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Année Septième.
28 Janvier 1881
N. Â
LE TÉMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Voua J7ie serei «¿fjioina. Actes 1, 8. SuiBotii la vérité avtc la charité. Ep. J, 15.
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie . . .. L. 3 Tous pays de rUoion de poste ... » 6 Amérique . . . ».P On s*/ibomie : Pour VIntérieur chez MM, les pasteurs et les libraires de Torre PeUice. Pour VEoctérievran Bureau d*Ad* ministration. Un-ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 cent, chacun. Annonces : 25 centimes par li gne. Les envois d'^trgent se font par lettre recommandée ou par ■mawdats sur le Bureau de Pe- ro$a Argentina.
Punr lu RBDACTSON adreaseï ainsi: A la Direction du Témoin, Pomaretto (Pinerolo) Italie, Pour PADMINISTRATION adresser ainsi : Al’Administrairon du Temotn, Pomaretto 1 Pinerolo; Italie
Sommaire.
28 Janvier. ~ Nos origiae.s. — Dangers
lie la désobéissance. — Lo refuge italien
de Genève au XVI* et XVII* siècles. —
^üUBcIies rciiÿicMses ci faits divers. —
Revw politique. — Avis.
28 JAPiVIEU
Nous n’avons ni trop promis, ni
trop attendu en exprimant l’espoir
(N. %, page 17), que plus d’un
aux Vallées consacrerait ses loisirs
à l’élude des questions d’histoire
vaudoise. Nous avons la grande satisfaction de publier aujourd’hui déjà
deux articles sur cet intéressant
sujet, sans parler d’une petite lettre
de M: le prof. Comba, collaborateur
involontaire cette fois, et que nous
ne désespérons de revoir collaborateur volontaire du journal vaudois.
M” G. renonce pour cette fois, à
’ la pubblicalion de sa lettre.
Une rcdiiication nécessaire.
Les lecteurs du Témoin en parcourant la correspondance de Vaudès
avec M''. E. Comba ont pu se figurer le bon GilÎy rangé dans la
phalange des critiques allemands
qui ont fait de Guillaume Tell un
personnage fabuleux , et de Pierre
marchand de Lyon, le fondateur de
toutes les églises du Moyen-âge,
séparées de Rome. Ce ne serait pas
rendre justice à un homme remarquable par ses connaissances historiques autant que par son zèle
missionnaire qui lui a fait envisager
comme tâche de prédilection, celle
' de rendre à l’Eglise vaudoise son
ancienne école de théologie.
L’opinion de ce chrétien distingué
sur la question controversée a été
par [lui très nettement exjpriraée.
Dans ses mémoires sur Félix Nefî
publiées pour la troisième fois, après
les observations critiques de personnes qui ne partageaient pas ses
opinions religieuses et protestantes,
il déclare calomnie l’assertion que
Pierre Valdo ait été le fondateur
des Eglises Vaudoises sur les deux
versants des Alpes, {« A Sect which
» took its rise from Peter Waldo, in
» 1772. This is the calomny which
» has been so long perpetuated against
» the churches of the mountains on
» each side of the Alps j).
2
wwwwW\AAA/»i/\AA/V V
.30
Celle manière do penser ne repose pas $ur le lémoignage d’liisloriens vaiidois. Perrin, le seul qu’il
nomme, ne possède pas, à son avis,
les connaissances suffisantes. « I find
» lhalh Perrin the Waldensian his» lorian, had but very limited infor» malion s>. Il cherche de préférence
ses preuves chez les écrivains catholiques romains, el en particulier
dans les manuscrits déposés à la
bibliollièque de Cambridge. « It is
» the highest satisfaction to fathom
3) the archives of an adversary, and
ï> to draw, from the depositories of
» his documents, evidence to establish
» our own cdse ». Mes recherches,
dit-il, m’ont conduit à travers les
archives littéraires de chaque siècle
soit de rhîsloire ecclésiastique, soit
(te la théologie polémique, et dans
chaque Siècle en remoTJtahi jusqu’au
second, je frie Suis irotrté sur les,
traces de chrétiens habitants les'
Vallées dès Alpes, du Dauphiné,
leSiquels peuvent se rattacher aux
chrétiens de l’EgliSc primitive el
aux protestants dés temps iriodernes.
«My inquiries had led me through
» divers littcrary records of every cen3) tury contained in' ilie scheéts of
» ecciesiaslical history oi' of pole3> rnical theology, and in every cen» tury up to the' second, tracing
» the vestiges retrogryssivoly in the
3) iitie of antiquity. 1 found myself
» in the footsteps of Giriistiari.s dwei>* ling in the Alpine Valleys of Dau3- pliiné who might daitir fellowship
s with’; the priimrilve Ghrlsthin of
33 éntil|ufty, [and- with the Proies^ larits' hPnflWernihmes ».
II cil'ey {iour établir celle Opinion,
parmi beaucoup d’autres faits, le
suivant’souims a l’exariien du sàVant
professeur d’histbir'e ecclésiâstiqoë
à Florence.
En 1025 quelques personnes furent traduites devant un tribunal
public d’Arras pour avoir exprimé
des- opinions analogues à celles
professées par les églises protestantes, et il fut rendu manifeste que
certains étrangers venus du versant
italien des Alpes les leur avaient
communiquées; « il came in evi3) dence, that they had acquired
3) their opinions of certain strangers
33 from the Alpine borders of Italy
II ne parait pas que, comme
d’autres écrivains , le D’’ Gilly ail
changé d’opinion ( si ricredeile ),
puisque le général Becl^ilh, si bien
placé pour connaître toute sa pensée à l’égard de l’Eglise vaudoise,
a écrit de lui, deux ans après sa
mort: «Le D’' Gilly et moi étions les
seuls vaudois... sept siécle.s de tràdictions bien conslatée.s n’ont pu
fair’e le moindre effet moral sur vos
esprits... Enfants légitimes des temps
apostoliques, vous avez renié Votre
généalogie él vos droits comm'e
enfants du sol, pour vous atiaeber
à des élrahgei'S et des riovaleurs
(Lettre au Modéraieur datée du
14 jiitllot 1857) ».
A ce lémoignage du D'' Gilly
corroboré de celui de la personne
qui a si puissamment contribué à
ihire sortir les Eglises vaudofses de
l’obscurité et du mépris <oû les
avaient reléguées des siècles d’oppression, ajoutons que la critique
allemande moderne n’a clos
la discussion sur le sujet ihiêressarit
de leur origine, puisque de l’aveu
de M. Comba lüi-iriême, elle admet
qu’il est possible qu’il se soit conservé dans quelques contrées des
Alpes, depuis Claude dë Turin,
une tendance (jue trouvèrent les
prédicateurs Vaudois (vends de la
France ), et à la quelle ils donnèrent
3
.31
plus de précision. (Hase: KirchengeicfticiUe Ì858J; bien plus, elle ne
l'elient pas les aflirmalions de l’ou''rage sur Valdo ed i Valdesi avwnti
la informa pour concluantes, mais
elle les renvoie à un examen consciencieux. Nous désirons de cœur
(]ue celle élude trouve parmi les
coréligionnaires de rauleur rallenliqn qu’elle mérite.
Kirchenzeilung, 27 Nov, 1K8U.
, D. G.
Origines
L’opinion du professeur Coml>a.
Nous avons donc mis un bec neuf
à notre plume afin qu’elle soit, exacte;
et comme la question de nos origines
a été soulevée dans le Témoin à pro- '
pos de l’élude de M. le prolesseur
C. sur Valdo ed i Valdesi avanti la
Riforma il n’est que juste que nous
mettions d’abord sous les yeux du
lecteur, d’une manière plus complète,
les conclusions de l’auteur au sujet
desquelles nous avons exprimé des
doutes. Nous laisserons, pour cela,;
parler M' C. lui-même,
.\près avoir raconté la vie et l’œuvre i
de Valdo à Lyon, ainsi que la dispersion de ses disciples en Dauphiné,
puis en Provence, en Languedoc, en
Plandre, en Picardie et enDohême,
l’auteur, s’attachant spécialement à
Suivre les traces de ceux qui vinreni
s’établir dans le nord de l’itgfie, poursuit en ces termes:
« Ils descendirent principalement
en deux endroits ; les uns traversant
les Alpes Gottiennes, arrivèrent dans
•es Vallées Vaudoiscs, les autres, par
des routes différentes, arrivèrent à i
Milan et dans les contrées de la Lom
hardie; tous en quête d’un asyle quel
les uns chei’client dans la citadelle î
des Alpes toujours hospitalières, et
les aulreiS dans la grande ¡lorteressé
(les réactions. ■
» On sait que dès l’époque des Romains ces Alpes servirent de rempart
à un roi dont elles reçurent lepom,
et qu’au temps de Claude elles favorisèrent les incursions des Sarrasins.
Aussi était-il naturel que des gens
sans déÎense, iugitifs pour cause de
religion s’y réfugiassent à leur ' tour
pouf échapper à la mort, chose qui,
si nous ne Îaisbns erreur, aura pu
ai’riyèr du moins occasionnellemeht.
Mais voyons-nous pour cela à’y‘agglomérer une population qui ne soit pa.s
bien cailiolique, ou qui soit protestante? Non certes pas plus après
Claude qu’après Vigilance quoiqu’en
puissent rêver les historiens « de
bonne volonté » — pas même de Cathares , bien qu’il soit admissible
qii’Us se soient* approchés de divers
côtés de ces lieux alpestres ou qu’ils
y aient pénétré.
» Ce que l’on ne peut nier et qui
est, h notre avis, suffisant pour bien
comprendre les faits historiques concernant la venue des Vaudois, — c’est
que le milieu où ils vont se rendre
est favorable pareeque le souffle de
la liberté y arrive tantôt du levant,
tantôt du ’couchanl, venant comme
de deux mers de réacüons. C’est donc
là qu’ils formeront la ruche d’où
bientôt l’on vérra sortir les premières
abeilles et plus tard des essaims nouveaux ». ;(Pàg. 23L
» L’immigration vaudoise aux Vallées, commencée à la fm du xii“
siècle', ne se serait accdmplie selon
M’’ G. que yei-,s 1209. Du moins estce à cette époque que l’on trouve le
premier édit impérial (celui d’Othon ly)
OÙ il soit fait mention des ,Vai]dqi.s
de ce côté des Alpes, — suivi ep ¡4220
du .premiar édit ducal (celui de Thomas i) déféndant aux Pinârolais, sous
peine d’amende, de logér, le sachant,
un Vaudois ou une Vaudoisc. La persécution pe sévit cependant pas alors
coptre des, jVaudois' soit à cause des
événements politiques, soit à cause
de\la protection ouverte dont ils furent-les objets" dé la part des comtes
de Luserne.
» Ce qui J suivit* ajoute P'C, page
29, n’est pas bien clair. 11 é'st certain,
4
-32
cependant gue nos exilés restés sur
le sol italien saluent peu après la
Maison de Savoie comme leur souveraine et que s’ils y font des prosélytes , ceux-ci ne sont pas Vaudois de
naissance, mais le'deviennent ».
Selon l’opinion du professeur C. les
Vaudois des Vallées de Pignerol sont
donc une colonie française qui, persécutée ailleurs est venue chercher
un refuge dans les Alpes au commencement du XIII® siècle.
Cette colonie a trouvé à son arrivée
les habitants primitifs bien catholiques
quant à la doctrine, — mais non fanatiques au point de fermer l’oreille
à toute nouveauté. C’est là, du moins,
le sens que nous croyons pouvoir
donner aux expressions fort vagues
de amhienie favorcvole et so(fio di libertà que nous avons rapportées plus
haut.
♦
Ces Vaudois d’outre-monts ont bien
pu faire au sein de la population indigène des prosélytes, mais il a fallu
les arracher au catholicisme.
C’est sur ce point ; savoir sur les
dispositions religieuses des habitants
des Vallées à l’arrivée des fidèles
lyonnais que nous avons, sous une
forme un peu gaie, exprimé des doutes , — ne trouvant pas satisfaisante,
au point de vue historique, l’opinion
du prof. C. — Contre cette opinion
d’un caractère purement négatif, nous
avons dit qu’il existait, non pas des
preuves positives, mais divers indices.
Nous exposerons prochainement ceux
qui sont à notre connaissance, avec
l’espoir que d’autres plus versés que
nous dans ces matières, voudront
bien à leur tour apporter leurs lumières pour éclaircir un point dont
chacun comprend la portée dans la
question de nos origines.
Inutile de dire qu’au point de vue
de la foi nous ne donnons pas une
grande importance à cette question.
Que la profession de la vérité aux
Vallées date d’hier ou d’avant hier,
— l’Evangile de grâce et de vérité,
comme Christ, qui en est le centre, est
« le même hier, aujourd’hui et éternellement ». Vaudès.
Dangers de la désobéissance.
C’est au moyen de l’anecdote suivante que le Chrislian Hérald montre
l’un des dangers de la désobéissance.
Un jeune garçon s’amusait à griniper sur les rochers les pins escarpçs
pour y chei'cher des nichées. Muni
d’une bonne corde et d’une petiie
hâche destinée à couper les broussailles qui auraient pu le gêner, il s’aliroupa un jour avec des gamins de
son âge pour escalader un grand ro,cher que son père lui avait sévèrement
défendu d’approcher. Ses camarades le
descendirent au moyen de la corde, jusqu’à la hauteur du nid tant convoité,
voulant couper quelques broussailles qui
legônaicnl, le jeune garçon leva sa hache
eT, par mégarde, frappa la corde à la
quelle il était suspendu. Des trois cordons qui formaient la corde il en coupa
deux et vit avec horreur qu’il était
suspendu au troisième seulement. La
défense de son père se présenta tout
à coup à son esprit, et la crainle de
périr en flagrant délit de désobéissance
envers son père bien aimé, fil sur lui
une impression plus profonde encore
que l’approche de la mort qu’il allait
■trouver sur les rochers au dessous de
lui.
lleureuscmenl pour lui que ses compagnons entendirent son signal de détresse et purent arriver à temps à son
secours. Mais il n’y eut que quelques
secondes entre liii'et la mort.
La situation périll'eùse de ce garçon
est une illnslralion du danger continuel que court loule personne qui
vil dans le péché.
Un son mille fois pire que la mort
menace le pécheur, mais le Sauveur
est prêt, à délivrer lotis ceux qui se
confient en lui.
le tteÎHse ilalien ilc Geuève
au XVr et XVII“ siècles
Tel est le titre d’un intéressant
ouvrage dû à la plume du Doct. en
5
VwvSi’WW^
-33'
D* J. B. G. Galiffe, et publié à Genève par H. Georg, libraire-éditeur.
Quoique |le sujet traité par le Doct.
Galific se borne aux italiens, qui ,
pour cause de religion, ont cherché
ün refuge ii Genève, nous pouvons
nous faire une idée de ritnporlance
et du caractère de la réforme ita- '
benne au XVI® siècle. Le dénombrement du Refuge de Genève nous donne,
d’après le Doct. Galiffe, environ 1300
noms de familles italiennes, et l’auteur ne pense pas exagérer en portant à 5000 le nombre des italiens
résidant à Genève à la fin du XVI®
siècle, et comme ce n’est qu’une minorité qui a eu le triste privilège de
pouvoir prendre le chemin de l’exil,
sans donner de chiffre, même approximatif, nous ne nous trompons pas
en affirmant que la Réforme avait
pénétré profondément en Italie au
XVI® siècle. Qui pourrait dire le nombre des victimes de l’inquisition, dirigée par le cardinal Garaffa, et des
papes Paul IV, Garaffa, Pie IV et surtout Pie V , Ghislicri ! Combien de
nos corréligionnaires n’ont pas eu
les moyens et le temps d’émigrer ?
Combien ont préféré combattre sur
la brèche et ont eu le sort de Louis
Pascal et de Aonio Paleario ?
Une circonstance remarquable qui,
selon le Doct. Galiffe, prouve que
l’Italie tout entière était mûre pour
la Réforme, c’est que toutes les provinces ou tous les états de la Péninsule ont fourni un contingent plus
ou moins considérable ; la seule république de St. Marin et la principauté de Monaco et peut-être la Corse
excitées. Et cependant l’Italie, dit
M. Galiffe, était morcelée en une vingtaine d’états, de toute grandeur, indépendants les uns des autres , et
parmi lesquels toutes les formes imaginables de gouvernement étaient représentées : théocratie temporelle et
spirituelle, régime monacal et militaire, monarchie absolue ou tempérée,
apanages, seigneurie féodale, aristocratie républicaine, république démocratique ; villes impériales, pays
conquis. — Les uns appartenaient à
l’Espagne, d’autres obéissaient à la
France. L’Empereur d’Allemagne avait
des droits partout. La simultanéité
de la Réforme et de ses conséquences
dans un pays aussi divisé est d’aütant plus remarquable. Voici dans
quelles proportions la Réforme s’est
répandue dans les différentes régions.
Les états du duc de Savoie figurent
en première ligne pour le nombre.
Ils n’ont pas donné moins de 850 familles d’émigrés à Genève, sans doute
à cause du voisinage des Vaudois ;
en dehors des Vallées vaudoises, les.
localités qui figurent en première
ligne sont : Dronero avec 25 noms ,
Chieri avec 33, Avigliana, Goni, Sospello, Turin, Salaces, Asti, et parmi
les noms les plus illustres, nous retrouvons ceux des Bkmdrate, des
Geva, des Rocca, des Sartoris, des
Del Piano, des Alleon, des Tollot
et des Lifforti ou Lefort. — La Valteline est le pays qui, après les
Vallées Vaudoises,' et dès 1526, a le
plus longtemps marqué dans les fastes
de la Èéforme italienne. Ce pays a
servi de premier refuge à quantité
de prosélytes, tels que Galéaz Caracciolo de Naples, les Martina^o de
Brescia, Bernardino Ochino de Sienne,
Pierre Martyr Vermiglio de Florence ,
Calandrini de Lucques, etc. C’est de
la Valteline que sont sortis les Pelissari, \es Pestalozzi, \os Parravicini,
les Zabi, hs-Faiio etc. C’est aussi la
Valteline qui, après les Vallées Vaudojses, a le plus souffert de la réaction catholique.
Les principales villes du duché de
Milan ont envoyé àj,Genève plus de
120 émigrés, dont près de la moitié
de la cité de Crémone', patrie des
Cambiago, des Fogliato, des Fossa ,
des Oldovini, des Puerari. etc.
La république de Venise figure dans
le catalogue d’une manière distinguée
avec plus de 150 noms de Venise
même , de Padoue, de Vicence, de
Vérone , de Brescia, de Trévise , et
de Crema. Nous ne citons que les
Andrea del Ponte de Venise, frère du
doge régnant, les Paruia, les Canale,
les Balbi; de Padoue les Rotaci lès
Grimaldi, de Vicence les Tiene ; de
Vérone les Lagizza, les De l'Escale;
6
.34
de Brescia, la patrie d’Aroaud, la famille eprnlale des Mariinengo, dont
l’un fut le premier pasteur régulier
de l’église italienne de Genève.
Gênes « la superbe » a fourni une
colonie très industrieuse d’une soixantaine de réfugiés, tels mie les
CfMuiWiii, les Giustiniam, les Pinelli,
ot les Sarài.
L’Italie centrale a été la partie la
luoins fortement représentée, surtout
les duchés du Pô, ou l’Emilie, Les
.duchés réunis de Mantoue, de Parme
et Plaisance, de illodénc et de Ferrare
n’ont produit en ire. eux qu’une quarantaine de réfugiés; çp qui a lieu
de nous étonner surtout pour les
(■lais sur lesquels avait régné Renée
de France, l’apiie de Calvin , d’Oliinpia Morata, et l’pne des principales
■gloires de la Réforme. Ne seràit-ce
pas parceque les ducs d’Este étaient
¡i cette époque en pleine réaction catholique 7
Sans Lue,cjues, il faudrait en dire
autant des républiques toscanes. Pise,
Pisloie, x\rejao, Volterra font entièrement défaut. Pespia a envoyé une
famiÙe. Florence une quinzaine, dont
les /î'iccf, le,s flartpiom, Pierre McslW
Vermigtio compagnon d’Ochino. Sienne
les Soçins -et. avant eux Pernardmo
Ochino, le prender qni ait piôcbé à
Genève, on 16^2, en langue italienne.
Mais Lucipes a enyoye, à elle seule,
une colonie OOtnpacle de ,60 fatniUes,
recrutées ess,entiellejnent dans les
classes aristocratiques et lettrées de
cette vieille république.
Les noms ries plus connus sont çoux
do B.%rlamacchi, Ç^daniri^i,
Diqdiipi, Miclieli, Mimitoli, Buslici,
Simom et T’U/îreiiiii.
Les états du pape sont ceux ^qui
ont le moins participé àu refuge, à
rexception de Botogne qui figure avec
une vingiaiiie de reformé!, parmi lesquels MUS remarquons ¡Cénx do PepoH, .de VUliOrio .et de M(U:chimelU. ^
sLçs populations des Abruzzes,tde ,la
Pouille .et des Galabres ont donné le
conlingent le plus considérable à,près
celui des Etats italiens de la maison
de Savoie. Naples .même c.st l'oprésenIce par une vingtaine de réformés,
parmi lesquels il faut citer le pasteur
Sdpion Leutulo, la fanaille Cardiiini,
et surtout Galém Caracdolo, marquis
de Vico, ü signor Marchese, eornrne
les' italiens de ^Genève appelaient le
fondateur de leur Eglise, le chef de
leur communauté, le parrain de quantité de leurs enfants, le';personnage
le plus distingué de la Colonie, à beaucoup d’égards. Caserta affourni Pierre
Agosto et Simon FioreUi\, Capoue Gentili, Cosenza Valentin Gmtilis, apôtre
de l’unitarisme; Tortoreila les Lombardi.
La Sicile n’est pas restée ,en arrière,
surtout M,essine représentée pai* 16 à
20 réfugiés, dont le plus éminent
était noble Jules-César Pascali, et la
famille Archidiácono. De Paierme sont
sortis les Apostoli, les Pellegrini; de
Nota, les Jancarbmi.
L’ik de Sardaigne compte au moins
trois réfugiés, dont le plus connu
était Nùolas Galla, unitaire, que Calvin appelait le « jeune Sarde; » Tile
de Malte est ruprés.cntée par
membres de la famille Falsoni.
(A suivi^'e).
et
lli’Aiiis. — Les ¡journaux ippliitiques
(le toute nuance ¡ont trop pgrié, chaGun à sa manière, de l’affaire d« Pd'toullg, pour que, malgré notre désB
de garder encore pour quelque temps
le silence su.r ce sujet, pone pe spy.pp.s
commeiConlrgipts d’en dire aussi quelques mots à notre tope.
Berio\iUa est .une bourgade de ¡166D
h 2006 âmes, formant partie i,ntégranle de la eommune de Turin située à 3[4 d’hepre environ de celle
ville, spr le bm’d de ,1a Stura, et
dont la populatiop ¡presque en entier
est voiuée a la ,buanderie. Par quelle
série de circonstances pne pütition
signée ,par .63 .chefs de famille de
de celle IpcaUté a-t-cllc été présentée
le ¡0 caunipl aux pasteurs de .pÉglise
yapdoise de Turm domiiudanl avec
7
• 36.
instance d’aller le dimanche
süiVSfil Icdr aWïïonçcr l’Evaniçile sur
la pliicé même du bourg, où ils trouveraient la population réunie ? —
Les un» disent que des exemplaires
de la Bible circulant depuis«, longtemps an sein de éét'te popnlaticin ;
sont la cause première de ce fait.
B’autres l’aitribucnt à un désaccord
existant depuis un temps assez long
entre la. population et l’autorité dioeésaine. Ils supposent que d’appeler
au milieu d’euX un pasteur vaudois
aurait paru aux Bertoullais un des
nioyens les plus efflçâces d’amener
l’autorité diocésainé â componimento,
et que c’est pour cela qu’ils l’aiiraierrt
employé : ce qui n’ésl nulieraent impôssiblé.
Quoiqu’il en sôil,! la' pétition était
conçue, en termes trop-pressants pôur
çiue, de la part de ceux auxquels elle
était .adréssée, né . pas y répondre favorablement, eût été une véritable infidélité.
Ils s’y rendirent donc, et la prédicatiôn demàndéé eut lieu sur la place
publique, en présence de plusieurs
centaines de personnes , hommes ét
fenimes qui, pendant plus d’une heure
de temps et malgré le froid, ont ééouté
dans le pïùs profond recueillement et
avec le plus évident intérêt les choses
qui leur étaient dites.
Dès îors, c’éWâ-'dîre pendant deux
autres dimanches,’ la prédication a
continué, le dimanche 16, sous un
hàtfè'ai’, et le dimanche 23, à cause
du froid exoèssify dans une saffe gracieusement concédée pour cet objet.
Les choses 6*0 sont là. Qùé résültera-t-i;I de ce mouvement ? Peut-être
très pou de chose ; peut-être beaucoup. Cela aépëhdra, èn grande partie,
dè notrë fdi et de nos prièrëà.
Qtfoidu’ii dbiVe èn arriver, n’est-ce
pais déjà une chose que nous ri’eussions jamais attendue, et pour laquelle, .nous avons grand motif de
nous réjouir, que la possibilité d’une
prédication faite par un pasteur évangélique , sur la place publique d’une
bourgade entièrement catholique, et
au milieu du plus parfait silence ?
Frjïïîcè. — La qiiestrow depuis quelque temps débattue, aWé grande vivacité de part et d’aiitre, de la création à Paris de plusieurs paroisses,
avec autant de conseils presbytéraux
et deux consistoires, au lieu de la
seule paroisse, du seul conseil presbyléra! et du consistoire unique d’à
présent, semble avoir trouvé sa solution dans une proposition dont on
attribue la paternité à M. B'ersier
et cpic le conseil cëhtral , consulté
par ié gouvernement, aurait fait,
sienne, et qui consisterait à laisser
les choses dans l’état où elles sont,
sauf à porter le nombre des meiinbfes composant le conseil presbytéral
de 12 qu’il est maintenanî, à 29, en
én faisantfnommer un, aux proehaines
électioms, par chacune des' sections
dont se composé l’Eglise de Paris.
Ce projet a réuni unie majorité de
10 voix sur les 15 votants qui composent le conseil, contre 1 voix hostile et 4i abstentions. La voix contrairé serait celle d’un orthodoxe.
Parmi les abstentions il y en aurait
1 libérale et 3 orthodoxes. Telle est
la nouvelle donnée par un dés Correspondants pariiaiens du Jourànl de
Genève.
Lé Ghristmndsme qu’à tort ou à
raisón- ott considère comme le journal
officiel du Consistoire de Paris, donne
la nouvelle' soüs la forme que voici;
» Le gouvernement a saisi le Conseil central du projet de là délégatioii libérale. Ce projet tendait : 1" à
détacher du Côilsistoire de Paris les
paroisses hors Paris, afin d’eii Créer
un seednd Consistoire ; 2° à créer,
dans Paris,. Ami. paroissCs distinctes,
ayant Chacune leur Gohseil presbylérâl, et dont Tune, dévenue chef-lieu,
ferait entrer tous seS membres au
GOttsistofre, tandis qué les autres paroisses n’y auraient mje des représentants on des délégués-.
» Le conseil central a repoussé ce
projet. R a IccneilH favorablement
üne autre proposition qui, tout 'en
màmtenont l’imité de la parotssc <lc
Paris > et efl prenant pour base les
articles organiques votés par le ‘Synode, a pour but d’augmentér le
8
nombre des membres du conseil présbytéral de Paris, et le quel nombre
serait porté à 29 ».
Hcüue
Jflatie. — La Chambre, après un
mois de vacances, a été ouverte le
24, mais on doutait quelle fût en
nombre pour délibérer; dans ce cas
elle devait s’ajourner jusqu’à l’arrivée
du roi. — Leurs Majestés ont continué
leur voyage dans les provinces napolitaines par Reggio, Catanzaro, Cosenza
etc. Malheureusement le temps a été
défavorable aux réceptions et aux
fêtes .qu’on leur avait partout préparées. Le prince de Naples, un peu
indisposé, était déjà arrivé à Naples,
où le roi et la reine doivent le rejoindre pour y passer trois jours. Le
clergé napolitain n’a pas été moins
empressé que le Sicilien à faire sa
cour à la famille royale, qui de son
côté, a reçu la bénédiction des prélats en présence des reliques des
cathédrales, qu’ils ont honorées conformément aux traditions et aux usages
pratiqués par les princes des monarchies déchues et même par Garibaldi.
Le roi et la reine sont attendus à
Rome pourlafm du mois, etonleurprépare une réception solennelle.
Encore un des hommes les plus
distingués d’Italie qui a quitté cette
terre. Le comte Ârrivabene de Manloue, est mort le 12 janvier à l’âge
de 94 ans.
JFrance. — Les Chambres ont
renouvelé leurs bureaux ; Gambetta
à été confirmé président de la Chambre
et Léon Say président du Sénat. L’état
financier de la France „est des plus
satisfaisants. Les comptes de 1880 se
soldent avec une avancedel69 millions.
^ H — L’hiver arrivé
tard, se fait sentir tout particulièrement en Angleterre. La grande masse
de neige^quiy est tombée, empêçhe
les communications. Les approvisioneraents se font très difïicileraênt. La
Tamise est gelée dans beaucoup d’endroits et une affreuse bourrasque a fait
36,.
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de nombreuses victimes et causé une
perte qui, dans le port de Londres
seulement s’élèveâplus de 50 millions.
Ajoutez à tout cela la grève du Lancashire, la question irlandaise et la
guerre, avec les Boërs et les Bassoutos
dansIe'Sudde l’Afrique.— On annonce
la fin de la grève.
AHemafftte. — L’agitation antisémitique continue ' à Berlin et a
commencé en Bavière mi ne compte
pas moins de 50000 juifs. Le gouvernement a donné ordre à ses employés .
de veiller à ce que cette lutte ne s’étende
pas et à calmer par tous les moyens
les esprits surexcités. — On sait qu’en
Prusse le prince impérial désapprouve
hautement cette manifestation et profite de toutes les occasions pour le
faire sentir. Rien de mieux, si avec
cela, on conseille aussi aux juifs de
respecter ce ipi'il y a de plus sacré
pour des chrétiens et de ne pas les
traiter en ennemis et comme des
infidèles.
Orient. — La Turquie propose de
remplacer l’arbitrage qu’elle a repoussé
par une conférence entre les ambassadeurs des puissances à Constantinople
pour réglé!' laquestion des limites entre
le tSrriloire Ottoman et la Grèce.
Agli Insegnanti.
Due premi (150 e 100 lire italiane)
aspettano le due migliori raccolte di
prose e poesie italiane da servire di
libro di lettura per le scuole evangeliche Valdesi. Il tempo utile per
presentare i manoscritti scade col
30 giugno p. V., giorno in cui
questi devono essere nelle mani del
prof. Giovanni Niccolini, Torre Pellice.
Matteo Prochet.
EnsKST lioBBitT, Gérant et Administro ten f
Pignerol, Lmp. Cliiaiilore et Mascarelli-