieu'desquels il est
mort le 18 janvier dernier. Il a beaucoup
travaillé et avec succès. Maintenaùt sa foi
s’est changée en vie.
— M. le pasteur Appia a été installé,
le dimanche 23 mars, comme pasteur titulaire de l’église luthérienne de Paris. Il
s’occupera particulièrement de la paroisse
de Bon Secours (.faubourg Saint-Antoine).
l'Eglise Libre}.
Hollaruie. - D’après 'une lettre
adressée à Y Eglise Libre, ]es, congrégations
indépendantes et évangéliques font de
grands progrès dans les principales villes
de Hollande.
INiaples. — Nous apprenons avec
douleur la nouvelle de la mort de M. HudryMeoos. Atteint d’une grave maladie, il avait
quitté Genève et s’était rendu à Castellamare oh il a passé l’hiver. 11 a rendu son
âme à Dieu à Naples le 22 mars dernier.
Grand ami de la Savoie sa patrie et de
l’Italie, il a, dans plusieurs occasions, pris
la pjume pour les faire connaître et pour
les défendre. Il a rédigé pendant longtemps
le Glaneur Savoyard, puis il a eu part à
la direction de La Liberté Chrétienne. Ses
articles sur l’Ilalie dans le Journal de Genève sont aussi bien écrits que bien pensés.
Son travail sur l'Israël des Alpes publié
dans La Revue des deux inondes, sont, à
notre jugement, ce qui a été écrit de plus
profond et de plus vrai sur les anciens
vaudois, sur leur origine et sur ce qui les
distingue des autres sectes du moyen âge.
Nous espérons que ces doux articles seront publiés à part'et ainsi mis à la portée
d’un plus nombreux public. — M. HudryMenos n’avait que 49 ans; depuis longtemps il avait consacré ses meilleures
forces à la défense et à la propagation des
des vérités évangéliques.
Rome. — Pendant que M. Gavawi
démontrait devant un nombreux auditoire
l’inutilité des ordres monastiques., on entendit lout-à-coup, près de la porte, un
bruit semblable à celui d’un corps qui
tombe. C’était une bombe en grès, chargée
à mitraille, que deux anciens soldats du
eet un jeune étudiant avaient lancée ,
eusement sans résultat, pareeque la
bombe mal préparée n’éclata pas. Les trois
coupables furent arrêtés et condamnés
pour avoir iroiiblé une assemblée religieuse, l’étudiant, à trois mois de prison
et les deux autres, à un mois.
7
-111
Chronique Cáuhoioe
La Tout-. Nousavous eu l’avantage
d’entendre , dimanche dernier, deux évangélistes M. Aug. iMalan de Messine et M.
Aug. Meille de Florence. — M. Malan nous
a parlé de l’oeuvre de Sicile, de Riesi
d’abord, où, comme nous le voyons aussi
par la lettre de M. E. Long à I’êco délia
Verilà, il y a deux lieux de culte ouverts
à la prédication de l’Evangile. L’un de
ces lieux de culte est l'Ecole communale
que la municipalité veut bien prêter aux
Evangéliques pour le dimanche. Nous recommandons cette excellente nouvelle au
Conseil communal et à la Commission
scolaire d’Angrogne. C’est dans cette école
qu’a lieu le culte principal fréquenté par
plus de 100 auditeurs. Dans l’autre local
ont lieu les réunions du dimanche et du
jeudi soir, suivies par 40 à 60“"personnes.
Il n’y a pas encore à Riesi «ne Eglise
constituée; la Sainte Cène n’y a pas encore
été célébrée. — Un catalogue a été ouvert
où sont invités à s’inscrire tous ceux qui
déclarent :
I ) De croire à l’Evangile comme à la
vérité qui sauve;
2) De vouloir vivre conformément à la
parole de Dieu;
3) Do vouloir fréquenter réguli.èrement
les assemblées du culte évangélique ;
4 > De vouloir contribuer au bien spirituel et matériel de l’Eglise.
II y a déjà jusqu'à aujourd’hui 140 signatures et on en attend d’autres.
Une école évangélique a été ouverte
par l’instituteur Giardina avec seize élèves;
elle en compte déjà trente quatre et, tous
les jours, il y a de nouvelles demandes.
— Tous ces enfants fréquentent aussi l’école du dimanche et commencent à chanter
avec entrain nos hymnes sacrés.
C’est là un fait très réjouissant, car
comme nous le disait M. Malan , c’est en
Sicile, et tout spécialement dans la province de Caltanisetta, à laquelle appartient
Riesi, qu’il y a la plus forte proportion
de nos 16 ou 17 millions d’illettrés.
M. Majan nous a entretenus ensuite brièvement de la station de Palermo, la plus
ancienne de la Sicile, de celle de Catania
et a rappelé le souvenir de notre frère
Gregori qui y est mort du choléra, victime
de son dévouement, ensuite de celle de
Mes.sine. Ici il s’est spécialement arrêté à
nous faire connaître, comme il l’avait
déjà fait dans une autre occasion, les
difficultés que l’on rencontre à Irouver
des lieux de culte convenables. Cette difficulté n’existera plus pour la Congrégation
de Messine qui vient d’acquérir une an*
cienne église catholique hors d’usage depuis longtemps. Cet achat a été fait pour
la somme de 20.000 francs que la Commission d’Evangélisation a pris à sa charge.
Il en faut 12.000 pour les réparations et
pour l’ameublement ; cette somme doit
être fournie par la congrégation de Messine
et par ses amis. Déjà une assemblée composée do 40 membres environ de cette
église, a souscrit, séance tenante, pour
2500 francs; M. .Malan espère que la somme
sera doublée; d’autres dons ont déjà été
faits; ainsi un anglais qui avait promis
100 livres sterliugs a donné 3000 francs.
— M' M. nous a parié enfin de la plus
jeune des congrégations de la Sicile de
celle de Trapani où l'évangéliste M. Fasulo,
ancien militaire, puis instituteur, et enfin
chargé de la direction de cette station,
a eu beaucoup à souffrir du fanafisme des
habitants de cette ville. M' M. rend un
très bon témoignage à cet ouvrier dont
il loue la droiture, la patience et l’humilité.
Une collecte faite à la porte du temple
neuf de la Tour, a prodqit soixante et
quinze francs destinés au lieu de culte'
de Messine; des dames collecti ices se sont
chargées de grossir un peu cette somme
en fai.sant circuler une liste de souscription.
M. Meille nous a entretenus , d’abord
au collège à la réunion mensuelle de la
Société locale d’Evangélisation , ensuite
au temple, de sa réccute tournée en Angleterre dans le but d’intéresser le public
de ce pays à notre œuvre. Prenant pour
point lie départ Londres (jui est le siège
d’un des deux comités fondés en faveur
de notre mission italienne par les soins
de nos amis d’Angleterre et d’Ecosse, et
tout spécialement du regretté D' Gutbrie,
M. Meille nous a fait parcourir avec lui
l’Ovest et le Nord de l’Angleterre et ensuite l’Irlande de Dublin à Belfast. Il nous
a parlé avec enthousiasme et reconnaissance de l’accueil plein de cordialité qu’il
a rencontré presque partout, et, entr'autres villes, à Clifton, à Cheltenharn où se
trouvent de nos amis bien connus, à Cambridge, où M'”' Gilly lui a fourni l’occasion
de s’adresser aux professeurs de cette
célèbre Université. — Nous ne pouvons
suivre M. Meille dans ses pérégrinations;
et nous nous contentons de citer un seul
fait, c’est le don généreux d’une guinée,
(25 francs) d’un simple ouvrier; son
pasteur a assuré à M. Meille que ce n’est
pas le seul que cet homme ait fait pour
des œuvres de bienfaisance ou d’évangélisation. Ce seul fait dit plus que beaucoup do raisonnements, -i- Aidez-vous et
nous vous aiderons, tel est la conclusion
la'plus ordinaire do tous les discours de
8
Dosamis, lesquels savent bien pouFtant
que nous ne pouvons pas beaucoup faire,
mais qui savent cep'etidant aussi que nous
pouvons faire plus que nous ne faisons
pôür rEvangélisâtion de l’itaiio.
AU commencement de la réunion, après
la lecture d’une portion des Actes des
Apôtres, le président de la réunion qui
a eu lieu au Collège a fait Observer, entr’autres choses, combien Saint Paul a voyagé et que , à son exemple, la vie du
missionnaire est une vie de voyages. Celte
pensée n’a pas été développée;’elle mérite
de l’être.
. COLLECTES
en. fneur des Missions étrangères.
Liste précédente ... ; Frs. 82& 70
La paroisse de Villar ... * 136 —
L’Ecole du dimanche de la Tour
et ses amis par M. Trou . » 15 —
Frs. 979 70
Cttront(|ue
Italie. — La Chambre a longtemps
discuté sur l’impôt de la moùlure et spécialement sur le compteur. — Le narli de
l’opposition était en nombre, môme, a.ssure-t-on, au grand comptet. Soixante députés appartenant au parti modéré étaient
absents; cependant le ministère a eu encore une majorité de vingt-trois voix.
Le rapport sur la loi de l’abolition des
corporations religieuses est imprimé et à
été distribué dernièrement aux députés.
La discussion aura lieu après les vacances
de Pâques.
icfasno^. — Le président de l’Assémblée nationale a donné sa démission et a
été rempFacé par M' Buffet.
Espagne. — Socialistes au Sud,
Carlistes au Nord, indiscipline dans l’armeé, désordre et anarchie partout; voilà
le triste état de l’Espague.
Pregati inseriamo :
Torre-Pellioe, 7 aprile 1873,
IH*' Signor Redattore,
L’Associazione Operaia di Torre-Pellice,
permetlc,si di ricorrere alla di lei bontà
per raccomandare ai concittadini nostri
l’opera tilantropica della fondazione di un
fondo sociale pel soccorso degli operai divenuti infermi, come dalTart. 61 del oostro
Regolamento.
— Abbiara bensì. Signore, i mezzi onde
soccorrere convenevolmente dorante le
lor malattie »momentanee, i compagni
nosWi incapaci allòri df lavorare; per
questo preodoDsi le contribiiziòni mensili,
versate nella cassa della Società da ogni
membro che ne fa parte.^
— Abbiam pure dato principio fra noi
ad un Comitato detto di Previdenza, coll’incarico di comprarci pel nostro uso,
ali’ingrosso, i vini ed i commestibili pib
necessari e rivenderli poscia al minuto'
ai membri delle nostre famiglie, quasi al
prezzo dell'acquisto; vantaggio non indifferente per ognuno che voglia e sappia
approfittarne.
— Ed in ultimo, colle nostre contribuzioni personali e coll’aiuto di benevoli
amici , abbiamo stabilito una piccola Biblioteca islruttiva, morale, circolante onde
nutrire la mente ed il cuore di coloro i
quali conoscono l’immensa utilità che
arrecano le buone letture.
Tutti grandi vantàggi df cui va felice
la Società.
— Ma chi verrà io aiuto ai oostTi Operài
che diveqtano infermi dopo una lunga vita
di lavoro e di privazioni, lavoro che! bob
cessa e pur troppo è spesso improduttivo ?
— tluella perspettiva di mali di Ogni'
genere, che son già ed ioevitabtlmenite
saranno la sorte di un gran numero di
infra noi, ci preoccupa giustamente e ben.
a ragione. —, Quindi credemmo bene di
fondare una cassa collo scopo di provvedere, all’avvenire, al bisogno segnàfàtoattualmente, associandoci mediante contribuzioni personali e generali ed in conformità ai nostri Regolamenti. — Ma, sig.
Redattore, se la nòstra intenzione è buona
ed umanitaria, sentiamo ehe^ colle sole
nostre forze, mai noo potremo realizzarla.
— Or bene,: in tutti i Comuni e borghi
circonvicini ove esistono Società Operaie,
i signori ed i ricchi borghesi, sonosi affrettati e fattosi UQ dovére di farsi registrare nel numero dei loro membri Onorari onde aiutarle o dimostrar laro un
giusto e fraterno interesse. E nói abbiamo
anche il vantaggio di possedere fra nói
alcuni di questi membri benemeriti', ma
in numero troppo ristretto per dar principio alla progettata ca.ssa di riserva.
In tale emergenza, siaci lecito di ricorrere alla caritatevole cittadinanza delle*
nostri Vafli e (fi sperare il di lei efficace
e fraterno appoggio.
Nel ringraziarla anticipatametìte, si*gnore, di ben voler dare liu posto nelVEcho a quanto sopra, siamo della' S. Vi.
i devotissimi ed umilissimii servi
Por la Società Operaia
Il Presidente
Goss Bartolomeo.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiautore.